Hello ! Ravie de vous retrouver pour une fic bien plus fun et gloussante que Les Mains de Pouvoir hihi.

Cette fic sera NIAISE.

C'est totalement assumé.

Ce sera niais totalement assumé et donc ce sera DRÔLE. Parce que du niais fait exprès, il est là pour faire rire des personnages (et de l'autrice mdr), pour faire glousser (comme des ados hihi) et pour faire encore rire (de soi-même à rire et à glousser et soupirer comme des êtres en mal d'amour).

Donc vive le niais hihi.

Changement de ton, donc, avec ce qui arrive à Aristote Parkinson depuis qu'on l'a laissé dans Les Mains de Pouvoir (gros gros gros spoil en perspective si vous ne l'avez pas lue, sauf pour le chapitre 1, mais aucun problème de compréhension si vous n'avez pas lu cette histoire d'horreur).

Mais le petit, j'avais besoin de lui écrire une continuation mimi (et niaise) pour me faire pardonner de l'avoir si maltraité dans Les Mains de Pouvoir. Nec spe, nec metu existe uniquement pour cela : lui demander pardon.

Et pour retrouver Ambuela Fortescue, la cousine adorée de Charlus Potter (Historiae Amoris).

Et aussi pour mettre du latin héhé (le titre sera traduit au chapitre 2).

Et bien sûr pour me faire plaisir à écrire une relation toute mimi et niaise.

(J'en suis à six occurrences de niais, sept avec celle-là, ça me plaît hihi.)

Je vous encourage donc à lire cette fic (si vous décidez tout de même de la lire avec cette entrée en matière) comme un Guilty pleasure et à rire ouvertement des personnages et de vous-même lorsque vous glousserez et soupirerez niaisement (je l'ai fait à chaque mot que j'ai écrit et relu, mon chéri de même lorsque je lui ai lu l'histoire qu'il a particulièrement appréciée d'entendre après ses journées de travail hihi). Donc je dédie cette fanfic à mon chéri et à ma petite sœur (qui est la merveilleuse artiste de l'illustration et qui soutient que cette fanfic est seulement mignonne et non niaise).

Bref, bons soupirs, bons fous rires et bonne lecture x)

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Chapitre 1, Morceaux de glaçon – Mai percuté

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25 mai 1938,

Il regarda son verre de Whiskey-Pur-Feu d'un œil blanc et morne. Le glaçon flottait à la surface avec une impression d'habitude limpide et entêtante, se laissant porter çà et là, tout autour des rebords du verre avec quelque chose de faible. Rien qu'à regarder la platitude du parcours hasardeux du bloc de glace dans la dorure du liquide, il en avait la nausée. Le glaçon était piégé dans ce verre, dans cette ambre liquide qui l'éloignait toujours des bords du verre ciselé pour le ramener jamais au centre mais toujours ailleurs.

Le glaçon était promené, comme un petit chien, au bon plaisir des ondulations flasques du Whiskey-Pur-Feu.

« Oh Merlin, je suis confuse ! »

Il releva son nez du verre qui lui avait échappé et gisait sur le sol tel un soldat tombé au combat, pour rencontrer deux joues rouges de honte et deux yeux écarquillés d'effroi. Le nez pointu était encadré de deux billes d'un brun foncé soulignées de paillettes et de noir. Il les regarda avec hébétude, peu certain de ce qu'il était advenu du verre, du Whiskey-Pur-Feu et du glaçon. Les trois s'étaient sans doute dispersés à ses pieds, chacun séparé et même délivré de l'autre. Pire, il en avait sur les mains. Mieux, il ne les avait plus dans les mains.

« Il n'y a pas de mal, Madame, répondit-il automatiquement en la regardant nettoyer les dégâts d'un sortilège de disparition.

— Madame ? s'étonna-t-elle. Ai-je l'air si vieille ? Ce sera Mademoiselle, s'il vous plaît, Monsieur », répondit-elle avec une offuscation teintée d'amusement.

