Salutations les compatripotes ! Ouaaais je sais ça fait longtemps mdr mais bon, un texte par an c'est pas si pire non ? En vrai, ça fait un moment que la fic traîne dans l'ordi et je sens qu'elle me guette du coin de l'œil en voulant absolument que je la continue ! Les trois premiers chapitres sont prêts et le quatrième en cours de rédaction mais promis, un jour très certainement, elle sera finie !

Pour ce qui est du speech, Royai bien évidemment, avec certains personnages que vous connaissaient probablement si vous avez lu "La relève"... et surtout, tout ce qu'on aime, comme par exemple, les voir jouer au "faux" couple devant la famille de l'un, un peu de jalousie, quelques vannes douteuses mais au moins on s'amuse !
Après, la trame de fond a bien-sûr déjà été utilisée dans d'autres fictions mais bon, j'avais envie de m'approprier certaines choses avec le même fond. En espérant que ça gêne pas haha, sinon tant pis pour moi !

J'espère que ce premier chapitre va vous plaire et bonne lecture !

Riza ne savait pas trop pourquoi elle avait accepté cette folle proposition mais le fait étant qu'elle devait se dépêcher de boucler ses affaires afin de partir quelques jours dans un lieu qu'elle ne connaissait pas. A vrai dire, tout s'était un peu bousculé dans son esprit et maintenant, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle devait partir en direction de la gare de Central dans un petit quart d'heure et de surcroît, pour rejoindre son supérieur, le Général Roy Mustang.

Flashback :

Il arrivait souvent que Roy la raccompagne chez elle le soir, lorsque celle-ci le bloquait au bureau pour qu'il finisse enfin ses dossiers de la journée. Journée qu'il avait bien évidemment passé à roupiller ou à rêvasser, comme à son habitude. Et comme bien souvent, ses subordonnés partaient avant lui, non sans lui jeter un regard désolé lorsqu'il faisait face au canon de la jeune femme. Même s'il ne lui avouerait jamais, Roy lui était reconnaissant de veiller de la sorte à ce qu'il atteigne ses objectifs. Certes, les méthodes employées étaient peu communes, mais elles fonctionnaient plutôt bien. Maintes et maintes fois Riza avait répondu à Roy que ce n'était pas à lui de la protéger mais l'inverse. Cependant, à chaque fois il insistait tellement qu'elle avait abandonné le combat, pour son plus grand plaisir. Alors, après un tour aux vestiaires pour passer à nouveau leur tenue de civil, ils prenaient la route, marchant lentement dans la ville, comme pour décompresser d'une dure journée faite principalement de paperasse.

Même si elle ne lui avouerait jamais, Riza appréciait ces instants, les seuls où ils pouvaient se permettre de marcher l'un à côté de l'autre, sans avoir à craindre un quelconque incident. Dans le fond, ils en avaient le droit puisqu'ils n'étaient plus en service. Un soir, alors qu'ils déambulaient tranquillement en traversant une petite place encore tiède de la chaleur de la journée, une femme blonde avait sauté dans les bras de Roy, créant la surprise pour les deux militaires. Une pointe de jalousie avait saisi Riza lorsqu'elle vit son supérieur éclater de rire et refermer ses bras autour de l'inconnue. Ils mirent fin à l'étreinte en même temps et Roy s'adressa à Riza :

- Lieutenant, je vous présente ma sœur, Kay. Kay, voici le Lieutenant Riza Hawkeye.

Riza, se tenant bien droite, poussa un imperceptible soupir de satisfaction que personne ne remarqua et présenta poliment sa main à la jeune femme. Bien loin de la saisir, Kay s'approcha et plaqua une bise sur chacune des joues du Lieutenant avec enthousiasme, et Riza resta sans voix devant la familiarité de la jeune femme. Elle ne remarqua même pas le sourire moqueur de Roy. Il savait pertinemment que sa subordonnée n'était pas à l'aise avec ce genre de rapprochements. Riza reprit contenance assez rapidement et écouta la conversation entre les enfants Mustang. Elle vit cependant le visage de Roy se crisper et pâlir lorsque Kay lui demanda s'il n'avait pas oublié la fête de leur village ainsi que le repas de famille qui suivait traditionnellement cet évènement absolument grandiose, selon les dires de la jeune femme.

