Chapitre 6 : Frayeur dans la fosse aux serpents
Sarah MAES : Merci beaucoup pour tes reviews, ça me fait très plaisir ! En espérant que la suite te plaira !
Blaise fut le premier à reprendre ses esprits et lança au reste du groupe :
-Qui veut s'en occuper alors ?
Personne ne semblait avoir envie de prendre en charge la jeune fille qui n'allait pas tarder à arriver. Observant de ses yeux clairs ses camarades, Théodore ne devina qu'aucun ne se dévouerait et sans vraiment réfléchir il répondit :
-Je vais m'occuper d'elle…
Son ami le regarda avec surprise puis lui dit d'un air détaché en désignant le matelas, les oreillers et la couverture qui jonchaient le sol :
-Parfait, il ne te reste plus qu'à lui installer ça alors…
-Où est-ce que je le mets ? Questionna-t-il, l'air un peu perdu, l'oreiller dans une main, la couverture dans l'autre.
Personne ne daigna lui répondre. Anxieux à l'idée que la jeune femme fasse son apparition alors que rien n'était prêt, il haussa le ton ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais :
-Vous pourriez faire un effort et m'aider ! Elle sera avec nous pendant un an et vous avez entendu ce qu'a dit Slughorn !
-Arrête de crier, Nott…On est tous fatigué, met la n'importe où, ça fera très bien l'affaire ! rétorqua Drago Malefoy, l'air hagard, assis dans un fauteuil.
Agacé, Théodore faillit répliquer sèchement mais Blaise l'en empêcha en se saisissant du matelas et en le traînant devant la cheminée.
-Elle risque d'avoir froid cet hiver, devant la cheminée, ça me semble bien…
Théodore acquiesça et entreprit d'installer les oreillers et la couverture.
-Je ne m'attendais pas à ce que tu te dévoues…Lui avoua son ami une fois que tout fut installé.
-Elle m'a fait un peu de peine tout à l'heure au dîner, elle avait l'air tellement perdue…Puis qui se serait occupé d'elle ? Certainement pas Malefoy ou Parkinson !
-Je me serais désigné si vraiment personne ne voulait s'en occuper, mais honnêtement je pense qu'elle apprendra bien plus de chose avec toi.
Alors que Blaise prononçait ses mots, la porte qui menait à la salle commune coulissa et le Professeur Slughorn réapparut en compagnie d'Harmony Marshall. Le Professeur Slughorn glissa quelques mots à l'oreille de la jeune femme, puis fit demi-tour et passa la porte en sens inverse.
Théodore se sentit soudain très nerveux. Il avait toujours eu beaucoup de mal à aller vers les autres, mais il n'avait pas le choix et il ne pouvait plus faire marche arrière :
-Viens avec moi…murmura-t-il à l'oreille de son ami, la voix tremblante.
Il vit à peine Blaise lever les yeux au ciel, et s'approcha doucement de la jeune femme qui balayait avec angoisse la pièce des yeux. Elle sursauta presque lorsqu'il s'arrêta devant elle et lui tendit la main en se présentant un peu maladroitement :
-Théodore Nott…C'est moi qui vais te servir de d'accompagnateur cette année…
Elle lui serra timidement la main, osant à peine le regarder dans les yeux et murmura :
-Harmony Marshall…
Théodore la détailla quelques instants discrètement. Elle n'était pas très grande, avait de longs cheveux châtains qui lui tombaient jusqu'à la taille et des yeux noisette un peu brillant, comme si elle se retenait de pleurer. En somme, la jeune femme avait un physique tout à fait banal, ni spécialement jolie, ni laide.
Il y eu quelques secondes de silence, durant lesquelles Théodore voulut se retourner vers Blaise, mais celui-ci avait déjà disparu.
-On t'a installé ton lit, là-bas…Il fait souvent froid ici l'hiver…lui expliqua doucement le jeune homme en désignant le matelas près du feu.
-Merci beaucoup…
Se retenant de se tortiller nerveusement, Théodore inspira profondément et lui proposa :
-On peut aller s'asseoir là-bas si tu veux, je t'expliquerais un peu le fonctionnement de l'école…
La jeune femme le suivit docilement jusqu'à un canapé et ils s'installèrent côte à côte.
-Les cours commencent demain matin vers 9h. Notre emploi du temps nous sera distribué pendant le petit déjeuner. Je suppose qu'il faudra que tu assistes au même cours que moi…On peut se retrouver à 8h demain matin, ici, avant d'aller à dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, ça te va ?
-Oui, c'est très bien…
La jeune femme semblait aussi loquace que lui, ce qui le fit doucement sourire. Il était presque certain qu'ils allaient bien s'entendre. La salle commune se vidait petit à petit et jetant un œil à sa montre, Théodore s'aperçut qu'il était presque déjà 23h.
-Je ne vais pas tarder à aller me coucher, il se fait tard. Tu peux utiliser notre salle de bain si tu veux. Je ne suis pas sûr que les filles soient ravies que tu utilises la leur. C'est la première porte à gauche en haut des escaliers…
Théodore se leva du canapé sur lequel il était installé, Harmony sur ses talons et monta les escaliers pour se rendre au dortoir.
-Passe une bonne nuit…Lui souhaita-t-il en murmurant visiblement toujours aussi mal à l'aise.
La jeune femme lui répondit d'une toute petite voix et il dû tendre l'oreille pour entendre sa réponse.
