Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas !

Bonjour bonjour,

Et Joyeux Noël à tous *-*

Qui dit Noël, dit O.S Spécial, et cette année, ce sont les deux médecins les plus sexy du Chicago Med qui sont à l'honneur. J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire alors j'espère que vous aimerez le lire !


Lundi 21 décembre 2015 !

Chicago !

Chicago Med Hospital !

Maggie avait l'air très sérieuse lorsqu'elle tendit devant eux un chapeau de Noël dans lequel ils devaient piocher. Ils étaient en train de discuter d'un cas commun dans la salle de repos des urgences autour d'un café lorsque l'infirmière en chef était entrée.

« Le Père Noël secret ? » répéta Connor.

« Oui, allez ça pourrait être marrant. » dit-elle, sûre d'elle.

Connor et Will échangèrent un regard aussi blasé l'un que l'autre, mais ils piochèrent chacun leur tour dans le chapeau et en tirèrent un morceau de papier plié en quatre.

« Voilà, t'es contente ? » railla Will.

« Génial, vous devrez donner votre cadeau le 25 décembre au plus tard. » dit Maggie.

Et elle ressortit de la salle de repos aussi vite qu'elle y était entrée, le sourire aux lèvres.

Will soupira. Il n'avait rien contre l'idée d'offrir un cadeau à un collègue, mais il avait déjà prévu d'offrir quelque chose de particulier à une personne particulière, et cette personne se trouvait juste en face de lui. Les sentiments qu'il éprouvait pour Connor étaient très fort, mais il n'avait pas l'impression que ça soit réciproque. Certes, ils s'entendaient mieux, par rapport au jour de leur première rencontre, mais les choses avaient changé depuis, notamment un interlude dans l'ascenseur de l'hôpital où Connor avait empêché l'autre médecin de faire une grosse connerie qui aurait pu lui coûter son job. Il déplia le papier et lu le nom inscrit. Son cœur bondit dans un triple salto arrière.

« Déçu ? »

« Hein ? »

« Déçu de la personne à qui tu dois faire un cadeau ? »

« Oh euh, non, pas du tout. »

Maggie passa à nouveau la tête dans la salle de repos, mais pour confier un patient à Will.

« Vas-y ! » lui assura Connor. « Je te préviens si j'ai du nouveau sur Monsieur Roberts. »

« T'as intérêt. »

Mais le ton et le rictus de Will étaient joueur. Une fois seul, Connor déplia une nouvelle fois le papier qu'il avait tiré.

Will

Le prénom du médecin qui habitait ses pensées jours et nuits. Ça tombait bien, car il avait déjà acheté le cadeau qu'il comptait offrir à Will. Il pourrait peut-être s'arranger pour qu'il le lui donne à l'abri des regards. Connor ne voulait pas qu'il y ait des témoins, car il avait l'intention de parler à Will de ce qu'il ressentait. Malgré l'exaspération qu'il avait pu ressentir au début pour l'autre médecin, le temps avait su les rapprocher, et depuis ce moment dans l'ascenseur où il l'avait empêché de foutre sa carrière en l'air, ils étaient devenus bons amis. Coucher avec le Docteur Zanetti avait été sympa, mais elle était partie pour diriger le service de traumatologie à l'hôpital universitaire de John Hopkins, et Connor se sentait bien. Elle ne lui manquait pas. Ils n'avaient pas passé suffisamment de temps ensemble pour qu'il en tombe amoureux. Non, car même pendant leur brève liaison, son esprit était obnubilé par cette attirance étrange qu'il ressentait pour un certain médecin aux cheveux roux.

Will Halstead était vraiment canon, et même si au début il pensait que l'autre homme avait des sentiments pour le Docteur Manning, il avait été rassuré lors d'un moment passé tous les deux au Molly's – un bar tenu par des pompiers – autour d'une bière. Will lui avait confié avoir eu une attirance pour Natalie, mais que ça n'irait jamais plus loin. Elle faisait le deuil de son mari, et était sur le point d'accoucher de son premier enfant. L'enfant de son défunt mari. Le Docteur Manning était revenue de son congé maternité quelques jours plus tôt, et il semblait à Connor qu'elle était prête à passer à autre chose, car elle flirtait beaucoup avec Will. Elle tentait d'être subtil, mais il n'était pas dupe. Il devait parler à Will, et avant même qu'ils n'échangent leurs cadeaux. Une idée lui vint en tête. Un sourire en coin, il se leva et quitta la salle de repos quand il reçut des résultats sur son patient commun avec Will. Il se remit au travail.

Les heures passèrent. Will avait soigné un jeune patient qui s'était cassé le bras, et après lui avoir mis un plâtre et donné des instructions, il avait rejoint Connor qui l'avait bipé, et ils avaient repris le dossier de leur patient commun ensemble. Ils avaient trouvé ce qui clochait chez lui et l'avaient remis entre les mains d'un spécialiste. En l'occurrence, un oncologue.

« Tu fais quoi ce soir ? » demanda Connor.

Ils étaient dans la salle de repos, leur garde était terminée et chacun récupérait ses affaires pour pouvoir rentrer chez eux.

« Rien de particulier. » répondit Will. « Jay et Erin sont sous couverture alors j'aurais l'appart' pour moi tout seul, à m'ennuyer devant la télé. »

« Ça te dit de venir chez moi ? » proposa Connor. « Quitte à mater la télé, autant être à deux, mais la mienne est dans ma chambre. »

« Ouais, pourquoi pas ! » accepta Will. « Mais il faut que je passe à l'appart prendre une douche. »

« T'as du rechange sur toi ? » Le rouquin acquiesça. « T'as qu'à prendre ta douche chez moi. »

L'affaire fut entendue, et les deux hommes récupérèrent leurs affaires. Le Docteur Manning – Natalie – entra à son tour, toute sourire en regardant Will.

« Tu t'en vas déjà ? »

« Ouais, ma garde est finie. » dit Will.

« Oh, j'avais espéré qu'on puisse aller dîner tous les deux, ce soir. » dit Natalie. « Helen est à la maison pour m'aider et elle peut s'occuper d'Owen quelques heures de plus. »

« C'est gentil, mais j'ai déjà des plans pour ce soir. »

Oui, des plans qui tombaient à pic. Se retrouver seul avec Connor, chez Connor ? Il n'allait pas laisser filer une si belle occasion de savoir s'ils pouvaient être plus que de simples collègues et amis. Il savait que Natalie flirtait avec lui, mais c'était trop tard aujourd'hui. Il avait respecté son deuil et était resté son ami, jusqu'à ce que Connor débarque au Med et ne créait le bazar dans sa tête, même s'il était sorti avec Zanetti, ça n'avait accordé aucun répit à Will.

« Oh ! »

Natalie était clairement déçue, mais Will n'avait pas le temps de la consoler. Ça pouvait paraître mesquin, mais il ne jouerait pas avec les sentiments de Natalie. Même si ça cassait avec Connor, ce qu'il avait pu ressentir pour la jeune pédiatre était de l'histoire ancienne et il ne la voyait plus que comme une amie. Il passa son sac à dos sur l'épaule, ferma son casier et quitta la salle de repos, se hâtant de retrouver Connor qui était sorti avant lui. Il le trouva un peu plus loin devant l'hôpital.

« Hey, t'es parti vite ! »

« Je ne voulais pas vous déranger, Natalie et toi. » dit Connor. « Si tu préfères passer ta soirée avec elle… »

« Je suis là, non ? » dit Will.

« Tu préfères ma compagnie à celle d'une femme aussi séduisante que Natalie ? »

« Si tu préfères me voir avec Natalie, ok. »

Connor lui prit la main quand Will esquissa un pas en arrière vers l'hôpital. Ce contact les électrisa.

« Tu comptes nous faire prendre racine alors qu'il se remet à neiger ? » le taquina Will.

L'autre médecin leva les yeux au ciel mais tira Will par la main jusqu'à sa voiture.

C'était la première fois que Will mettait les pieds dans le luxueux appartement de Connor, et il ne put résister à lâcher un sifflement.

« On ne se refuse rien, Rhodes ! »

« Oh la ferme ! » dit Connor, qui souriait. « Tu veux aller prendre ta douche d'abord ? »

« Je t'en prie, tu es chez toi, à toi l'honneur ! »

« Est-ce que c'est une façon de dire que je sens mauvais ? »

« Tu m'enlèves les mots de la bouche. » plaisanta Will.

Proche de lui, Connor le bouscula pour s'amuser, mais Will l'agrippa par la veste qu'il portait encore et il le rapprocha de lui. Oh oh, les choses allaient beaucoup trop vite, et la tension dans l'air était palpable. Le sourire sur le visage de Connor avait disparu, mais il ne faisait rien pour s'éloigner de Will. Au contraire, il se rapprocha davantage et lissa des mains la veste de l'autre médecin. Ils faisaient la même taille, aussi leurs regards se croisèrent à la même hauteur.

« J'ai envie de t'embrasser. » avoua Connor.

« Qu'est-ce que t'attends ? » demanda Will.

« La certitude que tu ne vas pas t'en aller si je le fais. »

Alors Will fit le premier pas et posa sa bouche sur celle de Connor. Le baiser fut léger mais c'en fut bien un.

« Je ne vais pas m'en aller. » assura Will.