- Décidément, tu n'en loupes pas une, toi ! s'exclama sa sœur en se moquant légèrement de lui. Tu as déjà raté la dernière et celle d'avant, tu as intérêt à être là cette fois-ci ! En plus, papa et maman t'ont déjà inscrit à ton épreuve fétiche alors maintenant, tu peux plus te défiler !

Roy marmonna quelque chose que les deux femmes ne purent comprendre même en tendant l'oreille. Sa sœur avisa sa montre et eut l'air surprise en constatant l'heure.

- Ah, je n'ai pas vu l'heure passer, il faut que je me dépêche, les enfants et Rhys m'attendent ! N'oublie pas non plus de venir avec quelqu'un si tu ne veux pas encore recevoir les remarques de tout le monde ! fit-elle en pointant Riza.

Elle fixa intensément la militaire avec ses grands yeux noirs en amande et lui sourit grandement. Comprenant l'allusion et s'imaginant sans peine le lien qu'elle avait fait entre eux deux, Roy voulut l'arrêter.

- Nous ne sommes p…

- A bientôt, vous deux ! s'exclama-t-elle en jetant un dernier regard à Riza.

Le tornade Kay repartit aussi vite qu'elle était arrivée, laissant Roy la bouche grande ouverte et Riza pantoise, les joues légèrement rosées. Cette dernière reprit plus rapidement pied avec la réalité en repassant son masque impassible tandis que Roy se passait une main sur le visage. Il avait complètement oublié cette histoire de fête et de repas de famille. Il devait se l'avouer, il n'avait pas spécialement envie d'y mettre les pieds. Quand il était gamin, il adorait aller là-bas, voir les villageois s'affronter sur différentes épreuves et prendre part à la compétition tout en restant respectueux des adversaires. Mais il avait grandi et, dans ses souvenirs, la fête avait perdu de la saveur, il n'y portait plus autant d'intérêt. Et puis ces derniers temps, ses parents s'étaient mis en tête de le caser avec une des filles du village, lui faisant sous-entendre qu'il serait temps qu'il fonde sa propre famille.

- Excusez-la, Kay est… comment dire… un peu trop euh… surexcitée ? Et elle tire beaucoup de conclusions hâtives, dit-il en se grattant l'arrière du crâne, un peu mal à l'aise.

- Il n'y a pas de mal, Général. Puis vous savez aussi bien que moi qu'elle n'est pas la seule à penser ce genre de choses.

Il hocha la tête. Il était vrai qu'au sein de l'armée, la rumeur concernant une potentielle relation entre Hawkeye et Mustang était monnaie courante, et même alimentée par certains paris dont le reste de l'équipe n'était pas étranger. Les chuchotements sur leur passage étaient devenus encore plus fréquents depuis cette nouvelle loi relative à l'autorisation de relations militaires internes du moment que les officiers présentaient des états de service sans bavure et ce, pendant minimum cinq ans. D'ailleurs, la romance entre Maria Ross et Denis Broch était la plus surprenante que les militaires aient vu, tandis que Jean Havoc filait lui aussi le parfait amour avec Rebecca Catalina, meilleure amie de son Lieutenant.

- Je ne savais pas que vous aviez une sœur, dit alors Riza pour changer de sujet devant le mutisme de Roy.

- Mmh, j'ai une autre sœur encore plus jeune, ainsi qu'un frère d'un an mon cadet.

Ils se remirent à marcher pour rejoindre l'appartement de Riza et Roy poussait quelques soupirs de temps à autre, si bien qu'arrivé en bas de l'immeuble de la jeune femme, elle se permit de lui demander :

- Est-ce un si gros problème pour vous que d'aller à ce… cette réunion ?

Il planta ses yeux dans ceux de Riza un petit moment avant de détourner le regard et de soupirer à nouveau. Décidément, cela commençait à devenir une habitude depuis qu'il avait rencontré sa sœur.

- Vous n'avez pas idée, c'est comme… aller en enfer…

Roy releva son regard onyx dans celui de Riza et elle prit peur, voyant une étincelle de folie éclater dans ses yeux. Cela n'augurait rien de bon pour elle et elle vit avec horreur le sourire en coin qui se dessinait sur la bouche de son supérieur.

- Mais oui bien-sûr, je sais ! Lieutenant, lors de votre engagement sous mes ordres, vous m'aviez bien promis de me suivre jusqu'en enfer s'il le fallait ?

