SHINIGAMIS' ENDING — FALLEN ERA
Monde Réel — Ville de Karakura.
La soirée de Kurosaki Ichigo et de ses compagnons semblait plutôt tranquille.
Le quatuor discutait de sujets divers et variés, partant des études poursuivies par les uns, aux travaux menés par les autres. Une discussion ordinaire, qui devaient ressembler à ceux de millions d'autres jeunes de leur âge.
Cela faisait peut-être du bien à Kurosaki Ichigo. Mais pour un homme ayant côtoyé le surnaturel, revenir à un état stable et classique ne pouvait être quelque chose de si simple.
Cette réalité, Ishida Uryû, Inoue Orihime et Sado Yasutora en avaient tous conscience. Aucun n'abordait explicitement le sujet mais ce silence chez le rouquin devenait presque pesant.
« — Kurosaki. »
Finalement, la voix du Quincy Ishida Uryû, soigneusement installé derrière son assiette vide, retentit.
Une voix calme, posée mais qui donnait surtout l'impression de porter sur un sujet particulièrement sérieux. Sado et Inoue se stoppèrent d'ailleurs dans leur propre conversation, tandis qu'Ichigo fronça distinctement les sourcils.
« — … Quand vas-tu en parler ? »
Ses compagnons finirent par tiquer.
« — I-Ishida-kun … tu …
— Inoue-san. Pour son propre bien, il ne peut pas tout garder sur le cœur. »
Quelque peu pris de court, Ichigo Kurosaki écarquilla vivement les yeux.
« — De quoi tu veux que je parle ?
— … Écoute, Kurosaki, si on est venus ici aujourd'hui, ce n'est justement pas pour parler du bon vieux temps. Tu es resté coincé dans le passé, mais tu ne veux pas en parler. Inoue-san s'inquiète de plus en plus pour toi.
— I-Ishida-kun ! Ce n'était pas nécessaire !
— … Ishida a raison, Ichigo. On est tes amis, alors … je sais que tu as voulu vivre une vie tranquille, mais ça ne t'empêche pas encore de parler d'eux. »
Ichigo plissa son regard, en baissant légèrement la tête.
Évidemment que beaucoup de choses dans sa vie passée lui manquaient.
Mais …
« — Ils vont bien, n'est-ce pas ? »
La question lente du rouquin interloqua ses compagnons, qui ne surent pas exactement quelle réponse lui offrir.
Ce silence lui suffisait.
« — Si c'est le cas, alors c'est mieux comme ça. Vous savez … j'y ai déjà pensé, mais les Shinigamis et nous … ce sont vraiment des mondes très différents. Ils vivront encore longtemps après nos morts. Je crois qu'il fallait couper la corde, à un moment ou à un autre.
— Mais, Kurosaki-kun … ce sont nos amis … !
— … Ouais. Je sais. »
Soudainement, Ishida Uryû se redressa, précipitant une forme d'anxiété chez Orihime.
« — À couvert ! »
Chapitre 6 : Ominous Night
Yuka Kitamura — Darkeater Midir
Ichigo élargit son regard.
Il ne comprit pratiquement rien à ce qu'il se déroula.
Mais après les dernières paroles prononcées par cet agaçant Quincy, une violente explosion incendia littéralement le restaurant dans lequel les amis étaient tranquillement installés, pulvérisant vitres, murs et mobilier. Sans compter les malheureux clients, soufflés par un impact impressionnant.
Étalé sur le sol, regard rivé sur le plafond, Ichigo Kurosaki ne comprenait pas.
Sonné comme rarement, il avait été incapable d'offrir une quelconque réponse à cette situation qui sortait maintenant de son ordinaire. Un bourdonnement assourdissant sifflait dans ses oreilles, tandis que son regard flouté ne lui permettait plus de voir grand-chose.
Progressivement, ses sens lui revinrent malgré tout. La forme du visage qui le surplombait avec inquiétude, ainsi que sa voix de laquelle transparaissaient les mêmes sentiments.
« — Kurosaki-kun ! Tu vas bien ?! »
Difficile de donner une réponse claire.
