Kurama

Disclaimer : Les personnages de Naruto ne m'appartiennent pas.

Résumé : Des pensées sans prétention et paternalistes d'un bijû envers son Jinchuriki.


Son corps lourd et massif baigne passivement dans l'humidité de sa cage. Les grands barreaux de fer, immenses gardiens implacables, n'ont plus leur place en ces lieux, emportant dans l'oubli l'Amat de haine et d'envie de meurtre qui jadis hantait ces lieux. Nul aura sombre et sanglante n'y figure à présent, et l'humidité étouffante de l'endroit avait cédé sa place à l'immensité azur, paisible et réconfortante. Les doux et chaleureux rayons de ce nouveau soleil l'éclairaient constamment, et la bête n'en ressentait que plus de satisfaction au souvenir de ces mêmes rayons écarlates, sombres et désolants, atmosphère d'antan de haine et de souffrance.

Paresseusement, la bête consentit enfin à soulever sa lourde paupière, derrière elle, ses neuf queues se balançant au rythme d'une mélodie lente et entêtante. Ses dents se retroussèrent soudainement, non en un grognement féroce, mais en un sourire aux canines acérées se voulant, contre toutes attentes, affectueux.

Devant lui, un sourire pareil au sien, empreint de ruse et de malice. L'humain qu'il considérait à présent comme son propre rejeton, son troisième jinchuriki, et également le septième Hokage de ce foutu village. L'incarnation même du Kyubi no Kitsune.

Étant enfermé. dans son corps, Kurama savait que le gamin se trouvait en réalité dans son bureau, au sommet du village et que, pris d'un ennui soudain, ce dernier avait eu l'idée subite de le retrouver, lui, le dérangeant ainsi dans ses songes.

Autrefois, le renard haineux qu'il était lui aurait susurré de le laisser sortir, de libérer cette haine que le gamin lui-même avait, que ce soit à son encontre, à lui, la bête tapie au fonds de ses entrailles, au village tout entier et même envers ses parents, tenant plus d'inconnu lâche et fourbe, ayant préféré détruire la vie de leur propre enfant pour protéger des villageois non reconnaissant et ignare. Oui, autrefois, celui qu'on appelait Kyubi aurait agi ainsi. Choisissant la voix en laquelle il croyait le plus, celle emplie de vengeance, de sang, de manipulations et de haines.

Mais il n'était plus ainsi. Le Kyubi avait laissé sa place à Kurama. Le vrai lui, celui dont l'ermite Rikodo avait donné naissance grâce à la puissance de l'arbre divin, celui qui avait foi et espoir en l'humanité et surtout, celui dont le morveux en face de lui pouvait être fier, tirant sa force de ses pouvoirs et sur qui toujours, il pouvait compter.

À présent, l'humain et le renard ne faisaient plus qu'un.

Naruto et Kurama, le Jinchuriki et son Démon.

Deux êtres distincts partageant un même corps indistinct.

Voilà ce qu'ils étaient l'un pour l'autre.

The End.