03 - Kise Ryota x OC - Un réconfort bien mérité [Lemon]

_ Ta jambe a beaucoup souffert de tes efforts intenses, tu dois te ménager car dans le cas contraire, tu pourras dire adieu au basket.

Le verdict du médecin tomba comme un couperet et Kise frémit en entendant le risque qu'il encourait. Il en était hors de question, jamais il n'abandonnerait ce sport. C'était le premier dans lequel il avait trouvé des personnes plus fortes que lui et rien que pour cela, le blond décida d'écouter les recommandations du médecin, contrairement à avant la Winter Cup.

_ Pendant combien de temps je dois me reposer ? lui demanda-t-il, le visage tendu.

_ Trois semaines, Kise-san.

Trois semaines sans faire de basket, Ryota allait finir par tourner en rond. Seulement, cette fois le coach était venu avec lui et il ne pourrait donc pas faire semblant que tout allait bien. Enfin, à supposer qu'il l'aurait fait, cette fois, vu ce qu'il venait d'apprendre.

_ Merci, docteur, fit Takeuchi en se levant.

Le basketteur et le coach de Kaijo quittèrent la salle d'auscultation en silence et descendirent rejoindre les autres qui les attendaient devant la clinique. Et bien qu'ils n'étaient plus obligés d'être présents, Kasamatsu, Kobori et Moriyama attendaient eux aussi les nouvelles que le coach allait annoncer. Ils s'inquiétaient de l'avenir de leur poulain, après tout. Et bien qu'il ne le dirait sans doute pas, il était heureux qu'ils soient là.

_ Kise doit se reposer pendant trois semaines et après cela, il sera normalement guéri.

_ Tu as intérêt de suivre les recommandations du médecin, cette fois, sinon je te frappe, compris Kise ? le menaça Kasamatsu en le frappant d'un coup de poing au ventre.

_ Mais tu viens déjà de le faire, Kasamatsu-senpai, fit-il inutilement remarquer, des larmes de douleur dans les yeux.

On ne dirait pas comme cela, avec son petit gabarit -du moins plus petit que lui- mais son ancien capitaine savait frapper très fort. Et il ne voulait certainement pas en recevoir un autre, donc il acquiesça d'un signe de tête. Mine de rien, les trois joueurs qui quittaient le club allaient lui manquer car il s'était habitué à eux et les appréciait beaucoup. Il regretterait toujours de ne pas avoir gagné la Winter Cup avec eux, mais il se rattraperait l'année prochaine. Même si avec Hayakawa en tant que nouveau capitaine, cela n'allait pas être triste, vu que ses coéquipiers et lui n'allaient pas comprendre grand-chose de ce qu'il racontait.

Pendant ce temps, le jeune homme blond n'écoutait pas la conversation et songeait à la réaction qu'allait avoir Tomoko devant cette annonce. Ayamori Tomoko était sa petite amie depuis six mois déjà, et elle aussi s'était inquiétée de sa blessure au pied. Plus d'une fois, elle lui avait demandé de ralentir un peu pendant les entraînements mais il ne l'avait pas écouté, voulant devenir plus fort à tout prix. Au moins, elle allait être rassurée, se dit-il avec un petit sourire attendri. Bon, sa petite amie allait sans doute lui faire la morale et même si cela ne l'enchantait pas avec ce qu'il venait d'apprendre, il la méritait amplement.

Après un rapide salut à ses coéquipiers de Kaijo, Ryota partit dans la direction de son appartement, la mine sombre. Trois semaines sans faire de basket, il allait falloir qu'il trouve une autre manière de maintenir son esprit occupé. Heureusement qu'il avait quelques séances photo de prévu dans les deux semaines à venir, ce serait toujours cela de pris.

C'était d'ailleurs à une de ses séances qu'il avait rencontré Tomoko, le numéro sept de Kaijo s'en souvenait comme si c'était hier. Un sourire tendre naquit sur son visage en se souvenant de ce moment qui avait changé sa vie.

Flash back, onze mois plus tôt :

Kise n'était pas en avance et il courait dans les rues pour essayer d'arriver à l'heure pour la séance photo. Il ne voulait pas se faire tuer par son agent, elle était redoutable quand elle était en colère. La seule excuse qu'elle acceptait dans ces cas-là c'était qu'il avait été retenu au collège. Plus que deux mois à passer à Teiko, d'ailleurs…

En arrivant, une jeune fille de son âge ou presque, dotée d'une magnifique chevelure d'argent lui arrivant à la taille, attendait sur un fauteuil en feuilletant un magazine. Cela lui fit oublier tout le reste. C'était d'ailleurs un où il figurait, se dit-il en souriant. Il ne put résister à l'envie d'aller lui parler.

_ Bonjour, tout va bien ?

Elle avait relevé la tête vers lui, surprise, et ainsi Ryota put voir les prunelles turquoises presque transparentes de la jeune fille. Qu'elle était belle, songea-t-il charmé instantanément.

_ Bonjour, oui j'attends Heshiboka-san, je fais mon premier shooting aujourd'hui et je suis un peu stressée, fit-elle un peu intimidée.

_ Tout va bien se passer, j'en suis certain, lui assura le blond avec un sourire lumineux.

Il s'était avéré ensuite que c'était elle qui allait poser avec lui, sa partenaire leur ayant fait faux bond, et sans explication. Kise en avait été inexplicablement heureux car il allait passer plus de temps avec celle qui l'intriguait.

_ Je m'appelle Kise Ryota, enchanté de travailler avec toi, se présenta-t-il alors qu'ils se faisaient tous les deux maquiller.

Le hoquet de surprise de la jeune fille l'attendrit et il lui sourit à nouveau pour essayer de la mettre à l'aise. Lui non plus n'avait pas été très détendu, lors de son premier shooting, malgré les nombreux conseils de sa soeur aînée. Mais avec le temps, elle allait prendre plus d'assurance, il le savait.

_ Enchantée aussi, Kise-san, je m'appelle Ayamori Tomoko.

La séance avait duré deux bonnes heures et les deux adolescents étaient épuisés. En tout cas, le mannequin avait été impressionné par le professionnalisme de sa partenaire. Si elle ne le lui avait pas dit, jamais il n'aurait cru que c'était sa première séance photo. Il espérait avoir un jour la chance de travailler à nouveau avec elle.

_ Il faut que je rentre chez moi, lui annonça-t-elle en sortant du studio. J'ai des devoirs pour le collège à terminer pour demain.

_ Moi aussi, soupira le blond pas très emballé à cette idée.

Les deux adolescents se séparèrent à un croisement mais non sans se promettre de se revoir. Ne voulant pas perdre contact, Ryota lui donna sa carte où figurait son numéro de téléphone avec un clin d'oeil.

