Bonjour à tous !
Il y a un bon moment que je n'ai pas publié... je n'ai pas écrit depuis un bon bout de temps ! Et en toute honnêteté, je ne pense pas continuer à écrire. Pour le moment, l'envie et l'inspiration ne sont plus au rendez-vous... et je trouve que plus ça va, plus mes textes sont un peu merdique...
Mais il me reste deux petites histoires que je n'ai pas publiée, que j'avais écrites entre avril et juin 2022. Il y a cette histoire, en deux parties, et un OS, que je posterais après celle-ci.
Je ne me suis pas relue, je ne les ai pas reprises, bien que je n'en sois pas satisfaite, mais je les poste tout de même, car je ne veux pas avoir écrit pour rien^^
Voilà, voilà :)
Disclaimer : HP appartient toujours à vous savez qui ;p
Remerciement : Merci à DidieV d'avoir fait la correction au moment de l'écriture !
Des liens inattendus
Partie 1
Draco soupira en se disant que sa ronde était bientôt terminée. Depuis qu'il était devenu préfet, il était de son devoir de veiller à ce que les élèves soient bien tous dans leur dortoir. Il aimait beaucoup son nouveau rôle, qui lui donnait un certain pouvoir sur ses camarades. Il avait également fait partie de la brigade inquisitoriale de Dolores Ombrage. Si au début, il avait pris son rôle très à cœur et cherchait constamment à coincer Potter et sa bande, il s'était petit à petit éloigné de cette responsabilité. Il se demandait encore comment il en était arrivé là. Il le savait au fond, mais il refusait encore de l'admettre. Il se disait simplement qu'il serait difficile de profiter encore de son amant s'il était celui qui le dénonçait à Ombrage. C'était purement à des fins égoïstes et rien d'autre.
Cela faisait environ quatre mois qu'ils avaient commencé à coucher ensemble. Au début de l'année, ils s'étaient battus, comme ils le faisaient régulièrement. Mais petit à petit, une certaine tension sexuelle s'était instaurée entre eux. Ils avaient lutté, pendant longtemps, avant de finalement succomber. Après une énième dispute dans un couloir désert, ils s'étaient tout simplement jetés l'un sur l'autre, se laissant entraîner dans un baisé enflammé, avant d'entrer dans une salle de classe inoccupée pour enfin assouvir cette envie de l'autre que les tiraillait.
Depuis ce jour, il y a quatre mois, ils avaient continué de se voir, couchant ensemble de manière passionnée, parfois brutale. Si au début ils ne parlaient pas, ils avaient commencé à aborder des sujets sans importance après le sexe. Ils évitaient bien entendu tous les sujets sensibles, comme Ombrage, la brigade, ou encore Voldemort. Ils savaient qu'un jour, ils seraient dans des camps opposés et s'affronteraient, à mort s'il le fallait. Entre eux, ce n'était que du sexe. Ils étaient bien trop différents et ne venaient pas du même monde pour que ça puisse devenir plus. Et ça leur allait très bien comme ça.
Mais même si Draco refusait de l'admettre, il s'était attaché à Potter. Le sexe avec lui était bon, plus que bon même. Draco ne pouvait pas dire qu'il avait énormément d'expérience, n'ayant connu que deux partenaires avant le Gryffondor, mais il pouvait dire que leurs ébats étaient forts, et passionnés. Depuis qu'ils couchaient ensemble, Draco n'avait connu aucun autre partenaire, ne pouvant imaginer laisser un autre le toucher comme Potter savait si bien le faire.
Mais il savait que tout ça prendrait bientôt fin. Il faisait partie d'une famille qui était au service du Seigneur des Ténèbres, qui ne voulait qu'une chose, tuer Harry Potter. Il ne pourrait pas continuer à voir Potter très longtemps. Si le mage noir apprenait qu'il passait du bon temps avec son ennemi, il voudrait en profiter et se servir de lui. Mais si Draco refusait de trahir sa famille, il refusait également d'être celui qui ferait tomber Potter.
Il soupira encore une fois, bien trop conscient que la perspective de ne plus voir le Gryffondor lui serrait le cœur. Potter n'était rien d'autre qu'un plan cul pour lui, alors, pourquoi est-ce que l'idée de devoir s'éloigner de lui, lui semblait si insupportable ? Il connaissait la réponse, mais il refusait de l'admettre. L'admettre serait l'accepter, et l'accepter rendrait les choses bien plus difficiles. Il devait se reprendre et mettre un terme à cette relation, avant qu'il n'y perde des plumes.
