Bonjour à tous ! Ceci est ma première fanfiction sur One Piece, c'est à la base un cadeau d'anniversaire pour ma meilleure amie et j'ai décidé de prendre le risque de la partager ici. J'espère qu'elle vous plaira, bonne lecture à tous !
Quelque part dans le Nouveau Monde.
Zoro ouvre son œil et le referme aussitôt face à la lumière. Il grogne un coup et passe une main sur son front. Il se redresse tout en sentant dans le brouillard. En rouvrant les yeux, il réalise tout de suite qu'il n'est ni sur Egghead ni sur le Thousand Sunny. Il saute du lit, ses sens en alerte. Il regarde rapidement autour de lui et aperçoit ses vêtements étendus sur un fil, en les touchant il remarque qu'ils sont humides, lavés donc. Sur la chaise de la chambre il voit des vêtements qu'il n'a jamais vu mais qui ont l'air à sa taille. Surement une idée de Usopp. Il va pour les prendre mais grimace d'un coup de douleur. Son corps est finalement réveillé et Zoro voit les bandages autour des différentes parties de son corps. Il tâtonne un peu et réalise qu'à certain endroit c'est sérieux. Heureusement que Chopper est un bon docteur. En pensant combat, il se rappelle soudainement quelque chose.
« -Mes sabres ? »
Il se retourne en panique et reconnait tout de suite ses 3 lames, posées à plat sur la table, bien alignés. Il prend en main le Wado Ishimonji, rassuré. Sandai Kitetsu et Enma sont bien présent.
« -Bon les autres ne doivent pas être loin. »
Il enfile les vêtements neufs et attache les sabres à sa ceinture mais avant de mettre sa main sur la poignée de porte, son Haki de l'observation se met en alerte. Quelques secondes plus tard, une jeune femme rentre dans la chambre, de la nourriture dans les bras. Elle n'a même pas le temps de la poser que la lame de Enma vient contre son cou.
« -Je peux savoir qui tu es ?
-Pas ton ennemi.
-Ça, c'est à moi de le décider. »
Zoro la trouve étrangement calme, il est pourtant derrière elle, une main sur Kitetsu et la lame démoniaque d'Enma la menace. Son Haki ne perçoit aucune peur ce qui redouble sa méfiance.
« -Les vêtements sont à ta taille ? J'avais un doute…
-Quoi ? Oui ils sont bien. Enfin… mais on s'en fout ! C'est pas la question.
-Lucey.
-Hm ?
-Tu voulais savoir qui je suis, mon nom est Lucey. »
Elle avait répondu d'une voix calme et commence même à manger une pomme dans le panier de nourriture qu'elle tient ce qui fait hurler Zoro :
« -Mais ne mange pas alors que je te menace !
-Et bien arrête de me menacer. En plus j'ai ramené la nourriture pour toi. »
Zoro lève un sourcil, étonné. Il approfondit son Haki et perçoit qu'elle ne va pas l'attaquer. Elle ne semble pas en alerte ni même motivée à faire quoi que ce soit. Avec précaution, il baisse Enma et le rengaine. Lucey se retourne face à lui avec un grand sourire et lui tends la nourriture.
« -Tu as dormi quatre jours, tu dois être affamé.
-Quatre jours ? C'est pas vrai je ne me souviens de rien. Tu sais où est Chopper ?
-Pourquoi Chopper ?
-Il m'a soigné, il doit bien être dans le coin.
-C'est moi qui t'ai soigné.
-Qu… ? Et il y a bien quelqu'un d'autre ? Luffy ? Nami, le cook ?
-Non il n'y a que toi. »
Zoro serre les dents, il ne comprend rien à la situation. Il s'assoit sur le lit et se pince l'arête du nez. Lucey s'assoit à côté de lui et croise les jambes tout en continuant de manger.
« -Tu as amené du saké… ?
-Non désolé. Mais il y a un marché, on va en acheter si tu veux.
-Ouais, là il m'en faut vraiment. »
Sur la place du marché du village, Zoro soupire de bien-être. Il vient de descendre une bouteille de saké et il s'empresse d'en ouvrir une deuxième. Lucey se trouve à côté de lui et s'empiffre de cuisse de poulet. Depuis qu'ils ont quitté l'auberge, elle n'a pas arrêté de manger. Il sourit en la regardant.
« -Tu me rappelle quelqu'un.
-Hm ?
-Rien rien. »
Lucey hausse les épaules et continue de marcher. Des étoiles apparaissent dans ses yeux quand elle aperçoit un barbecue au loin. La salive coule de sa bouche et elle court vers la viande. Zoro lève les yeux au ciel.
« -Ouais elle me rappelle bien quelqu'un… »
Zoro la rattrape en marchant doucement, une main dans la poche. Arrivé à sa hauteur, elle lui tend une assiette remplit de viande bien rôtie. Son ventre se met à gargouiller, il reconnait que l'assiette est appétissante. Ils se placent en terrasse à une table et Zoro prend enfin le temps de manger tout en savourant son Saké.
« -Je suis malpoli, tu m'as donné ton nom et moi non.
-Zoro Roronoa. 1, 111, 000, 000 de Berries en Prime. Je pense qu'une bonne partie du monde entier te connait. Du moins sur Grand Line et le Nouveau Monde.
-Ah. »
Il va falloir qu'il s'habitue à sa nouvelle prime et les conséquences qui vont avec. Zoro termine une autre bouteille de saké et grimace en se tenant le flanc gauche. Lucey le remarque et rabat sa queue de cheval noire derrière son épaule pour l'empêcher de tomber dans son assiette. Zoro regarde autour de lui, la ville est vivante, les terrasses sont pleines et il y a beaucoup de gens dehors. La météo y aide. Rien à voir avec Egghead. Il porte une nouvelle fois la bouteille à ses lèvres et fixe Lucey.
« Tu comptes me raconter ce qu'il se passe ?
-Tu veux quelle version ?
