Concert de Noël

Note: Petit OS de Noël dont le ship me fût suggéré par ShaSei (Allez la lire, elle a de superbes histoires StS). J'espère que tu apprécieras ce petit OS.

Correctrice : Clina

Personnages : Julian Solo, Sorrento de la Sirène

Ship : Julian/Sorrento

Lieu : Vienne, Autriche : l'Opéra National et l'hôtel Impérial


C'était évidemment l'idée de Julian de passer les fêtes de fin d'année à Vienne en Autriche. Et comme à son habitude, fidèle à son dévouement envers l'ancien hôte de Poséidon, Sorrento n'avait posé aucune question, ne s'était même pas étonné du choix de la destination. Il suivait fidèlement Julian comme toujours, et ce depuis la fin de la guerre contre la déesse Athéna. Et même s'il n'utilisait guère plus son Écaille, il savait qu'au besoin elle répondrait à son appel pour lui permettre de protéger et servir l'hôte du dieu Poséidon. Évidemment les années passant, leur relation avait elle aussi évoluée. Cela s'était d'abord transformé en amitié, pour doucement mais sûrement devenir une relation amoureuse. Et cela sans que la Sirène ne le voie venir ! Et c'était probablement parce qu'ils vivaient ensemble tout le temps que cette nouvelle relation leur semblait si naturelle, et qu'elle n'avait rien perturbé entre eux, ni dans leurs habitudes. Mais malgré leur rapprochement intime, le jeune musicien continuait à se montrer respectueux en vouvoyant Julian et en restant légèrement en retrait par rapport à lui. Il fallait à l'hôte de Poséidon de la patience et la certitude qu'ils soient seuls tous les deux pour rendre son petit-ami moins protocolaire. C'était un côté qui amusait le jeune homme, tout en l'attristant un peu. Il voulait autre chose, une relation amoureuse plus fusionnelle et complice entre eux. Mais il comprenait que Sorrento avait besoin de temps et d'avancer à son propre rythme. Et quoique puisse penser ou désirer Julian, Sorrento ne pouvait oublier si aisément que son compagnon avait été l'hôte de Poséidon et que lui-même n'avait été qu'un des sept Généraux de son armée. C'était bien sûr quelque chose que Julian ne pouvait comprendre n'ayant aucun souvenir de cette époque pas si lointaine. Et Sorrento se refusait à lui expliquer ses raisons à agir avec autant de déférence envers lui.

Et si Julian ne posait aucune question à son compagnon, cela ne voulait pas dire qu'il avait abdiqué. Il préférait supposer que Sorrento s'ouvrirait de lui-même à lui, quand il se sentirait prêt à en parler. D'autant plus que ces raisons et réminiscences semblaient étrangement attrister son petit-ami. Il l'avait parfois vu les yeux dans le vague, la mine triste et mélancolique. Il l'avait parfois entendu jouer sur la plage des airs assez nostalgiques alors qu'il se croyait seul. Julian respectait donc le fait que Sorrento ne se sente encore point apte à en parler. Après tout, ce que désirait le jeune homme était que son petit-ami soit heureux et aussi lui faire plaisir, histoire d'inverser les rôles pour une fois. En général, c'était le musicien qui se coupait en quatre pour combler toutes ses envies et le faire sourire. Pour une fois, ce serait lui qui prendrait soin de son compagnon. Et pour y parvenir il avait été rusé comme un renard. Il avait donc préparé ce Noël à Vienne avec beaucoup de soin. Tout se devait d'être parfait selon ses critères plus qu'élevés. Cela étant, il s'était étonné que Sorrento ne soupçonne rien. Mais pour une fois, il ne se plaignait pas du manque de perspicacité du jeune musicien. Et comme leur destination n'avait éveillé aucun doute chez Sorrento, Julian s'était fait un grand plaisir à tout organiser plus ou moins discrètement.

