Chapitre 3 : Les liens du sang
Nouveau chapitre, en espérant qu'il vous plaira.
Il est tard, la nuit s'étend sur le chantier minier comme un voile sombre. Soap et son équipe ont rassemblé tous les détonateurs, mais une inspection minutieuse révèle une réalité décevante : la moitié d'entre eux sont inutilisables, compromises par l'infiltration de l'eau, complètement foutue.
La frustration est palpable parmi les membres de l'équipe. Les visages fatigués sont des lampes éclairées par la lueur des lueurs.
Savon, la pince serrée, contemple les dégâts. Il ne peut s'empêcher de ressentir une pointe d'irritation envers la décision de Simon de continuer malgré ses avertissements.
Tout ce foutoir aurait pu être évité.
L'équipe, consciente des enjeux, se met au travail pour évaluer les options restantes. Certains détonateurs sont toujours fonctionnels, mais avec la moitié de l'arsenal compromise, il est impossible de continuer les travaux.
« Qu'es qu'on fait, Soap ? » demande Roach, ses yeux reflétant la fatigue accumulée au cours de la journée.
Le chef d'équipe prend une profonde inspiration, cherchant une solution aux foutoirs étalées devant lui. « On va devoir improviser. Prendre ce qui fonctionne et se débrouiller avec le reste. »
Ils se mettent au travail, triant les détonateurs opérationnels et évaluant les possibilités pour pallier les pertes.
Alors que les heures passent, la lueur des lampes crée des ombres dansantes sur les visages fatigués de l'équipe. La nuit devient complice de leurs efforts, enveloppant le chantier minier dans un silence inquiétant. Cependant, conscient du temps qui passe et du besoin de repos de ses hommes, Soap ordonne aux ouvriers de rentrer chez eux.
« Roach, ça vaut pour toi aussi. Rentre chez toi, » déclare-t-il d'une voix calme, mais ferme.
Roach, loyal et dévoué, hésite. « Mec, je ne veux pas te laisser bossé seul. »
Soap pose une main sur l'épaule de son ami, exprimant une gratitude sincère pour son engagement. « Je vais gérer ça, mais tu as besoin de repos. Sur une longue journée qui nous attend demain. »
Cependant, le plus jeune ne semble pas convaincu. « Et si tu as besoin d'aide ? »
Savon esquisse un léger sourire. « J'ai géré des situations bien pires que celle-ci. Va te reposer. On sera plus efficaces demain avec tout le monde en pleine forme. »
Après un moment d'hésitation, Roach acquiesce finalement. « D'accord, mais tu me tiens informé de tout, hein ?
-Promis, » répond Soap.
Roach salue son chef d'un signe de tête et se dirige vers la sortie du chantier. Soap le regarde partir, puis rapporte son attention sur la tâche qui l'attend, dans un soupir.
Après un moment, concentré sur son travail, il entend des pas derrière lui. Pensant que c'est encore Roach, il répète sans se retourner, « Roach, je t'ai dit de rentrer chez toi, m'oblige pas à foutre dehors a coup de pied au cul. »
Cependant, quand il se retourne pour s'assurer que son message est bien passé, Soap découvre que ce n'est pas Roach, mais Simon qui est entré dans la pièce. Une tension palpable s'installe, les deux hommes se faisant face dans un silence pesant.
La frustration de la journée, les imprévus et la fatigue ont créé une atmosphère tendue. Le brun, décidé à ne pas se laisser déconcentrer par la présence de Simon, se replonge dans son travail, ignorant volontairement son supérieur qui se trouve à quelques mètres de lui.
La voix profonde de Simon résonne dans le silence tendu. « Besoin d'aide, MacTavish ? »
Soap, sans lever les yeux de ses tâches, marmonne d'un ton sec, « Non, Riley. Je crois que t'en as assez fait pour aujourd'hui. »
Simon, conscient de sa propre décision précipitée, ressent la résistance de Soap. Il sait qu'il a commis une erreur en appuyant sur le détonateur, en ignorant les avertissements de l'Écossais, et il comprend la frustration du brun.