Elle-même prise d'une certaine panique, Orihime regarda précipitamment autour d'elle. Des corps écrasés, brûlés et incapables de se mouvoir, offraient un effroyable spectacle de terreur.
Et une silhouette coupable se dégageait de cela. Elle restait pratiquement immobile, au milieu d'une faille béante, celle ouverte pour cette entrée aussi spectaculaire que macabre.
Ichigo la regarda, avec difficulté, jusqu'à ce que la voix d'Ishida Uryû ne résonne de nouveau.
« — Inoue-san, Sado-kun ! Rien de cassé ?!
— Ç-Ça ira chez moi, mais Kurosaki-kun est blessé … et … les autres …
— C'est bon, coupa Uryû. Récupérez ceux que vous pouvez et quittez les lieux, immédiatement ! Je m'occupe de lui ! »
Il ne s'agissait pas d'un quelconque Hollow.
Ichigo parvenait bien à distinguer cette personne, alors elle ne devait pas faire partie du monde spirituel.
Clignant des yeux, le rouquin se révélait incapable de parler. Incapable de participer d'une quelconque façon. Pire, il fut rapidement soulevé par Sado Yasutora, pour effectivement laisser Ishida Uryû en tant que dernier rempart.
« — Qui es-tu et d'où sors-tu ? exigea le Quincy. »
L'être en question était intégralement voilé de blanc, de sorte à ce qu'il paraisse littéralement inidentifiable. Sa voix, néanmoins, était celle d'un homme, certainement dans la force de l'âge.
« — Tu n'es pas en position pour poser des questions, déclara-t-il lentement.
— Dans ce cas-là, j'irai me servir directement des réponses à la source. »
Un éclat de lumière bleuté explosa dans la pièce, dès lors qu'Ishida Uryû laissa apparaître sa croix de Quincy, qui se transforma directement en un arc bleu immatériel.
« — Dernier avertissement, siffla Ishida. Qui es-tu ?!
— Tu le sauras le moment venu. Pour l'heure … ce n'est pas toi que je suis venu voir.
— Tss. Tant pis pour toi. »
La sommation rendue et inefficace, Uryû décida de passer à l'action. D'un mouvement simple, il décocha une nuée de flèches bleutées, qui s'écrasèrent à toute allure sur l'inconnu.
L'assaillant bougea alors, pour sortir une lame argentée suffisamment massive pour ressembler à une vraie épée occidentale.
Ishida ne comprit pas immédiatement, mais en un rien de temps, ses fameuses flèches convergèrent en direction du sabre, dans une lumière intense, avant que cet impact ne soit directement réexpédié directement dans l'ensemble de la pièce.
« — C'est pas vrai … ! »
Balayé par ce souffle brutal, Ishida finit par être emporté sur le mur.
À l'autre bout de la pièce, Orihime et Sado Yasutora continuaient leur fuite, en assistant malgré tout à cette effroyable scène.
« — N-Ne t'inquiète pas, ça ira ! »
Bien peu convaincant, l'appel d'Orihime resta inaudible aux tympans de Kurosaki Ichigo.
L'ancien Shinigami Remplaçant avait les yeux rivés sur cet inconnu, qui donnait l'impression de l'observer de loin.
Et en un instant, cet homme disparut de nouveau. À l'instant suivant, Ichigo se retrouva sur le sol, misérablement assis contre un mur, tandis que le sang de ses compagnons venait d'être déversé sous ses yeux.
Orihime et Sado gisaient au sol, à quelques mètres de lui, pendant que cet assaillant aux intentions peu claires, le surplombait. Sans aucune trace de délicatesse, Ichigo Kurosaki fut empoigné et plaqué violemment contre le mur, geste qui offrit une douleur particulièrement intense au jeune homme.
« — ''Kurosaki Ichigo'', je présume.
— C… Connard ! Lâche-moi !
— Tu étais pourtant celui qui avait sauvé la Soul Society de sa chute, mais regarde-toi dorénavant. »
Une rage importante emportait le corps entier du rouquin.
Mais cette colère, aussi importante puisse-t-elle s'élever, ne lui fut d'aucun secours.
La poigne ferme de cet inconnu lui rappelait à chaque seconde passée, son impitoyable faiblesse.
