Joyeux Noel ! Sous le sapin, qu'est-ce que l'on a ? Eh bien, la suite des aventures d'Ace sur le Moby Dick ! C'est merveilleux non ? Dans tout les cas, j'espère que vous passez de très bonnes fêtes et je vous dis à très bientôt !
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Cela faisait quelques jours que le jeune homme était à bord. Et ils commençaient à s'y faire. Ils avaient droit environ deux fois par jour à des attaques plus ou moins spectaculaires. La plus mémorable restait celle de « death from above » où il s'était littéralement jeté du nid de pie (comment avait-il réussi à monter là-haut sans qu'on le remarque, très bonne question) sur leur paternel qui traversait le pont. Résultat, une manche trouée et un logia à la flotte. Généralement, le jeune attaquait avec un couteau de chasse ou son fusil, bien qu'il lui arrive de prendre une épée qui traînait. Il était clair qu'il préférait les armes légères, puisque depuis sa crise du premier jour, on ne l'avait pas revu manier une arme lourde. Autre point, il ne cherchait pas à tuer. Peu importe qu'il sache ou non qu'il n'était pas une menace, il attaquait toujours des zones handicapantes mais non létales. Sarah (puisque c'était la seule qui arrivait à communiquer avec lui sans se faire presque mordre) avait posé la question pour le reste de l'équipage si oui ou non, le pirate avait déjà tué et en réponse, le logia avait montré son fusil en disant que l'ancien propriétaire n'était plus de ce monde pour le réclamer. Même si la tournure de la phrase était pensée pour amortir l'information transmise à l'enfant, le message était simple : oui, il avait tué par le passé et apparemment, son arme en était la preuve.
Passé ces tentatives, le jeune disparaissait. Parfois, on le trouvait dans des endroits extrêmement inconfortables ou étroits, à ruminer en silence avec sa panthère. Ou alors, avec Sarah qui semblait être la seule à savoir où il était, soi-disant qu'elle et Carmen avaient assez joué à cache-cache dans le navire pour savoir où on pouvait se fourrer. Dans tous les cas, le jeune refusait de se socialiser avec les autres pirates. C'était par miracle que Thatch avait réussi le chopper le cinquième jour pour le confronter sur la recette que Marco lui avait donnée.
- Qui t'a donné ça ? demanda Ace entre ses dents en fixant la page arrachée.
- Marco, tu sais, l'ananas à qui tu as cassé le nez le premier jour et qui essaie de t'aider à t'intégrer à l'équipage, lui dit Thatch.
- Je veux pas m'intégrer, je veux pas être adopté.
- Mais oui, mais oui, balaya Thatch avec un geste négligent de la main.
- Qui a donné ça au Phénix ?
- C'est important ?
- Si ça ne l'était pas, je poserai la question, ducon ?
- Un pirate qui fait chier un de nos frères, rien d'intéressant.
Ace leva un sourcil en regardant de nouveau le papier.
- J'en sais pas plus. Alors, ça te parle ?
- BARF.
- Pardon ? demanda Thatch en fronçant les sourcils.
- Biologically Appropriate Raw Food. Ou Bones and Raw Food. C'est le régime le plus approprié pour les chiens, chats, furets et autres prédateurs, car ça se rapproche de ce qu'ils mangent dans la nature. Normalement, pour Iro, un Whole Prey Feeding serait le plus approprié, mais en étant sur un navire, c'est plus compliqué de le faire. Et ceci, c'est littéralement donner à Iro une alimentation si elle avait un ou deux ans de moins. Tu peux rajouter entre deux cent et quatre cent grammes de viande. Ou si c'est trop chiant, tu choppes un kai-ô et elle gère seule, ça sera juste un brin salissant.
Thatch revint à la recette, puis à Ace et enfin à la panthère qui était assise aux pieds de son ami.
- Comment diable ce type savait tout ça ? se renseigna le cuistot.
- Je connais le salaud personnellement et je lui toucherai deux mots concernant ses probabilités à la con. Donc, je lui choppe un kai-ô ou t'as assez de viande crue pour satisfaire le palais délicat de ma princesse ?
- J'ai de quoi lui faire à manger.
Ace posa son sac au sol et tira un calepin dans lequel il griffonna rapidement avant d'arracher la page et de la donner au commandant. C'était le même genre de recette, mais avec des rations plus détaillées : cinq cent trente grammes de viandes ; quatre cent trente d'os charnus ; cent cinq d'abats variés et trois cuillères et demi d'huile de lin.
- L'huile doit être forcément crue et à pression à froid. Limiter l'huile de morue, expliqua Ace en refermant son sac. Au pire, elle peut être remplacée par celle de saumon. Ou sinon, lui donner deux fois par semaine du poisson fait l'affaire, seulement si on ne lui met pas d'huile à côté dans son repas. Recommandations particulières pour le saumon, l'anchois, la truite, l'espadon…
- Je vois le genre, quelque chose de riche en oméga trois, comprit le cuisinier.
- Pas plus de quatre œufs par semaine. Entiers et crus. J'insiste. Au pire, battus avec le reste de la préparation et la coquille réduite en poudre jointe au tout.
- T'en sais des choses, gamin !
- Cela fait dix ans qu'on vit ensemble, elle et moi. C'est le vieux médecin de mon père qui m'a appris ça quand j'étais gosse quand il a su que mon frère et moi voulions prendre le large.
