Bonsoir à tous et à toutes
J'ai mis un peu de temps à poster ce nouveau chapitre mais j'avançais dans l'écriture de la sixième année.
Et puis, je stresse... Je ne sais pas si il va vous plaire... Si l'ambiance vous conviendra... Je croise les doigts...
J'espère bonne lecture !
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Voldemort n'appela pas ses fidèles cette nuit là. Après tout, il n'avait pas le garçon avec lui, ne pouvait faire montre de sa puissance après de ses mangemorts en le tuant enfin d'un coup. Il voulait aussi profiter de l'effet de surprise de sa renaissance vis à vis du ministère anglais et comptait aller voir ses fidèles un par un. Il n'eut pas conscience qu'Harry connaissait sa renaissance et pris ses dispositions comme si personne n'était au courant de son retour.
Il demanda d'abord à Barty de lui faire une liste de ceux qui étaient en prison, de ceux qui étaient morts, de ceux qui s'étaient enfuis, de ceux qui n'avaient pas été inquiétés...
Et laissa Nagini aller chasser sans arrière pensée, car après tout depuis tous ces mois qu'elle l'avait aidé, elle avait bien le droit de prendre un peu de temps pour elle.
Le serpent partit aussitôt que son maître l'y eut autorisé. Et comme après tout, selon eux trois, personne ne les chercherait, durant les mois qui suivirent, elle continua à aller chasser régulièrement, seule, et plus ou moins loin du manoir des Jedusors.
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Draco venait silencieusement de demander aux deux autres vampires de les laisser tout seul et ils venaient de retourner dans les ombres. Le début de soirée avait été chaotique, extrêmement chaotique et même si ils s'y attendaient tous, puisque la participation d'Harry au tournoi était un piège, en être sorti faisait plaisir.
Il voulait profitait du fait que l'humain allait bien, bien mieux que les autres concurrents d'ailleurs-il penserait à remercier réellement Natacha et Vladimir pour cela-et il voulait connaître la version d'Harry. Comprendre ce qu'il s'était réellement passé, pourquoi avait il crié, comment avait il était blessé au bras...
Il s'approcha tranquillement d'Harry, en souriant. Initialement, Harry avait voulu se lever du lit, mais lorsqu'il eut remarqué que Draco s'approchait, il changea d'avis et le laissa faire.
Le blond s'agenouilla juste devant Harry ;
- Et si tu me racontais ?
C'était la même demande que pour ses vacances d'été, la même intonation gentille et concernée. Et Harry ne savait plus y résister. Depuis le temps qu'il l'entendait, il pouvait prédire que d'une part Draco ne le laisserait pas en paix tant qu'il ne lui aurait pas répondu et que d'autre part cela le soulagerait d'en avoir discuté. Et puis, Draco se sentait concerné. Il était attentif à ce qu'Harry lui racontait. Et cela n'avait pas de prix pour Harry.
Cette voix amie lui fit lâcher le trop plein, il se laissa tomber du lit directement entre les jambes de Draco et le serra fort autour du cou. Il se mit à pleurer.
Il savait qu'expliquer lui ferait du bien, et qu'il n'avait envie de raconter qu'à Draco.
Prévenir le monde sorcier du retour de Voldemort ? La belle affaire. Aucun adulte n'avait accouru à son secours dans le labyrinthe, les sorciers l'avaient laissé chez des moldus et personne n'avait jamais pris le temps de lui expliquer concrètement le fonctionnement de leur monde.
Personne hormis Draco.
Au bout de quelques minutes, Le blond les releva tous les deux, retirant ses chaussures avec ses pieds, pour ne pas lâcher son fardeau. L'envie d'être rassuré d'Harry était grisante pour la créature de la nuit qu'il était.
Enfin ! Enfin, il le tenait dans ses bras en journée alors qu'Harry pouvait lui parler. C'était merveilleux et son père avait eu raison de lui dire d'attendre.
C'était un moment parfait. Un moment où ils n'étaient que tous les deux, où ils ne seraient pas dérangés et même si Harry avait ses souvenirs à raconter, lui était content. Pleinement content de pouvoir profiter et de savoir qu'Harry aurait des souvenirs de ce moment entre eux. Pas comme toutes les nuits où profondément endormi il ne se rendait compte de rien.