Riza plissa les yeux, comprenant bien trop rapidement à son goût où il voulait en venir. C'était hors de question. Elle était militaire enfin, pas actrice ! Elle se doutait de ce qu'il allait lui demander et voulut disparaître dans l'immédiat.

- Général, je crois que cela outrepasse largement mes fonctions et…

- Je ferai tout ce que vous voulez, je vous le jure ! J'ai vraiment besoin de vous, vous avez promis de me protéger et là, je me dirige droit en milieu hostile, je ne vais pas pouvoir m'en sortir seul, j'ai besoin de votre soutien à tout prix !

Devant son air dramatique, elle retint de justesse un début de sourire et leva les yeux au ciel. Tout ce qu'elle voulait, hein ? Qui pourrait refuser une telle offre ? Même dans ses rêves les plus fous, ce souhait était impossible.

- Bien, si vous êtes capable de finir en temps et en heure tous vos dossiers sans que je vous reprenne et ce, au moins jusqu'à votre départ dans votre famille, j'envisagerai peut-être de réfléchir à votre … euh … « proposition ».

Le visage de Roy s'éclaira d'un grand sourire semblable à celui de Kay quelques instants plus tôt et la jeune femme se retint de lui dire qu'elle n'avait pas donné son accord. Après tout, si cela le motivait à faire son travail sans qu'elle n'ait ni à le reprendre ni à le menacer, elle ne voyait pas le mal et au contraire, cela encouragerait peut-être les autres membres de l'équipe à suivre son exemple.

- Quand est-ce que vous devez être chez vos parents ? demanda-t-elle finalement.

- Dans trois jours ! répondit Roy avec un sourire angélique ou machiavélique, elle ne savait pas trop.

Riza eut la nette impression de s'être faite avoir, elle aurait espéré que la réunion de la famille Mustang se déroule bien plus tard, histoire que son Général travaille comme il se devait de le faire depuis longtemps. Elle décida alors de prendre congés de Roy et lui souhaita une bonne soirée.

- Merci Riza ! Bonne soirée à vous également !

Il tourna les talons aussitôt, gardant ce même sourire un peu niais qui ne le quittait plus. Elle soupira devant son air enfantin puis monta les marches menant à son appartement, légèrement rougissante en notant qu'il l'avait appelée par son prénom.

De son côté, Roy sifflait joyeusement un air familier. Certes, ce n'était pas un oui définitif que la jeune femme lui avait donné mais il savait qu'elle ne pourrait pas lui refuser de l'accompagner. « Tenir trois jours, ça ne doit pas être sorcier, tout de même » se dit-il. Dans le fond, il était bien content d'avoir croisé sa sœur durant un soir où il accompagnait Riza chez elle. Dans un coin de son esprit, il aurait certainement proposé à la jeune femme de venir avec lui, inventant une mission de surveillance quelconque ou un subterfuge très certainement bancal dont lui seul avait le secret. Mais là, il avait la meilleure des excuses pour passer du temps avec elle en dehors du travail et surtout, loin des regards de Central. Et puisque la loi de fraternisation ne les concernait plus, il n'avait pas à s'en faire pour les retombées.

Les trois jours suivants, Roy Mustang était méconnaissable aux yeux de son équipe. Il rendait ses dossiers toujours au bon moment et sans traîner, prenant même parfois de l'avance lors de sa pause repas. Le plus étonnant était probablement le fait que l'on avait plus entendu de coups de feu dans le bureau depuis ces trois mêmes jours. Les quatre subordonnés masculins de Roy se renvoyaient la balle pour désigner le malheureux qui oserait évoquer ce soudain changement de comportement avec le principal intéressé. Jean fut choisi contre son gré pour se coller à cette tâche lorsque Roy passait dans le bureau pour déposer une pile de dossiers devant Riza pour relecture.

- Havoc, dit seulement Mustang avec un air mystérieux, il faut savoir que l'on n'a rien sans rien.

Il tourna les talons rapidement, non sans s'attarder un instant sur Riza qui ne releva pas et garda le silence. Ses quatre coéquipiers la regardèrent avec effarement mais elle ne releva pas et leur ordonna de se remettre au travail, préférant ne pas s'éterniser sur le comportement de Roy. Elle savait très bien pourquoi il agissait comme devait le faire quelqu'un de sa stature et elle devait s'avouer qu'il était efficace. Toutefois, elle ne lui ferait pas le plaisir de lui dire, elle savait qu'elle en entendrait parler encore longtemps après cette histoire. Elle attrapa le premier dossier et, comme les précédents, elle n'avait rien à redire ni à corriger, tout était tout simplement parfait. Elle n'avait même plus besoin d'imiter sa signature.