Après l'avoir remercié avec un beau sourire, la jeune fille s'en était allée et il resta immobile, regardant ses longs cheveux d'argent flotter dans le vent, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision. Le basketteur était ensuite rentré chez lui, dans son appartement vide. Cette solitude lui pesait un peu, parfois, mais il en avait assez de ces filles qui passaient leur temps à vouloir l'enchaîner à elles.

Pendant qu'il ressassait ses idées sombres, la sonnerie de son portable avait retentit et le jeune homme frémit à l'idée que ce soit Ayamori. Et c'était bien elle… Sa propre impatience à lire le message qu'elle venait de lui envoyer l'amusait car il connaissait à peine cette fille, après tout.

A partir de ce jour-là, ils avaient échangé par messages de manière régulière jusqu'à ce qu'il ose enfin lui demander de sortir avec elle, cinq mois plus tard.

Fin flash-back.

Le meilleur dans tout cela, c'était qu'ils s'étaient retrouvés dans le même lycée, à la rentrée. Ryota s'en était aperçu une semaine après le début des cours, par le plus grand des hasards. Il se rendait à l'entraînement de basket et il l'avait vue bavarder avec des amies à elle. Au début, il n'avait pas été certain que c'était Tomoko mais il ne connaissait qu'une seule fille avec de si beaux cheveux, et cette couleur ne courait pas les rues. Ensuite, leurs regards s'étaient croisés et elle lui avait souri timidement avant de reprendre sa conversation.

Ce sourire avait fait battre son cœur plus vite et le basketteur avait compris qu'elle lui plaisait beaucoup. Le moment était mal choisi pour aller la voir donc il lui avait adressé simplement un signe de la main avant de courir en direction du gymnase. La prochaine fois, s'était-il juré, il irait lui parler.

Cela avait du bon de se perdre dans ses souvenirs car il n'avait pas vu le temps passer et Kise se trouvait déjà devant son immeuble. En entrant dans son appartement, il vit des chaussures de fille et sourit quand il comprit que sa belle était venue le voir. Il ne se passait pas une semaine sans qu'elle ne vienne lui rendre visite chez lui et il aimait cela.

D'un pas tranquille, il se dirigea vers la cuisine et la vit affairée devant les fourneaux. Il adorait quand elle cuisinait pour lui car il était sûr de se régaler. Quand il était seul, il se contentait de se faire livrer, sauf quand sa mère lui laissait des repas dans son congélateur. Ce qui arrivait moins souvent, ces derniers temps vu qu'il allait moins la voir, bien que cela lui manquait. Heureusement, Tomoko était une cuisinière de talent, en plus d'être jolie comme un coeur. Le numéro sept de Kaijo s'appuya contre le chambranle de la porte avec un sourire taquin, attendant qu'elle le remarque enfin.

_ Bonjour, Ryota, tu es déjà de retour ? s'étonna la jeune fille avant de lui sourire.

Tomoko était vraiment heureuse de voir son petit ami, même si elle aurait aimé avoir plus de temps pour lui préparer sa surprise. En effet, aujourd'hui cela faisait six mois jour pour jour qu'ils étaient ensemble et elle avait décidé de venir lui préparer un repas qu'ils partageraient ensemble. Heureusement qu'il lui avait donné le double de ses clés, sinon elle aurait dû attendre son retour. La mine boudeuse de son copain la fit tendrement sourire.

_ Tomoko-cchi, on dirait que ça ne te fait pas plaisir de me voir, se plaignit-il faussement.

_ Bien sûr que si, voyons, sinon je ne serais pas venue chez toi, fit-elle remarquer en s'approchant de lui.

Quand elle fut à sa portée, Kise la prit dans ses bras et la serra contre lui, pour respirer son odeur de pêche qu'il adorait. Il la sentit passer doucement ses mains dans son dos et agripper sa chemise d'uniforme en se collant davantage à lui. Ce qu'il pouvait aimer quand elle faisait cela… même si son corps réagissait de manière plutôt inappropriée à ce simple câlin.

_ Que t'a dit le médecin ? lui demanda l'argentée en relevant la tête vers lui.

La mine soucieuse qu'elle affichait lui fit vraiment plaisir car la blond savait qu'elle ne faisait pas semblant de s'inquiéter pour lui, Tomoko le lui avait déjà prouvé et ce, à plusieurs reprises. Après tout, elle ne craignait pas de lui dire ce qui ne lui plaisait pas et ce n'était pas certaines de ses anciennes copines qui l'auraient fait. Elles n'avaient vu que l'intérêt à sortir avec un mannequin et n'avaient pas vraiment cherché à savoir qui il pouvait être derrière cette étiquette. En tout cas, le regard de sa copine lui fit comprendre de ne pas chercher à lui mentir, sinon il y aurait des représailles. Et bien qu'il ne soit pas du tout contre cette idée, surtout si c'était ce à quoi son esprit mal placé pensait, Ryota décida quand même de lui dire la vérité. Elle le méritait bien.

_ Trois semaines de repos complet sinon je dis adieu au basket.

Tomoko n'était pas surprise devant cette annonce, il l'avait bien cherché en forçant comme un damné sur sa jambe, après tout. Seulement, il était déjà assez accablé comme cela, elle n'allait pas en rajouter une couche, même si ce n'était pas l'envie qui lui en manquait. La mine attristée qu'il affichait lui faisait mal au coeur car elle connaissait très bien son amour pour ce sport, il lui en avait parlé et il serait difficile pour lui d'y renoncer, même temporairement. La jeune fille ferait de son mieux pour le soutenir car elle voulait le revoir jouer, il était tellement différent sur le terrain et elle aimait cette vision. Quand elle y repensait, un frisson intense remonta le long de son échine.

_ Bon, assez parlé de moi, dit-il soudain. Comment s'est passé ton shooting, cet après-midi ?

_ Épuisant.

En effet, à y regarder de plus près, sa copine semblait fatiguée. Le blond s'en voulut de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Dans ce cas, elle n'aurait pas dû se fatiguer plus en leur préparant le dîner, il aurait pu faire livrer quelque chose. Mais il connaissait son tempérament décidé donc il ne lui fit aucune remarque à ce sujet.

_ Heshiboka-san n'était jamais content, à croire qu'il avait une dent contre tout le monde, aujourd'hui.

Ce n'était pas vraiment surprenant, le photographe de l'agence était très soupe au lait et l'ambiance pouvait être très tendue au studio quand il était dans son mauvais jour, Ryota l'avait déjà vécu plusieurs fois. Ce qui avait sans doute été le cas aujourd'hui… Elle devait avoir besoin de se changer les idées et il savait ce qu'il allait faire, sans se douter une seule seconde de ce que sa tendre moitié avait déjà prévu pour la soirée.