Il monta sur le lit, se colla dos au mur avec l'oreiller d'Harry, ouvrit les bras et lui dit sur un sourire encourageant :
- Tu viens ?
Il y avait de l'interrogation dans sa voix et Harry hésita. Il hésita vraiment, il avait quatorze ans, était en plein dans l'adolescence et faire un câlin à un copain n'entrait habituellement pas dans l'ordre de ses priorités. Enfin..., il venait d'en faire un là et un autre tout à l'heure dans le stade, mais c'était des câlins de déchargement mental, ils avaient duré tout au plus cinq petites minutes, et ils étaient logiques, dans l'ordre des choses.
Fleur aussi en sortant c'était fait soutenir par ses parents après tout. Et lui n'avait pas de parent. Non pas qu'il voyait Draco comme son père, absolument pas même, mais personne ne pouvait trouver à y redire. Le soulagement d'être en vie surpassait un peu tout, et c'était bien normal d'aller vers un ami pour le partager.
Là c'était différent, cela durerait plus longtemps. Et ce serait dans un lit... Dans son lit.
Draco sentit l'hésitation de l'humain en face de lui et voulant absolument avoir son câlin avec son humain de façon réelle et éveillée décida de l'aider un peu. Il augmenta son cocktail de phéromones, oh juste un peu, pas beaucoup, juste ce qui était suffisant et nécessaire pour le faire venir auprès de lui.
- Harry, je te promets que je n'en parlerai pas, il n'y a que nous ici et ça ne sortira pas de cette pièce. Tu as besoin de te confier à quelqu'un. Viens ici.
Il n'y avait plus d'interrogation dans sa voix cette fois, et cela décida le petit brun à bouger. Il n'eut même pas conscience que c'était un ordre et qu'il obéissait, cela ce fit naturellement, comme un balet apprit par cœur auquel on ne pense même plus. Il s'installa comme son camarade, dos au mur, leurs épaules se touchant quand même. Il ne voyait pas trop comment commencer cette discussion. Raconter qu' il avait beaucoup marché n'aiderait pas à faire partir l'angoisse qu'il ressentait. Au bout de quelques secondes,il se dit qu'il n'allait parler que des moments vraiment importants. Il prit une grande inspiration (se remplissant les poumons des phéromones de Draco au passage qui d'ailleurs le détendirent imperceptiblement) puis il se lança ;
- Ça a commencé avec le scrout. Vla...Vladimir, c'est bien comme ça qu'il s'appelle ? Demanda Harry.
- Oui fit la tête de Draco.
- Vladimir m'a dit de lancer un sort. Sûrement pour que ma magie participe un minimum. C'est ce que j'ai fait mais il a ricoché contre la carapace du scrout. J'y ai mit pourtant toute ma puissance Draco, et cela ne lui a rien fait... Je ne suis même pas sur qu'il l'ait senti... Ils sont devenus énormes, Draco ! Rien à voir avec les bestioles dont on avait à s'occuper au début d'année. Ils ressemblent à des scorpions gigantesques ! Vraiment affreux.
Une fois que je l'ai fait, il m'a mit directement derrière la haie et il m'a dit de ne plus bouger. Ça a duré quelques minutes de bruits assez affreux et même si je ne voyais rien, j' ai largement de quoi imaginer le combat rien qu'au souvenir de ses bruits là ...
Il reprima un frisson désagréable et secoua la tête comme pour le chasser.
- et puis quand je n'ai plus rien entendu je suis sortit, pour voir...
Vladimir était en train de le couper et de mettre des morceaux du scrout ensuite dans des bocaux. C'était assez écœurant en vrai, il y avait du pus qui coulait. Je suppose qu'il en récupérait pour faire des expériences ou des potions...
Harry appuya ses paumes sur ses paupières comme pour faire partir la vision.
Il reprit.
- On a attendu comme ça quelques minutes et tout à coup ; Il est partit un air un peu effrayé sur le visage. Un détraqueur arrivait, et il n'a même pas eu le temps de me prévenir. Il ne m'a expliqué qu'après. Tu te rends compte Draco ? Un détraqueur... Un vrai... J'aurai pu me faire aspirer mon âme...