La vivacité pure courait sur les traits de son visage, et il eut envie de rejoindre cette joie de vivre, là, loin de toute prison dorée.

« Monsieur ? répliqua-t-il en tentant d'imiter les mimiques de la demoiselle. Ai-je l'air si vieux ? Ce sera Damoiseau, s'il vous plaît, Mademoiselle. »

Ses yeux ronds comme deux chocolats et sa bouche entrouverte l'amusèrent véritablement, comme il n'avait pas été amusé depuis des semaines, peut-être même des mois.

Quand elle se mit à rire, il oublia le glaçon de son verre de Whiskey-Pur-Feu.

« Ça, je suis forcée de reconnaître que je ne m'y attendais pas, reconnut-elle en restant devant lui.

— Je ne m'attendais pas à être percuté non plus », ne trouva-t-il qu'à répondre en ayant envie de sourire.

Il en eut envie, alors il le fit. Il le fit légèrement, parce qu'il n'était plus habitué à sourire sans se forcer, mais il le fit tout de même avec spontanéité. Il le fit d'autant plus lorsqu'il la vit croiser ses bras devant elle, et mettre sous son nez ses mains gantées d'une dentelle blanche légère qui laissait tout de même deviner le teint halé de sa peau.

Elle le regarda encore, sans savoir visiblement, si, cette fois-ci, elle devait rire avec lui ou s'insurger devant tant de moquerie. Elle finit par ne choisir ni l'un ni l'autre, pour se contenter de lever les yeux au ciel, relever le menton et le détailler sauvagement. Sauvagement, oui, parce qu'elle n'essayait même pas de se cacher dans son examen.

« Je comptais vous accorder un peu de temps à contrecœur. À vous, quelqu'un de tout seul en train de boire tout seul, puisque je vous avais bousculé et que j'avais renversé votre verre…

Il encaissa en grimaçant, forcé de reconnaître que c'était bel et bien l'image qu'il devait renvoyer depuis trois ans.

« Mais je vais vous l'accorder avec un peu de bon cœur finalement, conclut-elle en souriant avec une provocation toute amusée qui le déstabilisa bien trop. Dites-moi, faisons connaissance. Quelle est votre alcool préféré ? »

Là, il s'étouffa dans sa grimace. Il essaya de camoufler le tout en toussant, mais elle avait très bien vu qu'elle l'avait déstabilisé assez pour se permettre de se moquer de lui sans se cacher.

« Mon alcool préféré ? bredouilla-t-il en remarquant des motifs de cerises sur la longueur de sa robe.

— Mais oui, votre alcool préféré. On connaît la qualité d'une personne à son alcool préféré », affirma-t-elle.

Comment s'appelait-elle ? Quel âge avait-elle ? D'où venait-elle ? Il ne l'avait jamais vue dans la belle famille de sa sœur. Il ne se rendait pas souvent à des pique-niques estivaux ni même à des réceptions autres que celles où il se devait de se montrer. Mais Frida avait tant insisté, et voilà qu'il se retrouvait face à une personne qu'il ne connaissait pas mais que, pour une fois, il avait envie de connaître. Merlin, quel pouvait-être son nom ?... et son alcool préféré ?

« Je n'ai pas d'alcool préféré, dut-il reconnaître assez désemparé.

— Oh, votre cœur est donc libre ? s'étonna-t-elle en laissant tomber ses mains de chaque côté de ses hanches, là où une ceinture de vichy rouge soulignait agréablement sa taille. Je ne l'aurais pas cru.

— Ah oui ? demanda-t-il en sentant sa gorge s'assécher.