Il croisa au détour d'un couloir le professeur Rogue, Directeur de la maison Serpentard, mais également son parrain. Ce dernier avait le visage fermé, inquiétant Draco. Il avait entendu une rumeur comme quoi Potter et certains de ses amis avaient quitté Poudlard. Il ignorait pourquoi, mais ça ne pouvait être bon. Il espéra qu'il n'était rien arrivé de grave à Potter avant de se fustiger. C'était justement ce genre de pensée qu'il devait à tout prix bannir de son esprit !
- Tout va bien ? demanda Draco à son parrain quand il arriva à sa hauteur.
Severus grimaça légèrement, hésitant à révéler à son filleul les évènements du Ministère, avant de finalement capituler devant le regard insistant du blond.
- Je ne peux pas tout te dire mais… il s'est passé un évènement au Ministère. Ton père a été arrêté.
Draco accusa le coup. Il ignorait ce qui avait bien pu se passer au Ministère, mais si son père venait d'être arrêté, cela avait surement un lien avec la fugue de Potter et avec Voldemort. Cela signifiait que son père allait être emmené à Azkaban. Pendant une fraction de seconde, il en voulut à Potter, le rendant responsable. Mais il réalisa vite que Potter n'y était pour rien. Son père était maître de ses actes, il avait choisi seul de suivre Voldemort. Potter n'y était pour rien si son père faisait de mauvais choix. S'il n'y avait que lui, il refuserait de suivre le mage noir. Mais il ne pouvait se résoudre à trahir sa famille.
- Il y a autre chose, n'est-ce pas ? demanda-t-il en voyant la mine sombre de son parrain, sentant que ce n'était pas tout.
- Rien qui ne te concerne, rassure-toi.
- Dis-moi, insista Draco.
- Sirius Black est mort.
Draco écarquilla les yeux. Il savait que Black était le parrain d'Harry. Ils en avaient parlé quelques fois. Il avait vu à quel point Harry semblait admirer ce criminel, bien qu'il ait affirmé qu'il était innocent. Il savait à quel point Harry l'aimait. Il sentit son cœur se serrer en imaginant la douleur que devait ressentir Potter.
Draco ne répondit rien et suivit son parrain à travers les couloirs de l'école, quand ils le croisèrent.
- Potter, dit sèchement Severus. Que faites-vous encore dans les couloirs ?!
- J'étais avec le professeur Dumbledore, répondit Harry d'une voix éteinte.
Draco fronça les sourcils, n'aimant pas la vision de Potter, le regard fuyant, et les yeux rouges d'avoir trop pleuré. Le voir dans cet état lui retournait l'estomac, et lui faisait mal. Il ne voulait pas le voir malheureux comme ça. Il savait qu'il ne devrait pas y prêter autant d'importance mais… le voir comme ça, le voir aussi abattu, comme s'il ne serait plus jamais heureux dans sa vie, lui fit réaliser qu'il tenait beaucoup plus à Potter qu'il ne se l'autorisait. Il réalisait à quel point il ne voulait pas suivre sa famille. Pas si c'était pour faire du mal à un gamin, comme lui.
- Retournez dans votre dortoir avant que je ne vous retire des points !
- Sev… murmura Draco, le trouvant dur avec Potter.
Il savait que son parrain ne portait pas le Gryffondor dans son cœur. Mais il pouvait tout de même avoir un minimum de compassion dans ces circonstances. Severus le fusilla du regard, lui reprochant autant de familiarité alors qu'ils n'étaient pas en privé. Mais Draco n'en avait que faire. Tout ce qu'il voulait, c'était épargner à Harry la méchanceté gratuite dont pouvait faire preuve son parrain à son égard. Severus soupira en comprenant le cheminement des pensées de son filleul, en se demandant depuis quand Draco pouvait ressentir de la compassion pour sa némésis. Il fixa Potter un instant avant d'admettre que c'était un de ces moments où il devait mettre de côté sa haine envers James Potter.
- Retournez dans votre dortoir, redit-il plus doucement à l'attention de Potter.