L'héritier le laissait parler. Harry avait un furieux besoin de s'épancher, et le meilleur remède dans son cas pour qu'il ne devienne pas totalement nevrosé était encore de discuter.
- Je ne savais pas que cela pouvait lui donner envie de sang... Mumura Harry. Tu savais toi ? Qu'un vampire proche d'un détraquer entrait en frénésie ?
C'était une question presque rhétorique et Draco se garda bien d'y répondre.
- J'en veux un peu aux profs, tu sais, ils ont bien vu que Vladimir allait m'accompagner, ils savaient qu'il y aurait un détraquer dans le labyrinthe ... Ils auraient pu me dire de garder en permanence un patronus à côté de moi, non ?
- Si, approuva Draco. C'était effectivement grossomodo ce qu'il avait dit dans le stade.
Se remémorant les souvenirs de ce moment là, Harry frissonna et se cala un peu plus contre l'épaule du plus grand.
- Je savais qu'il y avait des créatures magiques dans ce labyrinthe, mais un détraqueur je ne comprends vraiment pas pourquoi ils en ont mis un là. On était déjà sous pression, il faisait nuit, ce n'est pas vraiment des conditions idéales pour réussir à penser à un souvenir heureux, continua Harry.
- Tu as pensé à quoi comme souvenir ? Celui où tu as découvert que tu étais un sorcier ? demanda Draco. C'était l'occasion de lui faire penser à autre chose, qu'Harry ne reste pas bloqué sur cette peur terrifiante de se faire avaler l'âme...
Gêné, Harry rougit et ne répondit pas tout de suite, préférant regarder sur le côté. La fenêtre donnant sur l'eau du lac était subitement devenue très intéressante. Intrigué, Draco insista. Il approcha sa bouche du cou qui venait de se découvrir, et lui chuchota ;
- Dis-moi, Harry.
Le brun fit non de la tête, mais Draco entendit très clairement sa respiration accélérer légèrement. Il lui prit l'épaule doucement et insista ;
- Dis- moi, Harry, à quoi tu as pensé comme souvenir heureux.
Le brun ne voulant toujours pas répondre, Draco s'approcha encore un peu plus et tout près de l'oreille lui chuchota ;
- s'il te plaît... Harry.
- À...à toi, murmura Harry.
Il ne le regardait toujours pas et Draco en profita pour sourire.
- À moi ? murmura t'il.
- O...oui. Je... J'ai pensé au fait que tu serais content de me voir revenir vivant et j'ai lancé mon patronus.
Il rougissait, n'osant pas regarder en direction de Draco. On dit que le patronus est le reflet de l'âme après tout. Le fait qu'il ait pensé à Draco, et surtout le lui avoir avoué, gênait Harry. Il savait bien que cette situation réjouirait son camarade et qu'il ne le laisserait pas oublier. C'était embarrassant comme situation non ? Lui qui au début d'année avait fait des pieds et des mains à n'en plus finir, avait fait crise sur crise pour que son ami le lâche un peu, réalisa soudain qu'il s'y était plutôt très bien habitué et qu'il était désormais très content d'avoir Draco dans son champs visuel continuellement.
La réalisation chassa la gêne ;
- par Zeus ! Pensa t'il aussitôt, Il avait pensé à Draco pour faire son patronus.
Il supposa que l'on s'habituait à tout, même à se faire suivre constamment par son meilleur ami, pour peu que le temps fasse suffisamment son œuvre et laisse la rancœur et la colère de côté. Cela avait de toute façon un côté hyper pratique dont Harry, il le reconnaissait, aurait désormais bien dû mal à se passer.
Qui lui dirait où il avait rangé son livre et ses chaussettes si ce n'est Draco ?
Qui lui rappellerait les devoirs en cours si ce n'est son premier ami sorcier ?
Avec qui rirait t'il autant ? Avec qui d'autre pouvait il se sentir aussi bien ? Presque en symbiose. Parfois, il leur arrivait de finir la phrase de l'autre, tellement ils se connaissaient tous les deux par cœur.
Finalement ce n'était pas si étonnant que cela qu'il ait pensé à Draco. Rassuré sur son état, Harry sourit légèrement.
