Il était une fois, comme le disent souvent de nombreux conteurs, un pays paisible où régnaient un Roi et une Reine généreux aux grands coeurs.

Grâce à ces souverains, le pays était prospère et les habitants étaient heureux. Tous ne manquaient de rien, mangeaient à leurs fins et menaient des existences pleines de joie.

Mais un jour, une ombre gigantesque s'abattit sur le pays et plongea le château dans l'obscurité.

Quand la lumière réapparut enfin, le Roi et la Reine étaient morts.

Leur fils, le Prince Urvan, avait disparu.

Après ce terrible jour, plus personne ne régna dans le pays.

Au fil des années, celui-ci sombra dans la désolation. Comme personne ne savait comment avait pu arriver la tragédie, personne n'avait confiance en personne. Les habitants vivaient dans la peur et ne songeaient plus qu'à tenter de se dominer les uns les autres. Pire encore, comme le pays ne pouvait plus compter sur la générosité de leurs chefs défunts, la plupart de ses habitants devinrent terriblement pauvres.

Parmi eux, il y avait la fermière Miltrui.

Cette dernière était veuve et avait une fille nommée Jacqueline. Mais tout le monde l'appelait Jackie. Miltrui n'était pas fière d'elle. En effet, alors que cette fermière était réputée pour être une travailleuse acharnée dans sa ferme ou vendait son lait fourni par sa vache, Jackie était une enfant insouciante préférant jouer avec ses amis, Macha et Léo, tous deux enfants de paysans.

Chaque fois que Jackie oubliait de faire une tâche qui lui avait été assignée, Miltrui n'hésitait pas à avoir recours à la violence ou la privait de dîner.

La pauvre fille ne méritait de tels abus. En effet, même si elle était insouciante, Jacqueline n'était pas de mauvaise volonté.

Quand elle faisait une bêtise, elle s'excusait et tentait de tout faire pour se rattraper auprès de sa mère mais le pardon semblait être une chose que Miltrui ne connaissait pas.

De plus, elle ne s'imaginait pas une seule seconde que quiconque ne pouvait songer à autre chose que travailler pour assurer sa survie. De plus, elle ne pensait jamais au fait que Jackie était encore jeune et avait besoin de rire et s'amuser afin de pouvoir arriver à sourire dans un monde aussi triste qu'était le leur.

Ainsi, Jackie était presque toujours désemparée et malheureuse face à une mère aussi peu aimante.

Un jour, la vache de Miltrui cessa de donner du lait.

Alors que cette dernière voulait abattre la pauvre bête et s'en faire un repas copieux, Jacqueline la convainquit de ne pas faire ce monstrueux geste en proposant d'aller au marché pour la vendre.

"-Si tu ne ramènes pas le moindre sou, sois sûre que tu le regretteras, déclara Miltrui à Jackie avant d'aller se coucher"

Le lendemain, Jackie emmena la vache vers le marché. En chemin, elle croisa ses amis Macha et Léo.

"-Où tu vas avec ta vache? demanda Léo

-Au marché, répondit Jackie tristement, Elle ne donne plus de lait alors je vais la vendre.

-Oh, dit Macha, Et tu feras quoi avec l'argent de ton client?

-Comme d'habitude. Acheter de la nourriture pour survivre.

-Oh Jackie, soupira Léo, T'en as pas marre de faire toujours pareil? Pourquoi tu parierais pas avec cet argent? Imagines ça: tu paries, tu gagnes et tu pourras avoir tellement de sous que tu saurais pas quoi en faire au lieu de toujours rentrer chez toi avec des clopinettes.

-Si je pariais, je risquerais de perdre tout l'argent que j'ai eu et crèverais de faim, répliqua Jacqueline, Et j'y tiens pas. "

Lasse, Jackie s'assit sur un tronc d'arbre couché. Macha et Léo la rejoignirent rapidement car la marche les avaient fatigués.

"-Parfois, j'aimerais que les choses soient pas comme elles sont, dit Jacqueline en baissant les yeux tristement, J'aimerais ne plus avoir faim et ne plus être une paysanne.

Si seulement c'était possible.

-Pourquoi cela ne le serait-il pas?"

C'était une femme qui venait de parler. Elle avait été si discrète qu'aucun membre du trio ne l'avait vu. Elle avança brusquement vers les trois amis et regarda Jackie. Cette dernière, déstabilisée, eût un mouvement de recul.

"-N'aie pas peur. Je ne te ferai pas de mal, Jacqueline.

-Comment vous connaissez mon nom?

-Je sais beaucoup de choses, Jacqueline. Notamment que tu désires vendre ta vache.

Je m'appelle Miralia. Et bien, je peux te donner quelque chose en échange de ta vache.

-Vous avez de l'argent? dit Jackie en se relevant soulagée

-Tends ta main."

Jackie fit ce que Miralia lui demandait et ouvrit sa paume. La dame y jeta cinq haricots sous les regards incrédules des trois amis.

"-C'est pas de l'argent, dit la jeune fille ayant les haricots dans sa main

-C'est bien plus précieux que n'importe quelle pièce, répliqua Miralia, Ces haricots sont magiques. Grâce à eux, tu n'auras plus jamais faim.

-Hahaha! Vous êtes marrante, madame, dit Léo en ricanant

-La magie, ça existe pas, ajouta Macha

-As-tu une preuve pour prouver ce que tu dis jeune fille?

-Tout le monde sait que la magie existe pas, répliqua Macha

-Pourquoi je devrais vous croire? ajouta Jacqueline, Vos haricots ont pas du tout l'air d'être magiques.

-Ne te fie pas aux apparences, Jacqueline, répliqua Miralia, Tu n'as pas vu ces haricots être à l'oeuvre alors comment peux-tu affirmer qu'ils ne sont pas magiques?"

Jackie fixa dubitativement les haricots soi-disant magiques que Miralia venait de mettre dans sa paume. Il était vrai qu'elle ne pouvait pas prouver que ces haricots n'étaient pas magiques. Et s'ils étaient ordinaires comme elle le pensait, si elle les acceptait, elle pourrait toujours s'en servir pour faire pousser d'autres graines de haricots dans la ferme de sa mère et leur permettrait d'avoir de quoi se nourrir même si ça n'était pas avec des merveilles. Autant de nourriture possible valait bien une vache.

"-D'accord, vous avez la vache en échange des haricots, dit Jackie à Miralia

-QUOI?! s'exclamèrent Macha et Léo

-Crois-moi Jacqueline. Tu as fait le bon choix."

Quand Miralia fut partie avec la vache, Macha et Léo regardèrent Jacqueline bouche bée.

"-J'arrive pas à croire que t'aies fait ça, Jackie, dit Léo, T'aurais pu avoir mieux que ça au marché!

-Jackie, tu te rends compte de ce que tu viens de faire? dit Macha, Tu vas revenir chez toi sans un sou à cause de ces soi-disant haricots magiques.

-Je ne crois pas à cette histoire de haricots magiques, dit Jackie, Mais grâce à ces haricots, je pourrai en faire pousser d'autres pendant un certain temps.

-Et qu'est-ce que ta mère va dire quand elle te verra revenir avec ces petits trucs? demanda Léo

-Elle en saura rien. Je lui dirai qu'on m'a volé la vache sur le chemin et je planterai les haricots cette nuit."