Draco le remercia d'un regard et observa son amant passer à côté d'eux, le corps tremblant légèrement. De toute évidence, il se retenait de craquer devant eux, cachant autant qu'il le pouvait ses faiblesses. Avant même de s'en rendre compte, Draco se retourna et le regarda avancer tant bien que mal dans le couloir. Il semblait à deux doigts de craquer.
- Potter, souffla Draco à son attention.
Le brun s'arrêta mais ne se retourna pas.
- Pas maintenant, souffla Potter si bas que Draco se demanda s'il l'avait imaginé.
Mais alors que son amant faisait encore un pas en avant, Draco l'appela à nouveau.
- Harry, dit-il d'un ton presque suppliant.
Harry s'arrêta une nouvelle fois et se retourna vers Draco, le regard hagard. Il pinçait ses lèvres si fort qu'elles blanchissaient. Son souffle était erratique, alors que Draco le regardait tristement. Il voulait lui dire quelque chose, quelque chose d'apaisant. Mais il savait que rien de ce qu'il dirait ne pourrait réellement apaiser le brun. Alors Draco n'hésita pas une seconde de plus et s'avança d'un pas décidé vers le brun, avant de le serrer de toutes ses forces contre lui. Harry ne tint plus et explosa contre lui, s'accrochant à sa robe comme s'il allait s'effondrer à tout moment. Draco le serra davantage contre lui, essayant de faire passer dans cette étreinte tout le réconfort qu'il pouvait procurer au brun.
Derrière lui, Severus avait écarquillé les yeux face au spectacle. Depuis quand étaient-ils aussi proches ? se demandait-il. Car à les voir comme ça, on ne pouvait douter qu'il n'y avait plus de haine entre eux. Pas quand Draco le serrait contre lui pour lui donner un peu de réconfort. Pas quand Potter s'accrochait à lui comme s'il n'avait plus que lui.
Draco tourna la tête vers son parrain, lui lançant un regard impuissant. Il n'avait pas le cœur à laisser Harry tout seul. Pas dans un moment pareil. Severus soupira, maudissant son filleul sur plusieurs générations pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Sa réputation de professeur insensible allait en prendre un coup ! Il fit un signe de tête pour qu'il guide Potter avec eux. Draco fut soulagé et tout en gardant Harry contre lui, le guida au travers des couloirs pour suivre son parrain jusqu'à ses appartements.
Potter ne sembla même pas réaliser où il se trouvait alors que Draco le faisait s'asseoir sur le canapé vert Serpentard du petit salon de son parrain. Il ne réagit même pas quand il lui fit boire la potion de sommeil sans rêves que son parrain venait de lui tendre. Il se laissa doucement emporter par le sommeil, alors que Draco le faisait s'allonger sur le canapé, le couvant d'un regard triste.
Il se tourna vers son parrain qui s'était installé dans son fauteuil préféré, près de la cheminée, et qui lui lançait un regard rempli de questions. Il soupira avant de s'installer dans le deuxième fauteuil, se disant qu'il devait bien des explications à son parrain.
- Potter et moi, on… il hésita un instant avant de décider de jouer carte sur table. On couche ensemble.
- Quoi ? souffla Severus qui semblait avoir avalé un strangulot.
- Ne me force pas à le répéter.
- Vous sortez ensemble, souffla son parrain avec un air incrédule.
- Pas exactement…
- Draco, le sermonna Severus. Est-ce que tu te rends compte que tu te mets dans une position délicate vis-à-vis de tes parents ?
- C'était juste du sexe ! se défendit Draco.
- Vraiment ? ironisa Severus. Si ce n'était que du, sexe, dit-il en prononçant le dernier mot avec répugnance, pourquoi tenais-tu autant à le réconforter ?
- Je…
Il ne savait pas quoi dire. Lui-même avait toujours refusé d'admettre que leur relation puisse être plus que sexuelle. Mais à le voir comme ça, aussi vulnérable, au lieu de se sentir indifférent comme il aurait dû l'être, il s'était senti concerné et triste. Il ne savait pas exactement quand Potter avait pris autant d'importance pour lui, mais il savait qu'il ne pouvait plus nier l'évidence. Il tenait à lui. C'était même plus que ça. Il avait des sentiments pour lui. Il savait que ça n'aurait jamais dû arriver, mais c'était arrivé. Et maintenant, il devait faire avec.
