Chapitre 30 : No-sex-date

Cela faisait une ou deux semaines que je me disais qu'une no-sex-date serait bienvenue. Bien que j'aimais les relations sexuelles, j'adorais tout autant simplement rester collé à lui.

De ce sentiment, me vint l'idée de lui demander s'il accepterait de m'accompagner à un événement de corde. Contre toute attente, il me répondit oui. Il m'accompagnerait autant à un évent de style soirée qu'à un cours si je lui demandais. Il n'en restait plus qu'à moi de choisir quand et quoi. J'étais tellement certaine qu'il dirait non que je ne m'étais pas préparé à l'éventuel « oui » et je ne savais plus quoi choisir. Je laissai le tout mijoté.

Je trouvais que les no-sex-date venaient renforcir notre relation, comme quoi elle n'était pas basée uniquement sur la sexualité. Pour moi, cela était primordial.

J'allais faire une prise de sang le jeudi pour valider que tout allait bien avec la prise de la prep. C'était compliqué parce que j'avais des douleurs au dos et je ne devais idéalement pas prendre d'anti-inflamatoires. C'était une question de balancer le tout pour pas que ce soit trop pour mon corps.

Le mercredi, je me décidai enfin de parler d'itss avec lui pour me permettre de me justifier la prise de la prep. Ce fut une soirée toute en surprise. J'appris qu'il avait déjà pensé à la prep, mais que, comme il n'avait des relations non protégées qu'avec des personnes stables pour le moment, il n'en voyait pas l'utilité. Cela me semblait absolument concorder avec sa personnalité. De mon côté, j'étais quelqu'un qui faisait plutôt attention et je me dis que la continuer la prep était une bonne idée dans la mesure où je savais que le risque n'était jamais nul avec lui. La décision aurait été plus simple s'il avait vu de multiples personnes de manière non protégée, mais, au fond, je ne voulais simplement pas prendre de risque à ce niveau et je ne voulais pas qu'il mette de condom, alors c'était la meilleure option.

Je fus surprise d'apprendre qu'il n'y avait eu que 14 nouvelles personnes avec qui il avait couché cette année et 8 d'entre elles avaient été des relations protégées à la première rencontre. Je fus aussi surprise d'apprendre qu'il se protégeait toujours s'il n'avait pas eu de discussion avec ses nouveaux partenaires s'il avait des partenaires stables. Je ne l'aurais pas cru puisque, avec moi, ça avait été non protégé sans discussion. Mais j'appris qu'à ce moment il n'avait pas de partenaire stable.

Il en profita pour me demander si je voulais qu'il m'informe de ses relations non protégées et je lui répondis que oui, et même des relations orales. Il m'informa alors de la dernière qui avait eu lieu la fin de semaine précédente. D'une part, cela justifiait encore la prise de la prep pour moi. D'autre part, je me demandai si savoir toutes ces infos allait finir par me déranger. En même temps, je voulais savoir. Pour le moment, ça ne me dérangeait pas et si cela changeait, comme toujours, je le dirais.

Je mis tout cela de côté et j'alla me coucher. Je savais que le lendemain j'allais le voir et cela me mis de bonne humeur.

J'eu une journée difficile et j'étais heureuse d'aller chez lui. J'arrivai plus tôt que prévu puisque mon cours avait terminé d'avance. Il était entrain de finaliser son lavage et nous parlâmes quelque peu dans son salon. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu la chance d'admirer sa beauté de cet angle. Tout ce que je voulais faire était de l'embrasser à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Pourtant, je n'aimais pas tant embrasser les gens, mais, lui, il me faisait le désirer.

