JOYEUX NOEL ! (coeur coeur)

PETIT CADEAU ! A la toute base, je voulais vous sortir le chapitre du What If. MAIS, je me suis souvenue que c'était ce chapitre, j'étais certaine que je ne pouvais pas faire plus beau cadeau sur Wattpad, donc bien sûr FanFiction en profite aussi ahah.

Alors... Enjoy ! :)

Et merci Love-Fictions-49 d'avoir mis en favori cette histoire et Eleopan de la suivre ! :)

CW : Que du love.

CHAPITRE 23 – Un magnétisme inattendu

08 août 1996

Erine scruta la chambre qu'elle avait occupée pendant dix-huit ans. Ce lieu où elle avait tant de souvenirs : un lit où elle s'était chamaillée maintes et maintes fois avec sa sœur, un coussin au bord de la fenêtre en baie sur lequel elle avait lu un nombre incalculable de livres, un bureau où elle avait travaillé et créé, une bibliothèque qui débordait d'ouvrages. Ce lieu où elle avait ri et pleuré. Ce lieu qui l'accueillait comme refuge. Sa chambre était sa maison dans la maison de ses parents, elle était son endroit.

La tête penchée sur le côté, un sourire en coin et avec une boule dans le ventre, Erine prit conscience que sa chambre n'était déjà plus celle qu'elle avait connue.

Les murs blanc et rose pastel étaient vidés de leurs photos. Son lit manquait de literie, seul le matelas recouvrait le sommier. Dans la bibliothèque, plus aucun livre ne se battait pour trouver sa place. Des cartons jonchaient le sol, attendant leur futur voyage.

Tout était différent. Erine n'avait jamais craint le changement, surtout quand elle était certaine qu'il ne lui apporterait que bénéfice.

Le jour du déménagement était enfin arrivé.

Dans quelques heures, elle serait installée dans son propre appartement pour vivre sa propre vie. Erine pourrait enfin vivre pour elle – et utiliser la magie à volonté.

Dans quinze jours, elle débuterait sa formation de Guérisseuse – ou d'infirmière pour sa famille Moldue. Erine n'était pas anxieuse, non, elle n'avait qu'une hâte : commencer ce nouveau chapitre, le premier jour du reste de sa vie.

DRIIIIIIIIIIIING !

La sonnette ne s'arrêta pas – il n'avait pas retenu la leçon. Erine inspira une grande bouffée d'air et la relâcha. Le moment était venu. Le transfert allait commencer.

Erine dévala les marches, aussi bruyante qu'un troupeau d'éléphants. Elle sauta la dernière marche et se rattrapa à la poignée qu'elle ouvrit à la volée. La porte claqua contre le mur, Erine grimaça. Devant elle, George souriait de toutes ses dents et ses yeux pétillaient de malice – comme toujours. Elle porta ses mains à ses joues quand il lui tendit une rose orange.

— Oh merci ! s'exclama-t-elle.

Erine accepta la fleur et sauta au cou de George pour le remercier. Il l'entoura de ses bras et la serra contre lui.

— Ce n'est qu'un cadeau de déménagement, répondit-il.

— Et c'est très gentil !

George s'écarta et posa ses deux mains sur les épaules d'Erine. Il les tendit et elle constata qu'il l'analysait. Erine s'impatientait de la prochaine remarque, elle aurait été vexée qu'il n'ait aucun commentaire.

— Tu as coupé tes cheveux ?

— OUI ! s'enthousiasma-t-elle en agitant sa tête. Poudlard fini, nouvelle vie !

— Tu es très jolie, la complimenta-t-il, et il ne mentait pas, elle le lisait dans ses yeux.

— Merci, Georgie !

Bien sûr, seul son propre avis comptait. Cependant, elle était ravie de recevoir cette attention.

Une semaine plus tôt, une pulsion avait saisi Erine et elle l'avait suivie sans une pointe de réflexion. Toute sa vie, ses longs cheveux noirs l'avaient accompagnée. Les avoir juste au-dessus des épaules était une grande transformation et cela plaisait à Erine ! Elle avait eu besoin de quelques jours pour s'y adapter, après tout, les queues de cheval n'étaient plus possibles. Cela en valait la peine.

Erine invita George à entrer et ils montèrent à l'étage, Erine n'avait pas envie de tarder. Plus tôt, ils commenceraient, plus tôt ils auraient terminé.

— Merci de venir m'aider, Georgie ! Violivier avaient une réunion d'équipe avant la demi-finale et Harrison a proposé à Violet d'y assister. Jamais, elle n'aurait pu refuser ! Même si elle avait essayé, Olivier lui aurait lancé l'Impero.

— Quidditch avant tout, se moqua George.

— Exactement ! rigola-t-elle. Tu connais bien cela ! Mes parents et Holly sont en vacances. Je ne voulais pas embêter mes camarades de Serdaigle, ils sont tous angoissés par leurs propres affaires et nouvelles études. Il ne me restait que vous, heureusement que vous êtes là ! Je comprends tout de même qu'un de vous ait dû rester à la boutique.

— C'est avec plaisir. Nous n'allions pas laisser notre Aigle Amateur seule !

En effet, George était le seul à avoir répondu présent, mais elle ne pouvait en vouloir à ses autres amis. Violet effectuaient ses premiers pas chez les professionnels, jamais Erine n'aurait accepté que sa meilleure amie rate ce moment – surtout après les révélations qui ne cessaient de l'angoisser. Ils gardaient tous un œil sur elle, Violet digérait la nouvelle, mais elle était toujours parcourue d'interrogations – qui n'en auraient pas eues… Quant à Olivier, il n'avait pas le choix et puis, il était plus que fier que sa petite-amie soit « la prodige du Club de Flaquemare ».