Rassuré, Connor prit l'initiative du prochain baiser et cette fois, il fut plus appuyé, plus sensuel. Leurs langues se trouvèrent, dansèrent l'une contre l'autre jusqu'à laisser les deux hommes à bout de souffle. La sonnerie d'un téléphone les sortit du baiser.

« C'est le mien. » souffla Will.

« Ok, réponds le temps que je prenne ma douche. »

« Ok ! »

A contrecœur, Connor s'éloigna et alla dans la salle de bain. Il eut le temps d'entendre Will prononcer le prénom de son frère avant de fermer la porte. Il s'adossa contre celle-ci, poussa un profond soupir avant de sourire. Will partageait ses sentiments, ils allaient pouvoir en discuter, et pourquoi pas, construire quelque chose ensemble. Revigoré d'une énergie nouvelle, Connor prit sa douche, prépara ce qu'il fallait pour Will et alla dans sa chambre s'habiller d'un jogging et d'un débardeur. Il faisait assez chaud chez lui pour ne pas avoir à porter de gros pyjamas.

Will était face à la grande baie vitrée fermée du salon. Il avait enlevé sa veste et ses chaussures.

« Comment va ton frère ? » demanda Connor en le rejoignant.

« Bien, il a bouclé son enquête. » dit Will. « Il n'y a pas eu de blessés en dehors des méchants. »

« Bonne nouvelle ! » dit Connor. « Je t'ai sorti une serviette et une brosse à dents, si tu as besoin. »

« Merci, je me dépêche. »

« Ok, je nous prépare des sandwiches pour le dîner, ça te va ? »

« Ouais, très bien ! »

Le jeune rouquin ne résista pas à son envie de l'embrasser et lui prit la bouche pour un long baiser auquel Connor répondit sans attendre.

« Hum, va vite te doucher qu'on puisse manger vite fait, et je t'emmène dans mon lit après. »

« Je ne vais pas coucher avec toi ce soir, Rhodes. » le prévint Will. « Même si j'en ai terriblement envie. »

« Je sais, je serai sage comme une image. » promit le chirurgien.

Dix minutes plus tard, Will réapparut vêtu presque à l'identique de Connor, sauf que son haut était en manches longues.

« Bière ? » proposa Connor.

« Avec plaisir ! »

Ils s'assirent autour de la table et mangèrent leurs sandwiches sirotant leurs bières sans rien dire quand soudain, Will dit :

« C'est depuis l'ascenseur. »

« Quoi donc ? »

« Que j'ai commencé à avoir des sentiments pour toi. Quand tu m'as empêché de ruiner ma carrière dans l'ascenseur. Depuis ce jour-là, j'ai tout remis en question et, j'ai des sentiments pour toi. »

« Moi aussi. » avoua Connor. « J'aurais dû réagir plus tôt, mais je ne savais pas trop comment aborder ça avec toi. »

« Pourquoi ce soir ? »

« Pourquoi pas ? Et puis, Natalie s'est mise à te faire du rentre-dedans… » Will esquissa un sourire. « Il fallait que je sache si j'avais une chance avec toi, et Maggie a débarqué avec son idée de jeu débile. »

« Pas si débile que ça. » dit Will.

« Comment ça ? »

Will se leva de sa chaise et alla sortir de la poche de sa veste le morceau de papier qu'il avait tiré du chapeau pour le jeu organisé par Maggie. Il le tendit à Connor qui le déplia, pour voir son nom inscrit dessus.

« C'est moi qui aie tiré ton nom. »

A son tour, Connor alla chercher son propre morceau de papier et le donna à Will. Ce dernier sourit.

« Ça tombe bien, j'ai déjà ton cadeau. » dit le chirurgien.

« Ah ouais ? » dit Will en l'attirant contre lui. « Qu'est-ce que c'est ? »

« Ce ne sera pas une surprise si je te le dis. » Connor lui caressa la joue. « Tu fais quoi le 24 décembre ? »

« On est de garde jusqu'à 19 heures, tu te rappelles ? »

« Oui mais, le soir, tu dînes avec ta famille ? »

« Non, seulement le lendemain chez mon père avec Jay et Erin. » dit Will. « Pourquoi ? »

« Pourquoi on ne le passerait pas ensemble, juste toi et moi, ici même, et on s'échangerait nos cadeaux à minuit. »

De préférence tout nu, mais il garda cette pensée pour lui. Faire l'amour avec Will, avec son tempérament de feu, serait sans doute très satisfaisant.

« J'adorerais ! »

Plus tard, quand ils eurent fini de manger, Will aida Connor à nettoyer puis les deux hommes allèrent dans la chambre de Connor.

« Je te kidnappe pour la nuit. » le prévint ce dernier.

« Comme si j'allais crier à l'aide ! » railla Will.

Ils abandonnèrent toute envie de regarder la télé. Ils étaient trop épuisés par leur journée. Ils réglèrent chacun le réveil sur leur téléphone respectif, avant de s'allonger et de se tourner face à l'autre.

« Ton lit est beaucoup plus confortable que le canapé de Jay. » dit Will.

« Il n'a pas de chambre d'ami dans son appartement ? »

« Si, mais il y a tous les cartons d'Erin quand elle a emménagé, elle n'a pas encore eu le temps de tout déballer. Et mon squattage est censé être temporaire le temps que je trouve un appart. »

« J'ai une chambre d'ami entièrement vide. » dit Connor. « Tu pourrais y mettre tes affaires, et dormir dans mon lit avec moi. »

« Tu vas vite en besogne, Rhodes. » dit Will. « Et si ça foire entre nous ? Tu oublies qu'on se prend souvent la tête au boulot. »

« Ouais mais, ça ne veut pas dire que toi et moi on ne peut pas s'entendre en habitant ensemble. Et on se dispute moins ces derniers temps. »

Ce qui était vrai depuis qu'ils avaient crevé l'abcès entre eux quelques semaines plus tôt.

« Je vais y réfléchir. » dit Will.

« Ok ! »

Le lendemain matin !

Le réveil sonna à 6h30 sur les deux téléphones, faisant grommeler les deux hommes qui dormaient profondément l'un à côté de l'autre. Une fois les bruits stridents éteint, Will se laissa retomber sur le lit.

« Heureusement qu'on n'a pas couché ensemble cette nuit. » dit-il.

« Je vois ce que tu veux dire. » marmonna Connor. « Café ? Je vais en faire pendant que tu utilises la salle de bain. »

« Ça marche. »

Ils avaient l'air aussi grognon l'un que l'autre au réveil, surtout après si peu d'heures de sommeil. Ce n'est qu'une fois rafraichit, habillés et une tasse de café plus tard qu'ils s'autorisèrent un long baiser contre le comptoir de la cuisine.

« Hum, bonjour Docteur Rhodes ! »

« Bonjour, Docteur Halstead ! » Connor crocheta ses mains derrière sa nuque. « C'était bon de dormir près toi. »

« Je n'ai pas dormi aussi bien depuis longtemps. » avoua Will. « Comment on la joue, au travail ? »

« Je ne suis pas contre l'idée de garder ça pour nous quelques jours. Du moins, jusqu'à après les fêtes. »

« Et si Maggie nous demande si on a reçu notre cadeau de notre Père Noël Secret ? »

« Elle a dit qu'on avait jusqu'au 25 décembre au plus tard, attendons jusqu'au lendemain, et on avisera. » Connor l'embrassa. « On se contentera de dire à Goodwin qu'on a entamer une relation toi et moi, et que ça n'entachera pas notre travail. »

« D'accord, mais promets-moi que si on doit bosser sur un cas tous les deux, tu respecteras mon point de vue autant que je respecterais le tien. »

« Je te le promets. »

Ils scellèrent cette promesse d'un long baiser.

« J'ai vraiment trop envie de toi. » souffla Connor.

« On doit se faire tester, tu le sais. Même si je n'ai eu personne depuis un moment, t'es sorti avec Zanetti. » lui rappela Will.

« Je sais, et je me protégeais tout le temps avec elle, mais je suis d'accord avec toi. »

« Faudra qu'on soit discret sur nos analyses. » dit Will.

« Joey saura garder le secret. Je te ferai ta prise de sang et tu feras la mienne. »

Ils arrivèrent à l'hôpital ensemble, mais sans rien laisser paraître du changement de dynamique entre eux. Ils étaient deux médecins travaillant au même endroit arrivant au même moment. Sur le trajet, ils avaient mis leur plan d'action en place, et Will se chargerait de parler à Sharon Goodwin, la directrice de l'hôpital pendant que Connor irait demander à Joey en toute discrétion de faire leurs analyses de sang. En blouse et prêts pour leur garde de douze heures qui les attendaient, Will reçut un texto qui disait simplement :

J'ai ce que tu m'as demandé.

« Je pourrais t'emprunter ta voiture, tout à l'heure ? Je dois me rendre en ville une petite heure. »

« Oui, bien sûr ! » Connor sortit les clés de sa voiture et les glissa dans la veste de Will, suspendu à son casier. « Tout va bien ? »

Will tapa une réponse et rangea le téléphone dans la poche de sa blouse.

« Oui, nickel ! » Il profita du fait qu'ils étaient seuls pour lui dire : « C'est pour ton cadeau. »

« Oh, je suis curieux de savoir ce que tu as prévu. »

« N'essaie pas de me tirer les vers du nez ! » le prévint Will.

