Chapitre 22 : Enfin
Je lui dis enfin que j'étais en route vers chez lui et il me répondit qu'on irait marcher puisqu'il avait lavé ses planchers et ils étaient encore mouillés. J'espérai en ce moment qu'on ne marcherait pas tout le long de notre rencontre parce que je ne pouvais pas attendre à notre prochaine relation sexuelle.
En arrivant, il était déjà sur le pas de la porte et nous partîmes marcher. On discuta de son travail et du quotidien. Rapidement, on revint chez lui et nous entrâmes. Les planchers étaient en effet encore mouillés. Je fus bien surprise de constater la chose puisque cela faisait un bon moment qu'il avait terminé.
On s'installa dans son lit et on se colla directement. Il me caressa, puis nous parlâmes quelques minutes. Rapidement, les mots se turent et se laissa place à LUI.
Comme à l'habitude, il me caressa le dos de ses mains fortes et douces et il me serra fortement entre ses bras musclés. Dans ses bras, comme chez moi, j'étais en sécurité.
Les choses évoluèrent, puis, sans que je ne puisse m'en rendre compte, il était rendu par-dessus moi. Plus rapidement qu'à l'habitude, il approcha sa bouche de mon oreille en portant attention à sa respiration. Le simple son de sa respiration était suffisant pour me rendre folle, mais il y avait en plus la chaleur de sa bouche et sa présence partout autour de moi. Un frisson de bien-être envahi mon corps à cet instant.
J'étais parfaitement bien, mais j'avais besoin de plus de lui encore. Je pris sa main et l'amena à ma gorge. Il sourit, puis rit légèrement de voir mon besoin de proximité, puis il serra doucement toujours en me laissant entendre les magnifiques sons qui sortaient de lui. Et à ce moment, plus rien n'existait. Je ne pouvais plus exister, c'était trop intense, trop bien. Si à l'accouchement de mon grand je me tordais de douleur, à cet instant je me tordais de plaisir. Un sentiment différent de l'orgasme, mais qui, quand on en parle, peut lui ressembler. Je n'eus aucune idée de ma réaction, de sa réaction parce que je n'étais plus de ce monde. J'allais lui dire d'arrêter, je devais, je n'en pouvais plus, mais il arrêta juste avant que je le fasse. À la fois la libération de cette magnifique torture explosive, à la fois le complet désarrois de ne plus le sentir partout autour de moi.
Je ne peux pas dire ce qui se passa réellement avant ou après parce que tout demeure flou dans ma mémoire, mais certains moments resteraient graver en moi.
Le moment où il prit le temps de me regarder et de me demander comment ça allait. Ce à quoi je répondis « bien » à défaut d'une réponse plus éloquente. Les moments où il se leva pour aller fermer sa fenêtre, pour aller chercher une serviette, pour ajuster le ventilateur; ces moments où je pouvais l'admirer. Le moment où il s'était attaché les cheveux me regardant avec son magnifique sourire qui me faisait fondre. Le moment où il avait attendu pour me pénétrer et que je n'attendais qu'avec impatience de l'avoir en moi. Le moment où il se retira et où il me regarda m'essuyer avec un sourire de satisfaction d'avoir été responsable de tout cela. Les sons qu'il avait faits quand j'avais embrassé légèrement son cou. Le visage détendu et paisible qui avait montré l'appréciation du contact de ma main sur sa barbe. Autant d'éléments qui rendaient l'expérience encore meilleure.
Nous restâmes enlacés, puis je lui demandai comment il avait trouvé le tout. Il me dit que c'était bien et qu'il avait essayé de faire ce sentiment de sécurité dont j'avais parlé. Je lui répondis qu'il le faisait toujours de toute manière. Il me parla aussi d'une fille qui lui avait écrit et qui avait finalement décidé de ne pas le rencontrer parce qu'il ne lui répondait pas assez vite à son gout. À chaque fois qu'il me parlait, je le comprenais mieux. Il prenait toujours ses messages, mais il n'aimait pas nécessairement répondre et il les prenait quand il avait le temps.
Parler avec Izzy m'aidait à le comprendre parce qu'elle était comme lui. De ses mots à elle, je compris exactement ce qu'il voulait dire par le fait que quelqu'un peut être dérangeant en attendant une réponse.
Je racontai tout à Izzy et je me rendis compte que j'avais oublié plusieurs choses. Je lui parler aussi de se moment de bien-être extrême qu'une de mes amies appelait un orgasme non sexuel. Mais ce n'étais pas un sentiment d'orgasme ou du moins je pensais. Et c'est là qu'Izzy me dit que peut-être j'étais rentrer dans mon subspace. Et comment je ne m'en étais pas rendu compte! C'était bien vrai avec le recul que c'était ce qui arriva. Je savais bien que je serais prompte à y entrer facilement, mais je ne m'attendais pas à ne pas le réaliser. Avec le recul, je me demandai également si, en plus du subspace, ce fut en effet un orgasme non sexuel, mais je ne pouvais pas répondre. Je ne me rappelais de rien, sauf de l'euphorie intense.
Une chose était certaine : je ne comprendrais plus jamais les personnes vanille! Je retournai à la maison et profitai de mon scene-high tout en essayant de retrouver ma mémoire.