— Tu prends ce coffre ? demanda George en désignant l'objet qui les avait tant intéressés deux ans plus tôt et Erine acquiesça. Puisque je te prête main-forte, vas-tu me faire l'honneur de m'en dévoiler le contenu ?

— Bien sûr ! répondit-elle en lui déposant un carton entre les mains et elle ajouta d'un clin d'œil. Un jour… Peut-être.


Les cartons et meubles déplacés dans l'appartement, George avait insisté pour l'aider à tout ranger. Maintenant qu'ils avaient terminé, elle lui était reconnaissante. Il était onze heures et son appartement était en ordre. Merci Georgie, merci la magie.

Ils s'installèrent sur le canapé du salon, il ne manquait que quelques coussins et tout serait parfait. Erine avait la sensation d'y avoir toujours vécu, elle était à sa place. Erine sauta du canapé pour récupérer une Bièraubeurre pour chacun d'entre eux, puis elle se laissa tomber à côté de George. Elle s'assit en tailleur et porta le goulot de la bouteille à sa bouche.

— Plein d'élèves avaient en leur possession des petites inventions que je connais, introduit-elle. Weasley farces pour sorciers facétieux m'a l'air d'être une véritable réussite.

— Les affaires marchent comme sur un balai, oui. Tout le monde est satisfait des produits, des clients du monde entier viennent jusqu'à nous. Freddie et moi vivons de notre plaisir, jamais nous n'aurions pu rêver de mieux.

— JE SUIS TELLEMENT HEUREUSE POUR VOUS ! cria-t-elle en lui ébouriffant les cheveux. Vous le méritez tellement !

— Merci, sourit George.

Ce n'était pas un compliment de politesse, Erine le pensait avec sincérité. Fred et George étaient toujours restés fidèles eux-mêmes de leur naissance – si elle en croyait les dires des Weasley – à aujourd'hui. Elle ne doutait pas sur le fait qu'ils ne cesseraient pas d'ici peu.

Fred et George avait toujours eu un don naturel pour faire rire n'importe qui, à n'importe quel moment. Si le monde entier en profitait, c'était un immense accomplissement.

Erine se remémora chacun des instants qu'elle avait eu la chance de passer avec les jumeaux, incapable de les dissocier. Elle était loin de se douter qu'elle était proche de se tromper.

— Malgré notre emménagement ensemble, je pense au fait que cela ne durera peut-être pas, avoua George.

— Comment cela ? s'étonna-t-elle.

— Freddie fréquente plus ou moins Angelina depuis quelques semaines, donc…

— QUOI ? s'écria-t-elle en toussant, proche de s'étouffer.

— Tu n'étais pas au courant ? ricana George. Ils se sont revus quand Angie a terminé Poudlard, même si j'ai plutôt l'impression qu'ils sont dans une relation libre.

Une relation libre… Elle n'était même pas surprise. N'empêche qu'il était difficile pour elle de projeter les jumeaux dans un couple. Ils avaient toujours été discrets et Fred dans une relation sérieuse ? Pourquoi pas, même si cela restait loin de ses discours de liberté. Pourtant, les signes entre Fred et Angelina n'avaient jamais trompé personne.

— Et toi ? demanda George en se grattant la tête. Tu fréquentes toujours cet allemand ? Ou bien Lim ?

Contrairement aux jumeaux, Erine ne cachait rien de ses histoires – elle s'en sentait plus en sécurité.

Elle avait rencontré Heiko au village Le chant des sirènes cet été. Leur relation n'avait jamais eu l'objectif de la longue durée, elle lui avait permis de reprendre conscience lors de ses rapports sexuels, ou du moins à les diriger pour ne pas avoir l'oppression d'être dominée.

Depuis leur retour de France, Erine avait apprécié voir Flavius. Elle avait le sentiment de rattraper ce qu'ils n'avaient pas vécu lors de leur dernière année. Cependant, leur relation était plus complexe qu'elle ne l'aurait voulu. Flavius et elle aimaient être ensemble, ce n'était juste pas suffisant pour construire un couple.

— Je n'ai plus de nouvelle d'Heiko depuis la fin des vacances, répondit-elle. Pour ce qui est de Flavius, nous nous voyons de temps en temps si tu vois ce que je veux dire.

— Comment ça « de temps en temps » ? demanda George, elle vit à sa pomme d'Adam qu'il déglutissait, apparemment il ne voyait pas où elle voulait en venir.

— Disons qu'on ne joue pas aux Echecs version sorciers.

Le visage de George pâlit et elle s'en amusa. Malgré l'image qu'il se façonnait, Violet n'avait pas l'air d'être la seule à être naïve. Ou bien, il était encore difficile pour ses amis masculins d'accepter qu'elle puisse avoir des relations, ce qu'elle trouvait bien ridicule.

— Rien de bien sérieux, ajouta-t-elle et George parut retrouver de ses couleurs – pourtant elle trouvait cela pire. Nous ne sommes pas trop sur la même longueur d'ondes, je pense que nous n'avons eu bon timing. D'ailleurs, cela ne devrait pas durer. Je crois qu'il fréquente Topaze, tu sais, la meilleure amie d'Amanda Pinnutt, la préfète de Poufsouffle ?

