28 juin 2008 – 8h21 – Grimmauld Place – Chambre des Maîtres
Harry ouvrit les yeux, réveillé par un bruit qu'il ne sut pas déterminer, mais un rayon de lumière agressa ses pupilles et il cacha sa tête sous la couette. La place à côté de lui était encore tiède et il y glissa sa main pour tâter cette chaleur résiduelle alors que son nez glissait contre le drap pour respirer l'odeur de Théodore.
Il était un peu déçu de ne pas l'avoir à côté de lui mais il se sentait déjà content que son amoureux ait dormi avec lui, contre lui, et qu'il l'ait tenu dans ses bras la veille au soir jusqu'à ce qu'il s'endorme. Le brun s'était senti épuisé après sa douche et il avait vite sombré, mais la sensation de la main de Théodore, posée sur le bas de son dos et massant doucement sa peau l'avait lentement amené dans les bras de Morphée.
- Harry, rend moi ma place.
La voix le fit légèrement sursauter et il s'assit vivement, la couette glissant sur lui alors que le froid le faisait frissonner. Théodore revint sous les draps et Harry le vit avec bonheur lui faire signe de se rallonger contre lui, ce qu'il fit sans hésiter. L'odeur de son amoureux mélangée à celle du savon pour main lui fit comprendre qu'il était juste allé se soulager et qu'il n'avait pas prévu de quitter le lit.
- Peut-on parler ?
L'angoisse remplaça bien vite la quiétude de l'instant et il sentit son cœur battre plus vite et ses mains se crisper sur le tee-shirt sous lui.
- Si tu veux…
- Tu n'es pas obligé d'accepter. Tu n'es pas obligé de parler d'ailleurs. J'aimerais juste déjà te parler.
- Vas-y…
La main apaisante revint sur son dos et glissa sous le tissu pour caresser lentement la peau, dans un mouvement circulaire qui l'apaisa un peu.
- Je veux d'abord m'excuser.
- Tu n'…
- Laisse-moi parler Harry, s'il te plait.
- Ok…
- Bien. Je suis désolé. Je n'aurais pas dû présumer de tes besoins. Je n'aurais pas dû penser que tu voyais Drago et Astoria. J'aurais dû essayer de passer un peu plus de temps avec toi malgré mon travail. J'aurais dû également te dire où je t'enmenais.
- Tu y va dep… pardon.
- Tu as le droit de parler Harry.
- Depuis quand… y vas-tu ?
Il sentit Théodore légèrement sourire contre le haut de son crâne et se demanda si c'était parce qu'il avait posé sa question dans le bon sens, Théo ayant horreur des fautes de syntaxes.
- Depuis que tu as entamé un premier contact physique.
- Quoi ?
Il s'était redressé, les yeux en soucoupe, complètement surpris par cette simple phrase.
- Théo ! Cela fait plus de deux ans !
- Je sais compter Harry.
- Je ne dis pas ça pour ça ! En deux ans Théodore tu ne m'as rien dit !
- Dois-je tout te dire ?
- Non… non bien sûr mais … Mais… deux ans Théo. Plus de deux ans ! C'est long !
- Dois-je m'excuser aussi de cela ?
- Non… Pas si tu ne le penses pas.
- Je suis désolé de te blesser encore une fois.
- Je ne suis p… si … Je … Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Au début je ne savais pas que ça durerait. J'avais besoin d'aide pour appréhender mon corps, pour appréhender tes besoins. Je t'ai tellement blessé quand j'ai fuis la première fois. J'avais besoin d'aide pour t'expliquer pourquoi j'avais fuis. Puis j'ai eu besoin d'aide pour savoir comment rattraper mon erreur.
- Quand tu m'as dit que tu ne me désirais pas ?
- Oui. Ensuite j'ai douté qu'on puisse tenir et j'ai eu besoin de savoir qu'il existait des couples comme nous. J'ai eu besoin de comprendre aussi comment d'autres vivaient leurs histoires avec des gens comme moi. C'est Joshua qui m'a donné l'idée de te proposer de voir Charlie.
- Joshua sait ?
- Joshua ne sait pas grand-chose. J'ai juste eu cette idée en apprenant qu'il fréquentait d'autres hommes. Et j'ai vu comment tu regardais Charlie.
- Je…
- Ne t'excuse pas. On en a discuté à l'époque. Cela ne me dérange pas. Enfin, cela ne me dérangeait pas. Tout comme le fait que tu vois Drago et Astoria ne me dérange pas.
- Tu mens.
- Non. Vraiment.
- Tu m'as évité.
- Je n'avais pas pris la peine de réfléchir à ton point de vu. Je te présente sincèrement mes excuses Harry.
- …D'accord. Je suis désolé aussi. J'aurais dû te parler plutôt que de me renfermer. Je … J'ai été idiot de penser que tu pouvais deviner.
- Disons que nous avons tous les deux étaient idiots ?
- ça me va.
Harry sourit à Théodore et sentit la chaleur dans son regard s'enroulait autour de lui. Tout n'était pas réglé mais ils avaient fait un pas en avant.
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29 juin 2008 – 12h13 – Le Terrier – Jardin
D'un mouvement rapide, Harry rattrapa le verre que Teddy venait de pousser sans le vouloir et fit les gros yeux à son fils qui baissa la tête en s'excusant avant de filer pour rejoindre Victoire qui faisait de la balançoire.
Le soleil était de sortie en ce dimanche alors que la famille Weasley se réunissait. Du moins une partie. Ron était au travail et Charlie devait surement cajoler un dragon quelque part en Roumanie. Ginny avait un entraînement dans l'après-midi mais elle pouvait rester quelques heures, au plus grand plaisir d'Albus dans les bras de sa mère qu'il n'avait pas beaucoup vue ses derniers jours.
- Un verre Harry ?
Son regard se posa sur le patriarche Weasley et il nia en souriant sachant très bien que l'alcool lui donnerait des envies coquines. Arthur lui répondit en souriant qu'il y avait également du jus avant d'aller vers Hermione qui tenait Rose dans ses bras. Le regard de l'homme s'illumina, comme à chaque fois qu'il voyait un de ses petits-enfants et il souleva la fillette pour la faire tourner, dévoilant le ventre bien rond de la née-de-moldue qui était à l'ombre d'un arbre. Elle salua Harry d'un geste de la main et se tourna vers Audrey avait qui elle devait parler de boulot, comme souvent.
- Arry ?
Baissant la tête il sourit à Dominique qui prononçait son prénom avec le même accent français que sa mère. Par réflexe il s'accroupit pour lui parler.
- Oui Dominique ?
- On fait quoi d'main ?
