Chapitre 17 : Communication
La communication est la clé d'une bonne relation, n'est-ce pas? Alors pourquoi fallait-il que ce soit si difficile! Peut-être parce que j'aimais mieux parler par écrit et lui en vrai. Peut-être parce que je pensais une chose et son contraire. Mais on avait tellement de choses à se dire!
On avait quelques peu discuter par écrit et il m'avait bien fait comprendre qu'il préférait parler de vive voix. Cependant, j'appris quelques informations durant cette conversation. Il se considérait comme un service top, donc il aimait faire ce que l'autre veut. Il ne savait pas s'il voulait essayer des kinks avec moi parce que notre communication au niveau sexuel n'était pas bonne. C'était bien vrai, mais cela m'attrista de voir qu'au lieu d'améliorer la chose, il préférait peut-être juste rester dans la zone dans laquelle on était. Puis, je lui demandai ce qu'on pouvait faire pour améliorer la communication et il me répondit qu'il faudrait commencer par se dire ce qu'on veut et ce qu'on a fait de bien/moins bien à chaque fois. Il me dit également qu'il n'avait pas le gout de jouer aux devinettes ou aux expérimentations, mais que si je lui disais que je voulais faire X ou Y on pourrait le faire même si cela demandait de la préparation.
C'était un peu confus parce que je lui avais dit que je voulais essayer ddlg, mais il avait dit non (ce que je comprenais à cause de la communication). Il me dit qu'on en parlerait de vive voix.
Il y avait tant de choses que je voulais dire, mais que je ne savais pas comment dire.
Lui dire que je ne voulais pas une relation de « couple » comme je l'avais si bien dit, mais qu'une partie de moi avait besoin de sécurité et de stabilité. Je ne voulais pas une relation de couple vanilla, mais une relation bdsm claire.
Lui dire que je comprenais qu'il soit un service top et qu'il veuille faire plaisir parce que moi j'étais un service bottom. C'est plus standard alors personne ne le dit vraiment quand on l'est, mais c'était vraiment le cas. C'était pour cela que j'aimais autant l'entendre. Avoir sa bouche sur mon oreille et entendre son plaisir entrer en moi, créant ainsi mon plaisir. Lui dire que je voulais savoir comment lui montrer mon plaisir comme il me le montrait le sien si bien. Lui dire que la seule audition ou vue de se plaisir m'était plus que suffisant.
Lui dire que, si c'était important pour lui, je pouvais avoir un orgasme en sa présence, que je pouvais l'aider. Lui dire qu'il suffisait qu'il me dise ce qu'il aimait pour qu'on le fasse.
Lui dire que j'aimais les roleplay parce que ça me permettait de sortir la vraie moi, celle qui ne sortait presque jamais; celle que j'osais être avec lui. Lui dire que je voulais essayer une dynamique ddlg parce que c'était tout ce dont je rêvais : la sécurité, la confiance, la force, le contrôle, les règles, les conséquences aux transgressions, sa chaleur, son toucher, son contact protecteur, son attention et peut-être même son amour (aussi faux aurait-il été dans ce contexte).
Lui dire que je voulais plus qu'un contact sexuel, mais une expérience émotionnelle. Pas nécessairement une expérience romantique, mais une expérience ou deux personnes connectent à un autre niveau.
Lui dire que j'avais peur : peur de décevoir, peur de ne plus le voir, peur d'entrer dans mon littlespace et de ne plus vouloir en sortir, peur que ce soit trop parfait et que je ne puisse plus me passer de lui, peur que l'aftercare ne soit pas assez, peur que les émotions soient trop intenses, peur de pleurer de joie et de bien-être.
Lui dire que je n'avais jamais voulu pleurer pour personne, mais que j'avais plusieurs fois pleuré en pensant à lui. Pleuré parce qu'il était trop parfait pour moi, pleuré parce que je l'aimais trop, pleuré parce que j'avais besoin de lui dans ma vie.
Lui dire que je l'aimais, sans être en amour avec lui. Lui dire qu'il était important pour moi. Lui dire que cela me stressait plus que tout et que j'avais besoin qu'il établisse des règles pour éviter que je lui écrive tout le temps.
Lui dire que je pensais tout le temps à lui et que ça me terrifiait. Lui dire que ça ne me dérangeait pas que ce ne soit pas réciproque, mais que je voulais sentir que j'étais importante pour lui. Lui dire que ça ne me dérangeait pas qu'il voit d'autres gens, mais que je voulais sentir que je n'étais pas un numéro.
Lui dire que, par écrit, je me sentais toujours moins que rien. Lui dire que, en présence, je me sentais toujours comme si j'étais chez moi; dans ses bras. Lui dire que sa seule présence suffisait à me rendre heureuse. Lui dire qu'avec lui j'étais en sécurité.