— Je vois… Moi qui le pensais malin, il est bien plus bête que cela. Laisser Erine Zoey Green pour une autre fille !

— Je ne te le fais pas dire, pouffa-t-elle.

Erine illumina la pièce de son sourire. Les jumeaux n'étaient pas les plus démonstratifs, mais quand ils l'étaient, personne n'était aussi sincère – surtout George.

— Je suis content de voir que tu réussisses à profiter depuis cette Bouse de Dragon de Taylor, dit George d'un ton menaçant. Dire que ce qu'il t'a fait subir en sixième année ne lui a pas suffi…

Le ventre d'Erine se retourna, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il déterre un sujet qu'elle pensait sous terre à jamais. Peut-être qu'elle avait espoir que d'aucuns n'en parleraient pour éviter de la blesser. Son cœur palpita… Mais…

— J'avais demandé à Vio de ne rien vous dire, souffla-t-elle à la fois gênée et vexée que Violet ait rompu sa promesse.

— Elle n'a rien dit, répondit-il. Nous ne sommes pas dupes, Freddie et moi avions bien vu que quelque chose n'allait pas. Et puis, vous n'étiez pas vraiment discrètes dans vos discussions. Et voyons… Me crois-tu si peu talentueux pour croire qu'il se soit pris ce cognard par erreur ?

Vu comme ça. Erine avait cru garder ce secret jusque dans sa tombe, c'était sans compter sur ses amis bien trop perspicaces. Elle restait tout de même convaincue que George avait dû – aussi – se faire plaisir. Après tout, les jumeaux n'avaient jamais porté Luke dans leur cœur.

Parfois, Erine réalisait qu'elle n'avait jamais su quel sentiment elle avait ressenti pour Luke. Il avait été une simple amourette en cinquième année. Elle l'avait trouvé beau et le temps passé avec lui avait été agréable jusqu'à ce qu'il lui semble étouffant – sûrement un signe précurseur qu'elle n'avait pas eu la réflexion de repérer. Bref, elle n'avait pas eu cet éclat spécial pour lui. Luke n'avait été qu'un béguin d'adolescence – comme aurait dit sa mère.

Le comportement inadapté de Luke en sixième année avait tout remis en question… Cela ne l'avait pas empêchée de tomber encore dans son piège. Pas assez rancunière, ou trop naïve, pas assez intelligente, ou trop faible, elle n'en avait aucune idée.

Elle avait juste réalisé qu'il avait été plus simple de le laisser contrôler, car autour d'elle, tout était incontrôlable.

— Je n'ai quasiment connu que lui, finit-elle par prononcer. Il n'était pas toujours horrible… Cela dépendait de son humeur.

Les mots prononcés à voix haute, les entendre, lui firent prendre conscience à quel point Luke avait été toxique. Le soulagement de la fin de cette emprise s'accentua quand elle prit compte qu'elle avait eu la force et le courage de s'en libérer. Cela avait été une épreuve difficile, mais Violet ne l'avait jamais abandonnée, tout comme Olivier et les jumeaux.

Elle secoua la tête, elle refusait de s'étendre sur le sujet. Erine avait eu assez de temps pour se remettre en question. Désormais, la page était tournée. Luke n'avait plus à envahir sa vie, il l'avait bien assez fait.

— Et toi, Georgie ? l'interrogea-t-elle, il n'allait pas s'en sortir ainsi. Je ne t'ai jamais vue avec une quelconque personne. Nous cacherais-tu des choses ?

— Non, réfuta-t-elle aussitôt. Rien qui n'en vaille la peine du moins. A Poudlard, j'avais bien d'autres priorités. Depuis, j'ai fréquenté une sorcière une ou deux fois. En juillet, je suis sorti avec Mya, un Gryffondor trois ans au-dessus de nous. Ce n'était rien et puis… Elle m'a demandé si je comptais arrêter les enfantillages qu'étaient les farces et attrapes.

— OUTCH ! s'exclama Erine.

— Je pense que tu comprends, sourit-il et il ajouta. Être seul ne m'impose aucune restriction.

George n'avait pas tort. Finalement, ce qu'il se passait avec Flavius n'était pas plus mal. Erine n'avait aucun compte à rendre. Encore fallait-il qu'il ne se plonge pas dans une relation sérieuse avec Topaze.

L'accoudoir la réceptionna quand elle se jeta en arrière en remarquant :

— Parfois, je me demande vraiment ce qu'il s'est passé entre Violivier. Ils étaient incapables de voir d'autres personnes qu'eux. Maintenant… Ils sont les plus heureux au monde.

— Je ne sais pas, haussa les épaules George – elle n'en fut pas étonnée, il était trop occupé à les taquiner.

— Non, mais, tu imagines ! Violet avait onze ans ! ONZE ANS ! insista Erine, les yeux écarquillés. Bon… Il leur a fallu un peu de temps… Certes… MAIS QUAND MÊME !

Erine secouait la tête avec vivacité, c'était juste incroyable ! Elle remarqua George, qui la fixait, amusé. Il ouvrit la bouche et elle s'attendit à ce qu'il dise qu'elle le faisait rire – elle appréciait toujours quand les jumeaux avaient cette réflexion – cela n'eut rien à voir.

— T'ai-je dit que tu étais très jolie ?

— Euh… Oui, Georgie, se moqua-t-elle en se redressant. Ce matin même.

La main de George passa sur son visage et Erine entendit son soufflement. Depuis quand George Weasley se sentait-il gêné ? Il laissa tomber sa tête sur le haut du canapé et ses yeux se posèrent sur elle. D'étranges sensations parcoururent le ventre d'Erine, ce n'était pas gênant, même agréable. C'était juste perturbant.