« J'adore les surprises ! »

Oh tu vas adorer celle-ci, se dit Will. Du moins, c'était ce qu'il espérait.

La matinée passa sans trauma grave, et Will pu aller frapper à la porte de Sharon Goodwin, qui l'invita à entrer.

« Docteur Halstead, que puis-je faire pour vous ? »

Il ferma la porte et s'avança jusqu'au bureau.

« Je voudrais vous parler de quelque chose, et j'aimerais que ça reste entre vous et moi. »

« Ce n'est pas illégal, j'espère ? » demanda-t-elle.

« Non, rassurez-vous ! » dit Will en retenant un rire. « Euh, le Docteur Rhodes et moi, on vient d'entamer une relation amoureuse. Personne n'est au courant, et je suis venu vous dire qu'on continuera d'être professionnel dans l'enceinte de l'hôpital. »

« Je vois ! » Sharon se leva et fit le tour du bureau, avant de s'assoir sur un des fauteuils. Will l'imita. « Pourquoi venir me le dire ? Les relations entre collègues sont monnaies courantes dans un hôpital, et le Docteur Rhodes n'est pas venu m'informer de sa liaison avec le Docteur Zanetti. »

« Je sais, mais on y tient tous les deux pour être réglo avec vous. » dit Will. « Avec Connor, on n'a pas démarré du bon pied et, même si ça va mieux aujourd'hui, vu nos caractères il y a des risques de désaccords entre nous sur le plan du travail. »

« Je comprends, Docteur Halstead, et je vous remercie de votre honnêteté. »

Quelques secondes de silence s'installèrent avant qu'elle ne demande :

« Je peux me permettre une question ? » Il acquiesça. « Pourquoi souhaitez-vous tenir votre histoire secrète ? »

« Parce que depuis que le Docteur Manning est revenu de son congé maternité, prête à tourner la page, tout le monde s'attend à ce qu'on se mette en couple, et elle flirte avec moi sans que je ne donne suite. Bref, je ne vais pas tergiverser davantage et vous ennuyer avec mes histoires, mais avec Connor on préfère garder ça pour nous quelques jours. On est sûr de nous mais, c'est encore nouveau. »

« Je comprends, mais si je peux vous donner un conseil, ne laissez pas le Docteur Manning espérer. Soyez honnête avec elle. »

« Je le serai ! » acquiesça Will. « Merci, Madame Goodwin ! »

« Je vous en prie, Docteur Halstead. Bien, maintenant que la question est réglée, retournez travailler ! »

C'est plus serein qu'il regagna les urgences. Il traita un jeune garçon de dix ans se plaignant de douleurs au ventre. Le diagnostic ne mit pas longtemps à tomber, surtout avec ces symptômes, et il bipa Connor qui emmena le petit garçon au bloc pour l'opérer de l'appendicite.

« L'opération s'est bien passée. » dit le chirurgien aux parents du garçon. « Il est en salle de réveil pour l'instant, mais on viendra vous chercher lorsqu'il sera emmené dans une chambre. »

Les parents le remercièrent, reconnaissant d'avoir aidé leur petit garçon, et Connor les laissa pour aller dans la salle de repos faire une pause. Mais Will le devança et juste par un regard, il comprit qu'il devait le suivre. Dans l'ascenseur qui les mena au troisième étage, puis dans une salle de repos vide après avoir fait un détour par une pièce de stockage.

« Comment Goodwin a réagi ? » demanda Connor, qui attacha le garrot autour du bras de Will.

« Très bien, et elle gardera notre petit secret pour elle. Elle m'a aussi conseillé de dire à Natalie que je ne suis pas intéressé. »

« En voilà un sage conseil ! »

Une fois les prises de sang faites, et les échantillons dans deux sachets de prélèvement à leurs noms, ils prirent deux minutes pour s'embrasser, Connor coincé entre la porte et le corps de Will qu'il avait hâte de parcourir.

« Et si on attendait le soir du 24 pour faire l'amour ? » proposa Will.

« Tu veux ma mort ? » demanda Connor.

« Tu n'auras que deux jours à tenir. »

« William, je ne tiendrais pas deux jours sans pouvoir te toucher. »

« Il y a pleins de façon de se faire du bien, je te montrerais après notre garde. »

« Tu viens de me foutre une trique pas possible. » grommela Connor.

« Je vais te laisser te remettre. »

Will était clairement amusé et sortit de la salle de repos en souriant. Une infirmière, un interne ou un médecin pouvait l'avoir vu entrer de cette salle de repos avec Connor et le voir en sortir sans lui, il s'en moquait totalement. Les rumeurs pouvaient vite circuler dans un hôpital, mais il y avait pleins de raisons qui pouvaient pousser deux médecins à se retrouver dans une salle de repos.

Récupérant sa veste dans les vestiaires des urgences, Will mit son portable et son portefeuille dans la poche intérieure et, assuré que les clés de Connor s'y trouvait bien, il alla voir Maggie.

« Je dois m'absenter, mais promis je rattraperais le temps que j'ai passé dehors. »

« Je ne te louperais pas, Halstead. » lui dit-elle.

« Je n'en doute pas ! »

Dolan Rhodes Department Store !

Il ne se sentait clairement pas à sa place dans un magasin aussi luxueux, mais il était là pour une raison bien précise, et il trouva la personne qu'il était venu voir très rapidement, qui l'avait repéré aussi.

Claire Rhodes était la petite sœur de Connor, et future propriétaire des lieux si malheur venait à arriver à Rhodes père. La jeune femme lui sourit.

« Merci d'être venu alors que tu es de garde. »

« Merci d'avoir accepté de m'aider. »

« Suis-moi ! »

Elle passa derrière une caisse et sortit une boîte cadeau rectangulaire. Will la regarda avec circonspection.

« Je t'ai épargné la galère de trouver un cadre, et comme je me doute que tu n'accepterais pas que je te l'offre, accepte au moins une remise. »

Intrigué, Will souleva le couvercle de la boîte. Deux semaines plus tôt, il avait pris contact avec Claire pour lui parler d'un cadeau qu'il aimerait faire à Connor. Un cadeau personnel, et Claire avait participé avec grand plaisir, elle qui aimait tant son frère et voulait le voir heureux tout simplement. Elle avait aussi très vite compris que le médecin et collègue de Connor ne ressentait pas que de l'amitié pour son grand frère. Dans la boîte se trouvait donc un cadre photo avec une photo de Connor enfant, aux côtés d'une femme magnifique aux longs cheveux noirs.

« Merci, Claire ! » Will referma la boîte. « Tu es sûre que ça ne te dérange pas que j'offre la photo à ton frère ? »

« Certaine. » le rassura-t-elle. « Et celle-ci lui revient. »

« Merci. Combien je te dois ? »

« Sept dollar cinquante. »

Will lui donna un billet de dix et récupéra sa monnaie.

« Je peux te poser une question indiscrète ? » demanda-t-elle.

« Essaie toujours ! »

« Mon frère est plus qu'un ami pour toi, n'est-ce pas ? » Elle le vit regarder autour de lui comme si on pouvait l'espionner. « Mon père ne risque pas de t'entendre, il est cloîtré dans son bureau depuis ce matin. Alors, mon frère et toi ? »

« Si on te pose la question, tu diras que t'en sais rien. » répondit simplement Will.

Mais il récupéra la boite avec un sourire que Claire déchiffra sans problème.

« Passe de bonnes fêtes, Will ! »

« Toi aussi ! »

De retour à l'hôpital, il rangea la boîte contenant le cadeau de Connor dans son sac à dos, et il referma son casier juste à temps car Connor entra dans le vestiaire.

« Tout s'est passé comme tu le voulais ? »

« Parfaitement. » dit Will, en lui rendant les clés de sa Porsche. « Merci. »

« Je t'en prie. » Connor rangea ses clés dans son casier. « Alors, j'ai le droit à un indice ? »

« Même pas en rêve, Rhodes ! »

« Tant pis ! On se voit ce soir ? Si je ne finis pas trop tard. »

« Ouais, on n'a qu'à se retrouver ici à la fin de ma garde et aviser. »

Connor fut bipé, et les deux médecins se donnèrent rendez-vous à la cafétéria pour déjeuner. Connor était encore au bloc au moment du déjeuner, mais Will y alla tout de même car dans ce métier, on pouvait être bipé à n'importe quel moment. Il savait que l'autre médecin ne lui en voudrait pas d'avoir commencé sans lui, il aurait fait la même chose.

« Je peux m'assoir ? »

Will leva les yeux de son portable. Il échangeait des messages avec Jay, qui s'ennuyait à mourir au bureau à faire de la paperasse. Natalie était devant sa table avec un plateau entre les mains. Ce n'était pas le meilleur endroit pour avoir le genre de discussion qu'il allait entamer, mais avait-il le choix ?

