Bonjour à toutes et à tous ! J'espère que vous allez bien, et je suis ravie de vous retrouver pour le tout premier chapitre de S'Aimer Malgré les Difficultés, la suite directe de S'Aimer Malgré les Préjugés !
Info importante: je vais répondre aux reviews laissées sur le dernier chapitre de SAMLP dans un nouveau chapitre ajouté à la fic qui s'intitulera "RAR" où je répondrai à toutes les reviews qu'il y aura par la suite. Je préfère dissocier SAMLP et SAMLD, même si c'est la même fic, en soi XD
Revenons à nos hippogriffes ! Ce deuxième tome va être davantage centré sur la famille, mais il n'y aura évidemment pas que ça, il y aura également de l'amour et de l'amitié.
On va revoir dans ce deuxième volet tous les personnages principaux du premier tome : Harry, Ron, Hermione, Ginny, Draco, Blaise, Théo, Pansy, Terry, Justin, Sirius, Remus, Severus et Tonks. Mais on va aussi avoir Fred, George, Olivier, Graham, Adrian, Daphné, Lisa, Luna…
Il y aura du MPREG (male pregnant, ou grossesse masculine, comme vous préférez XD) dans ce tome, ainsi que dans les suivants. Mais je ne vous dis pas qui sera concerné XD À partir de ce tome, il va y avoir des bébés. Plein de bébés. Non, je plaisante, mais comme vous le savez, il y a déjà la nièce de Terry (Amy), le petit frère de Pansy, le bébé de Lisa, et sans trop en dire, il va y en avoir d'autres ! Mais pas trop non plus, sinon le tome va être encore plus long que le premier !
En ce qui concerne le rythme de publication, il y aura un chapitretoutes les trois semaines, afin que j'aie le temps de les écrire. Je vais essayer de faire en sorte qu'ils fassent 20 000 mots, mais il y en aura peut-être qui feront 14 000 ou 15 000 mots, je ne sais pas encore. Cela dépendra du temps que j'aurai et de la longueur des POV. Car quand on est à 17 000 ou 18 000 mots, et qu'on a un long POV derrière, c'est un casse-tête de décider si on l'inclut dans le chapitre, quitte à ce qu'il soit très long, ou dans le suivant ! Donc ne vous étonnez pas si la longueur des chapitres varie et qu'il y en ait qui soient plus courts que d'autres XD Là, par exemple, on commence avec un petit chapitre de 12 000 mots, parce que c'est le premier et aussi parce que j'ai eu deux semaines très compliquées. Vous savez, les profs qui n'ont pas pu faire cours à cause du trafic SNCF perturbé et qui décident tous de les rattraper sur les trois semaines précédant les vacances… Ceci ajouté aux examens et au contrôle continu, eh bah ça ne laisse pas beaucoup de temps pour écrire XD Pour avoir connu une licence où il n'y avait que deux grosses sessions de partiels, ça avait l'avantage d'avoir un rythme moins soutenu !
Allez, trêve de bavardages, je vous laisse avec ce premier chapitre, et je vous souhaite une agréable lecture !
Ah, petite précision, je me suis emmêlée les pinceaux avec les dates dans les derniers chapitres du premier tome, je corrigerai ça quand j'aurai le temps. Et il y aura aussi une modification dans le chapitre où il y a l'entretien de Théo avec les gérants du Chaudron Baveur. Le pauvre se retrouvait avec des semaines de 50 heures de travail, j'ai réécrit le passage pour rendre ça plus humain, il n'y a plus qu'à éditer le chapitre, mais dans celui-là, rassurez-vous, Théo a des horaires beaucoup plus normales XD
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1 – Reprendre ses marques
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(dimanche 30/06) POV Théo
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Lorsque Théo se réveilla ce matin-là, il mit un instant à se rappeler où il était. Arrivé tard la veille, il était monté à la chambre qui lui avait été attribuée et il s'était couché dans la foulée, épuisé par les huit heures de train et par le trajet chaotique en Magicobus. Il était bien content de n'entamer son job que le lendemain, ce qui lui octroyait un jour de repos ! Mais il n'allait pas flemmarder pour autant. Il se leva, se doucha dans la salle de bain située au bout du couloir, et il descendit ensuite à la pièce attenante à la salle de restauration. Telle était la consigne qu'il avait reçue de la patronne, la veille au soir, avant qu'elle ne lui donne les clés de sa chambre. Avant cela, elle lui avait proposé de manger, mais Théo avait poliment refusé, arguant qu'il n'avait pas faim et qu'il était surtout fatigué.
Lorsqu'il pénétra dans la salle, il y vit six personnes – sans doute des employés – qui prenaient leur petit-déjeuner en bavardant gaiement. L'une d'entre elles, une jeune femme aux cheveux châtains, qui était face à la porte, fut la première à le remarquer :
- Salut ! Tu es le petit nouveau ?
- Euh… oui, acquiesça nerveusement Théo.
- Théo, c'est ça ? Enchantée, moi, c'est Karen. Tu as devant toi un cinquième de l'équipe. Avec toi, nous sommes vingt-neuf, en tout. Et parmi les six qui ont l'honneur de te rencontrer en premier, il y a deux rescapés de l'ancienne équipe : Ethan et moi. Ethan, c'est celui qui est à ma droite.
Ledit Ethan, un grand garçon châtain, adressa un franc sourire à Théo.
- Moi, c'est Timothy, déclara un autre garçon châtain, dont l'imposante carrure aurait intimidé Théo s'il n'y avait pas eu cet air avenant sur son visage.
- Moi, c'est Alexia, enchaîna une femme blonde, un peu plus âgée que Karen.
- Et moi, Jasmine, poursuivit une autre femme, rousse, qui paraissait être la plus jeune.
S'il était relativement facile de distinguer les trois filles, qui avaient toutes une couleur différente de cheveux, ce n'était pas le cas des garçons, qui étaient tous châtains. Si Timothy avait les yeux bleus, Ethan, lui, avait les yeux marron, tout comme le troisième garçon, qui fut le dernier à se présenter :
- Et moi, c'est John. Je suis le neveu de la gérante. Si, dans trente ans, Katie et Albert sont toujours à la tête du Chaudron Baveur, je suis destiné à en être le futur patron. Donc s'il y a un problème et que tu n'oses pas trop en référer à l'un ou à l'autre, je peux être un intermédiaire.
- Oh, je retiens l'information. Et… euh… vous ne travaillez pas, aujourd'hui ?
- Timothy, John et moi, non, confirma Alexia. Ethan commence à treize heures, Jasmine à quatorze heures et Karen à seize heures. Mais même si on est de repos, on aime bien prendre le petit-déjeuner avec les collègues, même s'il y en a qui ne sont là qu'un quart d'heure car ils sont de service à neuf heures. C'est hyper familial, ici.
- Oui, il y a six mois, on n'était que sept à se connaître, renchérit Karen. Sur les vingt-neuf que nous sommes à l'heure actuelle, en t'incluant, Théo, nous ne sommes qu'une infime minorité à être issus de la vieille équipe…
- C'est bizarre, quand l'article est paru dans la Gazette, il était dit que l'ancien patron avait entraîné la moitié de son effectif avec lui, vous étiez dix, et il y avait cinq postes vacants…
- Oui, car trois postes avaient déjà été pourvus, précisa Karen. Albert et Katie avaient misé sur une base de quinze employés, car c'était le nombre d'employés qu'il y avait avant qu'ils ne rachètent le Chaudron Baveur. Sauf qu'en à peine un mois, l'auberge a eu un succès tel qu'elle n'en avait jamais eu sous la direction de l'ancien patron, ce qui a obligé Albert et Katie à agrandir aussi bien l'endroit que l'équipe. On a un peu craint que ça brise le côté familial qui s'était très vite installé, que ce soit entre nous ou avec les clients, mais ça n'a absolument rien changé. Les recrues se sont rapidement intégrées, et il n'y a plus de distinctions entre ceux qui étaient là avant, et ceux qui sont arrivés avec la nouvelle équipe. Bien sûr, au début, c'est difficile, mais nous saurons te mettre à l'aise. As-tu des questions ?
- Oui. Mrs Dawnson m'a dit hier soir de descendre ici quand je serais levé, mais elle n'est pas là…
- Elle gère la salle, expliqua John. Le but, c'était que tu passes un moment avec nous. C'est pour ça qu'on a su direct qui tu étais. Demain matin, tu découvriras d'autres collègues. Ici, c'est la salle de détente et de repas des employés, donc au bout de quelques jours, tu auras vu toute l'équipe.
- Je vais avoir du mal à retenir tous les noms… Vingt-huit collègues, c'est énorme !
- Concentre-toi en priorité sur ceux et celles avec qui tu seras le plus, conseilla Timothy. Parce qu'il y en a que tu ne verras qu'en cuisine, car ce sont ceux qui font les plats. Les rares fois où ils sont en salle, c'est quand elle est pleine et qu'un employé s'absente plus de dix minutes.
- Ils sont combien, en cuisine ?
- Ils sont dix à préparer les repas. Mais comme chaque jour, il y en a un ou deux qui sont de repos, ils alternent, comme ceux qui sont en salle, qui font les chambres et qui font la plonge. Tout ça, ce sera ton boulot. Mais tu ne feras pas forcément tout la même journée. Si tu es de l'après-midi, tu ne seras qu'en salle ou à la plonge, car les chambres se font le matin. Katie a confié le soin à John de te remettre ton planning de la semaine prochaine.