Se reculant un peu, et ramenant les pensées d'Harry qui vagabondaient, vers lui Draco lui dit ;
-C'est toujours un cerf ?
Harry tourna la tête vers le blond, pris le temps de se rappeler la conversation initiale et dit :
- Euh, non. C'est une chauve souris maintenant, je ne savais même pas que les patronus pouvaient changer de forme. Tu crois que cela veut dire que ma magie a changé ?
Draco, trop heureux, décida de botter en touche, il ne pouvait pas répondre à cette question maintenant.
- Tu demanderas au professeur Flitwick quand tu auras le temps Harry.
Puis, sans faire d'autres commentaires, pour ne pas le gêner plus que ça, mais ayant envie de le serrer fort dans ses bras, Draco le relança, comme si c'était normal et que rien d'extraordinaire ne venait d'avoir lieu ;
- Et, ensuite ?
- Ensuite, comme Vladimir ne revenait pas je suis partit seul de là où se trouvait les restes du scrout, et j'ai trouvé une brume bizarre à un moment donné. Mais c'est là que Vladimir est tout de même revenu et qu' il m'a dit de ne pas la traverser. Je ne sais pas ce que c'était que cette brume mais il venait de me débarrasser du scrout alors... Je lui ai fait confiance. Donc on a fait demi-tour et je l'ai laissé me guider.
Globalement, on a marché en réalité... Longtemps.
J'étais même plutôt content me disant que je ne m'en sortait pas si mal après tout. C'est quand on est arrivé au centre du labyrinthe que ça c'est gâté...
Harry se rapprocha de Draco. C'était le moment qu'il redoutait. Il ne voulait pas se remémorer l'araignée, le sorcier brun inconnu, la blancheur de Fleur et le sortilège de découpe final amplifié...
Pour récupérer son sang... Cedric était certainement mort parce qu'un sorcier fou avait mis en place un rituel visant à faire revivre Voldemort.
Avec son sang...
Voldemort possédait une partie de son sang...
- Harry ?
Il se mit à pleurer, encore. Il ne voulait pas raconter... Il avait peur soudain, réalisant pleinement que Voldemort était revenu, le meurtrier de ses parents, le plus grand sorcier noir de leur époque...
Pourtant, comme le blond sur une subite impulsion en comprenant qu'Harry avait besoin de lui l'avait pris dans ses bras, Harry d'une voix hachée et entrecoupée réussi à finir l'histoire.
Il était bien dans les bras de Draco. Presque apaisé alors que les souvenirs tous frais qu'il racontait étaient proprement horribles. Mais là, dans leur dortoir, avec l'assurance de ne pas être dérangé par qui qui se soit, il était bien.
Il ferma les yeux et se laissa bercer.
Il dit les mots mais ne les entendit plus, il se concentrait sur l'odeur de Draco, sur les caresses sur ses bras pour ne pas paniquer, et cela fonctionna. Il réussit à tout raconter. Sa peur, sa haine et surtout sa tristesse.
À la fin,lorsqu'il n'eut plus rien à dire, il se mit de nouveau à sangloter, et il garda la tête posée sur le torse de Draco. La main du blond voyageait sur ses côtes, aérienne et il se concentrait dessus pour réussir à penser au présent.
Il pleurait silencieusement depuis quelques minutes lorsque la main de Draco s'arrêta. Il lui prit le menton, le relevant et lui dit ;
- C'est du passé, Harry. Dis-toi que regretter ne changera pas le fait que c'est fini. Tu ne pouvais t'écarter plus, sous peine de finir écrasé par l'araignée et Cedric non plus. Vladimir était tout seul, et il a choisit de la tuer méthodiquement patte après patte. Il était certain que cela fonctionnerait sans trop de danger pour lui même, ni pour toi ; cela l'occupait et elle ne t'a finalement pas attaqué. Et puis, Natacha ne pouvait intervenir, elle cherchait le sorcier brun. Elle m'a dit tout à l'heure, en revenant me faire un rapport, qu'il transplanait ne se laissant pas attraper. Elle a mis du temps à le retrouver et c'était trop tard. Mais, au moins, toi tu n'as rien, et c'est ce qui est le plus important.