- Oh. Eh bien, on va devoir faire un peu de mathématiques. Puis s'il fait assez beau on ira faire du sport.
Harry avait lu pas mal de livre sur l'éducation, notamment l'éducation moldue, et il en avait déduit que les enfants sorciers ne faisait pas assez de sport enfant. Il avait notamment remarqué au début de sa formation d'auror que bon nombre de ses camarades étaient très mauvais en sport et qu'ils n'avaient aucune base de course ou autre.
- Et Louis ?
Son regard se posa sur Bill qui tenait l'enfant contre lui. Louis était un peu plus vieux que Albus mais il était beaucoup plus renfermé et timide que son fils. L'enfant ne parlait presque pas et pleurait dès que ses parents étaient un peu trop loin de lui. Harry avait tenté de convaincre Fleur de lui laissait l'enfant mais la jeune française n'avait pas souhaité tenté l'expérience.
- Louis reste avec maman. Il est petit encore.
- A'bus aussi.
- Oui, mais Albus est chez lui. Et je suis son papa. Il faut bien que je m'en occupe.
- * Oui *
Harry sourit et caressa sa petite tête, amusé de l'entendre parler français. Il allait lui poser une question sur ce qu'elle voudrait dessiner demain mais un son attira son attention. Ou plutôt une voix qu'il ne connaissait pas.
- Tu entends ?
- Attendre quoi ?
- Rien. Tu vas voir tonton George ? Je reviens.
Harry la laissa après un bisou sur son front et marcha vers le bord de la propriété pour aller dissuader le serpent d'approcher et lui indiquer un meilleur endroit pour trouver à boire, à manger ou du repos.
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2 juillet 2008 – 21h48 – Londres Moldu – Restaurant
Théodore agita doucement sa baguette sous la table et regarda Harry s'agiter sur sa chaise alors qu'il demander au serveur des précisions sur un dessert. Il savait que le brun avait actuellement un œuf vibrant en lui, pour lui avoir demandé de le porter, et venait d'en augmenter la puissance d'un léger coup de baguette.
- Vous allez bien monsieur ?
- O…Oui. Je vais prendre vo…votre suggestion.
- Bien, et vous monsieur ?
- Juste un thé. Noir.
- Bien messieurs.
L'homme s'esquiva poliment alors que Théodore reposait son regard sur son compagnon qui s'était légèrement courbé en avant.
- Tout va bien ?
Il vit le gryffondor hocher de la tête en regardant son poing serré sur la table. Harry appréciait clairement ce jouet même s'il semblait effroyablement gêné d'être excité en public. Théodore lui avait jeté pendant le repas le sort qui l'empêchait de jouir afin que le brun ne se laisse pas trop aller en plein milieu du restaurant mais il voyait dans ses yeux verts brillants qu'il prenait du plaisir à ce petit jeu. Beaucoup de plaisir.
- Parfait. J'ai prévu une balade après.
- Théo…
Son prénom soufflé fit sourire le serpentard qui bougea sa baguette. Harry hoqueta et cacha ses lèvres dans sa paume, retenant un gémissement.
- Oui ?
- P… Pas de balade…
- On verra.
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2 juillet 2008 – 22h48 – Grimmauld Place – Chambre des Maîtres
Ses mains glissèrent sur la peau tanné et imberbe de son compagnon et il le regarda s'arquer pour suivre les mouvements de ses doigts sur sa peau. Harry était vraiment assoiffé de contact et Théodore s'en voulait de ne pas avoir su combler ses désirs et avoir cru notamment qu'il voyait Drago. Il aurait dû s'en douter, Harry lui en aurait parlé avant de revoir le blond et sa femme.
- Ah…
Sans le vouloir, Théodore avait frôlé le sexe érigé de son coude faisant trembler son amoureux dont les bras étaient accrochés au montant du lit.
- Respire Harry.
- O… Oui.
Ils n'avaient finalement pas fait de balade. Ils avaient juste marché le temps de revenir au square Grimmauld où Kreattur ne s'était pas montré, sentant sûrement l'excitation de son maître. L'avocamage avait alors entraîné Harry dans leur chambre et l'avait déshabillé puis attaché grâce à la magie.
- Je vais enlever l'œuf.
- Ne … dis pas…
- Oui, pardon.
Il fit sortir l'objet vibrant du corps alangui et transpirant de son compagnon à l'aide d'un sortilège d'attraction justement dosé et laissa l'objet flotter jusqu'à la table de nuit avant de jeter un sort de nettoyage rapide. Il observa le corps de son amoureux et caressa doucement sa cuisse, les yeux glissant sur sa verge bien dure et luisante de pré-sperme.
D'un geste de baguette il renouvela le sort l'empêchant de jouir sachant très bien qu'Harry ne voulait pas se laisser aller trop vite. Ils en avaient discuté à une époque, lors de leurs premières fois et Théodore avait rapidement trouvé ce sortilège pour que le brun puisse un peu plus profiter de ses moments.
Sa main s'enroula autour de la verge et il la caressa de haut en bas lentement. Harry s'arqua en gémissant, très réceptif. Et en même temps c'était logique puisque il ne l'avait pas touché depuis des lustres… Il s'en voulut à nouveau et repoussa son sentiment de dégout d'avoir la main légèrement gluante. Il devait bien ça à son compagnon. Harry avait été plus que compréhensif dès le début de leur relation et il prenait toujours en considération les refus sans s'agacer.
Harry était vraiment… parfait.
- Annh…
Il sourit en voyant son air d'extase et serra un peu plus ses doigts. C'était gluant et pas vraiment hygiénique mais voir le visage de son compagnon se tordre de plaisir valait bien le coup.
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3 juillet 2008 – 07h43 – Grimmauld Place – Chambre des Maîtres
Le mouvement à côté de lui le réveilla légèrement et il se tortilla dans le drap pour se tourner vers Théodore dont il ne vit que le dos.
- T'va ou ?
Il vit la silhouette de son amoureux bougeait légèrement et ferma les yeux alors qu'un baiser était déposé sur son front.
- Je vais travailler Harry. Tu as un peu de temps encore pour dormir.
- Mm… reste…
Le brun attrapa le bras de Théodore et essaya de le tirer vers lui. Il voulait un câlin. Seul un rire léger lui répondit et un nouveau baiser se posa sur son front. Son amoureux lui souhaita une bonne journée en caressant sa joue et Harry le laissa partir en souriant, heureux d'avoir retrouvé son compagnon.
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11 juillet 2008 – 17h45 – Londres Moldu
Harry observa son bracelet rouge en silence. La dernière fois il avait eu un bracelet vert à cause d'un quiproquo, celui des amis. Cette fois ci il avait la bonne couleur, celle des petits et petites ami(e)s.