« Soap, je... » commence Simon, cherchant ses mots.
« Pourquoi tu as appuyé ? » coupe brusquement Soap, laissant tomber les outils qu'il tient dans un fracas qui déchire la pièce, fixant un regard perçant sur Simon. « T'as mis toute l'opération en danger ! T'as mis mes gars en danger ! »
Simon hésite, son expression une grimace déformant ses traits. « Il y avait une opportunité, Soap. Je pensais qu'on pouvait le faire. »
La réponse de Simon n'est pas suffisante. Soap n'y croit pas, il a vu l'hésitation dans son regard. Tous les membres de l'équipe semblent croire que Riley a agi de manière précipitée par pure égoïsme. Mais Soap a vu le dilemme et le doute déchirer ces prunelles couleur whisky. Le brun veut comprendre, il a besoin de comprendre, les motivations derrière cette décision risquée. « Ça n'excuse pas de jouer avec la sécurité de l'équipe. Pourquoi t'as pas attendu que les conditions s'améliorent ? »
Simon, résigné et réalisant qu'il doit expliquer ses actions, soupire. « Je n'avais pas le choix. »
La tension persiste dans la pièce, créant une atmosphère lourde et chargée. Soap est déterminé à obtenir des réponses claires de la part du plus grand, sa voix trahit à la fois l'agacement et l'inquiétude. « Explique-toi, Riley, » insiste Soap, ses yeux bleus perçant dans le regard de son supérieur. « On a toujours le choix.»
Simon marque un temps d'arrêt, ses yeux scrutant le visage déterminé de Soap. « Soap, je... les ordres venaient d'en haut. »
Soap fronce les sourcils, un éclair de compréhension traversant son regard. « D'en haut? »
Simon hésite, puis révèle d'une voix chargée d'une certaine réticence, « Mon père. Les ordres venaient de mon père. »
Son père?
« Qu'est-ce que ton vieux à avoir avec… » Un juron échappe à Soap, murmuré entre ses dents. Le puzzle commence à se mettre en place dans son esprit. « Putain de bordel de merde. »
Comment avait-il pu être aussi insensé ? Le nom de Simon est Riley, comme Howard Riley, le grand patron. Simon est le fils du big boss. Soap prend un moment pour assimiler l'information, ses pensées tournant à cent à l'heure.
Un sentiment de perplexité mêlé à une pointe d'autocritique envahit Soap. Insulter ouvertement le fils du grand patron était risqué, voire dangereux pour sa position. Soap réalise qu'il aurait peut-être dû choisir ses mots avec plus de prudence. Une brève lueur de conscience le traverse, le faisant se sentir un peu stupide d'avoir insulté ouvertement l'homme qui peut le renvoyer d'un claquement de doigt. Cependant, Soap n'est pas du genre à regretter ses paroles. Son honnêteté brute et sa nature impulsive ont toujours été sa marque de fabrique.
Le brun prend une profonde inspiration, assimilant les informations nouvellement révélées. Suivre les ordres ne fait pas vraiment partie de sa nature. Il est trop téméraire et impulsif. Soap ne regrette pas d'avoir dit le fond de sa pensée à Simon, même s'il risque son job.
Cependant, il peut s'imaginer la pression que Simon ressent, tiraillé entre ses convictions personnelles et les attentes de son père. Pour un homme d'ordinaire confiant et déterminé comme Simon, la situation doit être déchirante. Soap a vu comment Simon a réagi sous cette pression, prenant des risques pour la sécurité de l'équipe afin de satisfaire les attentes parentales.
Soap réalise que la dynamique entre père et fils doit être difficile, voire toxique. Bien que cela ne justifie pas les décisions hâtives, cela apporte une nouvelle perspective au dilemme auquel Simon a été confronté.