« Je t'en prie ! »

Il reçut un message de Jay. A plus. Je suis appelé sur un homicide. Will envoya un émoji et lui dit d'être prudent avant de ranger son téléphone dans la poche de sa blouse. Il regarda Natalie quelques instants. C'est vrai qu'elle était belle, et elle resplendissait de bonheur depuis plusieurs semaines. La naissance de son fils l'avait aidé à faire le deuil de son mari et aujourd'hui, il était clair qu'elle était prête à tourner la page et à tomber de nouveau amoureuse. S'il n'avait pas rencontré Connor, ni développé de sentiments pour le chirurgien, Will aurait été le plus heureux des hommes car avant son arrivée, il avait des sentiments pour Natalie, mais qui s'étaient estompés plus vite qu'il ne l'aurait cru possible. Goodwin avait raison, il se devait d'être clair avec Natalie.

« Rien de grave, j'espère ? » dit Natalie.

« Hum ? »

« Les messages que tu échangeais. »

« Oh, non c'était juste Jay, il s'ennuyait avec la paperasse mais il vient d'être appelé sur une scène de crime. Je n'en sais pas plus. »

Will piocha quelques frites pour retarder un peu l'inévitable mais il ne pouvait pas faire durer les choses. Tout le monde ou presque aux urgences – et surtout April et Maggie – s'attendait à les voir ensemble.

« Tu fais quoi le 24 décembre ? » demanda-t-elle. « Dîner en famille ? »

« Oh euh, non, seulement le lendemain. »

« Si tu n'as rien de prévu, tu peux venir à la maison. »

« Natalie, s'il te plaît, je sais ce que tu essayes de faire mais, il faut que tu arrêtes. » lui dit-il posément. « Tu flirtes avec moi, je le vois bien. »

« Où est le problème ? Je suis prête à passer à autre chose. »

« Je sais, mais je ne suis pas la personne qu'il te faut, et ça n'a rien à voir avec ton fils, avant que tu ne tires les mauvaises conclusions. »

« Je ne te plais pas ? » demanda-t-elle, la tristesse se lisait dans ses yeux.

« J'ai quelqu'un dans ma vie. » Le visage de la pédiatre se renferma. « C'est tout récent, mais je l'aime, et si je t'en parle c'est pour que tu puisses avancer avec quelqu'un d'autre. »

« Je vois. Merci d'avoir été honnête, mais j'aurais aimé savoir plus tôt que je n'avais aucune chance avec toi. A plus tard ! »

Elle se leva de table et récupéra son plateau pour aller s'assoir ailleurs. Au même moment, Connor surgit et s'assit là où Natalie était assise plus tôt.

« Pourquoi Natalie a l'air en colère ? » demanda-t-il.

« A ton avis ? »

« Oh, tu lui as dit que tu n'étais plus intéressé. » comprit Connor. « Tu veux en parler ? »

Will secoua la tête. Ils déjeunèrent et reprirent le travail. Le reste de la journée c'était passé dans une tension palpable, et Will avait essayé de ne pas se laisser distraire, mais il n'avait pas manqué les regards étranges de Maggie et April, voire agressifs. Il avait hâte de quitter l'hôpital, mais Connor était encore au bloc et Will n'avait pas envie de sortir dans le froid glacial et d'appeler un taxi, aussi attendit-il qu'il ait fini d'opérer son patient et scrolla sur son téléphone, assis sur le canapé de la salle de repos, envoyant une requête spéciale à Jay quand tout à coup :

« Tu ne rentres pas chez toi ? »

Levant la tête de son téléphone, Will aperçut Ethan. Le médecin urgentiste spécialisé en maladies infectieuses était de garde pendant encore plusieurs heures.

« Non euh, j'attends Connor. » avoua Will.

« Je vois. »

« Quoi ? »

« Rien, tu fais ce que tu veux. » dit Ethan. « Tu m'as l'air sur les nerfs. Tu veux en parler ? »

« Je ne sais pas. Tu ne m'as lancé pas de regard incendiaire depuis que tu as pris ton service, ça ne veut pas dire que tu ne m'en veux pas d'avoir repoussé Natalie. »

« Oh là, pourquoi je t'en voudrais pour ça ? » demanda Ethan.

« Tu promets de garder pour toi ce que je vais te raconter ? »

Le Docteur Choi acquiesça, et tira une chaise pour s'assoir face à Will, qui lui relata tout ce qui se passait depuis le retour de Natalie, et aborda sa récente liaison avec Connor.

« Ça explique pourquoi vous vous entendez mieux ces derniers temps. » dit Ethan.

« Ouais, il m'a sauvé la mise il y a quelques semaines. » Will se racla la gorge. « Bref, tout le monde pense que je devrais me mettre avec Natalie à cause de ce que j'ai pu ressentir pour elle il y a quelques mois, mais je ne peux pas forcer des sentiments que je ne ressens plus, non ? »

« Non, et tu as eu raison de suivre le conseil de Goodwin et de dire à Natalie d'arrêter de flirter avec toi. » concéda l'autre médecin. « Et pour Maggie et April, ignore-les, elles vont finir par laisser tomber. »

« Tu essayes de convaincre qui ? » s'amusa Will. « Bref, la journée a été tendu. »

« Je peux te donner un conseil ? » Le rouquin hocha la tête. « Ignore-les, défends-toi si elles vont trop loin, et fais ce que tu veux, et avec qui tu veux.

« Merci Ethan ! »

Le biper de l'urgentiste interrompit cette session de confidence improvisée.

« Tu me promets de garder ce qu'on s'est dit pour toi ? » demanda Will.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » répondit Ethan, qui sortit de la salle de repos.

Will esquissa un sourire. Ethan était un bon ami, et il savait qu'il pouvait compter sur lui. Quelques minutes plus tard, Connor entra dans la pièce, épuisé.

« Ton patient ? » demanda Will.

« Il va bien, mais je suis fatigué. » répondit le chirurgien.

Ils récupérèrent leurs affaires et quittèrent l'hôpital ensemble. Sur le parking, Will aperçut sa belle-sœur qui était appuyé contre son SUV métallisé. Elle lui tendit un sac quand il alla à sa rencontre.

« Jay a dû rejoindre Adam et Atwater pour intercepter un suspect, alors je fais le coursier. »

« Merci ! » Will prit son sac. « J'espère que mon crétin de frère est prudent. »

« Ne t'en fais pas, l'enquête sera bientôt bouclée, et toi tu devrais rentrer chez ton petit copain pour dormir quelques heures. »

« Comment… »

« Je suis flic, tu te souviens ? » dit simplement Erin. « Allez, va. Il a l'air encore plus crevé que toi. On se voit chez ton père dans trois jours. »

Il la remercia et rejoignit Connor près de sa voiture, qui lui tendit les clés.

« Tu conduis. » dit-il.

Will les ramena donc à l'appartement super luxueux de Connor. Ils se douchèrent ensemble et après avoir dîné d'une pizza qui arriva très vite malgré le temps enneigé, ils mirent au lit, allongés face à l'autre.

« Joey m'enverra un message quand il aura nos résultats. » dit Connor, qui luttait pour garder les yeux ouverts.

« Ok ! » Après quelques minutes de silence, Will dit : « Ethan sait ! »

Ce qui eut l'effet d'un choc électrique sur Connor, qui ouvrit des yeux tout ronds, attendant des explications. Alors Will lui relata sa discussion avec Natalie à la cafétéria, puis la tension qui a régné entre lui, April et Maggie, et qui l'avait amené à se confier à Ethan qui avait juré de garder le secret.

« Non mais elles se prennent pour qui ? Les marieuses personnelles de Manning ? » éclata Connor en se redressant sur le matelas. « Pourquoi je n'ai rien remarqué ? »

« Tu étais avec Downey tout l'après-midi. » lui rappela Will. « Hey… » Il lui enserra le poignet délicatement et caressa son pouls du pouce. « Ethan a raison, je vais les ignorer et si jamais elles me gonflent un peu trop, je laisserais mon tempérament de feu ressurgir. »

« Ok ! » Connor souffla et se rallongea. « Je ne veux pas qu'elles s'en prennent à toi parce que tu as été honnête avec Natalie. »

« Je n'hésiterais pas à faire mon sale gosse et à les balancer à Goodwin s'il le faut. »

« T'irais jusque-là ? » Will hocha la tête. « Ce serait mesquin, mais elles l'auront bien cherchées. »

« Elles l'auront cherchées. » acquiesça l'autre homme, qui lui caressa le visage. « Tu es épuisé, il est temps de dormir. »

Ils échangèrent un long baiser tendre qui se mua en un baiser plus passionné qui conduit Connor à se hisser sur Will.

« On doit vraiment attendre deux jours ? » demanda Connor, essoufflé.

Avant même que Will ne puisse répondre, le téléphone de Connor émit un bip annonçant l'arrivée d'un message. Il le consulta, et sourit de toutes ses dents avant de tourner l'écran vers Will pour qu'il puisse le consulter à son tour. Le message comportait quatre mots seulement.

Négatifs tous les deux.

« C'est une bonne nouvelle, ça. » dit Will. « Mais Joey sait qu'il doit garder le secret ? Du moins, s'il a capté pourquoi tu lui as demandé une faveur. »

« Il a compris, et il se taira. » assura Connor.

« Tu lui as promis quoi en échange ? »

« Ce qu'il voudra, il va y réfléchir. » Le chirurgien se rallongea sur Will. « Alors, on fait quoi maintenant ? »

« Rien du tout. Tu as passé plusieurs heures au bloc et on a tous les deux besoin de dormir. » Will inversa leur place. « Mais on pourra s'amuser demain matin, puisque notre garde de vingt-quatre heures ne commence qu'à dix-sept heures. »

« C'est un très bon argument. » concéda Connor. « On peut quand même s'embrasser ? »

Sans répondre verbalement, Will captura ses lèvres jusqu'à ce qu'ils soient tous les deux à bout de souffle.