_ N'y pense plus, Tomoko-cchi, l'encouragea le mannequin blond avec un tendre sourire. Tu veux manger avec moi, ce soir ?

_ Essaie de me convaincre, fit-elle avec une lueur de moquerie dans ses prunelles turquoises.

Bon, elle avait déjà prévu de passer la soirée avec lui, ses parents savaient où elle se trouvait et ils lui avaient recommandé de passer une bonne soirée. A ce souvenir, son sourire s'agrandit car elle en avait bien l'intention. Et en plus, elle n'était pas obligée de rentrer pour la nuit, tant qu'elle restait avec Ryota. Ils le connaissaient bien et lui faisaient confiance. Bon, ils n'étaient pas nés de la dernière pluie, ils se doutaient bien que leur fille et son copain ne s'étaient pas arrêtés au baiser mais son père avait affirmé que c'était de leur âge et sa mère n'y avait vu aucun inconvénient car ils l'appréciaient sincèrement. Elle savait qu'ils étaient heureux pour eux deux et cela lui suffisait. La jeune fille avait de la chance d'avoir des parents aussi cools que les siens, tous les adolescents de son âge ne pouvaient pas dire la même chose.

Une lueur combative s'alluma dans les yeux dorés de Kise et Tomoko entoura son cou de ses bras avant de lui embrasser le cou. Elle le sentit frémir et elle aimait l'effet qu'elle avait sur lui. Il n'était pas homme à refuser un tel défi.

_ Ne me tente pas, murmura suavement le blond à son oreille.

A cette phrase, la jeune fille à la chevelure d'argent sentit son coeur battre plus vite dans sa cage thoracique. L'ambiance changea entre eux et elle tressaillit quand elle sentit la main de son copain passer sous le haut qu'elle portait. Qu'il l'enlève, elle ne voulait que cela…

_ Je ne ferai jamais une chose pareille, Ryota, le taquina-t-elle en caressant les lèvres du mannequin du bout des doigts.

Le sourire malicieux de sa copine était un peu trop tentateur, à son goût. Son toucher sur ses lèvres lui donnait envie de lui mordre les doigts qui le frôlaient mais ce n'était pas une bonne idée, sinon ils allaient en oublier le dîner. Après tout, c'était déjà arrivé au moins deux fois. Avant de succomber au désir qui le taraudait, le jeune homme blond s'éloigna d'elle en secouant la tête, non sans lui adresser un sourire entendu. Elle savait pertinemment ce qu'elle faisait, la maligne…

Leur première fois ensemble avait eu lieu après une scène de ce genre et il n'avait pas du tout été déçu, loin de là. Et ce, même si cela avait été sa première fois à elle… Ils s'étaient simplement laissés aller et elle ne l'avait pas repoussé. Elle avait fait preuve d'une telle générosité dans sa façon de se donner à lui qu'il en avait été sincèrement touché. Quand il se rappelait de ce moment, son envie de la posséder augmenta encore et il dut se battre contre lui-même pour ne pas céder à la tentation.

Dommage, se dit Tomoko en le voyant s'éloigner en la lâchant. Elle se mordilla la lèvre inférieure en le regardant retirer sa cravate, ainsi que sa veste d'uniforme. Tout en lui jetant un regard plein de convoitise, elle vit son beau blond retirer les deux premiers boutons de sa chemise, laissant apparaître une parcelle de peau dorée. Il voulait vraiment qu'elle lui saute dessus ou quoi ? En tout cas, elle sentait la température de son corps monter en flèche et elle s'imagina parfaitement passer ses mains sur le torse musclé de son petit ami de manière sensuelle pour le torturer un peu.

Il se détourna d'elle d'un seul coup, sans doute pour aller mettre sa veste sur un cintre. Mais le problème était qu'il l'avait laissée sur sa faim et elle n'aimait pas cela. Et le pire, c'était que cela arrivait souvent.

_ Je te hais, Kise Ryota, gronda-t-elle en serrant les poings.

Elle le détestait ? Soit, se dit le blond avec un sourire narquois. Lui aussi savait comment faire monter le désir chez Tomoko et il était satisfait en voyant la lueur gourmande qui assombrissait ses prunelles claires. Il ricana légèrement avant d'aller mettre la table, non sans la frôler du bout des doigts à chaque fois qu'il passait à côté d'elle, bien sûr. Après tout, on lui avait toujours dit de ne pas se priver des bonnes choses, pas vrai ?

Kise aimait jouer le chaud et le froid avec elle mais la jeune fille ne comptait pas se laisser faire. Elle savait d'ailleurs comment elle allait s'y prendre pour le piéger. Même si elle savait qu'elle se laisserait piéger, elle aussi, car c'était plus fort qu'elle. Mais un peu de patience, Rome ne s'était pas construite en un jour.

Sans savoir qu'un événement imprévu allait l'y aider et ce, de manière très efficace.

Deux heures plus tard, ils venaient de finir de manger et comme prévu, Ryota s'était régalé. Ils se trouvaient à présent sur le canapé et regardaient une émission sans intérêt. De temps en temps, il caressait doucement les cheveux de sa belle, blottie dans ses bras. Il sentait sa respiration ralentir, signe qu'elle allait bientôt s'endormir. Elle en avait besoin, les cernes sous ses yeux en attestaient aussi clairement que si elle le lui avait dit. Malheureusement, il allait bientôt être l'heure qu'il la raccompagne chez elle, car hors de question de laisser sa copine rentrer seule alors qu'il faisait nuit et qu'il était plus de 22h00.

_ Tomoko-cchi, l'appela-t-il doucement, je te raccompagne chez toi, il est temps.

_ Déjà ?

Le temps était décidément passé trop vite et puis elle n'en revenait pas de s'être endormie aussi bêtement. Mais il fallait dire que la présence de Ryota l'apaisait et elle dormait toujours bien quand elle était dans ses bras. Seulement, en se levant, un vertige violent la prit soudain et elle se rattrapa comme elle put au bras de son homme qui la regardait, surpris.

_ Tu es blanche et tu as de la fièvre, il est hors de question que tu sortes dans cet état, fit-il après quelques secondes. Je vais appeler tes parents pour leur dire que tu restes ici cette nuit. Heureusement qu'on a pas cours demain, ajouta-t-il pour lui-même.