Inutile de préciser que le mensonge de Jackie lui valut bien des coups des mains de Miltrui. De plus, cette dernière l'avait envoyée au lit sans dîner en guise de punition.

Bien qu'endolorie, Jackie était parvenue à ne pas s'endormir et attendit que sa mère alla se coucher.

Quand cela fut fait, elle se rendit discrètement à l'extérieur et enterra les cinq haricots sans oublier de les arroser.

Après cela, elle retourna se coucher.

Quand Jackie se réveilla, elle pensa que le jour ne s'était pas encore levé car la lumière du soleil n'illuminait pas sa chambre. Mais lorsqu'elle vit une ombre sur le sol, elle regarda par la fenêtre. Quelque chose obscurcissait la lumière du soleil mais elle n'arrivait pas à savoir ce que c'était.

Elle sortit à l'extérieur afin d'éclaircir ce mystère.

Lorsqu'elle vit ce qui était à l'origine de cette ombre, elle n'en crut pas ses yeux.

Miralia avait dit la vérité. Ces haricots étaient bel et bien magiques! La jeune fille remarqua que le haricot géant s'étendait vers le ciel. Cela signifiait-il qu'il indiquait un chemin menant vers l'inconnu?

"-Jackie."

La voix de Macha l'appelait mais la jeune fille n'y prêta pas attention trop impressionnée et fascinée par ce qu'elle voyait.

Son amie, accompagnée de Léo, s'approcha. Tous deux virent le même spectacle que Jacqueline et en restèrent bouche bée.

"-Elle n'a pas menti, dit Jackie, Ces haricots sont vraiment magiques.

-Mon dieu! murmura Macha

-Je peux pas croire ça! s'exclama Léo, Je suis sûrement en train de dormir et je rêve qu'un haricot géant a poussé en une nuit.

-Si c'est un rêve, autant en profiter tant que c'est possible."

À ces mots, Jackie s'accrocha au haricot géant et commença à grimper.

"-Mais qu'est-ce que tu fais? s'exclama Macha

-Il y a sûrement quelque chose là-haut, dit Jacqueline, Je dois savoir ce que c'est!

-T'es dingue! s'exclama Léo, Tu vas glisser et te casser le cou!

-Il faut que je vois ce qu'il y a au sommet!

-Jackie! s'exclamèrent Macha et Léo"

Mais la jeune fille fit la sourde oreille et continua son ascension. Comprenant qu'elle ne pouvait pas lutter devant autant d'entêtement, Macha suivit l'audacieuse grimpeuse et grimpa sur le haricot géant à son tour.

Après un moment d'hésitation, Léo suivit les deux jeunes filles en tremblant légèrement.

Bientôt, le trio arriva au-delà des nuages.

Le haricot géant continuait à s'étendre à perte de vue. C'était à se demander s'il y avait un sommet.

Le trio grimpa encore et encore en se demandant si le haricot n'était pas un chemin sans fin dans lequel ils étaient condamnés à errer pour l'éternité. Ils furent bientôt gagnés par la fatigue et eurent de plus en plus de mal à grimper.

Quand tout à coup...

Les trois jeunes gens avaient réussi à arriver au sommet! Epuisés, ils s'écroulèrent sur le sol essoufflés. Mais face à une telle étendue de paysage, l'émerveillement l'avait emporté sur l'épuisement.

Ils se précipitèrent vers les cascades et se désaltérèrent tout en se permettant de plonger leurs corps dans la rivière.

"-T'as raison Jackie, dit Macha, Ce rêve est génial! Moi, j'ai pas envie de me réveiller.

-Et moi, j'ai envie d'explorer cet endroit, dit Jackie, Il y a sûrement des gens qui vivent ici.

-En tout cas, j'espère qu'ils ont à manger, dit Léo, Je commence à avoir faim."

Alors qu'ils cherchaient leur chemin, ils virent une chaumière. Le trio se dirigea vers la porte. Jackie toqua cette dernière.

Quelques secondes plus tard, une femme ouvrit la porte. La femme avait l'allure d'une paysanne.

"-Vous voulez quoi? demanda la femme d'un ton aigre

-Madame, dit Jackie, Pardon de vous déranger mais on est pas d'ici et on a un peu faim. Vous pouvez...

-Vous vous croyez où gamins? La maison de Posa est pas une auberge! Si vous êtes pas d'ici, rentrez chez vous!"

À ces mots, Posa claqua la porte aux nez du trio qui sursauta face à la brutalité de la paysanne.

"-Super l'accueil, dit Macha

-Tu l'as dit, ajouta Léo

-Y a sûrement quelqu'un de plus sympathique que cette vipère dans ce pays. Continuons à marcher."

Au fil du chemin, rien ne semblait donner raison à Jackie. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les habitants du pays que ce fut bûcherons, fermiers, commerçants et tant d'autres, personne ne voulait leur donner d'information ou leur donner un peu de nourriture.

Alors que le groupe commençait à devenir fataliste en pensant que les gens de ce pays étaient tous égoïstes, ils arrivèrent devant un étrange château à l'apparence sinistre.

"-Jolie maison, dit Macha d'une voix sarcastique"

Alors que Jackie s'apprêtait à frapper à la porte, Léo s'interposa.

"-Ola!Oh!Oh! Me dis pas que t'as envie d'entrer là-dedans. C'est très glauque."

Jackie fit la sourdre oreille et frappa à la porte espérant que l'habitant de ce lieu se montrerait plus charitable que les personnes précédentes.

Mais cet espoir s'évapora rapidement.

Deux immenses géants ouvrirent les portes. Ils fixèrent le trio en souriant de toutes les deux tout en s'approchant brutalement des trois jeunes gens.

"-Amlio! Cazia! Cela suffit!"

Ces mots avaient été prononcés par la maîtresse des lieux.

En entendant leurs noms, les deux géants rentrèrent à l'intérieur du château. Toujours déstabilisés, Jackie, Macha et Léo ne savaient pas comment réagir.

Voyant qu'ils étaient intimidés, la maîtresse des lieux reprit la parole.

"-Entrez jeunes gens. Je ne vous ferai aucun mal. Au contraire. Je crois pouvoir vous aider."

Après qu'ils eurent été invités à rentrer dans le château, le trio s'était retrouvé assis à une table. La maîtresse des lieux leur avait fait servir des mets délicieux que les jeunes gens mangeaient avec appétit.

"-Je m'appelle Annella, dit la maîtresse des lieux en les regardant manger, Je suis la Reine de ce pays. Quels sont vos noms jeunes gens?

-Je m'appelle Macha. Et lui, c'est Léo.

-Ton ami a bon appétit, dit la Reine Annella"

En effet, depuis qu'ils s'étaient installés à table, Léo dévorait à belles dents ce qui lui avait été servi et ne faisait pas attention à la conversation de l'assemblée attablée. Son appétit semblait si insatiable qu'il avalait rapidement et goulument toute nourriture se trouvant sous sa main.

Cela fit ricaner Macha et Jackie. Ce qui n'empêchait pas cette dernière de rester attentive aux présentations.

"-Mon nom, c'est Jacqueline. Mais tout le monde m'appelle Jackie.

-Joli nom."

Par la suite, Annella posa de nombreuses questions au trio auquel ce dernier répondit avec tristesse.