Harmony était dans le lit que ses nouveaux camarades lui avaient installé près du feu et tentait de s'endormir. Elle avait été très anxieuse à l'idée de faire la connaissance de son accompagnateur ou accompagnatrice mais elle avait été plutôt soulagé en le rencontrant. Théodore s'était montré très courtois avec elle et semblait aussi timide qu'elle l'était. Harmony avait bien vu une certaine gêne dans ses yeux bleus lorsqu'il lui parlait. Cependant, il dégageait une énergie calme, presque rassurant qui l'avait mise en confiance. Elle resterait sur ses gardes les premiers temps, mais elle était presque certaine qu'elle pourrait lui faire confiance.
Alors qu'elle somnolait, prête à tomber dans un sommeil profond, un bruit sourd semblable à des chaines que l'on trainait au sol la fit sursauter. Alors qu'elle se retournait dans son lit de fortune pour tenter de localiser l'origine du bruit, ce qu'elle vit la fit se figer d'horreur. A l'autre bout de la pièce, un homme à la peau presque transparente, couvert de sang et entouré de chaine, la fixait de ses orbites presque creuses.
Le dortoir des garçons de Serpentard était plongé dans un calme paisible quand un cri strident les fit se réveiller en sursaut.
-C'était quoi ça ? Marmonna Goyle encore endormi.
-On dirait que ça vient d'en bas…fit remarquer Blaise en tendant l'oreille.
Un second cri retentit.
-Pourquoi elle crie comme ça ? Il est une heure du matin ! Nott, descend voir ce qu'elle a ! grogna Drago Malefoy au bord de la crise de nerf.
-Qu'est-ce qui te fais dire que c'est elle ? Demanda Théodore, la bouche pâteuse en se frottant les yeux.
-Qui tu veux que ce soit d'autre !
S'extirpant avec difficulté de son lit en réprimant un petit gémissement de douleur à cause de ses vertèbres qui étaient toujours un peu douloureuse, il se saisit de sa baguette qui se trouvait sur sa table de chevet et descendit les escaliers dans un demi-sommeil. Ce qu'il vit lui fit un pincement au cœur même s'il ne connaissait la jeune femme que depuis une heure à peine. Celle-ci était recroquevillée dans son lit et pleurait à chaudes larmes. Théodore s'approcha doucement et s'agenouilla près de la jeune femme avant de lui demander avec douceur :
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
Harmony hoquetait violemment et ne parvenait pas à aligner deux mots, ce qui ne l'aida pas à comprendre la raison de ses pleurs. Théodore n'était pas spécialement doué pour réconforter les autres et sentant la panique l'envahir, il regarda tout autour de lui en réfléchissant à un moyen d'apaiser la jeune femme. Son regard s'arrêta sur le Baron Sanglant qui se trouvait dans un coin de la pièce.
-C'est le Baron Sanglant qui t'a effrayé ? La questionna-t-il de nouveau.
Il crut apercevoir un hochement de tête de la part de la jeune femme, tandis que le fantôme s'approchait doucement en flottant.
-Je suis navré, je ne voulais pas faire peur à notre nouvelle élève…s'excusa celui-ci de sa voix rauque, faisant redoubler les pleurs de la jeune fille.
-Vous n'y êtes pour rien, elle ne doit pas avoir l'habitude des fantômes…répondit Théodore en regardant avec peine la jeune femme pleurer.
-Je ferais de mieux de passer la nuit ailleurs…déclara le Baron Sanglant avant de quitter la Salle Commune.
Théodore hocha la tête avant de se retrouver seul, avec Harmony qui semblait toujours en pleine crise de larmes. Le jeune homme avait beau la rassurer avec des paroles réconfortantes, rien n'y faisait et elle paraissait toujours aussi terrifiée. Hésitant, il se rapprocha d'elle et passa doucement une main dans son dos pour tenter de la rassurer. Théodore était loin d'être à l'aise avec les contacts physiques et ce simple geste lui demanda beaucoup d'efforts. Instinctivement, la jeune femme vint se blottir contre lui, ce qui le mit encore plus mal à l'aise. Il réfréna un mouvement de recul, inspira profondément et constatant que cela semblait faire du bien à la jeune femme, fini par la prendre dans ses bras.
Jamais il n'aurait cru un jour vivre une telle situation, lui qui évitait toute interactions avec les autres et encore plus les interactions physiques. Reniflant contre lui, il l'a senti se calmer peu à peu. Au bout d'une bonne demi-heure, Harmony fini par se détacher de lui, les yeux encore rougis par les larmes et le teint livide. D'un coup de baguette magique, Théodore ensorcela un crapaud qui traînait par là en le métamorphosant en verre puis d'un second coup de baguette remplit celui-ci d'eau et le tendit à la jeune femme.
-Tout va bien, il est parti, tu vas pouvoir te rendormir.
-Je ne suis pas sûr d'y arriver…gémit doucement la jeune femme.
-Il se fait tard tu sais…
-Je sais, je suis vraiment désolé de t'avoir réveillé…
-On en parlera demain si tu veux. Essaye de dormir, il ne peut rien t'arriver ici, crois-moi.
Théodore regarda Harmony se coucher à contrecoeur. Il savait qu'elle n'allait certainement pas réussir à se rendormir et lui non plus, mais il était tout simplement impensable qu'il la fasse venir dans leur dortoir même si le lit de Vincent Crabbe était inoccupé.
Le jeune homme remonta au dortoir, seul, puis s'écroula dans son lit en soupirant.
-Qu'est-ce qu'elle avait ? questionna Blaise qui semblait toujours réveillé.
-La Baron Sanglant lui a fait peur. J'ai mis pratiquement une demi-heure à la calmer…
-J'aurai bien aimé voir ça ! Tu as probablement dû t'y prendre comme un pied ! se moqua son ami.
Théodore ne répondit rien, bien trop fatigué. Il était déjà pratiquement deux heures du matin. La nuit allait être courte…