John tendit un parchemin à Théo qui le prit en remerciant celui qui était dorénavant son collègue. Il lut ce qui y était marqué :
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Du lundi 01/07 au dimanche 07/07 :
- Lundi 01/07 : 9h – 12h / 13h30 – 17h
- Mardi 02/07 : 7h – 13h
- Mercredi 03/07 : 14h – 18h / 19h30 – 22h
- Jeudi 04/07 : 16h – 18h30 / 19h30 – 22h
- Vendredi 05/07 : jour de repos
- Samedi 06/07 : 7h – 13h
- Dimanche 07/07 : 16h – 18h30 / 19h30 – 22h
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Il avait trois demi-journées et trois journées entières, comme le lui avaient dit Mr et Mrs Dawnson lors de l'entretien aux Trois Balais. Il fit un rapide calcul et constata qu'il avait trente-cinq heures de travail. Ce n'était pas l'impression qu'il avait en lisant son planning ! Il aurait dit qu'il avait à peine trente heures de travail… Mais ceci était dû au fait qu'il avait de nombreuses demi-journées où il ne travaillait pas. Derrière la feuille, il avait des détails sur ce qu'il aurait à faire chaque jour. Cela fit naître des interrogations dans son esprit. À son étage, les numéros allaient de «200» à «209», et des chiffres tels que «212» ou «316» étaient inscrits sur son parchemin, alors qu'il était persuadé qu'il n'y avait qu'un couloir de chambres par étage… Et il n'y avait pas que cela. Il allait faire plusieurs fois le service, mais s'il n'était pas fait pour ça ?
- Ça va ? s'inquiéta John. Tu as l'air contrarié. Il y a un truc qui ne va pas dans ton planning ?
- Non, c'est moi le problème. Pour moi, il n'y avait que dix chambres par étage. Et là, je vois qu'il y en a bien plus… Je vais probablement me perdre, dans le Chaudron Baveur… Et pour le service, ça va être un désastre s'il s'avère que je suis nul…
- Oh oui, tu es tellement maladroit que tu vas tout casser, il n'y aura plus d'assiettes pour les clients, ils vont tous déserter le Chaudron Baveur et on devra déposer le bilan…
Théo rougit. John se moquait littéralement de lui. Mais sans être méchant.
- Non mais Théo, on a tous eu nos premiers jours ! Il n'y en a pas un qui n'a rien cassé, qui n'a rien renversé, qui ne s'est pas trompé de commande, qui n'a pas oublié de clients… Et nous n'avons pas été virés pour autant. Tu ne vas pas être jeté dans le bain sans un minimum d'entraînement. Et c'est justement un message que j'avais à te transmettre. Tu es entièrement libre jusqu'à dix-neuf heures, heure à laquelle tu feras un point avec Katie qui te fera visiter toute l'auberge et avec qui tu feras un test pour la plonge, le ménage et le service. Une heure pour chaque test. Est-ce que cette perspective apaise quelques-unes de tes angoisses ?
- Oui, et j'aurais dû deviner qu'il y aurait une sorte d'initiation… Merci pour les infos.
- De rien. Bon, viens manger, Katie nous a dit que tu t'étais couché le ventre vide…
- J'ai grignoté dans le train, se justifia Théo.
- Ouais, mais tu dois avoir faim, là ? supposa John.
Comme pour l'empêcher de mentir, le ventre de Théo gargouilla. Vaincu, il s'assit à table avec ses collègues. Il hésita devant la grande variété d'aliments qui s'offraient à lui, mais il finit par se servir des petits pains et du jus de citrouille.
- Parle-nous un peu de toi, intima Ethan après quelques minutes de silence. Katie ne nous a rien dit sur toi, hormis le fait que tu n'avais pas mangé hier soir…
- Il n'y a pas grand-chose à dire, éluda Théo. Ah si : ne vous fiez pas à mon nom de famille. Je suis à l'exact opposé de mon père…
- On n'en avait pas l'intention, assura Karen. On a tous lu ce qu'a relaté la Gazette sur ton enfance, après le procès de ton père… Si on peut le nommer ainsi.
- Je ne le considère plus comme tel, mais il n'y a pas d'autres mots pour le désigner…
- Mais du coup, tu es livré à toi-même ? s'étonna Timothy.
- Oui, mais comme les parents sont obligés de garnir le coffre de leurs enfants jusqu'à leur majorité, j'ai de quoi me nourrir et me vêtir pour mes deux dernières années à Poudlard. Si je travaille cet été, c'est pour avoir de quoi payer ma formation après Poudlard. Et au-delà de la situation financière, je suis bien entouré. J'ai des amis qui sont prêts à m'accueillir s'il y a un souci, même si c'est bien la dernière solution vers laquelle je me tournerais, j'ai des séances de duel une fois par semaine avec un de mes professeurs pour canaliser ma magie, et j'ai des séances de thérapie hebdomadaires avec mon directeur de maison qui est aussi mon psychomage et mon médicomage…
- Ah ouais, tu as une véritable armée autour de toi… Et côté coeur, si ce n'est pas trop indiscret ?
- J'ai quelqu'un.
- Bon bah tu n'as plus qu'à fonder une famille, et il n'y aura plus rien qui te manquera !
- Tu n'as rien de plus stupide à lui dire, franchement ? répliqua Karen.
John leva les yeux au ciel.
- Ça va, c'était pour rigoler… Bon, dis-nous en plus sur toi, Théo. Tu vas entrer en sixième année, c'est ça ? Et si ton directeur de maison est à la fois ton psychomage et ton médicomage, c'est que tu es à Serpentard ? Les nouvelles fonctions du professeur Snape ne sont plus un secret à l'extérieur de Poudlard…
- Oui, je vais bien entrer en sixième année et je suis bien à Serpentard.
- Comme moi ! annonça Ethan. Mais on ne s'est pas croisés, j'ai quitté l'école en 1991, pile avant ta première année.
- Oh… C'est bête. Mais je suis trop jeune pour être allé à Poudlard avec vous, même en ayant cinq ou six ans d'écart…
- Oh, il est mignon, il dit que c'est lui qui est trop jeune pour ne pas dire que c'est nous qui sommes trop vieux, s'attendrit Karen.
- Vous n'êtes pas vieux, réfuta spontanément Théo, avec toute la sincérité qui le caractérisait. Vous avez l'âge d'être mes grands frères ou mes grandes sœurs…
- Ce n'est pas faux. On aurait été vieux si on avait l'âge d'être tes parents ! corrigea Ethan.
- Sympa pour les nôtres, ironisa Jasmine. Dis-leur qu'ils sont vieux, ils vont adorer…
- Je disais ça par rapport à Théo, rétorqua Ethan.
- Donc tes propres parents sont vieux, par rapport à toi ? Et donc ils sont vieux… tout court ?
- Tu interprètes mal ce que je dis, mais ça, c'est typique des Gryffondor, toujours à vouloir avoir le dernier mot…
- Oh non, ne me dites pas qu'il y a une guerre des maisons, ici ? se désola Théo.
- Non, pas du tout ! On se charrie, c'est tout, affirma Ethan.
- C'est tous les jours comme ça ?
- Presque, oui.
- Eh bien, au moins, il y a de l'ambiance… Mais si je résume, on est deux Serpentard, ici ?
- Non, trois, avec moi, dévoila Karen.
- Et vous ? Quelle était votre maison ? demanda Théo à John, Alexia et Timothy.
Ils répondirent tous trois en même temps, mais Théo saisit que John et Timothy avaient été élèves à Serdaigle, et Alexia à Poufsouffle.
- En gros, il y a les quatre maisons dans cette salle, conclut Karen.
- Et parmi vous, y en a-t-il qui ont été dans la même promotion ?
- Non, mais dans l'équipe, on est plusieurs à avoir le même âge, ce qui est inévitable lorsqu'on est près de trente et que, hormis quelques cuisiniers, on est tous dans la vingtaine, analysa Timothy.
- Sauf moi, qui n'y serai que l'année prochaine, ajouta Jasmine.
- Et Théo, qui y sera quand nous serons tous mariés avec des enfants, plaisanta Ethan.
Théo retint de justesse un «pfff», mais pas son sourire. Cela ne le dérangeait pas d'être vanné parce qu'il était le plus jeune : c'était pour le taquiner, ses collègues ne l'infantilisaient pas pour autant, et le traitaient au contraire comme un égal.
- Et sinon, tu aimes quoi, dans la vie et à Poudlard ? s'enquit Alexia.
- Dans la vie, j'aime lire, j'aime les plantes et les animaux, j'aime le Quidditch, et paradoxalement, j'aime le calme… Et à Poudlard, j'aime la botanique, les soins aux créatures magiques, les potions, l'astronomie, les sortilèges et les runes.
- Ouah, sacré panel de centres d'intérêts… Et tu veux faire quoi, plus tard ?
- Je me destine à une double formation de botaniste et potionniste, mais je voudrais également être vétérimage, chercheur en astronomie, traducteur de runes…
- Tu as tout à fait le droit d'avoir cinq carrières si tu le désires, signala Alexia.
- Oui, c'est ce que m'a dit Hagrid, avec qui j'en ai discuté…
- Tu es proche de lui ? interrogea Timothy.
- Oui, très. Je suis un grand fan de créatures et d'animaux depuis que je suis tout petit, ça a dû être le thème de mes premières lectures, mais j'ai développé cette passion auprès de Hagrid en soignant avec lui tous types de spécimens.
- Et tu as osé prétendre que tu n'avais rien à dire sur toi ? s'indigna Karen.
