Bonjour à tous ! Voici la suite les amis, je sais que vous l'attendiez ;)
Bonne lecture :)
Chapitre 34 - Continuer Malgré tout
PDV Clary
Déjà un mois entier qu'Alec était dans le coma. Maryse et Robert commençaient à s'inquiéter du temps qu'il m'était à se réveiller, pour eux quelque chose n'allait pas, surtout que le chauffeur du camion qui avait percuté leur fils avait repris connaissance depuis bientôt trois semaines et même commencé sa rééducation. Magnus leur avait expliqué que les blessures d'Alec avaient été plus importantes et que par conséquent, il était normal qu'il mette plus de temps à se réveiller mais qu'il allait bien. Loin d'être totalement rassuré par leur gendre, Victor avait accepté de refaire passer un scanner à Alec. Je devais admettre que cette décision m'avait également apaisée. Personne ne se lamentait mais nourrissait au fond de son cœur ses propres inquiétudes et angoisses. Finalement, les résultats avaient prouvé que rien ne clochait et qu'au contraire, l'œdème cérébrale se résorbait progressivement.
Alec avait eu officiellement 29 ans hier. En dépit des circonstances, nous avions célébré son anniversaire en famille dans sa chambre. Le cœur n'avait pas été à la fête mais Jace disait qu'il était important de continuer à célébrer la vie car c'est ce que son frère était...en vie. Il avait raison, nous devions continuer malgré tout et ne pas perdre espoir. Rag' et Cat' terminaient leur tournée demain et sautaient dans le premier vol pour nous retrouver. Il me tardait de les revoir mais je ne pus m'empêcher de penser que ça faisait longtemps que nous n'avons pas été tous réunis et qu'il était triste que ce soit dans cette triste situation.
Tout de même, la bonne nouvelle était que mon frère lui, était enfin redevenu lui-même, il était présent pour Alec et lui rendait visite dès qu'il le pouvait. J'étais vraiment rassurée de le voir se comporter de nouveau ainsi car j'avais eu très peur de les voir se séparer. Ce n'est un secret pour personne, j'avais toujours considéré Alec et Magnus comme mes modèles. Depuis mes 15 ans, j'étais complètement admirative du couple qu'il formait et du chemin qu'ils avaient accompli jusqu'à aujourd'hui. L'une de mes plus grandes craintes étaient qu'ils puissent se séparer un jour...
— Je dois récupérer Aria et Côme au collègue, puis après les parents à l'hôtel. On se retrouve à l'hôpital Ma puce ? As-tu besoin de quelque chose ? Je pense qu'on fera un crochet par le centre commercial, me dit mon petit-ami concentré à disposer des tranches de tomates sur de la laitue.
Il préparait des sandwiches pour la route. J'étouffai un bâillement avant de lui répondre.
— On devrait déménager, annonçai-je sans préambule.
Une tranche de pain de mie dans la main, il s'arrêta net.
— Qu-quoi ?
— Ça fait un moment que j'y pense. Écoute Bébé, j'adore notre quartier mais je fais trois heures et demie de route pour aller et revenir de Raziel tous les jours, c'est épuisant.
— Oui, je sais bien Ma puce mais tu m'avais dit que tu ne ferais que ton internât à Raziel et qu'après, tu demanderais à être titularisée à Le Royaume...
— Oui, c'est vrai...conclus-je en soupirant.
Jace reposa la tranche de mie de pain, s'essuya les mains puis vint me prendre dans ses bras.
— Quelle est la vrai raison Mon cœur ? Je sens bien que tu ne me dis pas tout.
Je me laissai aller à son étreinte puis posai ma tête sur son torse.
— C'est juste que l'accident d'Alec m'a rappelé à quel point la vie était fragile et courte. En un claquement de doigt, tout peut s'arrêter. Je sais que c'est étrange de dire ça car je me prépare à être chirurgienne orthopédique pédiatrique, je suis sensée avoir conscience de la valeur de la vie et de la mort peut-être plus que quiconque et pourtant, c'est l'accident d'Alec qui m'a fait un réel électrochoc. Rappelle-toi, à partir du moment où Mag's nous avait contacté, nous avons mis plus de 2h à nous rendre à l'hôpital. Nous n'avons pas pu lui apporter la moindre aide dans l'immédiat, aucun soutien. Heureusement que Victor était là pour lui mais quand même, ça aurait dû être nous. Je sais que nous étions nous aussi sous le choc mais nous aurions dû nous soutenir mutuellement.
