Elfe Bêta : Mokonalex

Note d'auteur : ATTENTION ! Petite scène de sexe dans ce chapitre. Je vous la laisse dans ma grande mansuétude. Pas la peine de censurer pour si peu...

Bonne lecture (la suite arrivera sans tarder, je rappelle que cette histoire est complète depuis longtemps)


Minerva ligota Harry d'un Incarcerem et le fit léviter d'un Mobilicorpus vers l'une des deux civières où les sangles magiques s'enroulèrent automatiquement autour du corps du jeune homme, pour l'empêcher de bouger et surtout de se lever.

— C'est bien ce que je pensais ! fit la vieille femme qui regardait à présent Albus ligoter et transporter son Maître des Potions englué et récalcitrant vers sa civière. D'après mes souvenirs, les élèves atteints se jetaient pratiquement sur leurs petites-amies ou ceux ou celles qu'ils convoitaient. Je n'ai jamais vu une telle chose ! Jamais la potion rose ne fait un hétéro devenir gay et vice versa !

— Soit Harry et Severus nous cachent quelque chose, soit la potion est plus forte qu'on ne pensait ! Allez donc savoir ce que Monsieur Malefoy – si c'est lui – a lancé dans le chaudron de Monsieur Potter !

Les sangles s'enroulèrent également autour du Maître des Potions qui se mordait l'intérieur des joues pour ne pas pouffer de rire. Harry, lui, était surpris d'apprendre ce qu'était en fait cette fameuse potion. Severus ne lui avait pas donné beaucoup de détails, et à la lumière de ce qu'il apprenait par la conversation de Minerva et Albus, leur comportement à Severus et lui était plus qu'inquiétant. Et c'était parfait…

Les brancards furent acheminés vers l'infirmerie par deux passages secrets successifs qu'Harry ne connaissait pas et la carte du Maraudeur non plus, semblait-il. Au moins, il n'aurait pas perdu sa journée.

La tête que fit Poppy Pomfresh lorsque les portes de l'infirmerie s'ouvrirent valut également le voyage. En voyant les deux brancards, l'infirmière interrogea Minerva du regard.

— Potion rose, répondit-elle simplement d'un air las.

— Par la barbe de Merlin ! Harry Potter et le Professeur Rogue ? Tous deux recouverts de potion rose ? Vous n'avez pas touché la potion, Albus ? Ni vous, Minerva ?

— Non, aucun de nous deux, fit le vieil homme.

— Vous les avez attachés ? Est-ce qu'ils avaient commencé à s'attaquer à quelqu'un ? s'intéressa Poppy, curieuse de savoir qui Severus aurait bien pu lorgner sexuellement.

— Oui, l'un à l'autre ! soupira le Directeur, désolé. Si on les lâche, ils se jettent l'un sur l'autre. Je ne vous cache pas que je suis très surpris et aussi très inquiet.

— En effet… Bon, il faut les nettoyer. Si on les laisse de trop avec cette potion sur eux, les effets dureront plus longtemps et seront plus puissants, pesta Poppy. Vous auriez pu leur lancer quelques Recurvite ou un ou deux Tergeo, ça aurait aidé !

— On… on n'y a pas pensé, avoua Minerva, soudain confuse.

— C'est ce que je vois !

L'infirmière fit léviter les deux brancards et les amena jusque dans la salle de bain de l'infirmerie. Elle ignora la baignoire et d'un geste de baguette ouvrit l'eau dans les douches. Deux pommeaux se mirent à cracher de l'eau chaude et un peu de vapeur brouilla le miroir enchanté qui protesta. Poppy, agacée, tempéra l'eau afin qu'elle ne brûle pas ses deux patients.

— Professeur Rogue, Harry… Je vais vous détacher. Vous allez prendre une douche pour retirer toute cette potion. Vous m'avez comprise ?

Les deux hommes hochèrent la tête sans se quitter du regard. Poppy semblait très réticente à les laisser seuls dans la pièce. Les sangles se détachèrent seules et l'infirmière déplaça les deux « victimes » encore sous Incarcerem à l'autre bout de la salle de bain. Deux Devestio les laissèrent nus comme au jour de leur naissance. Harry poussa un petit cri de surprise et Severus soupira.

— Je vous libère, vous retirez cette potion et vous enfilez les peignoirs qui sont derrière vous ensuite. Ne vous avisez pas de faire AUTRE CHOSE que de vous laver, ou bien vous entendrez parler de moi ! Est-ce clair ?

Harry, écrevisse, se mordit la lèvre inférieure et hocha la tête. Severus opina du chef également, un peu surpris par la tournure des évènements.

Finite Incantatem.

