Annales des Gryffondors légendaires
Cette fanfic a été écrite dans le cadre de la Santa fic 2023: Joyeux Noël Vertraymer ! J'espère sincèrement que cet OS te donneras le sourire.
Mes petits Gryffondors, mes si précieux élèves, vous comptez parmi les étudiants les plus brillants et les plus valeureux. Mes très chers héritiers, vous avez fait prospérer la réputation de ma maison bien au delà de mes espérances les plus folles. Je ne peux que m'enorgueillir de vos succès, de votre bravoure et de votre bienveillance. Chacun à votre façon, vous avez marqué de votre empreinte la grande Histoire de la sorcellerie, gagnant le privilège de figurer dans mon journal, ces annales séculaires relatant les exploits de mes légendaires Gryffondors.
Chapitre 243 : W & W
W & W deux initiales qui ont fait trembler les murs de mon école. Deux initiales redoutables et redoutés aussi bien par leurs condisciples que par leurs vaillants professeurs. Deux brillants et fougueux frères jumeaux, élancés, bruyants, impétueux, roux. Vous l'aurez compris, j'évoque ici la légende des jumeaux Weasley, Fred et Georges pour les intimes.
A peine le choixpeau avait-il frôlé leurs crinières rayonnantes, qu'ils furent assignés à ma belle maison. Un choix qui condamna sa directrice actuelle la oh combien délicieuse Miss McGonnagal (j'ai toujours eu un faible pour cette dernière, mais cela fait l'objet d'un autre chapitre, le 187 si j'ai bonne mémoire...) à bien des heures supplémentaires mais aussi quelques uns des meilleurs fous rires de son existence.
La bravoure ne se limitait pas au combat, à la guerre, la bravoure résidait dans le cœur de chacun. Elle se définissait plus comme la capacité à lutter contre les ténèbres sous toutes ses formes. Bien souvent j'avais brandis cette allégorie usée de la sainte lumière contre les ténèbres, pensant que l'amour, telle une épée étincelante constituait la meilleur arme contre la haine. Quant à Rowana, elle avait la sincère conviction que le seul savoir, qu'une connaissance mutuelle permettrait de bâtir un avenir meilleur. Les deux frères proposait une autre voie, leur propre chemin : l'humour, le rire dans sa forme la plus plus pure devenait leur arme. Un arc faisant mouche à chaque fois que les jumeaux maniaient et affûtaient depuis leur entrée à Poudlard.
Lors de leur cinquième année, j'eus la certitude que les frères Weasley figureraient dans mes annales. Comme bien souvent l'origine de cette histoire naquit d'un malentendu, d'un fossé qui n'aurait jamais dû exister. J'exècre toujours autant cette rivalité maladive entre Serpentard et Gryffondor. Ces chroniqueurs, romanciers du dimanche (et non historiens j'insiste particulièrement sur ce fait) avaient tellement simplifié notre histoire, celles des fondateurs de Poudlard que l'on dirait un conte pour enfant, il était si commode de mettre des étiquettes sur des hommes, alors que notre monde n'était pas si binaire : Salazar malgré ses défauts n'avait rien d'un monstrueux sorcier inhumain qui est aujourd'hui décrit dans ces bien trop de livres. Notre légende, notre véritable histoire méritait bien plus de nuances (elle fera peut être l'objet d'un chapitre bonus de ces annales...). Comme le disait si bien Helga : Les extrêmes sont faciles, seul le juste milieu est difficile.
Comment mes contemporains pouvaient-ils avoir si peu de recul et une vision si étriquée du monde ? Jamais je n'avais détesté Salazar, jamais je ne l'aurai pu, jamais ne le pourrai...