Matin de 23 décembre 2015 !

Will fut tiré du sommeil par des caresses. Des baisers papillons dans son cou, une main qui s'était faufilé sous son t-shirt.

« Hum, il est quelle heure ? » demanda-t-il en gardant les yeux fermés.

« Huit heures. » répondit une voix rauque qui lui donnait des frissons d'extases. « Je suis réveillé depuis vingt minutes, le café est presque prêt. »

« Je pensais que tu voudrais dormir plus longtemps. »

Will ouvrit les yeux. Il adorait tomber sur le regard de Connor lorsqu'il se réveillait, c'était une vue qu'il ne voulait troquer pour rien au monde. Je l'aime… avait-il dit à Natalie la veille, et il le pensait sincèrement, mais comment le dire à Connor s'il n'en était pas encore à ce stade ?

« On pourra faire une petite sieste avant d'aller bosser. » dit le beau brun. « On pourrait aller manger, parce que je meurs de faim, ensuite on pourrait se remettre au lit quelques heures. Même si ce n'est juste que pour faire des bisous et rien de plus. »

« T'es en manque à ce point-là, Rhodes ? » s'étonna Will, amusé. « Zanetti était si nul que ça au pieux ? »

« Non, elle était très bien mais, c'est de toi dont j'ai envie. » Connor prit sa joue en coupe. « C'est de ton corps, de ta peau, de tout ton être dont j'ai besoin. »

« Hum, continue de me charmer, ça me plaît bien ! » susurra Will.

« Ah ouais ? Et si je faisais… ça ? »

L'autre médecin sursauta en riant lorsque Connor l'empoigna sous la couverture et à travers son jogging. Il était dur comme de la pierre depuis plusieurs minutes.

« Je crois que t'as très envie qu'on fasse un tas de cochonneries. » dit Connor.

« D'accord, t'as gagné » ! céda Will. « Mais je couche pas avec toi avant demain, je veux que ça soit spécial. »

« Je sais, mais hier tu m'as promis de me montrer pleins de moyens de se faire du bien. »

Will coupa court à la conversation en poussant Connor pour pouvoir s'extirper du lit.

« Hey ! » se plaignit l'autre homme.

« Tu appuyais sur ma vessie. »

Il regarda Will disparaitre dans la salle de bain avec une nonchalance qui le fit sourire. Le bip de la cafetière se fit entendre, et Connor se leva à son tour. Il reposait la cafetière après avoir rempli deux tasses quand Will le rejoignit et le surpris en le coinçant contre le comptoir pour lui prendre la bouche d'un long baiser.

« Hum, pas que je m'en plaigne mais, c'était en quel honneur ? »

« Sache que je suis partant pour le sexe de bon matin, et si j'avais pas autant faim et eu autant envie d'aller à la salle de bain, on aurait pu négocier un petit quelque chose au lit. » dit Will.

Il vit les paupières de Connor se dilater, signe qu'il était très excité. Hum !

« T'as déjà couché avec un homme ? » demanda Will.

« Il y a longtemps, à la fac. » Connor se lécha les lèvres, incapable de quitter celles de l'autre homme. « Embrasse-moi ! »

« J'ai une meilleure idée ! »

Et sans que Connor ait pu réagir, Will s'agenouilla et baissa le pantalon en coton de Connor, se retrouvant pile à la hauteur de son sexe sur lequel il posa sa bouche sans attendre.

« Oh merde ! » s'étrangla Connor.

Il s'agrippa au bord du comptoir derrière lui pendant que Will le rendait fou avec sa langue, et surtout avec sa bouche. Il n'avait pas reçu énormément de gâterie de ce genre avec ses précédentes conquêtes – surtout avec les femmes – mais Will battait haut la main chaque personne avec qui il avait été et qui lui avait fait cette chose délicieuse. Il le prenait dans sa bouche et jouait de sa langue avec habilité, et une passion non feinte qui donnait à Connor envie de lui bloquer la tête et de…

« Putain ! » siffla-t-il entre ses dents.

Will venait de délaisser son sexe quelques instants pour aspirer les testicules de Connor, qui le rapprochait de plus en plus de l'orgasme. Il n'allait pas tenir plus longtemps. Will dû le sentir car il le reprit dans sa bouche avec une telle vigueur qu'il n'en fallut pas plus au chirurgien pour jouir au fond de sa gorge.

Une bonne chose de faite… pensa Will en se relevant, remontant le pantalon de Connor sur ses hanches au passage. Il attrapa une tasse pleine de café, qui avait légèrement tiédit et en but une gorgée.

« T'es vraiment en train de boire un café alors que tu viens de me sucer à m'en faire perdre la tête ? » s'affligea Connor, qui peinait à se remettre de ses émotions.

Un sourire en coin, Will alla s'assoir sur une chaise, et tapota ses jambes. Connor réussit tant bien que mal à le rejoindre et à se laisser tomber à califourchon sur lui.

« Qu'est-ce que tu m'as fait, Halstead ? » souffla Connor.

« Je t'ai fait perdre la tête, en espérant que tu me rendes la pareille. »

Chose que fit le chirurgien une heure plus tard après qu'ils aient tous les deux pris un long petit-déjeuner.

24 décembre 2015 !

« Je ne suis pas sûr qu'on ait la force de cuisiner quoi que ce soit demain soir, alors qu'est-ce que tu veux manger ? Je peux demander à Claire de nous déposer des trucs tout prêts chez moi. »

C'était ce qu'avait demandé Connor avant que le nouveau couple ne doive quitter le confort et l'intimité du grand appartement de ce dernier avant leur garde de vingt-quatre heures. Will avait répondu :

« Ce que tu veux, du moment que ça se réchauffe au micro-onde ! »

Connor avait dont demandé à sa sœur si elle pouvait déposer à son appartement des plats tous prêts.

Il était dix-neuf heures, et la garde de Will était terminé. Celle de Connor aussi mais il était encore au bloc avec le Docteur Downey depuis plusieurs heures, et il décida de s'occuper en traitant encore des patients. Il prit un dossier après l'autre pendant une demi-heure, jusqu'à ce que Sharon Goodwin, prête à rentrer chez eux ne lui demande ce qu'il faisait encore là.

« J'attends Connor ! » répondit simplement Will.

« Je viens de le croiser, il parle avec la famille de son patient. » lui dit Sharon. « Bien, passez de bonnes fêtes, Docteur Halstead, et transmettez mes amitiés à votre père. J'espère qu'il prend bien soin de sa toute nouvelle valve. »

« Il n'a pas trop le choix. » dit Will, amusé. « Et je lui transmettrais le message. Joyeux Noël, Madame Goodwin ! »

La Directrice de l'hôpital s'en alla, et Will mit le point final au dossier du patient qu'il venait d'examiner. Il le donna à l'infirmière de garde, une ravissante blonde du nom de Monique, lorsque Connor arriva, complètement épuisé.

« Ton patient ? » demanda Will.

« Il va s'en sortir. » soupira Connor. « On s'en va ? Je n'en peux plus. »

Ils allèrent récupérer leurs affaires dans le vestiaire, sans prendre le temps de se changer, et quittèrent l'hôpital ensemble en saluant l'équipe de nuit. Will retint un juron et surtout de lever les yeux au ciel lorsqu'il vit que Natalie l'attendait.

« Qu'est-ce que tu fais encore là ? » demanda Connor.

Elle l'ignora totalement et concentra son regard et son sourire sur Will.

« Mon invitation tient toujours, tu sais ? Tu peux venir à la maison pour dîner, Helen a fait la cuisine et mes parents sont venus de Seattle. »

« Tu veux que je me retrouve à table avec tes parents et ceux de ton mari décédé ? » Will ravala un ricanement. « Merci mais je vais passer mon tour, et je t'ai déjà dit que j'avais quelqu'un dans ma vie. »

« Comme ça, du jour au lendemain ? » dit Natalie, le sourire ayant déserté son visage.

« Oui, comme ça. » Il soupira. « Rentre auprès de ton fils, Natalie. Bonne soirée ! »

Will rejoignit Connor qui s'était éloigné de quelques pas, et le couple s'en alla. Connor ne dit pas un mot du trajet, restant concentré sur sa conduite et sur les routes enneigées. Il gara sa Porsche dans le parking souterrain de son immeuble, et une fois que les portes de l'ascenseur se refermèrent sur eux, qu'il commençait son ascension jusqu'à son appartement, Connor attrapa Will par la veste, le plaqua contre la paroi de l'appareil et se jeta sur sa bouche. Un baiser plein d'urgence, de passion et d'un brin de jalousie. Will le ressentit et le lui rendit avec tout autant d'urgence et de fièvre. Ils arrivèrent à leur étage. A l'abri et surtout au chaud dans le grand appartement, ils enlevèrent et pendirent leur veste.

« Hey… » Will attrapa Connor et l'attira contre lui. « Ne sois pas jaloux, même si c'est très excitant. Natalie ne m'intéresse plus, c'est avec toi que je veux être. C'est toi que j… »

Il ravala la déclaration qu'il était sur le point de faire. Connor esquissa un sourire, arquant les sourcils.