Leurs liens disparurent et Harry et Severus purent se mettre assis quelques instants. Ils virent l'infirmière sortir et refermer la porte derrière elle.

— Navré, Potter, chuchota le Maître des Potions.

— Ouais… renifla Harry. Enfin je suppose que ça pourrait être pire. Je pourrais être à poil dans les douches avec Crabbe ou Goyle, ou pire… Malefoy !

Severus se mit à rire doucement, surpris de la comparaison. Il se releva et tendit la main à Harry pour qu'il se lève aussi. Gêné, rouge jusqu'aux oreilles, le jeune englué baissa les yeux, n'osant croiser le regard de la Terreur des cachots. Malheureusement, avoir la tête baissée lui faisait voir autre chose que le visage de son détesté professeur de potions. Harry avala sa salive en découvrant le corps pâle aux poils noirs qui se tenait devant lui.

— Douche… marmonna-t-il pour s'empêcher de penser et surtout de regarder.

°Bordel, qu'est-ce que j'ai ? Je dois pas le regarder ! C'est un mec, merde ! T'es censé t'intéresser aux filles, Harry… pas à Rogue ! C'est pas parce que Ginny t'excite pas que c'est comme ça avec toutes les filles ! °

Harry se glissa sous le jet d'eau chaude, dos obstinément tourné vers l'indésirable qui se trouvait avec lui sous la douche. Severus s'amusait bien. Il lisait en Harry comme dans un livre ouvert, même sans utiliser la légilimancie. Il voyait bien le trouble du jeune homme qui n'osait même pas le regarder. Lui par contre ne se gênait absolument pas, et tout en se dirigeant sous le jet d'eau chaude, une éponge végétale et un flacon de gel de douche à la lavande à la main, il détailla le corps du jeune Gryffondor. Bien sûr, Harry était petit, trop pour son âge d'ailleurs, et Severus savait pourquoi. Les Moldus l'avaient affamé lorsqu'il était enfant et avaient ruiné sa croissance. Mais le Quidditch avait donné des muscles d'acier au garçon, et la Terreur à présent dénudée admirait sans complexe le dos et les fesses musclées du Sauveur du Monde Magique. Severus avait enduit son éponge de gel de douche et il tendit la bouteille gentiment à Harry, obligeant celui-ci à se retourner quelque peu, ce qui permit au voyeur improvisé de regarder aussi le côté face du garçon qu'il était censé détester de toute son âme. Harry leva les yeux, juste une seconde, et vit que son abominable tourmenteur le regardait attentivement avec un léger sourire. Confus, il prit le flacon et baissa les yeux, remerciant du bout des lèvres Severus. Harry se dit alors qu'il n'aurait peut-être pas dû baisser les yeux. Il ne pouvait plus détacher son regard du filet d'eau savonneuse qui glissait sur les abdominaux de la Chauve-souris et se perdait ensuite dans une touffe de poils noirs bouclés sur lesquels reposait un sexe pâle de bonnes dimensions.

— La vue vous sied, Monsieur Potter ? s'amusa la Terreur des cachots.

Harry sursauta et paniqua. Il se retourna aussitôt, le corps secoué de tremblements.

— Désolé, je suis désolé… je… j'ai… pas fait exprès… promis… je voulais pas… balbutia-t-il à mi-voix, au bord des larmes.

Surpris de sa réaction, Severus fronça les sourcils. Il avança un bras et posa une main légère sur l'épaule du jeune homme.

— Potter, voyons, c'est rien ! Comment faites-vous d'habitude ?

Toujours de dos, semblant admirer passionnément l'éponge qu'il tenait entre ses mains, Harry murmura.

— Je… je vais jamais… avec les autres. J'attends qu'ils dorment.

— Potter, gronda le Professeur Rogue tout en frottant ses longs cheveux noirs afin d'ôter la potion qui les engluait. Vous n'avez jamais pris de douches avec vos camarades ? Vous êtes en 7ème année et jamais… même après le Quidditch ? Eh bien, vous m'épatez ! Vous pouvez me dire quel est le problème ?

— Non, pas un problème… c'est juste que… c'est pas correct.

— Par Merlin ! Encore une chose que les Moldus vous ont enfouie dans le crâne à coups de ceinture ou de paires de claques ? Ne niez pas, votre dos est couvert de cicatrices !

— Comment vous savez ?

— J'ai les mêmes, Potter ! Il semblerait que mon père ait été le même genre de Moldu que votre oncle !

Harry leva alors les yeux et se retourna doucement. Il vit que Severus Rogue le regardait sans animosité, les mains enfouies dans ses cheveux plein de shampooing. Severus se tourna et montra son dos à Harry. Le jeune vit que le dos de son aîné était zébré de vieilles cicatrices blanc nacré.