Bref, lors de la cinquième des jumeaux, la rivalité entre Serpentard et Gryffondors plombait l'ambiance au château. Rien d'étonnant, avec leur directeur qui entretenait consciencieusement cette désastreuse dynamique. J'avais rarement observé un tel mépris chez un professeur pourtant on ne peut plus dévoué à ma très chère école. Le Professeur Rogue à l'instar du premier directeur de la maison Serpentard incarnait à lui seul le concept de nuances de gris. L'arrivée de mon petit Lupin en tant que professeur de forces de mal (Excellent pédagogue, voir chapitre 205) avait attisé comme jamais la rancœur du professeur Rogue, exacerbant les plus bas instincts des Serpentards (A se demander qui était le monstre dans cette histoire...). On aurait plus croire qu'avec le temps, et les épreuves qu'ils avaient traversés, les deux hommes auraient enterré la hache de guerre, mais non. Je suis toujours convaincu dans d'autres circonstances, ils auraient pu être de véritables amis. Si Severus avait subit l'influence de mon Remus au lieu de celle Lucius Malefoy et de sa maudite clique, son sort n'aurait pas été si sombre. Malheureusement, je ne peux guère agir sur la destinée des élèves...
Comme autrefois, Rogue malmenait ouvertement mon petit lycanthrope. Face à la haine et au mépris, Remus avait développé une indifférence débonnaire qui ne faisait qu'enrager toujours un peu plus Severus. Pas une fois, Remus avait cédé à ces provocations, au contraire il répondait à chaque pic par un sourire, une amabilité savamment dosée d'une once d'humour qui jamais ne fit pas sourire le maître des potions. Remus aussi était un adepte du rire, il en avait fait son bouclier, pas étonnant qu'il se soit entendu avec les jumeaux Weasley.
Même si jamais Severus ne l'aurait reconnu, le camouflet de l'épouvantard travesti du Professeur Lupin avait fait mouche touchant directement l'ego du directeur des Serpentards. Je suis si fier... Mon petit Lupin avait fait fort ce jour là, en lui avait rappelant avec une élégante facilité, qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Un peu plus deux mois plus tard, Severus n'avait toujours pas digéré la facétie de son collègue et déversa de sa verve aiguisée un flot d'avanie alors qu'il remplaçait Lupin pour donner un cours de défense contre les forces du mal aux élèves de cinquième année. Mes Gryffondors prirent évidement la défense de leur professeur absent et perdirent injustement prés 120 points en une heure de cours. Un bel exploit en soit car uniquement la bande à Potter en troisième année à cette époque pouvait faire perdre autant de point à Gryffondor en si peu de temps. Rogue était satisfait en quittant la classe. Donner ce cours devait avoir une dimension cathartique, car sa démarche semblait bien plus légère qu'à l'ordinaire. Une âme attentive aurait même pu apercevoir une esquisse de sourire traumatiser son teint cireux. Il ne se doutait pas qu'il avait éveillé deux autres sourires insatiables qui n'aspirait qu'à le dévorer.
Les frères Weasley avaient parfois joué des tours à leurs professeurs ce qui leur valaient autant exclamations admiratives de leur camarades que de punitions. En tant qu'auteur équitable de cette annale, je m'abstiendrai de tous jugements de valeur sur les facéties de mes petits lionceaux roux. Ces derniers jouissaient déjà d'un palmarès impressionnant, et pourtant j'en ai vu passer des trublions depuis le temps. Parmi leur hauts faits d'arme à l'époque on comptait :
-Ensorceler toutes les plumes du professeur Flitwick pour qu'elles se cachent dans le château, et se lancent sur le professeur tel des flèches à la moindre occasion et le chatouille les oreilles (dés la fin de la première année...).
- Le record nombre de bombabouses utilisés au sein d'un même cours (Celui du professeur fantôme Binns et ceux toujours en première année)
- Le débordement de la serre numéro 11, qui envahissait la moitié des jardins intérieurs de Poudlard (en deuxième année, et sans être pris en flagrant délit).
- Installer dans la salle des professeurs une plante dont le pollen entraînait des séances de hoquet irrépressible aux pauvres victimes. Il fallut plusieurs jours au corps professoral pour découvrir l'origine de cette soudaine épidémie (en milieu de leur deuxième année) .
- La disparition de toutes les copies des devoirs de métamorphoses que la classe savait avoir raté (en troisième année). Fred et George avaient nié évidement. Leur directrice furieuse refusa de reconnaître que métamorphoser les copies en papillons d'origamis venant s'écraser sur les flammes de la cheminée de son bureau tel une nuée de mythes constituait un hommage au cours de métamorphose et son illustre professeur. Le nombre de lignes à copier fut à la hauteur du méfait accompli.
