Avant propos :
Cette histoire m'est apparue un beau jour en discutant avec un ami.
Elle n'a pas pour vocation d'être longue. Elle comporte pour l'instant ce prologue et un chapitre qui viendra rapidement.
Chaque chapitre sera écrit comme pouvant être le dernier, d'où le statut de "complète"
Bonne lecture
Prologue
1er février 2008 – 7h29 – Cuisine – Godric's Hollow
- Bonjour Ginny.
Harry bailla dans sa main avant de se pencher pour poser un baiser léger sur les lèvres roses de Ginny qui lui sourit en douceur en poussant une tasse de café vers lui. Le brun la remercia en s'asseyant et sourit à la jeune femme au côté de la rousse.
- Bonjour. Lucie, n'est-ce pas ?
- Euh … je … oui. Bonjour ?
- Harry.
- Oh ! Je sais !
Lucie rougit brusquement et attrapa une mèche de ses cheveux avec son index, l'entortillant autour dans un geste qui trahissait sa gêne et qui devait sûrement être courant chez elle car le mouvement était fluide. Harry lui sourit avant de boire une gorgée de café qui chassa le drôle de goût qu'il avait en bouche.
- Harry ?
Le brun reporta son attention sur Ginny qui était en train de se préparer une tartine de sa confiture préférée dont Harry avait pu sentir le goût lors du baiser.
- J'ai rendez-vous pour le portoloin à 9h avec l'équipe.
- C'est noté. Tu reviens bien dans 3 semaines ?
- Oui. Ça ira avec les enfants ?
- Bien sûr Ginny. Ce n'est pas la première fois.
Comme s'il avait senti qu'on parlait de lui, James passa la porte de la cuisine, son doudou lapin à la main et l'air tout ensommeillé.
- Papa…
Harry en oublia immédiatement son petit déjeuner et se leva pour aller prendre dans ses bras son fils de quatre ans et demi – le « et demi » étant très important. Le petit s'accrocha à son cou, le tenant de ses bras potelés que Harry adorait regarder et tenir. Il respira son odeur d'enfant et revint s'asseoir avec lui à table pour lui servir une demi-tartine et le regarder mâchouiller avec amour.
Les journées se ressemblaient ces derniers temps mais le brun ne s'en plaignait pas. Il aimait beaucoup trop les câlins du matin avec James qui se terminaient en général lorsque Albus, encore tout petit, l'appelait de sa chambre pour qu'il vienne le cherche. Ils restaient tous les trois, jusqu'au réveil de Teddy qui âgé de 10 ans se levait toujours un peu plus tard que les deux autres bien que Harry veillait toujours à ce qu'il se lève avant 9 heures. D'une part parce qu'il voulait que son filleul garde une hygiène de vie saine – cela commençait dès le début - et d'une autre car toute la famille se devait d'être prête pour dix heures où les cousins Weasley débarquaient pour deux heures d'école à la maison.
- T'es qui ?
Harry reporta son attention sur son fils qui fixait Lucie d'un air curieux. Il remarqua que Ginny s'était éloignée pour aller ouvrir à un hibou qui ressemblait légèrement à celui de son frère Percy.
- Je … hum… Je suis Lucie. Je …
La jeune femme le regarda, ses jolis yeux noisettes écarquillés sous la panique et cherchant clairement de l'aide. Harry lui sourit et pencha la tête sur le côté pour regarder son fils.
- C'est Lucie. C'est l'amoureuse de maman.
- Oh.
Sa curiosité épanchée, l'enfant retourna à sa tartine qu'il avait presque terminée. Harry sourit à la jeune femme en haussant des épaules. James n'était pas spécialement curieux. Connaître le prénom de la jeune fille et ce qu'elle faisait là lui suffisait. Et il était trop petit pour s'inquiéter du fait que sa maman avait eu de nombreuses « amoureuses » au cours de la dernière année. Ginny n'avait pas eu de relation sérieuse depuis leur divorce et Harry avait accepté qu'elle ramène ses copines occasionnelles à condition que celles-ci ne croisent pas les enfants. Puis un matin James s'était levé plus tôt et la découverte que sa maman avait des amoureuses n'avait rien changé à l'attitude du petit.
Alors Ginny avait négocié avec Harry et celui-ci intérieurement amusé avait accepté que les conquêtes de Ginny puissent petit-déjeuner à la maison, tant que Teddy ne les croisait pas.
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1er février 2008 – 12h10 – Salle de classe – Godric's Hollow
- Bravo Victoire, tu as parfaitement résolu ton exercice. Teddy, attention tu as oublié une retenue mais je te félicite pour tes efforts. Vous pouvez ranger, c'est bientôt l'heure.
