Chapitre 29 : Contraste

Si notre dernière rencontre avait été tout en douceur, celle-ci fut plus dans l'exploration bdsm et dans le jeu.

Je lui écris deux jours après notre rencontre pour voir s'il était occupée ce soir-là. C'était rare que je m'y prenais autant à la dernière minute, mais j'avais vraiment envi de le voir. Malheureusement, il avait déjà des plans, mais, au courant de l'après-midi, il me dit que ses plans avaient changés et qu'il était libre, alors je m'invitai chez lui.

En arrivant, je fus perturbée par le bleu qui semblait émaner de sa chambre. En entrant, je constatai qu'il avait installé des lumières bleues dans sa chambre et c'était parfait. Peu après que je me sois installé dans ses bras, il commenta d'ailleurs la chose et ajouta « ça serait parfait pour faire des films » (sous-entendu de pornographie). Je me demandai si c'était un simple fait ou s'il voulait d'une quelconque manière valider avec moi que c'était, comme je lui avais dit, correct s'il voulait me filmer et qu'il me demandait de le mettre sur mon compte de vidéos pornographiques.

Nous parlâmes, puis il commença à m'embrasser. Dès que je passai ma main sur son dos, j'eu droit à ces magnifiques sont que j'aimais tant entendre. J'aurais dû me douter qu'il s'était entrainé la veille et que c'était la raison de son appréciation exacerbée de ces caresses, mais je l'appris uniquement après la relation. Je profitai de tous ces sons et je me fis une mission de passer ma main sur son dos le plus souvent possible.

Rapidement, il se mit au-dessus de moi et me dit de laisser mes bras sur l'oreiller. Je ne l'écoutai pas en souriant. Il sourit également, puis me replaça. Nous restâmes à nous regarder quelques instants, chacun avec notre sourire dans le visage. Il continua ce qu'il faisait, puis, à quelques reprises je bougeai mes bras. J'essayais de le toucher d'une manière qui ferait qu'il ne pourrait plus me faire respecter sa règle parce qu'il aimerait trop ce que je faisais. Je laissai mes bras sur l'oreiller tout en m'approchant pour l'embrasser, mais il résista puisque cela faisait plusieurs fois que je désobéissais. Au lieu de répondre à mon mouvement, il me lécha la bouche. Malheureusement pour lui, il ne savait pas que je trouvais ça pratiquement mieux que de me faire embrasser et je n'allais certainement pas lui dire!

J'allais arrêter de désobéir, mais j'avais besoin de le toucher et je savais qu'il aimait particulièrement que je touche son visage alors je mis mes mains dans son visage et j'eus enfin l'effet escompté : il ferma les yeux puis profita de mon toucher quelques instants. En une fraction de seconde, il revint à lui et sembla constater qu'il avait oublié de me remettre en place alors il prit mes bras et les replaça. Mais moi j'avais la satisfaction d'être arrivée à ma fin.

Maintenant que je l'écoutais, il en profita pour me mordre de cette manière que j'aimais tant. Parfois je me demandais comme il réussissait à mettre tant de tendresse dans ce geste à prime abord simplement douloureux, mais c'était toujours si doux et majoritairement indolore!

Il s'installa ensuite à genoux et demanda avec hésitation si l'idée de me faire grafigner était quelque chose d'envisageable. En m'enfargeant dans mes mots, je répondis « oui ».

Il acquiesça et commença presque aussitôt à passer ses ongles sur ma peau. Il était installée à genou entre mes jambes et il passait ses mains sur mes cuisses. Sa concentration et son abandon étaient à leur maximum. Si j'avais un jour douté de l'existence d'un top-space, j'avais maintenant la preuve que ça existait. Je voyais en lui cet abandon et cette connexion que j'avais vu chez certaines personnes qui jouaient avec de la corde. C'était exactement ce que je voulais : être comme dans une danse dans laquelle il serait le leader et je le suivrais. Je ne pouvais qu'observer son plaisir et sa concentration. Ce n'était pas un plaisir sexuel, mais bien cet autre plaisir – pouvait-on l'appeler un plaisir énergétique? Il était encore plus beau qu'à l'habitude, complètement envouté de cette énergie qui lui permettait de passer ses ongles sur ma peau avec des mouvements aussi fluides que dans une danse chorégraphiée. Ses yeux fermés, la force dans ses bras qui faisait ressortir ses muscles, sa délicatesse : tout était comme ça devait l'être. J'avais attendu ce moment durant de longs mois; ce moment où il s'abandonnerait à ce qu'il aime, avec moi. Et je profitai du moment aussi longtemps qu'il dura.

Il se rapprocha ensuite de moi et m'embrasse, collé contre mon corps. Il avait toujours ses boxers et il frotta son pénis contre mon clitoris au travers son vêtements. Je ne lui avais jamais dit, mais mes vidéos de pornographie traduisaient cela : j'adorais tout ce qui impliquait une quelconque stimulation sexuelle en étant habillé. Il finit par enlever ses boxers et entra en moi.

Il continua de me mordre légèrement, de me tirer les cheveux et de me dire de laisser mes bras en place. Il me donna la liste de la suite des choses : me toucher, puis il allait venir.

Je voulais vraiment l'écouter, mais je ne voulais pas. Je déplaçai ma main pour me toucher, mais je ne voulais pas.

-Pas aujourd'hui, dis-je doucement.

Sans problème, il sauta cette étape. Comme toujours, c'était l'acceptation instantanée de ce que j'étais et ce que je voulais.

Il vint en moi, toujours avec mes bras dans l'impossibilité de bouger. Je voulais tant le toucher, mais j'attendis qu'il vienne. Une seconde après, il laissa mes bras et se colla à moi, puis je le serrai à mon tour dans mes bras. C'était ma position préférée : lui au-dessus de moi, de le sentir dans mes bras. J'avais particulièrement besoin d'être collée à lui comme un Koala. J'enlaçai mes jambes autour de son dos et il y avait aucune chance qu'il puisse bouger sous mon étreinte. Après quelques minutes, je relâchai mes jambes, lui laissant ainsi la possibilité de bouger au besoin. Il resta un peu en place, puis sorti de moi.

Quelques secondes plus tard, nous étions de nouveau enlacés.

Il parla pour me faire part de ses impressions. Il me dit entre autres information qu'à un moment, quand je ne l'écoutais pas, il aurait voulu m'embrasser, mais qu'il ne pouvait pas le faire puisque je n'écoutais pas. Le lendemain, je lui écris qu'il aurait dû me le dire, que cela m'aurait fait l'écouter. En fait, c'est ce que je souhaitais, d'arriver à un moment où il me dirait qu'il veut tellement faire une chose ou que je fasse une chose. C'était rare qu'il me dît apprécier quelque chose et le fait de savoir qu'il voulait m'embrasser m'amenait une grande joie. En fait, je n'étais pas une personne qui aimait tant embrasser à la base, mais lui, j'aimais toujours ça l'embrasser. De savoir que lui aussi aimait ça, c'était juste parfait.

Après notre discussion, je le pris dans mes bras et nous restâmes enlacés jusqu'à ce que je quitte.