La façon dont il caressait la fourrure de la panthère disait qu'il était perdu dans ses souvenirs. Souvenirs qui le firent serrer son fusil. Il y avait une histoire intéressante. Sans compter que le gamin ne l'avait pas encore mordu et clairement, parler de Iro avec qui il était proche avait été une bonne méthode pour le faire s'ouvrir. Après tout, il avait dit avoir un frère sans même le remarquer. Thatch était tenté de pousser, mais vu que c'était quelque chose qu'il n'avait même pas partagé avec Sarah, il doutait que le jeune ait dit cela consciemment.
- Et si tu m'accompagnais, histoire d'être certain que je ne fasse aucune erreur de préparation. La demoiselle est bien trop belle pour qu'on veuille la rendre malade en faisant une connerie avec son alimentation, proposa le cuisinier. J'ai des muffins qui sont en train de cuire, tu pourras en prendre un dès la sortie du four.
Ace hésita visiblement avant d'accepter. Thatch s'autorisa une tape de félicitation sur la tête pour ce beau mouvement qui conservait le jeune dans une situation de conversation cordiale avec lui, ce qui en faisait un exploit. Il passa devant, offrant son dos sans crainte au jeunot et le mena de sa cachette du tréfond du navire jusqu'à la cuisine qui était au niveau du pont. Il nota que la recette d'origine termina dans la poche du bermuda du jeune mais ne fit aucun commentaire. Ils entrèrent dans l'immense cuisine et Thatch alla jeter un œil au four pour voir où en était la cuisson avant d'aller chercher les ingrédients pour la panthère qui le suivit avec curiosité pendant que son camarade rester près de la porte, aussi loin que possible de la gazinière.
- Donc, ça fait dix ans que vous êtes ensemble ? Ça lui fait quel âge à cette princesse ? demanda le cuistot.
Continuer sur la même ligne pour s'assurer que le brun ne se retire pas de la conversation, et ainsi, s'assurer qu'il s'ouvre un peu plus. Il allait être son petit-frère quand il cesserait de faire sa mule, autant l'aider à se détendre.
- Dix ans. C'était un bébé quand on me l'a confiée. Elle avait été sauvée avec d'autres animaux rares de trafiquants de South Blue. Ils devaient aller les vendre, parce qu'elle est endémique de North Blue.
- Mais tu es de East Blue, non ? Comment elle a fini chez toi ? Des vacances dans un autre océan ?
- On m'a toujours recommandé d'éviter South Blue.
Thatch referma le frigo pour regarder le jeune par-dessus son épaule. Son expression était masquée par son chapeau. Sujet sensible, à garder de côté, revenir dessus dans quelques jours.
- Donc, on t'en a fait cadeau ?
- Confié serait plus juste. Je vous le dis parce que ça peut vous porter préjudice, mais il n'est pas recommandé de nous séparer. Pour certains soucis qui auraient mérité un détour sur un divan voir une hospitalisation, elle est devenue ma médication.
- Cela peut tourner mal à quel point ?
- Logia émotionnellement instable.
Ouais, nan, ils avaient eu droit aux crises d'adolescence de Carmen, ils allaient éviter de renouveler l'expérience avec un autre logia.
- Je vois. Et donc, c'est quelle espèce ?
Le reste de l'heure se passa paisiblement. Même si Iro était le sujet principal, le jeune faisait parfois des digressions, des références à sa vie d'avant ou ses habitudes. Honnêtement, même s'il avait ses réserves auparavant, Thatch commençait à bien l'aimer ce gosse. Malheureusement, les progrès qu'il avait fait volèrent en éclat quand Marco entra dans la cuisine pour se remplir un café. Iro était en train de manger sa ration pendant qu'Ace goûtait l'un des muffins (il lui avait dit avoir appris à faire des crêpes quand il était jeune et que c'était l'une des rares choses qu'il pouvait cuisiner correctement). Quand le blond entra avec sa nonchalance coutumière, Ace avait viré au rouge pivoine pour disparaître dans un embrasement, ne laissant qu'une tâche de suie sur le plan de travail auquel il était adossé auparavant. La panthère releva le nez de son repas, nota la présence du zoan perplexe, eut un semblant de sourire en virant très légèrement au gris, avant de revenir à sa nourriture.
- Et dire que j'avais fait des progrès, soupira de dépit le cuistot.
- Je ne comprends pas son comportement, ne me demande aucune explication, yoi, lui dit Marco en allant droit vers la cafetière. Il est certain que ce n'est pas comme ça que je vais pouvoir accomplir la mission d'Oyaji de "l'aider à se faire à l'équipage".
- Pourquoi tu m'as pas dit que c'était son oncle qui lui avait fait la recette ?
- Tu ne m'as pas demandé d'expliciter le lien entre les deux. Donc, c'est bien pour la panthère ?
- Oui, et la recette n'était plus tout à fait à jour. C'est une méthode d'alimentation recommandée par les vétérinaires se rapprochant de ce que les prédateurs mangent dans la nature. Avant, elle avait l'occasion de chasser, mais depuis qu'il est dans la piraterie, il l'applique pour qu'elle reste en bonne santé. Il lui donnait littéralement sa propre ration de viande depuis qu'on l'a pris à bord puisqu'aucun kai-ô ne nous a attaqués.
- Ok.