« C'est moi que tu quoi ? »

« Rien je, ma langue a fourché. »

Bordel, qu'un trou s'ouvre sous ses pieds pour l'empêcher de se ridiculiser davantage. C'était bien trop tôt pour avouer à Connor qu'il était fou amoureux de lui. Hein ?

« C'est moi que tu aimes, c'est ce que tu allais dire ? »

Will déglutit.

« On… » Il se racla la gorge. « On est ensemble que depuis trois jours et… »

« Et je te veux depuis un moment déjà. » Connor prit son visage en coupe, et lui donna un tendre baiser. « Tu le penses ? » Will hocha la tête. « Génial, parce que je t'aime, Will. Ça fait un moment que j'en suis sûr. »

Une vague de soulagement envahit l'autre médecin.

« Tu peux me le dire, maintenant que t'es soulagé. » le taquina Connor.

« Tu vas aller prendre une douche d'abord, t'as passé des heures au bloc. » rétorqua Will, un sourire en coin.

« Quel tact, Docteur Halstead ! » Connor raffermit ses bras autour de son cou. « Viens prendre ta douche avec moi. »

« On n'en sortira jamais si je te rejoins, et on a une belle soirée qui nous attend. »

Devant l'air insistant de Connor, Will sourit, mais ne céda pas.

« Tu n'es vraiment pas drôle. »

« Je le serai tout à l'heure. » lui promit Will. « Allez, je vais en profiter pour vider nos sacs. »

Pendant qu'il s'attelait à sa tâcher, menant le linge sale dans la buanderie, Will songea sérieusement à accepter l'offre de Connor d'emménager dans ce somptueux appartement. Certes il n'avait pas les moyens de s'offrir de vivre là-dedans, mais l'appartement appartenait à Connor et il n'y avait donc pas de loyer à payer. S'il était plus que certain que son bel amant refuserait qu'il participe au paiement des factures, Will ne se laisserait pas entretenir et devrait émettre des conditions.

Connor sortit de la salle de bain en serviette, faisant sourire Will.

« Habille-toi, ou on ne prendra pas le temps de manger. » lui dit-il en s'arrêtant sur le seuil de la salle de bain.

« C'est peut-être ce que je cherche. » dit Connor.

« D'abord on mange, tu as passé des heures à opérer ton patient. » lui rappela Will.

« Très bien, Docteur ! »

Vingt minutes plus tard !

En jogging et en t-shirt – il faisait très chaud dans l'appartement – les cheveux encore un peu humides, Will attendit que Connor ait déposé un plat de sauté de légumes à la dinde qu'il avait sorti du four pour se couler dans son dos.

« Oui, beau gosse qui me tarde d'avoir tout nu dans mon lit ? »

Ravalant un fou rire, Will demanda :

« Pourquoi tu n'as pas décoré ? »

« Par manque de temps, et d'envie aussi. »

Connor alla éteindre le four avant de revenir contre Will.

« On le fera l'année prochaine, si tu veux bien emménager. »

« A une condition ! » dit Will.

« Je t'écoute ! »

« Tu me laisses participer au frais. Non, laisse-moi finir ! » Connor referma la bouche et le laissa poursuivre. « Je sais que j'ai encore mon prêt étudiant sur le dos et je sais que tu le sais aussi, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas t'aider. Si je viens vivre avec toi, et qu'on devienne un vrai couple, ça veut dire qu'on passera nos jours de repos ensemble, et on pourra partir en vacances qui sait, mais je tiens à participer. A faire les courses pour nous deux, si quelque chose doit être remplacé ou hum… »

La bouche de Connor prit possession de la sienne pour le faire taire.

« Hum, Connor… »

« Condition accepté, maintenant embrasse-moi ! »

« Tu ne veux pas manger, d'abord ? »

Will ravala un rire devant la tête que fit Connor. Après le dîner, ils se calèrent dans le lit et regardèrent une bonne demi-heure la parade de Noël à la télé, que Connor finit par éteindre.

« Hey, ce n'est pas fini ! » se plaignit Will.

« Je vais finir par m'endormir si on continue de mater cet écran, et j'ai d'autres projets pour nous deux. »

Se levant du lit, Connor alla à la salle de bain, revint dans la chambre et posa sur le lit une petite boîte rectangulaire.

« Tu veux faire l'échange maintenant ? » s'étonna Will. « Il n'est pas encore minuit. »

« On s'en fiche. » dit Connor. « Ouvre ! »

Will ouvrit son cadeau et y découvrit une cravate d'un bleu qui matchait ses yeux.

« Je t'en devais une depuis plusieurs semaines déjà. » dit Connor. « J'ai bien choisi ? »

« Ouais, elle est superbe, j'adore. » Will referma la boîte et remercia Connor d'un baiser. « Merci. »

A son tour, il donna son cadeau à Connor, avec une légère appréhension et il pensa avoir mal pensé son coup quand le visage de son homme se décomposa en découvrant la photo. Connor fut saisit d'une émotion qu'il crut être impossible de pouvoir parler.

« Où… où as-tu… »

« Claire ! » Connor leva la tête si vite que Will eut un léger sursaut. « Il y a deux semaines, je suis allé la voir au magasin de ton père. Ça faisait déjà un moment que je voulais te dire ce que je ressentais pour toi, et à l'approche de Noël, je me suis dit que j'allais t'offrir un cadeau. Je voulais quelque chose de personnel et c'est pour ça que je suis allé voir ta sœur. Elle a accepté de m'aider sans poser de question et c'est pour ça que je t'ai emprunté ta voiture l'autre jour, pour aller récupérer la photo. Elle l'avait déjà encadré pour moi. »

« Je ne me suis souviens pas de cette photo. »

« Je suis désolé, je n'aurais peut-être pas dû… »

Will se tut lorsque Connor posa la boîte contenant le cadre sur la table de nuit. Will pensa avoir merdé, quand l'autre homme se hissa sur ses genoux et l'embrassa.

« Pourquoi un cadeau aussi personnel ? » demanda-t-il.

« Parce que je t'aime ! » dit Will.

« Je t'aime ! » Connor l'embrassa encore, déviant sa bouche sur sa joue, dans son cou. « J'ai envie de toi depuis des semaines. Je crois même qu'inconsciemment, j'avais envie de toi dès notre première prise de bec. »

« Un peu maso, Rhodes ? » railla Will.

« Oh allez, tu ressentais exactement la même chose. »

« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! »

« Ouais c'est ça ! » Connor l'embrassa. « Allonge-toi, laisse-moi m'occuper de toi ! »

Ils enlevèrent leur t-shirt.

« T'es sûr ? » demanda Will. « Tu n'as couché avec aucun mec depuis la fac, je devrais peut-être… hum, arrête de me faire taire. »

« T'adore ça ! » Aucune réponse. « Allonge-toi, bébé ! »

Une fois allongé, Connor lui enleva son jogging, ravalant difficilement un grognement lorsqu'il constata l'absence de caleçon. Will se retrouva nu, et Connor se déshabilla à son tour. Ils étaient désormais tous les deux nus, et le chirurgien remonta sur le lit, puis le long du corps de Will tout en embrassant sa peau, ignorant délibérément son sexe durcit par le désir. Taquinant ses tétons un après l'autre, se délectant de ce torse robuste légèrement recouvert de poil. Ça rendait Will encore plus sexy aux yeux de Connor.

« Ne me laisse pas de marque ! » le prévint Will.

« Rabat-joie ! » gronda Connor, le faisait rire.

Connor se redressa et prit quelque chose dans le tiroir de la table de nuit. Des échantillons de lubrifiants, dont Will reconnut la provenance grâce à l'emballage.

« T'as piqué ça à l'hôpital ? » s'étonna-t-il.

« Je n'ai pas vraiment eu le temps d'aller en acheter. » se défendit Connor.

« Je connais un super magasin, je t'y emmènerais. »

« Toi, Will Halstead, tu vas dans un sex-shop ? » Will hocha la tête. « C'est trop sexy ! »

« Arrête de parler, je commence à avoir froid. »

« Je vais te réchauffer ! »

Après un nouveau baiser long et langoureux, Connor descendit sur son corps jusqu'à son sexe qu'il prit dans sa bouche. Il le suça une bonne minute avant de prendre un des échantillons de lubrifiant, et d'en étaler sur le majeur et l'index de sa main gauche. Will écarta un peu plus les jambes, donnant à Connor un peu plus d'accessibilité et, il ne put retenir un léger sursaut. Personne ne s'était aventuré dans cette zone depuis un moment, mais Connor passa un moment à le taquiner avant d'insérer un doigt, puis un second en lui, se penchant pour quémander un baiser.

« Ça va ? » murmura-t-il contre sa bouche.

« Oui, ne t'arrête surtout pas ! » dit Will.

« Dis-le, Will ! »

« Quand tu seras en moi ! »

Ce qui ne tarda pas à venir. Quand Connor fut sûr que Will ne ressentirait aucune douleur, il s'inséra entre ses jambes et entra en lui avec douceur. Will releva une jambe pour un meilleur accès, et Connor le pénétra avec facilité, comme s'ils l'avaient fait ensemble depuis des années.