- Faire chanter un joyeux anniversaire au professeur Rogue (qui d'après la chanson fêtait ces 107 ans) puis l'hymne de Poudlard en 5 temps à tous les chaudrons du cours de potions en quatrième année (les chants résonnèrent dans l'aile est du château, dès que Rogue désenchantait un chaudron trois autres reprenaient le refrain en cœur ) ce qui leur valut la plus longue punition de l'histoire de Gryffondor.
- Ensorceler malicieusement toutes les friandises qui se cachaient dans la mallette du professeur Lupin et dans ses poches pour qu'elles le tente avant de s'enfuir en virevoltant autour de lui. Elles filaient se cacher dans son ombre, dés qu'une main gourmande ne les approchait. Pour toute punition, Remus partagea un peu de ses friandises avec les deux farceurs. Les jumeaux Weasley furent pris à leur propres pièges, l'ancien maraudeur avait discrètement métamorphosé des dragées acidulées (des boumkipiks qui réveilleraient un comateux) en de simples réglisses, gagnant à jamais le respect des deux frères.
Les jumeaux exerçaient jusqu'à présent leur 'art' avec certaine retenue. Rogue allait découvrir à ses dépens les drôles mésaventures que le karma réservait à qui s'attirer les foudres des frères Weasley. Ils mirent prêt de deux semaines dans le plus grand secret à élaborer la farce parfaite pour Severus. Une fois le plan au point, mes fiers lionceaux planifièrent avec soin son exécution. Ils leur fallut encore une semaine et demie, et bien des ratés pour finaliser leur enchantement. Ils avaient du complexifier leur sort afin qu'il agisse à retardement, condition, sine que non pour éviter toutes accusations et sanctions. Ce plan serait pour eux l'ultime occasion de mettre à profit la carte du maraudeur qu'ils avaient 'découvert' au début de leur scolarité. En effet, ils avaient pris la décision de la confier ensuite au petit Harry Potter qui non seulement avait sauvé leur sœur l'année précédente mais aussi comme eux mettait chaque année à l'épreuve les limites du règlement de l'école. Je tiens tout de même à préciser que le mépris du règlement ne constitue pas une caractéristique propre à la maison Gryffondors... toutefois je les comprends, puisque quand on veut changer le monde, marquer de son empreinte la grande Histoire, on ne demande guère la permission.
Fred et George mirent leurs plans en œuvre peu avant les vacances de Noël, un jeudi matin d'une journée décembre aussi pluvieuse que glaçante. La nuit auparavant, ils s'éclipsèrent de la salle commune, à l'aide de la carte, se rendirent sans encombre jusqu'à la lugubre salle des potions, crochetèrent le bureau du professeur et mirent à exécution leur plan. Ils réalisèrent que Severus s'étaient tellement approprié cette salle, que même de nuit elle ne paraissait pas plus sinistre que d'ordinaire. Ils déposèrent un peu partout dans la pièce une poudre mystérieuse. Ils prient un soin particulier en aspergeant le bureau, et tous les ustensiles du professeur. Par incantation cette poudre devint invisible, ils installèrent sur le plafond plusieurs bombabouses artisanales, qui rendirent aussi invisibles. Ils cachèrent dans l'horloge de la salle de cours une petite statuette de soldat. Cette dernière se mit au garde à vous alors que Fred referma l'horloge. Ce garde avait pour mission de tirer 10 cm au dessus d'une des lampes qui pendaient du plafond ( visant ainsi leurs bombabouses personnelles). Ce tir était planifié à 9h 10 précis, période pendant laquelle le merveilleux professeur de potions exposerait à ses élèves leur défi du jour devant son tableau. Ils durent faire preuve d'une volonté inébranlable pour déclencher la farce pendant à la session des deuxièmes années et ne pas profiter du spectacle. En effet, les jumeaux disposeraient ainsi du parfait alibi en assistant assidûment aux cours de botanique de madame Chourave. Ils comptaient sur leur petite sœur pour leur narrer les exploits.