- En tout cas, l'oncle du gamin le connait bien pour avoir prévu qu'on voudrait le récupérer. Je peux comprendre, une fois passé les crocs, il est plutôt attachant, le gosse.
Marco versa le café dans sa tasse et reposa la cafetière.
- Tu as appris quoi d'intéressant, yoi ?
- Qu'il est plutôt bien familier avec la Marine, qu'il a un oncle et un frère, petit-frère, je pense, vu son comportement avec Sarah. Iro est avec lui depuis dix ans. Elle a fait le voyage de North à South Blue avec des braconniers avant d'être récupéré je ne sais comment et de finir finalement en East Blue. Elle a dix ans, il en a presque dix-huit de ce que j'ai compris. Elle sert de soutien émotionnel et d'alternative au psy.
- Une panthère d'assistance, donc, yoi.
- Pardon ?
Marco soupira et adressa un regard las à son frère.
- D'après toi, pourquoi ? Cassandra a insisté pour qu'on prenne Stephan quand on était gosse ? Et aussi, pourquoi a-t-elle voulu le dresser elle, jusqu'à y renoncer quand il a commencé à être un poil trop grand pour elle comme pour nous deux ?
- Aucune idée. Il y a beaucoup de choses, pour ma survie personnelle, que je ne veux pas savoir de la démone.
- Elle voulait en faire un chien d'assistance. Tout comme on a découvert qu'on pouvait dresser des chiens pour aider les handicapés physiques, il est tout à fait possible de les dresser pour ceux souffrant de soucis psychiques, que ce soit l'anxiété, l'autisme ou les PTSD, yoi. Cassandra voulait que Stephan puisse nous assister tous les deux avec nos traumas.
Le cuisinier prit un temps pour réfléchir et rapidement, son expression disait qu'il venait d'avoir des réponses à beaucoup de choses.
- Après, je ne suis pas certain qu'on puisse entraîner une panthère pour ce genre de chose, donc, c'est plus une ESA, certainement. Animal de Soutien Émotionnel, Thatch.
- Non non, elle sait faire pas mal de trucs. On a abordé la question de son dos, et il m'a dit qu'il était courant qu'elle le tire en sécurité quand il se retrouvait paralysé, ou qu'elle l'aide avec des charges qu'il ne peut plus porter. Et j'ai bien dit plus. Avant, il avait une force hors norme qui aurait rendu un fou comme Genkotsu fier comme un poux.
- Comment t'en es venu à apprendre ça, yoi ?
- On parlait du fait qu'il chassait régulièrement avec sa panthère des ours, parce qu'à dix ans, il avait besoin de ça pour être rempli. Dis-moi, Marco, tu le sens le budget bouffe qui va en prendre un coup avec un jeune qui avait besoin d'un ours adulte pour être rassasié durant un repas quand il était enfant, hein ? Dis-moi que oui.
Le Phénix préféra noyer le début de migraine dans son café.
- Cependant, en faisant le calcul, on peut donc savoir qu'à sept-huit ans, notre futur petit-frère a vécu un truc assez traumatique pour que la présence de Iro puisse devenir nécessaire et… merci demoiselle.
La panthère avait fini son repas et saisi le saladier de métal entre ses dents. Elle avait marché jusqu'à l'évier pour se hisser sur ses pattes et le déposer dedans, d'où le pourquoi Thatch l'avait remerciée. Et en remerciement pour ce repas, elle se frotta à ses jambes pour ensuite rejoindre la porte qu'elle ouvrit facilement pour sortir et certainement rejoindre son camarade.
- Panthère d'assistance et de support émotionnel ? proposa le cuistot à son frère.
- Possiblement. Tu disais donc, yoi ?
- Que si on ne veut pas faire boom, faut pas les séparer. Ah et j'ai appris qu'on lui recommandait de ne pas mettre les pieds en South Blue.
Marco leva un sourcil. Le fait que le jeune soit d'East Blue était un détail qui le chiffonnait déjà. Les Portgas étaient apparemment natifs de South Blue, si on prenait en compte le vice-amiral Bruno The Quiet One et Javier, pourtant, le gosse avait grandi en East Blue, comme si on avait cherché à le cacher. Sentiment qui se renforçait quand on apprenait qu'on avait dit à Ace de ne pas mettre les pieds dans cet océan dont sa famille était d'origine. Rajouter à ça que Sengoku avait cherché à l'avoir alors que ce n'était qu'un enfant… The Quiet One aurait-il fait une connerie de son vivant pour qu'on ignore ses bons et loyaux services pour s'en prendre à son petit-neveu ? Ou ce Javier avait-il découvert un truc pour lequel on cherchait à utiliser le seul souvenir de sa défunte sœur contre lui ? A moins que ce soit la mère en elle-même qui ait fait l'erreur fatale.
La porte s'ouvrit et un pirate passa la tête dedans.
- La mouette est là.
- Preums ! cria Thatch en fonçant hors de la cuisine.
Marco cligna des yeux alors que son frère lui passait devant le nez en courant. En soupirant, il embarqua son café hors de la cuisine et suivit le pirate venu le prévenir. En sortant sur l'immense pont du Moby Dick, on pouvait constater, qu'en effet, le New Coo était là et déjà, une petite foule était agglutinée autour. Avec la livraison du journal, c'était aussi la livraison du courrier. Avec patience, le blond attendit son tour en retrait. Bientôt, il entendit Thatch pousser un cri de joie. Ah, il venait de recevoir une lettre de la mère de Sarah emplie de demandes, engueulades et menaces. Elle hurlait à qui le voulait qu'elle haïssait Thatch, mais les lettres et quelques hôtels avaient une autre histoire.