En effet, contrairement à cette riche Reine semblant ne manquer de rien, eux n'étaient que des pauvres enfants de fermier et de paysans sans le sou qui luttaient afin de pouvoir avoir, ne serait-ce, qu'un seul repas par jour. Que Jackie subissait des traitements violents infligés par sa mère et que le trio pouvait, parfois, passer des jours entiers sans manger tant ils étaient pauvres.

"-Cela explique un tel appétit, dit Annella en regardant les assiettes emplies de nombreux mets délicieux vidés de leurs contenus, Maintenant que vous avez fini vos assiettes, Amlio et Cazia vont vous faire visiter le château.

-Ah non! Ah non, pas ces deux-là! s'exclama Léo qui n'avait pas oublié les deux géants imposant lui ayant fait peur

-Allons. Allons, dit Annella d'une voix douce, Ils sont imposants mais ce ne sont pas des brutes. Il faut simplement être gentils avec eux et ils seront amicaux.

Amlio! Cazia!"

En entendant leurs noms, les deux géants surgirent sur le qui-vive et attendirent les ordres de leur Reine.

"-Faites visiter le château à ces jeunes gens. Et assurez-vous qu'ils soient entre de bonnes mains."

Sur ces mots, Cazia et Amlio entraînèrent le trio dans les couloirs du château tandis qu'Annella les regardait sortir en souriant.

"-Je sens que le repas de ce soir va être délicieux."

Que ce fut Macha, Léo ou Jackie, aucun des trois n'aimaient les présences des deux géants. Certes, ils leur faisaient visiter de belles pièces mais ils ne leur laissaient pas le temps de les observer en détails afin qu'ils profitèrent du spectacle. En effet, à chaque fois qu'ils étaient dans une pièce du château, la géante Cazia leur expliquait vaguement à quoi elle servait et l'utilité des objets qu'elles contenaient avant de les faire sortir brusquement pour aller vers une autre salle.

Au bout d'une heure, le trio ne supporta plus d'être brusqué de la sorte. Tous trois faussèrent difficilement compagnie aux mastodontes.

Jackie leur proposa de se séparer afin que ni Cazia, ni Amlio ne parvinrent à les retrouver. Léo et Macha visitaient tranquillement des pièces ensemble tandis que Jackie, de son côté, alla jusqu'à une pièce qui n'avait pas encore été visitée.

Il s'agissait de la chambre de la Reine Annella. Celle-ci était joliment peinte et la table était vernie. Il y avait également de nombreux objets agréable à regarder que ce fut brosses, peignes, bijoux, chaussures, miroirs ou encore des belles robes.

Malgré elle, Jackie se mit à rêvasser.

Elle s'empara d'une des robes de la Reine et coiffa ses cheveux avec un peigne avant de s'emparer de très jolies chaussures et de magnifiques bijoux.

Habillée telle une grande dame, Jackie s'imagina qu'elle était une Princesse. Elle crut être dans une immense salle de bal dans un magnifique palais où se trouvait une immense foule en train de danser.

De nombreux hommes se dirigeait vers la Princesse Jacqueline afin de danser avec elle. La Princesse tournoyait encore et encore ne se lassant jamais d'aucune danse lui étant proposée.

Elle riait et rayonnait tel un saphir.

Bientôt, des jeunes filles firent la ronde autour d'elle tandis qu'elle dansait seule sur le rythme de la musique retentissant dans la salle.

Au bout d'un moment, la belle Princesse fut atteinte par la fatigue. Elle décida de s'assoir afin de reprendre son souffle mais une autre main s'empara d'elle.

La Princesse Jacqueline soupira. Ce n'était vraiment plus le moment de tournoyer telle une toupie déchainée.

Mais la main se montra très insistante. La Princesse, qui n'était pas une fille facile, s'apprêta à gifler l'importun quand, tout à coup, une voix se fit entendre.

"-Mademoiselle! Mademoiselle, revenez sur Terre! Vous rêvassez!"

C'était une voix masculine qui venait d'être entendue. La phrase fut efficace car Jackie avait été extirpée de son songe et regardait le jeune garçon qui venait de la, en quelque sorte, réveillée.

Elle était à nouveau dans la chambre de la Reine Annella. Bien qu'elle fut toujours richement vêtue, les vêtements de la souveraine n'appartenaient plus à Jackie mais à une imposteure s'étant emparé de ce qui ne lui appartenait pas.

"-Qui êtes-vous? demanda la jeune fille au jeune garçon en voyant qu'il était vêtu de haillons

-Ah, soupira tristement le jeune garçon, Cela va vous sembler incroyable à croire mais je vais vous le dire quand même. Je suis le Prince Urvan.

-Le Prince Urvan? dit Jackie qui ne crut pas le jeune garçon vêtu telle une souillon, Mais il est mort avec le Roi et la Reine il y a des années.

-J'aurais dû mourir avec mes parents mais la Reine Annella a décidé d'épargner ma vie.

Quand j'étais enfant, cette femme a envahi le château de mes parents. Elle ne m'a pas tué parce qu'elle s'est dit que je serais utile pour les tâches ingrates alors elle m'a gardé en vie ici en tant que serviteur.

Ou plutôt en tant qu'esclave.

-Pourquoi vous dites "esclave"?

-Annella me donne tout juste ce qu'il faut pour me nourrir et m'a imposé une meule de foin en guise de lit.

Même des cochons dans une ferme sont mieux traités que ça.

-C'est horrible! Mais pourquoi la Reine Annella est-elle si cruelle?

-Annella n'est pas n'importe qui. Elle est à la fois une sorcière et, surtout, une ogresse. Elle mange les coeurs des jeunes filles afin de rester jeune et belle et elle dévore les enfants afin de satisfaire son appétit insatiable. Quand elle m'a enlevé, elle voulait me dévorer mais a finalement décidé de me garder à son service. Et depuis que je suis prisonnier ici, je la vois tuer chaque imprudent ayant le malheur de se rendre jusqu'à son château.

Oh! Annella est sûrement en train de nous faire espionner par ses géants. Vous devez partir d'ici avant de vous faire dévorer.

-Il est hors de question que je vous laisse ici. Cette horrible femme n'a pas le droit de vous traiter comme elle le fait. Si je dois partir d'ici, je vous emmène avec moi.

-Je ne peux pas partir. La Reine Annella a juré que si je tentais de m'enfuir, elle ferait subir à d'autres pays ce qu'elle a fait subir au mien.

Elle est capable de se transformer en géante pour tout détruire sur son passage.

Je vous en supplie, partez d'ici!

-Bien. Puisque vous le voulez, je pars. Mais je vous promets que je reviendrai. Je m'appelle Jackie.

N'oubliez pas mon nom."

Sur ces mots, Jackie s'en alla brusquement sous les yeux tristes du Prince Urvan.

"-Jackie, murmura tristement le jeune garçon"

Jackie courait en toute hâte dans le château de la terrible sorcière-ogresse. Elle devait absolument retrouver Macha et Léo avant qu'il ne leur arrivât un terrible sort. Pourvu qu'il ne fût pas trop tard.

Macha et Léo circulaient de salle en salle à leurs guises.

À cet instant, ils se trouvaient dans une immense salle emplie d'or et d'objets précieux.

"-Madame, ce collier pour vous, dit Léo agenouillé devant Macha en ricanant"

La jeune fille accepta le présent et attacha le bijou autour de son cou.

"-Quelle élégance, dit Léo rieur"

Macha rit à son tour.

Soudain, elle aperçut quelque chose d'incongru.

