Notes :
Voici donc le deuxième one-shot que j'avais écrit dans le cadre de "A year of OTP". Cliché à souhait, mais ça fait du bien parfois :P
Bonne lecture aux éventuels lecteurs ^-^
Sérum
valentine's day pollen / fear gas / truth serum
established relationship / long distance "if
i kiss you, will you shut up?" different
mermaid AU
— Je trouve tes yeux magnifiques, ils ont la couleur des sapins en hiver.
Bêta était absorbée par ses données concernant Némésis. Généralement, elle était imperturbable quand elle était concentrée sur son focus. Mais cette phrase avait été prononcée si près d'elle que cela l'avait coupée dans ses pensées. Elle regarda à travers ses schémas translucides et vit Kotallo, de l'autre côté de la table devant laquelle elle était assise. Elle éteignit son focus et regarda autour d'elle. Ils étaient seuls. Sans doute avait-elle mal compris.
— Je peux t'aider ? demanda-t-elle.
— Te regarder me suffit, dit-il.
Il se mordit alors la lèvres et Bêta le regarda, confuse.
— Mes excuses, ce n'est pas ce que je voulais dire... Enfin, je le pense, mais je n'aurais pas dû le dire à voix haute...
— Ok... Si c'est pour avoir des nouvelles de ta prothèse, je n'ai pas encore fini d'y regarder, dit Bêta. Ça avance, mais je dois encore voir avec Gaïa si c'est possible...
— Ça n'a rien à voir avec la prothèse, protesta Kotallo comme outré qu'elle ait pensé ça. Je suis là juste pour avoir le plaisir de regarder tes yeux briller.
Bêta ouvrit de grands yeux et comprit que quelque chose n'allait vraiment pas quand elle vit le Tenakth poser une main sur son front en secouant la tête, faisant légèrement tinter les perles dans ses cheveux.
— Je ne comprends pas ce qui m'arrive, dit-il. Ce genre de choses doivent rester dans ma tête...
— Je... Tu as bu trop de bière oseram, peut-être ?
Il fronça les sourcils et secoua la tête.
— Je ne suis pas ivre, protesta-t-il.
Pourtant, c'était l'explication la plus logique à ce qui se passait actuellement. Ou alors... la confondait-il avec Aloy ? Il était vrai qu'elle avait laissé ses cheveux pousser – et ils poussaient étonnamment vite depuis qu'elle n'était plus soumise aux produits et autres injections des Zéniths. Mais ils lui arrivaient aux épaules, c'était loin de la chevelure imposante de sa sœur
— Euh... peut-être que tu cherches Aloy, alors ?
— Non, répondit-il aussitôt, sourcils toujours froncés. Je sais encore faire la différence entre Aloy et toi.
— Je ne comprends pas alors...
— Moi non plus... Je ne sais pas ce qui m'arrive... Mais j'ai envie de t'embrasser, là, tout de suite.
Le feu monta aux jours de Bêta qui sentit son ventre se contracter. Elle avait été si peu en contact avec d'autres êtres humains que les rapports entre personnes lui étaient presque inconnus. Elle avait bien sûr appris avec ses tuteurs que des personnes pouvaient être attirées entre elles, que ce soit deux hommes, deux femmes ou un homme et une femme. Mais elle n'avait appris que la théorie. S'entendre dire qu'un homme – surtout un homme comme Kotallo ! – avait envie de l'embrasser dépassait toutes ses compétences.
— Je... Je...
— Désolé, se reprit-il en passant une main sur son visage, essuyant un peu sa peinture blanche et bleue au passage. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise...
Autant dire que c'était raté.
— Je... ne sais pas pourquoi... je dis tout cela à voix haute... Je ne comprend pas ce qui m'arrive...
— Euh... peut-être... as-tu bu... ou mangé quelque chose... qui te fait... délirer ?
Il retira la main de son visage et fronça les sourcils encore plus que précédemment, si la chose était possible.
— Je ne délire pas ! protesta-t-il vivement. Je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est comme si je devais dire tout ce que je pensais... sans retenue...
Elle pencha la tête sur le côté, pensive. C'est alors que Gaïa intervint, via leurs focus.
— Bêta, je pense savoir ce qui se passe, dit-elle de sa voix douce.