Chaque seconde était plus imprévue que la précédente.

George s'approcha d'elle et il ferma ses lèvres. Qu'arrivait-il à George Weasley ? La rose, ce rappel de mots gentils, son comportement…

— J'aimerais essayer quelque chose si tu acceptes ?

Oui, Erine était amatrice d'expériences – tout comme de nouveautés. Et puis… C'était George ? Elle avait confiance en George, peu importait sa proposition. Le visage de George était plus près. Il allait l'embrasser ? Erine ne recula, au contraire. Elle était attirée tel un aimant, guidée par un magnétisme inattendu.

Violet aurait sûrement évoqué des fils qui les reliaient jusqu'à les lier.

La raison était inconnue, Erine était juste incapable de refuser. Ce n'était pas comme avec Luke. Cette fois, elle en avait envie. Cela n'avait aucun sens. Elle en mourrait juste d'envie. L'appel de la nouveauté… Ce n'était qu'un essai, une découverte, rien de plus. N'est-ce pas ?

Quand les lèvres de George effleurèrent les siennes, elle éclipsa le moindre doute. Erine sentit l'esquisse de sourire de George. Le frôlement se transforma en un véritable baiser qu'elle se surprit à apprécier, pourtant il s'agissait de George ! GEORGE ! Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait ressenti cela. Certainement pas avec Luke, peu importait l'époque. Ni avec Ian, ni Heiko, ses amours d'été. Ni avec Flavius. Jamais.

La main de George caressa sa joue qui s'empourpra. Si la théorie de Violet s'avérait, Erine aurait pu l'utiliser pour décrire ce qu'elle ressentait. Les fils n'étaient pas qu'un lien. Erine les percevait les entourer, George et elle, ils ne s'arrêtaient pas à les attirer, ils les serraient vers une union qui lui aurait été inconcevable. Alors pourquoi continuait-elle ? Une seule réponse. Les fils étaient forts, indestructibles. Jamais, ils ne lâcheraient.

Enfin… Juste pour cette fois.

Guidée par la curiosité, Erine enroula ses bras autour de George et il entoura sa taille pour l'inviter à s'asseoir sur lui. Les doigts d'Erine se faufilèrent dans la chevelure flamboyante de George pour approcher son visage, il lui semblait qu'il ne serait jamais assez près. Il embrassait chaque partie de sa peau découverte. Elle s'en délecta, les poils hérissés.

Son cœur palpita, trop fort, trop rapide. Elle était proche de l'évanouissement quand il essaya de la faire basculer sur le côté. Erine résista. George l'interrogea du regard, inquiet. Elle le fit taire d'un nouveau baiser, qui… n'avait rien d'étrange. Erine se concentra sur le goût sucré des lèvres de George. Si apaisant, qu'elle calma ses battements de cœur. Elle n'était pas encore prête à se laisser posséder… Depuis Luke, elle devait contrôler. Erine frissonna, elle devait taire ses pensées. Aussi bizarre qu'était cette situation, elle était avec George, pas avec Luke. George ne la blesserait jamais.

Tout s'accéléra, aussi vite qu'un Eclair de Feu. A chaque fois qu'ils se quittaient pour enlever un vêtement, leurs bouches se cherchaient et se retrouvaient, toujours. Incontrôlables. Une alchimie, plus incroyable que la magie, les incitait à ne jamais s'arrêter. Des frissons parcoururent Erine, jamais elle n'avait ressenti cela. Pas avec Ian et Heiko. Pas avec Flavius. Avec Luke, elle en avait eu, bien sûr. Ce n'étaient pas les mêmes. Ceux de Luke étaient glaçants, ceux avec George était chaleureux. Il était…

George était juste… parfait.

Débarrassés de leurs habits, ils restèrent immobiles quelques secondes. Jusqu'où iraient-ils ? Ils étaient déjà allés bien loin. Pendant ce court instant, Erine découvrit les yeux marron de George et leurs éclats de malice. Ils étaient éblouissants. Comment avait-elle pu les rater ? Comment y résister ?

Du bout de ses doigts, Erine parcourut la mâchoire de George. Il la contemplait, il l'attendait. Un vif d'or encombra la gorge d'Erine. George l'attendait. Le vif d'or glissa. George l'attendait. Il ne ferait rien sans elle, elle serait l'initiatrice. George l'attendait. La confiance attrapa le vif d'or et il disparut.

Une émotion encombra la poitrine d'Erine. Une violente envie de pleurer la traversa. Non pas un torrent de larmes, seule une fine pluie qui dévoilerait l'arc-en-ciel et libérerait le soleil.

Juste quelques gouttes de soulagement.

La main de George rencontra sa nuque. Erine ferma les yeux. Elle était libérée.

Erine le voulait.

Les minutes suivantes furent un délice. Chaque baiser avait été envoûtant, Erine craignait d'en être accro. Chaque geste avait été puissant et intense. Une fusion surprenante et évidente. Chaque seconde jusqu'à la dernière s'écoula avec complicité et plaisir commun.

Quand George se laissa retomber sur le dossier, les joues rouges, leurs regards se croisèrent. Un bref sourire se dessina sur chacun de leur visage. Un bref sourire jusqu'à ce que…

ELLE VENAIT DE COUCHER AVEC GEORGE.

ELLE VENAIT DE COUCHER AVEC SON MEILLEUR AMI.