Tout en composant le numéro des Ayamori, Kise espérait que sa belle ne recommence pas à se faire vomir. Il avait eu beaucoup de difficultés à la faire sortir de cette spirale infernale et il ne voulait pas que cela recommence. Cela arrivait assez souvent dans le milieu du mannequinat mais il s'était promis de toujours protéger Tomoko de cette facette peu reluisante de ce monde de strass et de paillettes.

Après avoir obtenu l'accord des parents de la jeune fille sans le moindre problème, le basketteur de Kaijo raccrocha après leur avoir souhaité une bonne soirée et la porta dans ses bras pour l'amener à sa chambre. Heureusement qu'elle avait des vêtements de nuit à elle chez lui, se dit-il en sortant une nuisette de coton gris perle.

_ Non, protesta-t-elle faiblement, pas ça.

Non, Tomoko ne voulait pas porter cette nuisette, elle voulait avoir un vêtement de son homme sur elle. Chez elle, elle avait d'ailleurs un de ses T-shirts à lui dans son armoire et elle le mettait quand elle n'était pas très en forme. Il le lui avait laissé après qu'il ait passé une nuit chez elle, invité par ses parents. Cela lui donnait l'impression qu'il était avec elle et cela la rassurait quand elle en avait besoin.

_ Tu n'as pas recommencé, n'est-ce pas ? entendit-elle soudain.

Bien sûr, la jeune fille à la chevelure argentée savait où Kise voulait en venir. Mais non, elle lui avait promis qu'elle ne le ferait plus et elle comptait tenir sa promesse, envers et contre tout. Elle n'avait cependant pas pu s'empêcher de tressaillir à cette question car cela lui rappelait bien trop de mauvais souvenirs.

C'était arrivé dans une période où elle se sentait mal dans sa peau et son amour secret pour lui n'avait pas arrangé les choses. C'était aussi à ce moment qu'il s'était déclaré à elle, en lui disant qu'il ne voulait plus la voir se faire du mal ainsi. Sa déclaration avait eu un effet radical sur elle et Tomoko avait compris qu'il l'aimait vraiment. Elle avait donc décidé de se battre contre cette maladie, pour elle et pour lui, et après maints efforts pénibles, et plusieurs rechutes, elle avait fini par remporter la bataille.

Elle fit un simple non de la tête et elle vit le soulagement intense de son copain sur son beau visage. La jeune fille à la chevelure d'argent n'aimait pas l'inquiéter ainsi, même si cela lui prouvait qu'il l'aimait sincèrement. C'était tout ce qu'elle lui demandait, finalement.

_ Je suis juste fatiguée, promis.

_ Tu ne te reposes pas assez, Tomoko-cchi, soupira le blond en lui passant un de ses T-shirt. Il faut toujours que tu en fasses trop…

_ Comme toi, pas vrai, Ryota ?

Le mannequin tressaillit à ce rappel. Il ne pouvait pas le nier, malheureusement. Sa détermination avait failli lui coûter cher et il ne se le serait pas pardonné, il le savait.

_ C'est vrai, confirma-t-il avec un tendre sourire. Dors maintenant, je serai dans le salon si tu as besoin de moi.

_ Non, reste avec moi, s'il te plaît, murmura-t-elle suppliante, je dors mieux quand je suis dans tes bras.

Comment résister à cette demande ? Kise ne le pouvait simplement pas, surtout quand elle le regardait de cette façon. Elle avait besoin de lui donc il serait là pour elle, comme depuis le début de leur amitié. Il retira donc ses vêtements, ne gardant que son caleçon, et se coucha à ses côtés, la prenant dans ses bras tout en lui embrassant légèrement la joue. Il ramena la couverture sur leurs corps et le basketteur sentit la jeune fille se coller à lui. Cela amena un sourire plein d'amour à ses lèvres. Il passa alors un bras autour d'elle et s'empara de son téléphone de sa main libre pour s'occuper en attendant qu'elle se réveille.

Un peu plus tard, Tomoko se réveilla, enveloppée dans un cocon protecteur. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle ne pouvait pas le dire mais elle avait l'impression qu'il s'était écoulé peu de temps. Pendant un instant, la jeune fille voulut s'étirer mais elle était tellement bien qu'elle ne bougea pas. Ensuite, elle leva la tête et vit le blond concentré sur l'écran de son téléphone, la serrant au creux de son bras libre. Il se tourna vers elle en la sentant bouger contre lui et son sourire tendre la fit littéralement fondre. Comment ne pas aimer Kise Ryota quand il vous souriait comme cela ? Impossible.

_ J'ai dormi combien de temps ? lui demanda-t-elle d'une voix encore ensommeillée.

_ Presque deux heures, Tomoko-cchi, lui répondit son petit ami en posant son téléphone sur la table de nuit.

Ryota lui caressa doucement la joue et remarqua qu'elle avait repris des couleurs, signe que la petite sieste qu'elle venait de faire lui avait fait du bien. Le couple resta ainsi pendant quelques minutes, profitant simplement de la présence de l'autre. Mais à un certain moment, il sentit le doigt de sa belle frôler son torse dans une caresse sensuelle. Il ne put réprimer un frisson et attrapa la main polissonne avant de la garder dans la sienne, pour l'empêcher de faire un geste de plus.

_ Tu veux regarder un film, ma belle ? lui proposa-t-il pour éviter de penser aux sensations qu'elle faisait naître en lui.

En effet, Tomoko n'avait pas récupéré toutes ses forces donc ce n'était pas une bonne idée de la laisser faire plus longtemps. Bien sûr, c'était très frustrant pour lui mais il prenait à coeur la santé de la jeune fille et ne voulait donc pas la fatiguer davantage.

_ D'accord, accepta-t-elle avec un léger sourire.

Tant pis, elle n'avait pas réussi cette fois, songea l'argentée avec dépit, mais ce n'était que partie remise. Elle n'avait pas dit son dernier mot car elle était têtue et ne partirait pas de chez lui tant qu'elle n'aurait pas eu ce qu'elle voulait : lui tout entier. Elle l'aimait si fort que cela devrait être interdit et c'était la même chose pour Ryota, elle ne comptait plus le nombre de fois qu'il avait pu le lui répéter. Ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre plus de quelques heures. Et presque à chaque fois qu'ils étaient seuls chez lui, ils succombaient à l'amour et au désir qu'ils avaient l'un pour l'autre. Bien sûr, ils savaient se contenir mais ce soir, Tomoko voulait se laisser aller dans les bras de son amour et amant pour oublier tout ce qui n'était pas eux, l'espace d'un instant.

Elle le regardait enfiler un short de sport et eut envie de le retirer car cela lui gâchait un peu trop la vue. Et que dire du haut qu'il venait de mettre ? Tomoko se mordilla la lèvre intérieure avant de détourner le regard quand il se tourna vers elle.

