Bonjour, le chapitre d'avant est relativement petit donc j'ai voulu poster celui là pas trop tard histoire que vous ne m'en vouliez pas trop.

Je n'ai toujours pas accès au graphique de nombre de lecteurs (ça commence à me rendre vraiment triste) donc n'hésitez pas me mettre un petit mot, que je sache que vous êtes passés ;)

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Dans la grande salle souterraine, les piliers majestueux semblaient trembler. Les ombres dansantes dessinaient sur leur pourtour des arabesques inquiétantes. On entendait une voix gronder de rage et de fureur mêlées et tous ceux qui l'entendait étaient immobiles, silencieux.

Ils écoutaient.

Ils observaient le moindre petit détail de la scène se déroulant devant leurs yeux, cherchant à comprendre. Le roi tournait autour de Draco et de ses deux premiers nés, ses habits noirs volant derrière lui : il était furieux et entendait bien ouvrir les yeux de son idiot de fils !

- Tu me fais honte ! Je ne comprends pas comment ta relation avec Vladimir, si solide l'été dernier, à pu dégénérer à ce point là !

Abraxas tournoyait lentement. Son héritier venait de rentrer tout heureux de son année. Insouciant. D'avoir sentit cela horrifiait le roi : il fallait qu'il comprenne !

- Tu me demandes l'autorisation de créer ton troisième né ? C'est non ! Un non ferme. Je ne veux pas que tu me désobéisses sur ce sujet là !

Les mains derrière le dos, l'adolescent ne montrait pas à quel point son père le blessait. Il avait honte d'être pris en faute devant tout le clan, mais il gardait la tête haute.

- Notre clan possède des fondations solides ! Nous ne créeons pas des nouveaux nés à ne plus savoir qu'en faire. Juste pour le plaisir. C'est une relation de confiance, qui se construit à tous les échelons. Tu es en train de dénaturer complètement le lien que tu avais avec Vladimir, et celui entre Natacha et toi est complètement bancal. Je les ai senti tous les deux ! Ils puent, ressemblant à une infection !

Les mots de son père étaient durs, difficiles à entendre et à accepter, mais il l'avait pris à partie dès le retour dans leur clan, et Draco était forcé de s'avouer au moins mentalement, que Natacha écrasait Vladimir de supériorité, et que celui-ci semblait profondément déprimé.

- Je n'hésiterai pas mon fils, à tuer tes premiers nés ! Tu as intérêt à m'arranger vos relations : à tous les trois... Sinon je leur arracherai leur jolie tête, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Abraxas le regardait droit dans les yeux, et Draco su qu'effectivement son père ne parlait pas à la légère : qu'il en avait de plus la possibilité, les moyens, le droit et le pouvoir (il était roi après tout). Soudain véritablement inquiet il tente de se justifier :

- Mais père, la situation n'est pas aussi catastrophique que cela, c'est seulement...

- Tais toi, Draco ! Je t'ai dit de m'écouter et de ne pas m'interrompre. Je ne l'ai pas que sentit figures toi, espèce de fils ingrat ! Je le sais.

Il appuya les mots : je le sais. Et ses yeux semblaient rouges de rage !

- Tu croyais que j'allais t'envoyer à la surface sans assurer tes arrières, sans te surveiller un minimum ? J'ai été horrifié de savoir que tu as cédé à ta jalousie maladive... Les humains nous laissent tranquille parce qu'ils ont peur de nous, soit. Mais surtout parce que notre espèce au contraire des harpies ou des loups garoux à toujours, toujours Draco, mis un point d'honneur à respecter les traités.

Et l'adolescent fut mortifié de se voir rappeler ses fichus traités. Il le savait depuis ses quatre ans, et c'était juste horrible de savoir que tous les conseillers de son père étaient là...

-Ils savent que nous les tuons, rajoutant Abraxas oui. Mais ils savent aussi que nous ne le faisons pas sans raison... Tuer Black était une monumentale erreur...

- Mais, père, il voulait l'affection d'Harry...

C'était un murmure, et il fut soufflé par la déflagration d'Abraxas ! Son aura de roi semblait avoir encore pris de l'ampleur, et les piliers de la salle se mirent à rougeoyer. Il le gifla !

- L'humain n'est pas encore à toi !

Pause terrible et humiliante durant laquelle Draco se sentit bien petit.