AHHHHHHHHHHHHHH.

Les yeux d'Erine s'écarquillèrent et George dut prendre conscience de cette erreur car, aussi synchronisés que lors de l'acte – elle devrait se jeter un Obliviate – ils se détachèrent aussi vite qu'ils s'étaient trouvés.

Chacun de leur côté, ils récupèrent leurs vêtements. OH MERLIN ! hurla Erine dans ses pensées, oh merlin, qu'avaient-ils fait ? Elle attrapa sa baguette et se dépêcha de lancer le sort de contraception – il ne manquerait plus que cela ! George et elle étaient si idiots que leur maladresse les bouscula.

— Aïe ! s'exclamèrent-ils en même temps.

— Oups… Euh… Dé…Désolée… balbutia Erine, est-ce qu'elle s'était déjà sentie gênée face à George ?

— Pas de souci. Je ferai mieux d'y aller, dit-il avec hésitation et il désigna la porte d'entrée.

— Oui, oui, bien sûr, répondit-elle en croisant les bras avec une grosse voix qui ne lui appartenait pas. On se voit bientôt, hein !

ARGH. Elle se tourna aussitôt, nom d'un Scroutt-à-pétard¸ qu'elle était stupide ! Ces derniers mots prêtaient à confusion, qu'allait-il imaginer ? Et surtout ! Comment allaient-ils gérer cela face à leurs amis ? La porte claqua et elle s'extirpa de ses pensées.

Oh non… Elle devait avoir fait un mauvais rêve, enfin non… Pas un mauvais… Juste un très étrange. Erine se pinça le bras.

— Aïe.

Non. Ce n'était pas un rêve.

Elle se prit le visage entre les mains dans des grognements digne d'un troll des montagnes. POURQUOI ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Erine soupira.

Il s'agissait de George Weasley. George. Georgie. Son sorcier facétieux. Son meilleur ami.

Elle aurait dû s'en trouver répugnée et allait vomir sur-le-champ ! Pourtant, c'était tout le contraire. Erine n'aurait pu mentir. Elle désirait retrouver les bras de George, elle s'y était senti bien ! STOP. C'ETAIT GEORGE. C'était stupide ! Elle devait fuir la moindre pensée.

Alors… Bien qu'elle vouait un culte aux douches brûlantes, elle estime pas préférable de prendre une douche gelée.


Sur le chemin de Traverse, en route pour la boutique, George traînait des pieds. Il craignait d'aller trop vite et de perdre ce parfum enivrant de rose qui l'embaumait. Il l'appréciait tant, alors le sentir d'aussi près…

Il n'avait pas aimé que cela. Tout. Tout était aussi bien qu'il l'avait imaginé – malgré lui. Toutes ses pensées refoulées alors que tout avait été parfait.

Son ventre se tordit quand l'image horrifiée d'Erine le saisit. Il n'aurait jamais dû lui proposer d'essayer ce quelque chose. Elle devait le regretter. Peut-être même ne le voulait-elle pas vraiment. Oh, quelle horreur si elle s'était sentie obligée ! Quelle erreur.

Non… Il devait oublier. Il devait se ressaisir. Il devait être George Weasley. Il devait s'en amuser et en rire.

Arrivée au magasin, la tête encore ailleurs – l'air perdu de Luna Lovegood devait être peint sur son visage – George ne fit qu'à peine attention aux clients. Il adressa un signe de la main à Verity quand celle-ci la salua et il se dirigea dans l'arrière-boutique. A son bureau, il se laissa tomber sur la chaise et grogna entre ses mains.

— J'ai rarement l'habitude d'être ignoré.

La voix de son frère le fit sursauter qu'il tomba à la renverse sous les éclats de rire de son jumeau. George se releva et accompagna le rire de Fred – comme depuis toujours. Son frère le mesura d'un haussement de sourcil, l'éclat de malice dans ses yeux était à son apogée.

Maintenant, George allait devoir tout lui raconter. Tout. Il n'était pas prêt pour les moqueries à venir.

— Un troupeau de centaures t'est passé dessus ou bien ? l'interrogea Fred. Même Binns n'est pas aussi translucide.

— Si seulement… soupira-t-il.

Fred se frotta les mains, impatient. Il était pire que Violet, Holly et Er… D'accord, George préféra aller droit dans les anneaux.

— J'ai couché avec Erine.

La réaction de son frère était prévisible. Fred pouffa de rire et applaudit avec vivacité.

— ENFIN ! Tu t'es décidé à lui déclarer ta flamme ! Je t'avais dit que tu la ferais fondre, se moqua Fred.

— Cela ne s'est pas passé comme ça, corrigea-t-il. Nous avons juste… Nous n'avons pas parlé. C'était juste… NOUS AVONS JUSTE COUCHE ENSEMBLE. Ah, c'est horrible dit de cette manière.

— Je retiens juste qu'il suffit qu'on s'absente une après-midi, Violivier et moi, et vous vous sautez dessus. Vous êtes incapables de vous tenir, continua de ricaner Fred.

— Non, c'était…

— C'est très drôle quand on y pense. Notre petit oiseau me disait encore hier – et tant de fois avant – qu'elle apprécierait vous voir ensemble. Dire que j'étais obligé de brouiller pistes…

— Elle ne se remet pas qu'on ait pu parier sur eux, conclut George, désespéré. Quoi qu'il en soit, ce n'était qu'un petit dérapage ! Vous n'y verrez que du feu !

— Vraiment ?