Harry ébouriffa les cheveux bleus nuits de son filleul et lui sourit avant d'aller s'asseoir à côté de James, Molly et Fred qui faisaient un coloriage où ils devaient associer chaque secteur à sa couleur grâce à des lettres calligraphiées différemment. Il leur demanda de ranger et leur promis qu'ils termineraient demain matin. Dominique et Lucy étaient occupées à faire un puzzle représentant les ingrédients principaux d'une potion de croissance.
- Toc toc toc.
Harry se releva et sourit en croisant le regard couleur obsidienne de l'homme à la porte. Un sourire naquit sur ses lèvres son cœur se chauffant d'amour.
- Théo !
Le nouvel arrivant se pencha et récupéra James au sol avant de se redresser en embrassant sa joue potelée.
- Comment vas-tu James ?
- Ben !
Harry marcha vers le duo en souriant tendrement devant le magnifique tableau qu'ils lui offraient. Théodore était vêtu d'une robe de sorcière noire élégante ouverte sur une chemise impeccablement blanche.
- Bonjour Théo.
Le sourire de l'ancien gryffondor devint plus léger et il accepta le baiser léger sur ses lèvres en guise de salutation. James, dans les bras de Théo, les sépara en s'agitant et Harry lui embrassa son front en chassant ses cheveux brun-roux.
- Oncle 'Ry ?
Le brun se pencha pour regarder Dominique qui se dandinait sur place.
- Tu veux aller faire pipi ?
- Ui.
- J'arrive.
Il sourit à Théodore et s'éloigna, attendri de voir son amoureux aussi à l'aise avec son fils. Pourtant ça n'avait pas toujours été simple. Les premières rencontres avec ses enfants avait été si tendues qu'Harry avait craint que le Serpentard ne se fasse mal à être aussi raide, mais petit à petit, le naturel jovial de Teddy et le besoin de câlin de James avait fini par dérider son petit ami et celui-ci s'était fait une place au sein de sa drôle de famille.
Alors qu'il passait la porte des toilettes, Harry entendit Albus dans son parc qui commençait à pleurer, mais Théo lui fit signe de laisser, qu'il s'en occupait, et Harry le laissa gérer, lui faisant entièrement confiance.
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16 février 2008 – 19h05 – Chambre d'Harry – Godric's Hollow
- Harry ?
- Moui ?
Le brun, brosse à dents dans la bouche, passa la tête par la porte entre la salle de bain et la chambre pour regarder Théo debout face au miroir dans un costume deux-pièces moldu qui lui allait à merveille.
- Ginny rentre bien le 22 dans la journée ?
- Oui, pourquoi ?
- Oh, rien, je me demandais juste.
Harry sourit en coin et se rinça la bouche rapidement avant d'aller tout contre son petit-ami, entre lui et son reflet, glissant ses bras dans son dos.
- Je rigole Théo. Je n'ai pas oublié ton anniversaire. Molly a promis de me garder les enfants si Ginny est KO. Tu souhaites quelque chose en particulier pour le fêter ?
- Non, pas vraiment. Une soirée avec toi m'ira très bien. On pourrait aller au restaurant, nous n'avons pas pu y aller le 14.
- Tu n'aimes pas la saint Valentin.
- Oui, mais toi oui. Je suis désolé de ne pas avoir pu venir.
- Ce n'est pas grave, Théo. Ta réunion était importante. Et puis j'ai gardé toute la tribu.
Théodore l'embrassa légèrement et Harry lui sourit. Il ne lui en voulait vraiment pas. C'était vrai qu'il aurait apprécié voir son petit ami ce jour-là, parce qu'avec Ginny il avait appris à aimer la saint Valentin, la rousse trouvant toujours quelque chose d'intéressant à faire. Après leur rupture, Harry avait compris que si Ginny les amenait dans un parc d'attraction, voir un match de Quidditch ou à un marathon de film c'était pour le fatiguer et éviter qu'ils n'aient de rapports sexuels. Il s'en voulait toujours, même après plus de deux ans et demi, d'avoir en quelque sorte forcé Ginny.
Oh, elle ne lui avait jamais dit non et il s'était toujours appliqué au maximum pour la faire jouir, s'assurant de son plaisir avant le sien à chaque rapport, mais il savait maintenant qu'elle n'était pas attirée par les hommes et qu'elle avait cédé à la convention sociale et à ce qu'on attendait d'elle.
Les premiers mois après cette découverte avait été compliqué, et Harry avait dû intensifier ses séances avec son psychomage pour se débarrasser de l'idée qu'il l'avait violée. Une crainte qui ressurgissait parfois, lorsqu'il passait une mauvaise nuit.
Et sa relation avec Théodore avait réveillé ses craintes à ce propos.
- Allez, termine de t'habiller. On ne va pas trop faire attendre nos hôtes.
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16 février 2008 – 19h38 – Hall d'entrée – Manoir Malefoy
- Harry, Théo.
