Notes :
J'avais écrit ce one-shot il y a un moment, dans le cadre de "A year of OTP". J'ai écrit janvier et février, j'avais commencé mars, mais je n'ai pas pu continuer. Donc, plutôt que de perdre ce que j'ai fait, autant le partager. Il y a tellement peu d'histoire entre Bêta et Kotallo.
Je ne sais pas encore s'il y aura une suite à cette histoire. J'en avait prévue une, toujours dans le cadre de "A year of OTP", on verra juste si j'ai le temps de l'écrire ou pas.
Bref, j'espère que cette histoire vous plaira ^ . ^
Bonne lecture o/
Flocons de neige
firt kiss mission fic fake dating
"whenever i look at you..." snow
historical AU
premier baiser mission fic faux rendez-vous
"à chaque fois que je te regarde... " neige
UA historique
Elle maudissait intérieurement sa sœur. Et vu le mutisme de son compagnon de route, elle n'était pas la seule...
Pourquoi... Mais pourquoi Aloy avait-elle décidé d'envoyer Kotallo au Rampart ? Et surtout, pourquoi avait-elle tenu à ce que Bêta l'accompagne ?
Ah oui, pour "ne pas que tu restes seule". Parce qu'il "faut que tu sortes de la Base de temps en temps". Et aussi parce que "le grand air te fera du bien". Sans oublier que "tu es ma sœur, ça forcera peut-être Tekotteh à écouter Kotallo". Et quand Bêta avait mentionné le fait qu'elle ne savait pas se défendre, Aloy avait répliqué en disant que "de toute façon, Kotallo te protégera des machines et des brigands qui seraient assez fous pour s'attaquer au Maréchal".
Et du coup, Bêta avait revêtu une armure Nora qui était un peu trop grande pour elle et avait dû suivre le Tenakth qui ne semblait pas particulièrement emballé par l'idée. Mais il n'avait pas contredit sa "commandante" et avait attendu patiemment, le visage fermé, que Bêta soit prête pour le départ.
Et voici donc Bêta qui avait traversé l'équivalent de plusieurs États, soit à dos de Coureuse, derrière Kotallo, soit à pied, quand les machines piratées ne pouvaient pas les aider à cause de la configuration du terrain.
Le voyage était long. Le Tenakth au bras de métal n'était pas vraiment un grand bavard et Bêta n'osait pas trop lui parler.
Puis un soir, alors qu'elle était occupée à étudier des données sur Némésis avec l'aide de Gaïa, il lui demanda simplement ce qu'elle faisait. Et elle partit dans des explications interminables qu'il n'interrompit jamais. Et tous les soirs, ou presque, elle se retrouvait à parler, parler, parler. Sans doute n'écoutait-il pas beaucoup, mais si cela pouvait faire passer le temps, elle n'était pas contre. Puis, de la sorte, elle remarqua qu'il lui faisait un peu moins peur, qu'elle se détendait en sa présence. Et elle s'était alors rendu compte qu'elle avait eu un peu peur de lui...
Un soir, elle comprit pourquoi elle avait eu peur de lui. Ils étaient dans un abri, au pied de la montagne qu'ils allaient devoir gravir. La petite cabane en bois les protégeait de la nuit et des machines, elle dormait donc paisiblement. Jusqu'à ce qu'Erik Visser apparaisse dans son rêve. Il la surplombait de toute sa hauteur, prêt à l'attraper pour en faire de nouveau la prisonnière et l'esclave des Zéniths. Elle se débattait et il riait. Plus elle se démenait pour lui échapper et plus son visage changeait, pour prendre les traits du Tenakth. Elle s'était alors réveillée en sursaut, secouée par le vrai Kotallo, penché sur elle, visiblement inquiet, d'autant plus quand elle eut un mouvement de recul devant lui.
— Est-ce que ça va ? demanda-t-il en prenant ses distances, pour ne pas l'effrayer encore plus.
— Je... j'ai fait un cauchemar... dit-elle d'une petite voix.
— J'avais cru le comprendre. Tu criais et tu te débattais. Et... tu as crié mon nom...
— Je...
Bêta se sentit pâlir en levant les yeux vers le Tenakth qui semblait l'interroger du regard. Il était grand. Il était bien bâti. Comme Erik Visser.
Elle se passa une main dans les cheveux et se détourna. Comment lui dire qu'elle avait fait un transfert entre lui et Erik ?
— Bêta... dit doucement Kotallo. Tu sais que je ne te ferai jamais de mal, pas vrai ?
— Je suis désolée, dit-elle d'une petite voix. Je... ne sais pas pourquoi... tu es apparu dans mon cauchemar... Erik était là, il voulait m'emmener. Puis c'est devenu toi... Je sais... que tu n'es pas comme lui... Je ne sais pas pourquoi...
Elle bafouillait tellement qu'elle décida de se taire et de hausser les épaules. À quoi bon se justifier alors que c'était injustifiable ?
— Je suis navré que tu aies des cauchemars, dit Kotallo en s'asseyant en tailleur un peu plus loin.