Au milieu de l'immense salle aux trésors se trouvait une poule rouge assise dans un nid.

Poussé par la curiosité, Macha et Léo se dirigèrent vers elle.

"-Une poule rouge, murmura Macha, J'en avais jamais vu.

-Mais les poules, c'est pas dans les basses-cours normalement? demanda Léo indécis

-Je ne suis pas une poule comme les autres, jeunes gens."

Macha et Léo hurlèrent. La poule parlait! Mais comment était-ce possible? Par quel prodige!

"-Du calme, du calme, dit la poule avec douceur, Vous allez attirer les géants de la Reine jusqu'ici."

En entendant ces mots, Léo se tut. Pas question d'avoir à nouveau ces deux mastodontes brutaux sur le dos.

"-Je m'appelle Orianie, reprit la poule rouge, Et à côté de moi, c'est Aria, la harpe.

-Bonjour."

Il était vrai qu'il y avait une harpe juste à côté d'Orianie. Son mot de bienvenue avait été prononcé tel un chant de sirène envoûtant. C'était incroyable!

"-Et vous n'avez encore rien vu, ajouta Orianie en voyant les visages impressionnés des jeunes gens, Joue Aria. Mais doucement sinon nous allons être repérées."

La musique de la harpe était magnifique. Jamais Macha et Léo n'avaient été envoûtés par une aussi belle mélodie. Ils leur étaient rarement arrivés d'entendre de la musique et écouter Aria jouer était comme un cadeau qu'on leur offrait.

Tandis qu'Aria jouait, Orianie pondit des oeufs. Mais ça n'était pas des oeufs ordinaires. Les oeufs brillaient tels un immense trésor déterré du plus profond de la terre révélant son âme étincelante aux yeux de son nouveau possesseur.

Tandis que Macha continuait d'écouter, Léo se dirigea vers le nid et l'observa de plus près. Il n'en crut pas ses yeux.

"-De l'or! hurla-t-il"

Cela était vrai. Les oeufs d'Orianie n'étaient ni plus, ni moins que des oeufs d'or! Cela était de la magnifique magie. Macha et Léo étaient face à une merveilleuse magie que, probablement, personne n'avait jamais vu avant eux.

Les mots brusques de Léo furent interrompus par un "chut" général.

Orianie avait cessé de jouer et fixait le jeune garçon avec sévérité.

"-As-tu déjà oublié ce que je viens de dire, jeune garçon?

-Désolé, dit Léo embarrassé

-Alors à chaque fois qu'Aria joue, tu ponds des oeufs d'or? demanda Macha ébahie

-En effet. C'est grâce à nous qu'Annella est aussi riche.

-Ouah! dit Léo, Je voudrais qu'elle nous laisse vous emprunter toutes les deux, dit Léo en s'emparant d'un oeuf d'or

-Jamais cette horrible femme ne vous laisserait faire ça.

-Horrible femme? demanda Macha qui ne comprenait pas

-La Reine Annella est une monstrueuse sorcière-ogresse.

-Quoi?! hurla Léo

-Chut! dirent Macha et Orianie en même temps

-Cette vipère nous obligent à pondre et jouer pour elle à sa guise. Même quand nous sommes toutes deux fatiguées. De plus, elle trouve toujours n'importe quel prétexte pour nous hurler dessus ou nous brutaliser. Et ce n'est pas tout. Elle piège les naïfs dans son château pour les dévorer. Laissez-moi deviner. Elle vous a fait cuisiner un bon repas."

Macha et Léo se regardèrent dans les yeux. Aucun d'entre eux ne parvint à dire un mot mais leurs regards respectifs leur firent bien comprendre quel terrible sort on leur réservait. Tous deux se tournèrent à nouveau vers Orianie et la fixèrent comme s'ils voulaient leur demander ce qu'il fallait faire pour s'en sortir. Mais tous deux avaient si peur qu'aucun son ne sortit leurs bouches.

"-Vous devez filer d'ici avant qu'il ne soit trop tard, dit Orianie"

Mais à peine la poule rouge eût-elle le temps de prononcer ces mots que des pas gigantesques se firent entendre.

"-Sortez vite! Cazia et Amlio se rapprochent"

Macha et Léo ne se firent pas prier et quittèrent la salle aussi vite qu'ils le purent.

"-Il faut retrouver Jackie et vite! dit Macha une fois qu'elle et Léo furent en dehors de la salle aux objets précieux

-Oui. Et surtout partir avant que ces crétins de géants nous repèrent.

-Qui traites-tu de crétin, petit?"

Les géants! Macha et Léo avaient été repérés!

Tétanisés, ni l'un, ni l'autre ne parvint à faire le moindre mouvement jusqu'à ce que l'un des géants, Amlio, se jeta sur eux.

Ils coururent de toutes leurs jambes sans savoir dans quelle direction aller tandis que le château tremblait suite à la chute d'Amlio.

"-Abruti! dit la géante Cazia face à l'acte stupide de son collègue à terre, La Reine les veut vivants."

"-Macha! Léo!

Ah, qu'est-ce qui se passe?"

Un tremblement de terre soudain avait déstabilisé Jackie qui tomba sur le sol. De plus, des fragments du château se détachèrent du lieu et manquèrent de tomber sur sa tête.

Quand le tremblement fut calmé, Jackie se releva et se mit à courir. Essoufflée, elle ne parvint plus à parler et dût respirer de grandes goulées d'air.

Elle tenta de reprendre son chemin mais fut heurtée par quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.

"-Macha! Léo!"

À force de courir, les deux jeunes gens n'avaient pas vu que Jackie venait d'arriver vers eux. Ils n'eurent pas le temps d'être rassurés de s'être retrouvés que des lourds pas se firent entendre. Sans rien dire, le trio courut et cherchèrent la sortie.

Ce ne fut qu'au bout de longues heures qu'ils y parvinrent.

Ils se précipitèrent à l'extérieur et continuèrent à courir.

Mais la Reine Annella n'avait pas dit son dernier mot.

Elle invoqua les quatre éléments en leur ordonnant de lui ramener le trio tout en précisant qu'elle les voulait vivants.

La situation était horrible. Jackie, Macha et Léo couraient de toutes leurs forces mais le vent était si violent qu'il menaçait de les emporter loin dans le ciel.

Jackie vit la lisière d'une forêt. Elle entraîna tant bien que mal le groupe vers cette dernière. Lorsqu'ils pénétrèrent dans cette dernière, la situation ne s'améliora pas. Il pleuvait à torrent et l'eau pénétrait si brutalement dans les yeux des trois jeunes gens qu'ils avaient du mal à les garder ouverts.

Tout à coup, les arbres prirent vie. Ils se saisirent du trio à l'aide de leurs branches. Les trois personnes tentèrent de se dégager en vain.

Ils hurlèrent de détresse appelant désespérément au secours mais personne ne venait les aider. À force de crier, Jackie, Macha et Léo attirèrent des loups terrifiants et affamés. Tétanisés, les trois jeunes gens furent incapables de bouger et poussèrent des gémissements de terreur.

Tout semblait perdu.

Soudain

"-Oh! s'exclama Jackie"

Un oiseau venait d'écraser ses griffes sur la tête d'un des loups. Tous se tournèrent vers le volatile et tentèrent de le dévorer. Mais ces derniers furent arrêtés dans leurs mouvements par une force mystérieuse.

