HPhpHPhpHPhpHPhpHPhpHPhp PARTIE 2 HPhpHPhpHPhpHPhpHPhpHPhp

Harry se réveilla avec l'impression qu'un troupeau d'Éruptifs lui était passé dessus. Il avait mal partout et se sentait nauséeux. Il chercha à bouger son bras mais il en fut incapable. Il entendit la voix de Mme Weasley lui demander de ne pas bouger. Il vit alors du mouvement dans son champ de vision trouble puis quelqu'un glissa ses lunettes sur son nez. Harry chuchota un remerciement tandis que ses yeux cherchaient à comprendre où il se trouvait. En tout cas, ce n'était pas l'infirmerie de Poudlard. Il réussit à redresser la tête et vit ses bras entourés de bandages, le reste de son corps était sous un drap. Une migraine affreuse lui foudroya soudain le crâne. Il réussit toutefois à demander ce qu'il s'était passé. Mme Weasley passa une main douce dans ses cheveux.

"Il y a eu un accident : un cognard coréen t'a frappé de plein fouet et tu es tombé. Malefoy a été arrêté, il est soupçonné d'avoir détraqué la balle.

- Quoi ?

- Je ne comprends pas comment Hermione a pu accepter qu'il revienne en Angleterre," souffla la sorcière.

"Je n'y comprends rien… Et Yongbok ?"

Mme Weasley haussa les épaules, elle ne savait pas de qui il parlait. Harry, alité, passa alors l'après-midi sans aucune nouvelle de l'équipe coréenne. Il détestait voir son corps recouvert de bandages, les infirmières venir le gaver de potions. Elles n'arrêtaient pas de répéter qu'il avait frôlé la mort. Cela le mettait encore plus en colère : il voulait savoir ce qu'il s'était réellement passé. Son esprit de plus en plus alerte, il commença à réfléchir. Les histoires racontées par Mme Weasley ne tenaient pas vraiment la route. Pourquoi Malefoy l'aurait blessé maintenant alors qu'ils étaient en contact depuis plusieurs mois ? Pourquoi accuser Malefoy d'avoir ensorcelé le cognard alors que Chan avait prévenu que les deux balles seraient plus agressives ? Pourquoi aucun des joueurs ne s'était manifesté depuis son réveil alors que selon Mme Weasley, il avait été inconscient durant une semaine. Est-ce qu'ils savaient au moins qu'il s'était réveillé ? Pourquoi personne d'autre n'était à son chevet ? Rien n'était logique. Il eut les réponses à ses questionnements à la tombée de la nuit, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit et se referma silencieusement. Intrigué, il observa un petit chien s'avancer dans la pièce puis prendre forme humaine. Seungmin marcha jusqu'à lui, un air soulagé sur le visage.

"Oh Harry-ah, je suis si content de te voir réveillé !" fit-il.

"Qu'est-ce que tu fais ici ?" questionna Harry surpris. "Ils ont chassé Mme Weasley, ce n'est plus l'heure des visites.

- Je sais, mais ils refusent catégoriquement qu'on s'approche de toi !" rouspéta l'infirmier. "Ils disent qu'on peut être complice de Drago-hyung, ce qui est totalement aberrant !

- Quoi ?"

Seungmin soupira avant de lui raconter en détail tout ce qu'il savait : Minho n'avait pas eu le temps de désamorcer le cognard qui l'avait percuté de plein fouet, occupé avec l'autre. Yongbok, entraîné à chuter de son balai, avait eu le temps de ralentir sa chute mais pas celle d'Harry. Yongbok avait eu l'épaule fracturée mais il allait mieux. Harry s'était donc écrasé dans les gradins et avait subi, sous le choc, de nombreux traumatismes. Drago avait utilisé toutes ses compétences et une grande partie de sa magie naturelle pour le maintenir dans un état "stable" jusqu'à l'arrivée des secours. Ça avait épuisé Drago mais il refusait de quitter son patient. Et il s'était quelque peu énervé. Selon le Médicomage urgentiste, sa magie avait sûrement sauvé la vie de Harry. Mais les Aurors ne voulaient rien entendre, accusant Drago d'être encore un Mangemort et de vouloir la mort d'Harry. Ce qui était complètement stupide quand on connaissait un peu Drago. Harry a été amené à l'hôpital, Drago enfermé dans une cellule du Ministère. Minho avait tapé un scandale auprès de leur ambassadeur et Chan s'était quelque peu, légèrement, emporté contre la Ministre anglaise. Ils avaient réussi à éviter à Drago la prison bizarre en plein milieu de la mer, mais personne n'avait encore eu le droit d'aller le voir. Et les Aurors refusaient qu'ils s'approchent d'Harry. Donc il s'était changé en animagus pour se faufiler dans les couloirs de l'hôpital et attendre son réveil.