Jace mis fin à notre étreinte puis plongea ses yeux hétérochromes dans le vert émeraude des miens.
— Ma puce, ne culpabilise pas. Simon et Izzy vivent dans la même banlieue résidentielle qu'Alec et Magnus, pourtant ce jour-là, ils étaient à l'autre bout de la ville et ont mis autant de temps que nous à arriver. De plus, ils ont dû passer déposer Enzo. Ce que je veux dire c'est que l'endroit où l'on vit n'est pas ce qui détermine toujours notre capacité à être présents pour nos proches en cas de besoin.
— C'est vrai Chéri mais en vivant à proximité, nous augmentons nos chances d'être là dans les moments critiques. Il n'y a pas que ça, je veux aussi pouvoir passer plus de temps avec tout le monde, avec mes neveux et ma nièce. Imagine comme ce serait agréable de sortir du boulot et pouvoir prendre l'apéro tous ensemble, de se faire des restaurants les week-end, de les inviter à la maison sans avoir à s'inquiéter du temps qu'ils prendront à rentrer. Izzy et Simon sont revenus, pourtant nous les voyons peu. Je ressens le besoin d'être plus présente et proche de notre famille. Je sais que ça ne t'arrangera pas pour le travail ...
— Ne t'en fait pas pour moi Bébé. Ça fait trois ans que tu te sacrifies, je peux bien conduire un peu plus pour me rendre au travail à mon tour, ce n'est pas cher payé face à ton bien être et ton bonheur. Si tu veux que l'on déménage, alors on déménagera. C'est vrai que l'idée de nous rapprocher de notre famille me plaît également. Quand Alec se réveillera, il aura besoin de nous qui plus est.
— Oui. Ça fait aussi plus d'un mois que tes parents logent à l'hôtel, si nous n'habitions pas aussi loin de Raziel, ils auraient pu rester avec nous.
— Ma puce, à ce sujet, ils auraient pu s'installer chez Alec et Magnus mais c'est ton frère alias mon cher beau-frère, qui ne voulait pas.
— C'est normal, il savait qu'il ne pouvait pas les accueillir dans de bonnes conditions. Il n'y pas de chambres supplémentaires chez eux, seul le bureau d'Alec était disponible ce qui était inenvisageable, c'est en partie pour cette raison qu'il a préféré les installer à l'hôtel.
— Ouais vraiment en partie car mes parents ne sont pas regardant tu le sais bien, ils souhaitaient juste être présents pour lui et les enfants.
— Tes parents ne sont plus tout jeune, jamais Magnus n'aurait négligé leur confort.
— Oui, c'est certain.
Jace me fit un petit sourire puis me caressa la joue.
— Alors, c'est décidé ? Nous déménageons ?
J'hochai la tête avec excitation. Heureuse, je me jetai sur ses lèvres puis l'embrassai avec amour et reconnaissance.
— Merci, chuchotai-je contre ses lèvres.
— Te satisfaire est notre priorité, me répondit-il avec un clin d'œil.
Après l'excitation, la nostalgie ne tarda pas à pointer son nez. Nous nous mîmes à regarder autour de nous en silence. Je savais à quoi il pensait, nous avions 3 ans de souvenirs ici après tout. Cette maison a été notre premier foyer et le témoin de nos premiers pas en tant que couple vivant ensemble avec Jace. Nous y avons eu notre première vraie dispute car nous devions apprendre à nous adapter l'un à l'autre et accepter les petits défauts qui nous caractérisaient. Nous avons dû trouver notre rythme et créer nos propres règles et habitudes de vie. Nous avons eu de longues conversations devant la cheminée et passé des heures incalculables dans le jardin. Il est vrai que nous nous étions vraiment projetés sur le long terme, raison pour laquelle nous avions craqué pour cette magnifique villa composée de 3 chambres, 2 salles de bain, une salle d'eau, un patio intérieur et un jardin de 100 mètres carrés. Nous pensions y fonder notre propre famille.
— J'appellerai l'agence dès demain matin, m'informa Jace en déposant un baiser sur mon front. Tardons pas, il faut se mettre en route.
— D'accord, je vais me préparer.