Au bout des trois jours, alors que Roy terminait de remplir un rapport plus laborieux et compliqué que ceux d'avant, Riza donna son accord aux militaires de partir. Havoc, Breda, Falman et Fuery poussèrent un soupir conjoint de bonheur et de soulagement. Avec l'autorisation de la jeune femme, ils étaient enfin en vacances pour deux semaines. En préparant leurs affaires, ils exposèrent leurs projets mais décidèrent surtout que, pour que les vacances commencent pour le mieux, ils devaient aller au bar ce soir. Ils proposèrent à Riza et à Roy de les rejoindre mais ces derniers déclinèrent. Ils ne furent pas surpris concernant la réponse de la première mais celle de Roy les intrigua. Il énonça vaguement qu'il avait des choses à faire mais il leur souhaita tout de même une bonne soirée, les regardant avec un air mystérieux.

- Étant donné que j'ai été plus qu'efficace et que vous ne m'avez pas repris en trois jours, c'est d'accord pour venir avec moi en enfer ? demanda le Général avec un sourire incertain et maladroit.

Riza prit tout son temps pour répondre. Il était vrai que son travail avait été irréprochable comme promis, mais était-ce bien raisonnable pour eux deux ? Elle avait conscience de ce qu'elle éprouvait envers Roy et même si, depuis tout ce temps, elle se maîtrisait plutôt bien, le fait de le voir dans un contexte radicalement différent du travail, n'était-ce pas jouer avec le feu ? Sa voix intérieure lui souffla que, justement, il était le Flame Alchemist alors cela ne devait pas poser problème et qu'ils arriveraient à gérer la situation. Devant sa moue enfantine et ses yeux désespérés, elle acquiesça silencieusement. Roy retint à grande peine sa joie et, tout guilleret, donna son billet de train à Riza. Ils partaient le lendemain matin à 9h17.

- Vous aviez déjà pris le billet ? interrogea la jeune femme. Pourtant, vous n'étiez pas sûr que j'allais venir.

- Oh que si, très chère Lieutenant, dit-il avec un sourire vainqueur. Je n'ai jamais douté de mes capacités ! Et puis, vous êtes une femme de parole.

Elle ne préféra pas répondre et ils s'enfoncèrent dans la douce chaleur de la soirée. Roy l'informa qu'elle pouvait également emmener Hayate et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter pour lui, il aurait assez de place pour se dépenser.

Riza enfila une paire de chaussures ouvertes noires avec un peu de talon et se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle portait une robe ample et légère de couleur beige, qui s'arrêtait au-dessus des genoux. En soit, la tenue restait basique et pratique mais c'était tout de même mieux que l'uniforme militaire qui était loin de mettre en valeur les formes des femmes. Elle eut tout de même un instant de doute, mais voyant que le soleil brillait déjà dans le ciel et que l'heure tournait, elle garda sa tenue. La jeune femme se mordit la lèvre en pensant un instant à la réaction de Roy lorsqu'il la verrait ainsi vêtue. Il n'avait dû la voir en robe que deux ou trois fois, probablement à l'occasion d'une mission sous couverture ou d'un bal militaire. Elle reprit ses esprits et enfila une veste légère. Riza siffla le petit chien qui s'empressa de la rejoindre et ils partirent en direction de la gare avec leurs bagages.

Étonnement, Roy était déjà sur place et l'attendait en lisant un journal. Il était vêtu d'un pantalon noir qui semblait léger assorti d'une chemise kaki en lin et Riza le trouvant incroyablement charmant. Comme mu d'un sixième sens lorsque cela concernait la jeune femme, Roy releva les yeux dès qu'elle rentra dans son champ de vision. Il délaissa le papier qu'il avait entre les mains et l'accueillit avec un large sourire. Il était soulagé de la voir arriver car la veille au soir, il avait été pris de doutes. N'était-ce pas un peu cavalier de sa part de la mettre ainsi devant le fait accompli ?

- Vous êtes ravissante, Riza.