Sa position en retrait lui permit de voir que quelqu'un d'autre attendait son tour pour le courrier. Ace s'était glissé sur le pont, appuyé contre un mât, fixant la foule en se mordant une lèvre. Marco hésita, puis se dirigea vers lui. C'était un jet de pièce, un pile ou face. Soit le jeune prenait la fuite, soit il acceptait l'aide.
- Salut.
Le jeune tourna la tête brutalement la tête vers lui, l'air inquiet. En un quart de seconde, il était prêt à prendre la fuite. Raison pour laquelle le blond s'arrêta. Il garda ses distances pour ne pas l'effrayer plus.
- Tu attends toi aussi qu'on laisse respirer la mouette pour voir si tu as du courrier, yoi ?
Ace hésita, puis présenta ce qu'il avait en main. Une grande enveloppe marron dont l'adresse était pour le South Blue et une enveloppe plus normale dont le destinataire était masqué par les doigts légèrement tremblants du jeune.
- Ah, tu veux poster du courrier, c'est ça ?
Ce ne fut que l'oreille acérée du zoan qui permit au blond d'entendre que le jeunot voulait faire les deux. Alors, Marco tendit sa main.
- Tu veux que je le fasse pour toi ?
Si le jeune voulait de son aide, il devrait faire la démarche. Il n'allait pas le forcer.
Tout d'abord, Ace chercha au niveau du sol, réalisant finalement que Iro n'était pas à proximité. Et pour cause, Stephan, l'énorme chien blanc d'Elbaf qui vivait avec l'équipage, avait voulu jouer avec le félin, le faisant grimper sur l'un des mâts d'où la panthère crachotait de colère depuis un des espars. Donc, elle ne pouvait pas remplir son rôle d'assistance envers le logia. Alors, Ace inspira profondément, comme s'il prenait son courage à deux mains, essayant d'ignorer son collier enroulé autour du poignet du blond. Et celui-ci ne bougea pas le moins du monde.
Les lettres changèrent de main et Ace retourna se réfugier contre le mât en évitant de regarder le zoan.
- Merci de ta confiance, sourit le premier commandant.
Il leva un sourcil en voyant le brun se réfugier un peu plus derrière le mât en virant au rouge pivoine. D'accord, il n'avait pas peur de lui. Il l'intimidait un brin. Et il y avait peut-être un peu de timidité. Absolument adorable.
Histoire de ne pas rendre ce contact réussi en un échec en restant plus longtemps, Marco alla affronter la foule. Il était un homme en mission, et il allait la réussir. Heureusement, il était un des commandants, donc, il n'eut pas à donner de coup d'épaule pour passer, mais froncer les sourcils une fois ou deux fut utile. Enfin, il arriva devant son propre second qui servait de perchoir pour l'oiseau postal. En tenant dans une aile une checklist, l'oiseau marin regarda le blond.
- Marco, premier commandant. Et je prends aussi le courrier pour le dénommé Portgas D. Ace. Et j'ai du courrier à poster de lui.
La mouette chercha sur sa checklist et cocha les noms qu'on lui donnait, avant de la glisser sous son aile et de tendre l'autre. Marco lui remit les enveloppes qui disparurent dans la sacoche, avant que deux journaux ne soient sortis. Suivirent quelques enveloppes, dont pas mal de grandes. Le blond le remercia et traversa la foule sans faire de vague, comme il était venu, tout dans la tranquillité.
Tout était dans le flow. Paisible, tranquille… smooth. Et dieu, ça donnait envie à Ace de se relaxer, de se laisser fondre dans cette atmosphère et souffler, oublier. Juste… prendre le temps. Comment pouvait-on être un pirate et exsuder autant de tranquillité ?
- Ton courrier est posté et voilà le journal, yoi, dit simplement Marco en lui donnant l'un des exemplaires du SEKEI.
Le jeune accepta le journal, mais resta là, attendant visiblement la suite.
Alors, Marco parcourut les enveloppes, tombant sur une d'allure officielle pour Ace.
- Ceci ?
L'enveloppe disparut très vite des mains du blond.
- Merci.
Et la seconde suivante, le brun avait disparu du pont.
C'était déjà une belle avancée, il allait réussir à faire la mission de Shirohige et aider à l'acclimatation du petit nouveau.
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Javier parcourut le journal.
Il savait que Sabo commençait à se faire une belle place dans la Révolution. Il irait haut et loin. Il était brillant et curieux, mais il risquait de se brûler les ailes. Perdre ses rêves devant l'horreur et la réalité de la révolte mondiale. Rayleigh le voyait venir, lui aussi et ça lui faisait peur. Autant l'un que l'autre craignait pour les garçons.
Luffy était encore sage à Dawn. Garp était descendu pour les fêtes, donc, il se doutait qu'il devrait y aller rapidement lui aussi pour s'assurer qu'Amelia ait réussi à distraire assez longtemps le vieux fou pour laisser une ouverture pour la fuite au jeunot.