"Bref, quand les garçons vont savoir que j'ai enfin pu te parler ! Yongbok est accablé par les remords. Il pense que c'est de sa faute. Il est si émotif…

- Attends," fit Harry. "Malefoy est donc toujours en prison ?

- Oui.

- Mais il n'a rien fait.

- C'est ce qu'on s'évertue à leur dire !" s'exclama Seungmin. "Mais tu comprends, ils n'arrêtent pas de parler de l'autre Voleur de morts et de ses copains les cannibales…

- Voldemort et les Mangemorts," rectifia Harry.

"Oui, c'est ce que je dis. Chan a réussi à faire comprendre à ta copine la Ministre que Drago a toujours eu des sentiments pour toi mais on peut pas vraiment le dire à tes abrutis de collègues, tu vois ?

- Quoi ? Malefoy a des sentiments pour moi ?"

Seungmin se figea, comprenant qu'il venait de faire une énorme bouse de dragon. Le coréen baissa alors les yeux, fit une moue désolée puis se râcla la gorge.

"Je croyais que tu avais un peu saisi la chose…

- Mais non !

- Enfin, Harry-Hyung… Drago qui nous a toujours parlé de toi et de tes exploits ? Dis-moi au moins que Hyunjin t'a dit pour le balai.

- Dit quoi ?

- C'est Drago qui a eu l'idée qu'on te commande le Vent Noir. Il n'arrêtait pas de dire que le métier d'Auror était tellement surfait pour toi et que tu étais fait pour voler.

- Par la barbe de Merlin…

- Tu sais, on ne l'a jamais vu autant paniquer… Alors que les garçons ont eu des blessures assez sévères, depuis le temps qu'il est notre Médicomage en chef. Et puis, utiliser sa propre magie pour maintenir quelqu'un en vie… Il faut vraiment tenir à cette personne pour faire un truc pareil. Et ce n'est pas spécialement bien vu par le corps médical.

- Il m'aime ?

- En vrai, ce sont les garçons qui ont expressément demandé que tu sois leur Auror," avoua Seungmin. "Ils voulaient que Drago-hyung ait une nouvelle chance avec toi et fasse la paix avec son passé… Je crois que c'est loupé.

- Retourne auprès des garçons," fit Harry. "Rassure-les : je vais nous sortir de cette toile d'Acromentule.

- Comment vas-tu faire ?

- Je suis Harry Potter, je trouverai bien un moyen," affirma Harry.

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Il fallut attendre deux jours supplémentaires pour que les Médicomages de Ste Mangouste autorisent Harry à sortir de l'hôpital. Durant ces quarante-huit heures, il avait de nombreuses fois formulé la demande de voir ou parler à l'un des joueurs coréens ou à Malefoy qui avait dû lui porter les gestes de premiers secours - il était si facile de feindre l'ignorance. Mais on lui avait à chaque fois refuser ses requêtes, prétextant qu'une enquête était en cours et qu'ils étaient tous suspectés. Cela avait eu franchement le don d'énerver Harry qui avait pris la poudre de cheminette dès que les papiers pour sa sortie furent signés. Il avait alors débarqué au service des Aurors de manière fracassante, surprenant la secrétaire qui le pensait encore en convalescence. Il passa devant elle sans un regard et déboula dans la grande pièce où tous les bureaux étaient alignés. Certains de ses collègues s'inquiétèrent de sa présence mais aucun ne réussit à le détourner de son chemin. Ses pas pressés et bruyants le menèrent jusqu'à l'accès aux cellules. Il passe devant plusieurs cellules avant de trouver la silhouette de Drago recroquevillée dans un coin. Harry passa la main devant la serrure et la magie l'identifia. La porte s'ouvrit dans un grincement. Drago ne releva pas la tête mais Harry entendit une respiration difficile. Lentement, Harry le rejoignit et s'accroupit devant lui.