« — Je suis venu te prodiguer un conseil, murmura l'inconnu. Dépêche-toi. Dépêche-toi de recouvrer tes pouvoirs. »
Violemment, Ichigo fut finalement projeté sur le sol, en laissant une trainée de sang au passage.
Son corps endolori ne répondait d'ailleurs pas à son appel.
« — Tu ne crois quand même pas t'en sortir comme ça ?! »
Ishida Uryû réapparut. D'un hirenkyaku rapide, le Quincy s'était retrouvé juste au-dessus de son ennemi, son arc prêt à l'emploi.
Cette fois-ci, l'ennemi disparut avant même l'impact, dans un mouvement suffisamment vif pour surprendre Uryû. Le Quincy se posa néanmoins sur le sol, en grimaçant légèrement de douleur. Plus loin, leur ennemi se tenait déjà sur ce qu'il restait de l'ouverture.
« — Reviens ici !
— Il ne vaut mieux pas pour toi, argua son interlocuteur. Considérez cela comme un avertissement. »
Une ombre marchait.
Elle marchait et s'éloignait.
Il s'agissait d'un jeune garçon, au milieu de la neige.
Elle le voyait s'éloigner, progressivement et lentement.
« — Gin ! Où est-ce que tu vas ?! »
La silhouette se stoppa.
Le jeune garçon finit par se retourner, en gardant ses paupières closes.
« — Est-ce que c'est un uniforme de Shinigami ?! Où est-ce que tu l'as trouvé ?
— J'ai pris ma décision. Je vais devenir un Shinigami et arranger les choses. Ainsi … tu n'auras plus jamais à verser de larmes, Rangiku. »
Un tourbillon de neige dissimula ce petit garçon.
Rangiku resta figée, avant de voir l'ombre d'un homme éfilé.
Toujours Ichimaru Gin. Toujours de dos.
Toujours trop loin.
« — Désolé. »
Ce petit mot résonna comme un écho.
Il disparut dans la noirceur nocturne et les trombes de neige, avant de s'évanouir dans l'obscurité.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus rêvé de la sorte …
Les yeux azurs de Rangiku Matsumoto s'ouvrirent finalement, pour voir l'intérieur de son bureau et surtout, une autre silhouette juvénile.
Cette fois-ci, pas de Gin. Son capitaine la fixait, d'un air ennuyé.
« — Tu t'es encore endormie au bureau, Matsumoto.
— Ah … pardon, je n'avais pas remarqué à quel point j'étais fatiguée.
— J'imagine. Maintenant, tu peux rentrer chez toi.
— … Huh ?
— Il est tard. Tu as assez travaillé pour aujourd'hui. »
Hitsugaya Toshirô semblait peiné.
Sa subordonnée savait pertinemment pour quelle raison, mais ses paroles ne suffiraient pas. Elle lui avait déjà dit qu'il n'était pas responsable de la situation, sans succès. Il s'en voudrait toujours, pour tous les échecs de sa division, qui pesaient sur ses frêles épaules.
Rangiku finit par se redresser plus convenablement.
« — Capitaine, si vous continuez de me regarder comme ça, je vais commencer à croire que vous me reluquez ! »
La plaisanterie n'eut pas l'effet escompté, Toshirô resta totalement de marbre aux paroles de sa vice-capitaine, laquelle laissa échapper un petit soupir de dépit.
« — Il avait des proches, murmura Hitsugaya. J'ai demandé à Hamasaki de rédiger la lettre pour sa famille.
— … Encore une fois, vous ne pouvez pas être responsable de tout.
— Je sais. Allez, arrête de t'inquiéter et rentre chez toi.
— Mais vous, capitaine ! Pourquoi est-ce que vous restez si moi je dois rentrer, hein ?
— J'ai encore du boulot à faire.
— Je peux aussi en prendre une partie. »
Matsumoto eut du mal à croire que ces paroles s'échappèrent de ses lèvres, mais resta tout de même campée sur ses idées initiales.
« — En tant que lieutenante, je dois aussi porter le fardeau de mon capitaine. »
Toshirô élargit vivement et brièvement son regard. Il finit par tourner les talons, en se dirigeant vers son bureau.