L'œillade narquoise de son frère était expressive. Il se jouait de lui par des sous-entendus que George comprit. Il les comprenait car il s'agissait de son questionnement depuis sa sortie de l'appartement d'Erine – sans compter ceux qui l'embrouillaient depuis quelques temps.

— Ah, mon Georgie ! enchaîna Fred d'un air moqueur. Nous vivons ensemble depuis dix-huit ans, ni l'un ni l'autre n'avons été de grands romantiques. Mais… Il faut admettre ses sentiments. Regarde, Angie et moi !

— Angie et toi ? le reprit George en rigolant. Je n'appelle pas cela du romantisme.

— Nous aimons juste avoir d'autres expériences. Bref… Notre relation n'était pas si surprenante. Alors, je me permets de le dire puisque tu es mon frère : ouvre les yeux. Pour maintenant, prends le reste de l'après-midi. Mais, sache que demain, je ne suis pas là !

Son frère lui tapota l'épaule et rejoignit la boutique principale. George était de nouveau seul avec sa réflexion, partagé entre qualifier ce moment : de bêtise ou de sérieux.

Il réalisa que son jugement ne prendrait pas longtemps à être prononcé.

Erine Zoey Green n'était pas n'importe qui. Erine avait toujours été la seule à rire à leurs plaisanteries, à n'importe quel moment. Erine les avait toujours soutenus. Erine était la seule à autant les, ou plutôt, le faire rire. Car Erine Green était réellement drôle. Il rigola quand il se remémora leur première année, quand elle avait laissé tomber les livres sur leur tête.

Erine était impressionnante.

George s'accorda du temps supplémentaire pour faire le point sur ces sept années. Ces sept années où elle avait illuminé chaque pièce dans laquelle elle se situait. Ces sept années où elle avait autant apporté la bonne humeur qu'eux.

Il se focalisa sur les trois dernières années.

Tout d'abord leur cinquième année, George n'avait pas apprécié que Luke la traite si mal, ou plutôt qu'il n'accepte pas ses choix. Des prémices qu'aucun d'eux n'avait anticipées.

Puis la sixième année et le bal de Noël, il repensa à la discussion qu'il avait eue avec Violet. George n'avait pas supporté que le cavalier d'Erine l'ennuie et la voir aussi triste. Au contraire, il avait adoré quand elle lui avait offert ce grand sourire, ce magnifique sourire quand il l'avait invitée à danser. George était encore capable de voir la fierté sur les lèvres de Violet.

Enfin, cette dernière année, sûrement la pire d'Erine. George n'osait imaginer tout ce que Luke lui avait fait subir. Plus les jours d'emprise d'Erine s'écoulaient, plus George culpabilisait de ne pas agir et d'être si… intéressé – c'était bien le mot ? – par elle. Malgré tout le cauchemar que vivait Erine, elle les avait poussés à se révolter alors même qu'elle était préfète-en-chef.

Quand Fred et lui avaient quitté Poudlard, leurs meilleures amies lui avaient manqué. D'une manière différente. Et il y avait eu les vacances… George n'acceptait juste pas ses sentiments, enfin… Il les refoulait.

Dès le premier jour, George avait considéré Violet comme une sœur.

Avec Erine, c'était différent. Elle avait été son amie, puis sa meilleure amie. Et si…


Une pluie diluvienne s'abattait sur la ville de Londres. Erine était trempée de la tête aux pieds, ses cheveux collaient à son visage, tout comme ses vêtements à sa peau. Désagréable, certes. Elle gardait espoir que le claquement des gouttes sur son visage serait plus efficace que sa douche froide. Déjà un mauvais choix, la douche avait été inutile.

Un long moment, Erine avait hésité à attendre dans le salon de Violivier. Elle aurait pu discuter avec Violet – parce qu'Olivier se serait bouché les oreilles. Cependant, elle craignait de les inquiéter et elle en avait assez fait. Sans compter, qu'elle entendait déjà le gracieux rire de Violet et elle n'en était pas encore prête. Pas tant qu'elle n'aurait pas posé de mots sur ce qu'elle ressentait, pas tant qu'elle ne serait pas au clair avec elle-même.

Erine courait sur le Chemin de Traverse, fonçant droit dans les flaques d'eau et éclaboussant tout sur son passage. Elle avait l'impression d'être dans une comédie romantique.

Sous la pluie, bousculée par ses pensées farfelues, les images de ses années à Poudlard défilaient devant elle. Comment avait-elle pu en arriver là ? Violivier étaient une évidence inouïe. Fred et Angelina, un rapprochement progressif avait été visible. Mais George et elle ? RIEN ! Alors pourquoi avait-elle la sensation que c'était bien plus ?

Quand elle y songeait bien, elle avait toujours été plus tactile avec George qu'avec Fred, simplement parce qu'il était plus ouvert, non ? George lui avait redonné le sourire au bal de Noël. George avait, sans hésitation, sauvé ce qui lui avait semblé la pire soirée de sa vie.

Il avait offert ce cognard à Luke, par agacement – peut-être – mais aussi car il se souciait d'elle. Erine avait eu le cœur serré de le voir se battre avec Malefoy, par peur qu'il quitte Poudlard ou pire qu'il se blesse. Erine réalisa qu'il l'avait écartée de Luke lors des entraînements de l'A.D. George avait toujours eu l'œil sur elle et jamais elle ne s'était sentie oppressée. Tous ces moments lui avaient semblé si naturels qu'elle n'avait pas imaginé qu'il puisse ressentir bien plus… Et elle… Cependant, elle n'avait pas l'esprit disponible, non ?