"Hey, c'est moi," fit-il doucement.

Harry posa une main sur l'épaule du blond. Celui-ci était dans un piteux état : ses vêtements avaient été remplacés par une tenue de prisonnier, ses cheveux et ses mains étaient sales. Drago releva enfin la tête. L'un de ses yeux était fermé à cause d'un hématome violet à l'arcade, sa lèvre était fendue, son teint blafard et des cernes sombres se trouvaient sous ses yeux. Même son regard acier semblait terne. Harry serra les dents en comprenant que ses collègues avaient dû utiliser des moyens d'un autre temps sur Drago. Pourquoi ? Pour lui faire avouer faussement qu'il était responsable de son accident ?

"Ça va aller, je vais te sortir de là.

- Potter ?" questionna le Médicomage, visiblement perdu.

"Allez, viens par là.

- Harry, qu'est-ce que tu fais ?" demanda soudain une voix familière dans le couloir.

Ron venait de débouler, dans son uniforme impeccable d'Auror. Il observait d'un air ahuri son meilleur ami,le corps encore partiellement recouvert de bandage, aider le prisonnier à se relever. Drago chancela et Harry dû le maintenir contre lui pour l'aider à marcher vers la sortie.

"Tu ne peux pas le sortir de sa cellule !" s'exclama Ron.

"Vous le gardez sans réelle preuve de quoi que ce soit. Je le ramène.

- Mais tu ne peux pas !" répéta Ron.

Cette fois-ci, Harry s'arrêta en plein milieu du couloir et lança un regard noir vers son ami d'enfance. Eux non plus ne pouvaient pas garder Drago sans justification, ni le battre et le traiter comme un moins que rien. Harry inspira un grand coup avant de sourire de manière totalement cynique à Ron.

"Je peux. Tu sais pourquoi ? Parce que je suis Harry Potter et que personne n'osera m'arrêter une fois cette porte franchie.

- Mais…

- Je peux et je le veux."

La mâchoire de Ron sembla vouloir se décrocher alors qu'Harry guidait à nouveau Drago loin des cellules. Dans la pièce principale du service des Aurors, les talons de la Ministre de la Magie résonnaient alors qu'ils s'avançaient lentement vers la sortie. Hermione lança un regard choqué vers Malefoy avant de se tourner vers Harry. Ils échangèrent alors un regard sans équivoque. Hermione se décala légèrement sur le côté pour les laisser passer.

"Tu auras ma démission demain."

Elle soupira mais ne répondit pas. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait compris que la vie d'Harry n'était qu'une mascarade : il avait essayé de faire sa vie avec Ginny parce qu'on les décrivait faits l'un pour l'autre mais ce n'était pas le cas, il était devenu Auror parce que c'était ce qu'on attendait de lui mais... Son ami prenait enfin ses propres décisions sans s'inquiéter du qu'en dira-t-on. Elle sourit lorsque son regard se posa sur les deux silhouettes enlacées, sortant vers le réseau de cheminette. Puis, lorsque Harry et Malefoy disparurent, elle se tourna vers le directeur des Aurors.

"Quelqu'un pourrait m'expliquer l'état physique du Médicomage Malefoy ?" questionna-t-elle sans vraiment attendre de réponse. "Sachez que monsieur l'Ambassadeur de Corée était très inquiet de ses conditions de détention. On passe pour qui ? Des sauvages !

- Madame la Ministre, je…" commença-t-il.

"Vous quoi ? Comprenez que je vais devoir compter sur l'armoire à potions laissée chez Harry Potter pour camoufler les nombreuses infractions que vous avez commises avec Malefoy. Je frôle depuis douze jours l'accident diplomatique ! Ce n'est très clairement pas la démission de Harry que j'attends avec impatience."