- Tu l'aimes ? demanda doucement Severus qui sembla comprendre le cheminement des pensées de son filleul.
- Je ne sais pas… souffla Draco. Mais je… à le voir comme ça je… je ne pouvais pas juste le laisser…
- Mmm…
Severus observa avec insistance son filleul. Il n'avait pas particulièrement envie de sauter de joie à l'idée que son cher filleul se soit entiché d'un Potter. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que peut-être, cette relation forcerait Draco à faire les bons choix. De meilleurs choix que ceux de son père.
- Tu sais que cela posera problème, dit-il après une courte hésitation.
- Je sais !
- Que comptes-tu faire ?
- Je ne sais pas, souffla Draco les yeux dans le vague.
Severus soupira. Il avait encore le temps de prendre la bonne décision. Si Draco décidait de choisir le camp de Potter, alors il lui parlerait de son véritable rôle. Mais pour le moment, son filleul n'était de toute évidence pas prêt à choisir entre ses parents et… Potter.
- Va te reposer, lui ordonna-t-il gentiment.
Draco porta le regard vers Harry, faisant lever les yeux au ciel Severus.
- La potion de sommeil sans rêve qu'il vient de boire est très puissante. Il ne se réveillera pas avant demain matin.
- Tu ne vas rien lui faire ? demanda Draco, soupçonneux.
- Pour qui tu me prends ? s'insurgea-t-il.
- Tu ne l'aimes pas, répondit Draco comme si cela expliquait tout.
- Aux dernières nouvelles, toi non plus, répondit sèchement Severus. De toute évidence, les gens peuvent nous surprendre.
- Que veux-tu dire ? demanda Draco, étonné.
- Rien. Va dormir. Nous parlerons plus tard.
Draco hésita encore un moment avant de capituler devant le regard froid de son parrain. Il jeta un dernier regard vers Potter, profondément endormi, des traces de larmes encore sur ses joues, avant de sortir des appartements de son parrain pour rejoindre son dortoir, espérant que Severus ne comptait pas écharper son amant pour l'avoir perverti.
Severus soupira avant de se lever et de conjurer une couverture qu'il déposa sur Potter. Il ne l'aimait pas, certes, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir de la compassion pour lui. En public, il s'efforçait d'être toujours froid et distant avec lui. Mais même s'il détestait sa ressemblance avec James Potter, il y avait aussi un peu de Lily en lui. Potter venait de subir une lourde perte, et il ne pouvait que comprendre sa peine. Lui-même avait connu un tel chagrin. Il souffla de dépit avant d'aller se coucher. Il était temps qu'il soit plus honnête et qu'il arrête de faire semblant de détester le jeune Potter…
Quand Harry se réveilla le lendemain matin, il fut inquiet de ne pas reconnaitre son dortoir, avant de vaguement se rappeler avoir suivi Malfoy et le professeur Rogue la veille. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi Malfoy s'était montré aussi tendre avec lui. Mais ça lui était égal. Au point où il en était, Malfoy pouvait bien faire ce qu'il voulait de lui…
Cela faisait quelques semaines déjà qu'il avait admis qu'il était tombé amoureux du Serpentard. A ce moment-là, il avait voulu mettre un terme à leur relation, ne voulant pas souffrir en sachant que jamais Draco ne partagerait ses sentiments. Mais il en avait été incapable. Avec tout ce qui se passait dans sa vie à ce moment-là, les étreintes passionnées avec le blond lui permettaient de ne plus penser, et de juste profiter de la vie, tant qu'il le pouvait encore. Il savait qu'il en souffrirait mais il avait pris le risque.
Aujourd'hui, ça lui était égal. Il venait de perdre celui qu'il aimait comme un père. Il venait de perdre la seule famille qui lui restait. Plus rien n'avait de sens, plus rien ne comptait. Quand Malfoy l'avait pris dans ses bras la veille, il n'avait pas cherché à savoir si le blond était sincère ou non. Il avait seulement voulu profiter de l'étreinte, le temps qu'elle durerait. Si le blond le rejetait par la suite, ça lui était égal. Rien ne pouvait être pire de toute façon.
Des bruits de pas le tirèrent de ses pensées. Il se redressa brusquement quand il reconnut la personne qui venait d'arriver dans la pièce : le professeur Rogue. Il voulut se lever mais fut pris d'un léger vertige, le forçant à rester assis dans le canapé.