-Comment ça quelle version ? »
Lucey s'essuie la bouche et lui tend un journal. En lisant les gros titres, l'œil de Zoro s'écarquille. La jeune femme voit les mains de l'épéiste froisser le journal et serrer des dents. Plus il avance dans la lecture, plus la colère déforme son visage. Il finit par jeter le journal au sol, faisant sursauter un couple qui passe à côté d'eux. Lucey ramasse le journal et reste silencieuse, laissant Zoro se calmer.
« LES MUGIWARAS VAINCU ?
Par Morgans,
Un événement sans précédent a secoué le monde des pirates aujourd'hui, alors que l'équipage de Chapeau de Paille, dirigé par Monkey D. Luffy, a tenté une opération audacieuse pour kidnapper le célèbre scientifique Vegapunk et a déclaré la guerre au Gouvernement. Cependant, cette tentative a tourné au désastre lorsque les forces de la Marine, dirigées par l'amiral Borsalino, ont repoussé les attaquants avec une puissance implacable par le biais des Pacifistas.
L'île de EggHead, où Vegapunk effectue des recherches sur l'énergie renouvelable, a été le théâtre de cette confrontation dramatique. Lorsque l'amiral Borsalino, mieux connu sous le nom de Kizaru, est intervenu sur l'île avec plusieurs armadas et les Pacifistas, la situation s'est rapidement détériorée pour l'équipage des chapeaux de paille. Bien qu'il détenait Vegapunk en otage dans son laboratoire et préparait son échappatoire, Kizaru a engagé un duel contre l'Empereur aux trois milliards de Berries. La puissance de Monkey D. Luffy n'est plus à prouver et sans l'intervention de Bartholomew Kuma, il aurait réussi son plan.
L'acte désespéré de Bartholomew Kuma, autrefois un pirate notoire devenu un cyborg au service du Gouvernement mondial reste le plus choquant. Dans un ultime acte de loyauté envers Vegapunk, Kuma s'est sacrifié en faisant exploser son propre corps au milieu de l'équipage de Chapeau de Paille.
La fumée et les débris de l'explosion ont semé la confusion et le chaos parmi les pirates, et à l'heure actuelle, on ne sait pas où se trouvent Luffy et ses compagnons. Les pertes au sein de l'équipage de Chapeau de Paille restent inconnues, mais il est clair que l'attaque s'est soldée par un échec cuisant.
Le Gouvernement mondial et la Marine n'ont pas encore fait de déclaration officielle sur l'incident, mais il est probable que des conséquences graves attendent l'équipage de Chapeau de Paille pour sa tentative de kidnapping et sa déclaration de guerre contre le Gouvernement.
Les pirates du monde entier sont désormais dans l'attente, se demandant ce qu'il adviendra de l'Empereur Luffy et de son équipage après cette tentative audacieuse qui a tourné en un désastre tragique. La Marine a renforcé sa présence autour de l'île de Egghead et surveille de près la situation.
L'avenir de nos célèbres pirates reste incertain, mais une chose est sûre : cet événement marquera l'histoire du monde pirate comme un moment de tragédie et de mystère. Nous continuerons à surveiller de près cette situation en constante évolution et fournirons des mises à jour dès qu'elles seront disponibles. »
« Je retourne à l'auberge. » Déclare Zoro en se levant, enragé, une bouteille de saké dans la main. Lucey ne le retient pas, elle se doute que l'article n'est pas la réalité de la situation, elle n'avait pas besoin de la réaction de Zoro pour le savoir. Elle lève la main pour appeler le serveur et redemande de la nourriture.
Zoro marche dans les rues avec un langage corporel très fermé. Le saké qu'il boit n'a même plus de saveur. Kidnapper Vegapunk ? C'était lui qui avait demandé de les aider à s'enfuir car le gouvernement voulait le tuer. Certes Kuma s'était montré mais il ne s'était pas fait exploser. Il ne se souvient pas d'une onde de choc. Et le journal ne mentionne pas la venue d'un Doyen. Le fait de penser à Saturne accélère son cœur. Zoro ferme son œil et prend plusieurs longues inspirations pour réguler ses battements. Quand il le rouvre, il regarde autour de lui et tourne à droite, l'auberge ne devrait plus être loin mais c'est la place du Marché et Lucey assise à la même table en train de manger avec gloutonnerie un saladier de pâtes bolognaises. Leurs regards se croisent et Zoro déglutit difficilement.
« Tu es perdu ?
-Mais non ! Je ne regardais pas où j'allais à cause du journal !
-Le serveur m'a rapporté du saké car il croyait que tu étais toujours là.
-Très bien prends le et on rentre à l'auberge maintenant ! J'ai besoin de te parler.
-Je dois payer pour ton saké ?
-Oh…
-Et tu as commandé quand même ? Très bien… »
Zoro devait l'admettre, il se sentait mal qu'elle paye pour lui. Elle avait veillé sur lui pendant quatre jours et en plus il n'avait rien pour la nourriture et il abusait déjà de la boisson. Alors qu'il se noyait dans sa culpabilité, il se sent attrapé par le poignet dans un mouvement brusque et il dû courir pour ne pas tomber. Ne comprenant pas, il voit Lucey, de la viande plein la bouche courir avec panique.
« Voleurs ! Revenez là !
-Quoi tu es parti sans payer ? Hurle Zoro, dépassé.
-J'ai payé que la bouffe, j'ai pas a payé ton saké !
-Mais je ne t'ai rien demandé !
-Tais-toi et cours ! Et ne lâche pas ma main ou sinon tu vas encore te perdre !
-JE N'ETAIS PAS PERDU ! »
« Piouf… heureusement qu'on court vite. »
Zoro serre les dents, cette gamine bien moins grande que lui commence à lui faire perdre patience. Il est déjà à cran avec l'article du journal et le fait de la voir si détendu et immature lui fait grincer des dents. Lucey se laisse tomber sur le lit et tapote son ventre, repus. Zoro décide de prendre la chaise et croise ses bras.