— Certes, vous m'avez dit être damoiseau, je ne vous vois pas d'alliance et puis vous êtes bien seul, analysa-t-elle à voix basse. Certes, votre moitié aurait au moins remis en place votre nœud de cravate et vous aurait fait brosser votre chapeau. Mais vous portez les marques du chagrin d'amour – un chagrin que je connais bien trop, se lamenta-t-elle dramatiquement avant de secouer la tête. Cernes, laisser-aller, mélancolie, solitude, volonté d'ivresse… Oui, je pensais que vous aviez un chagrin d'amour ou bien une dispute à surmonter. »

Il chassa l'image que les mots construisaient dans sa tête. Une image bien trop nette et qui lui faisait voir la vie bien trop noire. Il avait pris sa décision, sans doute la meilleure depuis quatre ans. Elle semblait impossible à tenir, mais il avait tu trop longtemps cet amour. Non, il ne devait pas y retourner, seulement attendre en silence et ne pas répondre à la lettre.

« Si j'avais par hasard un chagrin d'amour, je serais libre, non ? demanda-t-il en essayant de paraître malin.

— Le cœur n'est pas libre lors d'un chagrin d'amour, il cherche à se soigner, c'est différent, analysa-t-elle simplement et après un instant de stupeur il dut reconnaître qu'elle avait raison.

— Je vous l'accorde mais… Mais en quoi le fait que je n'ai pas d'alcool préféré vous fait dire que mon cœur est libre ? »

Son châle d'un jaune soleil glissa légèrement de son épaule sous ses yeux figés. Mais qui était-elle ? Ils n'avaient pas été présentés lorsqu'il était arrivé. Et puis pourquoi était-elle seule ? Pourquoi discutait-elle avec lui, dans un coin du parc, isolé des autres et sans compagnie agréable ?

« Si votre moitié aimait tel alcool, vous auriez pu répondre cela. Si votre moitié vous reprochait la consommation d'un tel alcool, vous auriez dit l'autre. Si vous aviez un chagrin d'amour, vous auriez répondu un alcool qui vous évoquait un souvenir avec ladite moitié. Et si vous aviez une moitié, une vie faite d'habitudes, vous auriez répondu l'alcool de vos habitudes. Donc soit vous êtes libre, soit votre vie est vide de fantaisie, et souvent, la fantaisie est permise par la moitié qui nous complète… non ? »

Elle parlait… beaucoup. Elle… Est-ce qu'elle badinait ? Il avait l'impression d'être dans un roman de Maleficia Nott, plein de conversations spirituelles, de rencontres et de méditations qui avaient parfois le goût de sophisme. Il avait l'impression d'entrer dans un roman d'aventures.

« Elle m'a envoyé un pli, reconnut-il bêtement.

— Ah, approuva-t-elle en hochant la tête avec concentration.

— Mais je suis décidé à en finir, elle… elle est mariée, vous comprenez.

— Oh, affina-t-elle avec un sourire triste.

— Je le lui ai dit, mais elle ne semble pas avoir compris. Et je… je n'arrive pas à oublier la lettre et même si je ne veux pas y aller, j'y pense et je cherche quoi lui répondre pour lui faire comprendre qu'elle m'en a pris bien assez.

— Ne vous a-t-elle rien donné ? s'étonna-t-elle, et à nouveau les traits de son visage se courbèrent dangereusement pour refléter l'offuscation.

— Je le crains », reconnut-il avec abattement et honte.

Honte, oui, parce qu'il était en train de raconter ses malheurs à une inconnue qui lui parlait gentiment. Parce qu'ils avaient commencé un badinage rafraîchissant qu'il était en train d'enlaidir d'une relation vouée à l'échec et qui ne lui avait apporté que de la souffrance et de l'incompréhension.

« Si elle ne vous a rien donné, mais qu'elle vous a tout pris, vous n'avez plus rien à lui offrir, non ?

— Voilà, reconnut-il, apaisé d'entendre des mots simples sur ses pensées compliquées.

— Donc vous avez libéré votre cœur ?

— Je l'espère, souffla-t-il en remarquant un grain de beauté sur la joue un peu rose à présent.