Une silhouette surgit de nulle et frappa les bêtes avec un balais à feuilles.

Dans le chaos, Jackie reconnut la personne venu porter secours à ses amis et elle-même. Il s'agissait de Losa: la paysanne qui avait refusé de les accueillir.

Tandis qu'elle tentait de chasser férocement les loups, des éclairs s'abattirent sur les arbres. Un immense feu commença à se répandre dans la forêt tandis que le trio tenta à nouveau de se dégager de l'emprise des arbres pour échapper aux flammes.

Soudain, le chaos des éléments cessa. Jackie, Macha et Léo tombèrent brutalement sur le sol tandis que les loups, terrifiés par la hargne de Losa, s'enfuirent.

Les trois jeunes gens se relevèrent avec difficulté tandis que la paysanne s'écroula sur le sol.

En effet, malgré la force de Losa, un loup était parvenu à s'emparer d'une de ses épaules entre ses dents. Celle-ci s'était dégagée avec difficulté mais était blessée.

Jackie et Macha vinrent pour permettre à soutenir la silhouette de la paysanne tandis qu'une autre personne se montra.

Jackie reconnut également cette personne. Il s'agissait de Miralia, la personne avec qui elle avait échangé sa vache contre les fameux haricots magiques. L'oiseau venu à la rescousse avec Losa se posa sur l'épaule de Miralia.

Jackie avait à peine eût le temps de se demander comment le chaos s'était arrêté, quelle était la raison du geste de Losa ou encore celle de la présence de Miralia que cette dernière fit signe au groupe de les suivre.

Le mystère étant trop impressionnant pour Jackie, cette dernière n'osa pas désobéir et fit ce qui avait silencieusement demandé.

Macha et Léo ne surent, tout d'abord, pas comment réagir mais finirent par suivre également Miralia car ne voulaient pas s'éloigner de Jackie.

"-VOUS N'ÊTES QUE DES INCAPABLES TOUS LES DEUX! HORS DE MA VUE AVANT QUE JE NE ME FÂCHE POUR DE BON!"

Terrifiés par la colère de la Reine Annella, Amlio et Cazia se hâtèrent de quitter la pièce afin d'éviter un sort macabre.

"-Ils ont peut-être gagné une bataille mais ils n'ont pas gagné la guerre."

Tandis qu'elle parlait seule, Annella aperçut Urvan en train de balayer la pièce.

"-Si elle tente de revenir, ce sera pour que je m'empare de son coeur jeune Prince.

-Quoi? demanda Urvan qui ne comprenait pas

-Ne fais pas l'innocent jeune garçon. Lorsque tu m'as vu échouer, tu as poussé un soupir de soulagement. Cela ne peut vouloir dire qu'une chose: tu as vu Jacqueline. Et tu sembles attaché à elle. Ce qui signifie que tu penses qu'elle te sortira d'ici.

Alors, écoute-moi bien. Ne te fais pas d'illusions. Jamais Jacqueline ne te sortira d'ici. Ce n'est qu'une humaine ordinaire et moi, je suis capable de prodiges. Si elle a la témérité de revenir, je m'emparerai de son coeur et je me débarrasserai d'elle.

-Vipère! s'exclama Urvan avec colère

-Allons, allons. Ne sois pas si hargneux mon garçon. Si Jacqueline revient et tente quoi que ce soit contre moi, vous serez réunis pour toujours.

-Que dites-vous?

-Ce n'est pas pour rien que les habitants de ce pays me traitent de charognarde. Je m'empare des coeurs des jeunes fille uniquement quand je les ai tuées ou quand elles ont trépassées. Habituellement, je les tue moi-même mais puisque tu t'es entiché de cette arrogante qui a osé m'échapper, je vous ferai enfermer tous les deux dans un cachot sans eau, ni nourriture. Vous n'aurez plus qu'à attendre de mourir ensemble dans les bras l'un de l'autre. C'est tellement romantique.

-Monstre! Vous n'avez pas le droit! cria Urvan en se jetant sur Annella

-Ne joue pas à ça avec moi petit, dit Annella en plaquant le jeune garçon sur le sol tout pressant une main sur sa gorge, Si tu ne te montres pas docile, tes derniers instants ne seront pas avec Jacqueline."

Le groupe était de retour à la maison de Posa. Cette dernière était soignée par Léo tandis que Macha et Jackie discutaient avec Miralia.

"-Je vous dois des explications, jeunes filles.

-Sans blague, ronchonna Macha

-Croyez-moi, mon intention n'était pas du tout de vous faire tomber dans un piège. Je déteste la Reine Annella. Et je ne pensais pas que votre chemin vous mènerait vers sa sinistre demeure.

-Alors, où espériez-vous que notre chemin nous mènerait? demanda Jackie d'un ton sévère

-Ici.

-Quoi?! s'exclamèrent Jackie et Macha

-Ne l'écoutez pas! brailla Losa, Ma soeur essaie seulement de vous embobiner.

-Votre soeur? demanda Jackie qui ne comprenait pas

-Laissez-moi vous expliquer.

Dans ce Royaume, nous vivons sous le jouc de la Reine Annella depuis des années. Cette femme est une horrible souveraine qui fait vivre notre pays dans la terreur en volant les enfants et les jeunes filles qu'elle trouve sur son chemin pour les dévorer. Et elle ne se limite pas qu'à ce pays. Elle le fait partout à travers le monde.

-Ca explique l'enlèvement du Prince Urvan, pensa Jackie sans rien dire

Et quel est le rapport avec nous? demanda Jackie à voix haute

-Voyez-vous, je suis une magicienne.

-Une magicienne? s'exclamèrent Jackie et Macha

-Une magicienne? s'exclama Léo si surpris qu'il appuya fortement sur la blessure de Posa sans s'en rendre compte

-Ah! cria la paysanne en sentant la douleur sur son épaule, Fais attention à ce que tu fais espèce de gougnafier!

-Oh! Désolé madame, dit Léo embarrassé enlevant sa main

-C'est exact, reprit Miralia, Une magicienne. C'est moi qui ai arrêté la terrible tempête dans laquelle la Reine Annella vous avait jetée. Malheureusement, même si je suis capable de déjouer certains de ses tours, sa magie demeure plus puissante que la mienne. Ce qui veut dire que je ne peux pas mettre fin à son règne.

Et comme ce pays est isolé du reste du monde, aucune personne vivant dans ce Royaume ne peut s'enfuir d'ici à la recherche d'une vie meilleure.

J'ai voulu inciter le peuple du pays à s'unir contre ce monstre mais les gens d'ici ont tellement peur d'elle qu'ils n'osent rien tenter contre elle sous peine de représailles. Je leur ai juré qu'un jour, si personne de ce pays n'agirait contre elle, je trouverai de l'aide ailleurs.

En effet, seuls les gens ayant des dons magiques peuvent aller de ce pays au reste du monde. Pour cette raison, j'ai voyagé à travers le monde à l'aide de haricots magiques menant jusqu'ici. Je les ai montré à de nombreuses personnes en leur expliquant qu'ils étaient magiques mais personne ne me croyait; jusqu'à ce que je croise le chemin de Jacqueline.

-Je vois, dit Jackie, C'est pour ça qu'à chaque fois que nous demandions aux habitants de nous aider, ils nous envoyaient balader. Ils pensaient que nous complotions avec vous pour nous battre contre cette horrible Reine.