« Je peux avoir l'autre version maintenant ?
-Je t'ai trouvé évanoui sur cette île dans la forêt il y a quatre jours. Je t'ai ramené ici, soigné tes blessures, lavé tes vêtements et veillé sur toi.
-Et cette île… rassure moi, on est toujours dans le nouveau monde ?
-Oui on est toujours dans le Nouveau Monde, tu n'es pas allé très loin de EggHead. »
Zoro souffle de soulagement, il avait craint de s'être réveillé au milieu de nulle part et loin de l'équipage. Il repose ses sabres sur la table et touche les bandages sur ses flancs et autour de ses bras. Il décide de se lever pour s'assoir à côté de Lucey.
« Merci pour les soins.
-Pas de problème, c'était assez externe, donc tout ira bien.
-Qu'est-ce que tu sais d'autre ? Tu as regardé partout autour de l'île, il n'y avait personne d'autre de mon équipage ?
-Non j'ai vraiment bien regardé et demandé des infos à des gens que je connais, il n'y a pas de piste pour l'instant.
-Des gens que tu connais ? »
Lucey décide de se redresser sur le lit et croise ses jambes avant de jouer avec la ceinture en tissu rouge qui tient son chandail blanc.
« Je fais partie des Révolutionnaires. J'ai demandé à Betty, Karasu, Morley, Lindbergh et même Sabo s'ils avaient vu un de tes camarades ou même ce qu'il s'était passé à EggHead. La seule info que j'ai c'est que EggHead n'existe plus. Il y a un trou énorme à la place et le niveau de la mer a encore augmenté.
-Quoi ? L'île a disparu ?
-Oui comme le royaume de Lulusia.
-Je n'ai pas du tout était témoin de ça, ni même de Kuma qui se fait exploser. »
Zoro voit Lucey baisser les yeux, un voile de tristesse déformer son visage. Elle semble avoir plus d'information que ce qu'elle avait déjà énoncé. Étant une Révolutionnaire, le cas de Kuma doit la toucher. Zoro est inquiet, si même un groupe aussi infiltré que les Révolutionnaires n'est pas au courant de la position de ses camarades, il se demande comment lui le pourrait. Le silence de la jeune femme à côté de lui le concerne, si le sujet de perdre un camarade ou ami était sur la table alors il compatissait.
« Je n'ai vraiment aucune idée de ce qui a pu arriver à Kuma. On est arrivé sur EggHead grâce à notre Log Pose. Vegapunk nous a invité dans son laboratoire et nous a demandé de l'aider à s'enfuir. Le gouvernement le veut mort car il aurait étudié quelque chose à propos du siècle oublier. Un de ses clones ou robot… enfin je ne sais pas trop ce que c'était, bref il a vendu le comportement de Vegapunk au gouvernement. »
Lucey l'écoute attentivement tout en continuant de jouer avec la ceinture de son chandail. Elle a besoin de la version de Zoro pour mettre toutes les informations bout à bout et conclure elle-même ce qui aurait pu se passer. Voyant cela, l'épéiste enchaine :
« La Marine a débarqué et pas qu'un peu… Sentomaru qui contrôle en temps normal les Pacifistas nous a aidé. On a appris que les Pacifistas pouvait recevoir des ordres et qu'une certaine hiérarchie pouvait briser ces ordres. Vegapunk étant assez haut, on a eu l'avantage longtemps. Il y avait aussi des Séraphins, une expérience de l'autre doc, l'amiral Kizaru était là. Bref un beau bordel…
-Vegapunk n'a jamais étudié le siècle oublié jusqu'à maintenant car même s'il travaille pour le gouvernement, ça reste interdit. Je me demande pourquoi il est allé chercher là-bas… Pendant le combat, tu te souviens de quoi ?
-Luffy a tenu tête à Kizaru, je n'ai pas trop compris ce que j'ai vu… Luffy était différent, une forme de son fruit que je n'avais jamais vu… il rigolait. D'habitude quand il se bat il est sérieux mais là tout le faisait rire. Vegapunk nous a dit que c'était à cause de son fruit. Qu'en fait le fruit Gomu-gomu n'avait jamais existé et que c'était un faux nom. D'après ses études, il s'agirait d'un Zoan, le fruit humain, Nika le dieu du soleil.
-Pardon ? »
Lucey avait sauté du lit en hurlant, faisant sursauter Zoro. Elle le regardait droit dans les yeux et à quelques centimètres de son visage ce qui lui provoqua un mouvement de recule en glapissant.
« Le fruit du guerrier libérateur ?
-Je crois que c'est ce qu'il a dit oui.
-Joyboy…
-Tu n'es pas la première à mentionner ce nom, c'est qui Joyboy ?
-Je ne sais pas mais il était là pendant le siècle oublié. Le fruit Nika n'a jamais été vu en huit cents ans. Le gouvernement a toujours cherché ce fruit. Je ne pense pas qu'il soit heureux qu'un Empereur porteur de la volonté du D l'ait mangé.
-Est-ce que le fruit aurait appartenu à ce Joyboy ?
-Ou le lignage du vrai dieu Nika a créé le fruit et dans ce cas Nika lui-même était quelqu'un qui riait tout le temps grâce à sa liberté. »
Zoro se gratte la tête, essayant de réfléchir à la situation. Il avait trop peu d'élément sur le siècle oublié ou même le monde pour comprendre les agissements du gouvernement. Et puis son équipage avait toujours vécu dans la simplicité. Vivre une aventure, au jour le jour, apprécié les petites choses, le simple fait de se réveiller le matin et d'avoir un vent arrière offrait une journée agréable. Un rire de Luffy, une chanson de Brook, la tête de Chopper, une histoire de Usopp, ça n'allait pas plus loin. Mais Zoro n'était pas fou, trop de chose se révélait à eux, autour de son capitaine et tout semblait être lié, plus lié qu'il pouvait l'imaginer. Il est sorti de sa réflexion par Lucey qui se rassoit à côté de lui.