Les larmes perlant aux coins des yeux, Harry approuva. Que Draco ait réussi à obtenir de deux vampires qu'ils le protègent, lui, était déjà extraordinaire. Il ne pouvait s'attendre à ce qu'ils protègent les autres champions. Ce n'était pas dans leur nature. Même si il aurait adoré qu'ils protègent les autres... Finalement,... Il comprenait.
- et,... Voldemort ? Demanda Harry.
- Pour l'instant, il est seul, entouré seulement d'un sorcier et d'un serpent... Ce n'est pas grand chose et tu sais-nous savons devrais- je même dire car tu viens de me le raconter-, où se trouve visuellement sa cachette. C'est un grand pas.
Il va falloir faire une déclaration, Harry, que les sorciers d'Angleterre sachent ce qu'il s'est passé.
Fleur était là elle aussi, elle pourra témoigner et je pense que son témoignage fera la différence.
On a entendu très clairement tes cris, à la fin. Tous les indices vont dans le même sens. Il sera facile au ministre de mettre en place un plan d'action pour contrecarrer les plans de Voldemort, je pense.
La main gauche d'Harry reposait contre le torse du blond, et il était collé à lui, sous son épaule. Il était bien là. Draco avait raison. Les regrets et les atermoiements ne servaient à rien, et c'était fini après tout. Lui, n'était pas responsable. Ce n'était pas lui qui avait décidé de ne mettre que quatre professeurs à la sécurité et de faire partir les aurors le matin même. Lui ferait sa déclaration, Fleur aussi et ce serait aux adultes de prendre ensuite le relais.
Il ferma les yeux et reposa sa tête à nouveau contre son ami. Draco montait et descendait sa main le long de son bras, et c'était agréable.
- Montre moi ton bras.
Harry se tortilla un peu, et lui sortit son bras droit. Natacha avait fait du bon travail, le baume appliqué avait déjà fait effet, et Draco vit bien qu'Harry ne garderait aucune trace du sortilège.
Il fut pleinement rassuré lorsqu'il passa ses doigts dessus et qu'il ne sentit rien, hormis de la peau un peu collante à cause du baume.
-Donc, il voulait ton sang...
Draco ferma rapidement les yeux, imaginant toutes les conséquences que cela aurait dans le futur... imaginant les mille et un tourments qu'il ferait subir au sorcier qui avait osé poser la main sur le brun...
Avec du sang on pouvait tout faire, ou presque... De la magie noire, de la torture à distance, des sortilèges de traçage...
Il raffermit sa prise sur le corps d'Harry le recalant un peu. Tout deux restèrent comme cela de longues minutes, profitant de la présence de l'autre sans rien dire. Draco utilisait le fait qu'Harry soit à ses côtés pour se calmer ; il ne devait pas se lever, ni aller chercher lui même cet enfoiré... Ce fut difficile.
Mais son père étant le roi, il ne pouvait pas lui désobéir. Trop de choses reposaient sur le fait que l'héritier se devait de respecter les lois... Il se contient donc, et s'aida de l'odeur d'Harry pour cela. Il respirait très subrepticement pour un humain, mais comme il n'avait rien d'humain...ces inspirations, ses bouffées d'air chargées de l'odeur de l'humain côté de lui suffirent amplement pour l'apaiser.
Puis, petit à petit, une fois qu'il fut serein, il laissa aller dans la pièce sa magie. Elle enveloppa dans un cocon de douceur le corps d'Harry. Le petit brun papillonna des yeux et releva la tête vers celle de Draco. Il avait sentit qu'elle était là, cette magie qu'il avait appris à reconnaître et lui ne voulait pas forcément être endormi de force comme ça.
- Draco, je...
- Chut, murmura le blond lui mettant tendrement un doigt sur les lèvres. Le corps chaud de l'humain était lové contre lui et il comptait bien en profiter encore un peu.
Harry se frotta les yeux et essaya de se redresser légèrement ; il avait glissé depuis tout à l'heure.
Il respira fort une demie seconde, pour être certain qu'il ne rêvait pas et ouvrit un peu plus les yeux. L'odeur de la coupe du monde était vraiment là cette fois, il eut envie d'aller ouvrir la fenêtre.
- Draco, tu n'es pas en train de...