Restait malheureusement le cas d'Ace dont il n'avait aucune nouvelle. Et il avait peur que ce soit la réalisation de ses pronostics. Son neveu avait hérité de l'aura de son père, qu'il le veuille ou non. Si Edward le rencontrait, il ne le laisserait pas partir aussi facilement.
Son regard tomba sur une annonce tout à fait classique dans le journal. Trop classique, trop normal, trop lambda pour ne pas l'attirer. Et trop familière, aussi. Dans le doute, il attrapa son calepin de note et recopia le message, qu'il fixa un instant, avant de grogner. Ouais, un code secret et il mettrait sa main à couper que c'était de la part d'Ace. Cela ne fut donc pas long à décoder et avoir la confirmation à ce qu'il craignait.
"Une allumette a rencontré un vieux fou qui dirige un orphelinat. Cherche quelqu'un pour expliquer au vieux sénile la différence entre nécessité d'adoption et demande d'interview."
D'un côté, il avait envie de rire (il devait quelques billets à Rayleigh sur ce coup, ça avait été plus rapide que ce que le Portgas avait cru), de l'autre, il se faisait du souci, et pas seulement avec Edward Newgate. Malgré la réputation et tout, l'homme était trop bonne patte, après tout, il avait vu les rapports et entendu les rumeurs sur les changements que l'homme avait fait sur son île natale. Ce que craignait le plus le blond, c'était Marco. Il avait eu son neveu une fois, jusqu'où irait-il pour l'avoir à nouveau ? Irait-il jusqu'à le briser ? Le détruire ? Ace était un adulte et il souhaitait l'avoir hors de ce genre d'affaire, mais c'était son neveu, il était normal qu'il s'en fasse pour lui (et Rouge devait attendre dans le monde des morts pour lui toucher deux mots sur toutes les fois où il avait loupé son rôle envers les jeunes).
- Tu sais que l'on entend tes méninges tourner depuis la calle, Javier ?
Le blond se détourna de son bureau pour regarder le gigantesque albinos qui lui tenait lieu de second et qui se tenait dans l'encadrement de la porte.
- Qui te fait avoir des cheveux blancs, cette fois ? Sabo ?
- Si seulement. Ace.
- Ah. Il a refait surface et t'as malheureusement gagné ton pari, c'est ça ?
L'air tout sauf amusé du patriarche Portgas voulait tout dire.
- On va à Shabaody récupérer le Mei-ô pour aller ensuite chercher Ace par la peau des fesses ou pas, capitán ?
- On va s'assurer que les hommes d'Ace fasse la chose intelligente et ne rajoute pas une couche de difficulté à l'affaire.
Le denden sonna et les deux pirates regardèrent l'escargophone sur le bureau.
- Tu veux parier que c'est Luffy ? demanda le capitaine.
- Mon argent sur Sabo, pronostiqua Pedro.
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Marco retournait à sa cabine après avoir branché l'appareillage de leur paternel. Il voulait se prendre une carte et travailler dessus histoire de faire le tri dans sa cervelle et réfléchir plus calmement. Peut-être ainsi, il saurait pourquoi le petit nouveau était si intimidé par lui.
Sauf que le denden de la salle de réunion sonna. Pendant un instant, Marco resta devant la porte, perplexe de qui pouvait bien les appeler. Les navires étaient indépendants les uns des autres, on ne se contactait qu'en cas d'extrême urgence et ce n'était pas la bonne sonnerie. Ce ne pouvait pas non plus être la mère de Sarah, puisque la petite avait son propre denden pour cela. Sa filleule ? Peut-être. Et ça lui ferait très plaisir. Mais cela pouvait être aussi un autre Yonkou, même s'ils le faisaient rarement. Big Mum essayait toujours, envers et contre tout, de s'accaparer leurs forces en cherchant à marier un ou plusieurs de leurs gars dans son équipage. Carmen avait été une cible intéressante pour la vieille peau jusqu'à ce qu'on lui signale que la demoiselle avait trouvé chaussure à son pied. Bon, ce n'était pas encore tout à fait officiel comme relation, mais vu comment elle parlait de l'homme, Marco savait que le type était honorable et droit, et surtout têtu. Parfait pour la jeune femme. Il attendait encore qu'Aarch capte que sa fille chérie voyait quelqu'un.
En soupirant, se disant que réfléchir ne servait à rien, il entra dans la pièce et décrocha.
- Vous êtes sur le Moby Dick, je suis le premier commandant Marco, qui est en ligne ?
« Pile la personne qu'il me faut ! Enchanté, je suis une ombre ! » dit l'interlocuteur à l'autre bout.
L'individu était un homme assez jeune vu sa voix et deux yeux bleu ciel malicieux le fixaient avec amusement par le denden. Cette présentation eut néanmoins le don de faire hausser un sourcil à Marco. Une ombre ? Soit c'était un espion, soit un révolutionnaire, soit un informateur. Dans les trois cas, ce n'était pas bon pour l'équipage.
L'homme dans le denden se permit d'avoir un petit rire. Presque un rire de gosse. Il devait être vraiment jeune, certainement de la génération de Koala. Un petit nouveau, certainement, mais dans quoi, ça restait à savoir.
« J'ai appris que votre famille allait bientôt s'agrandir et je souhaitais vous adresser toutes mes félicitations. »
De quoi ? Leur famille sur le point de s'agrandir ? Il entendait quoi par-là ?
- Pardon ? demanda le blond.
