Cela faisait une dizaine de minutes que Peyton regardait d'un air maussade la grande toile vierge poser sur son chevalet en face d'elle , essayant par tous les moyens de faire émerger sa créativité. Mais rien. Pas la moindre petite idée sur ce qu'elle allait bien pouvoir peindre pour pouvoir remplir toute cet espace vide.

Elle était censé être une artiste dont l'imagination était sans fin et sans failles , alors pourquoi rien ne lui venait à l'esprit ?

Peyton fut soulagé quand son portable se mit à sonner à l'arrière de sa poche de jean. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle vit le prénom de Lucas s'afficher sur l'appareil. Elle était contente qu'il la sorte de ce trou noir dans lequel elle se trouvait depuis bien trop longtemps à son goût et lui fasse penser à autre chose le temps de quelques instants.

Peyton : Hé beaugosse, bien arrivé à Tree Hill ? sa voix était enjouée

Lucas : Oui , je suis dans un taxi en direction de ma dernière séance de dédicaces.

Lucas regardait les maisons dont les toits étaient recouverts de neige à travers la vitre arrière du taxi , émerveillée par la charmante petite ville. Il n'avait jamais mis les pieds à Tree Hill et il était heureux d'être là pour mettre un point final à sa tournée promotionnelle qui avait duré trois mois.

Peyton : Tu vas enfin pouvoir rentrer à la maison après ses longs mois passés loin de moi à faire la promotion de ton livre.

Lucas : Est-ce une une façon détourner pour me faire comprendre que je te manque , Sawyer ? dit-il avec un rire de gorge

Peyton : elle haussa les épaules Peut-être bien. dit-elle d'une voix innocente et taquine Non, sérieusement Lucas, tu me manques tellement ...

Elle ferma les yeux , l'image du visage de Lucas se recréant dans sa tête , et sourit.

Ses trois mois passés loin de lui , lui avait fait réalisé à quel point elle tenait à lui et à quel point elle en était amoureuse. Ça faisait bientôt un an qu'ils sortaient ensemble et elle ne se voyait avec personne d'autre que lui pour passer le restant de sa vie. Lucas était vraiment le garçon parfait et elle n'aurait pas pu rêver mieux.

Lucas : Tu me manques aussi. Et qu'est-ce que tu fais de beau sans moi ?

Lucas ce repositionna confortablement sur les sièges en cuir du taxi , basculant sa tête en arrière et fermant les yeux pour se laisser bercer par la route. Ses trois mois de promotion pour son livre avaient été épuisants pour lui et il avait vraiment hâte de pouvoir enfin rentrer chez lui et retrouver Peyton et ses proches.

Peyton : J'essaye désespérément de trouver de l'inspiration pour créer mon nouveau tableau.

Peyton souffla alors qu'elle rouvrit les yeux pour faire à nouveau face à sa toile vierge.

Lucas : C'est bien dommage que je ne sois pas là, parce que je t'en aurais donné moi de l'inspiration. dit-il avec une voix rauque et basse

Peyton : Lucas !

Peyton roula des yeux et se mit à rire , provoquant le rire de Lucas de l'autre côté de la ligne.

Peyton : Même si l'idée est tentante, il faut que j'arrive à trouver de l'inspiration sans toujours avoir recours au sexe, Lucas. Lindsay veut à tout prix quelques-unes de mes peintures pour qu'elle puisse les exposer dans sa galerie d'art ce week-end.

Lucas : il rouvrit les yeux Peyton, c'est génial. dit-il avec grand enthousiasme Ça serait vraiment un vrai tremplin pour toi et ton travail si Lindsay venait à afficher tes œuvres dans sa galerie d'art.

Peyton : Je sais, et ça me met carrément la pression. Je pense que c'est ça qui me bloque et qui fait que je sois en panne d'inspiration.

Peyton trempa son pinceau dans le pot de peinture rouge au sol avant de tracer une grande ligne droite sur la toile vierge avec lassitude.

Lucas : Peyton, tu ne devrais pas te mettre autant la pression comme ça. Tu es une artiste fantastique et tu vas tout déchirer, j'en suis sûre. Prends juste une grande inspiration et laisses-toi aller ... Tu verras que tout ira bien.

Peyton : elle sourit légèrement Tu as raison. dit-elle avec reconnaissance Bon , je ne dois plus avoir de distraction si je veux avancer alors je vais devoir raccrocher monsieur Scott.

Lucas : il sourit Ok , je t'appellerais plus tard.

Peyton : Je t'aime.

Lucas : Je t'aime aussi.

Lucas raccrocha et dirigea ses yeux vers le rétroviseur pour y voir le reflet du visage du chauffeur de taxi.

Lucas : Dites, vous pourriez d'abord vous arrêter à un café avant ? J'en aie vraiment besoin d'un. dit-il en ce frottant les yeux pleins de fatigue

Chauffeur : il acquiesça Bien sûr. D'ailleurs j'en connais un qui fait le meilleur café de la ville et la serveuse est vraiment des plus adorables.

Lucas : Super. répondit-il avec un sourire reconnaissant


Haley : Ok , je t'écoute ! dit-elle en s'asseyant sur un tabouret vide qui longeait le comptoir du café

Alors qu'elle avait les yeux rivés sur une page de son magazine, Brooke releva son regard vers sa meilleure amie qui était assise face à elle, un petit sourire pincé afficher sur ses lèvres rose bonbon.

Brooke : Quoi ? elle fronça ses sourcils

Haley : Je sais très bien que tu es en train de lire l'horoscope. Lis-moi ce que dis le mien.

Brooke se mit à sourire alors qu'elle se redressait de toute sa hauteur, lançant un regard espiègle à sa meilleure amie.