— Ils vous ont « enseigné » quoi, Monsieur Potter ? Que d'être nu est un péché ? Le sexe un crime ? Ce genre de chose ?

Harry hocha la tête et recommença à se frotter avec l'éponge moussante.

— J'ai aussi eu le droit à ce genre de discours. Ce sont des conneries, Potter. C'est naturel, et normal. N'ayez jamais honte de vous, de vos envies, de vos désirs. Vous n'aimez pas les filles ? Et alors ? Ça ne vous rend pas différent des autres.

— J'ai jamais dit que j'aimais pas les filles, protesta Harry mollement.

— Vous n'aimez pas les filles, Monsieur Potter.

— Comment pouvez-vous savoir ça ? Je ne le sais même pas moi-même ! s'énerva Harry en saisissant le flacon de shampooing.

Severus se mit à sourire, tout en rinçant ses cheveux sous le jet de la douche. Un petit rictus aux lèvres, il regarda Harry frotter ses longs cheveux méchés de bleu et les rincer, la tête renversée en arrière et les yeux fermés.

— Vous voulez savoir comment je sais que vous n'aimez pas les filles, Potter ?

— Oui, répondit Harry en ouvrant les yeux pour regarder son interlocuteur.

— D'après ce que vos amis ont laissé échapper l'autre jour, embrasser une fille ne vous fait ni chaud ni froid. Vous étiez même réticent à toucher Miss Weasley qui est pourtant réputée ne pas être farouche.

— Comment osez-vous ? Ginny…

— Miss Weasley est une petite traînée qui s'allonge jambes écartées pour une Chocogrenouille, coupa Severus. Je l'ai surprise je ne sais plus combien de fois avec des garçons après le couvre-feu, toujours en fâcheuse posture et jamais avec le même ! Ce n'est pas la plus jolie fille de Poudlard, mais j'admets qu'elle ne soit pas laide à regarder. Et vous, vous n'aviez pas du tout envie de la toucher alors qu'elle était très certainement plus que consentante et que vous étiez censés sortir ensemble. Monsieur Potter, vous me surprenez !

— Je ne vous crois pas !

— Quoi ? Que Miss Weasley est une traînée ? Ou que vous n'aimez pas les filles ?

— Je… je… LES DEUX !

— Potter… je n'ai pas l'habitude d'affirmer des choses sans pouvoir les prouver. Quand nous sortirons d'ici, je vous montrerai comment la soi-disant prude et timide Ginny Weasley passe ses soirées.

— D'accord, accepta Harry, qui n'en croyait pas un seul mot.

Il regarda Severus avec des Avadas dans les yeux. Celui-ci ne s'en formalisa pas.

— Pour le reste, je peux vous le prouver tout de suite. Mais attendez-vous à ce que Pomfresh entre comme une furie dans la pièce car je suis certain qu'elle a mis des sortilèges ici. On parie ?

— Je ne parie jamais.

— Peur de perdre ?

— Non, je trouve ça stupide.

— Pas de pari. Juste une preuve, alors…

Un léger rictus aux lèvres, Severus se rapprocha du jeune innocent qui se trouvait devant lui. C'était le mot qui était venu à l'esprit du Maître des Potions en voyant les réactions naïves du jeune homme de dix-sept ans. Il avait compris que l'Élu était vierge, et pire que ça, complètement naïf et encore plus coincé qu'un Poufsouffle de première année. Avec un regard de prédateur prêt à fondre sur une proie, il passa une de ses mains fines et blanches sur la hanche du jeune homme et alors que celui-ci hoquetait de surprise, les yeux écarquillés, la bouche ouverte et les joues rouges, Severus le plaqua contre son corps et enroula son bras autour de la taille du Gryffondor. En même temps, il approcha sa bouche et posa ses lèvres sur celles d'Harry qui en resta figé quelques secondes.

Harry sentit une douce chaleur le traverser. Jamais il n'avait ressenti quelque chose d'approchant en embrassant Cho ou Ginny. Comme il n'avait pas pensé fermer la bouche, Severus en avait profité pour y glisser sa langue. Timidement, Harry se surprit à rendre son baiser à Severus et à toucher de sa langue celle du « visiteur buccal ». Ses deux bras entourèrent maladroitement le cou de la Terreur des cachots qui jubilait au fond de lui-même.

°Définitivement gay, le petit Potter… Et si innocent… un vrai bonheur… Severus, tu es un vieux pervers, tu sais ? Ouais… Opération Amusons-nous… et je veux jouer. °

Severus avait plaqué Harry contre le mur de la douche et sa bouche avait abandonné celle du Gryffondor pour glisser sur sa mâchoire et le long de son menton.

— Monsieur Potter, vous n'aimez pas les filles.