« Tu te souviens d'autre chose à propos de cette bataille ?
-On a eu le dessus, on commençait à voir comment s'enfuir. Un type est apparu, son nom c'est Saturne et… justement après plus rien. Le souvenir suivant c'est cette chambre.
-Saturne était là… je crois que je commence à y voir plus clair… »
La jeune femme se redresse une nouvelle fois et regarde par la fenêtre, elle reste silencieuse ce qui laisse Zoro dans l'attente. Finalement elle soupire, agacée.
« Je crois savoir ce qu'il s'est passé avec Kuma. Il devait lui rester quelque chose d'humain au fond de lui. Je ne sais pas si c'était voulu de sa part ou si c'est un oubli. Quoi qu'il en soit, il est venu sauver Vegapunk, ça c'est une certitude car il est actuellement caché par les Révolutionnaires. Quant à ton équipage, Kuma vous a probablement repoussé avec sa technique, précipitamment car il n'y aucun intérêt de vous séparer. Ça explique pourquoi tu es sur cette île, seul.
-Mais je ne me souviens pas que ce soit arrivé !
-Tu ne te souviens pas de Kuma mais Vegapunk a confirmé qu'il était là, donc il te manque des infos ici.
-Si ce que tu dis est vrai, les autres peuvent être n'importe où… C'est pas vrai, encore une fois ! »
Zoro cogne le mur pour faire passer sa frustration. Il se sent impuissant, non seulement il ne se souvient pas mais en plus il ne sait pas où se trouve son équipage. Pour lui il avait manqué à son rôle de second.
« Si tu dis que Saturne était là, il est fort probable que tu dois ta vie à Kuma, sa technique et son sacrifice vous ont gagné du temps. »
Au nom de Saturne, une fois de plus Zoro sent son cœur manquer un battement. Quelque chose lui échappe à propos de ce type, il n'arrive pas à se rappeler ce qu'il se passe après son apparition. Il ne pouvait pas croire à un tel écart de niveau, ou peut-être qu'il ne le voulait pas. Ses poings se resserrent d'avantage, il veut faire quelque chose mais il ne sait pas par où commencer. Il sort de sa réflexion quand il sent la main de Lucey sur son épaule, la jeune femme a un sourire doux sur le visage malgré la tristesse qu'il perçoit dans ses yeux, sans doute dû à la mort de Kuma.
« Ne soit pas trop dur avec toi-même, je suis sûre que les Pirates au chapeau de paille vont très bien. Dois-je te rappeler vos exploits ? Il y a plus de monde qui ont peur de vous que de monde qui veut essayer de se frotter à vous.
-Je sais bien… J'ai juste la sensation que je dois absolument me rappeler de quelque chose.
-Oui que tu me dois plusieurs repas, j'ai déjà volé pour tes boissons et vu que tu n'as rien, je vais encore devoir te payer à manger. »
Zoro grogne avec une légère rougeur sur ses joues, honteux de n'avoir rien sur lui pour la remercier.
« Je te dédommagerais l'auberge et la nourriture dès que j'aurais retrouvé mon navire, Nami va me tuer mais bon… je t'en dois bien une.
-Ça me va, et bien allons chercher des vivres et un moyen de navigation pour quitter cette île, ce n'est pas en restant ici qu'on va retrouver tes camarades.
-Tu n'es pas obligé de m'aider tu sais…
-Si, tu ne trouveras jamais le port avec ton sens de l'orientation.
-ARRETES AVEC CA ! »
Lucey tire la langue tout en faisant son sac de voyage, récupérant les clés sur la table pour signaler qu'elle rendait la chambre. Zoro en fit de même, emportant son kimono dans un sac, préférant garder ses nouveaux vêtements et tous deux quittèrent la chambre.
La nuit commençait doucement à tomber et le duo préférait éviter la place du marché au vu des évènements du midi même. La ville prend doucement des teintes douces et tamisées avec les lumières qui s'allument. Il y a moins d'enfant qu'avant, sûrement chez eux en train de manger et se préparer à dormir. Plusieurs couples marchent dans les ruelles, s'arrêtent aux terrasses et aux commerces. Zoro marche légèrement derrière Lucey, une main qui tient la bretelle de son sac à dos et l'autre bras posé sur ses sabres à sa ceinture. Il observe autour de lui, les gens sont tous bien habillés, la plupart porte de la soie ou un autre tissu délicat. Plusieurs bijoux ornent leur cou, poignets et doigts. Les commerces ne sont pas juste pratiques, on peut y trouver des mets délicats en termes de nourriture et de vin, des objets de valeurs exposés dans les vitrines et observés à la loupe par des experts. Des salons de beautés, de massages et tout autre soin, des magasins de hautes coutures et également des casinos.
« Cette île à l'air de bien se porter.
-Le centre-ville oui, dans les champs ou les villages ce n'est pas la même histoire.
-Ah… »
Un homme s'approche de Lucey avec des fleurs, il en enlève une de son bouquet et lui tends. La jeune femme s'arrête et regarde la fleur mais finit par sourire et décline. L'homme se fait insistant en lui empoignant le pas, lui mettant presque la fleur sous le nez.
« Une jolie fleur pour une jolie femme.
-Non merci.
-Alors permettez-moi de vous offrir le meilleur des verres de vin dans le meilleur bar à vin ! »
Lucey le devance et ce fait une nouvelle fois rattraper alors Zoro décide de répondre à l'homme.
« Moi je suis intéressé par ce meilleur vin !
-Ce n'est pas à toi que je demande mais à la dame !
-Et ça fait trois fois qu'elle te dit non, alors passe ton chemin ou c'est moi qui te montre comment je dis non.
-Et je te conseille de l'écouter, il a quand même une prime de 1, 111, 111, 000 de Berries ! »
L'homme ouvre les yeux en grand et rebrousse chemin avec un rire nerveux. Lucey sourit à pleine dents et se tourne vers Zoro.