Ce soir ils n'étaient d'ailleurs qu'entre eux, la séance étant dédiée au bracelet rouge. Théodore lui avait dit que c'était récurrent. Lui-même avait déjà participé à des soirées où seuls les asexuels étaient présent.
- Bonsoir Harry.
Il tourna la tête vers la gauche et salua d'un sourire l'homme à ses côtés.
- Bonsoir… Joshua ?
- Oui c'est ça.
Les yeux bleus brillèrent légèrement alors que l'autre homme hochait de la tête.
- Tu vas bien ?
- Je… Oui, merci pour la dernière fois.
- De rien, c'est normal. Tu viens ? On s'installe.
Harry le suivit un peu timidement et s'installa dans le cercle en silence. Il observa les quatre autres personnes et les trouva… normaux. Puis il se fustigea. Il était stupide. Ces personnes étaient normales évidemment. Elles sortaient avec des asexuels comme lui mais ça ne faisait pas d'eux des gens bizarres. Comme lui.
- Harry ? Tu veux te présenter ?
Les yeux sur lui le firent brusquement inspirer. Joshua lui souriait doucement mais il se sentit pris d'angoisse alors que les autres le regardaient. Il inspira longuement, se forçant au calme. Il était capable de faire un discours devant plus de 500 personnes et pouvait mener un interrogatoire par Merlin ! Il n'allait pas se laisser impressionner par quatre personnes !
- Je … Je m'appelle Harry. Euh… Je sors avec Théo.
- Théodore.
- Oh ? Oui, pardon. Je sors avec Théodore depuis deux ans. Je… euh … Je suis censé dire quoi ?
- Ce que tu veux. Tu travailles dans quoi ?
- Oh ! Je suis homme au foyer ? Je m'occupe de mes enfants et de ceux d'amis. Je fais maître d'école en gros.
- Oh ? Tu as des enfants ?
- Oui, trois. Avec mon ex-femme.
- Quoi ?!
Harry se tourna légèrement vers une des deux femmes présentes qui avaient parlé et se tendit. Il n'aimait pas son air surpris et se sentit soudainement sur ses gardes. L'inconnue sembla cependant se rendre compte de sa réaction et rougit violement de sa nuque à la pointe de ses oreilles.
- Pardon ! Je suis juste surprise ! Tu as quoi … 22 ans et déjà 3 enfants ? Et divorcé !
- Suzanne ! Tu l'étouffes !
- Oh … Pardon !
Joshua reposa son regard sur Harry et lui sourit.
- Ca va. T'es pas obligé de répondre.
- Si, si ça va. J'ai 28 ans. Enfin, presque. Je… J'ai trois enfants. Trois garçons. Le plus âgé a 10 ans. Et je fais l'école à la maison.
- Et Théodore s'entend bien avec eux ?
- Oui, il est parfait. Les enfants l'adorent même si … S'il n'est pas très câlins.
Joshua lui sourit à nouveau.
- Il n'aime pas les câlins ?
- Non. Pas vraiment. Enfin, il lui faut du temps pour s'habituer.
La deuxième femme, âgé d'une quarantaine d'année hocha de la tête.
- Mon mari ne l'est pas beaucoup non plus. Il a eu du mal à câliner notre fille à sa naissance.
- Oh, vous avez une fille ?
- Tu peux me tutoyer. Et oui, elle s'appelle Marigold, elle a 14 ans maintenant.
Harry hocha de la tête un surpris. Sa surprise dû se voir car elle rit doucement et s'expliqua.
- Mon mari est asexuel. Il n'éprouve pas de plaisir particulier à coucher avec moi mais ce n'est pas dérangeant pour lui tant qu'il peut se préparer à l'avance.
- Ah ?
- Oui, ce n'est pas très romantique n'est-ce pas ? Mais bon, ça me va. Et parfois il se fixe une date sans me le dire alors ça fait improvisé de mon point de vue.
Elle sourit tendrement, surement en songeant à une de ses « surprises improvisées » et Harry se sentit sourire aussi. Elle avait l'air heureux.
- Hélène est marié à Phillipe depuis 20 ans environ.
- 18 ans en septembre mais on se fréquente depuis 22 ans. A l'époque ce groupe de parole n'existait pas. Ce n'était pas tous les jours faciles d'être ensemble. Ma mère nous harcelait pour savoir quand je tomberais enceinte. Mais en couchant ensemble quatre fois par an ce n'était pas évident. Et puis Phillipe n'était pas vraiment prêt. Et moi non plus avec le recul. Marigol est arrivée à mes 30 ans.
- Elle est fille unique ?
- Oui.
La réponse était un peu sèche, et cachait surement une douleur qu'Hélène avait du mal à digérer. Harry n'insista pas, ne voulant pas plus la blesser.
- Et … hum… vous autres ?
La jeune femme qui l'avait un peu agacé pris la parole.
- Moi c'est Bianca. Je sors avec Bryan depuis six mois. Il m'a tout de suite parlé de ce groupe pour que je puisse avoir des personnes qui vivent la même chose.
- Et… ?
- Et on couche ensemble. C'est juste la pénétration qui n'est pas son truc. Il est peut-être le moins asexuel de nos cinq partenaires. Oui, oui je sais Joshua, tu n'aimes pas qu'on compare ainsi.
L'homme à sa gauche parla, sa voix grave faisant frissonner Harry qui lui offrit toute son attention. Il ressemblait un peu à Charlie avec son sourire, ses taches de rousseur et ses yeux bleus. Il avait également une asymétrie dans le regard qui le perturba un instant avant qu'il ne se rende compte que l'homme portait un œil de verre.
- Je m'appelle Benoit. Je suis marié à Isobel depuis l'an dernier. On se connait depuis notre adolescence. J'ai toujours su qu'elle était asexuelle, enfin, du moins quand elle l'a su. J'ai fini par accepter le fait que je l'aimais et lui demandais de sortir avec moi. Elle m'a dit non sept fois puis a fini par céder.
Harry sourit, amusé par cette façon de raconter leur histoire avant de se tourner vers Joshua qui prenait déjà la parole.
- Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais mon copain s'appelle Tommy. Tommy et moi n'avons pas de rapport sexuel.
- Mais tu vas voir ailleurs, non ?
- Je n'aime pas vraiment cette expression, mais oui c'est l'idée. J'ai des partenaires sexuels. Plusieurs parce que j'aime le sexe et que c'est plus simple. Me regarde pas comme ça Benoît, je ne peux pas juste me masturber comme toi sans rien toucher.
- Je t'emmerde.
L'homme croisa les bras et se renfrogna. Joshua attira le regard d'Harry en rigolant et hocha de la tête.