— Pas une preuve…. murmura Harry, étourdi par les sensations agréables qui l'envahissaient.

— Et ça ? fit l'espion d'Albus en glissant sa main sur le ventre d'Harry pour descendre y attraper un sexe bien rigide et de taille honorable.

Harry sursauta, surpris.

— Ça vous mettait dans cet état d'embrasser Miss Chang ou Miss Weasley, Monsieur Potter ?

— No…oonn… balbutia Harry, pantelant et écrevisse.

— Gay… Monsieur Potter, dé-fi-ni-ti-ve-ment !

Severus, étonné, vit des larmes dans les yeux d'émeraude. Il se mordit la lèvre, se demandant s'il n'avait pas été un peu trop loin.

— Pas de quoi avoir honte, ni peur… chuchota-t-il gentiment. Ça vous plaît ? Alors, assumez… il n'y a rien de dégoûtant ou de sale à aimer les baisers et les caresses, même si c'est de quelqu'un du même sexe.

Contre toute attente, Harry se mit vraiment à pleurer. Les larmes coulèrent sur ses joues et il tenta de les dissimuler en tournant la tête, mais Severus l'en empêcha.

— Je suis un monstre… un anormal… Oncle Vernon avait raison… l'entendit bredouiller Severus.

— Par la barbe de Merlin, Pot… Harry ! pesta Severus les deux mains sur les épaules de l'ado. Vous n'êtes pas anormal, je ne suis pas anormal, et Albus non plus ! Compris ? Oubliez les bêtises que votre oncle vous a mises dans la tête !

— Pourquoi vous parlez du Professeur Dumbledore ? fit Harry en essuyant ses yeux et ses joues de la paume de sa main.

— Le Directeur est gay, Monsieur Potter. Mais ça reste entre nous, s'il vous plaît ! Vous n'allez pas me dire que le plus grand sorcier du monde est anormal ? Non ?

— C'est vrai ? s'étonna Harry. Vous dites pas ça…

— Non, promis.

— Et vous l'êtes aussi ? Vous avez menti alors, je croyais que vous aimiez les femmes.

— Je n'ai pas menti, j'aime les femmes, Potter. Mais les hommes également… Je suis bisexuel.

— Oh.

— Si vous révélez cette information, je ferai de votre vie un enfer !

— Vous faites de ma vie un enfer depuis plus de six ans, ça ne changera pas. Mais je dirai rien.

— Je vous fais confiance. Bon… jouons un peu… il faut attirer Poppy ici… Nous avons un rôle à jouer.

Harry hocha la tête, soudain un peu plus détendu.

— Comment on fait ?

— J'aurais bien une idée, mais j'ai bien peur que ça ne soit un peu trop pour vous.

— Dites toujours, soupira Harry qui songea brusquement au baiser qu'il avait reçu quelques minutes auparavant et qui l'avait mis dans un état pas possible.

Severus, qui regardait Harry fixement, perçut très certainement quelques-unes des pensées qui affleuraient dans l'esprit du jeune Sauveur. Sans hésiter, il se jeta sur le jeune homme, le serra dans ses bras de nouveau et l'embrassa encore plus voluptueusement que la précédente fois. Harry apprenait très vite, semblait-il, car il rendit aussitôt son baiser au Maître des Potions. Les caresses commencèrent à se succéder sans qu'Harry ne songe à les interrompre. Il se trouvait depuis plusieurs minutes sur un épais nuage rose dont il n'avait aucune envie de descendre. Les mains de Severus glissaient le long de son corps et à présent pétrissaient ses fesses musclées. Harry était encore en érection et Severus le sentait. Et cela l'excitait terriblement. Ils étaient censés faire semblant pour faire une blague à Dumbledore, mais il semblait que la blague n'en était plus vraiment une. Severus n'avait plus envie de faire semblant, il voulait jouer à un nouveau jeu.

Il voulait Harry Potter dans son lit. Et il le voulait, là, tout de suite.

Le Maître des cachots frottait à présent son impressionnante érection contre celle d'Harry, arrachant des gémissements au jeune homme. Severus savait très bien que Poppy allait entrer d'une minute à l'autre, avertie par les sortilèges qu'elle n'avait pas dû manquer de placer dans la salle de bain. Il était même étonné qu'elle ne soit pas déjà là. Il hésitait à aller trop loin malgré le désir qui le taraudait à présent. Il se doutait qu'une interruption par Poppy, Albus ou Minerva serait traumatisante pour Harry si elle avait lieu à un moment critique.