« C'est vrai que tu fais peur ! Dit-elle avec humour.
-Je ne cherche pas à ne pas faire peur en même temps.
-Ne t'inquiètes pas tu ne me fais pas peur du tout, je suis sûre que tu es un chou à la crème sous les muscles !
-Tu sais c'est pas parce que je viens de te défendre que je ne peux pas te trancher en deux.
-Dois-je te rappeler que le Saké que tu bois de nouveau est celui que j'ai payé ?
-Touché. »
Lucey remarque le sourire en coin de son compagnon de voyage et sourit à son tour. Elle pensait tout de même ce qu'elle avait dit, elle sent bien que l'épéiste à un bon fond. Il a un peu la personnalité classique d'un homme brute de décoffrage mais qui fait attention à ses faits et gestes en fonction de son interlocuteur. La jeune femme tourne vers une petite ruelle en direction du port qui donne sur les arrière-boutiques. Le duo voit une femme sortir les poubelles, les yeux creusés de cernes et la peau terne. Elle hisse le sac avec difficulté dans la benne à ordure et se craque le dos avant de retourner dans le restaurant. La porte reste ouverte et Lucey la voit aller à la plonge. Un sentiment de compassion l'envahit. Peu de temps après, deux enfants arrivent et fouillent dans la poubelle, ignorant complètement les deux adultes. Mais contrairement aux apparences, ils ne cherchent pas de la nourriture mais plutôt des objets de valeur, des bijoux, etc…
La jeune Révolutionnaire s'approche des enfants et s'agenouille même si ça n'empêche pas un mouvement de recule de leur part. Elle leur tend à chacun quelques pièces avec un sourire et des larmes apparaissent dans leurs yeux.
« Merci grande sœur…
-Merci beaucoup !
-Prêt à répondre à certaines de mes questions si je vous donne plus ? »
Les deux enfants semblent hésiter et se regardent, la nervosité se lit sur tout leur corps et ils ne peuvent s'empêcher de gigoter. L'un des enfants fait non de la tête et l'autre, plus âgé et plus déterminer décide de tenir tête à Lucey.
« On le fait pour vingt milles berries !
-Dis donc les enfants n'abusez pas de notre générosité !
-Tu nous a rien donné toi le monsieur pas beau !
-Ne soit pas insolant ! Grogne Zoro avec une veine sur le front.
-Quoi ? C'est pas ma faute si tu fais peur avec tes épées et tes cicatrices ! »
Alors que Zoro commence à serrer des dents, Lucey elle ne peut s'empêcher de sourire, décidément son compagnon de voyage n'a pas de demi-mesure, il monte vite au quart de tour. Elle tend un premier billet à l'enfant qui défit toujours Zoro du regard pour le convaincre. Celui-ci le prend et attrape la main de Lucey pour l'inciter à le suivre.
« Maman on est rentré !
-Je suis dans la cuisine les enfants ! »
Une dame apparaît dans l'entrebâillement et sursaute en voyant Lucey et Zoro, elle attrape immédiatement son balai et se met en position de défense. Aussitôt les deux enfants paniquent et le plus grand se met devant elle.
« Tout va bien maman, grande sœur a promis de nous donner de l'argent si on lui donne des infos ! Elle nous en a déjà donné.
-Je ne suis pas là pour vous créer des ennuis, je cherche juste à comprendre ce qu'il se passe sur cette île et aussi je cherche quelqu'un qui a un bateau pour reprendre la mer avec le monsieur pas beau.
-Tu ne vas pas t'y mettre… »
Les deux enfants rigolent en se moquant de Zoro et après une longue réflexion la mère abaisse son balai. Elle jette une serviette humide à ses garçons pour qu'ils puissent se débarbouiller.
« Je m'appelle Zumiyo et ce sont mes enfants Chichi et Yori. Pardonnez mon comportement rude mais je n'ai rien pour vous nourrir. Nous parvenons difficilement à nous nourrir nous-même.
-Ne vous inquiétez pas pour ça Zumiyo-san. Je m'appelle Lucey et voici mon ami Zoro.
-Le monsieur pas beau !
-Espèce de…
-Zoro Roronoa ? De l'équipage des Chapeaux de Paille ?
-Oui. Même si pour le moment il n'y a que… wow heh ? »
La dame venait de tomber à genoux devant lui et lui saisissait les mollets, la tête touchant presque le sol et les larmes coulant à flot sur ses joues. Zoro est dépassé, il ne s'attendait pas à ça. Lucey est à côté tout aussi surpris de ce revirement. Les enfants ne comprennent pas non plus pourquoi leur mère se met à supplier soudainement l'épéiste.
« Je vous en supplies Roronoa-san… vous, les Chapeaux de paille… aidez-nous !
-Quoi … m-mais…
-Vous avez libéré Wano et vous avez fait tomber Big Mom, Kaido et Doflamingo… vous pouvez nous aider ici aussi ! Je vous en supplie… »
La compassion s'empare de Zoro, même s'il ne le montre pas, il est touché de voir cette femme si désespérée. Lucey s'approche et aide la femme à se relever, elle s'assoit avec elle sur l'un des bancs de la table à manger et immédiatement ses deux enfants viennent la serrer dans ses bras eux aussi en larmes. Voir leur mère pleurer est la dernière chose dont ils semblent avoir besoin.
« Je me suis promené dans les champs et les villages, la pauvreté est immense comparé à la grande ville. Tout le monde à l'air exténué.
-Avant l'île de Hana no kuni était prospère, notre commerce se base sur les plantes, on est connu pour toutes les variétés d'herbes médicinales. Tout le monde nous achetait à travers Grand Line et on vivait bien mais récemment la vie à changer ici…
-Oui j'ai vu ça, j'avais l'embarra du choix pour soigner les blessures de mon amis, plusieurs médecins dans la grande ville m'ont même proposé de passer soigner Zoro.