Brooke : Ok, très bien ... elle regarda à nouveau son magazine Grâce aux bons influx du trigone Soleil-Uranus , vous bénéficierez d'un atout précieux : celui d'avoir une intuition plus développée que d'ordinaire. Un peu nostalgique, vous ressusciterez votre désir de revoir un projet abandonné ...

Haley : Mmm mmh ... je ne vois vraiment pas pourquoi tu lis ce genre de chose, Brooke. Ils racontent n'importe quoi. Mon intuition a toujours été développée et il n'y a aucun projet abandonné que j'aimerais ressusciter.

Brooke : elle plissa les yeux Ils ont oublié d'écrire qu'aujourd'hui tu allais être une vraie rabat-joie.

Haley se mit à rire, arrachant des mains de Brooke le magazine.

Haley : Voyons voir ce que dit le tien ... elle se concentra sur le magazine Alors que vous sembliez ne plus y croire, voilà que l'amour frappe à votre porte à un moment inattendu. Prenez votre courage à deux mains et laissez-vous guider par une aventure qui risque d'être la plus belle de votre vie. elle roula des yeux C'est sur que c'est plus facile de se laisser convaincre par ses sottises quand on lis ça.

Brooke : Redonne-moi ça !

Brooke arracha le magazine des mains d'Haley qui riait à gorge déployée.

Brooke : Je suppose que tu veux un café ?

Haley : Oui mais à emporter. J'ai mon premier cours qui va bientôt commencer. dit-elle en ce levant de son tabouret

Brooke versa du café dans un gobelet en carton marron avant de le tendre à Haley.

Haley : Merci. Oh hé, Brooke ... dit-elle avant de quitter le café N'oublie pas d'ouvrir la porte à l'amour. dit-elle avec la voix remplie d'ironie

Brooke : La ferme ! répondit-elle en lui lançant un regard noir

Haley fit un clin d'œil à Brooke avant de sortir du café.

Brooke regarda à nouveau son horoscope, ce demandant silencieusement si Haley avait vraiment raison. Et si tout ceci n'était que mensonge ? Après tout, rien de ce qu'elle avait lu jusqu'à maintenant au cours de sa vie ne s'était avéré être vrai. Alors pourquoi elle avait toujours cette envie d'y croire ?

Client : Dites, mademoiselle ?

Brooke : elle releva son regard vers lui Oui ?

Client : Ce serait possible d'avoir encore un peu de café s'il vous plaît ? il leva son mug vide

Brooke : Oui, bien sûr.

Brooke ferma son magazine et le jeta à la poubelle avant de prendre la cafetière, de faire le tour du comptoir et de servir le client.

Alors qu'elle se tournait pour à nouveau rejoindre le comptoir, la porte d'entrée du café s'ouvrit à la volée en même temps et elle entra en collision avec la personne qui venait d'entrée.

Brooke : Oh , je suis déso ...

Le souffle de Brooke se bloqua dans sa gorge lorsque son regard croisa le regard bleu azur de Lucas.

Brooke : Désolé. dit-elle dans un son à peine perceptible

Lucas : il lui sourit Ce n'est pas grave.

Brooke resta là à le regarder, hypnotisé par ce tourbillon de bleu qu'étaient les yeux de Lucas.

Lucas : il se racla la gorge Je pourrai avoir un café à emporter ? demanda-t-il d'une petite voix timide

Brooke secoua la tête pour revenir à la réalité, essayant de masquer le fait qu'elle avait été troublé.

Brooke : Ooh, oui, oui ... bien sûr.

Brooke marcha d'un pas rapide vers le comptoir, en fit le tour et en ressortit un gobelet en carton en dessous pour ensuite y verser du café.

Brooke : Voilà. elle posa le gobelet sur le comptoir , face à Lucas Vous voulez autre chose ?

Lucas plissa les yeux alors qu'il examinait toutes les pâtisseries qui ce présenter face à lui dans la vitrine.

Lucas : Qu'est-ce que c'est ça ? demanda-t-il en pointant du doigt l'une des pâtisseries , l'air intéresser

Brooke : Oh, ce sont des cupcakes à la carotte et cannelle avec un petit soupçon de miel.

Lucas frisa son nez, pas vraiment convaincu par toutes ses associations.

Brooke : Oui, je sais très bien ce que vous vous dites ... dit-elle après avoir remarqué son scepticisme Mais je peux vous garantir qu'ils sont vraiment à tomber par terre. Et je ne dis pas ça parce que c'est moi qui les aie fait.

Brooke se mit à rire, provoquant un sourire sur les lèvres de Lucas.

Lucas : Ok, d'accord ... je vais tester alors.

Brooke acquiesça de la tête avant de prendre un cupcake, de le mettre dans un petit sac en papier marron et de le donner ensuite à Lucas qui la gratifia d'un sourire en guise de remerciement.

Lucas : Combien est-ce que je vous dois ?

Brooke : Euh ... eh bien ... ça fait cinq dollars cinquante.

Lucas sortit son portefeuille de l'intérieur de son manteau et en ressortit un billet de dix dollars.

Lucas : Gardez la monnaie.

Brooke : Oh, ok ... merci beaucoup.

Lucas lui lança un dernier sourire avant de se retourner et de quitter le café sous le regard de Brooke.

Elle se sentait tellement ridicule d'être autant captivé par cet homme qui lui était complètement inconnu. Mais il avait ce quelque chose de magnétique en lui qui faisait qu'elle se sentait irrésistiblement attirée.

Brooke prit une longue inspiration en secouant la tête, effaçant cet homme qu'elle ne reverrait sans doute jamais de son esprit pour se reconnecter à la réalité.