- Ben… À part ça…
- Tu as dit que tu aimais le Quidditch, rebondit Ethan. Est-ce que tu en fais ?
- Oui, je suis poursuiveur titulaire de mon équipe.
- Tu joues depuis quand ?
- Depuis le début de ma cinquième année.
- Et tu es déjà titulaire ?! s'exclama Jasmine.
- Oui, et mon ami Blaise aussi, car il y a eu deux poursuiveurs qui ont dû renoncer à leur poste…
- Et tu ne serais pas le futur capitaine, par hasard ? Tant qu'on y est…
- Non, je serai co-capitaine d'un autre de mes meilleurs amis.
Les six collègues de Théo le fixèrent avec des yeux ronds.
- Je disais ça pour rire, lâcha John. Si tu nous dis que tu es préfet, je vais avoir de sérieux doutes sur la définition de «pas grand-chose» selon toi…
- Je ne suis pas préfet, mais je vais être suppléant de mon meilleur ami préfet et capitaine…
- Non mais il se fiche de nous, il a vraiment dit qu'il n'avait rien à raconter !
- Mais c'est quoi, ces histoires de co-capitaine et de suppléants ? Il n'y avait pas ça, quand on était à Poudlard ! protesta Timothy.
- Non, c'est tout nouveau, indiqua Théo. C'est un système qui sera effectif à la rentrée.
- Mais ça ne va pas être trop épuisant, d'être suppléant et co-capitaine ? Tu as conservé combien de matières ?
- Euh… dix, mais je vais suivre en plus de ça l'option de duel qui est fortement conseillée à tous les préfets et suppléants…
- Tu es fou, estima Ethan. Mais si le professeur Snape n'a émis aucune objection, c'est qu'il doit te faire confiance pour gérer tout cela… Mais il va falloir que tu nous fasses un topo sur tout ce qui a changé à Poudlard.
- Réserve une journée entière, dans ce cas, avertit Théo.
- À ce point ?!
- Oh oui, cette année a été synonyme de nombreux bouleversements…
- Bon, on fera ça par épisodes. Mais rien que chez les professeurs, il y a eu de la refonte…
- Oui, approuva Théo. Le professeur Binns a pris sa retraite, le professeur McGonagall a décidé de se consacrer exclusivement à son poste de directrice adjointe, le professeur Flitwick s'est rabattu sur une option de duel, et le professeur Maugrey était en réalité un Mangemort qui a trafiqué le Tournoi des Trois Sorciers et qui a aidé à faire renaître son Maître… Du coup, l'enseignement de l'histoire de la magie a été confié au professeur Manley, celui de métamorphose au professeur Lupin, celui de sortilèges au professeur Black, et celui de Défense Contre les Forces du Mal au professeur Gordon.
- Eh bé… Et ça a été, cette première année avec ces nouveaux professeurs ?
Tout en continuant à manger, Théo relata à ses six collègues les cours qu'il avait eus avec les quatre professeurs. Ce ne fut qu'à onze heures qu'ils se séparèrent pour vaquer à leurs occupations. Théo déserta l'auberge et alla se promener sur le Chemin de Traverse. Le temps était idéal pour cela : il y avait un beau soleil et il ne faisait pas trop chaud.
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Il fit d'abord un saut au magasin de chaudrons. Il ferait ses courses plus tard avec ses amis, mais même sans rien acheter, il adorait flâner et observer tout ce qui était proposé. Et il n'était pas déçu avec le magasin de chaudrons qui offrait une multitude de choix, entre les tailles, les matières, les chaudrons dotés de particularités, tels que les chaudrons pliables ou à touillage automatique… Il y en avait pour tous les goûts. Après vingt minutes à examiner tous les modèles, il s'arracha à la vue de toutes ces merveilles et se rendit à Eeylops, au Royaume des Hiboux. C'était là que Harry avait eu Hedwige, qu'il avait reçue en cadeau de Hagrid. C'était une animalerie spécialisée dans la vente de chouettes et de hiboux. Il y avait, entre autres, des chouettes effraies, des chouettes hulottes, des chouettes des bois, des chouettes lapones, des hiboux petits-ducs, des hiboux grands-ducs… Il était dur de ne pas y trouver son bonheur ! Théo irait certainement acheter son tout premier hibou ici. Il n'en avait pas un à lui, utilisant ceux de Poudlard les rares fois où il avait une lettre à envoyer, et un de ceux de son père lorsqu'il était chez lui. Et l'été précédent, il avait pu correspondre avec ses amis grâce à un abonnement trimestriel au service postal d'Eeylops. L'avantage, c'était de ne pas avoir à attendre que son hibou ou sa chouette revienne si l'on avait une autre lettre à adresser… Cela avait été très pratique, et il allait faire de même pour cet été-là. Il alla donc à un guichet pour se payer un abonnement. Il eut à faire à une sorcière très gentille avec qui il avait souvent papoté un an plus tôt. Ils ne purent bavarder bien longtemps, l'animalerie étant bondée de clients, mais Théo promit qu'il reviendrait un jour où il y aurait moins de monde. Lorsqu'il passa devant une cage, la chouette qui était à l'intérieur hulula. Théo se retourna et vit que c'était la chouette qu'il avait «sauvée» lors de son premier séjour sur le Chemin de Traverse. Ayant été effrayée par un bruit, comme la plupart de ses congénères, elle s'était agitée dans sa cage et s'était coincé une aile à travers un des interstices. N'écoutant que son amour pour les animaux, Théo l'avait délogée et cela lui avait valu un bonjour de la chouette à chaque fois qu'il allait à Eeylops.
- Coucou, toi, murmura-t-il en glissant un doigt entre deux barreaux. Comment ça se fait que tu sois encore là ?
- Parce qu'elle fait tout pour rebuter les clients intéressés, expliqua un employé qui rejoignit Théo. C'est une des chouettes les plus douces qu'on a ici, elle est hyper sociable avec les employés, mais dès qu'elle est conduite à la caisse par un client, elle se met à ruer dans les brancards et à tenter de pincer les doigts du client. On hésite à en faire une postière. Mais elle n'était pas faite pour ça, à la base…
- C'est bizarre, commenta Théo. C'est comme si elle souhaitait élire elle-même son propriétaire…
- C'est ça. Comme les baguettes avec les sorciers. Mais ce n'est pas un comportement habituel chez une chouette…
- Non, c'est très singulier… Mais même si ce n'était pas prévu, à l'origine, ce serait bien de la faire travailler, comme vous l'avez mentionné…
- C'est sûrement ce qu'on va faire. Mais si elle fait la même chose avec les clients qui voudraient lui faire poster une lettre, ça va être compliqué… Mais bon, ayons espoir qu'elle soit plus docile en tant que messagère… Allez, j'y vais, il y a des hiboux qui ont faim !
L'employé salua Théo et partit nourrir les hiboux. Théo grattouilla la chouette sous le menton, puis il quitta l'animalerie. Il alla à la papeterie où il dut s'efforcer de ne pas craquer sur les carnets avec des créatures dessinées sur les couvertures. Celui qui attira le plus son attention, ce fut celui avec un hippogriffe et une licorne qui se cabraient, en se faisant face et en se mêlant de telle sorte que leurs corps ne faisaient qu'un. «Après, un carnet, c'est très utile… Ça t'évite de gribouiller tes idées sur trente-six mille parchemins différents…» Il n'en fallut pas plus à Théo pour céder et s'emparer du magnifique carnet. Il se l'offrit, et en marchant vers la boutique de l'apothicaire, il se déculpabilisa en se disant que c'était loin d'être un achat superflu. Bon, au moins, chez l'apothicaire, il ne risquait rien ! Il aurait volontiers brassé des potions durant l'été, mais avec son job, il n'allait pas en avoir le temps… Il n'allait donc pas se procurer d'ingrédients. Il avait bien trois demi-journées par semaine où il serait libre, mais ce n'était pas suffisant pour réaliser une potion digne de son niveau. Car s'il en faisait, c'était pour le plaisir, mais aussi pour s'entraîner, même si le professeur Snape lui dirait qu'il n'en avait pas besoin… Et quant à ses jours de repos, il serait tout l'après-midi au Square pour ses séances de duel. Bien sûr, celles-ci ne s'étaleraient pas de treize heures à dix-sept heures, mais après s'être défoulé une bonne heure pour apaiser sa magie, Théo profiterait de quelques heures en compagnie de Harry avant de regagner le Chaudron Baveur.
Chez l'apothicaire, il se contenta d'écrire le nom de tous les ingrédients dans son carnet récemment acquis. Ainsi, quand il serait dans sa chambre, il noterait la quantité qu'il avait de chaque ingrédient, et il aurait une liste exacte de tout ce qu'il devrait se fournir vers la fin des vacances, lorsqu'il ferait ses emplettes avec ses amis. Il alla ensuite chez Obscurus Books, une des deux maisons d'édition du Chemin de Traverse. Il n'avait aucun manuscrit à déposer, mais il était là en tant que lecteur avisé. L'entreprise affichait régulièrement les derniers livres qu'elle avait fait publier, et renseignait sur les endroits où ils étaient vendus. C'était comme ça que Théo avait déniché des livres sur des domaines qui l'intéressaient, tels que la botanique, les potions, l'astronomie ou les runes. Là, en l'occurrence, il y avait un livre sur l'évolution de l'importance des runes dans la communauté magique et tous les métiers où elles s'avéraient nécessaires qui lui faisait de l'oeil.