- Ne t'inquiète pas Harry. Benoît est un peu de l'ancienne école mais personne ne te jugera ici. On a tous nos manières de vivre notre sexualité. Benoît c'est avec sa main droite, moi avec des plans culs.
Harry hocha de la tête et jeta un coup d'œil aux autres. Joshua avait raison. Tous le regardaient tranquillement même Benoît qui n'avait pas décroisé les bras. Alors Harry inspira et prit la parole.
- Théodore… me touche. Mais il n'aime pas la saleté, la sueur… les fluides. Et je ne peux pas le toucher. Pas plus que des baisers et quelques caresses sur le torse… alors… j'ai déjà eu un amant mais ça s'est fini. Théodore m'a présenté à un couple d'amis et … et c'était vraiment bien. Mais je me sens mal depuis.
- Pourquoi ?
C'était Hélène qui avait parlé, officiant en maman du groupe alors que les autres attendaient.
- Je … je sais pas trop. Théodore a mal réagi. Et … Et je crois qu'il m'en veut. Il dit le contraire mais ... je sais pas.
- Tu lui en a parlé ?
- Oui, mais il dit que tout va bien.
- Mais tu n'as pas cette impression.
- Non.
- Bon. Tu sais, j'ai eu quelques amants. Au début je n'ai rien dit à Philippe puis il a deviné. Je lui ai fait mal. Mais j'ai réussi à me faire pardonner. Et c'est lui après qui m'a proposé quelques noms. Il …
Hélène rougit légèrement et Harry lui trouva un air adorable.
- Il a parfois regardé. Peut-être que c'est ce que veut Théodore ?
- Regarder ? Regarder quo… oh ?
Le brun comprit pourquoi elle avait rougi et rougit à son tour. Il n'était pas le seul, Bianca et Benoit était aussi rouge que lui. Seul Joshua n'avait pas changé de couleur et semblait s'amuser de leurs réactions. Néanmoins, grand seigneur, le jeune homme entama un autre sujet – parlant d'un ami à lui qui lui avait fait des remarques sur son couple.
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19 juillet 2008 – 13h45 – Terrain de football
Harry applaudit lorsque Teddy intercepta la balle et lui fit un coucou de la main. Le mois dernier, l'enfant avait demandé à entrer dans un club de sport. Ginny et lui avait d'abord pensé qu'il voulait faire du Quidditch comme la rousse mais le petit les avait détrompé. Il voulait faire du football.
Comme Dean et son neveu avec qui il avait passé un après-midi quand Harry avait dû partir aider les aurors.
Ils avaient évidemment accepté, ne voyant pas d'inconvénients tant que le jeune métamorphomage faisait attention à ses pouvoirs. Et puis cela lui permettrait d'être avec des enfants de son âge et peut être de se faire des amis.
Une main se posa doucement sur son épaule et il sentit quelqu'un s'asseoir à ses côtés. Il tourna les yeux et sourit tendrement à Théo avant d'embrasser sa joue. Il était touché que son petit ami vienne voir le premier match de son aîné alors qu'il savait que l'avocat avait un dossier important sur le feu. Théodore faisait des efforts pour être plus présent et cela réchauffait son cœur car plus que l'abstinence c'était l'éloignement durant ces longs mois qui l'avait le plus blessé.
- Il gagne ?
- 2-1 pour son équipe.
- Deux ?
- Au football les points ne sont pas comptés comme au Quidditch.
- Tu m'expliques ?
Un nouveau sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il donnait les principales règles du sport à l'autre. Il savait au fond que cela ne l'intéressait pas vraiment mais il était juste heureux de pouvoir discuter avec lui.
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31 juillet 2008 – 21h09 – Grimmauld Place – Salon
Harry gémit faiblement en sentant la main se resserrer légèrement sur son sexe sans cesser les allers-retours lents mais qui lui faisait voir des étoiles. Il était actuellement assis entre les jambes de Théodore qui le masturbait en regardant la télévision comme s'il n'avait pas la main sur le pénis dur de son amoureux.
- Th…théo…
- Pas maintenant Harry.
Le brun hoqueta alors qu'un pouce passait sur son gland et poussa ses hanches vers le haut de manière incontrôlée, crispant ses épaules tenues en arrière en partie parce que ses mains étaient liées dans son dos.
- S'il… te plait ?
- Non.
La réponse froide le fit gémir de désespoir alors que son compagnon accélérait légèrement le rythme sans pour autant le satisfaire. Un nouveau mouvement de hanche lui échappa et il souffla des excuses en essayant de se restreindre sachant que Théo n'apprécierait pas forcément. Son amoureux était un peu raide dans ses caresses et malhabile mais s'était pourtant une délicieuse torture à laquelle il le soumettait depuis une dizaine de minutes.
La sonnerie le fit sursauter et gémir de désespoir. Il avait tellement envie de jouir ! Il ne voulait pas qu'un voisin vienne lui demander du beurre ou s'il n'avait pas vu leur chat ! Stupide voisin !
Et stupide Théodore qui le bougeait pour aller ouvrir la porte, le laissant nu sur le canapé, la queue bien dure et les bras dans le dos.
Un bruit étranglé lui échappa et il se laissa tomber sur le côté, grondant dans le coussin sa frustration d'être laissé ainsi. Merlin, si au moins ses mains avaient été détachées il aurait pu se soulager lui-même !
Le sortilège d'aveuglement le surpris et il se redressa en fronçant les sourcils.
- Théo ?
- Reste tranquille Harry.
Entendre la voix du serpentard le détendit et il hocha de la tête, rassuré, appréciant même l'idée d'être aveuglé.
- C'était qui ?
- Tais-toi, veux-tu ?
Une main se posa sur sa cuisse et il frissonna en sentant que l'autre s'agenouiller devant lui. La position était inédite et perturbante mais cela ne l'excita que plus.
Puis il vit blanc.
Une bouche s'était posé sur son gland et s'ouvrait lentement pour l'avaler.
Il paniqua. Ce n'était pas Théodore, ce ne pouvait pas être Théodore !
D'un coup de pied puissant – ses muscles étant encore bien développés – il poussa son assaillant loin de lui et sa magie désactiva automatiquement les sorts qui le maintenaient prisonnier et aveugle alors qu'il se levait prêt à se défendre.
Mais son « assaillant » était le cul par terre en train de se masser le bas du dos en râlant.
- Putain, Potter !
- M…Malfoy !
Il cligna des yeux, perdu, et tourna la tête à la recherche de son petit ami qui était à l'embrasure de la porte, tourné de sorte qu'il lui parut évident qu'il était en train de partir. Leurs yeux se croisèrent un instant et Harry le vit combler l'espace en trois grandes enjambés avant qu'il ne sente ses bras l'enlacer. Ses mains remontèrent immédiatement sur son dos et il respira l'odeur de son amant avec plaisir alors que l'adrénaline retombait brusquement.