Sale menteuse! Vous m'avez roulé en espérant que je me battrais avec vous pour combattre cette vipère.

-Crois-moi Jacqueline. Je ne voulais pas te mentir mais j'étais désespérée. Je me doutais que lorsque tu aurais planté les haricots magiques pendant la nuit, la curiosité t'amènerait jusqu'ici. J'ai attendu ton arrivée dans la maison de ma soeur qui était censée t'accueillir. Mais elle a refusé de te laisser entrer ici.

-Parce que t'as agi sans réfléchir, dit Posa, Ils n'ont rien à voir avec nos problèmes. Tu n'as pas à les mêler à un combat perdu d'avance!

-Si tu les avais accueilli, ils ne seraient pas arrivés jusqu'au château et la Reine Annella ne serait pas après eux.

-Et si tu n'avais pas roulé cette jeune fille en lui donnant tes haricots magiques, elle et ses amis ne seraient pas allés au château de cette vipère et ne seraient pas dans le pétrin en ce moment.

Jeunes gens, allez jusqu'au haricot géant par lequel vous êtes venus. Partez et coupez le haricot avant que la Reine Annella ne vous retrouve afin qu'elle n'arrive pas jusqu'à votre monde.

-C'est un très bon conseil, Posa, dit Jackie en regardant cette dernière avant de poser à nouveau le regard vers Miralia

-Jacqueline...

-À quoi vous pensiez Miralia? Je ne suis que la fille d'une fermière et mes amis sont des enfants de paysans. Nous ne savons pas du tout comment nous battre. Vous êtes peut-être désespérée mais vous aviez pas le droit de nous mentir pour nous forcer à nous battre avec vous.

-Oui! C'est minable ce que vous avez fait, dit Macha en levant la voix

-Macha, Léo, prenez le chemin du retour. Vos parents sont sûrement inquiets.

-Et toi Jackie? demanda Macha qui ne comprenait pas pourquoi son amie leur demandait de partir sans vouloir venir avec eux, Tu reviens pas?

-Non, dit Jackie en baissant les yeux

-Pourquoi? demanda Léo qui ne comprenait pas non plus pourquoi Jackie ne voulait pas partir avec lui et Macha

-J'ai mes raisons de rester ici, dit Jackie

-Quelles raisons? demanda Macha

-Ca me regarde.

-Jackie, ce qui te regarde nous regarde aussi, dit Macha catégorique, Je refuse de rentrer si tu rentres pas aussi.

-Si vous restez avec moi, vous serez en danger, insista Jackie

-On l'est déjà, répliqua Macha, Alors, on te laissera pas seule si on sait pas ce qui peux t'arriver.

-Macha...

-Jackie, si tu restes, on reste. C'est comme ça. Alors, au lieu de nous envoyer balader, dis pourquoi tu veux rester ici."

Jackie hésita longuement. Est-ce que Macha et Léo la croiraient si elle leur parlait du pauvre garçon qu'elle avait rencontré au château de l'horrible souveraine? Tout le monde s'imaginait que ce malheureux Prince était mort. Peut-être qu'ils penseraient qu'elle était folle.

Non, c'était impossible. Macha et Léo étaient ses amis. Elle savait qu'ils la croiraient car elle ne mentirait dans une situation aussi grave.

"-D'accord, dit Jackie une fois qu'elle eût prit sa décision, Le Prince Urvan est prisonnier au château de la Reine Annella.

-Quoi?! s'exclamèrent Macha et Léo

-C'est pas possible! dit Léo

-Tu es sûre de ça? demanda Macha

-Je l'ai vu, Macha. Il est vivant. Il m'a expliqué tout ce qui lui était arrivé depuis les morts du Roi et de la Reine.

-De quoi parles-tu Jacqueline? demanda Posa

-Avant notre pays était un endroit où on était heureux.

Mais un jour, le Roi et la Reine ont été tués et leur fils, le Prince Urvan, a disparu. Depuis que c'est arrivé, le pays d'où on vient est un endroit où la vie est triste.

Mais si le Prince Urvan revient, il pourra faire revenir le bonheur dans notre monde.

Et maintenant que je sais où il est, je vais le faire sortir de cette prison même si pour ça, je dois faire face à la Reine Annella.

-Si c'est vrai alors je suis avec toi, dit Macha

-Moi aussi, dit Léo

-Voilà qui est parlé! dit Miralia en souriant, Allons-y!

-Ola!"

Avant qu'elle n'eût pu faire un pas, Posa se saisit de sa soeur et l'enferma dans sa chambre où il n'y avait pas de fenêtre.

"-Non! Laisse-moi sortir! Laisse-moi sortir!

-T'en as assez fait, Miralia. Tu traites peut-être les gens comme des porcs destinés à l'abattoir mais pas moi.

Si vous tenez à libérer ce Prince, je vous aiderai. Et je ferai en sorte qu'il ne vous arrive rien."

Tandis que le groupe partait déterminé, Miralia ne cessa pas de répéter.

"-Laisse-moi sortir! Laisse-moi sortir! Laisse-moi sortir!"

Sous le manteau noir de la nuit, le château de la Reine Annella semblait bien plus sinistre. Posa, bien que blessé, restait vaillante.

Afin de ne pas se faire repérer, le groupe ne passa pas par l'entrée. Posa avait mené le groupe jusqu'à une trappe secrète.

Le chemin n'était vraiment pas plaisant. Le lieu était humide et froid. Des gouttelettes tombaient de toutes parts et il était difficile de les éviter. De plus, il y avait également des rats passant souvent entre les jambes des quatre personnes.

L'oiseau, ou plutôt l'oiselle, de Miralia qui s'était joint à l'expédition était régulièrement obligée de les chasser afin que le groupe poursuivit son chemin.

Chemin étant périlleux étant donné que tous devaient marcher très lentement afin de ne pas se faire repérer.

Ce ne fut qu'au bout de longues minutes que le groupe parvint jusqu'au château.

Ils avaient atteint un couloir que Jackie, Macha et Léo connaissaient déjà. Il fallait faire très attention. Les deux géants de l'infâme Reine étaient sûrement dans les parages et tous savaient qu'ils n'étaient pas des tendres.

Au lieu de marcher sans réfléchir, le groupe se concerta.

"-Le Prince Urvan est sûrement quelque part, dit Jackie, Séparons-nous. On le trouvera plus facilement en cherchant chacun de notre côté.

-Compris, dit Léo

-D'accord, dit Macha

-Jenna, tu viens avec moi, dit Posa en se tournant vers l'oiselle.

-Macha, Léo, vous restez ensemble, dit Jackie, Moi, je vais continuer seule."

Une fois que le quintuor fut séparé en petits groupes, Léo se tourna vers Macha.

"-Macha, dit-il, Si on allait rendre une petite visite à cette poule?

-La poule? Quelle poule?

-La poule qui pond ces oeufs."

Léo sortit de sa poche l'oeuf d'or qu'il avait emporté. Tout en faisant ceci, il fit un clin d'oeil à Macha. Cette dernière comprit les intentions de Léo et le fixa avec sévérité.

"-Ah non! C'est pas le moment de penser à ça. On a un Prince à sauver, tu te souviens?

-Peut-être mais ça veut pas dire qu'on doit s'occuper que de lui. Cette jolie poule et la harpe sont aussi prisonnières de cette Reine cinglée. Il faut les aider.