Quand il sortit d'Obscurus Books, il était plus de treize heures. Il était largement l'heure de manger, mais il n'avait pas faim, ayant avalé un solide petit-déjeuner. Heureusement que le professeur Snape n'était pas là… Il le réprimanderait s'il apprenait qu'il sautait un repas. Mais en faisant cela, il avait plus de temps pour se balader… Il revint sur ses pas et alla à Fleury et Bott où il prit le livre sur les runes, qui fut moins cher que ce qu'il avait imaginé. Ravi de cette affaire, il fuit la foule qui s'était agglutinée de part et d'autre de la librairie, et s'échappa de celle-ci. Il longea la boutique de prêt-à-porter de Mrs Guipure et la banque de Gringotts, et fit une halte à la ménagerie magique. Ce qui la distinguait d'Eeylops, c'était qu'il n'y avait pas que des hiboux et des chouettes, mais tous types de créatures et d'animaux : des chats, des rongeurs, des tritons, des fléreurs, des hiboux, des chouettes, des corbeaux, des chauve-souris, des crapauds, des crabes de feu, des boursouflets, des musards, des niffleurs… Parmi les chats, les hiboux et les chouettes, il y avait une grande variété de races, parmi les rongeurs, il y avait des rats, des souris, des lapins, des gerbilles, des chinchillas, des furets, des gerboises, des hamsters, des octodons, des cochons d'Inde… Et parmi les boursouflets, il y en avait des roses et des violets, mais avec une infinité de tons, du plus clair au plus foncé. Ce qui signifiait qu'il y en avait des fuchsia, des magenta, des saumon, des mauve, des parme… Théo ne savait pas comment faisaient les gens pour ne repartir qu'avec un animal. S'il était à leur place, ce n'était pas un, mais une dizaine d'animaux qu'il ramènerait chez lui ! Il espérait que Justin n'avait rien contre les rongeurs, car il était fan de la grande majorité d'entre eux… Il n'y avait que les rats, à la rigueur, pour lesquels il n'avait pas trop d'attrait. Mais il ne forcerait pas la main à Justin. De toute façon, ils avaient le temps d'en discuter. Ils n'emménageraient ensemble que lorsqu'ils auraient terminé leurs études à Poudlard… Plongé dans ses réflexions, Théo ne vit pas une masse noire et blanche foncer vers lui et lui filer entre les jambes. Il perdit l'équilibre et tomba à la renverse. Il tenta d'amortir sa chute, mais la vive douleur qui lui traversa le poignet droit l'informa qu'il avait de très gros progrès à faire en termes de réception… Il eut l'impression de revivre la même scène qu'un an auparavant. Sauf que là, il n'y avait pas Harry pour lui tendre la main. Il se releva donc tout seul en s'appuyant sur sa main valide. Bon, il valait mieux pour lui d'écourter sa balade… S'il voulait être opérationnel pour ses tests du soir, il était plus prudent de soigner son poignet au plus vite… Ce fut à contrecoeur qu'il rentra au Chaudron Baveur. À peine eut-il mis un pied dans l'établissement que Mrs Dawnson l'apostropha, le faisant sursauter :
- Théo ! Mais où as-tu traîné pour être dans un tel état ?!
Théo cligna des yeux. Il crut pendant de longues secondes que la gérante de l'auberge avait deviné qu'il s'était blessé. Mais quand elle accourut vers lui pour épousseter sa robe de sorcier, il comprit qu'il était plein de saletés à cause de ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt.
- Je me suis fait bousculer par le chat de la ménagerie magique…
- Oh, ce maudit fléreur ! Il n'y a pas un jour sans qu'il n'attaque personne…
- Il n'a toujours pas été adopté ?
- Eh non… Qui voudrait de lui, en même temps ? Il est indomptable… Mais ce n'est pas de sa faute. Il faudrait le confier à un éducateur spécialisé… Mais les propriétaires de l'animalerie l'aiment trop pour s'en séparer.
- Ah, il n'est plus à adopter, du coup ?
- On ne sait pas trop. Si, par miracle, quelqu'un veut bien de lui, ils vont probablement le lui céder, mais tant que personne n'en veut, ils vont le garder. L'animalerie est de plus en plus réputée pour y abriter un chat fou, mais le principal, c'est que ça n'ait pas d'impact sur la fréquentation du Chemin de Traverse…
Tout en parlant, Mrs Dawnson dépoussiérait énergiquement la robe de sorcier de Théo. Une fois le devant propre, elle le fit tourner en le tenant par le poignet. Elle ne manqua pas la grimace qu'il fit.
- Je t'ai fait mal ? s'inquiéta-t-elle.
- Non, c'est… je… Ce n'est rien.
Théo n'avait pas envie de dire la vérité, mais Mrs Dawnson n'était pas dupe.
- On ne ment pas à son employeur, jeune homme, le disputa-t-elle gentiment. Tu es tombé ?
Sachant que la gérante n'allait pas lâcher, Théo abdiqua :
- Oui, sur le poignet. Mais ce n'est pas bien grave, j'ai ce qu'il faut pour…
- Ta ta ta, tu as peut-être l'habitude de tout faire par toi-même, mais ce ne sera pas le cas ici, prévint Mrs Dawnson. Je ne vais pas non plus tout faire sur ton dos, car tu es grand, mais lors de ton temps libre, j'aimerais que tu profites de tes vacances comme n'importe quel ado de ton âge le ferait, sans avoir à être autant responsable de lui-même que ne le serait un adulte. Allez, on va s'occuper de ton poignet.
Théo ne broncha pas et suivit Mrs Dawnson jusqu'à une porte au fond de l'auberge. Derrière cette porte, il y avait une salle qui était une sorte de fourre-tout, mais un fourre-tout très bien rangé. Mrs Dawnson invita Théo à s'asseoir, et apaisa son poignet avec un baume très efficace. Théo sut qu'il n'avait pas d'entorse, ni le poignet cassé, car sinon, le baume n'aurait pas suffi à calmer la douleur, et il aurait dû être associé à des sorts et à des potions. Son poignet était simplement sensible suite au choc qu'il avait eu lors de son contact avec le sol. Et ce qui contribuait au fait qu'il allait vite guérir, c'était la qualité des soins de Mrs Dawnson. Théo était troublé par l'extrême douceur de ses gestes. Cela ne lui était pas familier. Il ne doutait pas qu'il avait eu des bobos, quand il était enfant, et que c'était sa mère qui les avait fait disparaître, avec des baumes et des lotions adaptées à son âge – pas comme ceux que lui avait administrés son père après les séances de torture – mais il n'en avait pas le moindre souvenir. Cela n'avait dû arriver que quelques fois, et à un âge où il était trop jeune pour se les remémorer. C'était donc comme si c'était la première fois qu'il recevait de la tendresse de la part d'une femme qui aurait pu être sa mère. S'il y avait bien une chose qu'il n'avait cependant pas oubliée, c'était son visage. Et il avait été frappé par la ressemblance entre Mrs Dawnson et sa mère en voyant les Dawnson en photo, dans un article de la Gazette du Sorcier, lors d'une de ses visites à Harry lorsque celui-ci était en convalescence chez son parrain. Mais à présent qu'il était face à Mrs Dawnson, la ressemblance était bien moins flagrante.
Tandis que la gérante de l'auberge continuait à masser son poignet, il ne put s'empêcher d'exprimer sa curiosité :
- Mrs Dawnson ?
- Oui ?
- Vous avez l'air d'être à l'aise, avec ce genre de soins, et… je…
Théo n'osa pas aller au bout de sa phrase. Il avait peur d'être trop indiscret. Mais Mrs Dawnson fut loin d'être de cet avis :
- Je n'ai pas été médicomage, si c'est ce que tu te demandes ! C'est juste l'expérience acquise avec trois enfants et un neveu que mon mari et moi avons recueilli deux mois avant sa première année à Poudlard. Mais même avant cela, il était fréquemment chez nous, et comme tous les enfants, il a eu des égratignures, même si ce n'était pas lui le plus casse-cou.
- Mais comment faites-vous pour partager votre temps entre l'auberge et vos trois enfants ?
- Le plus grand est à Poudlard, et pour les deux autres, on a une bonne organisation. Les deux plus jeunes sont confiés à une nourrice pendant la période scolaire, et quand ce sont les vacances, ils sont dans des structures d'accompagnement des enfants avec l'aîné. Mais on fait le maximum pour être le plus possible près d'eux. John et les plus anciens employés sont d'une précieuse aide pour ça. De temps en temps, ils prennent les commandes pour qu'on puisse consacrer une journée à nos enfants. C'est très formateur, pour eux, et ils se débrouillent très bien. Ce sont eux, parfois, qui nous incitent à leur laisser les rênes pour qu'on souffle un peu. Et s'il y a un problème, ils envoient un Patronus et l'un d'entre nous débarque aussitôt. Mais les trois quarts du temps, il n'y en a qu'un parmi nous qui est avec les enfants. L'autre reste au Chaudron Baveur. Bref, on n'a pas trop de mal à concilier vie familiale et vie professionnelle. De plus, notre maison est accolée à l'auberge par l'arrière, à droite. Mais quand mon mari ou moi avons un jour de repos, cela demeure plus pratique pour les employés de communiquer avec nous par Patronus. Il y a moins cet aspect dérangeant pour eux qu'en venant toquer à la porte… Bon, ton poignet est comme neuf, désormais.
- Est-ce que ça va le faire, pour les tests de ce soir ?
- Oui, mais on remettra du baume vers dix-huit heures. Bien que, sans en remettre, et même lors des tests, tu n'aurais plus eu mal. C'est vraiment par pure précaution.