— Ce... c'est assez rare depuis... qu'ils sont morts... dit-elle.
Un petit silence s'abattit dans l'abri.
— Je... j'espère que... tu ne m'en veux pas... murmura-t-elle.
— Pourquoi t'en voudrais-je ? s'étonna franchement Kotallo.
— Que... mon subconscient t'ait... euh... associé à Erik... Ça doit être à cause de ta... carrure.
— Hmmm.
— Je suis désolée.
— Tu n'as pas à t'excuser, Bêta. Et jamais je ne t'en voudrais pour une chose sur laquelle tu n'as pas d'emprise tel que des cauchemars. Garde juste en tête que je suis de ton côté. Et que je le serai toujours.
Sans qu'elle sache exactement pourquoi, les mots du maréchal la touchèrent tellement qu'elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle hocha la tête, émue. Puis, tous deux retournèrent se coucher. À dater de ce jour, quand Kotallo apparaissait dans ses rêves, c'était à ses côtés, pour empêcher Erik Visser de l'emmener.
°o0o°
Plus ils avançaient, et plus il faisait froid. Kotallo lui expliqua que le Clan du Ciel était le clan parmi les Tenakths le plus habitué au froid. Il s'inquiéta pour Bêta et le lui fit savoir.
— Oh, ne t'inquiète pas pour moi, dit-elle en haussant les épaules. J'ai vécu toute ma vie dans l'espace.
Il l'interrogea du regard, ne comprenant certainement pas le rapport entre l'espace et le Rampart.
— Disons que j'étais dans un milieu de métal. Un milieu froid et stérile. C'est plutôt à Flèche Ardente que j'ai eu du mal.
— Je vois.
— C'est plutôt pour toi qu'il faudrait s'inquiéter, dit Bêta en montrant la tenue du Tenakth.
— T'en fais pas pour ça, la rassura-t-il avec un demi-sourire.
Pourtant, même si le froid n'effrayait pas du tout la jeune rouquine, elle ne put s'empêcher d'être émerveillée quand elle vit tomber les premiers flocons de neige. C'était nouveau pour elle, elle n'en avait jamais vu. Elle avait donc tendu la main devant elle pour recueillir, au sein de sa paume, quelques flocons qui se transformèrent en gouttes d'eau au contact de sa chaleur.
Elle se mit alors à sourire. Elle sourit tellement qu'elle en eut un peu mal aux zygomatiques. Elle offrit même son visage aux flocons, yeux fermés, appréciant la fraîcheur de leur contact avec sa peau.
Puis, elle se rendit compte que Kotallo l'observait et elle s'empressa de le rejoindre en s'excusant. Il ne dit rien et ils reprirent leur route.
°o0o°
Marcher dans la neige était bien plus compliqué qu'elle ne le pensait. Mais Bêta ne se plaignit pas. Déjà qu'elle n'était pas une combattante et qu'elle laissait Kotallo se charger des rares machines qu'ils croisaient, si en plus elle se plaignait de la route...
Par contre, le maréchal avec un don certain pour repérer soit des abris qui les accueillaient, soit un endroit où monter leur tente en toute sécurité. Et Bêta se détendait de plus en plus à son contact. Et elle admirait de plus en plus le Tenakth, surtout sa capacité à résister au froid. Certes, il avait ajouté une petite couche de vêtement supplémentaire, mais il avait encore quelques parties de son corps exposées et jamais il n'émit la moindre plainte. Puis, elle devait admettre que les parties de son corps exposées étaient assez agréables à regarder.
De plus en plus, quand ils étaient dans un abri ou dans leur tente, son regard était attiré par lui et elle se détournait dès qu'il se tournait vers elle. Et elle se morigéna quand elle sentit son cœur battre plus vite à chaque fois qu'il lui parlait, surtout quand c'était pour s'assurer que tout allait bien pour elle.
C'était rare que quelqu'un s'inquiète pour elle. Varl s'était inquiété pour elle. Aloy s'inquiétait encore pour elle. Et maintenant Kotallo. Mais avec le Tenakth, elle ressentait quelque chose de différent en elle et elle avait un peu peur de ce que cela pouvait signifier...
°o0o°
— Nous ne sommes plus très loin du Rampart, dit Kotallo alors qu'ils avançaient plus ou moins péniblement dans la neige fraichement tombée durant la nuit.
— D'accord, répondit Bêta.
La jeune fille baissa la tête vers l'étendue blanche sous ses pieds. La neige était fine et poudreuse. Elle avait presque envie de se coucher dedans et de faire un ange. Elle avait vu, au cours de ses études d'histoire sur l'Odyssée, que les Anciens faisaient souvent ça. Elle avait vu aussi qu'ils s'amusaient en faisant des "batailles de boules de neige". Kotallo était devant elle et lui tournait le dos. Une idée lui traversa alors l'esprit : il était vulnérable à une possible boule de neige.