— Eh bien, je t'écoute, dit la rouquine dont les joues n'avaient pas décoloré.
— Il me semble qu'Alva et Federa travaillaient sur un breuvage à base de plantes et de fleurs de la région, qu'elles ne connaissaient pas.
— Oui, je m'en rappelle, dit Bêta. Elles disaient que c'était des plantes qui ne poussaient pas sur leurs terres. Elles voulaient faire des expériences.
— C'est cela, confirma Gaïa. Je me dis que, peut-être, Kotallo a bu le résultat de ces expérimentations.
Bêta regarda le Tenakth qui semblait réfléchir aux paroles de l'IA. Une main sur son menton, il repassait apparemment les événements des dernières heures.
— J'ai en effet bu quelque chose au goût infect...
Il se leva et prit une bouteille sur le comptoir. Il revint vers elle et la lui tendit. Bêta prit la bouteille et vit qu'une étiquette était collée dessus. L'étiquette était pliée et on ne voyait pas bien ce qui y était inscrit. La rouquine déplia et ce qu'elle lut la laissa pantoise.
« Sérum de vérité – expérience n°3 ».
Elle leva les yeux vers le Tenakth qui la regardait, dans l'expectative. Le regard de Bêta fit plusieurs allers-retours entre la bouteille vite et le Maréchal.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il finalement.
— C'est... En fait... tu as envie de dire ce que tu penses, c'est ça ? demanda Bêta.
Il hocha la tête, gardant les lèvres fermement fermées.
— Mais genre, ce que tu penses vraiment ? insista la rouquine.
— Bêta, qu'est-il écrit sur la bouteille ? demanda Kotallo.
Elle tourna la bouteille vers lui et déclara :
— Sérum de vérité, expérience numéro 3... L'étiquette n'était pas visible... Je pense donc qu'en réalité... tu dis... juste... la vérité.
Et donc, il trouvait vraiment que ses yeux étaient beaux ? Il avait vraiment envie de l'embrasser ?
À ces pensées, elle se sentit rougir encore plus sans savoir que c'était possible. Son visage devait avoir actuellement la même couleur que ses cheveux...
— Je vois... souffla le Tenakth.
— Je... j'imagine que les effets vont se dissiper au bout d'un moment, dit Bêta.
— J'imagine...
— On n'a qu'à attendre que ça passe.
Il hocha la tête et Bêta ralluma son focus pour reprendre ses recherches concernant Némésis.
— Bêta ? demanda Kotallo.
Elle le regarda, l'interrogea du regard.
— Tu... ne vas pas me poser de questions ?
— Te poser des questions ? répéta-t-elle.
— Je suis contraint de dire la vérité, dit-il. Tu pourrais en profiter pour... poser des questions.
Elle avait en effet envie de savoir d'en savoir plus sur ce qu'il pensait de ses yeux et de son envie de l'embrasser. Mais elle avait un peu peur aussi.
— Je... n'ai pas l'habitude des interactions avec d'autres personnes... balbutia-t-elle. Je ne sais pas comment réagir... à tes paroles.
— Je t'ai offensé.
Ce n'était pas une question. Il le pensait vraiment.
— Quoi ? Absolument pas ! Je suis juste... gênée car je... suis tellement... inexpérimentée...
Elle se tordit les mains et détourna.
— Je n'ai pas l'habitude qu'on me témoigne... de l'intérêt... quel qu'il soit... Enfin... si, les Zéniths étaient intéressés par mes compétences, mais... En tant que personne je veux dire... Je n'ai rien... Je ne suis pas intéressante... Je ne suis pas forte... pas aussi jolie qu'Aloy... Je ne sais pas me battre...
— Tu te dénigres beaucoup, coupa Kotallo.
— Je ne me dénigre pas. Je suis réaliste. Je sais ce que je vaux et je ne...
— Ne dis pas que tu ne vaux rien, l'interrompit-il. Tu parles beaucoup trop pour ne rien dire. Si je t'embrasse, te tairas-tu ?
Une nouvelle vague de chaleur submergea Bêta qui se trouva à court de mots. Et il semblerait que l'expression « qui ne dit mot consent » soit passée de l'Ancien temps au temps présent...