- Bien. Puis-je aller finir ma virée sur le Chemin de Traverse ?
- Tu es libre de faire ce que tu veux. Mais fais attention à la terreur de l'animalerie. Aie ta baguette à la main pour l'immobiliser s'il fonce vers toi.
Théo acquiesça.
- Merci, Mrs Dawnson.
- Mmmh, ça va pour aujourd'hui, parce que tu n'as pas commencé officiellement ton job, mais dès demain, ce sera Katie, comme pour tous tes collègues.
Théo rougit et promit de faire un effort. Il remercia une fois de plus la gérante des lieux et retourna à l'extérieur. Il alla à la seconde maison d'édition du Chemin de Traverse, Dumalley Fils, mais tous les livres susceptibles de lui plaire étaient signalés comme étant en rupture de stock à Fleury et Bott. Puis il se rendit à Wiseacres, équipements pour sorciers. C'était là où les élèves se fournissaient le matériel essentiel à plusieurs matières : les balances et les fioles pour les potions, les gants en peau de dragon et les cache-oreilles pour la botanique, les boules de cristal, les tasses et les feuilles de thé pour la divination, les dictionnaires pour les runes, les télescopes, les globes lunaires et les cartes de la lune et du ciel pour l'astronomie… C'était une vraie mine d'or pour les études à Poudlard. Après avoir lorgné sur tout ce qui concernait la botanique, les potions, les runes et l'astronomie, sans rien dépenser pour autant, Théo quitta la boutique et rentra au Chaudron Baveur. Il monta à sa chambre où il lut une centaine de pages du livre sur les runes qu'il avait acheté à Fleury et Bott.
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À dix-huit heures, il dîna avec quatorze collègues, dont John, Timothy et Alexia. Il découvrit les onze autres qui furent tout aussi chaleureux que les six employés avec qui il avait pris son petit-déjeuner. Une heure plus tard, il regagna sa chambre où il rejoignit Mrs Dawnson. Son premier test fut de faire le lit et le ménage. Les employés avaient reçu la consigne de ne pas faire sa chambre car elle allait servir de cobaye pour ce test. Théo fut rapide tout en faisant bien son travail, ce qui ne fut pas une surprise pour lui. Cela avait été pareil au manoir, où il avait mille et une tâches à faire : les lits, le ménage, la lessive, les repas, la vaisselle… Tout cela aurait pu être fait par un elfe de maison, mais pour Nott, refourguer ces corvées à Théo était un moyen de faire de lui un être utile. De toute manière, Théo n'aurait pas souhaité qu'un elfe fusse sous les ordres de son père, qui l'aurait à tout coup sûr maltraité.
De dix-neuf heures trente à vingt heures, Mrs Dawnson fit une visite complète de l'auberge à Théo. Ils s'arrêtèrent à la cuisine, où Théo réalisa son deuxième test : celui de la plonge. Il fut directement mis dans le bain, car c'était l'heure de manger et il n'y avait pas une minute sans qu'un employé ne surgisse dans la cuisine avec des assiettes et des couverts à laver. C'était la fameuse heure de rush, comme on l'appelait dans le milieu de la restauration. Il vint donc au secours de ses collègues et fit sa première heure de plonge. Il n'y eut aucun dégât, mais le rythme fut trop soutenu pour lui. Il tint bon malgré tout et fut soulagé quand Mrs Dawnson l'entraîna hors de la cuisine, avant d'être étonné lorsqu'elle le félicita :
- Tu as fait du très bon boulot, ça a dû faire du bien aux autres d'avoir deux mains supplémentaires !
- Mais j'ai été trop lent, contesta Théo.
- Tu dis ça par rapport à tes collègues ?
- Oui…
- Mais Théo, ils ont tous au moins deux ou trois ans de métier ! Tu ne peux pas te comparer à eux… Il n'y en a que deux qui ont fait leurs débuts ici, mais qui n'étaient pas là lors de ton test car ils sont en salle, et je te garantis qu'ils étaient beaucoup moins doués que toi ! Tu vas vite t'y habituer et tu seras bientôt autant à l'aise que les plus aguerris. Allez, tu vas faire ton dernier test.
Mrs Dawnson dut remarquer la lueur d'inquiétude dans le regard de Théo, car elle le rassura :
- Ne t'en fais pas, ça va aller, promit-elle. Tu n'as pas de stress à avoir. Ce n'est pas en salle que tu vas être évalué, mais auprès de tes collègues qui vont manger et qui seront tes clients. Comme ça, le service en salle ne sera pas impacté par le test. Mais même si ce n'est pas à de vrais clients à qui tu vas avoir à faire, ne te repose pas sur tes lauriers, car tes collègues vont te mettre dans les conditions réelles ! Tu es prêt ? On y va ?
Bien que n'étant pas du tout prêt, Théo hocha la tête. Il alla retrouver ses collègues dans la salle de détente où régnait une belle ambiance. Il regretta le fait que ce ne fussent que des gens qu'il n'avait pas encore rencontrés. Mais au fond, c'était mieux ainsi. Car après tout, il n'allait pas plus connaître ses futurs clients…
- Ah, on va enfin pouvoir manger ! s'exclama une jeune femme rousse.
- Toutes mes excuses, j'étais avec Mrs Dawnson… Que désirez-vous ? s'enquit Théo en sortant un parchemin et une plume.
Il indiqua ce qu'il y avait comme entrées, nota ce que choisirent ses huit clients et fila en cuisine où il récupéra les deux premières commandes qu'il alla donner à ses deux collègues.
- Ah, et du jus de citrouille, s'il vous plaît, ajouta l'une d'entre elles.
- Et de la bièreaubeurre pour moi, renchérit l'autre.
Théo inscrivit les deux requêtes sur son parchemin et alla de nouveau en cuisine. Il fit de multiples aller-retours et au bout d'un quart d'heure, tout le monde eut son entrée. Ceux qui avaient eu la leur en premier la finirent dix minutes plus tard et voulurent passer au plat principal. En plus du fait que dès lors, tout s'enchaîna, Théo eut un parfait exemple de ce qu'étaient les «conditions réelles» que Mrs Dawnson avait évoquées…
- La viande n'est pas assez cuite, se plaignit un de ses collègues.
- Et moi, c'est tiède !
- Et ça manque de sel…
- Ouais, c'est hyper fade… Ce n'est pas avec vos cuistots qu'on va avoir les artères bouchées !
- C'est vrai que la viande n'est pas terrible…
- Et mon sirop soda ? Je vais l'avoir ce soir ou il faut que j'aille moi-même en cuisine pour l'avoir ?
- C'est ça que vous appelez un «pâté de légumes» ? C'est plus une bouillie qu'autre chose !
Toutes ces critiques déstabilisèrent Théo.
- Je… je suis désolé, bredouilla Théo. C'est mon premier jour et…
- Oui eh bah ça risque bien d'être le dernier, à ce train-là ! Vous traînez tellement que les plats ont le temps de refroidir !
- Je vais arranger tout cela…
Théo repartit en cuisine avec trois assiettes sans qu'il n'y eût de casse. Au moins quelque chose qui allait bien dans ce test !
- Bah, ça ne leur a pas plu ? s'étonna un des cuisiniers.
- Non, il faut réchauffer cette assiette, resaler ces deux-là, recuire la viande dans deux autres que je vais chercher juste après, et il y en a un qui veut son sirop soda…
Théo vit plusieurs employés se mordre la lèvre tout en s'activant. Ah oui, pour eux, cela devait être drôle ! Bon, il savait qu'une fois la pression relâchée, il allait en rire, lui aussi… En deux minutes, le sort de chaleur fut lancé et les plats furent resalés. Théo alla restituer les assiettes à ses collègues, prit les deux autres et les emmena en cuisine. Prolonger la cuisson de la viande fut un peu plus long, mais cela permit à Théo de faire trois trajets de plus : un pour satisfaire son client qui réclamait son sirop soda, un pour rapporter les assiettes avec la viande plus cuite, et un pour se procurer diverses boissons exigées par quatre clients. Pour cela, il dut manier pour la première fois un plateau avec les quatre verres dessus, et il faillit bien tous les renverser… Mais il rétablit son équilibre de justesse et ce furent des verres intacts qu'il posa devant ses collègues. Les vingt minutes suivantes furent plus calmes, offrant un répit bienfaiteur à Théo, puis il débarrassa les assiettes qui étaient toutes vides. Il aurait pu continuer avec les desserts, mais il fut stoppé par Mrs Dawnson qui lui annonça qu'il était plus de vingt-et-une heures.
- Tes collègues vont aller se nourrir eux-mêmes, comme ils le font normalement. Tu t'en es très bien tiré, même quand ils se sont tous mis à se plaindre, et même s'il y a évidemment une grosse marge de progression. J'ai bien vu que ça t'a tout de même décontenancé, et c'est justement un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Quand les clients font des reproches, c'est forcément aux serveurs à qui il les adressent, mais en réalité, ce sont les cuisiniers qui sont visés. Mais comme ils sont en cuisine, ce sont les serveurs qui reçoivent tous les mauvais commentaires… Il est nécessaire que tu prennes du recul par rapport à ça. À part ça, tu te compliques trop la vie, ce qui te ralentit, mais ça ira mieux quand tu auras adopté les bonnes techniques. Pour ce qui est du contact avec les clients, tu n'as pas les automatismes, mais c'est logique puisque tu n'as jamais fait de service. Tout ça viendra avec le temps. Tu vas t'améliorer en observant et en écoutant tes collègues. Ils vont t'avoir à l'oeil et ils te prodigueront des conseils. Mais pour une première, il était difficile de faire mieux. Il n'y a pas eu de verres brisés, tu n'as rien confondu, tu ne t'es pas démonté face aux invectives des clients… D'ici deux semaines, tu seras comme un poisson dans l'eau ! Allez, je te libère, va te coucher pour être en pleine forme demain pour ta première journée de travail !