- Excuse-moi Harry, j'ai cru que la surprise te plairait.
- Je… Pourquoi ?
- Pourquoi ça te plairait ?
- Non… si … Je sais pas.
Théodore s'éloigna légèrement et le regarda dans les yeux, et Harry put lire son trouble dans ses yeux bien qu'il le cacha très bien.
- Tu n'aimes pas l'idée ?
Le brun se sentit rougir alors qu'il imaginait Drago le suçant, à genoux entre ses jambes, et déglutit. Sa réponse corporelle fit sourire Théo qui caressa sa joue.
- Drago est d'accord pour s'occuper un peu de toi.
- Et toi ?
- Moi je vais aller dans notre chambre lire un bon livre. Puis quand tu auras fini de t'amuser avec notre blond ici présent tu me rejoindras et je te dirais à quel point je t'aime en te tenant contre moi.
Harry hocha de la tête, même quand Théo murmura la fin, et rapprocha leurs visages pour l'embrasser avec passion en serrant à nouveau le corps de l'autre contre lui. Il se sentait rassuré par les paroles et le ton de voix calme du châtain, mais aussi excité par ce qu'il lui proposait.
- Je reste ou je pars ?
Son regard émeraude se posa sur Drago qui s'était relevé et attendait devant la télé, les bras croisé avec un air boudeur que Harry lui trouva très mignon – mais il se retint de le dire à voix haute.
- Harry ?
Il sourit à Théodore, un peu timidement malgré la situation plutôt obscène et hocha de la tête lentement. Son amoureux se recula en souriant et leva sa baguette.
L'instant d'après il était à nouveau aveugle et les bras attachés dans le dos.
- Il est à toi Drago.
Et les mots de son compagnon, prononcé avec cette voix grave, alors qu'il était contraint et aveugle, le firent à nouveau bander aussi efficacement qu'une potion de luxure.
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31 juillet 2008 – 22h37 – Grimmauld Place – Chambre des maîtres
Théodore releva le nez en entendant le léger grincement de porte et regarda Harry entrer dans la pièce et fronça les sourcils. Son brun était habillé certes, mais ni ses cheveux en bataille ni ses habits froissés n'était preuve qu'il sortait de la douche. Et si Théodore voulait bien que son amoureux s'envoit en l'air avec Drago il n'était pas question qu'il se couche avec lui sans s'être lavé. Rien qu'à l'idée de toute cette saleté il frissonna.
D'un mouvement sec il ferma son livre et le posa sur la table de chevet.
- Harry ?
Sa voix était neutre, ne voulant pas blesser une nouvelle fois l'autre, mais il surveillait les mouvements du gryffondor pas sûr de pouvoir tolérer qu'il s'approche dans cet état.
- Euh… Drago m'a dit que … que tu voulais pas que je me lave… J'ai trouvé cela étrange mais… je sais pas…
- J'ai dit à Drago que je ne voulais pas que tu te laves avec lui. Ou que vous soyez sous la douche ensemble.
- Oh…
Il vit le brun rougir légèrement et soupira, se demandant si l'héritier Malefoy l'avait fait exprès ou non. Il en était capable. Mais au moins cela lui permettait d'aborder le sujet et donc de dire ce qu'il avait enfin réussi à se formuler à lui-même avec l'aide de quelques membres du groupe de parole.
- Ecoute Harry… Je ne voulais pas aborder le sujet aujourd'hui mais comme cela se présente. Je ne veux plus que tu prennes de douche avec d'autre personne que moi, plus jamais. Tu m'as reproché mon éloignement la dernière fois et tu m'as demandé ce qui n'allait pas. J'ai réussi à mettre des mots dessus. J'ai été blessé que Drago ait partagé ça avec toi alors que j'étais jusqu'à présent le seul avec qui tu avais eu une relation sexuelle dans la douche. Je ne souhaite pas que vous recommenciez. Ni Drago, ni Astoria, ni personne d'autre. Est-ce envisageable pour toi ?
Il resta droit, bien assis dans leur lit, attendant la suite et se demandant comment Harry réagirait à cette demande particulière. Il savait que celui-ci adorait le sexe sous la douche et avait remarqué qu'il était beaucoup plus réceptif à cela mais il ne pouvait pas tolérer que cela recommence.
- Théo… Bien sûr que c'est envisageable. Plus qu'envisageable même ! Je suis parfaitement d'accord avec ça. Merlin, tu aurais dû m'en parlais plus tôt ! Je suis tellement désolé … je …
- N'approche pas.
En parlant le brun s'était avancé mais cessa immédiatement son mouvement à l'ordre prononcé sèchement. Il se rappela dans quel état il était et recula d'un pas pour signifier qu'il avait bien compris le problème. Evidemment, Théodore ne tolèrerait pas sa présence alors qu'il portait sur lui sueur et fluide de lui et Drago.
Harry n'en fut ni surpris, ni blessé. Cela faisait partie des limites de son petit ami et il l'acceptait pleinement, comme il acceptait pleinement la restriction qu'il posait à une quelconque future relation sexuelle avec quelqu'un d'autre.
- Théo, je vais me laver et on en parle après, d'accord ?
- Oui. J'aimerais bien.
- Ok. Je t'aime.
- Je t'aime aussi Harry.
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31 août 2008 – 11h37 – Loutry Sainte chaloupe – Le jardin du Terrier
Harry transplanna en tenant Albus dans ses bras et posa le petit pour qu'il puisse rejoindre ses cousins en courant sur l'herbe. Il vit l'enfant basculer, tomber sur ses petites mains puis se relever et repartir encore plus vite, faisant une nouvelle fois preuve d'une énergie qui épuisait parfois ses parents. Habituellement calme, leur benjamin était excité comme jamais depuis deux/trois semaines et passait son temps à courir pour aller d'un endroit à l'autre. Cependant l'enfant n'était pas encore tout à fait adroit de ses pieds et finissait souvent par terre, se récoltant chaque jour un pansement de plus.
Il vit Ron intercepter le petit et le soulever pour le faire « voler » sur ses épaules au moment où il sentait la magie de Ginny se condensait à ses côtés. Son ex-femme lui sourit en lâchant la main de James, roi du jour, et le laissa filer vers le groupe de roux qui s'agitait sous la tonnelle installé pour l'occasion.
- Tu vas bien ?
- Oui, j'ai juste besoin d'un peu de temps.