- Restez tranquille Potter, lui dit calmement son professeur de potion.
Harry fronça les sourcils. Jamais son professeur ne lui avait parlé aussi… gentiment, tant il le détestait. Il avait compris pourquoi, au cours de l'année, quand il était entré dans sa tête durant son dernier cours d'occlumancie. Il avait vu comment son père et son parrain l'avaient traité quand ils étaient à Poudlard. Il comprenait la colère et la haine que pouvait ressentir le professeur à leur égard. Mais il n'était pas d'humeur à l'entendre les critiquer. Il devait surement se réjouir de la mort de son parrain.
- Je sais ce que vous pensez, soupira Rogue en s'installant dans son fauteuil près de la cheminée.
- J'en doute, souffla Harry, sur la défensive.
- Vous pensez que je me réjouis pour la mort de Black. Vous pensez sûrement que je me délecte de vous voir souffrir.
- Ce n'est pas le cas ?
- Je comprends que vous pensiez ça, mais non. Je ne l'aimais pas, c'est un fait, et vous savez pourquoi. Mais, dit-il alors qu'Harry s'apprêtait à se lever pour partir. Mais, jamais je n'ai souhaité sa mort.
- Hum…
- Je sais que je n'ai pas été tendre avec vous… je vous ai injustement jugé comme votre père. Mais je me rends compte que même si j'en voulais à votre père pour ce que j'avais subi, je n'avais pas le droit de vous traiter de la sorte. Je tiens à vous présenter mes excuses.
- Pourquoi changer d'avis d'un coup ? demanda Harry qui ne comprenait pas ce revirement.
- Vous voir dans un tel état hier… je me suis revu il y a quelques années, après avoir perdu un être cher. Et j'ai vu vos souvenirs, dans votre famille moldue… J'ai compris que nous n'étions pas si différents.
Harry écarquilla légèrement les yeux en comprenant ce que signifiait ce que venait de lui révéler son professeur. Lui non plus n'avait pas eu une enfance facile…
- Je ne vais pas prétendre mériter votre confiance mais, si vous avez besoin de parler, ma porte vous sera ouverte. Et surtout, ne restez pas seul. Ne vous renfermez pas sur vous-même… Laissez vos amis vous aider.
Harry haussa les épaules. Il doutait que ses amis puissent faire quoi que ce soit contre sa peine. C'était trop. Il avait vécu trop de choses, vu trop d'horreurs pour sa si courte vie. Il vivait un enfer avec ses tuteurs. Il en avait parlé à Dumbledore mais ce dernier insistait pour qu'il y retourne. Il avait vu Cédric mourir, Voldemort revenir. Il avait été traité de menteur, trainé dans la boue dans les journaux. Et maintenant… il devait supporter le fait d'avoir perdu la seule famille qui lui restait. Rien ne pourrait l'aider à s'en remettre.
Il sentit les larmes affluer sous ses paupières. Il détourna le regard, ne voulant pas se montrer faible à nouveau devant son professeur. Il voulait bien croire en ses excuses, mais il refusait de totalement baisser la garde devant lui. Rogue sembla le comprendre puisqu'il l'autorisa à prendre congé. Il se leva maladroitement, et sortit des appartements de son professeur. Il ne savait pas où aller. Il savait qu'il devrait rejoindre sa salle commune. Ses amis étaient sûrement morts d'inquiétude pour lui. Mais il ne voulait voir personne. Pas pour le moment, c'était trop tôt…
.
Plusieurs jours passèrent. Severus avait décidé de laisser un peu de temps à son filleul avant de lui reparler de sa relation avec Potter. Il lui avait finalement demandé de le rejoindre dans son salon un dimanche après-midi. La fin de l'année scolaire approchait, les élèves rentreraient bientôt chez eux. Il voulait avoir le temps de lui parler avant qu'il ne rentre…
- Je suppose que tu voulais encore me parler de Potter ? demanda Draco.
- En effet. Je voulais savoir si tu avais pris le temps de réfléchir à ce que tu ressentais.