Je partis dans le dressing me passer un jean bleu délavé et une chemise blanche. Je pris mon pull Ralph Lauren en maille rouge et blanc puis l'enfilai. J'étais de garde cette nuit et assistais à une chirurgie pour la première fois, ça allait être un grand moment et une nouvelle étape dans mon interna. Je me sentais d'humeur positive et confiante, le déménagement était une bonne idée et j'étais heureuse que Jace y consente.
En dépit de nos dix ans de relation, l'amour, la passion et l'alchimie étaient toujours présents entre nous. Jace continuait de faire de moi sa priorité, il prenait soin de moi et ne manquait jamais une occasion de me prouver son amour ce qui était réciproque. Je n'avais que 15 ans quand nous avons commencé à sortir ensemble alors que j'avais le béguin pour lui depuis bien deux ans déjà. J'ai l'impression que je l'ai toujours aimé. Je l'ai aimé d'un amour différent qui évolua en même temps que je grandissais et gagnais en maturité. Au début, c'était un intérêt secret, je l'admirais de loin et n'avais aucune attente, le simple fait de le voir me rendait heureuse, après il y a eu le coup de cœur, sans vraiment le réaliser, je pensais souvent à lui et souhaitait qu'il me remarque, s'en suivit les premiers émois accompagnés de la jalousie. Il faut savoir que Jace a commencé très tôt à sortir avec des filles, tout comme mon frère. Ces deux-là étaient très populaires et donc toujours bien entourés, ce qui m'agaçait. Progressivement, j'ai compris que j'avais de réels sentiments pour lui et me suis questionnée sur la réciprocité de ces sentiments.
Jace s'est longtemps comporté avec moi comme le ferait un grand-frère, ce qui était perturbant mais au final, il s'est avéré qu'il ressentait la même chose pour moi. Le jour où il m'avait officiellement invité à sortir restera à jamais l'un des plus beau de toute ma vie. Notre premier rendez-vous avait été parfait et encore aujourd'hui, nos sorties en amoureux restaient merveilleuses. Notre amour avait évolué, il était devenu un amour plus mature mais toujours intense. Je n'étais plus maladroite comme au début et savais désormais comment lui témoigner mon affection et mon amour. Nous savions résoudre nos désaccords dans la bienveillance et la communication, il savait passer à mes caprices mais savait aussi se montrer ferme et autoritaire si nécessaire. Il était doux et affectueux mais savait aussi se montrer dominateur et entreprenant. Après autant d'années, je chérissais aussi bien ses qualités que ses défauts car ils faisaient de lui un être parfait...la définition de ma perfection à moi. Aujourd'hui plus que jamais, je ressentais le besoin de franchir une nouvelle étape dans notre relation, celle qui nous unirait devant nos familles et nos amis, celle qui ferait que je pourrai enfin porter avec fierté le nom de Lightwood-Bane.
Mme Clarissa Lightwood-Bane, c'est tellement parfait ! pensai-je aux anges.
Toute excitée, je partis dans la salle de bain me brosser les cheveux. Ma chevelure de feu, comme aimait l'appeler mon petit-ami, était toujours aussi imposante après toutes ces années. J'attrapai un élastique puis me fis un chignon haut tout en laissant s'échapper quelques mèches ondulées rousses. Satisfaite, j'attrapai mon baume à lèvres puis m'en mis sans retenue. Je commençais à avoir les lèvres gercées ces derniers jours car les températures descendaient dangereusement. L'hiver était toujours ma saison préférée cependant, tout comme elle était celle Alec.
Penser à mon beau-frère me fit un pincement au cœur. Je savais que certaines personnes pouvaient passer des années dans le coma et se réveiller comme par miracle, il n'y avait pas de règles. Honnêtement, cet état était très mystérieux. C'était la forme la plus sévère d'altération de la conscience. Un patient dans le coma semble endormi mais il ne réagit à aucune stimulation, même les plus douloureuses. J'espérais qu'Alec ne souffrait pas trop de là où il était et surtout, je priais afin qu'il puisse se réveiller bientôt et revenir parmi nous.