-Hypocrite! Tu te fiches pas mal de ce qu'elles subissent. Tu veux seulement t'en servir pour te remplir les poches.

-C'est ce que fait la Reine Annella. C'est quoi le mieux? Qu'une cinglée dangereuse comme elle continue à se remplir les poches alors qu'elle le mérite pas ou qu'on sorte la poule et la harpe d'ici pour avoir de l'or autant qu'on veut et plus jamais avoir faim?

-Hum. T'as pas tort, dit Macha, En plus, cette horrible Reine maltraite Orianie et Aria. Elle mérite pas d'avoir des trésors comme elles.

-Alors, on y va?

-On y va!"

Malgré son enthousiasme, Léo faisait tout pour être le plus discret possible. Macha, quant à elle, faisait tout pour être silencieuse et ne parlait que par signes afin de ne pas attirer l'attention des géants. Ce qui n'était pas une mince affaire. À force de se déplacer en faisant des pas gigantesques, ils semblaient être partout à la fois.

Heureusement, ils arrivèrent miraculeusement jusqu'à la salle où la Reine Annella gardait ses trésors.

En la regardant, Orianie n'en crut pas ses yeux.

"-Vous! s'exclama-t-elle

-Chut! dit Macha, Ne dis rien. Toi et ton amie, on va vous sortir d'ici."

Les pas des géants se firent à nouveau entendre. Macha fit signe à Léo de faire vite. Il ne se fit pas prier et saisit la poule tandis que Macha s'empara de la harpe.

Jackie parcourait le long couloir du château sans rencontrer âme qui vive.

Au bout d'une longue marche, elle aperçut une épée accrochée à un mur. Sachant les dangers qui la guettaient ainsi que la prudence dont elle devait faire preuve face aux menaces de la morbide demeure, elle s'empara de la lame.

Puis, elle recommença à marcher à pas de loups.

Alors que Jackie pensait ne jamais arriver à trouver le Prince dans cet immense labyrinthe qu'était le château de la Reine Annella, elle arriva jusqu'à une salle où un jeune garçon balayait tristement le sol.

Le Prince Urvan! C'était bien lui!

"-Prince Urvan, murmura la jeune fille

-Jackie! s'exclama le Prince, Vous avez tenu votre promesse.

-Me dites pas que vous vous imaginiez que j'étais une menteuse?

-Jackie, ce n'est pas le moment de plaisanter. La Reine s'attendait à ce que vous reveniez. Si elle vous voit ici, elle nous fera tuer tous les deux.

-C'est une excellente raison pour que je vous emmène avec moi.

-Ne dites pas ça. Je vous en prie, partez tant que vous le pouvez encore.

-Regardez-moi Prince Urvan. Je vous ai fait une promesse. Ca veut dire que je reste avec vous jusqu'au bout. Soit en vous emmenant loin d'ici, soit en mourant à vos côtés.

-Oh Jackie! s'exclama le Prince Urvan en enfonçant sa tête dans le cou de la jeune fille qui sentit les larmes du jeune garçon sur sa nuque"

Bouleversée, Jackie releva la tête d'Urvan et le regarda dans les yeux. Sans rien dire, elle se saisit du visage du jeune garçon et posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Urvan ne protesta pas et ouvrit sa bouche tout en saisissant Jackie par ses hanches.

À cet instant, le jeune couple oublia le terrible danger les guettant en profitant de ce merveilleux instant. Ils voulaient que ce moment magique durât pour toujours. Ils ne pensèrent plus qu'à eux-mêmes. Jackie ne pensait plus à ses amis, ni à la Reine Annella et Urvan ne pensait également plus à sa terrible geôlière.

Soudain, les hurlements des géants se firent entendre.

"-Au voleur! Au voleur! cria la géante Cazia, Quelqu'un a dérobé la poule et la harpe!

-Au voleur! Au voleur! répéta le géant Amlio

-De quoi parlent-ils?

-Des trésors de la Reine Annella. Comment quelqu'un a pu les voler?

-Je ne sais pas, dit Jackie, Mais ce vol est une diversion qui tombe à pic. Comme ils chercheront les voleurs, les géants ne seront pas après nous.

Viens, ajouta Jackie en saisissant Urvan par la main"

Chacun de leurs côtés, les six personnes tentaient tant bien que mal de trouver la porte par laquelle ils étaient entrés. Ce qui n'était pas une mince affaire.

Les pas des géants faisaient trembler le château et des fragments de plafonds s'écroulaient sur le sol manquant d'écraser les cinq personnes piégées dans l'horrible demeure.

Ce fut au prix de longs efforts que tous parvinrent à se rejoindre devant la sortie.

"-Mais qu'est-ce que..., balbutia Jackie en voyant une poule rouge et une harpe entre les mains de ses amis

-On peut tout expliquer, dit Léo

-Alors, c'est ça que les géants cherchent, dit Jackie en croisant les bras tout en fixant ses amis avec colère

-Ne t'énerve pas, jeune fille, dit Orianie la poule, Ils voulaient seulement nous aider.

-D'abord un haricot géant qui pousse en une nuit et maintenant, une poule qui parle, dit Jackie à la fois exaspérée et déstabilisée, Pourquoi je suis pas étonnée?

-Attention! hurla Urvan"

Un immense fragment se détacha du plafond et manqua d'écraser Jackie qui eût tout juste le temps de s'écarter avant que le fragment ne s'enfonça dans le sol du château.

"-Le temps presse, dit Jackie, Filons d'ici et vite!"

Ils se précipitèrent à nouveau dans le lieu secret leur ayant permit d'arriver jusqu'au château.

"-Prenez-en une chacun, dit Posa à Macha, Léo et Urvan en donnant des épées qu'elle avait volé dans le château de la Reine, Ca nous sera utile une fois qu'on sera sorti."

Guidés par Posa qui connaissait bien ce lieu secret, le groupe recommença à courir. Terrifié, Léo se mit à parler afin de tenter d'être plus calme.

"-Alors c'est toi le Prince? dit-il en regardant Urvan, Moi, c'est Léo. Ravi de te rencontrer.

-C'est pas le moment pour se présenter, dit Macha, On doit d'abord sortir d'ici.

-Je voulais juste qu'on soit moins stressés, grommela Léo

-Ca y est. On est arrivés, dit Posa en souriant

-Sortons l'un après l'autre, dit Jackie"

Quand tous furent à l'extérieur, ils se remirent à courir.

Hélas, ils eurent à peine le temps de faire quelques pas qu'ils furent repérés par les géants Cazia et Amlio. Tous deux les poursuivirent en faisant trembler le sol à chacun de leurs pas. Chaque personne du groupe chuta au moins une fois tandis que les autres aidaient ceux au sol à se relever.

Mais alors que la situation était désespérée, le groupe aperçut une foule armée de brosses à feuilles, de haches, de faucilles ou encore de marteaux.

Tous se ruèrent sur les pieds des géants sous les regards ébahis du groupe. L'oiselle, Jenna, se précipita sur les yeux du géant Amlio.

Lorsque soudain, un halo de lumière blanche surgit. Lumière qui fit perdre des forces à la géante Cazia qui eut de plus en plus de mal à courir.

Personne n'eût le temps de se demander d'où venait le halo de lumière car une personne arriva. Il s'agissait de Miralia. Cette dernière se servait de ses pouvoirs de magicienne pour lutter avec le groupe et la foule.