« — Je vais bientôt rentrer aussi, ce n'est pas nécessaire.
— Oh mais je la connais cette stratégie ! Vous allez encore rester planté ici deux heures, mais c'est inutile. Je vais rester un petit peu et vous filez un coup de main. »
La belle femme se déplaça vivement aux côtés de son supérieur, qui grimaça légèrement.
Il n'appréciait pas être si facilement lisible, mais son mal-être pourrait occasionner des soucis à sa division au complet. Hitsugaya finit par lâcher un soupir.
« — Entendu, un petit peu …
— Ah voilà ! Vous êtes plus mignon quand vous vous reposez sur moi !
— Tais-toi, grommela l'intéressé, en détournant le regard.
— Oh ça vaaaa ! Je ne comptais pas m'éterniser non plus ! »
Elle agissait de bon cœur.
Malgré son désamour profond pour le travail et encore plus envers la paperasse, Matsumoto voulait sincèrement partager ses problèmes. Cette pensée resta dans un coin de l'esprit de Toshirô, mais il n'en dit pas davantage.
Seireitei — Quartiers de la Douzième Division.
« — Comment ça, un ''appel'' ? Je crois rêver. »
Kurotsuchi Mayuri faisait face à sa subordonnée, Nemu, qui tenait un téléphone dans sa main droite, en conservant une expression neutre.
« — Dois-je raccrocher ?
— De qui est cet appel ?
— … Kisuke Urahara. »
Une mine de dégoût fut alors facilement perceptible sur le visage du capitaine de la Douzième Division.
Voilà alors Mayuri Kurotsuchi face à un dilemme : s'il décrochait le téléphone, cette voix horripilante viendrait inexorablement lui détruire les tympans. Cependant, s'il ne le faisait pas, il passerait certainement à côté de données potentiellement utiles pour lui. En revanche, devoir faire appel à Kisuke Urahara pour obtenir des informations représentait déjà en soi un gros problème.
« — Hmpf ! Passe-moi ça ! »
Sans délicatesse, Mayuri s'empara de l'appareil, sous l'œil toujours indifférent de Nemu Kurotsuchi, qui finit néanmoins par repartir vaquer à ses occupations, à partir du moment où son capitaine débuta la conversation.
« — Comment oses-tu me déranger, Kisuke Urahara ?
— Hahaha, tout de suite sur la défensive, Kurotsuchi-san ! Ça fait longtemps que l'on ne s'est pas appelés !
— J'espère que tu plaisantes ? Je n'ai pas souvenir d'une telle chose et cela ne se produira jamais.
— Oh, ce n'est pas très gentil. J'appelais pourtant pour des nouvelles importantes.
— Vraiment ? Elles ne m'intéressent pas.
— Ah oui ? Je me suis pourtant dit que je passerai plutôt par vous, le chef du Département de Recherche et de Développement, pour transmettre une information importante au Capitaine-Commandant. Mais puisque vous refusez, je pense plutôt venir en personne au Seireitei ! Haha ! Cela faisait longtemps, après tout !
— Silence ! s'esclaffa Mayuri. Très bien, puisque tu es si insistant, dis-moi ce que tu voulais dire, qu'on en finisse !
— Eh bien, c'est simple. Aujourd'hui, il y a tout juste une heure, Kurosaki-san et ses amis ont été victimes d'une attaque d'une personne inconnue. »
Kurotsuchi Mayuri arqua un sourcil.
« — … À Karakura, huh ?
— Tout à fait. Je ne sais pas exactement ce qu'il se passe à la Soul Society, mais si vous voulez mon humble avis, ce n'est pas un hasard. Ah, je compte sur vous pour transmettre l'information, Kurotsuchi-san ! Sinon, je viendrai demain pour m'assurer que cela ait bien été donné !
— Tss, tu pourrais définitivement te taire. Bref, je t'ai assez entendu pour l'année. Sois donc tranquille, je me chargerai de remettre moi-même cette information que je viens effectivement de remarquer sur mes détecteurs.
— Oh ? Tes détecteurs viennent enfin de fonctionner ? C'est une bonne chose ! »
Mayuri coupa la communication, qui n'avait que trop duré selon lui.