La veille il avait dû rejoindre les aurors pour détruire les sorts entourant une vieille maison. C'était normalement le travail des briseurs de sorts mais la plupart étaient occupés sur une affaire de colliers de contrebande étrangleurs. Et puis Harry était payé pour être cette sorte de consultant… et il aimait ça. Il avait passé trois heures à laisser sa magie se mêler aux protections de la bâtisse. Il ne savait pas comment agissait les briseurs de sorts en temps normal mais savait que sa méthode n'était pas conventionnelle. Harry se mêlait à la magie des lieux, s'en empreignait, en comprenait l'essence et la mécanique… puis il détissait la toile du sortilège comme on détricoterait un pull. La magie reprenait sa forme naturelle et se fondait alors dans la nature, regagnant sa place avec douceur.
C'était beau et doux mais épuisant. Dans ses situations, le brun était la baguette, la magie circulait à travers lui et cela impactait son corps. Pas en mal, mais cela lui coûtait beaucoup d'énergie. Et il avait toujours du mal ensuite à se déconnecter.
Alors une tribu entière de Weasley dont la magie pétillait ce n'était pas anodin pour Harry et il avait ce besoin de s'y plongeait doucement.
- Vas-y si tu veux.
- Teddy et Andromeda sont arrivés ?
- Oui, je les sens.
- Bien, je vais déposer les cadeaux de James avec les autres.
- Tu ne l'as pas trop gâté j'espère.
- Non, ne t'inquiète pas.
Harry sourit.
Il sourit une nouvelle fois trois heures plus tard, alors que James ouvrait un autre cadeau, explosant de joie en découvrant des pétards de fabrication Weasley. Evidemment l'enfant de 5 ans avait été gâté par toute la famille. Et Harry s'imaginait déjà en train de faire les gros yeux à son fils pour qu'il range tout correctement dans sa chambre.
Un bruit de transplannage se fit entendre et Harry regarda avec fascination les adultes sortir leur baguette et la pointer vers le nouvel arrivant.
- Théodore ?
Hermione avait parlé, surpris de voir l'homme qui ne devait normalement arriver que pour le gouter. Harry n'en fut pas spécialement surpris, l'ayant sentit arriver, mais se leva tout de même pour approcher de son compagnon qui le fixait droit dans les yeux. Il semblait tendu, et le brun comprit pourquoi en voyant le python jaune citron autours de ses épaules et de sa nuque.
- Ma douce, laisse le.
- Mon parleur !
L'animal poussa un sifflement de joie avant de bouger pour rejoindre son maître et monter s'enrouler sur son torse et ses épaules. Sa langue fourchu chatouilla la nuque d'Harry alors que le reptile se plaignait d'avoir était seul dans le grand nid sombre avec le compagnon sombre du parleur.
- Désolé Théo.
- Ce n'est pas grave. J'ai l'habitude.
Le python magique, offert par Théodore un mois plus tôt, avait en effet la fâcheuse tendance à s'enrouler autour du serpentard et à le serrer jusqu'à ce qu'il l'amène à son parleur dès que celui-ci s'éloignait trop longtemps. L'animal était encore jeune mais sa force de constriction était déjà assez impressionnante.
- Papa ? Que fait Daniel ici ?
Harry sourit en regardant James, tandis que Molly servait à boire à Théodore en lui trouvant une place où s'installer. Ses trois garçons avaient décidé de nommer le serpent Daniel dès qu'ils avaient su que c'était l'année des prénoms en D et ce malgré le fait que l'animal était une femelle ou que le prénom n'était pas traduisible en fourchelangue.
- Il ne voulait pas être seul à la maison.
Le serpent bougea sur ses épaules et regarda le paquet rouge que tenait l'enfant avant d'en prendre l'exacte teinte en sifflant.
James sourit alors que les autres enfants applaudissaient sous le regard amusé des adultes.
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27 novembre 2008 – 21h16 – Manoir Malefoy – Entrée
Harry remercia l'elfe de maison qui prenait sa veste et le regarda se pencher en avant brièvement avant de parler.
- La maîtresse arrive, monsieur Harry Potter.
- D'accord Plume, merci beaucoup.
L'elfe disparut et le brun profita de cet instant de répit pour se laissa bercer par la magie l'environnant. C'était légèrement piquant mais accueillant, comme à chaque fois qu'il venait ici. La première fois qu'il avait passé les portes de l'endroit avec Théodore il avait eu peur de ressentir des vestiges de la magie de Voldemort, mais Drago avait fait les choses bien en embauchant plusieurs briseurs de sorts et autre mage pour l'aider à purifier les lieux, plus que cela ne l'était surement même avant la venue du lord. Et si le manoir était encore légèrement tatillon sur la présence d'Harry, le brun supposait que c'était à cause de la vieille mésentente entre les Weasley et les Malefoy car sans en être vraiment un, il faisait partie de cette famille et en avait même épousé une.
- Harry ?
Le brun releva la tête vers Astoria qui descendait le grand escalier principal. Elle portait une nuisette blanche par-dessous une robe de chambre en satin qui n'était pas entièrement fermée, laissant ainsi voir ses jambes effilées et le décolleté de son habit de nuit. Il ne put s'empêchait de regarder l'arrondi de sa poitrine et s'aperçut quand elle fut plus près qu'il distinguait l'aréole de son sein gauche.
- Il y a un problème ?
- Non. Drago m'a donné rendez-vous pour…
Il ne termina pas sa phrase, se sentant rougir alors qu'il taisait les mots « coucher ensemble », mais su au sourire mutin de la jolie brune qu'elle les devinait sans mal. Sa gêne augmenta quand elle se retrouva devant lui et qu'il constata qu'il apercevait également la couleur de sa culotte.
- Drago n'est pas là ce soir. Il a un repas d'affaire. Il a dû oublier de te prévenir.
- Ah… Je vais y aller alors…
- Harry.
Il frissonna au ton de voix et regarda la main pâle qu'Astoria venait de poser sur son avant-bras avant de lever les yeux vers elle. Elle souriait d'un air amusée et il ne put manquer le bout de langue qui passa sur sa lèvre inférieure avant qu'elle ne parle.
- Monte avec moi ?
Les doigts féminins remontèrent vers le creux de son coude et bien qu'il hésita un instant il finit par hocher de la tête lentement. Théodore avait donné son accord pour Drago ET Astoria, et le blond avait sûrement fait exprès de ne pas être là pour le forcer à accepter la présence de sa femme. Car bien qu'ils se soient vus trois fois de plus depuis son anniversaire il avait toujours demandé à voir Drago sans son épouse, se sentant encore assez mal à l'aise vis-à-vis de coucher à nouveau avec une femme.
Mais il fallait croire qu'il était l'heure de dépasser ce traumatisme.