Ron fit un pas en avant et ouvrit la bouche mais la sorcière lui lança un regard dur.

"Chéri, si tu ne veux pas dormir dans la chambre du petit dernier, tais-toi : n'aggrave pas ton cas."

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Harry aida Drago à s'asseoir sur le canapé de son salon, au Square Grimmaurd. Le blond grimaça avant de fermer les yeux et soupirer. Le brun déglutit en voyant l'état pitoyable dans lequel le médicomage se trouvait. Enfin, il n'était pas vraiment mieux avec son corps transformé en momie… Il avait bien fait de venir ici avant de rejoindre Poudlard, il ne voulait pas être transformé en Kimchi d'humain par les joueurs coréens. Lentement, il déposa sur les genoux de son ancien rival un plaid moelleux que Mme Weasley lui avait autrefois confectionné. Puis, il alla dans la cuisine où il trouva le vieux Kreattur et Dobby en plein nettoyage de l'argenterie Black.

"J'ai besoin d'aide," dit-il, faisant sursauter les deux elfes de maisons.

"Harry Potter est de retour !" s'exclama le plus jeune des elfes.

"Comment peut-on aider le jeune maître ?" questionna Kreattur, en observant les bandages apparents sur Harry.

"Drago Malefoy est dans le salon, il est… Amoché. Et sûrement déshydraté et affamé."

Dobby plissa les yeux en ronchonnant alors que Kreattur disparut dans un pop sonore. Harry retourna alors dans le salon et s'assit à côté de Drago. Le blond ouvrit les yeux et tourna lentement son visage tuméfié vers le brun.

"Je pensais délirer…

- Tu oses sous-entendre que le grand Saint Potter ne viendrait pas à ta rescousse ?

- Ça fait presque deux semaines…"

Kreattur arriva dans le salon, les bras chargés d'un plateau de potions. Il déposa son fardeau sur la table basse et s'inclina poliment devant Drago, affirmant qu'il était heureux de voir un descendant de l'illustre famille Black. Harry vit le Médicomage sourire doucement avant de tenter de se redresser. Mais il grimaça de douleur et Harry se précipita pour attraper les différentes fioles sélectionnées par l'elfe de maison. Quand il se retourna vers Drago, le blond affichait un léger sourire. Il n'avait pas besoin de parler pour faire comprendre à Harry qu'il le mettait au défi d'identifier les potions et surtout de connaître l'ordre de prise. Harry fit la moue avant de lui tendre les fioles.

"La verte pour les contusions, à prendre après la bleue pour la dénutrition," annonça Drago.

"Et la grise ?

- Anti-fatigue, à prendre en dernier."

Harry acquiesça avant de reposer les fioles sur la table basse dans l'ordre indiqué par le blond. Il débouchonna la bleue puis la lui tendit. Drago la but cul-sec. Après quelque secondes, Harry eut l'impression de voir le teint du jeune homme devenir légèrement plus rosé et ses joues moins creuses. Drago observa la fiole vide avec curiosité, se demandant qui avait bien pu confectionner une potion d'une telle qualité. Harry lui donna ensuite la potion verte. Cette fois-ci, le goût sembla plus affreux car Drago eut clairement un haut de cœur. Mais aussitôt son visage redevint normal, son œil au beurre noir s'estompa et sa blessure à la lèvre se ferma. Pour la dernière, après quelques minutes, Drago se pencha lui-même, tout en grimaçant, pour prendre la fiole. Ses doigts se posèrent alors involontairement sur ceux de Harry. Celui-ci retira immédiatement sa main et sentit ses joues chauffer.

"Désolé," souffla Harry.

Drago but la dernière potion avant de se réadosser au canapé. Les cernes sous ses yeux avaient disparu.

"De quoi es-tu désolé ?" questionna-t-il doucement, comme las.

"Il y a de nombreuses choses pour lesquelles je devrais te demander pardon," avoua Harry.

"Il paraît que j'ai failli te tuer.

- Tu n'as rien fait de mal.

