23 décembre
« Cher Harry,
Si tu as si peu l'occasion de voir ton parrain, pourquoi vouloir rester à Poudlard, alors ? Surtout que j'ai vu que ta meilleure amie est finalement partie, elle aussi...
Je ne vais pas m'en plaindre, car je vais pouvoir me révéler à toi comme prévu. Surtout que ça devient de plus en plus difficile de garder mes sentiments cachés quand ils ne demandent qu'à sortir. Je pensais m'en être un peu libéré par l'intermédiaire de ces lettres, mais le contexte actuel fait que ça ne me suffit plus. Je ne veux plus faire semblant quand je te vois. Je veux que tu saches.
Amoureusement,
TCS »
« Cher CS,
Si j'ai décidé de ne pas aller voir Sirius, c'est qu'en fait… je me suis rendu compte que je suis amoureux de quelqu'un et j'ai envie de passer Noël auprès de cette personne. Elle ne sait pas que j'ai des sentiments pour elle, mais comme tu me l'as si bien fait comprendre au fur et à mesure que s'est écoulé le mois, ce n'est pas grave si les sentiments ne sont pas réciproques tant ce que nous ressentons est fort et nous fait nous sentir entiers. J'espère ne pas te faire de mal en t'écrivant ces mots, même si je suppose que c'est inévitable. Et je peux en effet te confirmer qu'aimer est plus fort que d'être aimé. Pourtant, je ne doute pas un seul instant de la force de tes sentiments.
Amicalement,
Harry »
Harry restait à Poudlard pour cette personne. Il lui avait demandé comment été perçu l'homosexualité dans le monde sorcier et l'avait même interrogé sur ses amours à lui, Draco Malfoy. Pouvait-il y avoir une toute petite chance que la personne en question, ce soit lui ? Il secoua la tête. Il ne fallait pas qu'il s'imagine des choses comme ça, la chute n'en serait que plus brutale. Une ombre apparut sur le parchemin qu'il était en train de lire. Il s'empressa de le ranger en voyant le Gryffondor approcher.
— Qu'y a-t-il, Potter ?
— Je me demandais si ça t'intéressait d'aller t'entraîner. Demain, c'est le réveillon et après-demain, ce sera Noël, donc je me disais…
— … qu'on devait en profiter maintenant, car après ce ne sera plus possible ?
Le brun acquiesça. Draco se leva.
— Allons-y, alors.
-x-
— Tu sais, la dernière fois, quand tu ne m'écoutais pas… commença Harry, à la fin de leur séance.
— Quand tu es parti en me disant de laisser tomber ? grimaça Draco, lui indiquant qu'il savait parfaitement à quoi il faisait référence.
— Ouais. Eh bien, je me demandais, vu comment on se parle maintenant, tout ça…
— Accouche, Potter !
— Si on pouvait considérer qu'on était désormais amis.
Draco beugua. Qu'était-il censé répondre à ça, alors qu'il comptait lui révéler ses véritables sentiments dans deux jours ? Mais s'il refusait, l'autre ne risquait-il pas de mal le prendre ?
— Ça te dérange si je ne réponds pas aujourd'hui ? Après tout, on n'est pas obligés de mettre de mot sur notre entente, n'est-ce pas ? tenta-t-il.
Harry fronça les sourcils.
— Euh, oui. Oui, bien sûr. Tu as raison. Tu me rediras ça après Noël.
— On pourra toujours faire semblant de ne pas s'apprécier, demain soir, pour le réveillon, ajouta Draco avec un sourire.
Le Gryffondor sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Le blond venait bien de lui dire qu'il l'appréciait, n'est-ce pas ? Il acquiesça et regarda l'autre approcher de la porte.
— Au fait, Potter, j'aurai un cadeau pour toi, pour Noël...
— Mais je...
— Je ne te demande rien en échange. Dis-toi que c'est pour te remercier pour ces séances d'entraînement, pour m'avoir fait confiance. Ce que je voulais te dire avant que tu m'interrompe, c'est que je préfère venir te le donner en mains propres, ok ?
— Euh... oui, bien sûr.
— Parfait.
Draco sortit de la pièce sans rien ajouter. Harry sourit à l'idée que le blond avait pensé à lui faire un cadeau de Noël.