Tout se passa comme prévu, à 9h 10, les deuxièmes années entendirent une détonation, puis comme une série de pétards, une odeur suffocante de jasmin mêlée à de multiples bourrasques se répandit dans la salle de cours, à la plus grande surprise des élèves et de leur professeur. Quelques secondes plus tard, toute la salle, murs, plafonds, mobiliers prirent une teinte d'un rose éclatant. Effrayés certains deuxièmes années se recroquevillèrent sous leur tables. Étonnamment, la douce Ginny bien que surprise ne paniqua pas. Elle avait trop souvent assistée 'ou subie' les facéties des jumeaux pour ne pas reconnaître leur marque de fabrique. Severus lança un large regard semi circulaire à sa classe en quête du coupable. En vain, aucun des élèves présents n'avait les compétences et encore moins l'audace de s'en prendre à lui. Il se demanda un instant, si cela était l'œuvre de Lupin, puis se ravisa. Il savait pertinemment qu'il accordait bien trop d'importance ou de crédit à ce loup-garou, mais c'était plus fort que lui, il n'arrivait pas à le chasser de son esprit. De plus, c'était bien trop grossier pour Lupin, il dut admettre Potter et sa bande étaient de bien meilleurs candidats. Il observa une nouvelle sa classe agitée, son attention se porta sur la fillette aux cheveux roux, une étincelle éclaira son regard lugubre : la bande à Potter, ou les jumeaux Weasley...
Il soupira pensant que le pire était passé. Lorsqu'il se rendit compte que ses ongles brillaient d'un vernis fushia pailleté, il faillit s'étrangler. Il lâcha immédiatement la craie et frotta l'extrémité de ses doigts sans succès, pire encore sa longue tunique noir profond changeait également de couleur, il croisa son reflet dans le miroir et constata que ses longs cheveux noir, scintillaient étonnement, et même s'éclaircissaient. Il porta sa main au visage, erreur fatale, un maquillage s'y déposa comme par magie. Inutile de préciser que l'ancien mangemort eut une soudaine une envie de meurtre irrépressible, une chance que les deux frères ne fussent pas présents.
Quelques éclats rirent retentirent, Severus calma ses auteurs d'un regard assassin que même le plus délicat des maquillage ne pouvait atténuer. Trop tard, un groupe d'élève profita de ce moment d'inattention pour s'enfuir de la salle. Un deuxième groupe de chanceux s'échappa avant que la porte d'un rose pâle se verrouilla sous l'impulsion du professeur, qui réclama le calme dans sa classe d'une voix roque. Il lança une incantation un « finite incantem » pour mettre à terme à cette mauvais blague. Le répit fut de courte durée, la couleur rose disparut environ trente secondes, avant de virer au jaune citron. Severus ressaya, et obtenu cette fois ci du mauve. Il comprit, que maudites couleurs n'étaient pas l'œuvre d'un unique sort, il y avait un support, probablement une poudre dont les effets s'étaient déclenchés suite à cette drôle de détonation. Cette odeur jasmin l'empêcher d'identifier à quoi il avait à faire. Sans perdre sa contenance, Severus donna alors un cours de potion comme jamais les deuxième années en avait connu. Comment identifier une substance mystérieuse ? Les élèves comme tétanisés n'osèrent pas prononcer le moindre mot alors que Severus revêtu d'une robe de sorcier à moitié rose, à moitié mauve préparait une potion pour identifier cette maudite poudre.
Malheureusement pour lui, deux des élèves qui s'étaient enfuis, s'étaient directement dirigées vers la salle de métamorphose où McGonnagal donnait cours au 3 eme années. Le professeur de métamorphose, inquiète pour Severus abandonna sa classe, et se précipita vers la salle des potions. D'un geste de la main, Minerva ouvrit la porte pastelle. Stupéfaite, jamais elle n'aurait imaginé voir le si austère professeur de potion vêtu de ton aussi clair, et ces cheveux, par Merlin qu'avait il fait à ces cheveux ? Ne pouvant se permettre de rire, elle se mordit les lèvres. ( Je doute sincèrement de conserver une telle prestance à sa place. Si jamais, un élève aurait joué ce tour à Salazar, je l'aurais taquiné au moins pendant une quinzaine d'années...)