- Chut, lui redit le blond, détend-toi.
Le brun appuya sa paume contre le torse du blond, et se recula légèrement, il avait la tête un peu lourde maintenant et n'arrivait plus à formuler clairement ses idées. Il mit un peu de temps avant de réussir à ouvrir la bouche pour parler ;
- Mais, Dr...
- Harry, tais- toi, lui dit plus fermement Draco. Il le reprit entre ses bras, repositionnant l'oreiller derrière eux.
Et lui envoya une vague un peu plus appuyée de magie épicée, ce qui fit taire complètement Harry. Il fut obliger d'obéir à Draco et n'arriva pas à ouvrir la bouche.
Harry trembla. Cette odeur là, il la reconnaissait. Il savait que si il continuait de la respirer, il allait dormir.
Et il ne voulait pas dormir. Il ne voulait pas rêver, il avait peur de ce qu'il allait rêver.
Le brun retenta, malgré l'odeur qui lui montait à la tête, et qui lui donner envie de se blottir contre le blond ;
- M... ais, D... rac... o, je...
C'était haché, un peu incompréhensible, mais il était fier d'avoir réussi à sortir trois syllabes. La magie du blond était partout, envoyait des vagues dans tous ses muscles pour qu'il se taise et ferme les yeux.
C'était envoûtant.
D'ailleurs sa main aggripait l'uniforme du blond et sa tête lourde avait besoin de son épaule pour se soutenir... Il regardait vers le bas, incapable de la relever, mais tellement confiant déjà dans les bras de celui qui le tenait qu'il était à deux doigts de se laisser totalement aller.
- Harry, tu as besoin de dormir, pour que ton cerveau puisse trier les informations et je te promets que tu n'en rêveras pas..
Draco avait toujours eu, lui semblait t'il une avance sur lui. Il comprenait ses envies et ses peurs tellement facilement qu'Harry n'avait plus besoin de les exprimer ouvertement. Le blond venait de lui dire les mots exacts dont il avait besoin pour se laisser aller.
Il avait envie de se laisser guider.
Il avait eu du mal à comprendre le sens des mots, tout se mélangeait dans ses pensées. Mais il savait que Draco ne lui ferait pas de mal. Jamais. Et c'était ça qui l'avait aidé à comprendre ce que son ami venait de dire. Il hocha la tête, approuvant. C'était vrai après tout. Tellement vrai. Il avait besoin de dormir, pour oublier.
L'aura de Draco lui remplissait la tête, prenant toute la place.
Il la sentait s'insinuer partout, autour de lui, à l'intérieur aussi, le poussant à abdiquer et à lâcher prise. Elle lui donnait envie de respirer plus lentement, plus profondément, de ne penser à rien d'autre qu'aux bras de Draco.
Harry secoua un peu la tête, luttant encore, il voyait un peu flou maintenant, il lui semblait avoir encore des choses à dire, peut être un merci, peut être un comment tu as fait pour qu'ils t'obéissent si bien, quelque part c' est grâce à toi que je suis encore en vie, peut être pour profiter encore du câlin., peut être pour encore d'autres trucs, mais Harry ne savait déjà plus lesquels.
De toute façon, Draco ne le laissa pas commencer une autre phrase.
D'ailleurs Harry n'était pas certain de pouvoir commencer une autre phrase. Il ne savait plus trop comment faire. Draco le cala bien entre ses bras, lui mit la couverture sur les jambes et lui redit ;
- Promis, tu ne rêveras pas, Harry.
Lorsqu'Harry la tête alourdie et comateuse, la posa de lui même contre son épaule, Draco sut qu'il avait gagné.
Mais finalement était-ce réellement étonnant ? Ce cocon de douceur, cette sensation de bien être, Harry la respirait maintenant depuis les nuits de sa deuxième année. Il le savait incapable d'y résister, incapable de s'y soustraire. L'étape suivante serait de l'amener à en avoir envie...
Parfois, la nuit, alors qu'il dormait, Draco s'amusait à saturer la chambre de sa magie et Harry dans son sommeil bougeait toujours pour lui dévoiler son cou. Qu'il soit réveillé maintenant ne fit pas de grande différence.
Harry avait fini par renoncer à lutter.