Elle lui adressa un timide sourire en rougissant sous son compliment mais surtout, sous son regard brûlant. Il la dévorait littéralement des yeux et Hayate intervint en faisant la fête à Roy. Ce dernier se pencha pour caresser le canidé puis, à l'annonce du train, ils se dirigèrent vers celui-ci. En bon gentleman, Roy se saisit de la valise de la jeune femme qui fit la moue et protesta en évoquant le fait qu'elle pouvait le faire seule.

- Je vous dois au moins ça, voyons, fit-il avec un clin d'œil charmeur avant de faire volte face, la jeune femme sur ses talons.

Ils trouvèrent un wagon peu fréquenté et s'installèrent l'un en face de l'autre sur des banquettes, Hayate se couchant aux pieds de sa maîtresse. Roy déglutit en voyant Riza croiser gracieusement ses longues jambes et il secoua la tête en voyant le tissu remonter de quelques centimètres. Il sentait qu'il aurait envie de tout sauf d'être raisonnable et si elle continuait à agir inconsciemment comme cela, il craquerait plus vite que prévu. Roy prévint la jeune femme qu'ils en avaient pour environ trois heures de train et elle hocha silencieusement la tête, ayant prévu un livre dans son sac. Lorsque le train se mit en marche, Riza attendit un instant avant de sortir l'ouvrage et le jeune homme arqua un sourcil intrigué, reconnaissant là un roman parlant d'histoires d'amour.

- Je ne savais pas que vous étiez friande de ce genre de livres, fit Roy avec un sourire en coin.

- Et moi, je ne savais pas non plus que vous connaissiez celui-ci.

- Touché, rigola-t-il en se passant une main dans les cheveux.

Au bout de quelques minutes de fausse lecture, Riza finit par soupirer et referma le livre, n'arrivant pas à se concentrer sur celui-ci. Peut-être était-ce dû au fait que Roy ne la lâchait pas du regard, semblant épier le moindre de ses faits et gestes.

- Dites moi, Général, commença-t-elle, vous avez prévenu votre famille que vous veniez accompagné ?

- Mmh non, ce n'est pas nécessaire, Kay a déjà dû avertir tout le village, dit-il négligemment.

Il se doutait que Riza n'était pas trop à l'aise avec cette idée mais connaissant sa sœur, sa famille devait probablement déjà être au courant. Préférant changer de sujet avant qu'elle ne lui fasse une remarque un peu salée, le Général entreprit de lui parler de sa famille. Il sortit une photographie un peu jaunie de la poche intérieure de sa veste et la fit passer à la jeune femme. Riza observa avec attention les huit visages souriants de la photo. Elle n'avait aucun doute quant au fait qu'il s'agissait de la famille de Roy, ils avaient tous en commun les yeux en amande. Les enfants de la famille étaient assis à même le sol et se tenaient par les épaules. Derrière eux se trouvaient leurs parents et un autre couple que Riza identifia comme les grands-parents.

Roy se déplaça pour s'assoir à ses côtés, leurs genoux se touchant, et passa un doigt sur chacun des visages pour que la jeune femme puisse se familiariser avec cet entourage dont elle ne connaissait rien.

- Ici, fit-il en pointant le visage d'un jeune homme brun aux yeux marrons, c'est mon frère Jay. Il a 28 ans et est le directeur de la Central Bank. Ne vous fiez pas trop à ce qu'il risque de raconter durant notre séjour, il a tendance à en faire un peu trop et à tourner les choses à son avantage.

Riza le regarda avec interrogation, l'enjoignant de préciser ses dires. Même si Roy voulait qu'elle se fasse sa propre opinion, il savait qu'elle ne se laisserait pas influencer. Il soupira et lui raconta.

- Depuis qu'on est gamins et vu que nous avons qu'un an d'écart, nous avons été constamment comparés et pour lui, être dans l'armée et exercer mon métier c'est dérisoire et très peu utile. Mes envies sont trop utopistes pour lui et il n'a pas forcément foi en l'avenir, contrairement à ce que j'espère. Malgré cela, il s'entend bien avec Kay et même si je ne m'intéresse pas trop à cette « compétition » qu'il semble vouloir à tout prix gagner, il n'est pas forcément tendre dans ses paroles. Enfin bon, il est marié à Nora et ils ont deux enfants, Marek qui a quatre ans et Aiden qui a un peu plus d'un an.