PDV Côme
En route pour l'hôpital, oncle Jace était passé nous récupérer Aria et moi au collège. C'était devenu notre routine depuis quelque temps. Tous les mercredis, les vendredis et les week-end, nous partions à Raziel rendre visite à Daddy, tantôt conduit par notre père, tantôt par oncle Simon ou tante Izzy ou encore tante Clary, oncle Victor ou oncle Jace comme aujourd'hui. Honnêtement, toute cette situation avait été difficile pour moi au début et elle l'était encore. Daddy était dans le coma comme l'avait été ma mère, suite à un accident de la route...comme ma mère. La seule différence était qu'il était encore en vie et que ma mère ne l'était plus mais jusqu'à quand allait-il l'être ? Jusqu'au bout j'avais cru que ma mère s'en sortirait. Les médecins avaient dit qu'elle était encore jeune et forte, comme ils le disent de Daddy Alec en ce moment et pourtant, l'issu fut fatale. Je vivais avec une boule au ventre. J'étais angoissé à l'idée que Daddy ne se réveille jamais, je craignais de recevoir cette nouvelle qui nous anéantirait tous, cette nouvelle qui annoncerait la mort de Daddy.
Quand oncle Victor m'avait appris au téléphone pour l'accident, ce fut brutal. Il est vrai qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit moi qui réponde au téléphone de mon père Magnus. Ce jour-là, papa était sous la douche, son téléphone resté dans le salon n'arrêtait pas de sonner. Finalement, je m'étais décidé à regarder de qui il s'agissait. En voyant que les appels provenaient d'oncle Victor, j'avais immédiatement décroché mais sans même me laisser le temps de dire quoique ce soit, il avait enchainé avec l'horrible nouvelle.
Oncle Victor s'était excusé de nombreuses fois pour la façon dont j'avais appris la chose. Il s'en voulait car il s'avait que la mort de ma mère était encore vive et que j'avais gardé un certain traumatisme. Au fond, je portais encore le deuil de ma mère même si je faisais de mon mieux pour aller de l'avant.
— C'est trop sympa de nous laisser manger dans ta voiture tonton ! Avec Papa et Daddy, c'est interdit. Ils sont supers bons en plus tes sandwichs, complimenta ma petite sœur en prenant une nouvelle bouchée.
— Vu comment tu manges, il est normal que les parents interdisent la nourriture en voiture. Attention, tu as une tranche de tomate qui est prête à se faire la malle, la prévins-je en lui tendant une serviette en papier.
Oncle Jace rigola tandis qu'Aria me jetait un regard assassin.
— Occupe-toi de ton sandwich ! rouspétât-elle tout en me prenant la serviette.
— Alors, comment s'est passé votre journée ? s'enquit oncle Jace
— Pas mal, l'interro de biologie s'est bien passée je pense, même si j'ai manqué de concentration, dit Aria.
— Tu étais perturbée ? s'inquiéta oncle Jace.
Aria soupira.
— Le fait d'avoir une interrogation sur le corps humain m'a beaucoup fait penser à Daddy...encore plus disons. Tu penses qu'il se réveillera bientôt ?
Oncle Jace soupira à son tour.
— C'est notre vœu le plus cher, Princesse...
— Il me manque, fit-elle la voix désormais pleine de chagrin.
Aria avait aussi vécue des moments très difficiles après l'annonce de l'accident. Les mensonges de David n'ayant fait qu'aggraver les choses, ses sentiments avaient été confus pendant quelque temps. Un soir, elle était venue me retrouver dans ma chambre. Elle en avait gros sur le cœur et avait besoin de se confier. Elle m'avait alors confessé qu'elle se sentait triste pour Daddy mais qu'en même temps, elle lui en voulait toujours pour tout le mal qu'il avait soi-disant fait à sa mère. Elle était tiraillée et ne savait plus quoi ressentir. Elle ne comprenait pas qu'une personne comme Daddy, qu'elle considérait comme un exemple, avait pu commettre des actes aussi monstrueux et lui souhaiter du mal. Honnêtement, même si Aria était convaincue de cette vérité sur le moment, moi j'en avais toujours douté car ce David était vraiment suspect à mes yeux et j'avais eu raison de m'en méfier.