Tout s'enchaînait comme un film en mode accéléré.

Erine n'était qu'à quelques pas de la boutique des jumeaux qu'une image se faufila, elle se figea.

Peu importait si elle se trompait ou non, elle avait assez perdu de temps cette année. La période sombre qui les entourait ne leur offrait plus le choix de se poser des questions, c'était maintenant ou jamais. Erine devait être claire avec George, mais surtout avec elle-même. Elle se faufila entre deux clients et entra dans le magasin. Elle distingua une chevelure rousse et fut presque déçue de constater qu'il s'agissait de Fred, il pouvait toujours l'aider.

— Tiens, tiens, notre aigle amateur, ricana-t-il, qu'est-ce qui pouvait bien le faire rire ? Avant que tu ne te jettes sur moi aussi, sache que je suis pris.

— Pardon ? s'exclama-t-elle.

Elle devait avoir mal entendu. George ne pouvait pas lui avoir tout raconté, pas déjà ! Fred lut dans ses yeux et son air ahuri car il enchaîna :

— Il a fait demi-tour il y a cinq minutes. Vous vous êtes peut-être croisés.

— Sache que tu restes mon jumeau préféré !

— Tu espères que je te crois, peut-être ? leva-t-il les yeux au ciel.

Après un petit rire amusé, Erine ne perdit pas une seconde et rebroussa chemin.

— PAS DE BETISE CETTE FOIS ! cria Fred quand elle quitta le magasin.

La phase réflexion était passée alors Erine transplana, elle ne le manquerait pas cette fois.


TOC ! TOC ! TOC !

George tambourinait à la porte de l'appartement d'Erine, il n'avait aucun retour. Peut-être l'évitait-elle, il espérait ne pas en être arrivé là, il ne souhaitait pas perdre l'amitié d'Erine. Il avait pensé se rendre chez Violivier, mais cela aurait été embarrassant. Il hésita…

Depuis quand se préoccupait-il de ce que les autres pensaient ?

Il descendit les marches deux par deux pour rejoindre la rue. Une fois à l'abri des regards Moldus, il pourrait transplaner jusqu'à son appartement et prendre la cheminette jusque chez Violivier. George devait tout essayer, aussi ridicule que cela paraissait.

A peine était-il dehors qu'il se trouva mouillé de la tête aux pieds, la météo anglaise avait décidé de faire des siennes en plein mois d'août. C'était regrettable. Il s'apprêta à tourner dans une petite ruelle quand il entendit une voix, sa voix, percée entre le bruit de cascade des gouttes.

— C'était toi !

George fit volte-face, il l'aperçut au loin. Ses cheveux noirs s'emmêlaient et se plaquaient à son visage. Il trottina pour la rejoindre. Plus près, il voyait les gouttes glisser de la pointe de ses cheveux à son cou. A quelques pas de lui, Erine cria :

— C'était toi !

Malgré la répétition, il ne comprenait toujours pas de quoi elle parlait.

— C'était toi qui lui avais lancé un sortilège d'Entrave dans les couloirs ! ajouta-t-elle.

En effet. C'était lui.

Il avait saisi le message transmis par Violet et il n'aurait pas supporté ne pas agir. Fred et lui avaient couru chercher Harry pour avois accès à la carte du Maraudeur et George avait trouvé Erine aussitôt. Autant dire qu'il n'avait pas regretté ce choix quand il avait vu Luke lever la main vers Erine. Merlin savait que George avait imaginé lui lancer un pire sort.

C'était lui, oui.

Erine ne lui laissa pas le temps de lui répondre. Elle accrocha ses deux bras autour de sa nuque et il n'hésita pas quand il enroula ses bras autour de sa taille. Front contre front, George se plongea dans les yeux onyx d'Erine pour y lire ce qu'elle ressentait. Il les contempla et son cœur battit à la chamade. Elle lui offrit un grand sourire – ce magnifique sourire qu'il connaissait par cœur – qui remplaça le soleil, absent ce jour. Les nuages et la pluie n'étaient rien face au sourire d'Erine Green. D'autant plus celui-ci, George était sûr qu'il était différent de tous ceux qu'il avait connus.

Il avait surtout une autre certitude.

C'était elle.

— Je crois que je t'aime, Erine Green.

George et leurs amis avaient toujours pensé qu'il était impossible de faire plus lumineux que le sourire d'Erine Green, or, elle prouva d'elle-même qu'elle était capable de toujours plus. La puissance de celui qu'elle lui révéla détrôna l'ancien et de loin. La pluie autour d'eux et le soleil sur les lèvres d'Erine, George eut l'impression d'être entouré d'un arc-en-ciel.

Jusqu'au plus profond d'elle, Erine aurait aimé lui répondre avec les mêmes mots. Elle aurait aimé qu'il sache qu'elle l'aimait aussi, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Ils craignaient d'être attrapés, déchirés et de souffrir une nouvelle fois. Elle ne les prononça pas. Une autre réponse était dans ses capacités, une qui suffirait en attendant que les mots ne se fraient un passage. Quand George la blottit contre lui quelques secondes, elle sut qu'elle était capable de lui fournir. Erine se décala et George posa ses mains sur sa mâchoire. Elle ne laissa aucun flottement.

Erine l'embrassa de manière à révéler l'amour qu'elle ressentait, peut-être plus forts que les trois mots. Elle comptait sur lui pour qu'il saisisse le message.