« Oui, un nouvel enfant, un adorable petit chiot brun, je me suis trompé ? Le faire-part ne parlait pas de Shirohige ? » se fit confirmer avec étonnement "l'ombre".
Il eut un bruit de papier à l'autre bout.
La compréhension illumina l'esprit du Phénix. Il parlait d'Ace. Comment diable savait-il qu'ils essayaient d'adopter le pirate, c'était une bonne question. Vu qu'il y était question d'un faire-part, il devait avoir reçu l'information par papier. Peut-être l'un des courriers que le brun avait envoyés il y a trois jours de ça.
En soupirant, il se massa le front. Il sentait venir la migraine.
- Je vois… et ce chiot, vous le connaissez bien, c'est ça, yoi ?
« Peut-être que oui, peut-être que non, » éluda le denden en affichant un air angélique.
C'est cela, oui…
« D'ailleurs comment va-t-il ? »
Puisque c'était un proche, autant le rassurer et savoir comment gagner la confiance du jeune.
- Comme un idiot suicidaire. D'ailleurs on est ouvert aux suggestions pour aider à l'acclimatation pour l'adoption, parce qu'il est plutôt renfermé et un brin... agressif, dirons-nous.
Cela ne sembla pas surprendre l'individu à l'autre bout.
« Haaaaa... le petit sauvage ! Hé bien... c'est, dirons-nous donnant-donnant ».
Comme dans toutes les relations, le souci étant qu'ils voulaient bien faire le premier pas, mais le contact était refusé avant même d'être établi. Et il était le premier concerné vu que le jeune le fuyait comme la peste.
Si seulement son phénix voulait bien se taire. Ou cesser de lui envoyer des rêves inavouables mélangeant autant le nouveau qu'Ann.
- On serait ravi de jouer le donnant-donnant, mais encore faut-il qu'il accepte de se socialiser, pointa justement le commandant.
La réponse lui fit hausser les deux sourcils.
« Je ne parlais pas de lui, mais de ce que je pourrais vous dire. Donnez-moi une preuve. Une preuve qu'il est en bonne santé, qu'il va bien. Vous n'imaginez pas à quel point je peux rendre sa socialisation plus facile ou au contraire… en faire un enfer. »
Marco avait envie de rire.
- Il me fuit comme la peste, tu peux difficilement faire pire, yoi. Et on a une arme fatale avec nous pour l'aider à s'ouvrir.
« Je suis au courant, Sarah c'est ça ? Ace a toujours adoré les gosses aux gueules d'anges. »
L'ambiance un peu étrange mais non hostile de l'appel s'évanouit. Un inconnu savait pour Sarah. Déjà Ace, maintenant cette "ombre". C'était leur talon d'Achille autant que leur force. Et dieu que Thatch deviendrait fou si on menaçait sa princesse. Lui-même ferait tout et n'importe quoi pour sa nièce (il l'avait déjà fait pour Carmen, il recommencerait pour Sarah).
- Il faudrait lui recommander de ne pas essayer de soutirer de l'argent de commandants de Yonkou en voulant monétiser le temps qu'il passe avec elle sous couvert de baby-sitting. Je suis cependant curieux de savoir comment l'existence de la demoiselle a réussi à se répandre. Je te recommande de garder la bouche close et de rester bien caché, le père pourrait passer en mode papa ours.
« Je ne suis qu'une ombre, il sera difficile de me trouver si je ne le veux pas. Mais je reconnais là sa technique, après tout, il vaut mieux pour lui qu'il commence à faire des économies, il aura bientôt de grosses dépenses à faire, mais je ne vais pas vous ennuyer avec ses futurs problèmes d'argent. Puis-je avoir enfin cette preuve qu'il va bien ? »
Quelque chose disait à Marco que l'homme n'avait aucun intérêt pour Sarah, outre un vague amusement, mais il n'arrivait pas à ne pas se faire du souci. Il ne remarqua même pas un étrange mouvement du bois derrière lui qui ondula jusqu'à la porte pour disparaître dans le couloir.
- Il me fuit comme la peste, rappela Marco. Je suis censé le coincer comment pour lui dire qu'une ombre le demande au denden, yoi ? Ecoute, t'es mignon gamin, mais tu commences à me gonfler un peu.
Le denden eut une moue.
« Ho déjà ? Mince, les rumeurs disaient que le premier commandant était, et de loin, la personne la plus patiente sur terre, je suis déçu. »
Sa patience était entamée par un frère adoptif récalcitrant, sa libido et un phénix qui le rendait marteaux, mais il n'allait pas le dire ouvertement.
« Pas besoin que je lui parle directement, juste savoir s'il va bien, et j'espère grandement qu'il va bien, car s'il va mal... il se pourrait que le mauvais œil tombe sur vous. Je ne suis pas idiot au point de penser que je pourrais vous blesser ou vous faire du mal physiquement, mais j'ai du temps. Beaucoup de temps devant moi, et la possibilité de faire du mal, beaucoup de mal. »
Le léger venin dans la voix disait clairement qu'il tenait à Ace et qu'il n'hésiterait pas à leur faire payer s'il lui arrivait malheur.
- Ooooh, une menace, un ennemi de plus, comme c'est mignon, soupira avec lassitude Marco.