- Combien de fois faudra-t'il que je te répète qu'il y a un monde entre ce que tu souhaites, ton futur rêve et idéal et un contrat de non agression ? Quelle raison justifie que tu l'aies tué ? Potter ne t'appartient pas et peut-être,... Peut être Draco qu'il ne t'appartiendra jamais... Il aura peut-être un accident de voiture, de potion, ou que sais-je encore... Tu te dois d'attendre ses dix-sept ans, pour que sa magie soit complète, mais mets-toi bien dans le crâne qu'entre maintenant et ses dix-sept ans, il peut se passer énormément de choses...

Vladimir et Natacha sentirent tous les deux à ce moment là que leur créateur perdait pied. Tous les deux savaient bien l'attachement que Draco éprouvait déjà envers son humain. Ils le voyaient toutes les nuits. Mais, pour bien que la leçon rentre dans la tête de son fils, Abraxas continua.

- Tu ne peux pas dire à la communauté internationale ; j'ai tué deux humains parce que j'étais jaloux. Oui, oui, grand dieu quand tu l'auras, quand il sera pleinement à toi, oui tu pourras, c'est dans nos textes de lois ! Tu pourras même tuer tous les humains de l'école pour décharger ta jalousie ; c'est un cas qui est prévu. Mais en attendant je ne veux plus jamais avoir à intervenir pour couvrir tes bêtises... Tu ne peux pas tuer les humains à cause d'un potentiel futur, une supposition, un peut-être si tout va bien,...

Abraxas releva la tête de son fils et le regarda dans les yeux :

- C'est parce qu'on respecte les textes et qu'on n'abuse pas de notre supériorité en terme de force et de vitesse que les humains nous laissent assouvir nos besoins. Regarde ce qu'ils ont fait des autres espèces dangereuses pour eux, ils les ont exterminés... Pense au harpies qui ne sont plus qu'une centaines avec interdiction de sortir de leur territoire. Où bien ils les ont réduits à l'état de loques...prends l'exemple des loups garoux, qui eux pourtant ne tuent pas les humains, ils ne font que les transformer : ils doivent supplier les ministères magiques pour avoir des villages qui leur sont dédiés...

Draco savait déjà tout cela, mais pour la première fois il comprit véritablement que la ''politique internationale'' de son espèce devait terriblement louvoyer. Ils se cachaient pour être tranquille.

-Tes actions irréfléchies de cette année ont menacé l'équilibre entre nos deux espèces. Oui, on les tue, mais quelque part c'est une question de confiance ; Draco, nous nous sommes engagés à ne pas trop les tuer... Les humains ont des bombes, ils vont sur la lune. Certes, les sorciers anglais ont l'air d'avoir un sacré train de retard, mais ce que je te demande c'est de faire attention.

Abraxas rajouta, avec un peu plus d'empathie :

- C'est à toi, Draco, d'apprendre à Natacha à réprimer ses instincts. C'est à toi de montrer à Vladimir combien tu tiens à sa vie. C'est à toi, mon fils de décider de la relation que vous allez vivre tous les trois... Ne rends pas malheureux tes premiers nés. Plus tard, lorsque je ne serais plus là, ils seront tout pour toi : des amis, des soldats, des amants, des cannes sur lesquelles tu pourras t'appuyer, des généraux qui prendront des décisions en ton absence...

Draco ouvrit la bouche, comme pour s'excuser, mais un regard de son père le cloua sur place. Lui rappelant qu'il était sur la sellette, et que la colère de son roi couvait toujours. Bien trop réelle.

- Je te laisse un mois Draco, un mois pour voir si tu arrives à réparer tes bêtises dues à ta trop grande fierté... Et on verra dans un mois si tu remonteras pour voir l'humain, pas pour créer ton troisième, non cela attendra au moins deux ans encore que tu grandisses, mais pour voir la coupe du monde comme tu me l'as demandé. Dans un mois, je vous veux tous les trois présents, et si ce que je sens n'est pas solide, je te les tue draco ! Je ne veux pas te voir t'enfoncer dans une relation qui sera ta perte... Tu en recréeras d'autres, plus tard, lorsque tu auras mûri. ...

Abraxas se détourna d'eux trois les laissant digérer les informations. Et, les autres qui étaient là en voyeurs et qui regardaient depuis le début, tournèrent enfin la tête. Draco en profita lâchement pour fuir la grande salle. Il avait peur soudain, peur de tout perdre. Il ne voulait pas d'autres premiers nés. Il voulait les deux qu'il avait déjà, ceux qui lui correspondaient si bien. Il voulait voir Harry. Il ne voulait pas perdre Vladimir et Natacha.

Il voulait tout.

Tout de sa vie rêvée.

Sans en lâcher un bout.