Son petit sourire en coin lui montra qu'il n'était pas dupe de ses pensées coquines mais elle soupira quand il quitta la pièce en ayant l'air de la narguer. Il ne perdait rien pour attendre. Il n'y avait pas à dire, Ryota savait très bien ce qu'il faisait.

La lycéenne de Kaijo se leva du lit en soupirant une nouvelle fois et sortit à son tour de la chambre, sans se changer et pieds nus. Elle était à l'aise dans le T-shirt de son homme et elle savait que cela lui faisait un effet fou quand elle portait un de ses vêtements. Ce qui allait l'aider pour la suite.

Ils choisirent ensemble un Disney -connaissant le blond, c'était une évidence- et ils se rendirent dans la cuisine pour préparer leur petit plateau de collation, bien qu'il soit déjà presque minuit. Ils mangeaient toujours en regardant un film, c'était presque devenu une tradition. Ensuite, pendant qu'elle installait tout sur la table basse du salon, Kise mit le DVD en route.

Enfin, cette fois-là, Ryota regarderait le film pendant que Tomoko le regarderait lui. Il fallait dire que certaines de ses réactions la faisaient beaucoup sourire, surtout quand un des personnages mourrait. Et là, on était en plein dedans… Le Roi Lion, la mort de Mufasa… Il avait beau connaître le dessin animé par coeur, c'était à chaque fois la même chose. Elle ne put s'empêcher d'adresser à son homme un sourire tendrement moqueur.

_ Mais je suis trop triste, Tomoko-cchi, fit Kise avec les yeux larmoyants, ce n'est pas drôle !

_ Je sais, Ryota, assura-t-elle en lui faisant un petit câlin pour le consoler.

Tomoko en avait l'habitude, depuis le temps, mais elle ne se lassait pas de cette facette très sensible du basketteur. En vérité, elle le trouvait très touchant car ce n'était pas beaucoup de garçons qui pleureraient ainsi en regardant un dessin animé et qui accepteraient de se faire consoler par leur copine aussi facilement. Elle lui caressait les cheveux en attendant qu'il se calme enfin, sachant combien ce geste l'apaisait.

Ils restèrent enlacés ainsi pour la suite du film mais c'était de plus en plus difficile de ne pas penser à ce corps chaud et musclé contre le sien. Le fait d'être collée contre lui ainsi fit remonter certaines envies en elle et Tomoko se mordit la lèvre en fixant la bouche de Kise qui semblait l'attirer.

En voyant le regard ardent qu'elle lui lançait, Ryota sentit un long frisson remonter le long de son échine. Non, Tomoko n'était plus du tout intéressée par le dessin animé qui continuait à défiler. Mais il fit semblant de ne rien remarquer et se détourna de la jeune fille pour faire mine de se reconcentrer sur le film. Il retint un sourire amusé en se demandant comment elle allait faire pour parvenir à ses fins.

Il ne se passa rien pendant les dix minutes suivantes puis Kise sentit la main fine de sa petite amie se poser doucement sur son torse avec un léger soupir, l'air de rien. Bien sûr, il n'était pas dupe mais attendait simplement la suite. Il ne put s'empêcher de retenir un frémissement d'anticipation car, bien qu'il ne le montrait pas forcément, l'envie commençait à monter en lui aussi.

_ Tomoko-cchi, qu'est-ce que tu fais ? fit-il semblant de demander soudain quand la main de sa belle se faufila sous son haut.

Bon, le blond connaissait la réponse mais il voulait l'entendre de sa bouche.

_ Je te veux, Ryota, lui susurra-t-elle lascivement à l'oreille.

Tiens donc, ce n'est pas comme si c'était une surprise, il l'avait compris depuis un certain temps. Il fallait dire que la mannequin n'était pas discrète mais habituellement, elle tenait moins longtemps que cela donc il y avait du progrès. Kise esquissa un sourire narquois devant cette demande plutôt explicite de sa belle.

_ Nous avons un film à terminer, fit-il mine de protester pour l'agacer.

Ce qui fonctionna parfaitement, se dit le basketteur en la voyant serrer les poings. Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres quand il l'entendit bougonner. Elle était incorrigible mais c'était comme cela qu'il l'aimait.

Il plaisantait, non ? Comme si le film ne soit pas fini allait l'empêcher de faire ce qu'elle avait décidé… Ryota devrait trouver une autre raison pour refuser sa demande. Pour le lui faire bien comprendre, Tomoko se mit à califourchon sur lui en le prenant par le col de son haut pour approcher son visage du sien.

_ Je m'en moque, martela-t-elle sur un ton décidé. C'est toi que je veux, pas le film.

Pendant qu'elle le fusillait du regard, Kise commença à lui caresser les cuisses, l'air de rien. Puis il remontait doucement ses mains au niveau de ses fesses et les frôla pour la faire languir.

_ Soit, je me rends, céda-t-il les yeux brillants de convoitise.

On dirait qu'elle n'était pas la seule à éprouver ce désir d'appartenir à l'autre. La chaleur qui émanait du blond faisait écho à la sienne et la jeune fille ne put résister à sa pulsion de l'embrasser au niveau de la mâchoire. Des petits baisers légers, histoire de bien le frustrer comme il le fallait, pour qu'enfin il prenne les devants.

Mais malheureusement pour elle, le basketteur était décidé à jouer avec ses nerfs, la preuve en était qu'il restait assez passif dans ses gestes. Ryota voulait que Tomoko lui montre à quel point elle le voulait et pour cela, il résisterait à son envie irrésistible de la toucher et ce, pendant aussi longtemps qu'il le pourrait.

_ Ryota, tu attends quoi ? commença-t-elle à s'impatienter.

La jeune fille ne comprenait vraiment pas ce qui retenait son copain de faire le moindre geste alors qu'elle lui avait explicitement dit ce qu'elle voulait. Cela l'agaçait même quelque peu. En tout cas, le regard plein de désir qu'il lui jetait ne la laissait clairement pas indifférente. Elle avait limite envie de lui sauter dessus mais elle serra ses poings pour s'en empêcher, ne voulant pas lui donner la satisfaction de céder la première.

_ Montre-moi la force de ton envie, susurra-t-il soudain à son oreille, je suis tout à toi et je ne bougerai pas.

Le ton langoureux du blond fit frissonner la jeune fille de la tête au pied mais sa requête n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Il voulait qu'elle lui montre ? Pas de problème, son copain allait lui en dire des nouvelles. Mais cette manière qu'il avait de se soumettre à ses envies l'excitait au plus haut point et elle se mordilla la lèvre sous le sourire taquin de Kise qui était parfaitement conscient de l'effet qu'il lui faisait.