Choisir Vienne était déjà en soi une déclaration, puisque c'était en raison des origines autrichiennes de Sorrento que Julian avait opté pour cette ville. Et pour une fois, il n'était nullement question de venir en aide aux autres, ce qu'ils faisaient toute l'année. Ils devaient juste profiter de quelques jours dans la capitale à deux et partager un moment que Julian espérait romantique. Il avait donc mis beaucoup de soin à organiser leur City-trip de Noël. Il avait choisi un hôtel étoilé, l'Impérial qui portait bien son nom et où une suite les attendait pour la fin de soirée. Théoriquement leurs bagages y étaient déjà. De plus, il avait réservé une loge privée à l'Opéra National de Vienne pour y découvrir le fameux concert de Noël. Julian n'avait bien sûr pas oublié les trois autres jours, dénichant des restaurants étoilés et quelques sorties et activités. Pour le reste du temps, il faisait confiance à Sorrento et sa connaissance de la ville. En vérité, il était assez impatient de découvrir le pays de son petit-ami en sa compagnie. Leur relation amoureuse était plutôt récente, quelques mois seulement, mais les années passées à voyager à deux leur permettaient de se connaître plutôt bien. Julian était donc certain que son présent de Noël toucherait et plairait à Sorrento.

« Vous aviez tout prévu, n'est-ce pas ? », questionna Sorrento en observant le décor intérieur de l'opéra. Leur loge leur offrait une vue imprenable sur la scène et le reste de la salle.

« Quelle idée as-tu là… », le taquina Julian avec un léger sourire amusé en s'installant dans un des deux fauteuils. « Oh regarde, ils nous ont amené une bouteille de champagne. En désires-tu ? »

« … Et vous pensez vraiment que je vais croire que vous ne saviez ni pour la loge, ni pour le champagne ? », demanda l'ancien Général légèrement désabusé. Il commençait à entrevoir le réel but de leur séjour autrichien.

« Comment aurais-je pu le savoir ? », répondit Julian faussement étonné. Mais le regard de la Sirène ne faisait plus illusion. Il n'était plus dupe du tout. « Je n'avais pas lu la description complète du service attaché à la loge… Donc, non, je ne me souviens pas d'avoir demandé du champagne… Cela doit être compris dans le prix. »

« Julian… », soupira doucement Sorrento. « Vous aviez tout prévu et organisé, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé, je vous aurais aidé. Je connais assez bien Vienne. » Le jeune musicien offrit un sourire à son compagnon et il s'installa dans le fauteuil à ses côtés.

« Cela aurait été malvenu que tu m'aides. Ceci… », expliqua l'ancien hôte de Poséidon en désignant la vaste salle de l'opéra. « Le concert à l'opéra, l'hôtel, les activités… Tout cela est mon présent de Noël. » Et il attrapa avec douceur la main de son compagnon. « Je voulais t'offrir quelque chose qui pourrait t'émerveiller et te rendre heureux. »

« Je n'ai pas grand-chose à vous offrir en retour. Je ne savais pas que vous désiriez célébrer Noël. », s'excusa presque Sorrento. Il avait bien un cadeau, mais c'était un bien petit présent comparé à ce que Julian lui offrait. Son petit-ami avait l'art d'être souvent dans la démesure en tout.

« Alors si tu veux me faire un cadeau, commence par me tutoyer. Cela me rendra infiniment plus heureux que n'importe quoi d'autre. Ensuite tu pourras toujours m'offrir un concert de Noël privé. Je te considère comme le meilleur musicien au monde et je peux passer des heures à t'écouter jouer. Et tu auras l'occasion de jouer les guides durant notre séjour et de me faire découvrir ta ville. », lui répondit Julian tout en serrant avec affection les doigts blancs du jeune autrichien. « Et un baiser sous le gui en petit bonus me fera aussi très plaisir. », ajouta-t-il avec un sourire séducteur et un clin d'œil.

Sorrento se sentit légèrement rougir, mais il offrit un sourire tendre à son petit-ami. Il se sentait chanceux en cet instant des plus magiques. Après tout, il était dans un endroit historique pour un concert traditionnel de Noël avec un des meilleurs orchestres au monde, en compagnie de celui dont il était tombé éperdument amoureux. Et il ne doutait pas que le reste de leur séjour serait aussi merveilleux que ce moment. Le jeune musicien eut un regard en coin bien tendre pour son petit-ami qui arborait un léger sourire satisfait. Sorrento aurait été bien en peine d'expliquer comment leur relation était passée d'amicale à amoureuse. C'était arrivé tellement naturellement, tout simplement comme une évidence entre eux. La Sirène tourna sa main pour entrelacer leurs doigts, alors que l'obscurité se faisait dans la salle. L'ancien Général concentra toute son attention sur la scène. Il était tout simplement captivé. Fut un temps, il espérait un jour jouer en ses lieux, mais c'était avant de servir Poséidon. Il observa avec curiosité et attention chaque musicien de l'orchestre à présent visible, alors que les premières notes d'un chant traditionnel de Noël s'élevaient dans la vaste pièce sous les applaudissements des spectateurs captivés tout comme lui. Et il eut un sourire émerveillé. Sans le savoir, Julian avait réalisé un de ses rêves. Et Sorrento ne remarqua pas le regard satisfait et doux que son compagnon posait sur lui, tout en serrant un peu plus la main qui était dans la sienne.