-La capital s'appelle la ville de la Floraison. En rapport avec la floraison de l'Edelweiss. »
Zoro vint s'assoir à table lui aussi tout en défiant du regard Chichi, l'ainé qui lui tirait la langue et continuait de murmurer à son petit frère à quel point il faisait peur. Il se dit qu'il pouvait leur donner une vraie raison d'avoir peur mais ce n'est pas le bon moment, à la place il décide d'ouvrir sa bouteille de Sake tout en continuant d'écouter Zumiyo.
« Les gens viennent surtout nous acheter l'Edelweiss, elle fleurit une fois par an et elle permet de guérir des maladies génétiques rare quand on la synthétise en élixir. Le gouvernement, la marine, les révolutionnaires et les pirates, tout le monde nous en achète. La méthode de fabrication de l'élixir n'est connue que par les chimistes de notre île.
-J'ai déjà entendu Chopper en parler, ses livres de médecines et herbes mentionnaient cette île.
-Seulement depuis quelques années, une épidémie générale s'est déclenchée sur l'île et on nous a enlevé l'accès à l'Edelweiss… »
Lucey et Zoro écarquillent les yeux, choqués de cette révélation. Sur quel genre de dictateur ils étaient encore tombés… La Révolutionnaire avait senti que quelque chose n'était pas clair sur cette île. Pendant que Zoro dormait pour se remettre de ses blessures, elle avait beaucoup visité l'île. Elle avait vu des agriculteurs et des botanistes travailler jour et nuit, parfois sans roulement. En plein soleil, la peau sale de terre, en sueur, maigre, fatigué et pâle. Il y avait un contraste énorme entre la ville de Floraison et le reste. Mais ce n'était pas le plus grave… Lucey avait senti une peur omniprésente, les gens n'hésitaient pas à travailler, ils semblaient travailler contre la montre et regardait toujours par-dessus leur épaule comme si un danger allait leur tomber dessus d'une minute à l'autre. Elle avait eu un sentiment de surcharge, surproduction, aucune pause, aucun ralentissement. Elle avait également été témoin d'une file d'attente très longue chez les herboristes et du prix des médicaments. Heureusement qu'elle avait eu des berries sur elle sinon elle n'aurait pas pu soigner Zoro.
« Quel genre d'épidémie Zumiyo-san ?
-Une infection virale très contagieuse, au début la peau vous démange comme une réaction allergique et puis on commence à avoir de la fièvre qui monte de plus en plus. Les symptômes suivants sont des problèmes de sang, quand des saignements de nez apparaissent, il devient urgent de soigner sinon une anémie se déclare.
-Pourquoi vous n'avez plus accès à l'Edelweiss ? Demande Lucey même si elle a une petite idée de la réponse.
-Le roi du pays Saint Néron récupère toutes les fleurs lors de la floraison. Pour avoir accès à l'élixir il faut non seulement payer un impôt mensuel mais en plus travailler jusqu'à épuisement selon un quota… et parfois cela ne suffit pas, la maladie se repend tellement vite que lorsqu'on arrive à obtenir un élixir pour une personne, d'autre sont déjà contaminées.
-Vous dites que votre roi c'est Saint Néron ?
-Oui Lucey-san…
-Un Dragon Céleste… »
Zoro ne manque pas le regard de Lucey s'assombrir. En même temps il n'est pas surpris de cette réaction, elle est une Révolutionnaire, les Dragons Célestes sont naturellement ses ennemis, ceux contre qui elle se bat. Et en écoutant le discours de Zumiyo, il comprend mieux le combat des Révolutionnaires. Le gouvernement ne veille pas sur le peuple, il s'en fiche, il ne pense qu'à lui. Chaque fois qu'il a rencontré un Dragon Céleste il a été témoin d'une horreur. Sur Shabaondy avec de l'esclavage, Doflamingo et le traitement de Dressrosa, le racisme envers les hommes-poissons et là le contrôle d'une population par la maladie. Lucey prends Yori sur ses genoux et essaye de le calmer alors qu'il pleure toujours un peu.
« De combien est l'impôt par mois ?
-Environ cent-milles Berries par personne et la moitié de nos récoltes quelle qu'elle soit.
-Je comprends pourquoi les gens travaillent jusqu'à épuisement dans les champs et les serres.
-Pourquoi la ville de la Floraison est si riche alors ?
-Les gens qui sont là-bas n'ont pas toujours été riche… »
L'épéiste lève un sourcil tout en buvant une gorgé de saké, quelque chose ne tourne pas rond, il manque clairement des informations. Toutefois avec ce qu'il avait déjà vu sur Grand Line, il se doute du pourquoi Saint Néron demande autant auprès des citoyens. Un commerce clandestin ou quelque chose dans le genre. Surtout si l'Edelweiss permet de soigner des maladies rares, un simple élixir doit avoir une grande valeur. Mais malgré tout, pourquoi demander en plus de tels impôts si ce n'est que pour divulguer la peur.
« Tous les mois, cinq personnes dans chaque village sont sélectionnées pour aller vivre dans la grande ville, comme une loterie. On leur offre un habitat, un commerce et une somme d'argent pour démarrer. Certains ont refusé car leurs familles ne peuvent pas les accompagner sauf s'ils sont sélectionnés à leur tour. D'autre sont tellement épuisés qu'ils abandonnent tout pour la ville et… je ne peux pas les blâmer…
-J'en déduis que vous n'avez jamais été sélectionné. Répond Zoro calmement.
-Même si je suis sélectionnée, je ne peux pas y aller, j'ai mes enfants, ils ont besoin de moi. »
Chichi enfouit son visage contre sa mère en souriant alors que Lucey réussit à calmer Yori en le tenant contre elle. L'histoire de cette île est vraiment triste, elle ignore depuis combien de temps les habitants n'ont pas eu un peu de répit. Toutefois une dernière question lui titillait le bout de la langue.