Rogue la défit du regard sans faire le moindre commentaire. Leur échange tacite dura quelques secondes. Elle observa ensuite les élèves : les Serpentards comme Gryffondors présents de la classe la supplièrent d'intervenir.
- Sans commentaire Minerva. Je contrôle la situation. Je vais punir comme il se doit l'idiot qui en est responsable.
- Je n'en doute pas Professeur, mais en entendant, peut être pourriez vous libérer ces jeunes élèves...
- Travaux pratique : Je leur enseigne, comment identifier une substance suspecte ?
- En effet , très suspect...
- Avez vous penser à ..
- Évidemment
- Et
- Aussi.
Malgré la rivalité entre les deux directeurs de maisons et leurs désaccords récurrents, les deux professeurs se connaissaient parfaitement. Un étrange lien s'était formé entre eux au fil des ans. Pas vraiment des amis, le terme juste serait plus ... des complices imprévus. Nul n'avait besoin que l'autre finisse sa phrase pour se comprendre. Jadis son élève, aujourd'hui son collègue professeur après s'être égaré dans les ténèbres, Minerva veillait depuis plus de dix ans sur Severus. A distance évidemment, car jamais le maître des potions n'aurait accepté d'être ainsi materné. De son coté, le directeur de Serpentard considérait Minerva bien qu'elle fusse à son goût bien trop clémente avec les élèves de sa maison comme l'un des rares professeurs dignes de ce nom à Poudlard.
Après un nouvel échange de regards tacites avec Severus, Minerva fit signe aux élèves de sortir, ces derniers prirent le soupir du maître de potions comme une autorisation et se précipitèrent hors de la salle. La classe de potions de 10h30 fut annulée. Minerva conjugua ses efforts non sans quelques sourires taquins à ceux du professeur pour identifier la mystérieuse poudre. Pendant ce temps, la mésaventure de Rogue fit le tour de l'école, suscitant étrangement bien plus de joie et d'éclat de rires dans ma maison que les trois autres.
Le professeur Dumbeldore prévenu par l'infirmière ne résista pas et descendit dans les cachots. Sur le chemin le directeur croisa Lupin qui semblait s'inquiéter pour son collègue et probablement aussi s'avérait un peu curieux. A vrai dire l'espace d'un instant, Remus crut que Sirius avait joué un tour à Rogue, son ennemi sacré. L'ancien Sirius celui qu'il avait côtoyé pendant des années, 'son ' Sirius en aurait été capable. Pendant ce court instant, Remus laissa son imagination voguait dans un monde où ses cher amis vivraient à ses cotés aussi heureux qu'unis. Ce fut un délicieux instant de plaisir, balayé par une vague de mélancolie qui obscurcit son regard déjà bien trop souvent nostalgique. Le directeur sentit le trouble de son collègue, et posa la main sur son épaule. Remus sursauta mais ne recula pas. Dumbeldore (et peut être aussi Minerva) étaient les seuls personnes à pouvoir ainsi l'approcher. Vous savez, mon petit Lupin traversait une mauvaise passe, il avait pris l'habitude de conserver ces distances aussi bien physiques qu'émotionnelles avec quiconque qui l'approchait.,. Adolescent, il avait déjà du mal à croire en lui, alors il avait décidé de croire en ses amis. Malgré la décennie qui s'était écoulé depuis le meurtre des Potter, il ne comprenait toujours pas comment il avait pu être si aveugle. Comment, ou plutôt pourquoi Sirius les avait-il trahi ? Sa confiance était brisée si profondément que cette distance tel un rempart de fortune demeurait sa seule défense pour préserver les ruines de son cœur. Dumbeldore remercia le professeur pour sa sollicitude mais dans sa grande sagesse lui déconseilla de descendre pour le moment dans la salle de potions. Remus, connaissant parfaitement la raison, remonta en salle de professeur en imaginant la scène, il oscillait entre une légère inquiétude empreinte de compassion et une égoïste allégresse.