Astoria l'entraîna dans les escaliers en lui tenant la main et le fit rentrer dans la chambre des maîtres avant de fermer en douceur la porte derrière elle.
- Harry ?
- Oui ?
- Tu préfères que je dirige ?
Le brun hocha de la tête quasi immédiatement, voyant un moyen de se rassurer dans cette idée car si elle dirigeait, il ne pourrait pas lui faire mal où la forcer.
- D'accord. Alors, je vais aller m'asseoir sur le lit et tu vas te déshabiller. Entièrement. Et après tu viendras me montrer si tu es toujours aussi doué de ta langue. Cela te convient ?
Il hocha de la tête, incapable de répondre tant l'excitation avait enflée dans son corps à l'entente de cette proposition. Astoria était vraiment belle et sensuelle, et Harry lui découvrait un côté dominant qui n'était pas pour lui déplaire.
Alors il avança dans la pièce et obéit, ôtant ses habits sous le regard brillant et perçant de la brune dont le sourire gourmand laissait présager bien des délices.
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27 novembre 2008 – 22h12 – Manoir Malefoy – Chambre des maîtres
Drago poussa la porte de la chambre en enlevant sa cravate et s'arrêta sur le pas de celle-ci, les yeux tournés vers le grand lit où il vit une scène très excitante. Son arrêt fut court et il pénétra dans la pièce en se déchaussant d'un mouvement rapide avant d'avancer vers sa femme.
- Sublime.
Sa magnifique épouse tourna son visage pour le regarder et lui sourit sans cesser d'onduler des hanches pour se faire plaisir sur leur amant qui était magnifiquement contraint.
Allongé sur le lit, attaché en étoile au quatre montant du meuble, les yeux clos –surement d'un sort- et la bouche bâillonnée par un tissu de soie, le brun était tout autant un appel à la luxure que sa femme dont il embrassa les lèvres, y trouvant dessus le goût d'un autre homme.
Il se recula d'un pas pour enlever sa robe de sorcier et le reste de ses habits sans lâcher des yeux le duo.
- Il m'entend ?
- Non.
Drago sourit, privé de la vue et de l'ouïe le brun devait être très sensible.
- Mon cadeau t'a plu ?
- Evidemment mon cœur. J'ai cependant cru qu'il allait me laisser.
- Vraiment ?
- Oui.
- Raconte-moi.
Il monta sur le lit et se plaça à genoux derrière sa femme pour embrasser sa nuque et caresser ses seins.
- Je l'ai d'abord amadoué en lui faisant utiliser sa jolie bouche, et Merlin m'en soit témoin il est vraiment doué !
Le blond mordilla l'épaule de sa belle pour se « venger », la faisant sourire et accentuer le mouvement de ses hanches sur le brun qui grogna dans son bâillon et releva le bassin.
- Ensuite ?
- Ensuite je l'ai sucé. Longuement. J'ai d'abord joué avec son gland puis j'ai taquiné ses testicules comme tu aimes.
- Merlin… continue.
- J'ai profité de lui avoir écarté les jambes pour lécher son périnée pour lui attacher les chevilles.
- Il a adoré je suppose.
- Oh oui. Il ne m'a fallu que quatre allers retours avec ma bouche pour le faire jouir. Il est vraiment rapide.
- Théodore lui jette un sort.
- Je le sais chéri. Mais il faudra travailler ça.
Le blond hocha de la tête avant d'aller embrasser le dos de sa chérie qui s'arqua en gémissant.
- Ensuite ?
- Il s'est endormi. Je suis allé voir notre fils et quand je suis revenu j'ai attaché ses poignets dans cette position. Puis j'ai léché et mordillé ses tétons jusqu'à ce qu'il se réveille. Il était un peu perdu mais vu son érection ça lui a plu.
- Tu as sorti un jouet ?
- Deux mon cœur. Deux.
Astoria se releva, s'enlevant de la verge luisante et muni d'un anneau pénien en onyx provenant de la gamme pour adulte de Weasley. L'anneau empêchait à son porteur d'éjaculer tant qu'il était verrouillé et Drago aimait beaucoup quand Astoria l'utilisait sur leurs amants. Le deuxième objet, Drago ne le vit pas tout de suite, et mit quelques secondes à comprendre qu'il devait être à l'intérieur du corps tremblant du brun.
Il pencha la tête et remarqua alors la partie externe du plug qui luisait légèrement.
- Lequel ?
- Celui qui grossit lentement. Je me suis dit que tu apprécierais qu'il soit prêt pour toi.
Drago hocha de la tête, ce n'était pas le meilleur de leurs jouets mais il était en effet bien pratique, et il se sentait déjà bien dur à l'idée de remplacer l'objet par son propre sexe.
- Hmm…
Le gémissement étouffé lui fit tourner la tête et détailler le corps imberbe et musclé d'Harry qui se tortillait, se demandant surement où été Astoria et pourquoi elle avait arrêté.
- C'est aller quand il t'a pris ?
- Oui. Je pense que le fait que je maîtrisais la situation a aidé, et puis je n'ai fini de l'attacher qu'une fois assise sur lui. Il a bien vu que j'aimais.
- Parfait. Je te laisse terminer ?
- Oh non ! Joue avec moi !
Le ton de sa femme termina de le rendre dur et prêt pour le reste de la nuit. Il posa sa main sur la cuisse d'Astoria et remonta jusqu'à son sexe qu'il caressa légèrement puis fit de même sur Harry qui couina en s'arquant.
Drago se demanda s'il avait compris qu'Astoria avait été rejoint.
En tout cas, si ce n'était pas encore le cas, Drago comptait bien se faire remarquer.
Il allait d'abord laisser Astoria se faire jouir sur Harry tout en s'occupant de sa magnifique poitrine, puis il sucerait le sexe dur et couvert de cyprine du brun avant d'enfin le pénétrer pour le faire crier de plaisir et tout cela sans le détacher un seul instant. Et sans enlever l'anneau en onyx qui l'empêcherait de soulager la tension.
Puis il préparerait Astoria pour qu'ils puissent la prendre tous les deux en même temps, sachant que sa douce adorait cette position, et permettrait enfin au brun de jouir entre les cuisses de son épouse.
- Drago Malefoy, à quoi penses-tu avec cet air coquin ?
Le blond sourit et ne répondit pas, il préféra se pencher sur Astoria et l'embrassait.