Ils avaient déjà Kaidou et Big Mum, sans compter le Gouvernement Mondial, la Marine et deux trois autres institutions de la pègre, alors, un de plus ou de moins, à ce stade…
« Un ennemi que vous n'aimeriez pas avoir, » pointa le jeune.
Ils avaient de tout en ennemi, alors, à ce stade, un de plus ou de moins ne changeait rien.
« Ne sous-estimez pas les ombres que vous ne connaissez pas. »
Il avait un point, mais ils avaient déjà tout et n'importe quoi… Il ne s'attendit pas à ce qu'une main avec un bracelet large de cuir apparaisse dans son champ de vision pour lui prendre le combiné. La peau était basanée avec des tâches de rousseurs familières qu'il n'arrivait pas à replacer. En relevant les yeux vers le nouveau venu, il tomba sur l'air blasé d'Ace qui portait déjà le combiné du denden à son visage.
- Arrête avec tes conneries, t'es d'un ridicule à faire peur.
C'était une façon comme une autre de désamorcer la situation. En baissant les yeux, il vit une boursoufflure dans le bois qui virait lentement au noir pour devenir Iro. Ah, donc, la panthère savait user de son don pour se cacher. Bon à savoir.
Pour la première fois, volontairement, Ace initia le contact avec Marco avec paix pour lui dire juste une chose :
- Je gère.
Puisque de base, cette "ombre" s'en faisait pour Ace, autant les laisser discuter. Il mettrait juste au parfum Thatch de la nouvelle menace contre Sarah. Et il essaierait de coincer Ace plus tard pour avoir des infos sur la menace. Mais pour l'instant, il allait laisser la conversation se faire sans lui.
« Ho t'abuse, pour une fois que j'ai un canari juteux et innocent à me mettre sous la dent... » chouina la voix qu'Ace reconnaissait comme étant Sabo. « A bientôt Marco~ ! »
- Je n'espère pas, répondit Marco en quittant la pièce.
« Il n'est pas prêt… » commenta avec humour Sabo.
- Arrête tes bêtises, la fouine, reprocha Ace.
« Mais je suis un petit ange ! » insista Sabo en affichant à nouveau un air angélique avant de redevenir sérieux. « Sinon, Ace, comment tu vas ? »
- Autant que n'importe qui séquestrer sur le navire d'un vieux fou à qui j'ai demandé des réponses et qui a décidé que non, je devais rejoindre son équipage. J'ai pu contacter mes hommes pour leur demander de rester sage mais bon... au moins, je suis avec ma démone à fourrure favorite à qui tu manques énormément.
Iro hocha vigoureusement la tête. Oui, elle aimait bien Sabo même si la réciproque n'était pas vraiment là. La preuve en était que le denden eut une grimace.
« Je suis à la fois soulagé qu'elle soit avec toi et en même temps je suis content qu'elle soit loin de moi, même si j'avoue qu'il se pourrait qu'elle me manque. Un peu. Un touuuut petit peu, » grimaça Sabo.
Iro vira au blanc sous la surprise, avant de passer au jaune. Elle était surprise et heureuse de cet aveu. Sabo pouvait s'attendre à ces câlins ronronnant à leur prochaine rencontre. Cela serait épique.
« Hormis que tu sois "captif", ils te traitent bien ? Je dois casser combien de bras et faire combien de menaces de morts ? »
- Je suis affamé. On me donne des rations pour trois personnes, seulement.
Son estomac émit un grognement sourd en confirmation et cela fit rire Sabo.
« Mon pauvre petit bonhomme, tu ne peux pas leur en vouloir, je ne pense pas qu'ils prévoyaient plus tôt de t'avoir parmi eux. »
Ace eut un rictus. Il n'avait pas demandé à être kidnappé, merci. C'était leur faute, ils devaient assumer.
« Mais si tu vas bien Ace, c'est le principal. »
- J'essaye de me rendre aussi invivable que possible pour leur faire passer l'idée de m'adopter et il y a aussi que je risque à n'importe quel moment de me faire démasquer... notamment par le vice-capitaine qui m'a déjà rencontré dans une autre tenue, si tu vois de quoi je parle… et il n'a pas encore capté qu'on est la même personne.
Et il craignait que cela arrive. Il se sentait pathétique. Il avait développé un sérieux crush sur l'homme après tout.
Le denden eut un air agacé.
« Sérieusement ? J'aurais dû être plus menaçant finalement, j'ai hésité à commencer directement par les menaces de mort, j'aurais peut-être dû. »
Et il continua à réfléchir à voix haute sur les menaces qu'il aurait dû formuler contre le blond avant que son frère ne le coupe avec agacement.
- Cela lui aurait mis la puce à l'oreille. Il a pas capté, on va rester sur ça.
Dieu merci, Sabo ne savait pas qu'ils avaient eu une aventure ensemble, pour l'instant, et il préférait que ça reste ainsi. C'était… ça restait le premier homme qu'il n'ait jamais eu. Sa première fois. Il était autant coupable que Marco, il ne pouvait pas le laisser prendre tout le blâme seul.
« Si tu le dis, » marmonna Sabo pas du tout convaincu.
- Sur un autre sujet, tu deviens quoi, monsieur l'ombre ?
« Bof tu sais, je me balade à droite et à gauche, je remonte la Grand Line en ce moment, je suis mis en première partie de concert avec quelques amis. »
On attendait donc de lui qu'il fasse ses preuves. Chouette.