Severus prit une rapide décision. Il continua à embrasser Harry qui ne demandait que ça et ne s'en lassait visiblement pas. En même temps, il glissa sa main entre leurs deux corps, se saisit du sexe érigé d'Harry et le caressa doucement dans le but de l'amener à l'orgasme rapidement. Severus sentit le Gryffondor tressaillir dans ses bras, tenter de protester et puis s'abandonner en gémissant, sa bouche soudée à celle de son ancienne Némésis. Severus n'eut besoin que de trois ou quatre caresses de la main pour qu'Harry se mette à trembler dans ses bras. Il sentit les jets de liquide chaud éclabousser ses doigts et son ventre, et les jambes d'Harry se dérober alors qu'il gémissait bruyamment. Severus glissa sa main sous le jet de douche qui coulait toujours, afin de la nettoyer.

Au même moment, Poppy Pomfresh entra telle une furie dans la salle de bain en faisant claquer la porte contre le mur. Les alarmes avaient dû se déclencher.

— PROFESSEUR ROGUE ! MONSIEUR POTTER ! J'AVAIS DIT PAS DE COCHONNERIES !

— DEHORS ! gronda Severus qui tenait Harry haletant dans ses bras et accroché à son cou.

D'un geste de la main et sans baguette, Severus expédia Poppy hors de la pièce avec un Repulso informulé, puis la porte se referma avec un mouvement de ventouse.

— Elle est partie… Po… Harry… ça va ?

— Oui… si c'est ça faire semblant, je sais pas comment c'est en vrai, alors… murmura l'ange aux yeux émeraude, en les levant vers ceux d'onyx de son professeur.

— On ne faisait pas semblant… j'avoue qu'on a un peu dérapé.

— Alors j'aime bien déraper comme ça.

— Je vois… Gay, Harry. Pour de bon, y a pas à revenir là-dessus !

— Ouais, je crois bien… Merci de m'avoir aidé à comprendre ça.

— De rien… Monsieur Potter.

Severus se pencha de nouveau sur le jeune homme et chercha sa bouche pour une nouvelle série de baisers torrides. Il eut un grognement de satisfaction lorsqu'il sentit une petite main fine se glisser entre eux et s'agripper maladroitement à son membre turgescent, puis commencer des mouvements de va-et vient.


Dans l'infirmerie, Poppy venait de se relever, aidée par Minerva McGonagall.

— Poppy ? Que se passe-t-il ?

— D'anciennes alarmes qui viennent de se déclencher. J'avoue que je ne les avais pas entendues depuis la fois où Sirius Black s'était enfermé dans cette salle de bain avec Mary McDonald alors qu'ils avaient tous les deux la grippe.

— Elles sont encore en place ? s'étonna Albus. Je croyais qu'elles avaient toutes été retirées depuis longtemps ?

— Visiblement pas celle de cette salle de bain ! Je ne m'en étais jamais rendu compte car personne n'avait eu jusqu'à présent l'idée saugrenue d'avoir des relations sexuelles à l'infirmerie !

— Vous croyez qu'il….

— Je ne crois rien, Minerva ! Je les ai vus, et ils ne jouaient pas à la Bataille Explosive ! Potter ne tenait même plus debout !

— C'est Severus qui vous a expulsée ?

— Bien entendu, Minerva ! Albus, on fait quoi ? Ils vont bien se décider à sortir de là, de toute façon. Ils auront faim, auront envie de dormir…

— Pompom, vous souvenez-vous ce qu'on avait donné aux victimes de Lucius Malefoy, la dernière fois ?

— Vaguement. Une potion anti-désir aux garçons, il me semble. Ensuite on les avait enfermés dans leurs dortoirs respectifs pour les filles, et à l'infirmerie pour les garçons.

— Et ça avait marché ? s'inquiéta Minerva. Je ne m'en souviens pas, ils n'étaient pas des élèves de ma Maison.

— Les Serpentards d'Horace Slughorn et les Serdaigles de Filius. Nous n'avions pas eu trop de soucis. Par chance, c'étaient les élèves les plus timides qui avaient été atteints. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Severus n'est pas un élève et il a un tempérament assez agressif ! Quant à Monsieur Potter, j'avoue que je suis surprise. Je croyais qu'il aimait les filles, et Miss Weasley en particulier.

— Nous aussi, soupira Albus en lissant sa longue barbe blanche entre deux doigts. Et pour Severus, pareil, je ne l'ai jamais vu sortir qu'avec des femmes, rarement d'ailleurs, mais des femmes quand même.

— La potion est plus puissante qu'on ne pense alors ? tenta Minerva un peu paniquée à la pensée de son Golden Boy transformé en jouet sexuel du Directeur de Serpentard.

— Ou la potion était plus puissante qu'on ne le pensait, ou Severus et Harry sont bisexuels, et se sont bien gardés de s'en vanter. Pompom, existe-t-il un sortilège médicomagique qui permette de vérifier si une personne est vierge ou pas ?