Malgré tout le romantisme qu'apportait la pluie, le froid ne les avait pas épargnés. Ils étaient retournés à l'appartement d'Erine et s'étaient découverts autrement qu'en tant que meilleurs amis. Ils s'étaient ouverts sur leur vie, d'une autre manière que leurs discussions amicales.

En début de soirée, Erine lui avait proposé de regarder Maman, j'ai raté l'avion. C'était une valeur sûre, sachant qu'il avait adoré Bébé part en vadrouille. Ils avaient tous les deux ri du début à la fin et elle comptait bien lui faire explorer le cinéma Moldu. Elle attendait encore pour lui proposer des films hors comédie, mais il n'y échapperait pas.

La vaisselle faite – par magie, qu'elle aimait la magie – George et elle n'avaient pas résisté à la tentation de s'embrasser jusqu'à se retrouver dans sa chambre.

Maintenant allongée sur son lit, George se posa sur elle. Elle n'était pas étouffée. La panique ne l'engloutissait pas. Elle n'avait plus peur. Avec George, elle réalisa que, plus jamais, elle ne craindrait qu'on abuse d'elle.

George la combla de baisers jusqu'à ses lèvres, en passant par son cou. Erine frissonna, pas de peur. De plaisir. La terreur ne la saisirait pas, car il ne cherchait pas à la posséder. Erine réalisa qu'elle avait confiance.

Elle avait confiance en George.

— Regarde-moi, murmura-t-elle et il décrocha ses lèvres pour répondre à sa demande.

Erine caressa les cheveux roux de George et détailla chaque partie de son visage. Son nez pointu, ses lèvres étirés jusqu'aux oreilles, les taches de rousseur qui recouvraient son visage, ses yeux marron pétillants. Erine posa sa main sur sa joue et plongea dans ses yeux.

« Tout se lit dans un regard » disait Violet. Erine ne lisait que de la bienveillance et de la tendresse, aucun abysse. Elle y lisait de l'amour, aucune obsession.

Elle déglutit sa salive, les mots qu'elle n'avait pas réussis à prononcer s'écoulèrent avec elle. Erine en programma des nouveaux – bien que les mêmes – et elle espèra qu'ils réussiraient à se dévoiler.

Jamais Erine n'aurait imaginé qu'un jour George lui dise ces mots, ils n'étaient qu'amis après tout, pourtant elle était persuadée qu'il était sincère. Jamais Erine n'aurait imagine dire ces mots à George. Non. Jamais. Après tout, ils n'avaient été que meilleurs amis. Pourtant, elle était certaine qu'elle les ressentait, tout entière, peut-être qu'elle n'avait pas été disponible à les voir ou prête… L'année avait été difficile.

Cependant, Erine s'était retrouvée. Elle savait que ce n'était pas sa faute. Elle savait ce qu'elle valait. Elle savait où elle allait. Elle savait ce qu'elle voulait.

Ces mots, Erine espérait les ressentir encore très longtemps.

Ils seraient sa lumière dans l'obscurité de leur monde. George et elle seraient leur propre soleil parmi les nuages.

Au moment où les mots passèrent la barrière de ses lèvres, la satisfaction l'envahit. Elle avait gagné. Elle était libérée, définitivement. Une explosion de bien-être l'emballa, si forte qu'elle aurait ri à en réveiller le monde entier.

C'était cela, le vrai amour. Un sentiment commun qui ne s'imposait pas, au contraire, il se partageait.

George lui sourit et elle les répéta :

— Je crois que je t'aime aussi, George Weasley.


VOILAAAAA !

Je crois que ce chapitre est le plus romantique que j'ai écrit de toutes mes fanfics (bien que La Quête de Toi puisse être mims aussi, à sa façon). Je ne suis pas une grande romantique donc j'espère qu'il vous a plu :)

LE GEORGINE ! Au début j'étais un peu deg' de voir que sur Wattpad, le ship avait été saisi tout de suite. Cependant, au final, c'était drôle et mignon. Donc je souriais à chaque fois que je voyais vos commentaires. J'avais si hâte d'arriver à ce chapitre !

Je dois vous avouer que j'ai versé quelques larmes en l'écrivant. C'est un chapitre très important dans cette fic, mais surtout dans la vie d'Erine. J'étais traversée par ses émotions. Je suis si heureuse pour mon petit coeur. Chaque personnage que j'écris à une valeur particulière, chaque personnage apporte un petit truc à ma vie. Comme pour ses ami-es et elle, maintenant, Erine est mon soleil. Alors qu'elle rayonne ainsi, me rend TRES émotive. Et puis... Elle sera très heureuse avec George, n'est-ce pas ? :)

Et GEORGE ! He fell first, eheh. C'était plutôt évident, mais, maintenant vous êtes sûr-es ahah. J'ai apprécié écrire ces passages de douceur, parce que George est BEAUCOUP plus sensible que Fred.

Bref, avez-vous aimé ? :D

Je vous souhaite de très belles fêtes, je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez (et oui, vous le méritez autant que d'autres). Prenez soin de vous. Merci pour votre soutien.

Au prochain chapitre "Un premier septembre différent" : Une bonne année. Des mauvaises nouvelles pour Remus. Un secret défense. L'amour donne des griffes. Une crémaillère. Une potion magique. Une ancienne requête d'Erine. Une nuit sur le canapé.

Pour information, il arrivera dans deux semaines. On se pose sur ce nouveau rythme :) J'essaie de finir d'écrire le chapitre du What If pour la semaine prochaine !