Il finit par dire qu'il était temps de se déplacer dans sa chambre et il me fit signe de m'installer avec lui sous ses draps. Au chaud dans ses bras, j'étais plus qu'à ma place. Nous restâmes enlacés à se coller, puis on s'embrassa quelque peu. On se déshabilla puis il continua de m'embrasser. Il y avait une vibe de no-sex et je me demandai si ça venait de lui ou s'il pensait que ça venait de moi. Il mit ma main sur son pénis et je le touchai légèrement, mais je n'obtins aucune réaction. J'étais toujours stressé dans ces moments parce que je ne savais pas trop quoi faire et le faire d'obtenir aucune réaction n'aidait pas. J'enlevai ma main, puis je continuai de lui caresser le dos.

Rapidement, il me demande si simplement rester collé pourrait faire partie de faire ce qu'il veut. J'acquiesçai. Il s'installa alors bien coller à moi. Il me dit alors qu'il espérait que je ne sois pas trop déçu de la chose. Son ton était quelque peu sarcastique. Déçu? Comment pourrais-je être déçue. C'était la perfection. Il me tourna sur le côté et me prit dans ses bras en cuillère. Je ne pouvais simplement pas résister, je fondais dès qu'il me prenait de cette manière.

Je me mis à réfléchir sur l'idée qu'il n'aimait pas dormir en dehors de chez lui. Je me demandais également s'il n'aimait pas que les gens dorment chez lui et je me doutais que la réponse était qu'il n'aimait ni l'un ni l'autre. Soudainement, il me demanda à quoi je pensais.

La simple question me fit oublier et je répondis « rien ». J'essayai de formuler mon idée dans ma tête, prenant sa question comme une porte ouverte, mais avant même que je dise quoi que ce soit, il me demanda si c'était quelque chose que je recherchais de pouvoir dormir avec les gens que je fréquente.

Je me demandai si j'avais parlé à voix haute parce qu'on aurait dit qu'il avait lu dans mes pensées.

-Ça dépend c'est quoi la question. Est-ce que la question est de savoir si j'aimerais que tu restes dormir chez moi? Demandais-je.

Et il confirma que c'était le but de la question.

-Dans ce cas, la réponse est : je peux très bien vivre avec le fait que tu ne dormes jamais chez nous si tu ne veux pas, mais c'est certain que j'aimerais ça que tu restes dormir. Mais la vraie question est de savoir : est-ce que toi tu aimerais être capable de dormir chez les gens?

Il répondit à l'affirmative.

-Et est-ce que tu aimerais ça pour faire plaisir aux gens ou c'est pour toi? Parce que si c'est pour toi, je pourrais te proposer quelque chose en hypnose, mais si c'est pour faire plaisir au gens, ça ne fonctionnera pas, il faut que ça vienne de toi.

Il ne répondit rien.

-Est-ce que tu n'as toujours pas aimé dormir ailleurs demandai-je.

Il répondit que c'était surtout depuis qu'il se sentait chez lui dans son appartement. J'entendis dans son discours l'idée qu'il voulait venir dormir chez moi, mais nécessairement chez tout le monde.

-Est-ce que tu aimerais ça que je te dise que j'aimerais que tu dormes chez moi et que je t'invite à dormir chez moi? Demandais-je.

Il répondit encore une fois à l'affirmative. J'osai une dernière question pour confirmer le tout :

-Est-ce que tu accepterais si je te le demandais d'avance.

Il répondit encore une fois à l'affirmative.

Je compris alors qu'il voulait vraiment dormir chez moi, mais que c'était difficile pour lui. Il voulait le faire pour lui et je voulais aussi être certaine que c'était bien cela. Autant pour le sexe anal, je voulais que ça vienne de moi, autant pour ça je voulais que ça vienne de lui. Il m'exprimait clairement qu'il avait besoin d'aide - ou disons d'un coup de pouce -, que je lui montre que c'est ce que je voulais aussi, pour arriver à le faire et j'allais certainement l'aider. C'était tout ce qu'une relation devait être à mes yeux : un échange pour devenir meilleur selon nos désirs.

Nous continuâmes à parler. Nous parlâmes de nos amis et de notre vie en général et c'était paisible et calme.