Lui dire que je ne pouvais pas lui dire tout cela parce que je ne voulais pas pleurer devant lui. Lui dire que j'avais peur qu'il trouve tout cela trop compliqué. Lui dire que ça ne me dérangeait pas que ce ne soit pas réciproque, mais que j'aimerais qu'on se voit plus souvent. Lui dire que je serais capable de vivre sans plus jamais lui parler, mais que je n'en avais pas envie. Lui dire que je n'avais pas la force de me retenir de lui écrire.
Lui dire que ça me stressait quand il ne me répondait pas. Lui dire que ça me faisait sourire quand il me répondait rapidement. Lui dire que ça me rendait heureuse quand il m'envoyait spontanément un message. Lui dire à quel point je m'étais considérée chanceuse qu'il m'ait écrit à son retour de « camp » pour qu'on se voit.
Lui dire à quel point j'avais peur de le perdre; à quel point j'avais peur qu'il réalise que toutes les autres personnes qu'il voyait étaient mieux que moi.
Lui dire que j'avais tant à essayer et que je voulais tout essayé avec lui parce que j'avais confiance en lui. Lui dire que je savais que ce que je voulais était exigeant. Lui dire que je ne pouvais que rêvé à toutes ses choses qu'on pourrait essayer ensemble.
Lui dire que, malgré cela, les relations sexuelles n'étaient absolument pas la base de notre relation de mon point de vue. Lui dire que j'aurais pu vivre sans plus jamais avoir une relation sexuelle avec lui, mais que je ne pourrais pas vivre sans plus jamais sentir son corps collé contre le mien.
Lui dire que j'étais vraiment difficile pour rencontrer des gens parce que j'avais des attentes impossibles : un gars super masculin et super féminin, quelqu'un de bisexuel, quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui n'a pas peur de dire ce qu'il veut, quelqu'un qui devient aussi beau qu'un dieu quand il sourit; je le cherchais lui. Je ne pensais pas qu'un tel humain existait, mais je l'avais trouvé en lui. Lui dire que je n'aurais jamais même osé énoncer ces critères à voix haute parce qu'ils me semblaient impossibles à atteindre.
Lui dire que, s'il m'avait dit qu'il voulait une relation de couple monogame, je n'aurais jamais accepté de le rencontrer. Lui dire que s'il arrêtait de voir d'autres gens, je ne serais plus à l'aise de le fréquenter. Lui dire que si les autres personnes qu'il voyait arrêtaient de le voir, j'en serais malgré tout heureuse.
Lui dire que je voulais savoir quand il voyait d'autres personnes et combien de personnes il voyait. Lui dire que je ne voulais rien savoir parce que je ne pouvais pas m'empêche de me comparer. Lui dire que je savais que ses autres partenaires étaient probablement plus plaisants que moi. Lui dire que ça me démolissait de savoir qu'il faisait des choses super plaisantes avec d'autres gens alors que moi j'avais des contraintes à cause de mes enfants.
Lui dire que j'adorais mes enfants plus que tout, mais que lui aussi je l'aimais. Lui dire que, si j'avais pu, j'aurais passé tout mon temps avec lui et mes enfants. Lui dire que je n'ai jamais été aussi bien qu'avec lui dans mes bras et ma fille à côté de nous. Lui dire qu'il n'y avait rien de plus beau à mes yeux que lui jouait avec ma fille. Lui dire qu'elle n'aimait pas vraiment les étrangers, mais qu'elle l'avait instantanément aimé, tout comme moi. Lui dire qu'en sa seule présence dans la maison elle pleurait toujours moins. Lui dire que tout était toujours plus facile quand il était là.
Lui dire que, quand je me réveillais la nuit quand un enfant pleurait, je ne pouvais que rêver qu'il soit avec moi quand je retournais me coucher. Lui dire que j'aurais voulu me réveiller le matin en sa présence. Lui dire que je comprenais qu'il aime dormir chez lui parce que moi aussi, mais que j'aurais tellement souhaité qu'il reste dormir chez moi.
Lui dire qu'il avait déjà laissé sous-entendre qu'il resterait dormir avant qu'on arrête de se parler et que cette idée était restée en moi comme une promesse. Lui dire que, même quand il quittait, je me rattachais à lui en sentant son odeur sur mon corps et dans mon lit.
Lui dire que j'avais un TOC relatif à la propreté, mais que, avec lui, tout cela partait. Lui dire qu'il m'amenait à devenir meilleure.
Lui dire toutes ces choses qui n'avaient aucun lien à la sexualité, mais qui m'empêchait de lui parler ouvertement.
Mais comme toujours : je me tu.