— Oui, bien entendu, Albus, pourquoi ?

Le Directeur n'eut pas le temps de répondre, l'alarme se déclencha de nouveau. Minerva sursauta, effarée.

— Encore ? Mais…

— Je crains Albus que ce sortilège de virginité ne soit plus d'actualité… soupira Poppy en regardant la porte de la salle de bain.

— Pas sûr. Je suis prêt à parier qu'Harry n'a jamais eu aucune relation sexuelle et que Severus le sait. Ils s'amusent là-dedans. Et ils n'iront plus loin que s'ils sont tranquilles et dans un lit. Donc il faut nous arranger pour qu'ils n'aient pas la paix d'ici la fin des effets de la potion rose.

— Mouais… à condition que le sortilège prouve qu'Harry est encore vierge. Sinon, ils ne se gêneront pas pour faire ça comme des lapins n'importe où !

— Bon, trancha Minerva. Dans le cas où Harry est vierge, on fait quoi ? Si on enferme Harry ici et qu'on oblige Severus à retourner dans ses cachots, on va avoir un fou furieux sur les bras. Il faudra pratiquement le stupéfixer pour l'empêcher de venir retrouver Harry. Et même, Harry pourrait aussi essayer de se sauver. On ne peut pas dire que les règlements soient des choses sacrées pour lui.

— On ne peut en aucun cas les séparer, je le crains. Pompom, combien de temps vont durer les effets de la potion rose ?

— Eh bien, d'après mes souvenirs, Albus, pendant vingt-quatre heures les victimes sont véritablement intenables et en proie à une frénésie sexuelle difficile à calmer. Ensuite, pendant une semaine les effets sont toujours là, mais plus discrets.

— Isolez-les dans une des chambres de quarantaine de l'infirmerie, au moins pour vingt-quatre heures, Pompom. On ne peut pas prendre le risque de les voir mettre l'école à sac pour se retrouver. Même sans baguettes, ils seraient dangereux. Severus n'est pas un sorcier à sous-estimer, et je crains qu'Harry ne réveille un côté plus agressif à cette occasion. Donnez-leur à tous les deux de la potion anti-désir, ça calmera momentanément leurs ardeurs, même si ce remède n'aura pas une efficacité parfaite. Ensuite enfermez-les dans la même chambre, ils seront plus faciles à surveiller. Mettez un sortilège de détection de la moindre activité sexuelle sur la chambre si le test prouve qu'Harry est encore vierge. S'il ne l'est pas, laissez tomber.

— Vous voulez les empêcher seulement si Harry Potter est encore vierge ?

— Oui Minerva. Il a le droit de choisir avec qui et quand il veut avoir sa première relation sexuelle, et pas sous l'influence d'une potion !

— C'est tout à fait vrai, ce que vous dites, Albus. Je me demande bien ce qu'ils peuvent faire là-dedans… rajouta Minerva songeuse.

— Oh, j'en ai une petite idée, s'amusa Albus en éclatant de rire. En attendant qu'ils se décident à sortir, Minerva, si nous allions interroger Monsieur Malefoy ?

— J'y pensais, mais je préfèrerais attendre que nos oiseaux quittent leur nid, je serais plus tranquille.

— Comme vous voudrez, Minerva.


L'alarme de la salle de bain s'était déclenchée lorsque Severus avait atteint l'orgasme, avec l'aide maladroite d'Harry qui rougissait à présent en se mordant la lèvre.

— Merci pour le coup de main, Monsieur Potter…

— De… de rien… Professeur Rogue.

— Venez vous rincer, on en a partout et la douche, c'est quand même mieux qu'un Tergeo.

Severus entraina Harry sous le jet d'eau chaude qui retira en quelques secondes toutes les traces de leur coupable activité.

— Professeur Rogue, demanda Harry en coupant l'eau de son robinet, vous pensez qu'il va se passer quoi à présent ?

— Je pense qu'ils vont nous donner de la potion anti-désir, voire même nous séparer. Je les attends au tournant.

— Vous voulez faire quoi ? fit Harry en enfilant un des peignoirs blancs.

— Les laisser faire pour la potion, elle n'agira pas de toute façon.

— Parce qu'on n'a pas vraiment été arrosés de potion rose ?

— Non, Potter. Tout simplement parce que la potion anti-désir qui est dans mon stock personnel est une potion factice. Et je sais qu'ils vont aller en chercher là, Poppy n'en a pas ! Je l'ai faite hier en prévision de ce moment….

— Hou la vache ! Brillant ! Une potion factice ?

— Il m'a suffi de remplacer un ingrédient par un autre, et ça annule les effets de la potion sans modifier ni son aspect ni son odeur. Elle n'aura aucun effet sur nous.