Sans plus attendre, elle passa ses mains sous son débardeur noir et commença à caresser voluptueusement son torse musclé. Ses frissons la ravissaient, elle ne pouvait pas le nier mais elle n'en avait pas fini avec lui. Tout en continuant ses caresses, Tomoko déposa un léger baiser dans le cou de son homme qui soupira. Ses ongles griffaient la peau dorée du dos de Ryota tandis qu'elle aspirait la peau de son cou entre ses lèvres afin de lui laisser une marque de possession. Un petit sourire narquois naquit sur ses lèvres sans que Kise ne puisse le voir. En effet, elle se demandait comment il allait bien pouvoir expliquer cela à ses coéquipiers, le lundi suivant.

Le souffle de plus en plus saccadé, le mannequin ne loupait aucun geste de sa petite amie et il mentirait s'il disait être totalement insensible à ce qu'elle lui faisait subir. Ses mains à lui étaient restées posées au niveau des fesses de la jeune fille à la chevelure d'argent mais quand elle lui mordit le cou, il ferma les yeux et rejeta légèrement la tête en arrière tout en agrippant la peau tendre fermement entre ses doigts.

Bon sang, si elle continuait comme cela, il n'allait plus pouvoir se retenir de la toucher très longtemps, se dit-il péniblement. Son envie de parcourir son corps augmentait de seconde en seconde et il dut se faire violence pour ne rien faire. Ce n'était pas encore le moment de succomber, bien qu'il en mourrait d'envie. C'était un vrai supplice de Tantale !

_ Tomoko-cchi, gronda-t-il entre ses dents.

C'était sans doute le signal pour qu'elle passe à la vitesse supérieure, on dirait, songea la lycéenne de Kaijo avec malice. Pourquoi pas, après tout ? Elle n'était pas du tout contre cette idée. De plus, la bosse qui se formait sous elle était des plus intéressantes mais elle décida de s'en occuper plus tard, voulant le faire souffrir un peu.

Tomoko s'éloigna légèrement de son petit ami blond et lui retira le haut qu'il portait, le laissant torse nu. Quand elle releva la tête vers le visage de Ryota, elle rencontra ses prunelles ambrées assombries par un désir à peine refoulé. A chaque fois qu'il la regardait de cette façon, la jeune fille se sentait désirable, désirée et aimée. Elle posa donc ses mains de chaque côté de sa tête et se pencha vers lui pour l'embrasser langoureusement tout en se collant complètement à lui.

Le basketteur répondit à ce baiser brûlant avec toute l'envie qu'il avait refoulé en lui jusque là. Tout doucement, il remonta ses mains dans le dos de sa belle et les passa sous le haut qu'elle portait, frôlant ainsi sa peau veloutée du bout de ses doigts. Ce qu'il pouvait aimer quand elle portait ses vêtements à lui… Cela le mettait toujours dans des états pas possibles. Mais ce qu'il préférait, c'était quand il les lui retirait, ce qu'il fit dans la foulée.

Vêtue seulement d'une culotte en dentelle blanche, Tomoko était belle à damner un saint, se dit Kise en passant sa langue sur ses lèvres d'un air gourmand. Assise sur lui, les yeux brillants de luxure, sa peau claire luisante, ses mains fines parcourant son torse avec envie et impatience… Tout était là en elle pour le faire succomber. Et elle était tout à lui. Cette pensée lui fit comprendre qu'il ne tiendrait pas plus longtemps. Le petit gémissement qu'elle poussa quand il lui mordilla sa lèvre sonna sa perte.

Le jeune homme commença donc à lui embrasser le cou à son tour mais contrairement à elle, il ne s'arrêta pas en si bon chemin. Ses lèvres atteignirent sa clavicule, il la lécha lascivement avant de descendre encore plus bas. Lentement, très lentement… Sa peau était vraiment délicieuse, songea-t-il en soufflant sur l'endroit qu'il venait d'humidifier de sa langue, provoquant ainsi des frissons dans le corps tentateur de sa belle aux cheveux d'argent.

Voyant qu'elle commençait à s'éloigner de lui, le blond passe ses mains dans le dos de sa belle pour la maintenir le plus proche de lui possible. Il ne faisait que commencer à la goûter, elle n'allait quand même pas le priver de ce mets délicat…

_ Ryota…, gémit-elle d'un ton suppliant.

Tomoko ne comprenait plus très bien ce qui se passait mais une chose était sûre : son désir de lui était plus fort que jamais. Le toucher, elle aussi voulait le toucher, elle en avait envie, elle en avait besoin… Ses mains se perdirent dans les cheveux dorés du jeune homme qui lui dévorait le cou sans vergogne tandis qu'elle penchait la tête en arrière pour lui donner un accès plus facile. Le feu qui brûlait en elle grandit encore en intensité et sans vraiment s'en rendre compte, la mannequin murmura le prénom de son amant dans une litanie interminable. Oui, elle le voulait et non, elle ne voulait pas attendre plus longtemps. Elle n'était même pas certaine d'en être encore capable.

Lui aussi voulait aller plus loin mais le canapé n'était pas le lieu idéal pour laisser libre cours à leur passion. Kise se leva donc, retenant les jambes de Tomoko autour de sa taille pour ne pas qu'elle tombe, et se dirigea vers sa chambre qui serait sans aucun doute plus un lieu plus approprié. Après tout, il y avait un grand lit qui n'attendait plus qu'eux.

Tout en marchant, il sentait la bouche de la jeune fille lui dévorer le cou, à son tour. Mais quand elle frôla le lobe de son oreille de sa bouche et le mordilla, son envie d'elle augmenta encore jusqu'à atteindre son paroxysme. Et cette façon qu'elle avait de se frotter lascivement contre lui ne l'aidait pas à garder son sang-froid presque inexistant. Il se demandait encore comment il faisait pour ne pas se laisser aller dès maintenant et la prendre contre un mur non loin.

Non, pas cette fois, se raisonna-t-il tant bien que mal alors qu'il entrait dans sa chambre. D'un coup de pied, il ferma la porte derrière eux et, sans se retourner, il se dirigea vers le lit sur lequel il déposa son précieux fardeau. Sans la quitter des yeux, il se débarrassa de son short avant de le balancer dans la pièce. La bosse dans son boxer commençait sérieusement à le déranger mais il pouvait encore attendre un peu. Seulement un peu. Ryota grimpa ensuite sur le lit et laissa errer son regard ardent sur le corps abandonné de sa copine qui tendait les bras vers lui pour le ramener à elle, la tête au pied du lit.

_ Que tu es belle, Tomoko-cchi, murmura-t-il suavement, provoquant un frisson intense dans le corps de la jeune fille.