Severus venait de chasser le professeur Chourave et n'aspirait qu'à régler seul la situation lorsque Dumbeldore se présenta au pas de porte. Minerva et Albus échangèrent un regard complice (généralement synonyme de mauvais moment pour lui). Ces deux collègues de Gryffondor adoraient se mêler de sa vie sans y être invités. Dumbeldore lui jura que ces couleurs lui sciait à merveille, et Minerva ajouta qu'il n'avait pas à rougir car après tout son vernis était impeccable. Rogue fulmina. Albus renchérit lui précisant que c'est dans l'adversité qu'il fallait savoir conserver son sang froid car après tout nous ne sommes que ce nous surmontons. Severus n'adhérait apparemment aux perles de sagesse de Dumbeldore. Il était parvenu à faire disparaître la moitié des tons pastels de salle de classe, mais ses cheveux, son maquillage et ses vêtements n'avaient pas repris leur forme initiale. Exaspéré Rogue poussa un énième soupir tout en les foudroyant du regard. Il réprima sévèrement Dumbeldore lorsque ce dernier s'émerveilla de la magie utilisée, le directeur lui rappela simplement qu'un peu de couleur n'avait jamais tuer personne. Severus pesta de nouveau et mit manu militari à la porte ses deux invités indésirés qui n'osèrent pas le provoquer de nouveau. Minerva et Albus rayonnants prirent ensemble la direction du bureau du directeur.
- D'ici la fin de la journée, une fois débarrassée de toutes ses couleurs, Severus va exiger que vous punissez votre maison pour cette curieuse facétie. avertit Albus l'air pensif.
- Rien n'indique que l'un de mes élèves en soit l'origine, défendit Minerva.
- En effet, les jumeaux Weasley ont gagné en sagacité, j'ignore encore si nous devons nous en réjouir...
- Je vais les interroger.
- Vous avez bien encore bien du travail cette année, au moins cet incident allégera un peu l'atmosphère oppressante que la cavale de Black nous impose..
- Je doute que cela console Severus, il risque faire son couler son mascara.
- Minerva, vous êtes bien taquine aujourd'hui, cette magie est de très bonne qualité, je vous garantis qu'il est imperméable,... à croire que c'est votre œuvre. rétorqua Dumbeldore avec un ton faussement outré.
A la fin de la journée, les jumeaux Weasley furent convoqués par leur directrice. A peine étaient ils entrés que celle ci les fit s'asseoir d'un geste de la main.
- Vous savez pertinemment pourquoi vous êtes là ?
- Pas vraiment à vrai dire, répondit George en fronçant les sourcils.
- Le Professeur Flitwick s'est-il plaint ? minauda Fred.
- Le Professeur Flitwick ? Qu'avez vous... arrêtez un peu.
- Nous ne comprenons pas professeur, répondirent en cœur les deux frères.
- Comment avez vous osé perturber le cours de potion des deuxièmes années, et saccager ainsi la salle des potions ?
- Professeur, nous ne sommes en rien concernés par cette affaire, nous y sommes vraiment pour rien.
- Vous croyez peut être que je vais vous croire sur parole.
- Professeur, ce matin nous étions en botanique, puis en cours de défense contre les forces du mal. Nous sommes douées, mais pas au point d'assister à deux cours à fois expliqua Fred.
- Et si nous devions assister à un deuxième cours, jamais on choisirait celui de Rogue, nous ne sommes pas masochistes s'indigna George avec véhémence.
Minerva plus exaspérée qu'amusée poussa un long soupir, les jumeaux avaient un don pour abuser de sa patience. Pendant un instant, elle se demanda quelles ravages ces deux là auraient pu faire, si un retourneur de temps tomberait dans leurs mains. Elle se ravisa rapidement, leurs bêtises dépasseraient probablement son imagination.
- du Professeur Rogue, coupa Minerva d'un ton intransigeant.
- On choisirait le vôtre évidemment, déclara Fred avec un clin d'œil provocateur.
- Vous me prenez pour une imbécile en plus. Qu'est ce qui vous a pris de vous jouer un tour pareil à un professeur, qui plus au professeur Rogue.
- Nous n'avons rien fait et n'avons aucune raison de nous en prendre à ce professeur si … rétorqua Fred en faisant mine de chercher péniblement une qualité...
- Charmant, coupa George avec un air faussement réfléchi.
- Et si respectueux, compléta Fred.
- Des élèves, précisa Georges.