Bêta se baissa alors, prit une poignée de neige et forma une boule entre ses deux mains. Elle prit le temps de viser et tira. Elle fut un peu désappointée que sa boule atteigne l'épaule droite du Tenakth alors qu'elle visait la tête, mais fut contente de voir Kotallo se figer et se tourner vers elle, sourcils levés, surpris. Son expression la fit alors éclater de rire. Elle se baissa et fit une nouvelle boule de neige entre ses mains qu'elle lança aussitôt sur Kotallo. Elle aurait pu toucher son visage s'il n'avait pas levé son bras de métal pour se protéger. La boule se désintégra et envoya quelques flocons sur son nez et ses cheveux, ce qui la fit rire encore plus.
— Bêta... dit-il lentement tandis qu'elle lui envoyait une troisième boule. Arrête ça...
— Nan ! dit-elle en riant.
— Bêta...
Il fit un pas vers elle et elle aurait pu avoir peur, si elle n'avait pas vu son petit sourire en coin. Il souriait toujours de façon très discrète et il lui avait fallu du temps pour faire la différence entre son expression normale et son expression amusée.
Elle recula tout en lui envoyant une nouvelle boule qui l'atteignit au menton, éclaboussant son visage de neige.
— Attends un peu que je t'attrape... gronda-t-il.
Et Bêta, toujours riante, se mit à courir alors qu'il se mit à la poursuivre. Elle savait qu'il ne donnait pas tout ce qu'il avait, sans quoi le guerrier qu'il était l'aurait déjà rattrapée. Lorsque la boule qu'elle était en train de former entre ses mains fut prête, elle se retourna et se mit à trotter à reculons, afin de pouvoir le viser. Mais il était plus proche qu'elle ne le pensait. Cela la surprit et la fit trébucher en arrière. Elle tomba mollement dans la neige.
Kotallo, qui la suivait de près, ne put s'arrêter et lui tomba lourdement dessus. Cependant, il réussit à ne pas l'écraser. Ses réflexes parvinrent à lui faire prendre appui sur ses avant-bras.
Il se redressa et la regarda.
— Est-ce que ça va ? demanda-t-il. Tu ne t'es pas fait mal ?
— Je suis tombée dans de la neige, répondit-elle. Elle a bien amorti ma chute.
Elle regarda alors Kotallo dont les cheveux étaient trempés de neige. Il avait même encore quelques flocons sur le bout du nez, ce qui la fit rire. Elle pensa un moment à écraser la boule qu'elle tenait toujours en main sur son adversaire, mais décida à la place de lever la main et de retirer la neige de son visage.
Elle frotta le bout de son nez, amusée.
— Désolée, on dirait que je retire un peu de ta peinture...
Mais il ne dit rien, se contentant de la regarder avec intensité. Bêta se sentit rougir sous son regard sombre. C'était la première fois qu'elle se retrouvait aussi proche d'un homme et les papillons qu'elle ressentait dans le ventre lui étaient totalement étrangers.
Puis, Kotallo se baissa vers elle et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Elle resta tétanisée un moment, ne sachant quoi faire. Devait-elle le repousser ? Non. Pourquoi le repousserait-elle alors que c'était certainement la chose la plus agréable qu'elle ait jamais expérimentée ? Elle ferma simplement les yeux et entrouvrit les lèvres. Le baiser chaste du Tenakth devint alors plus passionné et Bêta était sûre que toute la neige autour d'elle était en train de fondre tant elle sentit un feu monter en elle. La sensation de la langue de Kotallo sur la sienne était tellement enivrante ! Elle avait des frissons partout sur le corps et elle savait que ce n'était pas dû à la neige.
Elle était en train de partager son premier baiser. Avec Kotallo. Couchée dans la neige. Et cette idée était terriblement romantique !
Un petit son, entre le soupir et le gémissement, monta dans sa gorge et aussitôt, Kotallo se redressa, à genoux, la surplombant. Il semblait embarrassé et terriblement confus.
— Mes... mes excuses ! dit-il. Ce n'était pas... je ne voulais pas... te faire peur...
Son visage étant couvert de peinture, Bêta n'en était pas sûre... mais elle crut le voir rougir.
— Je... n'ai pas peur... souffla-t-elle.
Il détourna les yeux et se releva. Puis il tendit sa main pour l'aider à se relever. Elle la prit et une fois debout, elle épousseta ses vêtements couverts de neige. Kotallo ne prit pas cette peine et se remit directement en route d'un bon pas, sans oser la regarder. Bêta le suivit silencieusement, ses doigts effleurant rêveusement ses lèvres.
Il semblait regretter de l'avoir embrassée. Peut-être que comme elle ressemblait fort à Aloy, il avait cru, pendant un moment, l'embrasser elle ? Elle n'osa pas lui poser la question et osa à peine lui adresser la parole. Lui-même se montra encore plus taciturne jusqu'à leur arrivée au Rampart.
Si Kotallo regrettait le baiser qu'il lui avait donné, elle-même ne pouvait s'empêcher d'y penser... et même parfois d'en rêver.
Un jour, peut-être, quand elle aurait le courage, oserait-elle lui en parler. En attendant, elle chérissait précieusement ce premier baiser dans la neige.