- Si tu mets de côté que j'ai empoisonné Weasley, ensorcela Katie Bell, tenté de te tuer dans des toilettes insalubres, fait entrer des Mangemorts dans une école et que je n'ai rien fait pour aider Dumbledore… Oh, et il y a eu aussi tous ces pauvres gens enfermés dans les caves du manoir.

- J'avais compris que tu étais impliqué mais au lieu d'essayer de t'aider, je t'ai enfoncé et blessé physiquement," se défendit Harry. "J'étais là quand Dumbledore s'est fait tuer, je sais que tu étais incapable de faire quoi que ce soit. Tu as été obligé de faire toutes ces choses et tu ne pouvais rien contre eux.

- Saint Potter trouvera toujours des excuses, hein ?

- Saint Potter aurait pu t'aider," affirma Harry. "Je t'ai laissé tomber alors que j'étais aux premières loges pour te voir sombrer. Ta mère et toi… Vous ne méritiez pas ça.

- C'est le passé.

- Et je devrais aussi m'excuser de n'avoir rien compris durant ces quatre derniers mois : pourquoi tu me fuyais, pourquoi les garçons ne cessaient de me dire que tu parlais toujours de moi en bien, pourquoi tu ne voulais pas revenir ici… Seungmin m'a tout raconté pour que mes deux neurones de Gryffondor se connectent.

- Et qu'as-tu compris ?" demanda Drago.

"Tu es amoureux de moi," répondit Harry.

Drago inspira fortement avant de soupirer. Il affirma alors qu'il n'avait pas vraiment besoin de la pitié du brun, qu'il s'était rendu compte de ses véritables sentiments lors de leur sixième année. Il confessa qu'il avait essayé de ne pas y penser ou de fréquenter d'autres garçons, mais que même dans le lit d'un beau brun aux yeux clairs, il ressentait un vide en lui.

"Je pensais qu'être forcé à partir m'aiderait à oublier. Erreur. Je croyais qu'étudier d'arrache-pied la Médicomage t'enlèverait de ma tête, mais la solitude était pire, encore plus quand on m'a fait comprendre que je n'exercerai jamais comme je l'espérais. Mais ne t'en fais pas, je me suis fait à l'idée que ça devait être le retour de bâton du karma pour tout le mal que j'ai fait. Pas besoin de t'apitoyer sur mon sort, je me suis habitué à tout ça finalement.

- Tu as souffert toutes ces années, bien sûr que je me dois d'avoir de l'empathie pour toi."

Harry, scrutant Drago avec intensité, sentit qu'il était temps de révéler la vérité. Il posa lentement sa main sur celle du blond, son pouce caressa doucement le dos de la main. Harry tourna ensuite la main de Drago pour caresser sa paume. Elle était si douce sous ses doigts... Il remarqua alors l'horrible tâche noir sur la peau pâle de Drago. Il fronça les sourcils en voyant que la Marque était devenue floue, boursouflée, comme si le médicomage avait tenté de la détruire mais n'avait fait que la déformer.

"Drago, il y a quelque chose que tu devrais savoir," commença-t-il, hésitant un instant avant de poursuivre. "Je ne veux pas de ta pitié non plus, mais je crois que c'est le moment de partager quelque chose avec toi. J'ai remarqué que tu as changé, Drago. Tu n'es plus le gosse arrogant et méchant que j'ai connu à Poudlard. Tu es devenu quelqu'un de différent, quelqu'un que je trouve vraiment intéressant et séduisant."

Les yeux gris de Drago s'écarquillèrent légèrement, exprimant la surprise mêlée d'une lueur d'espoir.

"Quoi ?" murmura-t-il, incrédule. Harry esquissa un sourire.

"Je suis attiré par les garçons, Drago. Tu as toujours été beau, intelligent… Mais tu étais arrogant et méchant. Ce nouveau Drago, le Drago que je vois maintenant, pourrait vraiment me plaire."

Drago resta silencieux, absorbant lentement les paroles d'Harry. Puis, un sourire timide se dessina sur son visage.

"Harry..." murmura-t-il, à la fois étonné et ému. "Je ne m'attendais pas à ça."

"La coupe du Monde ne se déroulera pas avant cet été, on aura peut-être le temps d'apprendre à mieux se connaître ?

