Youpi, folle ambiance !

En postant, je me rends compte d'à quel point c'est décalé avec la période… Désolée ?

Je n'avais aucune idée, j'ai écrit à l'aveugle et voilà le résultat ^^'

Le père des Link s'appelle Leon grâce à Kaenith qui est la personne qui m'a fait découvrir FSA, mais surtout le ShadowVio xD Visitez ses Tumblr, ça vaut le coup d'œil ;)

Ah, et c'est pas cité, mais il a chopé les oreillons.

Bonne lecture !


Quand on leur posait la question, les Link étaient catégoriques : c'était l'un de leurs frères le pire malade. Mais en réalité, ils étaient tous, absolument tous, insupportables. Juste à des niveaux différents.

Déjà, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, chacun tentant de camoufler son mal-être du mieux qu'il le pouvait, quitte à aggraver son état. Question de fierté, habitude, refus d'être un poids ou manque d'intérêt pour son bien-être, chacun avait sa raison, bien sûr, et dès qu'il se faisait repérer, l'inévitable sermon débutait. Et personne ne relevait l'hypocrisie de la remontrance.

Leur grand-père avait bien tenté de leur faire remarquer ça, de les inciter à un train de vie plus sain, de s'ouvrir un peu plus, mais il était lui-même à peine mieux et abandonna rapidement. Et plus vite encore lorsque son fils, père de Link, rentra à la maison familiale avec un ordre de repos du médecin, mais surtout un parchemin de la main de son vieil ami, le roi Dartas, où il le taquinait sur ce qui semble être un trait héréditaire. Ce fut ainsi qu'ils apprirent que le fier capitaine des chevaliers du roi s'était évanoui durant les manœuvres après s'être forcé pendant trop longtemps à paraître « sain » malgré une température au-delà des normes.

Les rumeurs prétendaient qu'on pouvait cuire un gigot de caillasse pour les Gorons résidents sur son front.

Lorsqu'ils s'étaient retrouvés après cet épisode, Zelda avait plaisanté à son tour sur le sujet. L'entêtement semblait être un trait héréditaire !

Malgré tout, ils agissaient tous les six différemment, même face au même virus. Les deux adultes restaient des taiseux, serrant les dents en attendant que le pire passe, là où Red était plus émotif que jamais et Vio perdait sa façade froide et composée. Blue piquait des colères contre lui-même, et Green était apathique.

Des paires s'étaient formées, plus par nécessité que par envie, selon compatibilité d'humeur et de caractère, autant pour ne pas aggraver l'inconfort du malade que pour en prendre soin – le but n'était pas juste de lui coller les médicaments dans le bec et de s'enfuir aussi sec mais bien de veiller sur lui, n'en déplaise à Blue.

Mais pour l'instant, ce n'était pas la logistique qui était remise en cause.

— Tiens-lui les bras si tu ne veux pas que je les lui arrache, gronda Blue.

— Qu'est-ce que tu crois que je suis en train de faire ?! s'emporta Green.

Au lieu de lui répondre, il tenta de s'ancrer dans le sol alors qu'il resserrait son étreinte sur la jambe gauche de leur père. Celle de droite était à la charge de Vio qui s'en sortait à peine mieux.

— Fermez-la et concentrez-vous, aboya celui-ci. Le premier qui lâche devra se débrouiller tout seul !

En retrait, Red serrait contre son torse le bassin dans lequel trempait le linge qu'il venait de retirer du front de leur père.

Ce n'est pas qu'il avait tant peur que ça. Dans leur famille, ils avaient affronté bien pire, mais leur père restait un hylien de haute stature avec les muscles inhérent à son statut de capitaine des chevaliers. C'était bizarre de le voir au milieu de son père et ses fils.

Non, la raison pour laquelle Red se tenait hors de portée, c'était pour éviter de se prendre un coup si jamais l'un de ses frères lâchait prise, et ainsi finir trempé. Contrairement à Green.

Son frère était celui chargé de faire baisser la fièvre jusque là, mais leur père s'était mis à s'agiter, lui renversant l'eau fraîche au travers du visage. Juste le temps de cracher celle qui lui était entrée dans la bouche et il avait appelé du renfort pour stabiliser le malade. Et c'est là qu'ils en étaient.

Les draps avaient été jeté à terre, tout comme la table de chevet. Le cadre du lit gémissait sous les mouvements aléatoires de l'adulte ainsi que les poids combinés, menaçant de se briser sous toute cette activité.

— Hé, ça vous dirait pas qu'on l'assomme ? craqua Blue.

Il avait les larmes aux yeux et tentait de dorloter le bleu qu'il avait récolté un peu plus tôt. Sa prise n'avait pas été suffisante et la jambe de leur géniteur avait percuté son menton, mais aucun d'eux n'avait le temps de traiter ça. Tout juste Red s'approchait-il prudemment afin d'appliquer le tissu froid contre la peau douloureuse, avant de se reculer rapidement, ne souhaitant pas être le suivant.

— Il va finir par se fatiguer, promit Green.

— Tu répètes ça depuis dix minutes, déclara Vio entre ses dents. Je vote pour l'assommer, moi aussi.

— C'est notre père ! glapit Green.

Bien qu'ils fussent une seule et même personne à l'origine, Green était celui ressentant la connexion la plus proche avec leur père et leur grand-père. Sans les considérer comme de parfaits étrangers, les trois autres se sentaient comme plus… détachés ? Mais là non plus, pas au même degré. Vio était celui avec le moins d'affection pour eux.

