- Serpentard ! Cria le choixpeau dans l'immensité de la grande salle.

Un silence de plomb accueuilli la déclaration de l'artefact magique. Le professeur Dumbledore paraissait choqué, et Severus Snape serrait ses doigts sur la nappe.

Minerva Mac Gonagall était déçue. Elle avait espéré que cet élève là en particulier rejoindrait sa maison. Cependant, il fallu bien vite qu'elle passe à l'élève suivant, puisque la répartition était en cours et qu'elle ne pouvait pas se permettre d'attendre.

Rapidement, elle passa à autre chose.

Et le jeune Monsieur Potter alla tout naturellement s'asseoir à la table des verts et argents. Ceux-ci avaient fini de se remettre de leur surprise de quelques secondes et ils applaudissaient le nouvel arrivant avec un bel entrain.

Pas plus qu'un autre élève, mais pas moins non plus.

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Finalement, quelques jours après la répartition il ne restait plus dans le château que deux personnes qui véritablement continuaient d'y penser.

Le professeur Dumbledore parce qu'il ne comprenait pas comment cela était possible et le jeune Ronald Bilius Weasley car dans le train, il avait vraiment cru qu'Harry lui offrait son amitié.

Tous les autres occupants n'y accordaient plus aucune sorte d'importance. On pourrait dire que cela servit à Harry parce que les autres élèves le voyaient pour qui il était vraiment, et non pas pour ce qu'il représentait ou à qui il ressemblait.

Le professeur Snape avait vite compris qu'il ne connaissait rien en potion et comme c'était l'un de ses Serpentards dont il s'agissait, il avait pris la peine de lui demander pourquoi il n'avait pas lu ses livres de cours durant l'été.

Harry qui avait été mis en confiance lui raconta à demi mot une partie de son enfance :

Comment sa tante avait été forcée d'accepter la mort de sa sœur avec laquelle elle n'avait pas pu se réconcilier, sans comprendre exactement de quoi il retournait puisqu'aucun sorcier n'avait pris la peine de venir le lui expliquer en face à face.

Comment les Dursley avaient été obligé d'accepter un très jeune enfant alors qu'ils en avaient déjà un du même âge.

Comment ils avaient pris peur de sa magie, n'ayant pas eu de réponse, ils ne pouvaient pas savoir de quoi leur neveu était capable. Après tout, si un enfant d'à peine un an peut détruire un mage noir, ne peut-il pas facilement détruire une maison ?

Ils ne savaient pas.

Et Harry l'expliqua calmement à son directeur de maison. Il ne pouvait dès lors pas leur en vouloir pour le manque de nourriture, les affaires cachées, ou encore le fait qu'ils avaient tellement peur de ses connaissances qu'ils le félicitaient lorsqu'il avait une mauvaise note.

Et malheureusement, à six ans on ne réfléchit pas, si il faut avoir une mauvaise note pour pouvoir manger... Harry n'avait pas écouté sa maîtresse.

Le jeune garçon expliqua ensuite naturellement qu'il n'avait tout simplement pas eu le temps de terminer ses livres de cours ; il avait fini par apprendre à lire, oui, certainement, mais il était beaucoup trop lent.

À l'écoute des explications dites d'une voix si juste et empreinte de regrets Severus était resté estomaqué. Il ne s'attendait pas à cela !

Pas du tout même...

Il lui demanda donc si il n'avait pas de difficultés pour suivre les cours, et Harry lui avoua qu'effectivement il avait du mal. L'adulte promit donc à l'enfant de réfléchir à son problème et le congédia.

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Harry Potter avait plutôt bien été accepté à Serpentard. Ses camarades avaient certes l'historique raconté par leurs parents, mais ils restaient tous malgré tout des enfants. Et un enfant c'est assez insouciant par bien des côtés.

La plupart des Serpentards pensaient juste que si le choixpeau l'avait placé là c'est qu'il y avait sa place. Et, ils ne cherchaient, en vérité, pas plus loin.

Harry connu donc ses premiers fois naturellement ; il fut émerveillé de constater que sa salle commune était sous le lac, il adora sa première leçon de quidditch (où il fit d'ailleurs la course avec un certain Draco Malfoy ce qui leur vallu à tous les deux une retenue), il apprit comme les autres à faire voler sa plume et se moqua comme toute la classe de Seamus Finnigan qui la faisait exploser.

Lorsque le troll fut annoncé par le professeur incompétent que l'on connaît, il suivit le reste de sa maison dans les cachots sans se douter une seule seconde que le troll avait déjà migré vers les étages.

Seule une phrase curieuse de Draco Malfoy doit ici retenir l'attention du lecteur pour la compréhension de la suite de l'histoire ;

- Je ne sais pas à quoi les professeurs ont pensé en nous envoyant dans les cachots, alors que le troll était sensé être dans ces mêmes cachots... Heureusement que je suis avec vous et qu'il a du le sentir parce que sinon les professeurs vous auraient envoyé combattre directement.

D'ailleurs à l'entente de cette phrase pour le moins présomptueuse pensa Harry, l'ensemble de la maison Serpentard ressentit un frisson désagréable...

L'anecdote du troll termine donc ici ; ce fut le professeur Chourave qui le découvrit par la suite au cinquième étage et l'élève que l'on appelle Hermione Granger appris juste le lendemain qu'un troll avait failli la tuer dans les toilettes.

Le reste de l'année se déroula pareillement ; Harry parlait à tout le monde dans sa maison, c'était un élève lent mais qui comprenait ce qu'il fallait faire, il ne fut pas admis dans l'équipe de quidditch et la rivalité intermaison n'atteignit pas le degré stratosphérique qu'elle aurait pu avoir.

Vers janviers, comme seulement Harry et quelques autres élèves étaient restés au château durant les fêtes, le professeur Snape vient le trouver après un cours pour lui dire qu'il avait eu le temps durant les vacances de se pencher sur son problème de lecture.

Il lui fit avaler une potion passablement immonde, couplée juste après par un jus de citrouille. Récita une rapide formule et Harry lut par la suite beaucoup plus rapidement.

Vers la fin de l'année, ce n'était plus un élève lent, pour qui les devoirs étaient une corvée. C'était un élève qui avait réussi à arriver dans la tête de classe, qui avait désormais le temps de se relire et de faire des recherches avant de rendre un devoir. Et Harry était terriblement fier de lui, et des capacités intellectuelles qu'il se décelait.

On découvrit juste avant les examens, que le professeur Quirell ne venait plus transmettre son savoir. Une enquête fut menée par les professeurs et si rien ne s'ébruita vers les élèves les suppositions les plus folles couraient dans les couloirs : il aurait été retrouvé au troisième étage, l'arrière de la tête ouverte par un trou béant à la limite de la carbonisation...

Harry dit juste après ça à Draco Malfoy, qui l'avait d'ailleurs conseillé toute l'année (comme promis), que si il était triste pour l'homme, il était tout de même content parce qu'il n'aurait plus à subir un mal de tête lancinant à chaque cours de défense l'année prochaine, un autre professeur devant forcément remplacer Quirell.

Draco releva bien haut l'un de ses sourcils, mais si il fut étonné du commentaire bizarre du petit brun, il ne le montra pas.

Une année terriblement banale somme toute, et il ne servait à rien de la détailler plus que cela dans l'histoire.

Le commencement réel de notre possession jouissive donc débuta durant les vacances d'été.