« Je ne devrais plus tarder à pouvoir faire mes propres tournées. »
Sabo montait presque trop vite les échelons, ça en était effrayant dans un sens. Ace craignait qu'il ne se brûle les ailes au passage. Son Tenshi était un utopiste, dans un sens et il pouvait vite être brisé.
- J'espère être sur place pour avoir une place VIP pour ton premier show. A ce qu'il parait, le Moby fait une escale avant de retourner vers l'archipel. Donc, tu pourras interroger tonton en arrivant pour te rassurer sur ma santé.
« Je te ferais envoyer l'invitation, ne t'inquiète pas ! Le connaissant, je n'aurais même pas encore le temps de dire bonjour qu'il me parlera de toi en long, large et travers, » ricana Sabo. « Et pour que son cœur reste un peu plus en place, soit un peu plus gentil avec tes nouveaux petits copains, Marco a très insisté sur le fait que tu le fuis. »
Ne pas rougir, ne pas rougir, ne pas rougir, Ace. Oui, il fuyait le blond, mais sa présence lui faisait des trucs… et non, il n'arrivait pas à rester longtemps cohérent devant lui.
- J'ai mes raisons.
Le silence de Sabo était effrayant à cet instant.
« Je vais être tonton ? » se renseigna le blond d'une voix grave.
La question fit sursauter Ace qui regarda d'un air indigné le denden en dépit de sa rougeur. Comment pouvait-il… mauvaise défense, Marco avait défloré Ann, ce n'était pas la bonne ligne de défense.
- T'es déjà le tonton de King et Iro, tenta de distraire Ace.
« Tu sais ce que je veux dire, » rappela Sabo.
- Je vais te raccrocher au nez. Ou envoyer à Amelia une liste de conneries que tu as fait sans qu'elle ne le capte, menaça l'aîné aussi rouge qu'une tomate.
Il chercha son anneau de kairoseki dans sa poche pour se le mettre à l'oreille en sentant le bois commencer à brûler sous ses pieds. Un incendie sous l'embarras était la dernière chose à faire.
« Tu te vexes toujours aussi facilement, si je tombe, tu tombes avec moi, l'oublie pas. »
- Et Luffy aura le pop-corn, je sais.
Cela fit rire Sabo.
« Mais sérieusement, soit plus cool, au moins avec l'un d'eux, j'ai pas envie d'être appelé parce qu'ils en auront marre et qu'ils t'auront découpé en petit morceaux. J'aime pas les puzzles humains tu le sais, c'est trop salissant. »
- Je risque plutôt de finir en crêpe ou noyé, pour l'instant. Et j'ai pas envie de faire un effort. Je suis pas ici pour ça. Je veux des réponses, c'est tout, bougonna d'un ton buté le D.
« Justement, tu veux des réponses, quel est le meilleur moyen d'en avoir ? De faire copain-copain avec eux. Parole de fervent pratiquant. Et tu feras bien ça pour ton petit-frère adoré, non ? »
- C'est Lu' mon frangin favori.
« Sauf quand il a mangé toute la viande. »
- Nan mais dans cette situation y'a plus amis ni famille. Mais bon, d'accord, je vais essayer de moins mordre. Mais tu m'en devras une pour cet effort. J'ai pas envie de me lier à eux. Je veux mes réponses et retrouver les Spades pour reprendre ma quête.
Il le devait pour les morts de South Blue. Pour son histoire personnelle.
« Tu pourras me demander ce que tu veux, dans la limite du raisonnable. »
Cela fit sourire d'un air démoniaque Ace. Même en étant raisonnable, il pouvait exiger des choses atroces à son frère.
- Fais pas de connerie, de ton côté, j'ai pas envie de devoir réclamer ton corps au vieux lézard, on est d'accord ? Si tu crèves, j'envoie le jiji à ta poursuite.
« Promis, je ferais attention, je ne vais pas laisser l'occasion au vieux de venir dire bonjour. Et j'ai dit raisonnable Ace, ouvre le dictionnaire pour vérifier la définition. »
- Je me suis arrêté à P pour pathétique, où j'ai trouvé mon portrait récemment.
Toute cette situation le faisait se sentir ainsi. Sans parler de son crush pour Marco. Tellement pathétique.
« Tiens donc, depuis le temps que je te le dis ! Enfin, au moins tu as appris quelques mots de plus, dans mes souvenirs tu étais arrêté à idiot !»
Sabo… rien ne changerait son frère et il espérait le subir encore longtemps.
- Salaud. Je raccroche avant que je ne décide de vraiment appeler le jiji pour lui refiler ta localisation.
« Joue avec le feu et tu vas te brûler darling, aller, file voir tes nouveaux amis, et souhaite une bonne journée de ma part à ce Marco. Je pense qu'il en a bien besoin avec toi.»
- Ouais, ouais, byyyyye…
« Prend soin de toi et à bientôt. A plus l'allumette. »
Et Ace raccrocha. Pas pour longtemps. Il allait appeler Garp pour le mettre sur la piste de Sabo avant d'aller faire un effort et rassurer les commandants sur la sécurité de Sarah. Et s'ils voulaient une cible, il ne voyait aucun souci à les orienter vers Javier. Depuis le temps, Ace était persuadé que le tampon « confidentiel » sur certains des dossiers de son oncle était juste un appât du patriarche Portgas pour qu'ils s'informent.