-Tu… Tu me donnes une chance ?" questionna le blond, toujours avec surprise.

"Si tu m'en donnes une aussi."

Drago ne put retenir un petit rire, il sentit comme un poids s'enlever de sa poitrine. C'était comme si les étoiles s'alignaient enfin à sa faveur. Son rire était libérateur, une exclamation de joie face à la possibilité d'une nouvelle connexion, d'un nouvel amour. Harry, captivé par ce rire sincère, sentit son cœur s'accélérer. Il leva doucement la main pour caresser la joue de Drago, glissant ses doigts sur sa peau douce. Leurs regards se croisèrent et dans cet échange, toute la tension accumulée se transforma en quelque chose de doux et d'irrésistible.

Le baiser qui suivit fut comme une symphonie de sentiments longtemps retenus. Les lèvres d'Harry trouvèrent celles de Drago dans un échange tendre. Les bras de Drago s'enroulèrent naturellement autour d'Harry, le tirant un peu plus près. Leurs lèvres se mouvaient en harmonie, explorant un territoire inconnu mais incroyablement familier. Le monde semblait disparaître autour d'eux, ne laissant place qu'à l'éclat du moment partagé. Les émotions, les années de séparation, tout se fondit dans ce baiser romantique, comme une promesse de nouveaux débuts.

Quand ils se séparèrent enfin, leurs yeux se rencontrèrent, étincelants d'une compréhension mutuelle. Le rire de Drago avait laissé place à un sourire épanoui, révélant une part de lui que Harry n'avait jamais connue.

"Je ne m'attendais vraiment pas à ça," murmura Drago, les yeux pétillants.

"Parfois, les meilleures choses sont celles qui arrivent quand on s'y attend le moins," répondit Harry, souriant.

"Je voudrais que le temps s'arrête pour rester sur ce canapé avec toi et rattraper tout ce stupide temps perdu.

- J'ai une mauvaise nouvelle : j'ai promis à Seungmin que je te ramènerai à l'équipe.

- Je ne suis pas présentable," s'inquiéta Drago.

"J'ai des vêtements de Sirius et de Regulus en haut," fit Harry. "Va prendre un bon bain, je vais chercher ce qui devrait t'aller."

Le blond sourit doucement avant d'acquiescer.

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Avant de s'immerger dans le bain, Drago avait eu la brillante idée de se glisser sous la douche. L'eau avait déferlé sur sa peau, emportant avec elle les résidus de crasse qu'il avait accumulés au cours des derniers jours. L'évacuation de la douche, désormais noircie par ces traces de saleté et de mauvais traitement, avait silencieusement absorbé le poids de ses préoccupations. Une fois dans la baignoire, il avait laissé échapper un soupir de soulagement. Les Aurors lui avaient accordé des conditions sanitaires minimales, renvoyant son esprit à une époque révolue, lorsque sa famille avait été arrêtée des années auparavant. Il essayait de savourer cet instant de calme, se prélassant dans l'eau chaude et parfumée, mais la fatigue émotionnelle l'avait rattrapé. L'eau n'avait pas réussi à laver les accusations abjectes dont il avait été victime malgré sa tentative désespérée de sauver Harry d'une mort imminente. Drago avait été naïf de penser un instant que son exil prolongé aurait effacé les péchés de sa famille dans la mémoire collective. Il en était arrivé à une certitude douloureuse : il n'avait plus sa place ici. Harry, qui avait démissionné de son poste d'Auror à cause de cette affaire, avait choisi de sacrifier sa carrière pour lui. Pourtant, même s'ils s'étaient trouvés et s'étaient rapprochés, une ombre d'incertitude planait. Drago se demandait quel avenir pourrait découler de leurs sentiments réciproques. Harry ne pouvait pas tout abandonner du jour au lendemain pour lui, malgré l'évidence de leur connexion. Toute la vie d'Harry était ancrée ici, en Angleterre. Il était le héros de ce maudit pays, ses amis et sa "famille" étaient ici.