"-Comment tu t'es échappée? demanda Posa abasourdie

-Je suis une magicienne. Je me suis servie de mes pouvoirs pour ouvrir la porte que tu avais verrouillée. J'ai parlé aux habitants du pays et je leur ai tout expliqué.

-C'est vrai, dit une femme, Et quand on a su, on a décidé de venir vous aider. On est peut-être pas d'accord avec votre soeur mais ces jeunes gens ont rien à se reprocher. Alors, on est venus pour eux."

Lorsqu'ils cessèrent de parler, tous remarquèrent que le géant Amlio ne voyait plus. Jenna avait réussi à le rendre aveugle. Il tituba et eut horriblement mal aux pieds. En effet, les coups des habitants du pays avaient ensanglantés ses pieds et il ne pouvait plus marcher. Epuisé, endolori et aveugle, le géant Amlio s'écroula sur le sol et se brisa la nuque.

Sa brutale chute avait poussé la foule à s'écarter.

"-VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE VAINCU UN DE MES GEANTS MAIS IL EN RESTE UN!"

La voix de la Reine Annella venait de retentir. Jackie y perçut une terrible colère. Elle comprit que quoi qu'il arriverait, celle-ci ne les laisserait pas s'enfuir.

En prenant conscience de ceci, elle se tourna vers la foule.

"-Ecoutez-moi. Ne restez pas ici. Si la Reine vous voit, elle vous tuera tous. Et je ne veux surtout pas que ma décision de retourner au château aient de telles conséquences.

Sauvez-vous!

-Nous voulons faire plus, dit une femme

-Croyez-moi, vous avez fait ce que vous pouviez, affirma Jackie, Et vous avez été courageux."

Tous se regardèrent. La pensée fut unanime: la jeune fille avait raison. La femme qui avait parlé se tourna à nouveau vers Jackie.

"-On vous oubliera jamais, dit-elle, Et si jamais ça tourne mal, nous prendrons exemple sur vous et on combattra cette sale vipère."

Sur ces mots, les habitants du pays partirent.

Lorsque plus un seul n'était en vue, Jackie se tourna vers Miralia. Celle-ci s'était écroulée sur le sol. Posa s'était précipitée vers elle et avait touché son bras.

Elle se tourna tristement vers le groupe qui vit une larme sur sa joue. À force de tenter d'affaiblir la géante, Miralia s'était épuisée jusqu'à la mort.

"-Je lui trouverai un lieu de repos éternel, dit Posa, Quant à vous, vengez-la!"

Posa partit en portant sa soeur dans ses bras. Jackie la regarda tristement jusqu'à ce qu'elle fut invisible.

La jeune fille se tourna vers Cazia et la fixa avec fureur. Les trois autres personnes et l'oiselle, étant aussi en colère qu'elles, firent la même chose.

Tous se précipitèrent sur Cazia et lui mirent des coups d'épée dans les pieds. Epuisée, la géante parvint faiblement à se saisir de Léo et Macha. Mais ces derniers parvinrent à se libérer en lui donnant également des coups d'épées dans les mains.

C'en fut trop pour la géante qui s'écroula à son tour sur le sol et se brisa la nuque subissant ainsi le même sort qu'Amlio.

À cet instant-là, un hurlement se fit entendre. Une autre silhouette géante apparut devant le quatuor. Il s'agissait ni plus, ni moins de la Reine Annella elle-même.

"-VOUS ÊTES ALLES TROP LOIN! hurla-t-elle, Maintenant, ni vos coeurs, ni vous avoir dans mon assiette n'a d'importance. Je broierai vos os pour en faire mon pain!"

Sur ces mots, la Reine Annella poussa un souffle digne d'une bourrasque. Malgré tout, le quatuor parvinrent à s'accrocher à des roses.

Bientôt, l'horrible Reine se saisit de la meneuse du groupe.

"-Jackie! hurla Urvan

-Oh non! hurla Macha

-Lâche-la espèce de vipère! hurla Orianie la poule rouge

-Alors là, je vois vraiment pas comment on pourrait s'en sortir, dit Léo"

Mais Jackie n'avait pas dit son dernier mot. Elle trancha la joue de l'ogresse avec son épée. La tempête cessa. Annella hurla de douleur et lâcha Jackie que Macha attrapa.

"-On ne peut pas lutter contre elle, dit Jackie en se tournant vers le groupe, Allons au haricot magique et descendons.

-Mais elle va nous suivre! dit Léo terrifié

-Suivez-moi, j'ai une idée."

Ne sachant pas quoi faire d'autre, le groupe suivit Jackie en courant de toutes leurs jambes. La Reine Annella avait du mal à les suivre sa terrible douleur aux lèvres l'empêchant de penser de façon cohérente.

Cette difficulté permit au groupe de prendre de l'avance et ils arrivèrent jusqu'au haricot magique. Ils descendirent aussi vite que possible.

Ce fut au prix d'un long épuisement qu'ils parvinrent à descendre jusqu'à la maison de Jackie. Mais il n'y avait pas de temps à perdre.

Annella avait commencé à descendre. Elle criait si fort qu'il était possible de l'entendre à des kilomètres.

"-Allons chercher des haches! Vite! dit Jackie au groupe"

Macha, Léo et Urvan ne se firent pas prier et se précipitèrent dans la maison de Jackie.

Quand ils eurent ce dont ils avaient besoin, ils se précipitèrent vers la tige de haricot et frappèrent cette dernière de toutes leurs forces.

La descente d'Annella la géante était de plus en plus audible. Elle était à mi-chemin de la maison de Jackie! Vite! Vite! Il fallait aller plus vite!

Tout à coup, la tige du Haricot Magique fut entièrement coupée. Annella la sorcière fit une longue chute en hurlant. Le groupe se cacha afin de ne pas être écrasé par l'immense géante. Lorsqu'elle tomba sur le sol. Sa chute fit rebondir le groupe et trembler le sol pendant un certain temps.

Lorsque le tremblement de terre cessa, Jackie alla vers la géante étendue sur le sol. Elle se saisit de son poignet pendant plusieurs instants. Puis elle le lâcha et se tourna vers le groupe en souriant. Ce sourire fit comprendre aux trois autres personnes, à l'oiselle et à la poule que la terrible Reine Annella n'était plus.

Urvan sourit à son tour. Enfin, il n'était plus entre les mains de cette géante barbare! Il allait retrouver son château et vivre une vie heureuse avec la femme qu'il aimait.

Jackie et Urvan se jetèrent dans les bras l'un de l'autre tandis que Macha et Léo les regardèrent en souriant

Après ces terribles évènements, Jackie épousa Urvan et ne revint jamais au logis de sa mère brutale qu'elle n'avait pas invité à son mariage. La jeune fille devint souveraine avec son mari et invita ses amis à dormir dans sa nouvelle demeure. Grâce à la poule aux oeufs d'or, Orianie et à Aria, la harpe, le quatuor ne manqua jamais de rien. Tous vécurent très heureux.

Toutefois, il arrivait à Jackie d'être mélancolique. En effet, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à Miralia. Même si elle n'avait pas employé les bonnes méthodes, elle avait courageusement lutté contre Annella au prix de sa vie. Et bien qu'elle ne sut jamais ce qu'était devenue Posa, elle espérait de tout son coeur qu'elle était parvenue à refaire sa vie.