Nom d'un chien ! Cette voix sensuelle allait la rendre folle, songea l'argentée en mordillant sa lèvre pour retenir un gémissement puissant, suite à un nouveau frôlement. Comment faisait-il ? Ryota s'était allongé sur elle et picorait sa gorge de baisers papillons. Ses grandes mains lui frôlaient le buste sans jamais vraiment le toucher, et elle n'en pouvait plus. Tomoko captura les lèvres de son amant dans un baiser plein de volupté et le serra tout contre elle, voulant désespérément sentir sa peau contre la sienne.

Kise rompit doucement le baiser, un filet de salive reliant encore leurs lèvres entre eux. Il esquissa un petit sourire taquin en voyant l'état dans lequel sa belle se trouvait. Il était heureux et fier de lui procurer autant de plaisir et il en éprouvait tout autant.

_ Quoi ? lâcha-t-elle péniblement dans un souffle, en voyant son sourire en coin.

_ Je t'aime, Tomoko-cchi.

Juste après lui avoir dit ces mots, le basketteur de Kaijo ne lui laissa pas le temps de placer un mot car il se redressa sur ses bras et il posa doucement une de ses mains sur la poitrine frémissante. A ce simple toucher, il la vit se cambrer et fermer brièvement les yeux, ce qui l'enchanta. La deuxième la rejoignit bien vite et il malaxa ses deux globes laiteux lentement, sensuellement. Bientôt, ses lèvres vinrent remplacer ses doigts et il taquina de sa langue le mamelon gonflé qui lui faisait face, tout en pinçant le deuxième entre ses doigts.

Pendant ce temps, Tomoko agrippait les cheveux blonds du jeune homme et les tirait, le faisant grogner. Les sensations qu'elle éprouvait à présent étaient si puissantes qu'elle avait l'impression qu'elle pourrait s'évanouir à tout moment. Son souffle était court et elle ne parvenait plus à parler. Comme dans un état second, elle se releva et le fit asseoir sur le lit, en le couvant d'un regard enflammé. Elle s'installa sur lui, comme un peu plus tôt et se déhancha lentement tout en lui mordant le cou.

_ Je t'aime, Ryota, lui chuchota-t-elle à l'oreille.

Tous deux arrêtèrent soudainement de bouger, se fixant simplement, elle assise sur lui, lui adossé à la tête de lit. L'atmosphère autour se satura une nouvelle fois en électricité et ils frissonnèrent dans un bel ensemble. Après plusieurs secondes d'échanges de regards intenses, Kise fit descendre sa main se trouvant sur le bras de la jeune fille au niveau de son ventre et dessina de légères arabesques sur cette peau claire et douce qui l'enivrait toujours autant après plusieurs mois. Puis, ses doigts atteignirent enfin le tissu qui recouvrait l'intimité de sa copine et il l'effleura, la faisant soupirer profondément.

_ Tu es déjà prête, on dirait, la taquina-t-il avec un sourire moqueur.

_ Toujours pour toi, tu ne l'as pas encore compris ? Et je pourrai en dire autant de toi, ajouta-t-elle en montrant du doigt la bosse qui déformait son boxer.

Cette manière que Tomoko avait de répondre ainsi du tac au tac l'amusait toujours autant. Mais ce qu'elle venait de dire était très flatteur pour lui et il se sentit soudain capable de déplacer des montagnes, cette nuit.

_ Je ne compte pas le nier, et je vais te le prouver durant toute cette nuit.

Tomoko voulut répondre mais elle fut coupée par les lèvres de Ryota qui s'emparèrent passionnément des siennes, la faisant gémir instantanément dans sa bouche. Mais le baiser ne dura pas longtemps car elle se sentit bien vite basculer sur le matelas et vit que le blond se trouvait au-dessus d'elle, passant sa langue sur ses lèvres, les mains de chaque côté de son visage. Cette lueur dans ses yeux d'ambre lui promettait tellement de choses qu'elle ne parvenait pas à tout voir.

Tout à coup, un nouveau baiser brûlant fut échangé entre les deux amants et, pendant qu'une des mains de Kise se perdait dans le dos de sa belle, l'autre descendait doucement jusqu'à sa fleur intime. Il décala la culotte et frôla à plusieurs reprises son clitoris de son pouce pour la faire le supplier, ce qui fonctionna assez rapidement. Seulement, le blond décida de ne pas tenir compte de ses supplications et d'aller à son rythme. Bien qu'il le connaissait par coeur, il voulait réapprendre tout de ce corps si aguichant, la moindre réaction à son toucher, le plus petit soupir, le plus faible gémissement.

Ses lèvres quittèrent celles de Tomoko et descendirent plus bas, bien plus bas, arrivant à l'intérieur des cuisses frémissantes de la jeune fille. Il ignora sciemment l'intimité humide qui lui faisait face et se mit à lécher sensuellement la peau de la cuisse gauche, pendant quelques instants. Puis il fit la même chose avec la droite, tout en malmenant le bourgeon gorgé de désir entre ses doigts habiles.

Ses prunelles turquoises voilées par le plaisir que son petit ami faisait naître en elle, Tomoko agrippait les draps du lit si fort qu'elle pourrait les déchirer. Elle se moquait complètement de le supplier, elle voulait simplement qu'il la délivre enfin de cette torture. Torture qu'il lui infligeait en connaissance de cause.

_ Dépêche-toi, Ryota, gémit-elle une nouvelle fois.

_ Patience, ma belle.

Patience ? Quoi ? Mais elle était littéralement en feu et il lui demandait de patienter ? Alors qu'elle allait protester, elle sentit la langue du mannequin pénétrer son intimité et la goûter avidement. Elle ferma les yeux et laissa échapper un gémissement profond à ce délicieux toucher. L'argentée avait l'impression de dériver très loin et que plus rien n'existait à part lui et elle. Elle aurait voulu reserrer les cuisses mais les mains du basketteur les maintenait afin de ne pas être dérangé.

Alors que sa copine était sur le point de jouir, Ryota se redressa et la vit le fusiller du regard, sans doute pour lui avoir refusé volontairement cette délivrance. Un petit sourire étira ses lèvres à cette vision. Seulement, il voulait venir avec elle et il ne comptait pas la laisser dans cet état de frustration intense bien longtemps. Sans plus attendre, il attrapa sa culotte avec ses dents et la fit descendre le long de ses jambes avant de la relâcher par terre, sans y faire plus attention. Son boxer la rejoignit bien vite dans la foulée, libérant ainsi sa virilité éveillée.