Théo ne se fit pas prier, souhaita une bonne soirée et une bonne nuit à Mrs Dawnson et monta à sa chambre. Il se déshabilla, revêtit une tenue légère, et se glissa sous les draps. Tous ces tests l'avaient épuisé, et il allait bien profiter de ce repos plus que mérité !
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(lundi 01/07) POV Adrian
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Et une journée de plus à s'ennuyer qui se profilait à l'horizon pour Adrian… Il n'avait plus rien à faire à Sainte-Mangouste, et ce, depuis un moment, étant sevré et ayant accepté de consulter une autre psychomage, mais comme il n'avait personne chez qui aller, et comme les médicomages refusaient qu'il soit livré à lui-même, il était coincé.
Bon, en vrai, il ne s'ennuyait pas tant que ça. C'était la frustration qui le poussait à exagérer, car il préférerait mille fois être dehors que dans cet hôpital qui ne le gardait que parce qu'il n'avait pas de point de chute… Mais en toute honnêteté, il n'avait pas le temps de s'ennuyer. Ses journées étaient très mouvementées. Il avait une séance par semaine avec sa psychomage, une séance toutes les deux semaines avec son addictomage, il participait à plein d'activités proposées par Sainte-Mangouste, il faisait du sport, ce qui était presque indispensable pour lui, autant pour se défouler que parce que le sport était très important pour lui, il rattrapait ses cours, et il avait des séances avec un magicomage, en premier lieu pour se refamiliariser avec sa baguette, puis pour refaire de la magie en toute sûreté. Car avant sa première séance avec le magicomage, cela faisait quatre mois qu'il n'avait pas fait de magie, sa baguette lui ayant été confisquée pendant le sevrage, à cause de son instabilité qui aurait pu générer de sérieux dégâts, même avec un simple Accio ou Recurvite.
Les cours étaient fournis par Graham qui dupliquait les siens et les envoyaient par hibou. Adrian se réservait trois à quatre heures par jour pour les lire. Il recevait en tout sept matières : la botanique, la Défense Contre les Forces du Mal, l'histoire de la magie, la métamorphose, les potions, les runes, et les sortilèges. Pour ce qui était de la pratique, quand il aurait un job, il économiserait sur son salaire afin de se payer des cours particuliers pour maîtriser les sorts de septième année qu'il n'avait pas pu apprendre à Poudlard. Lorsqu'il serait au point à la fois sur la théorie et sur la pratique, il passerait ses ASPIC en candidat libre. Ce n'était pas gratuit, car c'étaient des sessions privées, mais il aurait le temps de cagnotter sur l'argent qu'il allait gagner pour financer ses examens.
Ce n'étaient donc pas les occupations qui lui faisaient défaut. Mais ce matin-là, il avait du mal à se motiver à faire quoi que ce soit. Il n'avait même pas fait l'effort d'enfiler ne serait-ce qu'un tee-shirt et un pantalon. Allongé sur son lit, il fixait le plafond, les bras croisés sous sa tête. Il était en pleine réflexion intérieure quand des coups furent frappés à la porte. Il se redressa, intrigué.
- Oui ?
La porte s'ouvrit sur Graham, au grand étonnement d'Adrian.
- Mais… qu'est-ce que tu fais là ?!
- Ouah, quel accueil… Si je t'embête, dis-le et je m'en vais.
- Mais non, ce n'est pas ça, c'est juste que je ne m'attendais pas à te voir ! C'est le premier jour des vacances, tu as sûrement tout un tas de choses à faire…
- Oui, eh bah tu étais tout en haut de la liste. Tu ne resteras pas un jour de plus ici !
Adrian fronça les sourcils.
- Comment ça ?
- Je t'embarque avec moi. Vu que l'une des conditions pour que tu t'en ailles de là, c'est que tu aies quelqu'un chez qui aller, les médicomages ont fait appel à moi, et j'ai accepté.
- Mais… ils ne m'ont rien dit !
- Parce qu'ils craignaient, tout comme moi, qu'entre le jour où ils te l'auraient dit et aujourd'hui, tu fasses tout pour ne pas venir chez moi, par peur de déranger.
Adrian grimaça.
- Eh bien vos craintes étaient fondées. Et il n'y a pas que la peur de déranger. Il y a aussi le fait que je n'aie pas un sou, et que je ne veuille pas être entretenu !
- Bon, on va mettre les choses au clair : d'une, tu ne me déranges pas du tout, puisque c'est moi qui te proposes de t'installer chez moi. De deux, oublie l'idée de participer financièrement. Pour moi, il était évident que je t'hébergerais gratuitement. Et de trois, ton raisonnement est bien mignon, mais il aurait été valable pour toute personne qui t'aurait offert son hospitalité, ce qui fait que si on suit ta logique, tu ne sortiras jamais d'ici…
Adrian accusa le coup. Il n'avait plus rien à opposer à Graham qui avait démonté dans le plus grand des calmes tous les arguments qu'il avait dans sa besace.
- Mais je vais être hyper mal à l'aise, ne put-il s'empêcher de protester. Tu ne le serais pas, toi, à ma place ?
- Si, mais je ferais avec. Après, je ne tiens pas non plus à te forcer. Si ça te gêne vraiment trop, je ne vais pas insister. Mais je serais déçu d'avoir failli à mon devoir d'ami…
- Tu essaies de me culpabiliser, là ?
- Moi ? Non voyons, qu'est-ce que tu vas t'imaginer ?
- Pfff, t'es bien un Serpentard… Mais je dois reconnaître que tu n'as pas tort sur tous les points que tu as soulignés. En revanche, le fait d'être logé et nourri sans rien te donner en retour, il n'y a rien à faire, ça me rebute. Mais j'ai un compromis : je viens chez toi si, quand j'aurai un job, tu me laisses payer la moitié du loyer.
Adrian vit bien que Graham n'était pas très emballé, mais il dut se dire qu'il pouvait bien faire une concession s'il n'y avait que ça pour qu'Adrian abdique et reparte avec lui, car il tendit la main :
- Marché conclu. Mais ne te précipite pas pour dénicher un job. Pour l'instant, ce sont mes parents qui ont le loyer à leur charge, le temps que j'aie mon premier salaire. Eux seront catégoriques et ne voudront pas que tu aides.
- Ah, parce qu'ils sont au courant que tu veux que je vienne chez toi ?
- Oui, et ils n'ont aucun problème avec ça. Ils sont même fiers de mon initiative.
- Fiers que tu voles au secours d'un ex drogué qui a tenté de violer son ex petit-ami ?
- Tu as séjourné assez de fois à la maison pour qu'ils sachent qui tu es au fond de toi. Et ils ont foi en mon jugement. Si j'ai confiance en toi pour que tu ne replonges pas dans la drogue, alors ils ont confiance en toi également. Mes parents sont des gens très pieux. Ils considèrent Merlin comme une divinité et ne jurent que par lui. De ce fait, ils sont persuadés que l'être humain est bon.
- Oui, c'est ce que j'avais remarqué…
- Ce ne sont pas eux qui vont te rejeter, appuya Graham.
Adrian acquiesça, la gorge soudain nouée. Il réalisait qu'il était plus soutenu par les parents d'un de ses amis que par ses propres parents… Il tourna la tête vers la fenêtre de sa chambre afin de cacher son émotion à Graham, mais celui-ci n'était pas dupe. Il s'approcha d'Adrian et posa une main sur son épaule.
- On est là pour toi, Adrian. Tu as fait de grosses bêtises, mais tu souffrais sans que personne ne s'en soit aperçu. J'ignore quel est le drame que tu as évoqué dans une de tes lettres et qui t'a poussé à te réfugier dans les potions droguées, mais même si ça n'excuse rien en soi, ça fait que tu aurais dans ton dossier des circonstances atténuantes. Tu ne t'es pas drogué pour le plaisir. Et tu n'avais pas la volonté de faire du mal à Harry. Tu l'aimais profondément et sincèrement, mais c'est ton addiction aux potions qui a tout gâché. Sans ça, tu aurais fait de lui le garçon le plus heureux du monde. Car tu en es capable. Il faut juste que tu réapprennes à aimer, et pour ça, tu dois commencer par t'aimer de nouveau toi-même. Mais tu verras ça avec ta psychomage. D'ailleurs, ça va, avec elle ?
- Oh oui, elle est géniale… Les séances que j'ai avec elle me font énormément de bien. Je redoutais de me bloquer, mais elle a su faire en sorte que je me sente en sécurité.
- C'est le principal. Ça prouve que c'est une bonne psychomage.
- Exactement ! Bon, on y va ?
- Pas tout de suite, on s'en ira quand tu auras eu la visite de ton médicomage. Et avant qu'on ne s'en aille, ce serait cool que tu t'habilles…
Si les mots de Graham avaient pour but d'embarrasser Adrian, c'était réussi ! Le rouge aux joues, il troqua son pyjama contre ses vêtements de la veille.
- Ah ouais, tu ne mentais pas quand tu disais que tu faisais beaucoup de sport…
- T'as rien de mieux à faire que de me mater ?