- Et de ces nouveaux collègues renchérit Fred.
- N'inverser pas les rôles ! menaça le Professeur McGonnagal.
Sa rancune envers Lupin avait exacerbé le mépris de Rogue envers les Gryffondors, alors que Minerva espérait que leur retrouvaille serait l'occasion de dépasser ces vieux clivages. A croire que dans son fort intérieur, Severus restait toujours cet adolescent en rivalité avec Potter et Black. Minerva s'interrogeait que s'était il passé entre eux pour que Severus fut toujours aussi vindicatif contre sa maison. Remus ne méritait pas tant d'animosité...
Même si la farce des jumeaux l'avait secrètement beaucoup amusée, elle devait les punir, ou du moins à défaut de preuves, ou d'aveu les garder à l'œil. Nul ne pouvait sans prendre à un professeur de la sorte sans en payer le prix et encore moins un gryffondor.
- De plus d'après ce que l'on nous a dit, rien n'empêchait le professeur de poursuivre son cours, ce n'était qu'un peu de couleur,
- Mais bien sûr...
- Vous vous êtes rendue sur place ? interrogea Georges avec curiosité.
- En effet, répondit le professeur.
- Les installations de l'école étaient elles hors d'usage ? Que les chaudrons soient roses noirs ou verts, quelle importance au fond ?
- Dans ce cas laissez les noirs !
-Pourquoi vous trouvez que le rose ne sciée guère à notre maître des potions ? demanda presque innocemment Georges.
Minerva n'émit aucun son, un seul regard suffit à calmer l'ardeur des deux frères qui se redressèrent sur leurs sièges. J'admire son autorité naturelle et compatis pour les tracas que les jumeaux lui causèrent durant leur scolarité.
- Ce n'est pas forcément une mauvaise blague, déclara timidement Fred.
- C'est peut être l'œuvre d'un Serpentard qui voulait égailler la journée de son directeur de maison.
- Ou bien il s'agit d'une réaction involontaire qui s'est produit dans un chaudron..
- C'est vrai qu'il y a de nombreux ingrédients et une kyrielle de préparations en cours
- Tous ne sont pas conservés avec le zèle qui leur serait du..
- C'est peut être l'œuvre d'un deuxième année ?
- Nous aurions alors trouvé notre digne successeur, un talent caché, un diamant brut ?
- Ou bien d'un autre élève qui vaut nous ravir notre réputation ?
- C'est peut être 'une' autre,... c'est peut être une fille, proposa George avec espoir.
- Tu t'imagines si c'est une fille ? répliqua Fred rêveur.
- J'en tomberai amoureux...
- Mais c'est moi qui la séduirait !
- Balivernes, toi tu n'as que ton physique pour toi, moi j'ai le charme.
-Oui celui d'un morpion.
- Demandons à une experte, qu'en pensez vous professeur ?
-Arrêtez vos imbécillités coupa Minerva avec fermeté. Je vais dès à présent vous surveiller étroitement, au moindre faux pas vous serez en retenue. Si vous persistez dans vos sottises l'équipe de quidditch se passera de vos services.
L'assurance ainsi que le sourire insolent de deux frères disparurent instantanément, jamais encore Minerva ne les avait menacé de renvoi que l'équipe de quidditch. Fred et Georges savaient d'expérience qu'elle était sérieuse, extrêmement sérieuse. Elle avait eu le dernier mot. Les jumeaux demeurèrent silencieux jusqu'à leur salle commune. Minerva prêta par la suite une attention particulière à mes deux lionceaux. Sa menace lui avait garanti une fin d'année presque paisible, mais elle savait qu'avec le tournoi des trois sorciers prévu l'année prochaine, et la suspension du quidditch que son répit ne serait que de courte durée.
Ainsi Rogue et sa salle de cours furent la première victime d'une farce à grande ampleur de mes deux garnements, une sorte de répétition avant le tour grandiose qu'aller subir Ombrage les années suivantes et qui justifie pleinement leur présence dans cet ouvrage.
N'oubliez pas, s'attirer les foudres d'un Gryffondor en particulier d'un jumeau Weasley, n'est et ne sera jamais sans conséquence.