Même si cet horrible Kisuke Urahara était ennuyeux, il fallait tout de même reconnaître que certaines de ses informations pouvait s'avérer utile.
Seireitei — Porte Ouest.
« — Quand même, tu devrais peut-être lui dire quelque chose, non ?
— T'es mal placé pour parler, Abarai.
— P-Pas du tout ! De quoi tu parles ?!
— Eh bah … »
Hisagi Shûhei et Abarai Renji marchaient tranquillement en direction de la Porte Ouest du Seireitei, toujours gardée par Jidanbô.
Différents lieutenants avaient été affectés sur des secteurs variés autour du Seireitei, afin de se prémunir d'une quelconque attaque.
« — Kuchiki n'a pas l'air d'avoir passée forcément une très bonne année, marmonna Hisagi. Tu aurais peut-être dû être davantage là.
— Q-Quoi ?! Et c'est toi qui me dis ça ?!
— J'essaie de te filer un coup de main, c'est tout.
— D'ailleurs, j'étais là, pour Rukia ! Juste qu'elle avait besoin de temps pour digérer toutes ces histoires !
— Crois-moi, si une femme pleure la disparition d'un homme, et que tu n'es capable de la consoler, alors les choses vont mal. »
Renji Abarai resta abasourdi devant le toupet de son ainé, qui était bien connu pour être incapable de dire ses véritables sentiments au lieutenant Matsumoto.
« — Mais de quel homme tu parles, d'abord ? Celui qui a vraiment disparu, c'est le capitaine Ichimaru, hein ! »
Leur paisible petite discussion fut néanmoins stoppée, de la plus brutale façon qui soit : un grognement sourd, provenant de l'arrière des murs du Seireitei. Les deux Shinigamis se jetèrent un vif coup d'œil, en comprenant la gravité de la situation.
Le reiatsu fluctuant de Jidanbô incitait clairement à la méfiance.
« — Je … je suis le gardien du Seireitei ! Je ne vous laisserai pas passer ! »
Des hurlements inhumains retentissaient.
Les deux vice-capitaines finirent par ouvrir la porte précipitamment, afin de voir l'étendue du désastre.
Lorsqu'au milieu de la pénombre, plusieurs dizaines d'ombres avançaient frénétiquement, cette fois armés de lames tranchantes, Renji ressentit un frisson parcourir son échine. Ils se déplaçaient assez rapidement et venaient d'ores et déjà de transpercer Jidanbô en de multiples points.
Le géant se trouvait étalé au sol, au milieu d'une mare macabre de sang. Son propre sang, mais également celui de quelques corps découpés. Jidanbô n'avait pas été simplement vaincu, sans se défendre.
« — Enfoirés ! »
Le lieutenant dégaina irrémédiablement son Zanpakutô, prêt à riposter. Ici, il n'y avait pas de place pour l'hésitation.
« — Hisagi-san !
— Ouais ! souffla l'intéressé. Fauche, Kazeshini !
— Hurle, Zabimaru ! »
Les deux Zanpakutô s'allongèrent simultanément pour envoyer valser de nombreux humains à travers des mouvements rapides et sanglants. Renji et Hisagi en avaient bien conscience : ils étaient actuellement en train d'éliminer des êtres humains, quand bien même la situation ne pouvait être résumée si facilement. 4
Mais tout de même … !
Tous deux provenaient du Rukongai et connaissaient bien la difficulté à vivre au jour le jour, au milieu d'une précarité parfois très lourde …
« — Shakkahô ! »
Hisagi venait de déclencher son Hado, qui servait à la fois à illuminer les environs et disperser les troupes ennemies.
Au milieu du chaos ambiant, difficile de comprendre comment les détecteurs pourtant très sophistiqués de la Douzième Division, avaient pu passer à côté d'une telle troupe d'ennemis.
« — Ils peuvent dissimuler leur énergie ?! s'enquit un Renji nerveux.
— Et ils se déplacent plus vite que certains de nos gars, renchérit Hisagi. »
Un des ennemis arriva d'ailleurs directement sur le lieutenant, pour asséner un violent coup d'épée. Coup tout de même bloqué par Kazeshini, mais Hisagi reconnaissait là une force qui ne pouvait appartenir à de simples villageois.