— Professeur, ça change rien, non ? Je veux dire… si on en avait pris de la vraie…

— Potter, je n'ai pas l'intention de vous sauter dessus. Je sais que vous êtes vierge et je n'ai aucune envie de profiter de la situation pour vous prendre votre virginité. Ce ne serait pas correct. Nous avons décidé que nous ferions semblant, et nous ferons semblant. Si nous prenions, là, de la vraie potion anti-désir, nous n'aurions même plus envie de faire semblant, ni même envie de continuer la petite blague. Cette potion est vraiment puissante et coupe toutes les envies qui tournent autour du sexe. Avec la fausse, on pourra continuer à s'amuser à leurs dépens. Vous me suivez ?

— Oui, Monsieur. C'est étrange de vous voir ainsi. Faire des blagues, enfin une…

— C'est très Maraudeur ?

— Oui.

— J'ai été assez leur victime. Maintenant je veux voir l'effet que ça fait d'être de l'autre côté ! Entre les Maraudeurs, le Seigneur des Ténèbres et le Directeur, ça commence à bien faire ! Sans compter tout ce que j'ai eu à subir pendant des années avec certains élèves comme les jumeaux Weasley.

— Je n'aurais pas pensé mettre Vous-Savez-Qui parmi les blagueurs…

— Habituellement moi non plus. Mais vous devez admettre que cette fois-ci, ça dépasse tout ! gronda Severus qui venait d'enfiler l'autre peignoir blanc.

— Tout ça à cause de ce petit con de Malefoy, pesta Harry, dégoûté.

— Je remercie le ciel que Lucius Malefoy soit plus âgé que moi de six ans ! Sinon je suis certain que j'aurais aussi été la victime de ses sales tours, et croyez-moi, ils étaient encore plus cruels et violents que ceux des Maraudeurs. Je n'ai aucune confiance en lui, ni en son fils.

— Je pensais que le père Malefoy était votre ami.

— Les Malefoy n'ont pas d'amis, Potter. Ils n'ont que des relations d'affaires et des connaissances qui les craignent.

Harry n'osa pas demander à Severus dans quelle catégorie il se mettait et il le suivit jusqu'à la porte de la salle de bain, que la terreur des cachots venait d'ouvrir d'un Alohomora sans baguette.

Lorsqu'ils sortirent de la pièce, ils furent quasiment assaillis par une Poppy Pomfresh hystérique et une Minerva McGonagall inquiète qui scanna son Golden Boy des pieds à la tête de son regard bleu passant par-dessus ses lunettes en demi-lune. Albus Dumbledore se contenta de regarder le visage figé et sans expression du Maître des Potions qui avait retrouvé son attitude habituelle, puis la petite silhouette fine aux longs cheveux et aux yeux verts qui se cachait derrière lui.

— Tout va bien, Harry ? fit le vieil homme en le regardant avec attention.

— Bien sûr que non, il ne va pas bien ! pesta Poppy, qui brandissait sa baguette devant le jeune Gryffondor. Enfermé avec ce… ce pervers ! Quelle idée encore de faire faire aux élèves de l'engrais rose ! Qu'avez-vous fait à ce pauvre garçon, Severus ? Je vous avais dit de vous laver seulement !

— Occupez-vous de vos Mandragores, Poppy ! Harry n'est pas mort, non ? répliqua la Terreur, agressif.

— Je vais très bien, Professeur Dumbledore, fit la voix d'Harry Potter.

L'infirmière eut un petit sourire satisfait et ne rajouta rien. Severus, qui avait des soupçons, la légilimança discrètement et vit pourquoi elle était si contente. Poppy venait de jeter un sort pour déterminer la virginité éventuelle d'Harry. Et la réponse semblait lui convenir.

— Bien. Pouvons-nous à présent quitter cet endroit de perdition et retourner respectivement à la Tour de Gryffondor et dans mes cachots, voire en cours selon l'heure qu'il est ?

— Vous plaisantez, j'espère ? râla l'infirmière. Vous allez avaler tous les deux cette potion anti-désir et ensuite vous resterez en quarantaine à l'infirmerie !

— Et mes cours ? Et mes devoirs à corriger ? Et mes Serpentards ? Qui va s'en occuper ?

— Vos Préfets se débrouilleront bien tous seuls vingt-quatre heures ! Et vos corrections attendront ! De toute façon, vos élèves ne seront pas pressés de récupérer leurs copies ! Pour voir les P et les T que vous leur mettez tout le temps ? Quant à vos cours, je parie que vos élèves s'en passeront avec bonheur !