« Putain ! » jura Connor, le visage enfoui dans son cou.

« Je t'aime ! »

C'était tout ce dont Connor avait besoin d'entendre. Il se redressa, captura sa bouche et donna un premier coup de reins. Will crocheta ses mains sous ses épaules et lui donna tout l'accès possible en relevant les jambes, les hanches… Tout ce qu'il fallait pour donner plus d'ampleur à ce qui se passait. Si c'était un rêve, Will ne voulait surtout pas être réveiller. La bouche de Connor sur la sienne et leur langue jouant et dansant l'une contre l'autre jusqu'à en perdre le souffle, les coups de butoirs de Connor qui devenaient de plus en plus frénétique à mesure que les minutes passaient, la tension qui s'était accumulée entre eux qui s'évaporait à l'approche de la jouissance. Mais surtout, l'amour et la passion intense qui les traversait tous les deux. Le regard de Connor était comme un miroir à celui de Will. Aucun mot n'était nécessaire. Après une légère rotation de son bassin, Connor frappa une nouvelle fois la prostate de Will qui se cambra dans un cri, son corps se figeant sous l'effet de l'orgasme. Il n'en fallut pas plus à l'autre homme pour l'imiter.

Repus, comblés et entiers. Trois mots qui convenaient parfaitement à la situation, aux deux hommes qui étaient blottis l'un contre l'autre sans avoir bougé d'un iota depuis leur jouissance commune.

« Et maintenant ? » demanda Connor, le souffle revenu à la normale et le visage dans le cou de Will. « On peut prendre une douche ensemble ? »

Cette question anodine surprit tellement Will qu'il éclata de rire.

« Oui, oui on peut ! »

Matin du 25 décembre 2015 !

Ils avaient passé la meilleure nuit de toute leur vie, mais il était l'heure pour eux de partir. Connor pour rejoindre son père et sa sœur dans un restaurant chic pour déjeuner, et Will devait retrouver sa famille dans sa maison d'enfance. A l'heure qu'il est, Pat Halstead devait déjà avoir mis la dinde dans le four.

« Hey… » Will se glissa dans le dos de Connor alors que celui-ci tenait dans ses mains le cadre qu'il lui avait offert. « Ça va ? »

« Oui, ça va. » Connor reposa le cadre et se tourna dans les bras de son homme. « Je n'ai pas envie d'aller à ce déjeuner. Mon père va encore me prendre la tête. »

« Dans ce cas, tu n'auras qu'à venir me retrouver, je t'ai donné l'adresse de mon père pour une raison. »

« Tu es sûr que ça ne le dérangera pas ? Vous avez sans doute prévu un repas uniquement pour quatre. »

« Oh la, chez les Halstead, quand on célèbre quelque chose, i manger pour un régiment, alors ne t'en fais pas pour ça. »

« Ok ! » Connor l'embrassa. « C'était génial hier, et ce matin. »

« Ouais, tu t'es surpassé. » Will lui palpa les fesses. « Ce soir c'est moi qui m'occupe de toi. »

« T'as plutôt intérêt ! »

Après un dernier baiser langoureux, ils quittèrent l'appartement. Connor descendit au parking souterrain et Will au rez-de-chaussée pour monter dans le taxi qu'il avait commandé.

Maison d'enfance de Will !

« Enfin te voilà ! » s'exclama Pat Halstead.

Il attendit que son fils aîné se défasse de sa veste et tout le tintouin pour le prendre dans ses bras.

« Joyeux Noël, fils ! »

« A toi aussi, papa ! »

« Où est ton copain ? » demanda Pat.

« Comment t'es au courant ? » Will pinça la bouche avant de crier : « JAY ! »

Il grinça des dents lorsque son père lui mit une petite claque derrière la tête.

« On ne crie pas dans cette maison, William ! »

« Désolé ! » Will soupira. « Tu verras mon copain sans doute plus vite que tu ne le penses. Il ne s'entend pas avec son père depuis le décès de sa mère alors, je lui ai dit qu'il pouvait me rejoindre ici. »

« Tu as bien fait ! » dit Pat. « Connor Rhodes, hein ? »

« Je n'y crois pas, Jay t'a tout balancé ? »

« Allez fils, ne fais pas cette tête et viens aider ton paternel à la cuisine. »

Will salua sa belle-sœur d'une étreinte et son frère d'une claque derrière la tête.

« N'oublie pas que j'ai une arme, William ! » le prévint Jay.

« Les garçons ! » aboya calmement Pat.

« Pardon p'pa ! »

« Désolé ! »

Erin semblait très amusé de la situation, au vu du sourire qu'elle arborait.

« Parle-moi de lui. » dit Pat à son fils aîné. « C'est sérieux entre vous ? »

« Oui, on se tourne autour depuis un moment mais sans savoir si ce qu'on ressentait était réciproque. »

Will avait rejoint son père derrière les fourneaux.

« Qu'est-ce qui vous a décidé ? »

Alors Will lui expliqua son désir d'offrir quelque chose à Connor, et de la soudaine lubie de Maggie d'organiser un Père Noël secret avec certains membres de l'hôpital.

« Connor m'a demandé de passer la soirée avec lui puisque j'allais me retrouver seul, et on a fini par se dire ce qu'on ressentait. Ça ne fait que quatre jours, mais je sais que j'ai fait le bon choix. J'ai envie d'être avec lui tout le temps. Il veut que j'emménage, vu que je squatte le canapé de Jay. J'ai accepté. On va trop vite, tu crois ? » demanda Will à son père.

« C'est à toi de répondre à cette question, William. Qu'est-ce que ton cœur te dit ? »

« De foncer, de saisir ma chance ! »

« Alors t'as ta réponse ! » Pat tapota l'épaule de son fils. « Tout ce qu'un père veut pour ses fils, c'est qu'ils soient heureux. Jay a trouvé Erin, et toi Connor. Votre bonheur, c'est tout ce qui m'importe. »

« Merci, papa ! »

Le déjeuner était prêt, et Pat Halstead venait de finir de découper la dinde lorsqu'on sonna à la porte.

« J'y vais ! » dit Will.

Il alla ouvrir, et s'il ne fut pas surpris de voir Connor sur le perron, il le fut d'y trouver Claire.

« A ce point-là, hein ? » dit-il simplement.

« Ça ne te dérange pas ? » demanda Connor.

« Je te l'ai dit, i manger pour un régiment. » Will sourit et s'écarta pour les laisser entrer. « Venez, vous arrivez à point nommé. »

Il attendit qu'ils se soient défaits de leurs vestes, gants etc…, avant de les conduire dans la salle de à manger.

« Papa, je te présente Connor, et sa sœur Claire. »

« Désolé de l'incruste. » s'excusa Claire.

« Je vais rajouter deux couverts. » dit Erin.

« Et moi, je vais aller chercher deux chaises en plus. » dit Jay.

Pat serra la main de Claire, puis, garda celle de Connor plus longtemps dans sa poigne et demanda le plus calmement du monde :

« Est-ce que tu joues avec mon fils, Rhodes ? »

« Papa ! » s'exclama Will.

« Non Monsieur ! » répondit Connor, tout aussi calmement que l'homme en face de lui. « J'aime votre fils plus que tout au monde, jamais je ne pourrais lui faire du mal. »

« Bonne réponse ! » dit Jay en passant près d'eux, une chaise sous chaque bras.

Le visage de Pat se détendit et il relâcha la main de Connor.

« Soyez les bienvenus chez les Halstead ! Vous voilà à moitié irlandais, maintenant ! »

« On vous a apporté ça ! » dit Claire, en sortant de son sac une bouteille de whisky.

« On l'a prise au resto et on l'a fait mettre sur la note de notre père. » dit Connor.

« Vous avez bien fait de venir. » dit Pat.

Il alla poser la bouteille de whisky dans la cuisine, et tout le monde s'assit une fois que Pat se fut assis. Sans doute une autre tradition familiale, se dit Connor.

« On attendait toujours que Marianne, ma femme, s'asseye la première. » dit Pat. « Fils, la place en face de moi te revient. » dit-il à Will.

« T'es l'aîné ! » se contenta de dire Jay.

Une fois que Will se fut assis, Connor s'assit à sa gauche, Claire à la sienne et donc à droite de Pat. Jay et Erin prirent place en face du frère et de la sœur.

« Vous n'avez rien contre le bénédicité ? » demanda Pat.

« Non, pas du tout ! » sourit Claire.

« A toi l'honneur, papa ! » dit Jay.

Tout le monde baissa la tête, et Pat Halstead prit la parole.

« Seigneur, nous te remercions pour ce repas, et d'avoir permis à mes fils d'être là en ce jour béni. Merci d'avoir fait entrer Erin, Connor et Claire dans notre famille, et de veiller sur ceux que nous aimons. Merci aussi de veiller sur les âmes des femmes qui bénissent cette grande famille. Amen ! »

« Amen ! »

La gorge nouée, Connor se racla la gorge discrètement. Il avait compris le message dans le final de la prière, et en fut reconnaissant à son désormais beau-père. Un regard vers Will, et il se sentit tout de suite mieux.

Le repas se passa dans une ambiance bonne enfant comme Connor et Claire n'en avaient jamais connus. Le frère et la sœur répondirent aux questions qu'on leur posait, et Will s'indignait lorsque son père racontait une anecdote qui le mit dans l'embarras.