— Pourquoi avez-vous libéré votre cœur ? insista-t-elle en plissant les yeux.

— Je vous l'ai dit, elle est mariée, elle n'a jamais pensé à quitter son mari pour avoir une vie avec moi, je l'ai enfin compris. Et puis nous ne partageons que peu finalement. Elle ne me donne rien et me prend tout et j'en ai assez. Je suis fatigué de penser et de vivre au bord de sa bouche. »

Il crut l'entendre répéter « au bord de sa bouche » avec un air pensif et baissa les yeux sur sa bouche carmin pour mieux entendre la suite.

« Si vous êtes décidé, où est le problème ? s'étonna-t-elle en fronçant les sourcils.

— Qu'est-ce que je fais de sa lettre ? » demanda-t-il comme un enfant.

Oui, il se sentait enfant à cet instant, à demander à une jeune demoiselle ce qu'il convenait de faire d'une stupide lettre d'un amour fini. Il se sentit ensuite stupide en voyant ses sourcils se hausser de surprise et un peu réconforté lorsque son visage s'adoucit et qu'un sourire mi-compréhensif, mi-moqueur le fit sursauter.

« Moi, je lui dirais tout simplement : je n'ai plus envie », résuma-t-elle et deux étincelles d'amusement illuminèrent ses yeux bruns chocolatés.

Il est vrai que tout résidait dans cette phrase.

« Je vous remercie Mademoiselle… souffla-t-il avec soulagement en laissant la phrase en suspens pour qu'elle lui donne son prénom.

— Mademoiselle Ambuela Fortescue, Damoiseau… en fit-elle de même.

— Damoiseau Aristote Parkinson », répondit-il en souriant un peu plus qu'au début.

Il la contempla lorsqu'elle se détourna et partit vers le cœur du parc en marchant du bout de ses chaussures vertes sur les débris de verre, de Whiskey-Pur-Feu et de morceaux de glaçons.

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NdA :

Je vous avais prévenu : on est dans le NIAIS hihi.

Pour info, Aristote Parkinson est un personnage qui intervient dans trois chapitres de Les Mains de Pouvoir, les chapitres 4, 21, 22, et c'est pour réussir à écrire les chapitres 21 et 22 que je me suis mise à écrire Nec spe nec metu : Nec spe nec metu commence donc, chronologiquement, au milieu du chapitre 22, grosso modo. Donc oui, si vous comptez lire Les Mains de Pouvoir, mieux vaut les lire avant les prochains chapitres pour ne pas se faire spoiler cette fanfic-ci. Mais en lisant la deuxième partie du chapitre 22 de LMDP avant, vous vous spoilerez aussi NSNM dooonc je sais pas trop quoi vous dire hihi, à part que le ton est tellement différent : cette fanfic est NIAISE, Les Mains de Pouvoir n'étaient clairement pas niaises.

Quant à Ambuela Fortescue, on la retrouve dans Historiae Amoris, chapitres 14, 20, 21, 22 et 27 (et aux chapitres 14 et 27 on aperçoit aussi Aristote)... et je me suis trop amusée à écrire le peu que j'avais sur elle, dooonc j'étais fort heureuse de la retrouver et d'approfondir son personnage !

N'hésitez pas à me laisser vos remarques en commentaires, je me ferai une joie de vous repondre ! J'ai déjà dix chapitres que je vais mettre en ligne à hauteur de un chapitre par semaine (celles qui me connaissent savent qu'il ne faut pas me faire confiance niveau ponctualité, mais comme toujours, je promets de faire de mon mieux !). Après ces dix chapitres, j'en mettrai peut-être d'autres : mais dans tous les cas, les dix premiers chapitres se suffisent à eux-mêmes, vous ne serez pas en reste hihi.

Des bisous ! et à la semaine prochaine (dites-moi quel jour de publication vous préférez d'ailleurs, peut-être que ça m'aidera à être ponctuelle oups) !