« Que ce passe-t-il si vous ne payez pas l'impôt Zumiyo-san ?
-On est emmené en prison, elle est souterraine, dans la montagne de l'île.
-Je vois… »
Zumiyo se lève et attrape ses deux garçons pour emmener les coucher, elle ferme la porte de la chambre derrière elle pour faire comprendre qu'elle souhaite un moment d'intimité avec eux. Lucey se redresse et passe ses mains sur sa nuque pour masser ses muscles. Elle ouvre sa sacoche à sa hanche et pose l'équivalent d'impôt en berries pour les trois individus. Zoro la voit faire et ferme son œil sans rien dire. Toutefois la situation ne lui plait pas et il est presque sûr que si Luffy avait été là, il serait déjà en route pour cogner ce Saint Néron. Les deux individus ne s'échangent pas un mot jusqu'à ce que Zumiyo revienne, la mine basse. Seulement quand elle voit les Berry sur la table, ses yeux s'ouvrent en grand, elle reste sans voix alors Lucey lui offre un sourire.
« Vous allez pouvoir payer le prochain impôt sans problème.
-S'il vous plait… laissez-moi vous offrir une chambre pour la nuit !
-Merci beaucoup Zumiyo-san, surtout que mon ami est encore en convalescence, un endroit où dormir va lui faire du bien. »
Zumiyo s'incline devant ses invités. Elle soulève une planche de son sol et range les berries dans un coffre à l'abri des regards. Puis elle part dans la chambre où ses garçons dorment et revient avec un futon et une couverture qu'elle pose devant la cheminée.
« C'est peu, veuillez m'excuser…
-Ça ira très bien. Merci beaucoup ! »
Elle s'incline une nouvelle fois et rejoins la chambre où se trouve ses fils avant de fermer la porte. Lucey arrange le futon, peu large et place la couverture dessus. Elle se redresse et s'étire avant de se tourner vers Zoro.
« Repose toi, je vais refaire tes bandages à ton réveil.
-Tu ne dors pas ?
-Ne t'inquiète pas pour moi, faut que tu sois en forme.
-Comme tu veux. »
Zoro s'allonge sur le futon et ferme immédiatement les yeux, la jeune femme s'assoit à côté de lui, en position de lotus et ferme les yeux à son tour. Elle prend des profondes inspirations et détends ses muscles. Quand elle sent son cœur ralentir, elle commence sa méditation. Elle se sent bien, visualise son endroit spécial et sécurisé puis elle renforce son esprit.
La quiétude l'enveloppe telle une douce étreinte, faisant taire le tumulte incessant de ses pensées. Son souffle régulier devient le doux rythme auquel danse son esprit apaisé. Les tensions s'évaporent, laissant place à une sensation de légèreté et de connexion avec l'instant présent. Chaque inspiration devient une invitation à l'harmonie, chaque expiration une libération bienfaisante. Dans cet état méditatif, elle ressent une profonde sérénité, une union délicate avec son être intérieur. Les pensées errantes se transforment en calme contemplatif, et elle se trouve enveloppée d'une paix intérieure qui émane de sa propre essence. La méditation devient ainsi un voyage intérieur, une exploration de soi empreinte de tranquillité et de redécouverte de sa propre essence.
Quand elle rouvre les yeux, elle réalise que Zoro la regarde, allongé sur son futon, sans rien dire.
« Tu ne dors toujours pas ?
-C'est toi qui médites depuis longtemps, j'ai dormi.
-Je vois qu'il fait encore nuit, tu n'es pas du genre « belle aux bois dormant ».
-Non je ne dors que trois-quatre heures la nuit et je compense avec des siestes.
-Je vois. Je vais changer tes pensements, assieds-toi. »
Zoro acquiesce et se redresse sur le futon. Lucey attrape un pot et des bandages dans sa sacoche et s'assoit derrière lui. Avec une délicatesse infinie, elle retire doucement les anciens pansements, révélant les zones de peau qui nécessitent des soins particuliers. Appliquant la crème médicinale avec expertise, elle masse délicatement les zones affectées, prodiguant un soulagement apaisant. Elle veille à ce que chaque pansement soit posé avec soin, assurant une protection adéquate pour favoriser la guérison de Zoro. Quand elle arrive au niveau de ses côtes gauche, elle le sens se contracter quand elle passe la crème.
« Ça a dégonflé déjà, j'ai peur que tu ais une côte cassée…
-Ça va aller, j'ai connu pire.
-Tu m'en dira tant. »
Elle termine les derniers pansements et lui tapote gentiment l'épaule pour lui annoncer qu'elle le libère. Zoro passe sa main sur ses côte et presse légèrement sur chacune d'entre elle jusqu'à ce qu'il serre les dents. Ce genre de douleur il connait bien car ça lui est déjà arrivé. Pas de doute, une de ses côtes est fracturée. Il soupire d'avance pour quand il va devoir faire face à l'inquiétude de Choper. Zoro attrape son t-shirt et le remet avant de se lever, il tend la couverture à Lucey qui lève un sourcil.
« Dors. Toi aussi tu dois être fatigué.
-T'es sûr ?
-Je surveille la maison.
-D'accord. »
Lucey ne se fait pas prier d'avantage, elle prend sa place dans le futon et remonte la couverture jusqu'à son menton. Elle suit du regard Zoro qui s'approche d'une fenêtre pour regarder de l'extérieur. Lucey voit parfaitement ses sourcils se froncer et sa mâchoire se contracter, signe qu'il sert les dents. Son corps parait relâché, mais certain signe ne trompe pas. Elle le voit croiser les bras sur son torse, rester droit, assez en alerte, finalement elle se tourne sur le côté dans sa direction et dit d'une voix calme :
« Tu te demandes où ils sont ?