OoOoOoOoOoO

C'était la soufflante la pire de sa vie. Parce qu'il avait été fier de lui, parce qu'il se voyait grand, pouvant prendre des décisions seul, mais que son père l'avait méchamment remis à sa place. Le fait d'avoir eu du public était pire que tout pour la fierté de Draco. Surtout Samael, le premier né de son père qu'il ne supportait pas... Il avait eu l'impression que son père n'avait fait que lui dire durant plus d'une heure ; tu es trop petit, laisse moi prendre les décisions en ce qui te concerne...

En même temps, Draco ne pouvait pas réellement lui en vouloir, il le savait. Tout ce que son père lui avait crié sous le nez, il en avait connaissance. Des traités, de la relation qu'un sang pur entretien avec ses premiers nés et de la nécessité de demeurer cacher aux yeux des humains...

Les sorciers savaient bien sûr que leur espèce était souterraine mais ils ne savaient ni leur nombre, ni leur mode de communication, ni qu'ils avaient depuis longtemps mis en place un système d'esclavage pour assouvir leurs besoins tout en respectant les contrats...

Son père avait eu raison de lui rappeler qu'Harry ne serait peut-être jamais à lui... Que pour l'instant ce n'était qu'une direction de vie... Qu'une envie... Il avait eu raison mais cela faisait mal d'être traité comme un enfant.

Depuis deux jours, il était resté dans sa chambre avec Vladimir et Natacha et il ruminait ses pensées sombres. Ils n'avaient pas beaucoup parlé néanmoins, parce que Draco n'était pas d'un naturel conciliant et qu'il ne se voyait pas s'excuser... Il avait honte.

Pour le moment, il était assis sur son lit la tête sur les genoux et ses deux premiers nés le contemplaient désœuvrés. Vladimir était triste certes, parce que son créateur n'était pas bien, mais en même temps il avait un espoir. L'aura du futur roi les enrobait tous les deux, de plein de possessivité, comme si il avait peur qu'ils lui soient arrachés.

Tous les deux.

Pas seulement Natacha.

Il l'avait compris, et il savait qu'elle aussi l'avait sentit.

Ils se regardaient de temps en temps, et dans le regard de la deuxième née, Vladimir croyait entrapercevoir la volonté d'un renouveau, un pardon timide. Il décida de crever l'abcès, il fallait qu' ils parlent tous les trois.

- Draco ? ...

-Draco ?

Toujours aucune réponse...

- Je voulais tout de même vous dire, si je meurs à la fin du mois, je veux que vous le sachiez, merci de m'avoir offert cette vie. Même si cette année j'ai eu beaucoup de ressentiment à votre égard, j'ai adoré certains moments que nous avons partagé ensemble.

La tête du blond se releva, et il demanda un peu sèchement ;

- Ce n'est pas la peine de te fatiguer Vladimir, je sais bien que tu m'en veux. Tu as toutes les raisons de m'en vouloir.

Souriant, le russe répondit, si il lui répondait c'est que tout irait bien. ;

- Parce qu'en temps que sang pur vous êtes sensé montrer l'exemple et nous éduquer, et c'est ce que vous n'avez pas fait. Ou alors dois-je vous en vouloir pour avoir été mis de côté toute l'année ?

- Oui... Sûrement un peu de tout ça...

La voix de Draco était désabusée.

Comme désincarnée de sa substance. Il ne comprenait pas pourquoi son premier né souriait. Cela n'était pas drôle. C'était même affreux. Ce qu'il ne savait pas, c'est que Vladimir ne lui en voulait déjà plus. Draco était repentant et cela seul suffisait au Russe.

Ce fut Natacha qui s'avança et qui prit la suite de la conversation.

- Draco, vous n'avez que quatorze ans... C'est normal de faire des erreurs à cet âge là, ni moi, ni Vladimir ne vous en voulons vraiment...

- Et vous deux réunis vous avez à peine trois ans..répondit rageur le blond.

-Trois ans en tant que créature de la nuit certes, mais en comptant notre vie d'avant, et nous avons des souvenirs de notre vie humaine, ne nous les retirez pas, on a plus de 60 ans...

Vladimir enchaîna : -

Vous savez Draco, les humains et notre espèce veulent aussi la même chose ; au deux il leur arrive d'être jaloux, de vouloir être remarqué pour ses actions, d'espérer grandir,... Peut être que pour ce qui est du sang et des instincts vous avez une longueur d'avance sur nous mais pour ce qui est de la connaissance de la vie, vous pouvez nous demander. Nous en savons autant sinon plus que votre père.