Le jour où Papa avait enfin révélé toute la vérité sur l'histoire qui les liait lui, Daddy et Camile, je pensais que tout rentrerait dans l'ordre mais les choses ne se sont pas passées ainsi. L'état psychologique d'Aria se détériora. La culpabilité était devenue son enfer personnel. Elle s'en voulait d'avoir été dupée par David, d'avoir cru en ses mensonges, de ne pas avoir eu foi en Daddy, de l'avoir traité de monstre, de l'avoir détesté. Elle en était même venue à se mettre sur le dos l'accident, elle pensait en être responsable et pour finir, elle avait dû affronter et accepter le fait que sa mère n'était pas si blanche et parfaite et qu'au contraire, son cœur fut très noir et sombre pendant une longue période. Je ne pouvais que comprendre son mal être. Aria avait toujours voulu que sa mère fasse partie de sa vie, elle se sentait incomplète sans elle. Elle avait tout fait pour combler ce manque, quitte à décevoir ses pères et entrer en conflit avec eux...surtout avec Daddy. Elle s'était battue pour que sa mère revienne dans sa vie. Sa relation avec Daddy avait été mise à mal dans le processus, en voyant le résultat et en découvrant le vrai visage de sa mère, elle s'était demandée pour quelles raisons elle avait dû subir tout ça ? Pour quelles raisons ils avaient dû se faire autant de mal ? Elle et Daddy, Daddy et Papa, tous avaient soufferts de cette décision qu'elle avait prise. Elle leur en a voulu de lui avoir caché tout ça et au fond, je pense qu'elle leur en veut toujours mais la situation dans laquelle nous nous trouvions actuellement était plus importante que la rancœur ou la colère. L'idée de perdre définitivement Daddy lui avait permis de mettre tout ça de côté et de se concentrer sur le plus important, c'est-à-dire la guérison de Daddy. Elle avait coupé les ponts avec sa mère et ne voulait plus en entendre parler. Je ne savais pas trop comment avait réagi Camille, mais j'avais la sensation que les choses n'allaient pas en rester-là.
Nous arrivâmes enfin à Raziel après une heure de route dû à un trafic intense. Je réajustai mon bonnet puis remis mes gants. J'aidai ma petite sœur à remettre son écharpe et ses gants puis nous descendîmes de voiture.
— Dépêchons-nous, il fait très froid, nous dit oncle Jace qui partait déjà en courant vers l'entrée.
Nous le suivîmes puis nous dirigeâmes directement vers les ascenseurs. Je pouvais me rendre à la chambre de Daddy les yeux fermés. À vrai dire, l'hôpital Raziel était devenu un peu comme une seconde maison. Déjà à l'époque où ma mère y était, j'y venais tous les jours quasiment et maintenant avec Daddy c'était de nouveau le cas.
— Oncle Jace ? On ne devait pas récupérer Grand-mère Maryse et Grand-père ? demanda Aria tandis que l'ascenseur progressait.
Étrangement, il n'était pas bondé ce qui était plutôt rare.
— Oui mais tante Izzy et oncle Simon nous ont devancé, lui expliqua-t-il.
Elle hocha la tête puis n'ajouta rien de plus. Après quatre arrêts, nous arrimâmes enfin au 10ème étage. Dans l'unité des soins intensifs tout était calme et silencieux comme d'habitude mais ce silence n'avait rien d'apaisant, c'était plus comme un silence solennel et inquiétant. Un silence qui reflétait la tristesse des familles qui venait visiter leurs proches. D'ailleurs, en ce moment même, des pleurs provenant de la salle d'attente se faisaient entendre. Aria, oncle Jace et moi échangeâmes un regard. Je le vis prendre Aria par la main pour la rassurer. Il est vrai que même si nous y venions régulièrement, cet environnement n'avait rien de rassurant. Nous continuâmes notre progression en direction de la borne d'accueil ou nous devions nous annoncer avant de pouvoir visiter Daddy. Les pleurs se faisaient plus distincts maintenant que nous étions proche de la salle d'attente. Curieux, je risquai un regard, quand tout à coup, mon cœur s'accéléra. Je reconnus grand-père Robert, grand-mère Maryse, tante Izzy et oncle Simon, tout le monde pleurait.
— Jace ! Les enfants ! s'exclama oncle Simon en nous apercevant.
Surpris, oncle Jace se précipita vers eux avec nous sur les talons.
— Que...que se passe-t-il ? Pourquoi êtes-vous dans cet état ? s'inquiéta-t-il.
— C'est...c'est Alec, sanglota tante Izzy.
Oh non...pas ça...j'avais un mauvais pressentiment.
Je ne voulais pas entendre la suite de cette phrase. Sans réfléchir, je cherchai la main d'Aria puis la serrai très fort. Elle me regarda avec des yeux paniqués en retour.
— Il s'est réveillé ! nous annonça Grand-père Robert en éclatant en sanglots de nouveau. Notre Alec s'est enfin réveillé !
Fin du chapitre !