Soap laisse échapper un soupir audible, signe de la lourde charge qui pèse sur ses épaules. Il fait volte-face, tournant le dos à Simon, et appuie ses mains sur la table, son regard fixé sur les détonateurs compromis. Les secondes s'étirent dans un silence contemplatif.
Finalement, après une pause qui semble interminable, Soap prend une profonde inspiration. Il se retourne pour faire face à Simon, ses yeux reflétant la résolution. « Riley, je l'ai dit dès le début. La pluie était un putain de problème. On est censés être une équipe, mais si tu ne prends pas en compte nos avertissements, ça devient… compliqué. »
Simon acquiesce, acceptant la justesse de l'observation de Soap. « Tu as raison, Soap. J'aurais dû t'écouter. »
Soap, bien que toujours tendu, montre un soupçon d'approbation. L'Écossais tend un détonateur endommagé à Simon. « Aide-moi à réparer ces détonateurs, Lt. On a du retard à rattraper. »
Soap entre dans son appartement, épuisé après une soirée de travail avec Simon. La pièce est plongée dans la semi-obscurité, l'éclat tamisé de la lumière de la rue filtrant à travers les rideaux.
Se dirigeant directement vers la cuisine, Soap se sent soulagé d'être chez lui. Il ouvre le placard et saisit une bouteille de scotches. Le « glouglou » familier du liquide versant dans le verre rempli la pièce, accompagné du léger tintement des glaçons.
Il prend une gorgée de son verre, sentant la chaleur réconfortante du breuvage se propager dans sa gorge. La journée a été éprouvante, mais la boisson apporte un certain réconfort, un moment de calme avant qu'il ne se plonge dans le reste de sa soirée.
Il se dirige vers la fenêtre, observant la ville endormie à l'extérieur. Les lumières scintillantes des immeubles voisins créent une atmosphère apaisante. La contemplation silencieuse est une pause bienvenue après les événements de la journée.
Les pensées tourbillonnent dans l'esprit de Soap. Le souvenir du moment passé avec Simon à réparer les détonateurs émerge comme une parenthèse de calme dans le tumulte de la journée. C'était un moment où les deux hommes avaient mis de côté les tensions, se concentrant sur la tâche à accomplir.
Il a expliqué à Simon le fonctionnement délicat des détonateurs, détaillant chaque pièce et chaque mécanisme. Malgré quelques erreurs mineures au début, Simon a montré une aptitude impressionnante à comprendre rapidement le mécanisme complexe. C'était comme si une certaine harmonie s'était installée entre eux, une compréhension mutuelle qui allait au-delà des tensions professionnelles.
Soap ne peut s'empêcher d'admirer l'habileté naturelle de Simon. Même dans des circonstances difficiles, le blond a su absorber l'information, démontrant une intelligence et une adaptabilité qui ne peuvent être ignorées. C'était peut-être dans ces moments plus détendus que la personnalité de Simon se manifestait véritablement, loin des pressions et des enjeux de la mine.
Soap, tout en repensant à la collaboration efficace avec Simon sur les détonateurs, ne peut s'empêcher de se remémorer les grandes mains calleuses de Simon s'affairant avec minutie sur les petites composantes. Les bras musclés de Simon, étirant le tissu des manches longues, moulant les biceps et les avant-bras puissants sous le haut noir étaient une vision persistante dans l'esprit de Soap.
Le souvenir détaillé de l'efficacité de Simon dans son travail éveille quelque chose de plus profond en Soap. Une chaleur parcourt son corps, une réaction physique à l'image mentale de Simon en action. Le jeu habituel de taquineries et de provocations entre eux prend une tournure inattendue dans l'esprit de Soap.
Soap secoue légèrement la tête pour chasser les pensées de son esprit. Après avoir vidé son verre, Soap se dirige vers la salle de bain. Il a besoin d'une douche froide.