Finalement, ils restèrent silencieux tout le long du concert, profitant des mélodies et des voix qui ravivaient l'ambiance de Noël à travers un répertoire varié et mondial. Tout rappelait l'ambiance des fêtes de fin d'année en ces lieux, que ce soit les décorations, les jeux de lumières ou le choix des chants. Quand le concert fut terminé, Sorrento libéra lentement la main de Julian. Et ce fut sans un mot, encore émerveillés par le spectacle, qu'ils regagnèrent leur suite à l'hôtel. L'ancien Général regarda par la vitre de la voiture le décor illuminé des rues viennoises sans réellement le voir à ses côtés Julian ne disait pas un mot. Lui, c'était son petit-ami qu'il observait avec un regard des plus amoureux et la sensation d'avoir su combler la personne qu'il aimait le plus au monde. Et il devinait que son compagnon rejouait dans sa tête les diverses partitions des musiques entendues ce soir. Julian ne brisa pas le silence confortable qui les entourait avant qu'ils ne soient arrivés dans leur suite à l'hôtel Impérial. Et Sorrento eut un léger glapissement de surprise alors qu'il découvrait la pièce ornée d'un sapin et autres décorations de Noël. Sur une table, un festin de réveillon pour deux personnes les attendait. Julian avait vraiment pensé à tout. Le jeune musicien se demanda ce qu'il lui avait prévu comme autres surprises pour agrémenter leur séjour à Vienne. Mais il pouvait parier que ce serait grandiose et parfait. Son petit-ami ne faisait jamais rien à moitié !

« C'est magnifique. », commenta finalement Sorrento d'une voix émerveillée et avec des étoiles plein les yeux.

« Je suis heureux que tu apprécies. », répondit Julian en s'intéressant aux plats qui les attendaient.

« C'est parfait. », ajouta Sorrento toujours à voix basse comme s'il craignait de briser la magie de l'instant s'il parlait trop fort.

Julian se contenta d'acquiescer. Il laissa son petit-ami découvrir les lieux tranquillement et à son aise. Pour sa part, il s'assura que tout était conforme à ce qu'il avait demandé. Il put ainsi constater que leurs valises les attendaient bien dans la chambre. Ensuite, il inspecta les autres pièces de leur suite avant de revenir dans la pièce principale où Sorrento admirait toujours les décorations. Julian eut un sourire satisfait quand il constata que ses cadeaux étaient bien déposés au pied du sapin. Il entendit son compagnon s'approcher. Sorrento s'agenouilla et il déposa son présent au milieu des autres. Quand il se remit debout, il remarqua que Julian observait le plafond avec un petit sourire. L'ancien Général leva à son tour les yeux pour observer la branche de gui juste au-dessus de leurs têtes.

« Connais-tu la tradition ? », demanda Julian avec un léger sourire doux.

Sorrento se contenta de hocher de la tête. Et il s'approcha lentement de son petit-ami pour déposer un baiser sur les lèvres tentatrices et taquines de son compagnon. Il sentit une main frôler sa nuque en une caresse éphémère avant qu'elle ne se pose tel un papillon sur sa peau tiède. Julian répondit au baiser le rendant un peu plus passionné. Il était assez rare que Sorrento osa initier un tel geste tendre entre eux. Et il le savourait à sa juste valeur en cet instant. Quand ils brisèrent leur baiser, Julian soupira doucement de contentement, et il déposa une bise sur le nez de Sorrento, et une autre sur son front.

« Joyeux Noël. », murmura l'ancien hôte de Poséidon.

« Joyeux Noël à toi aussi. Et merci pour tout. », répondit Sorrento avant de voler un autre baiser chaste à Julian. Il savait déjà que le reste de leur séjour promettait d'être romantique et parfait.