Épuisé par ces pensées tourbillonnantes, Drago laissa son corps dériver sous la surface mousseuse. Sa tête s'immergea lentement, créant un écran d'eau entre lui et le monde extérieur. Dans cet isolement aquatique, il tenta de vider son esprit des doutes qui le hantaient. Soudain, deux mains fermes agrippèrent ses épaules et le ramenèrent brusquement à la surface. Drago ouvrit les yeux et son regard se posa instantanément sur le visage inquiet d'Harry. Le blond se redressa dans la baignoire et passa une main dans ses cheveux blonds pour les plaquer en arrière. Il fit une moue désolée en observant les bandages trempés qu'Harry portait encore pour sa convalescence.

"Tu ne répondais pas," souffla le brun.

"Désolé, je tentais de faire le vide dans mon esprit…

- Ça ne va pas ?" questionna Harry.

"Juste des mauvais souvenirs et des incertitudes," soupira Drago. "Tu n'avais pas à démissionner comme ça… Que diront les gens ?

- Je m'en moque de ce qu'ils diront," affirma l'ancien Auror. "Tu as été maltraité, est-ce qu'ils valent mieux que les Mangemorts dans ton manoir : je ne crois pas.

- Harry… Tu ne peux pas tout plaquer comme ça… Tu as tes amis, les Weasley…

- Je crois être un grand garçon qui doit enfin vivre pour lui-même," assura Harry en osant caresser les cheveux humides de Drago. "Ne t'en fais pas pour moi. D'ici le début de la compétition, nous avons encore six mois pour profiter l'un de l'autre avant de nous interroger sur la suite. Et je suis sûr que Yongbok sera ravi de m'aider à trouver un bel appartement à Séoul, il me doit bien cela non ? » plaisanta Harry.

- Tu viendrais en Corée ?" demanda Drago avec étonnement.

"Je ne suis jamais parti d'Angleterre, ça me fera des vacances !

- Vu ton état, ça ne pourra que te faire du bien," soupira Drago avant de sortir de l'eau.

Il ne remarqua pas les joues d'Harry devenir cramoisies à la vue de sa peau dénudée, dégoulinante d'eau et de mousse. Ce n'est qu'une fois enveloppé d'une douce et chaude serviette qu'il vit le malaise du brun. Il ricana doucement derrière le tissu épais alors qu'Harry tentait à son tour de se redresser, camouflant maladroitement un renflement dans son pantalon.

"Par Merlin, tu aurais pu me demander de me tourner," s'indigna faussement Harry.

"Je pensais que tu voulais de moi," affirma innocemment le blond. "Ne suis-je pas à ton goût ?

- Te demander si tu n'as pas du sang de Vélane serait insulter ta si précieuse pureté de sang ?" se moqua Harry. "Tu es juste parfait, magnifique et diablement sexy.

- Tiens ta langue, Saint Potter," fit Drago. "Heureusement que les infirmières t'ont recouvert de bandages ensorcelés pour aider ton corps et ta magie à te remettre plus vite, sinon je t'aurais déjà dévoré depuis longtemps.

- Hum… J'ai hâte de découvrir ce que sait faire la tienne," le provoqua Harry.

L'instant d'après, le brun retint son souffle en voyant la serviette de Drago glisser subitement sur le sol. Le regard d'acier du blond le fixait avec une intensité brûlante, éveillant des flammes dans le cœur d'Harry. Un frisson parcourut l'échine du brun alors que le Médicomage s'avançait lentement vers lui, dévoilant une confiance magnétique. Dans cette salle de bain, le lion et le serpent se faisaient face, une tension électrique flottant entre eux. La peau pâle de Drago, encore un peu humide, semblait irradier une lueur nacrée à la lumière tamisée de la pièce. Ses cheveux blonds, alourdis par l'eau, s'égouttaient de manière sensuelle sur ses épaules, ajoutant une dimension supplémentaire à son charme magnétique. Le roi de la savane savait qu'il ne pouvait rien contre le mamba noir. Harry se retint de jurer, submergé par une onde de désir alors que Drago s'approchait avec une lenteur délibérée. Chaque goutte d'eau qui glissait le long de la peau de Drago était une invitation silencieuse, une caresse invisible qui électrisait l'ambiance de la pièce. Le lion sentit son dos se coller au mur, piégé délicieusement, tandis que Drago se tenait devant lui, à seulement quelques centimètres. L'air vibrait d'une énergie sensuelle, le moindre geste amplifiant le magnétisme qui les liait. Les regards se croisaient, empreints de désir contenu. Drago émanait une aura envoûtante et Harry ne pouvait échapper à la séduction qui s'épanouissait entre eux. Chaque centimètre rapprochant leurs corps semblait chargé de promesses passionnées, créant une atmosphère brûlante et irrésistible. Le murmure de leurs respirations entremêlées résonnait dans la pièce, précurseur d'un échange langoureux qui s'annonçait inévitable.