Il repoussa alors son adversaire et en balaya une bonne dizaine d'autres par le tournoiement de son dangereux Shikai. Certains furent pourfendus jusqu'à la mort, mais d'autres se redressaient et relançaient une offensive à l'instant suivant, donnant l'impression d'ignorer totalement le concept de douleur.
Ils pouvaient donc utiliser la force d'un nombre incroyable d'ennemis. Les ruelles du Rukongai avaient-elles été vidées à ce point ?!
Renji bloqua un coup d'épée avant d'attraper la tête de son adversaire et le lancer à plusieurs mètres, où Zabimaru fit ensuite le reste pour le catapulter au loin, en même temps que d'autres cibles qui affluaient.
« — Merde ! Y'en a combien, Hisagi-san ?!
— Dur à dire ! Il faut les empêcher d'entrer au Seireitei ! Déclenche l'alerte avec un Tenteikura !
— Entendu ! »
Le sol s'effondra alors violemment, en même qu'une écrasante énergie ne s'abatte avec fureur dans les alentours. Renji, déjà prêt à lancer le Tenteikura, se figea l'espace d'un instant, tout comme son ami tatoué.
« — Vous foutez quoi, hein ? »
L'ombre massive de Kenpachi Zaraki, entouré d'un halo d'énergie jaune, traversa sans peine la zone infestée d'ennemis. Le géant balaya sans aucune difficulté tous ceux qui osaient se mettre en travers de sa route.
Il n'hésita pas un instant à les éliminer, même s'il s'agissait d'humains. Sur son épaule, Yachiru Kusajishi affichait toujours le même éclat, tandis que les deux autres lieutenants furent quelque peu stupéfaits.
« — Tch. Ils étaient peut-être pas mal pour des humains, mais bien nuls quand même, railla Zaraki.
— Les autres … se replient … ? lâcha Hisagi, en plissant son regard.
— Pourtant, ils ne donnaient pas spécialement l'impression de réfléchir, marmonna Renji.
— Ouais, comme vous. »
Renji voulut s'étrangler, lorsque Kenpachi venait de prononcer ces paroles.
« — Retournez au Seireitei au lieu de me gêner.
— Mais capitaine Zaraki, d'où sortez-vous ?
— Hein ?
— Je veux dire, vous veniez … du Rukongai ?
— Ouais, et ?
— Mmh … comment dire … »
Renji cherchait un moyen de tourner les phrases convenablement, mais venait de se mettre dans une situation plutôt embarrassante.
Friande de sucreries, Yachiru était bien la responsable de cette histoire, mais la petite fille ne voyait pas l'intérêt d'offrir une quelconque explication, pas plus que son capitaine.
« — Non, finalement c'est rien. Rien du tout.
— Ha. Tu perds la tête, hein Abarai ? Bon, m'en fous en tout cas, ils se sont barrés, hein ?
— Je ne ressens plus leurs forces … bon, je vais quand même sonner l'alerte pour qu'on puisse soigner Jidanbô. »
Les choses étaient vraiment étranges.
Entre une brume qui apparaissait dans les confins du Rukongai et une attaque nocturne directe sur le Seireitei, la marge semblait quand même importante.
Preview du Prochain Chapitre
Ichigo Kurosaki : C'est une blague ?! Y'a un mec encapuchonné qui m'a démonté ?!
Renji Abarai : Non, c'était un bon chapitre. On m'a bien vu moi.
Hisagi Shûhei : Je vois que je gagne du temps d'antenne par rapport à la version précédente. Est-ce que cela annonce quelque chose pour moi … ?
Toshirô Hitsugaya : Hm, super, ouais. Prochain chapitre : Surprises.
Ichigo Kurosaki : Si c'est le même genre de surprise que ce vieux chapitre, ce sera sans moi !
Renji Abarai : Fais pas chier Ichigo ! Là, c'est à mon tour de briller !
Ichigo Kurosaki : T'appelles ça briller en plus ? Ne me compare pas à quelqu'un de ta faible ambition !
Rukia Kuchiki : Coupez …