Il avait retiré ses lunettes, demandant silencieusement à Draco de les lui poser sur le fauteuil près du lit, en les lui tendant.
Depuis ses poumons, il sentait que la magie de Draco allait partout. Partout dans son corps ; suivant ses veines et son système nerveux. Elle l'empêchait de penser à autre chose qu'à Draco, qu'à son odeur, qu'à son corps tout près du sien. Elle le faisait devenir tout mou, relachant ses muscles les uns après les autres.
Il avait perdu l'envie de rester éveillé, il avait confiance en celui qui le tenait. Il avait fermé les paupières de lui même, après les avoir frotté plusieurs fois et sa main reposait désormais tranquillement sur la cuisse de Draco.
À chaque fois que sa tête glissait un peu en arrière, ses muscles du cou devenus incapables de la maintenir en place, Draco la lui remettait droite. Harry fini par entrouvir les lèvres, comme pour avaler plus de l'odeur épicée.
Les doigts d'Harry aggripaient sa chemise comme un dernier ancrage avec la réalité. Il avait mis son nez tout contre le cou de Draco et le blond sentait son souffle à chacune de ses respirations. Il avait complètement et totalement oublié sa gêne adolescente de toute à l'heure, juste confiant en celui qui le tenait. Il profitait de se savoir pleinement en sécurité. Il avait l'impression que dans les bras de Draco rien ne pouvait lui arriver. Il se laissa bercer, et endormir avec un sentiment puissant de confiance absolue. .
C'était divin !
Lorsque la main d'Harry retomba, et qu'il sursauta une dernière fois avant d'entrouvir les lèvres ; sa tête bascula en arrière.
C'est dans cette position qu'il s'endormit doucement, et que Draco le veilla une bonne partie de la nuit.
La première fois, lors de la coupe du monde, il ne connaissait pas les réactions qu'Harry aurait et celui-ci avait été surpris. Il y avait été beaucoup plus lentement que ce soir là, parce qu'il voulait découvrir.
Le fait qu'Harry sache déjà, reconnaisse l'odeur et soit incapable d'aller contre la volonté de Draco était jouissif, ici. Ses protestations de départ manquaient terriblement de conviction, et Draco en conçu une grande joie.
Lorsque Natacha et Vladimir revinrent le voir, Harry n'avait pas bougé d'un cil. Il avait toujours le nez dans le cou du blond et respirait profondément.
Il leur demanda rapidement leur version à tous les deux et elles entrecoupaient celle d'Harry.
- Vous allez aller voir le roi et vous rapporterez ce qu'il s'est passé ce soir. Insistez bien sur les scrouts à pétard... Les araignées finissent par arrêter de grandir elles, ce qui n'est pas le cas des scrouts. Dites lui, que je recommande qu'il envoie une délégation ici afin de tous les tuer.
Il ne faut pas laisser cette espèce se développer.
Et j'aimerai Vladimir que tu accentues tes recherches, tu sais celles dont nous avons parlé après avoir tué le serpent en deuxième année ?
Il me semble que la vision d'Harry ce soir peut avoir un rapport avec ce que le jeune Tom nous avait raconté alors. Fais toi aider de Natacha, il faut que nous trouvions au plus vite ce que c'est que cette connection.
Les deux vampires quittèrent le dortoir et partir silencieusement dans la nuit. D'une part, Ils voulaient trouver le sorcier brun qui avait réussi à échapper, une fois n'est pas coutume, à la traque de Natacha. Et d'autre part, draco leur avaient fait comprendre qu'il voulait profiter du corps de l'humain à ses côtés, ravi de le savoir en bonne santé après la troisième et dernière épreuve de ce fichu tournoi.
Lorsque ses deux premiers nés les eurent quittés, il basculant Harry complètement sur le dos, et le surplomba.
Il observa longtemps son visage endormi, reniflant son odeur le nez sur la clavicule. Puis, comme la chemise le gênait, il entreprit de lui retirer les boutons. Bien sûr, il devrait les remettre au petit matin pour qu'Harry ne se rende compte de rien, mais ce petit inconvénient n'était rien comparé au bonheur de pouvoir toucher sa peau.
Depuis qu'Harry posait de lui même son pyjama sur le fauteuil, Draco s'était habitué à pouvoir le toucher partout, la majeure partie de la nuit.