"Une chose, Harry Potter : je n'ai jamais prévu dans mes fantasmes te concernant me soumettre au gentil Auror que tu es. Non, à la place, j'ai toujours voulu être le vilain garçon pervertissant le bel héros que tu incarnes.

- Je…

- Chut," souffla Drago en posant un doigt sur les lèvres du brun. "Tu n'es pas en état pour ça et nous allons être en retard pour le réveillon de Poudlard."

Son doigt glissa lentement sur le menton, le cou puis le torse de Harry. Son chemin continua jusqu'à son ventre puis son entrejambe. Sans un mot, Drago ouvrit le pantalon du brun et libéra son érection. Harry déglutit.

"En tant que Médicomage, je ne peux pas te laisser dans un tel état de tension.

- Oui, docteur : j'ai besoin d'être soulagé.

-Tu vas être un bon garçon et me laisser te soigner," gronda la voix de Drago, devenue rauque par le désir.

Harry acquiesça vivement alors que les doigts du blond se refermaient autour de sa verge. Le brun ferma les yeux tandis que la main du Médicomage exerçait une légère mais ferme pression. Les mouvements de Drago se firent d'abord assez lents, jusqu'à ce que Harry lui demande, ou plutôt le supplie, d'accélérer. Toujours les yeux clos, le brun n'entendit que le ricanement du blond avant de sentir la cadence accélérer. Pris dans son propre plaisir, Harry fut soudainement surpris par des gémissements provenant de Drago lui-même. D'abord inquiet, il ouvrit les yeux. Son cœur qui battait déjà à tout rompre s'emballa davantage alors qu'il découvrait que le blond se masturbait également. N'y tenant plus, Harry l'attrapa par la nuque et l'attira à lui. Ils s'embrassèrent avec passion jusqu'à manquer d'air. Harry posa son front sur l'épaule de Drago, avant de relever légèrement la tête et mordre doucement sa clavicule.

"Je t'ai dit d'être un bon garçon," souffla la voix du blond à son oreille.

"Je vais avoir besoin… D'éducation…

- J'en fais mon affaire.

- Dis-moi… Dis-moi ce que tu rêves de me faire."

Contre son oreille, les lèvres du blond s'étirèrent avant qu'il ne se mette à murmurer tous les endroits et les choses qu'il voulait lui faire. Le baiser dans les vestiaires de Quidditch, le vif d'or coincé entre ses dents pour étouffer ses cris, le prendre sur le grand tapis de la salle commune des Serpentards, avec les sirènes et le calamar géant comme spectateurs silencieux. Mais il y avait aussi à tester les salles de cours, de potions…

"Bordel," jura Harry alors qu'il jouissait entre les doigts de Drago.

Drago éjacula quelques secondes plus tard. Harry porta alors la main du blond jusqu'à sa bouche et lécha lentement la semence de l'ancien Serpentard. Ce dernier sourit avant de rappeler qu'ils allaient vraiment être en retard pour le banquet du soir. Harry rigola avant de lui signaler que c'était lui qui l'avait coincé contre le mur, défait son pantalon et qui l'avait branlé.

"Langage, Harry.

- Je crois que finalement, mon éducation ne sera pas si facile que ça à rattraper…

- Attends de te retrouver à quatre pattes avec ma queue dans ton petit trou," le menaça le blond en se reculant.

Harry pouffa, ils avaient bien passé l'âge du romantisme niais et il appréciait d'entendre Drago parler ainsi. C'était comme rassurant et excitant à la fois de connaître son désir pour lui.