- Nous avons les souvenirs de nos ancêtres pour cela, liés par le sang que l'on se transmet lors de la transformation, dit Draco ne comprenant pas en quoi une vie d'humain pouvait être intéressante.

-Certes Daco, mais un souvenir que vous n'avez pas vécu n'a pas beaucoup de saveurs, de piquant par rapport à un souvenir qui correspond à votre histoire. Ce que nous souhaitons tous les trois maintenant c'est repartir sur des bases solides. Est-ce-que vous le voulez ? demanda Natacha.

- Pour ma part, je préfère me tuer tout de suite plutôt que d'attendre un mois, si vous, vous ne voulez plus de moi à vos côtés.

- Mais,... Mais si Vladimir ! Je vous veux tous les deux ! Je ne sais pas imaginer ma vie sans vous deux !

Et Draco, comme l'enfant qu'il était encore, se précipita dans les bras ouverts de son premier né. Il avait horrifié d'entendre ses mots la sortir de sa bouche et il devait lui prouver qu'il tenait à lui, qu'il tenait à eux deux plus que tout.

OoOoOoOoOoO

Ils n'étaient quasiment pas sortis de la chambre de Draco. On leur amenait leurs repas, ils allaient aux toilettes et se laver mais c'était bien tout. Abraxas pourtant n'était plus inquiet. Remuer son fils comme un cocotier trop mûr avait payé. En reniflant régulièrement en direction de sa chambre, il sentait qu'ils renouaient les liens cassés.

Un mois n'était pas suffisant pour réparer les dommages causés, mais savoir que leur trio se reconstruisait, était suffisant pour le roi. La coupe du monde des humains sorciers approchait à grands pas, et il avait promis qu'il lui permettrait d'aller retrouver son humain. Mais avant de l'y autoriser, il avait une recommandation à lui transmettre.

Aussi, attendait-il son fils, qu'il avait fait appeler. Abraxas n'eut pas à patienter très longtemps, son héritier s'approcha quelques minutes seulement après que le garde ne soit parti.

Draco était inquiet.

Il n'avait pas revu son père depuis plusieurs semaines et il ne voulait pas avoir à annoncer à ses deux premiers nés qu'ils allaient être tués, pour des erreurs de jugement que lui, Draco, avait commises. Pourtant, lorsqu'il vit la salle de vie de leur clan complètement vide, sans aucun conseiller pour le dévisager, il sut aussitôt que son père ne l'avait pas fait appeler pour cela.

L'ambiance était sereine, comme les aux revoirs des années passées, et Draco se détentit imperceptiblement, rassuré. Chez leur espèce, les conversations se passaient très souvent ainsi en vérité. Par des non dits, par des sensations. Ils communiquaient énormément par leur odorat, et cela leur servait dans leur vie de tous les jours.

Très jeune, Draco avait appris que le pardon, parfois, n'avait pas besoin d'être exprimé autrement que par des actions.

- Je vais t'autoriser à aller à la surface pour rejoindre ton humain, Draco. Et Natacha et Vladimir t'accompagneront également pendant ton année scolaire. Mais avant que tu ne partes, j'aimerais que l'on mette au point un moyen de communication autrement que par une chouette arrivant chez les gobelins... Il y a un problème avec l'une de nos frontières, ce que je ressens n'est en rien alarmant, mais ils ont l'impression d'être mis de côté. Je voudrais échanger avec toi à ce sujet, pour te former. Notre territoire est grand, et lorsque tu prendras ma place, je suis quasiment certain que tu vas être tôt ou tard, confronté à ce type de revendications. C'est important que tu aies connaissance de la manière dont j'ai géré la difficulté.

-Bien père.

-As-tu une idée du moyen de communication que nous pourrions employer ?

-Je sais que vous n'aimez pas particulièrement la magie des autres espèces père. Mais les sorciers ont inventé des miroirs jumeaux pouvant communiquer sur de longues distances. Ils sont rares, mais je suppose que cela doit valoir la peine d'essayer de s'en procurer.

Hochant la tête, Abraxas confirma qu'effectivement il était intéressé.

- J'aimerai en avoir une paire dans ce cas, avant la rentrée de ton école. Sais-tu où tu peux en trouver ?

- Je vais me renseigner, père.

Et leur conversation s'arrêta là. Il n'y eut pas d'adieu ni d'au revoir à proprement parlé. Mais leurs deux auras avaient parlé à leur place, et tout avait finalement été compris.

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Alors qu'en avez vous pensé ?