— Vu la tête qu'il a, on dirait plutôt un Blob, si tu veux mon avis.

— Personne te l'a demandé ! claqua Green.

Red ouvrit la bouche avant de la claquer, décidant de ne pas intervenir. À la place, il quitta discrètement la pièce et revint à pas lents, tenant la bassine prête à en déborder. Chance pour lui, ses frères étaient si occupés à s'écharper verbalement qu'aucun ne s'était rendu compte de son absence.

Toujours aussi délicatement, il s'arrêta à peu près à mi-chemin entre eux trois. Étant installés à la tête et au pied du lit, ce ne sera pas simple, mais il fallait tenter son affaire ! Et au pire, il aura droit à quelques seconde d'avance, le temps qu'ils dépassent leur choc ou la fureur, selon le Link touché.

Il plia les genoux, la langue tirée de concentration, assurant sa prise sur le rebord légèrement glissant, bascula son bassin pour quelques essais. Puis, il ferma un œil, s'assurant de sa cible. Ses cibles.

Et il ne sentit aucune culpabilité.

Profitant que leurs attentions étaient absolument concentrées ailleurs, il se pencha en avant et splash ! Le contenu de la bassine fut vidé dans un arc de cercle quasiment parfait, touchant chacun de ses frères et coupant net leur conflit. Dans un silence de mort, ils tournèrent leurs visages vers le fautif, différentes émotions brûlant dans leurs yeux.

— Oups ! Elle m'a glissé des mains ?

Même lui ne croyait pas à sa pseudo excuse, et il n'y fit aucun effort, affichant un sourire absolument pas contrit.

Rapidement, il lâcha le récipient et quitta la chambre au pas de course sans attendre son reste. Qu'il se fasse poursuivre par trois Link en colère ou par le vent seulement, il n'avait pas l'intention de s'arrêter pour le savoir. Il était urgent de mettre le plus de distance entre eux, pour l'heure !


Lorsque le médecin accepta – enfin ! – qu'il quitte la maison familiale et retourne à la caserne, Leon savait qu'il ne devrait pas se sentir aussi en paix avec cette annonce. Qu'il devrait se sentir un peu coupable de quitter son père et ses enfants, surtout qu'il ne les voyait qu'assez rarement et souvent en coup de vent.

Ce ne serait pas mentir que de prétendre que le vieux Smith avait aussi bien élevé son fils que son petit-fils. Ses petits-fils.

Donc, oui, il devrait ressentir ce pincement au cœur, ou cette boule dans l'estomac, alors qu'il empaquetait ses affaires, vérifiant chaque pièce et les meubles qui les composaient, afin de réunir ce qu'il avait l'intention d'emporter, sifflotant presque d'allégresse.

Et plus encore lorsqu'il se retrouva face à Vio qui, une fois n'était pas coutume, transportait un épais volume sous le bras, l'air aussi neutre qu'à l'ordinaire.

— Tu t'en vas.

Ce n'était pas une question. Une remarque. Pas une plainte. C'était une constatation. Une froide et plate constatation.

— Oui, le médecin m'a dit que j'étais guéri. Et je dois retourner au château au plus vite, m'assurer qu'Artura n'ait pas fait de bêtise et s'en soit tiré pendant mon absence…

Il se tut lorsque son fils – enfin, l'une des représentations de celui-ci, il avait encore du mal à gérer le concept – poussa un soupir si bruyant qu'il s'attendait presque à ce qu'il dégonfle, comme un ballon de baudruche. Il assortit ça d'un roulement d'yeux mais c'était déjà bien assez clair comme ça.

— Pourquoi tu te cherches des excuses ? T'es un adulte, non ? T'as pas à t'expliquer. Surtout si c'est pour mentir…

La dernière partie fut ajoutée quelques tons plus bas alors que Vio fixait le sol. Son expression n'avait pas changée d'un iota, mais ses yeux, eux, étaient plus parlant que n'importe quelle mimique.

Et la voilà, cette fois. La culpabilité.

À son tour, Leon vida ses poumons dans un soupir, se frottant le crâne. Ce n'était pas qu'il était mal à l'aise au contact de ses fils. Ce n'était pas non plus un problème de fierté d'être le parent du– des sauveurs d'Hyrule.

C'était juste qu'il aimait son rôle de capitaine de chevalier, qu'il aimait ses frères d'armes comme s'ils étaient de sa famille, et qu'il se sentait plus proche d'eux que de son propre sang.

Et, au fond de lui, il en avait honte. Il ne les fuyait pas, c'était juste… plus simple ? D'être le capitaine des chevaliers que le fils du forgeron. Ou le père des sauveurs d'Hyrule. Ou d'être le veuf de la fille du cordonnier. Mais, quand il mettait son armure et sortait dans la cour, il était Leon, chevalier du roi.

— Pense au moins à prévenir les autres. Ça ferait beaucoup de peine à Red si tu ne lui dis pas au revoir.

Leon eut tout juste le temps de lever le bras (mais pour faire quoi ? Le retenir ?) avant que Vio ne fasse volte-face et ne s'en aille, le laissant seul. Sa voix semblait bloquée dans sa gorge alors qu'il se retrouvait seul, mais pas avec le même plaisir que tantôt.

Il aurait dû le retenir. Le rassurer sur le fait que c'était juste la vie d'adulte qui voulait ça, qu'il avait des responsabilités.

Mais ils savaient tous les six qu'à moins d'un problème grave, il ne revenait pas souvent par ici…


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