« Je n'arrive pas à croire que t'aie dit ça. » soupira Will.

« Quoi, tu préfèrerais que je dise à ton copain que jusqu'à l'âge de neuf ans tu… »

« Non, tu t'arrêtes tout de suite ! » le coupa Will. « Plus d'histoires sur mon enfance ou je vide la bouteille de whisky dans l'évier et devant toi. »

Il en était parfaitement capable.

« Le chantage est un délit, il me semble. »

Pat se tourna vers son autre fils.

« Ouais mais, sur ce coup-là je vais fermer les yeux, vu le nombre de fois où tu m'as mis la honte devant Erin, je vais rester solidaire de mon frangin. » dit Jay. « Désolé, p'pa ! »

« A deux contre un je ne fais pas le poids ! » dit Pat en s'avouant vaincu, non sans un sourire aux lèvres.

Après le repas, tout le monde participa au débarrassage de la table, et Claire insista pour aider Erin à faire la vaisselle. Will en profita pour s'éclipser avec Connor et l'emmena dans son ancienne chambre.

« Tu faisais quoi jusqu'à t'es neuf ans ? » demanda Connor, curieux.

« Je sais que tu as ta petite idée alors ne me demande pas de le dire à voix haute, c'est trop humiliant pour moi. »

« D'accord, le sujet est clos. » Connor se colla contre lui, les bras autour de son cou. « Merci de m'avoir invité, et pardon d'être venu avec Claire sans prévenir. Je ne voulais pas la laisser seule avec mon père. Il est vraiment aller trop loin cette fois. »

« On n'est pas obligé d'en parler. » le rassura Will. « Mais tu peux m'embrasser. »

Aussitôt dit aussitôt fait ! Ce baiser fit un bien fou à Connor, mais ils furent interrompus par un coup donner à la porte.

« Sortez de là, c'est l'heure des cadeaux. » fit la voix de Jay.

« On arrive ! » répondit Will, avant de dire à Connor : « L'échange des cadeaux chez les Halstead, c'est une autre tradition. »

« Ta famille est super. » dit Connor.

« Tu en fais partie, aussi, maintenant. »

Après un dernier baiser, ils regagnèrent le rez-de-chaussée main dans la main.

« Connor, Claire, venez ! Vous savez jouer au Scrabble ? » demanda Pat.

« Claire oui, moi, je suis une vraie quiche. » répondit Connor.

« Comment t'as fait pour faire médecine si tu ne sais pas former des mots sur un jeu de société ? » le taquina Will.

Il vit passer dans le regard de son homme une expression qui voulait clairement dire Toi tu vas le regretter. Will lui fit un clin d'œil. Jay donna une enveloppe à son frère, qui la donna à leur père.

« De la part de Jay et moi, pour nous trois mais, avant tout pour toi ! » dit Will.

Il s'assit sur le canapé et attira Connor avec lui. Pat ouvrit l'enveloppe et en sortit trois billets.

« Trois places pour aller voir les Bulls ? » s'exclama Pat. « Mais, comment vous avez fait pour avoir des billets aussi bien placés ? »

« Grâce à notre entêtement ? » suggéra Will.

Pat se leva de son fauteuil et prit chacun de ses fils dans ses bras. Ce tableau alourdissait l'estomac de Connor, qui aurait aimé avoir une telle relation avec son propre père, mais il savait que ça n'arriverait jamais.

L'échange des cadeaux se poursuivit. Erin offrit à Pat un livre sur l'histoire du base-ball qui le ravi. Pat offrit à Jay une nouvelle veste et des chaussures vu qu'il usait les siennes trop vite au goût d'Erin, et à Will, quelque chose qui étonna Connor.

« Tu aimes les puzzles ? »

« Ouais, j'adore ça ! » dit Will en scrutant la boîte de mille pièces. « Génial, merci papa ! »

« Connor, tu peux encore fuir, parce qu'il va y passer des heures. » lui dit Jay.

« C'est quelque chose qu'il faisait souvent avec sa mère. » dit Pat. « Marianne adorait les puzzles et Will et elle en faisait énormément. »

« En faire me permet de garder ce lien que j'avais avec elle. » expliqua Will.

Connor ne disait rien, non. Il souriait, ressentant un amour immense pour cet homme avec qui il avait l'intention de faire sa vie.

La plus grosse surprise de l'échange des cadeaux vint de Jay, qui mit un genou à terre devant Erin et lui demanda sa main.

« Oui, oui je le veux ! » répondit-elle entre deux sanglots.

« Il faut fête ça ! » déclara Pat alors que les jeunes fiancés s'embrassaient.

L'occasion était parfaite pour goûter le whisky apporté par Connor et Claire.

« Wouah, il est fort ! » dit Claire en grimaçant légèrement.

« Il est parfait ! » décréta Pat.

« Un verre par semaine, papa. » le prévint Will.

« Oui fils, je sais. » dit Pat. « Allez, équipe de deux pour une partie de Scrabble. Claire, tu vas faire équipe avec moi, puisque je ne pense pas que les couples voudront se séparer. »

« Avec plaisir ! »

La partie se joua dans la bonne humeur, et surtout très serré entre l'équipe Pat / Claire et Will / Connor. C'était un vrai duel dans la bonne entente que Claire et Pat remportèrent d'un seul point.

« J'avoue, j'adorerais vous voir vous affronter tous les deux. » dit Jay à son frère et Claire.

En fin d'après-midi, vers dix-huit heures, l'heure était venue de partir, et chaque couple, y compris Claire, reparti avec de quoi manger.

« On te dépose ? » proposa Jay à la jeune sœur de Connor.

« Oui, avec plaisir ! » accepta-t-elle.

« Claire, j'ai été ravi de te connaitre. Tu reviens quand tu veux ! » lui dit Pat.

« Merci, Monsieur Halstead, j'ai été ravi moi aussi. »

« Pat, s'il te plaît ! » lui dit-il. « Connor… » Il lui tendit la main, que le jeune homme serra. « Prend bien soin de mon William, il peut être une vraie tête brûlée parfois. »

« Oui, j'en fais l'expérience chaque jour ! » dit Connor.

« Bon, ça va oui ? » s'offusqua Will. « Mon procès est terminé ? »

En riant, Pat attira son fils dans une forte étreinte paternel, et lui murmura quelque chose que Will seul entendit.

« C'est quelqu'un de bien. Ne laisse surtout pas filer l'occasion d'être heureux. »

« Merci, papa ! »

De retour à l'appartement, Connor mit leur part de restes de nourriture au frigo, et Will posa sur la table la boîte du puzzle qui allait longuement l'occuper lors de ses jours de repos. Lorsqu'il serait fait, assemblé, le puzzle représentera un somptueux paysage blanc d'une banquise et d'ours polaires. Quand Will sentit la présence de Connor à sa droite, il lui dit :

« Promis je ne te délaisserais pas pour le faire. »

« Ça me plaît que tu aimes ça. » dit Connor. « Tu perpétues une tradition que tu avais avec ta mère. C'est génial. »

« Merci ! »

« On ira acheter une planche pour en faire un cadre quand on l'aura fini. » dit Connor.

« Quand on l'aura fini ? » répéta Will.

« Oui, je t'aiderais. Enfin, si j'ai le droit de m'incruster dans ta passion. »

« Oui, j'adorerais ça. » Will glissa ses mains autour de sa taille et l'embrassa. « On pourra faire des pauses coquines. »

« On ne prendrait même pas la peine de s'habiller, comme ça ces pauses coquines seront plus intéressantes. » Connor faufila une main sous le pull de son homme. « Je vais adorer te déconcentrer pendant que tu essaieras d'être concentré. »

Ils furent sur le point de se laisser emporter par le désir qui les frappait, lorsqu'ils reçurent tous deux un message sur leur téléphone. C'était un message de Maggie, qui, semblait-il, avait créé un groupe privé pour les participants au Père Noël Secret.

Changement de plan ! Rendez-vous ce soir au Molly's dans une heure pour l'échange des cadeaux.

« Sans moi ! » décréta Will.

Il envoya un bref Cadeau déjà donné. Connor répondit à peu près la même chose, et sans même se concerter, ils désertèrent le groupe de discussion.

« Et si on baptisait ton appart ? » proposa Will.

« Notre appart, tu veux dire. » rectifia Connor. « Qu'est-ce que tu as en tête ? »

« Hum, faire l'amour un peu partout pendant des heures ? » Il s'assit sur le canapé en attirant Connor sur ses genoux. « A commencer par-là ! »

« Bonne idée ! »

Un baiser langoureux s'en suivit, et lorsqu'ils se retrouvèrent tous les deux torse nu, Connor prit le visage de Will en coupe.

« C'est le meilleur Noël de toute ma vie ! »

« On en aura d'autre, je te le promets ! »

Connor l'embrassa en souriant.

« J'espère bien. » dit-il. « Je t'aime tellement ! »

« Je t'aime ! »

A suivre ?


J'ai mis "A Suivre ?" parce que j'ai pensé à faire une suite et que je dois la travailler, même si je ne suis pas certaine de quand je pourrais l'écrire. On verra !

En tout cas, je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël à on se retrouve le 31 pour l'O.S du Nouvel An !

Bises, Aurélie !