Draco détourna le regard, mal à l'aise. Bien sûr qu'il avait pris le temps d'y réfléchir. Les derniers évènements l'y avaient un peu forcé. D'abord, il avait vu Harry dans un état déplorable après la mort de son parrain. Ensuite, il l'avait vu éviter tout le monde, s'isolant de plus en plus. Il avait réussi à lui parler de temps en temps. Mais Potter semblait ailleurs et il n'avait même pas l'air de réaliser la portée des paroles de Draco. Il lui avait avoué qu'il tenait à lui, et qu'il voulait être là pour lui. Potter n'avait rien dit. Il s'était simplement avancé pour se lover dans ses bras. Draco avait pensé l'avoir convaincu. Mais depuis, le brun ne faisait que l'éviter. Draco ne savait plus quoi penser.
Il s'inquiétait pour lui, c'était évident. Mais en plus de ça, il avait reçu une lettre de sa mère lui disant que le Seigneur des Ténèbres était furieux après leur famille, à la suite de l'échec de son père pour la mission que son Maître lui avait confiée. Dans sa lettre, sa mère lui disait que le mage noir voulait le marquer pendant l'été, pour punir son père. En lisant cette lettre, la seule chose à laquelle il avait pensé était que s'il devenait un Mangemort, il perdrait définitivement Harry…
- Draco ? demanda Severus en voyant son filleul loin dans ses pensées.
- Excuse-moi, dit Draco en revenant à lui. J'ai réfléchi oui. Je… Je ne sais pas si je peux dire que je suis amoureux de lui, murmura Draco. Mais je tiens à lui et je n'ai pas envie de le perdre. Je crois que… au fond de moi je crois qu'il est bon pour moi.
- Tu sais que tu vas devoir prendre une décision.
- Ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix ! siffla Draco.
- Bien sûr que tu as le choix, répondit Severus en haussant les sourcils.
- Vraiment ? J'ai reçu une lettre de Mère. Je vais être marqué pendant l'été. C'est la punition de Père pour avoir échoué ! Et ne me dis pas que je peux prendre une autre voie, tu es toi-même…
- Je suis un espion pour l'ordre, avoua Severus.
Draco écarquilla les yeux sous la révélation. Severus savait qu'il prenait un très gros risque en lui révélant sa véritable position dans cette guerre. Mais il ne voulait pas d'une vie de Mangemort pour son filleul. Il voulait lui donner une porte de sortie. S'il décidait de suivre Potter, il voulait lui montrer qu'au moins une personne le soutiendrait dans ce choix. Il espérait seulement qu'il ne se trompait pas sur la force des sentiments de son filleul envers Potter. Mais il avait pris le temps de l'observer pendant ces quelques jours. Il avait vu comment Draco regardait Potter, avec un mélange d'amour et d'inquiétude. Pour lui, ça ne faisait aucun doute, Draco était amoureux du Survivant. Mais serait-il prêt à se détourner de sa famille par amour ? Il allait bientôt le savoir…
- Tu es… un espion, balbutia Draco, soufflé par le secret de son parrain.
Il avait bien vu que Severus ne paraissait pas autant admirer le mage noir que ses parents ou d'autres familles de Sang Pur. Mais de là à imaginer qu'il puisse espionner pour le compte du vieux fou…
- J'ai changé de camp quand j'ai compris que le Lord avait l'intention d'assassiner Harry.
- Mais…
- J'ai su qu'il n'hésiterait pas à tuer les Potter pour les écarter de son chemin…
- Pourquoi ? souffla Draco.
- J'étais amoureux de Lily, la mère de Potter. Bien sûr, je savais qu'elle aimait profondément James Potter, et que jamais elle ne me retournerait mes sentiments. Mais je ne voulais pas voir la femme que j'aimais mourir…
- Mais elle est…
- Je sais. Ils ont été trahis.
Il raconta toute l'histoire à son filleul, essayant de lui faire comprendre que même s'il avait perdu la femme qu'il aimait, il ne regretterait jamais d'avoir tourné le dos au Mage noir. Même si Draco avait peur, il voulait qu'il choisisse le bon camp. Il ne doutait pas que le Seigneur des Ténèbres serait vaincu. Il tenait à ce que Draco soit du bon côté pour être épargné. Draco l'écoutait avec attention, découvrant une facette de son parrain qu'il ne connaissait pas.
- Je ne sais pas si je peux avoir un avenir avec lui mais… je sais que je ne veux pas devenir un Mangemort.
- Alors je vais t'aider, assura Severus.
à suivre...