-Hm. »
L'œil qu'il ferme montre qu'une pensée inquiétante le traverse à ce moment. Lucey se relève tout en gardant la couverture sur ses épaules et se rapproche de lui. Elle peut voir à travers la fenêtre un grand champ d'une plante longue et verte avec une tige fine et un bulbe plutôt épais, comme du maïs et au loin un bâtiment qui sert sûrement de grenier. Zoro à son haki en alerte depuis qu'elle s'est rapprochée mais une fois de plus il ne ressent ni agressivité, ni méfiance de sa part. C'est comme si elle était persuadée qu'il n'était pas hostile pour elle. Il perçoit une certaine sagesse en elle, qu'il avait déjà remarqué quand elle méditait juste avant. Cette fille semble savoir comment s'apaiser et renforcer son esprit. Les traits de son visage sont doux et détendus. Il devine qu'elle ne doit pas avoir plus de dix-sept ou dix-huit ans.
Et malgré toute cette analyse, ses tripes lui disaient de ne pas la prendre à la légère. C'était une Révolutionnaire, premièrement. Elle se promenait seule donc elle savait se débrouiller et sûrement se défendre ou au mieux passer inaperçu. Elle semble savoir des choses et elle s'intéresse clairement à cette île. Depuis qu'ils ont quitté l'auberge, elle ne cherche même pas à lui cacher qu'elle essaye d'avoir des informations sur la situation de pays Hana.
« Pourquoi tu es sur cette île ? Demande-t-il en la regardant.
-J'ai eu des renseignements comme quoi la Pègre se fournissait ici en soins unique. Et en fouillant un peu avec le réseau des Révolutionnaires, j'ai appris que Mary-geoise se fournissait bien ici aussi. Je me suis dit que ça cachait un peuple soumis ou de l'esclavage. C'est suffisant pour qu'on agisse.
-Vous n'agissez pas en groupe ?
-Normalement si. Mais moi je préfère être seule.
-Pourquoi ?
-Pour être tranquille. »
Zoro ne manque pas le petit ton arrogant et le visage fermé de Lucey. Il pourrait lui demander le fond de sa pensée mais dans un sens ce ne sont pas ses histoires. Toutefois, il ne comprend pas pourquoi elle l'a soigné et veillé pendant quatre jours. Ça va à l'encontre de travailler seul.
« Pourquoi tu ne m'as pas déposé chez un médecin ou autre.
-Pour pas que tu sois embarqué par la marine.
-Ok mais pourquoi ? C'est quoi ton intérêt ?
-Je suis juste sympa.
-Bien sûr et moi je ne suis pas pirate.
-Tu n'es pas pirate ? Demande-t-elle avec des yeux ronds, feintant la surprise.
-Ne me cherche pas… »
Lucey rigole légèrement, satisfaite de sa blague. Elle retourne se coucher sur le futon ce qui agasse Zoro.
« Hey ! Je t'ai posé une question !
-Je t'ai répondu !
-Ok très bien, je suis soigné de toute façon, je n'ai plus besoin de toi.
-En effet, salut !
-Espèce de… »
Il décide de ne pas terminer sa phrase et grogne à la place avant de prendre la porte. Lucey sourit toujours et décide de retourner à la fenêtre. En dix minutes, elle voit Zoro repasser trois fois devant la maison. Elle se retient de rire, comment on pouvait autant manquer de sens de l'orientation ? Finalement quand elle le voit passer une quatrième fois devant la maison, elle pose la couverture sur le futon et sort. Elle s'arrange pour qu'il la croise à un détour de maison. Là il la regarde, elle le regarde, il commence à rougir, elle sourit.
« Si jamais tu dis quoi que ce soit…
-Je n'ai pas peur de me battre.
-Oh vraiment ? Demande-t-il avec un sourire narquois. C'est un défi ?
-Si tu veux. Il reste deux heures avant le lever du soleil. Si tu arrives à me toucher avec tes sabres, je te dis pourquoi je t'ai aidé. Sinon tu m'aides sur cette île.
-Tu es bien trop sûr de toi. »
Alors que Lucey garde son sourire, Zoro dégaine un premier sabre, Kitetsu. Cette fois grâce à son Haki de l'observation, il perçoit cette fois l'agressivité et la combativité de Lucey. Elle est prête à se battre même si c'est un combat amical, elle le prend au sérieux. Il n'a pas une telle prime pour rien. Zoro se positionne en posture de combat et choisit sa première attaque. Seulement son Haki attire son attention plus loin, derrière Lucey et cette dernière se retourne aussi, trahissant sa propre maîtrise de ce même Haki.
Zoro garde Kitetsu sorti et emboite le pas à Lucey qui avance avec hâte. Ils escaladent une colline et se pose derrière un arbre, restant discret. De leur position, ils ont une vision d'ensemble sur le village et un ensemble de champs. Une carriole arrive, tirée par deux chevaux blancs, l'ensemble méticuleusement orné d'or et de bijoux. Elle est dirigée par un homme qui porte des chaines à ses poignets, l'empêchant de descendre de sa place de cocher. À l'arrière du véhicule, deux autres hommes avec des chaines aux chevilles, se tiennent debout et s'accroche comme ils le peuvent. Derrière plusieurs soldats de la marine marchent en rythme, une main tenant un fusil.
La carriole s'arrête au milieu du village, immédiatement les deux hommes à l'arrière descendent, l'un d'eux prend une caisse et en sort un escargophone avec option haut-parleur, le deuxième s'allonge à plat ventre à même le sol devant la porte de la carriole. Enfin le cocher se lève de son siège et ouvre la porte. Un individu apparait, habillé avec des vêtements de soie blanc, avec plusieurs dorures. Dans son dos, une couronne de lauriers dorée est brodée. Il descend en marchant sur l'esclave à plat ventre et attrape l'escargophone dans les mains de l'autre esclave.
« Mes bons concitoyens ! Je suis navré de vous réveiller en pleine nuit mais la sélection est là ! Moi Sir Commode, je vais vous offrir la vie à la ville ! » Déclare-t-il dans l'escargophone qui résonne dans tout le village.