Quand il vit le signe que la jeune fille lui adressa, Kise décida d'obtempérer et alla s'adosser à la tête de lui, attendant un geste de Tomoko. Il n'eut pas à patienter bien longtemps car elle s'approcha rapidement de lui et empoigna fermement son érection, lui provoquant un grondement sourd. Elle commença des mouvements de va-et-viens, tantôt doux, tantôt rapides. Il ne lui fallut pas plus pour arriver très vite au bord de l'extase. Il lui attrapa ensuite le menton et l'embrassa goulument, voulant assouvir sa soif d'elle.

Tout en continuant de l'embrasser comme si sa vie en dépendait, Tomoko ouvrit le tiroir de la table de nuit et en sortit une petite pochette bien reconnaissable. Elle se détacha de lui et retira sa main avant d'ouvrir l'emballage pour en sortir la protection. Elle lui demanda d'un regard s'il voulait la mettre lui-même ou non et il lui fit signe de le faire elle-même. Elle adorait quand il lui laissait les rênes ainsi et elle ne comptait pas le décevoir.

Lentement, douloureusement, elle enfila le préservatif sur le membre de son amant qui siffla entre ses dents à ce contact des plus frustrants. Une bonne chose de faite, songea-t-elle avant de reporter son attention sur lui. Elle monta à califourchon sur ses cuisses musclées et l'embrassa une nouvelle fois tout en le masturbant entre leurs deux corps.

Voulant la toucher une dernière fois avant que leurs corps ne soient définitivement unis, Kise la fit se soulever légèrement et entra directement deux doigts dans l'intimité brûlante de la jeune fille qui cria dans sa bouche. Il commença à les bouger en elle au même rythme que sa main sur son sexe dressé et elle se déhancha au dessus de lui, en lui griffant le dos de sa main libre.

_ Je n'en peux plus, souffla-t-elle avant de mordre son épaule pour ne pas crier de plus belle.

_ Moi non plus, viens, Tomoko-cchi, fit le blond en retirant ses doigts et de les lécher avec gourmandise.

La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois : elle dirigea la virilité de son homme vers son intimité de sa main et, d'un coup de bassin, unit leurs corps, les faisant gémir tous les deux. Elle commença immédiatement à le chevaucher, laissant ses mains parcourir son torse, ses cheveux, ses épaules, comme si c'était la première fois qu'elle le touchait.

Ryota ne resta pas sans rien faire, non plus. Sa langue prit possession d'un mamelon rose et le malmena tandis que ses mains la faisaient se pencher légèrement en arrière, pour que ce soit plus simple pour lui. Il donnait de temps en temps un coup de rein, la faisant gémir lourdement.

Cette torture ne dura pas très longtemps car il voulait sentir sa peau contre la sienne, donc il inversa rapidement leurs positions et se retrouva au-dessus d'elle. Il la fit enrouler ses jambes autour de lui avant de reprendre cette danse connue de tous les amants du monde. Il se retira entièrement avant de reprendre puissamment possession d'elle, étouffant son cri entre ses lèvres. Il répéta ce manège plusieurs fois avant de se mettre à accélérer.

Tomoko sentait la délivrance arriver mais Ryota la faisait retarder, et elle en avait assez. Elle n'en pouvait plus. Son corps transpirant glissant contre le sien, ses lèvres aspirant la peau de son cou, ses mains la maintenant fermement contre le matelas… Son corps se tendait de plus en plus et elle sentait que le blond n'était plus très loin de venir, lui aussi. Ses coups de reins se faisaient plus secs et quelque peu bâclés.

_ Tomoko-cchi, ensemble, lui chuchota-t-il, proche de son oreille.

Il la vit hocher la tête et il se mit donc à accélérer encore une fois. Quelques secondes plus tard, il sentit les murs de la jeune fille se reserrer sur son membre, ce qui eut raison de lui. Ils atteignirent l'orgasme ensemble, les lèvres scellées malgré le manque de souffle, voulant rester au plus proche jusqu'au bout.

Ryota se laissa tomber sur son amour, la tête plongée dans le cou, tâchant de reprendre son souffle. Il sentit ses mains fines caresser ses cheveux et il sourit sans relever la tête. Il savait qu'elle aimait toucher ses cheveux pour redescendre sur terre et il ne comptait pas la priver de cela.

_ J'ai envie de prendre une douche, déclara Tomoko bien plus tard, alors que son copain s'éloignait d'elle.

_ Bizarrement, moi aussi, assura-t-il avec un clin d'oeil. On la prend ensemble ?

_ Je suis crevée, Ryota…

La lycéenne de Kaijo se doutait que Kise avait une idée derrière la tête mais elle ne tiendrait pas pour un second round. Bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque.

_ Promis, juste une douche et au dodo, rien de plus, insista-t-il d'une voix douce.

Sans lui laisser le temps de répondre, le basketteur se leva du lit et enfila son boxer avant de prendre Tomoko dans les bras, comme si elle ne pesait rien. Il lui adressa un doux sourire et se dirigea vers la salle de bain. Il la fit asseoir sur le bord de la baignoire pendant qu'il fit couler l'eau de la douche. Une fois à bonne température, il lui intima de rentrer la première et il la suivit aussitôt, refermant la porte de la cabine derrière eux.

Voyant qu'elle avait du mal à garder les yeux ouverts, Ryota la savonna rapidement et la rinça avant de se laver vite fait. Il ferait une autre douche le lendemain matin, là il était temps d'aller dormir. Il éteignit l'eau et sortit de la douche, se sentant détendu. Il attrapa une serviette bleu ciel et entoura le corps de sa copine avec pour qu'elle puisse se sécher.

Une fois secs, les deux amants retournèrent dans la chambre et Tomoko enfila une nouvelle culotte et le t-shirt de son homme avant d'entrer dans le lit, où Kise se trouvait déjà. Elle s'allongea et se blottit dans ses bras protecteurs, respirant profondément son odeur envoûtante de miel.

_ Bonne nuit, Ryota, murmura-t-elle faiblement, le sommeil commençant déjà à l'emporter.

_ Bonne nuit, Tomoko-cchi, répondit-il en l'embrassant sur le front avant de s'allonger à son tour.

La respiration profonde de sa belle lui indiqua qu'elle s'était endormie. Pas étonnant, songea le mannequin, sa séance photo l'avait beaucoup fatiguée et le reste l'avait achevée. Il la regarda tendrement, ne se lassant pas de sa beauté unique.

Ryota savait qu'il avait une chance folle qu'une fille comme Tomoko ait voulu de lui dans sa vie et dans son coeur. En tout cas, il l'aimait plus que tout et comptait bien rester avec elle le plus longtemps possible.

Pour toujours, peut-être.