- T'avais qu'à aller dans la salle de bain !
- Flemme.
- Bah ne te plains pas, alors. Et ce n'était qu'un constat.
Adrian lâcha un «Pfff», mais en vrai, il était amusé. Ces petites chamailleries lui avaient manqué.
- Bon, qu'il se dépêche, le médicomage…
- Il m'a dit qu'il serait là vers dix heures, révéla Graham.
- Ah ouais, vous avez bien manigancé dans mon dos !
- C'était pour ton bien, se défendit Graham.
- Oui, et c'est pour ça que je ne suis pas fâché contre toi… De toute façon, j'aurais du mal. En tout cas, merci de m'offrir un toit. Ce n'est peut-être rien pour toi, mais pour moi, c'est inestimable.
- Quel ami aurais-je été si je n'avais rien fait ? Tu aurais fait pareil, si c'est moi qui avais été coincé ici… Du moins, j'ose l'espérer.
- Bien sûr que oui ! s'exclama Adrian. Mais est-ce que pour toi, ça va aller, la colocation ?
- Ben… Avant que tu n'atterrisses ici, ça faisait bien six ans et demi que dix mois sur douze, on était ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qu'on était dans la même maison, dans la même salle commune, dans les mêmes cours, à la même table dans la Grande Salle, dans le même dortoir, et il n'y a pas eu une seule dispute liée au fait d'être dans le même espace…
- Oui, sauf que là, on ne sera que tous les deux, nuança Adrian. À Poudlard, on était avec Cassius et Miles. C'est ça qui risque de faire la différence…
- Pour moi, ça ne changera rien. Mais s'il y a un souci, on se conduira comme des adultes matures et responsables et on réglera ça par le dialogue.
- Vu comme ça… Je n'ai pas de quoi m'en faire.
- Oui, et on ne sera pas constamment collés l'un à l'autre… Tu auras tes séances de sport, tes cours pratiques de magie, tes révisions, ton futur job, tes séances avec ta psychomage, ton addictomage et ton magicomage… Tu vas avoir un sacré programme ! Et moi, j'aurai mes entraînements trois fois par semaine environ avec l'équipe que j'intégrerai.
- Oh, est-ce que tu as…
Adrian fut coupé dans sa quête d'informations par son médicomage qui entra dans la chambre après avoir toqué à la porte. Il salua les deux jeunes hommes et interrogea Adrian sur son état de forme et son état d'esprit. Ce n'était que pour respecter le protocole, car le médicomage était bien conscient qu'Adrian allait suffisamment bien pour s'en aller, autant au niveau physique qu'au niveau mental. Après les vérifications d'usage, il lui dressa une liste de tout ce qu'il avait à faire : continuer à faire du sport, suivre son traitement à base de plusieurs potions qu'il renouvellerait toutes les semaines, aller à ses séances avec les divers professionnels… Une fois lui avoir dit tout cela, il lui souhaita un bon courage et lui annonça qu'il était libre de faire ce qu'il voulait. Adrian le remercia, puis il s'en alla avec Graham. Ils descendirent au rez-de-chaussée et s'arrêtèrent à l'accueil, où Adrian eut des papiers à signer. À dix heures et demie, ils quittèrent enfin Sainte-Mangouste, et ce fut une véritable bouffée d'air pour Adrian. Il faisait bon, et il y avait du vent. Cela faisait tant de bien… Il revivait, après six mois enfermé à Sainte-Mangouste. Mais très vite, il fut oppressé par le monde qu'il y avait autour de lui. Il n'avait plus l'habitude de la foule. Et même si personne ne faisait attention à lui, il avait l'impression que ce qu'il avait fait était écrit sur son front.
- Graham ?
- Oui ?
- Est-ce qu'on peut aller chez toi maintenant ?
La demande d'Adrian surprit Graham. Il l'observa, et l'inquiétude se lut bientôt dans ses yeux.
- Tu ne te sens pas bien ?
- Je… j'ai besoin de calme.
- Bien, allons-y. Je vais nous faire transplaner.
Adrian hocha la tête, et sursauta quand Graham glissa une main dans la sienne. Il fut parcouru d'un frisson, et ce n'était certainement pas dû à la température qui était plus que clémente. Il chassa son trouble en se disant que sa réaction était normale, puisque cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu ce genre de contact humain. Mais il allait s'y refaire, comme à tout un tas d'autres choses.
- Prêt ? s'enquit Graham.
- Oui.
Graham serra plus fort sa main et les fit tous deux transplaner. Adrian avait beau y être accoutumé, ce mode de transport n'était guère plaisant, entre la sensation d'écrasement et le tourbillon qui allait à toute allure. Ils atterrirent dans une pièce qui, au vu de ce qu'il y avait dedans, était probablement le salon de Graham.
- Voilà, c'est chez moi, déclara celui-ci.
- Ça paraît grand…
- Ça l'est, confirma Graham. Il y a un salon, une cuisine, une salle de bain séparée des toilettes, ce qui sera bien pour nous, et j'ai le luxe d'avoir deux chambres.
- Mais tu vas avoir de quoi assumer le loyer ?
- Oui, ce n'est pas si cher que ça, et ça paie bien de jouer à Flaquemare, surtout quand tu es titulaire, et il y a des chances que je le sois, d'après Olivier. Mais je préfère ne pas trop m'avancer et me dire que je ne vais même pas être pris.
- Ouah, ouh là, deux secondes, trop de choses d'un coup… Il y a un truc qui m'intrigue à propos de ton appart' et…
- Je te fais visiter et ensuite on en discute ?
- Ça me va !
Graham fit donc faire le tour de l'appartement à Adrian. Lorsqu'ils furent revenus dans le salon, en bon hôte qu'il était, Graham invita Adrian à s'asseoir et alla réchauffer un plat qu'il avait préparé la veille et qu'il ramena quelques minutes plus tard. Car avec tout ça, il était presque midi !
- Vas-y, bombarde-moi de questions, plaisanta Graham tandis qu'ils attaquaient le repas. Il y aurait, selon toi, des mystères sur mon appart'…
- Oui. Comment as-tu fait pour l'avoir tout en étant à Poudlard, et comment as-tu fait pour y avoir posé tes bagages aussi rapidement ?
- J'ai triché lors des dernières sorties à Pré-au-Lard. J'en ai profité pour avoir des rendez-vous avec le propriétaire. J'ai découvert l'appart' avec mes parents au mois de mai, il nous a plu, j'ai signé le bail et j'ai eu les clés hier. Comme le proprio est un vieux retraité, ça ne le dérange pas de sacrifier quelques heures de son dimanche, il a même dit qu'il n'avait que ça à faire. Il est super gentil et il a de l'humour. Et il a une de ces cultures… Bref, j'ai un proprio génial.
- Et il n'y avait pas trop de concurrence pour cet appart' ?
- Pas tant que ça. Il y avait deux autres personnes qui étaient dessus, et qui, étant élèves à Poudlard, étaient bloquées comme moi, mais j'ai été le plus malin en m'étant servi des journées à Pré-au-Lard pour être disponible. Mais j'ai un peu honte, car les deux autres personnes qui étaient sur le dossier étaient un couple. Ce qui fait qu'en réalité, je n'avais qu'un concurrent. Et cet appart' était parfait pour eux. Mais avant même que Sainte-Mangouste ne me contacte, j'avais déjà prévu de te suggérer de t'installer ici, avec moi. J'avais donc moi aussi besoin d'un appart' assez grand…
- Oui, tu n'as pas de culpabilité à avoir ! renchérit Adrian. Et puis bon, tu n'es pas à l'abri d'un coup de foudre qui déboucherait sur une histoire sérieuse…
- Ce n'est pas à l'ordre du jour, signala Graham. Mais si j'ai un amant, il se peut que je rentre avec lui de temps en temps. Mais je me ferai discret. Ça n'arrivera que si je suis sûr que tu n'es pas là. Et tu as le droit de faire de même.
- Merci, mais ce n'est pas dans mes projets immédiats d'aller draguer des mecs. Mais tu es en train de me dire que tu n'as eu personne depuis Malfoy ?
- Si ! Après ma rupture avec Draco, il y a bien eu une période où ça a été le néant, mais j'ai fini par choisir d'aller de l'avant en couchant avec des gars par-ci par-là. Puis je me suis aperçu que j'étais amoureux d'un garçon, et même s'il n'y avait pas moyen que ça se fasse entre nous, je n'ai pas eu le coeur à l'oublier dans les bras d'autres mecs… J'étais trop déprimé pour cela. Mais il y a plus d'un mois, lors d'une fête qui a été organisée pour célébrer la fin du tournoi de Quidditch, je me suis fait accoster par un mec plus jeune que moi, que j'ai gentiment rembarré parce que je n'avais pas la tête à coucher avec qui que ce soit. Je pensais trop à celui dont j'étais amoureux. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit que c'était stupide de me refuser à avoir des amants pour ne pas trahir celui que j'aimais alors que rien n'était possible entre nous… Je suis donc allé voir le garçon qui m'avait abordé, je lui ai avoué que tout compte fait, il me plaisait, et on a entamé une liaison qui s'est terminée avant-hier, étant donné que je ne reviendrais pas à Poudlard.
- Mais si ça n'avait pas été ta dernière année, tu aurais rompu avec lui ?
- Non, on aurait continué jusqu'à ce qu'on se lasse.
- Ce qui n'était pas le cas ?
- Non, pas du tout. Je suis d'ailleurs déçu, car cette relation était très agréable.