Harry se mordit la lèvre pour ne pas rire et sans discuter, avala le contenu de la fiole de potion que lui tendait Minerva McGonagall, tandis que Poppy obligeait Severus à avaler la même.

— Vous allez être dans la même chambre pour des raisons pratiques. N'espérez même pas vous amuser à des horreurs avec cet enfant, Professeur Rogue. La potion vous en empêchera et d'une, et un sort de détection de la moindre activité sexuelle a été installé dans la chambre, et de deux ! Allez, ouste ! Suivez-moi !

— Obéissez, Severus, ce n'est que pour vingt-quatre heures, confirma Albus Dumbledore. Vos repas vous seront servis dans votre chambre.

Severus ne répondit pas, l'air indifférent. Il prit juste Harry par la taille et ils suivirent Poppy pour découvrir leur nouvelle prison. Minerva hoqueta de surprise lorsqu'elle vit Harry se coller à Severus naturellement et sans protester, lorsque le plus âgé entoura sa taille de son bras.

— Albus ? Je croyais que la potion devait les empêcher de faire ce genre de chose ?

— Pas forcément, chère amie. Ce n'est rien de sexuel, c'est juste une attitude un peu propriétaire, c'est tout. Et ce n'est pas étonnant, si on considère ce qu'ils ont dû faire dans la salle de bain.

— Mais ils ont fait quoi, par Merlin ?

— Poppy nous le confirmera en revenant. Je suis prêt à parier qu'elle a lancé son sort de détection.

En effet, lorsqu'elle revint après avoir donné deux pyjamas à Harry et Severus et les avoir enfermés dans une chambre à deux lits, avec deux chevets, deux tables roulantes et des toilettes dans une sorte de placard, elle confirma la virginité du jeune Gryffondor.

— Le sortilège de détection de virginité a fonctionné, Albus. Severus n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit à Harry. Donc nous allons devoir les surveiller.

— Poppy, vous voulez dire qu'Harry Potter est toujours vierge ? demanda Minerva soucieuse.

— C'est ce que j'ai dit.

— Mais ils ont fait quoi alors dans cette salle de bain ?

— Minerva, je sais bien que vous n'avez jamais été mariée, mais quand même… un peu d'imagination ?

— Ne vous moquez pas de ma condition de célibataire, Albus ! Je l'ai toujours appréciée si vous voulez le savoir ! M'embêter avec un homme ? Jamais ! Alors, vous répondez ?

— Poppy ? Vous avez vu quoi dans la salle de bain, juste avant que Severus ne vous éjecte ?

— Ils étaient nus tous les deux et mouillés, ils avaient visiblement pris leur douche car il n'y avait plus aucune trace de potion rose sur eux. Severus tenait Harry tout contre lui, bien serré et Monsieur Potter avait ses deux bras autour du cou de Severus qui était penché sur lui, étant donné la petite taille de Potter.

— C'est tout ?

— NON ! Harry était essoufflé et semblait ne plus tenir sur ses jambes… et il y avait une odeur…

— Odeur ? s'étonna Minerva.

— De sperme ! De toute évidence Severus s'est amusé avec Harry ! Et lorsque l'alarme s'est déclenchée la seconde fois, je dirais que Monsieur Potter a dû rendre la pareille à Severus !

— C'est ce que je crois aussi, affirma tranquillement Albus.

— SEVERUS ! Le… le… Oooooohhh ! Comment a-t-il osé ? Il va me le payer !

— Minerva… calmez-vous, chère amie. Ils n'y sont pour rien malheureusement. Cette potion rose est la plus puissante potion de luxure qui puisse exister, tout comme l'Amortentia est le plus puissant philtre d'amour existant, si vous voulez un indice de comparaison. Il n'y a rien à faire, il faut attendre que les effets s'estompent avec le temps, en essayant de minimiser les dégâts. Et des dégâts, il y en aura toujours, c'est inévitable avec la potion rose. Je trouve même que pour l'instant, on ne s'en sort pas trop mal…

— Vous trouvez ? pesta la professeure de métamorphose. Ce pauvre Potter en objet sexuel de Severus ?

— Oui. Il ne semble pas traumatisé du tout. Imaginez si seul Severus avait reçu de cette potion rose, et qu'il avait poursuivi de ses assiduités un Harry Potter terrifié et dégoûté ? Ou si Harry avait fait la même chose à Severus alors qu'il le déteste ? Severus lui aurait, sans aucun doute, jeté un maléfice assez terrible !

— Heuuu… oui. Vu sous cet angle-là, c'est sûr…

— Allons, Minerva. Je pense que tout ira bien. Si nous allions demander quelques explications au jeune Monsieur Malefoy ?

— Excellente idée, fit la Directrice de Gryffondor en remontant ses lunettes sur son nez, avec un petit air pincé.