Riza hocha la tête, notant mentalement de se méfier mais de lui laisser le bénéfice du doute. Roy enchaîna en lui désignant la jeune femme qu'ils avaient vu à Central.

- Comme vous le savez, voici Kay, qui à vingt-six ans. Elle est pédiatre, tout comme son mari Rhys. Ils se sont rencontrés durant leurs études et dès l'obtention de leur diplôme, ils ont créé leur propre cabinet et se sont mariés. Elle aura probablement à cœur de vous raconter leur histoire d'ailleurs, sourit-il. Ils ont des jumeaux de trois ans, Jude et Jana.

Cela faisait beaucoup de prénoms pour la jeune femme et elle se dit qu'elle n'était pas au bout de ses peines. Heureusement, elle avait une bonne mémoire grâce au travail et elle se doutait qu'elle parviendrait à s'en souvenir. Elle vit le visage de Roy se fendre d'un tendre sourire alors qu'il désignait une jeune fille aux yeux verts et aux cheveux aussi noirs que lui, assurément son autre sœur. Ils semblaient très proches.

- Et enfin, Amy. Elle est un peu plus jeune que nous tous, elle n'a que dix-neuf ans mais même si nous avons dix ans d'écart, je suis très proche d'elle. Vous verrez elle est un peu têtue sur les bords mais elle est adorable, malgré ce qu'en pensent mes grands-parents. Disons juste qu'elle sait ce qu'elle veut et que ça ne plaît pas forcément à tous. Je pense que vous devriez bien vous entendre avec elle.

Riza lui sourit et reprit avec lui les trois personnes qu'elle venait de voir. Il acquiesça régulièrement. Roy fut ravi de la voir aussi impliquée. Dans le fond, il aurait aimé que ce soit pour de vrai mais il s'en contenterait. Du moins pour le moment. Il laissa de côté sa pensée et focalisa son attention sur ses parents.

- Ensuite, voici mon père, Zakhar et ma mère Sanya.

Riza remarqua que Roy ressemblait trait pour trait à son père. Ils avaient la même carrure, les mêmes yeux et les mêmes cheveux. A contrario de son père, sa mère avait un doux visage, de longs cheveux blonds striés de blanc et des yeux verts. Roy lui apprit que son père travaillait dans les champs et que sa mère avait quitté son travail lorsqu'elle était enceinte et depuis, elle s'était occupée de ses enfants.

- Elle a repris le travail juste après la naissance d'Amy, et s'occupe principalement des ventes et des comptes de l'exploitation de mon père. Elle est très proche de nous tous. Mon père aussi mais moins qu'elle. Lui voit en Jay tout ce qu'il n'a pas pu être et le soutient coûte que coûte dans tout ce qu'il entreprend. Malgré cela, ils nous tous éduqués de la même manière, même si Amy n'a pas eu l'opportunité d'avoir notre mère à la maison comme nous. C'est peut-être pour cela qu'elle est plus indépendante depuis toujours, fit-il les yeux dans le vague.

Il secoua la tête pour se reprendre et indiqua les deux derniers visages, ceux de ses grands-parents paternels. Il lui présenta ainsi son grand-père, Kirsan, et sa grand-mère Keiko. Il raconta alors qu'ils avaient fui leurs parents respectifs qui refusaient leur amour. Ils avaient atterri par hasard dans un village et avaient décidé de rester là-bas, tirant définitivement un trait sur leur passé et leur famille.

À nouveau, Riza repris cette fois-ci l'ensemble des membres de la famille avec application et Roy rajouta quelques commentaires et anecdotes sur chacun.

- Vous avez une grande famille, tout de même, dit-elle en esquissant un petit sourire.

- Et encore, répondit-il de la même manière, il n'y a pas les conjoints et les enfants ! Mais c'est vrai que ce n'est pas de tout repos, j'espère que vous ne vous attendiez pas trop à vous reposer.

- Il est vrai que ce n'est pas le genre de « vacances » auxquelles j'aspirais mais, rajouta-t-elle en voyant le visage de Roy se fermer un peu, ce n'est pas si mal de bousculer ses plans.

Il s'enfonça un peu plus dans la banquette et marmonna des excuses pour l'avoir embarquée dans ses histoires de famille.

- Je comprendrais si vous voulez prendre un billet pour retourner à Central, j'ai dépassé un peu les limites en vous imposant cela, dit-il en regardant fixement devant.