- Et c'était qui, ce mec ?
- Dean Thomas.
- Oh… Décidément, tu es très attiré par les cinquième année.
- Ça n'en fait que deux, répliqua Graham. Avant Dean, il n'y a eu que Draco dans cette promotion. Et c'est Dean qui a fait le premier pas…
- Oui mais au final, tu n'as pas dit non… Et si ça avait été un quatrième année ?
- S'il avait eu moins de quinze ans, je n'aurais rien fait avec lui. Je ne m'appelle pas Olivier, moi…
- Ouuuuh, le sort perdu pour ton ex… Mais il n'y a rien eu, entre Harry et lui.
- Mmmh.
- Quoi ? Tu n'as pas l'air convaincu, commenta Adrian.
- Visiblement, on a eu des confidences sur cette amourette de la part de nos ex respectifs. Mais pour moi, ils ne nous ont pas tout dit. Après, je ne prétends pas qu'ils sont allés bien loin, mais j'ai connu Olivier intimement, et ça me semble très dur pour lui de tenir trois ou quatre mois sans rien faire… Mais s'ils ont bien fait des petites choses, ce serait logique qu'ils nous l'aient caché. Olivier aurait flirté avec l'illégalité…
- Ouais, mais la loi sorcière n'est pas très claire à ce sujet…
- Parce que la loi moldue l'est davantage ?
- Bah c'est pas compliqué de l'être plus que la loi sorcière…
- Oh, comment tu éludes la question… Tu sais, ce n'est pas une tare de se renseigner sur le monde moldu.
Adrian haussa les épaules.
- Pour mes parents, ça l'est. Enfin, tu me diras, pour ce que j'en ai à faire d'eux, à présent… Leurs opinions, je n'en ai plus rien à faire. Et ce n'est pas comme si je les avais sans cesse approuvés dans leur idéologie… Bon, on va parler d'autre chose, sinon je vais plomber l'ambiance. Et mes parents ne méritent pas que leur attitude ait un tel effet sur nous ! Tu as mentionné le club de Flaquemare…
- Oui, Olivier a soufflé mon nom au capitaine à qui j'ai adressé une lettre pour candidater au poste de poursuiveur, et j'ai été retenu pour participer aux sélections qui ont lieu jeudi à treize heures. Et comme ça fait un paquet d'années que je fais du Quidditch, que j'ai remporté la Coupe lors de mon année de capitanat, et que deux des trois joueurs titulaires ont démissionné du club de Flaquemare, c'est quasiment sûr selon Olivier que je vais non seulement être pris dans l'équipe, mais que je vais en plus être titularisé d'office.
- Ce serait un grand honneur… Je croiserai les doigts pour toi, même si je ne m'en fais pas. Je suis persuadé comme Olivier que tu vas être titularisé. Mais ça va, tu ne stresses pas trop ?
- Si, rien que d'évoquer les sélections, ça me met la boule au ventre…
- Bon, ne nous attardons pas là-dessus, dans ce cas. Ton plat est très bon. Tu ne m'avais pas fait part de tes talents en cuisine…
- Parce que je n'en ai pas eu l'occasion !
- Quoi ?! Tu rigoles ? Et toutes les fois où j'étais chez toi pendant les vacances ?!
- Quand tu étais là, mes parents voulaient à tout prix faire à manger eux-mêmes !
- Ils avaient peut-être peur que tu nous empoisonnes…
Graham fit un geste pas très joli de la main à Adrian qui lui répondit par un sourire fier et moqueur. Il était heureux d'avoir si vite retrouvé sa complicité d'avant avec Graham. Il était son meilleur ami, au même titre que Cassius et Miles, mais c'était de Graham dont il était le plus proche. S'il avait pu, il aurait décliné son offre, mais il ne regrettait pas de l'avoir acceptée. De toute façon, c'était soit ça, soit il demeurait cloîtré à Sainte-Mangouste… Il n'avait pas eu à hésiter bien longtemps, en dépit de sa gêne.
Après le plat, Graham apporta une tarte aux pommes. Elle fut excellente, tout comme l'avaient été le pâté de viande et les légumes. Une fois l'estomac bien rempli, Adrian alla défaire ses bagages, sur la proposition de son hôte. Il avait simplement mis sa valise sur le lit, et si, en apparence, elle était moyenne, il y avait bien plus de choses dedans que ne le laissait présager sa taille. En fait, il y avait tout, dedans. Quand il était à l'infirmerie, à Poudlard, juste avant d'être envoyé à Sainte-Mangouste, Graham avait vidé son espace de dortoir et avait tout mis dans sa valise, sachant qu'il y avait peu de chances qu'il revienne à Poudlard avant la fin de l'année. Sa valise n'était alors pas plus pleine que quand il la faisait le trente-et-un août, en prévision d'une année complète à Poudlard. Mais lorsqu'il était à Sainte-Mangouste, l'unique fois où sa mère y était allée, c'était au début du mois de mars, et c'était pour déposer à la réception un grand sac avec tout ce qui lui appartenait, qui ne lui était pas utile à Poudlard, et qui était resté chez ses parents. Par cet acte, il avait été clairement viré de chez lui par ses géniteurs, de l'endroit où il avait vécu et grandi, et qui était pour lui sa maison, et c'était cela, entre autres, qui l'avait conduit aux multiples tentatives de suicide qu'il avait faites. D'autant plus que ses parents auraient pu monter à sa chambre, et qu'ils ne l'avaient pas fait, alors qu'Adrian était autorisé à avoir une visite par jour… Ses parents ne s'étaient rendus à Sainte-Mangouste que pour se délester de tout ce qui avait trait à lui. Et ça, c'était dur à encaisser. Mais avec le recul, il se disait que c'était un mal pour un bien. Ses parents étaient des gens néfastes, très étroits d'esprit, qui croyaient en la suprématie des Sang-Pur, avis que ne partageait pas Adrian, et c'était mieux pour lui de ne plus rien avoir à faire avec eux. Bref, avec le sac qu'il avait reçu de ses parents, il avait dû se débrouiller pour tout caser dans sa valise, sans qu'elle ne soit trop lourde, en plus de ce qu'il y avait déjà dedans… Il y avait donc appliqué un sortilège d'extension, ainsi qu'un sortilège d'allègement. Cela lui avait permis de tout mettre dans sa valise, tout en lui faisant conserver un poids correct. Il avait remercié mentalement le professeur Flitwick d'avoir enseigné ces deux sorts avant la septième année… Cela lui avait été d'une grande aide !
Avec tout ce qu'il avait, une bonne heure lui fut nécessaire pour tout ranger. Il apprécia d'emblée le fait d'avoir énormément de place. Il avait à sa disposition une grande armoire, une bibliothèque, un bureau avec deux compartiments en-dessous à droite, un grand meuble avec six étagères, une table de chevet, et un lit qu'il avait hâte d'essayer. Le festin de Graham l'avait bien nourri, et la digestion le rendait un peu somnolent. Il aurait bien fait une sieste, mais il fallait qu'il se détache des petites habitudes qu'il avait prises à Sainte-Mangouste.
Tout en refermant sa valise, il songea à la bourde qu'il avait faite sur la loi moldue, lors du repas. Il avait bel et bien été initié au monde moldu, trois ans plus tôt, mais il n'avait pas envie que Graham le sache, même s'il s'en doutait désormais. Au cours des premiers jours, cette initiation avait été une de ses plus belles expériences, avant de devenir sa plus grande douleur quelques semaines plus tard. Elle avait été la source de son traumatisme qui l'avait poussé à se droguer pour oublier, et s'il s'était confié là-dessus à sa psychomage, il n'était pas prêt à le faire avec Graham. Mais il s'était juré de le faire dès qu'il en serait capable. Et lorsqu'il irait vraiment mieux, il désirait avoir une conversation avec Harry, si celui-ci était d'accord. Il avait besoin de s'excuser auprès de lui pour ce qu'il lui avait fait, de lui dire qu'il l'avait sincèrement aimé et qu'il n'avait jamais souhaité lui faire du mal, et de tout lui raconter. Cela faisait partie de son processus de guérison, selon sa psychomage, mais Adrian comprendrait que Harry ne veuille pas. Cela serait tout à fait légitime. Mais pour Adrian, cela leur ferait du bien à tous les deux, même s'ils ne se reverraient plus jamais après cet entretien. Au moins, ils auraient crevé l'abcès, et ils pourraient définitivement passer à autre chose. En ce qui concernait Harry, il n'avait pas attendu d'éventuelles explications avec Adrian pour le faire. Mais pour Adrian, ce n'étaient que les prémices de sa reconstruction. Il avait un long chemin à parcourir, mais entouré de sa psychomage, de son addictomage, de son magicomage, et surtout, de Graham, il allait réussir. C'était une certitude.
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Voilà pour aujourd'hui ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! Il était court, mais je crois que c'est compensé par tout ce qui s'y passe, surtout dans le POV Théo XD On n'a revu que lui, Graham et Adrian pour l'instant, mais on reverra tous les autres au fil des prochains chapitres, c'est promis ! C'est juste que comme il y en a beaucoup, il va falloir plusieurs chapitres pour en faire le tour XD
Sur ce, je vous donne rendez-vous le dimanche 23 avril pour le prochain chapitre, dont j'ignore le titre pour le moment, mais je le rajouterai ici quand je l'aurai =) Je vous souhaite de passer trois bonnes semaines d'ici là, de profiter des vacances si vous en avez, portez-vous bien, et je vous fais tout plein de bisous tout le monde !