- Bonsoir Astoria.
- Bonsoir.
Harry sourit à l'ancienne Serdaigle et remercia l'elfe de maison qui prenait son manteau couvert de quelques flocons de neige. A ses côtés, Théodore enlevait sa cape, dévoilant sa chemise qui moulait son corps d'une manière très agréable au regard. Le brun mordit sa lèvre en suivant la ligne de mâchoire de son compagnon et il se sentit fondre en croisant son regard sombre.
Il inspira en fermant un instant les yeux. Ce n'était pas le moment de s'exciter alors que Astoria les invitait à rejoindre le salon où Drago devait attendre ainsi que les amis Serpentards du blond. Et puis, Théodore s'était déjà occupé de lui quelques jours avant, et Harry ne voulait pas trop lui en demandait.
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16 février 2008 – 23h13 – Petit Salon – Manoir Malefoy
Harry posa son verre de Whisky pur feu et parcourut du regard le groupe autour de lui. Pansy, discutait avec son mari, Blaise, et Daphnée à propos d'un cas difficile à son travail, le seul homme du trio posant régulièrement son regard sur le ventre rond de sa femme en arborant le sourire ravi de celui qui va bientôt voir sa famille s'agrandir comme il le souhaite.
Théo, toujours aussi magnifique dans son costume était assis élégamment sur un fauteuil et buvait une coupe de champagne – un des seuls alcools qu'il buvait – en écoutant Astoria. Harry ne pouvait pas percevoir leur conversation mais il ne s'en préoccupait pas spécialement. Il était bien, assis dans un fauteuil très confortable qui devait coûter son salaire mensuel de son ancien travail d'auror, à observer le profil de son amoureux.
Peut-être qu'il avait un peu trop bu ? Il se sentait d'humeur joyeuse, et il avant envie de Théodore. Il se serait bien glissé contre lui, pour sentir sa peau contre la sienne, pour se réchauffer contre lui. Ou pour le réchauffer plutôt, Théo ayant généralement la peau plus froide que lui.
Tout d'un coup il avait hâte de rentrer chez eux et de se coller à son compagnon sous la couette. Peut-être celui-ci serait-il d'humeur à se laisser caresser ? Harry avait bien envie d'embrasser sa peau et de lécher son torse … Peut-être même pourrait-il lécher un peu plus bas ?
- Harry ?
Le brun cligna des yeux, subitement sorti de son fantasme, et releva les yeux vers Astoria qui le regardait, le visage soucieux.
- Tu vas bien ?
- Je … oui. Excusez-moi, je vais prendre l'air.
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16 février 2008 – 23h17 – Un couloir – Manoir Malefoy
Harry avait posé sa main contre le mur pour s'assurer d'avancer droit. Il connaissait le chemin vers la terrasse la plus proche mais surement avait-il bu plus qu'il ne l'avait estimé car les murs tanguaient un peu.
- Harry.
Fronçant les sourcils il se retourna sur le corps tanguant de Drago Malefoy, parfaitement vêtu d'un pantalon en lin clair et d'une chemise grise qui faisait ressortir ses yeux. Harry l'avait trouvé magnifique, et un brin sexy, trop pour son propre bien d'ailleurs. L'homme d'affaires s'approchait de lui d'un pas tranquille et Harry comprit que ce n'était pas le blond qui tanguait, mais lui. Il s'appuya contre le mur derrière lui et laissa l'autre approcher.
- Tu vas bien ?
- Je crois que … j'ai un peu trop bu.
- Je pense aussi.
Harry inspira en observant le blond qui venait de s'arrêter devant lui. Proche. Très proche. Trop proche.
- Male… foy ?
La main pâle de son ancien camarade se posa sur sa joue. Harry et Drago avait enterré la hache de guerre il y a des mois, quand Théo l'avait présenté à ses amis, mais jamais le blond n'avait eu de comportement ambigu envers lui. Il s'était d'ailleurs même plusieurs fois disputés plus pour exorciser leur ancienne rancœur que réellement parce qu'ils avaient de réels avis divergents. Ils en étaient même venus à sortir leurs baguettes un jour mais un regard froid de Théodore les avait calmés. Harry s'était excusé le lendemain, lui rendant pour signe ultime de réconciliation son ancienne baguette qu'il avait gardé depuis des années sans trop savoir pourquoi.
La main chaude glissa sur sa joue, caressant sa barbe naissante, et le pouce s'égara sur ses lèvres. Harry frissonna sous la sensation et un courant le traversa, allant droit vers son sexe déjà bien irrigué par sa contemplation de son amoureux.
Son amoureux. Théodore. L'homme de sa vie.
Harry écarquilla les yeux et leva les bras pour repousser Drago.
Mais le blond fondit sur lui et …
L'embrassa.