Et il ne voulait pas y déroger ce soir.
Lentement, un par un les boutons sautèrent, dévoilant le torse fin d'Harry. Un torse musclé par le quidditch, car même si il n'y avait pas eu de tournoi cette année, Harry avait voulu continuer de s'entraîner sur son balai. Il adorait trop voler pour arrêter complètement pendant un an.
Il commençait toujours par tracer des arabesques sur la peau fine d'Harry mais comme cette nuit ci était déjà bien avancée, Draco décida de s'en passer.
Il enleva totalement sa chemise, lui n'aurait pas forcément besoin de faire semblant demain. Et s'allongea de tout son long sur le torse d'Harry. Il posa son oreille et écouta ce son qu'il vénérait. Le cœur d'Harry réalisait pour lui la plus belle des musiques et il ne se lassait pas de l'entendre. Certes, il pouvait de part sa nature l'entendre même sans coller son oreille contre le torse de l'adolescent. Mais, de se positionner comme cela lui permettait de plonger complètement dans ses pensées.
Il pouvait rester des heures ici la nuit, à observer l'eau du lac, l'oreille servant de stéthoscope. Il était tellement concentré sur ce son merveilleux bien souvent qu'il somnolait à moitié, bercer par les battements.
Il savait que les battements du cœur d'Harry dans ces moment là se superposaient aux siens et d'en entendre l'écho le rendait passionné, contemplatif.
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En ce réveillant, le lendemain matin, Harry n'osa, ni ne voulut poser aucune question sur ce qu'il s'était passé réellement pour les autres champions. Et comme les autres ne lui en parlèrent pas ; il ne sut jamais.
Il voulait oublier, aller de l'avant.
Il alla faire son rapport, rapide, à Dumbledore qui se chargea de transmettre la version d'Harry au ministre et ce fut tout.
Harry ne fit pas de déclaration flamboyante dans la presse, et comme sa version correspondait à celle de Fleur qui n'était pas morte, le ministre fut bien obligé d'y croire.
Harry fit sa déclaration mais ne demanda rien au directeur. Il ne voulait pas qu'on lui en parle. Il ne sut pas que l'on avait retrouvé auprès d'un scrout deux chaussures ayant appartenues à Victor. Il ne sut pas que Madame Pomfreh dû annoncer à l'une de ses patientes que le sortilège doloris mal lancé aurait des conséquences horribles ; dès qu'elle utilisait sa magie, Fleur avait mal dans chacun de ses nerfs. C'était un effet nouveau, inconnu, et donc non soignable. Il ne sut pas non plus que le corps de Cedric s'était complètement vidé de son sang et que son père n'arrivait plus à le reconnaître.
Harry voulait juste oublier. Oublier son début de soirée, oublier qu'il avait failli y passer et il avait auprès de lui un ami qui s'employa de toutes ses forces, sur les derniers jours d'école à le lui faire effectivement oublier.
Ce fut un traitement efficace.
Avec le temps, il oublia. Il oublia la peur, la tristesse, le sang de Cedric, les bruits, la pâleur de Fleur. Il ne lui resta plus que le fait que Draco l'avait protégé, l'avait soutenu, l'avait réconforté.
Il se souvient toute sa vie de ce câlin magnifique, compréhensif et bienveillant, donné vers deux heures du matin.
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En relisant le chapitre avant de poster, j'ai eu une illumination et j'ai rajouté une longueur à la scène qui me semblait inachevée...
Du coup, comme ça fait quelques jours déjà que je n'avais pas posté je vous le mets tout de même de suite, mais il n'y aura pas eu de relecture à froid le lendemain. J'espère qu'il n'y aura pas trop de coquilles...
J'ai une question pour vous.
Qu'est ce que je fais de Voldemort ? Draco se venge ? Ne se venge pas ? Il est tué avant ? Il arrive à capturer Harry et Draco se venge ensuite ?
Je vous avoue que ce n'est absolument pas le but principale de cette histoire... Et qu'il m'embête bien ce personnage... Enfin, j'ai besoin de lui vivant pour un truc après... Mais à part pour ce truc là... Je ne sais pas trop quoi en faire...