Il ne voulait pas croiser son regard par peur de voir son envie de le quitter rapidement. Il avait envie de croire qu'à quelque part, elle voulait aussi le découvrir autrement que par le biais de leur travail. La main de la jeune femme se posa délicatement sur sa cuisse et, surpris, Roy releva ses yeux dans les siens. Son regard n'exprimait aucunement tout ce qu'il venait de penser, bien au contraire.

- Je n'ai pas pour habitude de ne pas tenir mes promesses, vous devriez le savoir, tout comme vous êtes au courant que l'on ne m'impose pas grand-chose. Et comme vous l'avez dit, je dois vous suivre jusqu'en enfer, ajouta-t-elle avec un clin d'œil en tapotant de son autre main sa veste, signe que malgré tout, elle restait toujours armée.

Le cœur de Roy se gonfla un peu plus d'amour à l'égard de la jeune femme et il posa doucement sa main sur la sienne en la remerciant.

- Vous accepteriez de tirer sur ma famille pour me protéger ? demanda-t-il avec un sourire malicieux.

Elle le regarda bouche ouverte, déconcertée, et remarqua bien vite qu'il plaisantait. Elle ne répondit pas, se contenant de lui sourire en retour et reporta ses yeux sur leurs deux mains jointes. Celle de Roy semblait bien grande sur la sienne et elle sentait la douce chaleur qui se dégageait de ses doigts. Elle ne retira pas sa main et se rassura en se disant qu'il fallait bien qu'ils fassent illusion alors autant se mettre dans son rôle le plus vite possible.

- Je pense qu'il faudrait laisser tomber les grades et le vouvoiement, suggéra-t-elle alors que son regard se portait sur le paysage qui défilait dehors.

- Bien-sûr, mon amour, répondit-il en la taquinant.

Ses joues la chauffaient et elle ne répondit rien mais Roy remarqua bien le léger sourire qui s'étirait doucement sur ses lèvres.

Le train commença à décélérer, annonçant son arrivée imminente dans la gare. Il s'arrêta définitivement et Hayate s'étira en attendant que sa maîtresse se lève pour récupérer ses affaires. Roy eut un coup de chaud lorsqu'elle leva les bras pour attraper sa valise et que, sans qu'elle ne remarque, sa robe remonta un peu. Il secoua la tête et tenta de réprimer son envie de l'enlacer. Il fit de même et ils descendirent du train. Il lui apprit qu'ils devraient prendre un taxi pour se rendre dans son village qui se situait juste à côté de là où ils se trouvaient. Elle hocha la tête et ils trouvèrent rapidement quelqu'un pour les emmener. Le vieil homme était très sympathique et leur demanda ce qu'ils venaient faire dans le coin. Roy lui expliqua qu'ils venaient dans sa famille à lui et le chauffeur les questionna sur leur couple. Riza se dit que c'était une bonne mise à l'épreuve pour les quelques jours qui les attendaient. Le trajet ne fut pas long et la voiture s'arrêta devant un petit chemin en terre où se dressait une imposante bâtisse un peu plus loin. Le taxi repartit juste après que Roy ait payé la course. Il se saisit de ses affaires et Riza prit les siennes tandis qu'Hayate se dégourdissait les pattes en aboyant gaiement devant le terrain qui s'offrait à lui. Fixant la demeure qu'était celle de ses parents, Roy soupira.

- Vous avez vaincu des homonculus, lui rappela la jeune femme. Ce n'est quand-même pas votre famille qui vous effraie à ce point ?

- Tu, marmonna-t-il, et je crois que je préférerai me rebattre contre Bradley et les autres que d'affronter mes parents et mes grands-parents, répondit-il d'un air extrêmement dramatique qui fit rire la jeune femme. Enfin bon, quand il faut y aller…

Il avança prudemment et Riza, ne le connaissant que trop bien, vit qu'il se tendait à l'approche de la maison. Dans un excès de zèle, elle glissa sa main dans celle de Roy. Il sourit sans pour autant la regarder et serra doucement ses doigts et se dit que, tant qu'elle était à ses côtés, tout irait bien.

Et vialà pour cette entrée en matière ! Alors, vous en avez pensé quoi ? Je continue ou je brûle mon ordi avec la suite dedans ?

J'attends vos retours avec impatience !

La bise et bonnes fêtes de fin d'année !

Cam