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21 décembre 2008 – 23h55 – Manoir Malfoy – Terrasse principale
Harry leva les vers le ciel libre de tout nuage et parcourut les étoiles en silence, soufflant doucement dans l'air glacial de la nuit. A l'intérieur, le bal du solstice des Malfoy faisaient danser les couples, discutaient les amis et sourire les soupirants. Harry avait grignoté quelques délicieux mets au buffet et parlé à quelques personnes de sa connaissance en regardant les duos sur la piste. Evidemment, beaucoup de regards étaient tournés vers les maîtres de maison qui évoluaient avec grâce sur la piste, leur amour clairement visible et émouvant.
Le brun les avait trouvés beaux, magnifiques même, dans leurs vêtements cousus sur mesure et tournant dans un rythme hypnotisant.
Il les avait trouvés beaux… et follement excitant.
Si excitant qu'il avait finalement dû se retourner pour essayer de calmer son corps bien trop réactif au sourire charmeur et au regard taquin que lui avaient adressés les Malfoy.
Heureusement pour lui, Daphnée était venu lui parler, le sauvant de ses pensées lubriques qui l'envahissaient malgré le fait qu'il n'avait pas fréquenté intimement le duo depuis un mois… ou peut-être à cause de ça.
Harry se souvenait encore de ses quatre mains sur sa peau frémissante, du goût de leurs lèvres et de leurs sexes, de l'odeur de leurs peaux…
Astoria et Drago avait su le faire jouir comme personne auparavant et même s'il plaçait toujours Théodore tout en haut de sa liste, le couple était sans nul doute à la deuxième place.
Leurs jeux coquins, leur manière de l'attacher, de le contraindre, de tester ses limites jusqu'à le faire jouir… Il avait adoré chaque instant et s'était masturbé sur ses souvenirs les cinq jours suivants.
Théo avait même fini par le surprendre en train de se toucher ! Alors qu'en général il ne le faisait quasiment pas… et Harry avait dû lui avouer ses pensées quand son petit ami avait voulu l'aider. Le serpentard avait froncé ses sourcils longuement, une main sur son pénis, avant de lui demander avec un sourire amusé s'il pouvait penser à lui pour les minutes suivantes.
Et Harry avait plongé sur son compagnon pour l'embrasser et chasser tout ce qui n'était pas lui.
- Tu penses encore à eux ?
Le brun se retourna en souriant et croisa le regard de son amoureux habillé dans une tenue sobre mais élégante. Magnifique comme toujours.
- C'est un reproche ?
- Non, une question.
- Je pensais un peu à eux. Comment ne pas le faire alors qu'ils attirent tous les regards ?
- Ils rayonnent.
- Oui, ils sont beaux à voir. Tout va bien ?
Théodore s'approcha de lui en souriant et pris sa main dans la sienne pour la porter à ses lèvres.
- Tout va bien Harry. Nous en avons discuté non ?
- Oui mais …
- Mais tu as peur que je t'en veuille. Ce n'est pas le cas. Tu as couché avec eux et tu as adoré. Eux aussi. Tant mieux.
Harry serra les doigts de Théodore dans les siens, observant le visage de son amoureux. Il avait l'air un peu fatigué mais cela n'enlevait rien à son charme.
- Je peux t'embrasser ?
- Pas avant minuit Harry.
Le brun hocha de la tête, sachant que son compagnon faisait ça uniquement pour le taquiner et non pas pour une quelconque tradition. Théo aimait les traditions, mais celle-ci n'en était pas une, il s'était renseigné avant son premier bal de Yule pour être sûr de ne pas faire d'impair.
- On rentre alors ? Il doit rester moins d'une minute. Tu es arrivé juste à l'heure.
- Je te prie de m'excuser, j'ai eu besoin de terminer mes dossiers pour être tout à vous cette semaine.
- Ce n'était pas un reproche, rentrons.
Harry suivit Théodore sans lâcher sa main. Il l'aurait son baiser. Et peut-être même qu'il aurait le droit à une danse ou deux ?
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24 décembre 2008 – 21h35 – Godric's Hollow – Salle à manger
Se penchant vers son dernier fils, Harry l'enveloppa de ses bras et le souleva. L'enfant avait essayé de tenir, mais la fatigue se faisait trop grande. Surtout que la journée avait été dense entre la décoration du deuxième sapin – Ginny n'avait pas pu être là pour le premier et les enfants tenaient à en faire un avec elle aussi – la confection de sablés et de celle des cookies de Noël. Ils avaient même fini par faire apparaître un peu de neige pour pouvoir faire un bonhomme qu'il avait ensuite protégé d'un sort.
- Allez, dis Bonne nuit Albus.
Le petit agita sa menotte en baillant.
- 'Ne nuit.
James et Teddy le saluèrent en retour, terminant leur part de gâteau car eux non plus ne tarderaient pas à aller au lit. Ginny qui entrait avec des tasses de chocolat se pencha sur leur petit dernier pour l'embrasser sur la joue, faisant sourire l'enfant.
- Bonne nuit mon cœur.
- 'Ne nui' m'man.
Le brun sourit à son ex-femme et monta avec Albus pour aller le coucher dans son lit, les enfants ayant déjà enfilé leurs pyjamas avant le repas et après le bain. Il eut à peine posé l'enfant sous sa couette que celui-ci s'endormait, babillant sur la journée.
Il l'embrassa à nouveau sur le front et le borda, suivant un instant du regard sur vif d'or qui courrait sur son pyjama bleu.
- Parleur, j'ai froid.
Harry sourit en se retournant et regarda Daniel entrer dans la chambre et onduler sur le sol. Le serpent passa sur sa chaussure et monta sur le pied du lit avant de s'infilter sous la couette.
- Ma belle, sors de là.
- Petit parleur chaud.
Le python glissa vers le haut du lit et s'enroula autour de Albus, sa tête dépassant à peine de sous la couverture. L'animal siffla de bien être, sa langue frôlant la joue du petit garçon qui rit doucement mais ne se réveilla pas.
- Une heure, ma belle, après tu retournes dans ton vivarium.
- Oui parleur. Petit parleur chaud.
Harry leva les yeux au ciel et lança un sort de surveillance sur Albus. Il faisait confiance au python, mais cela restait un animal et il préférait faire attention.
De la même manière il ne ferma pas totalement la porte, préférant laisser la possibilité à Daniel de sortir.
Quand il redescendit, James et Teddy jouaient à la bataille moldu sous le regard attendri de Ginny qui finissait de débarrasser la table. Harry alla l'aider et l'écouta lui parler de sa petite amie actuelle qui bien que très jolie et gentille manquait un peu de folie aux yeux de la rousse.
La table propre et libre, Harry envoya les garçons se coucher en leur déposant un baiser sur le crâne et laissa Ginny allait s'assurer qu'ils se brossaient bien les dents et ne faisaient pas de bêtises.
Quand elle redescendit, il était assis sur le canapé face à la télévision et regardait une émission sur les animaux africains, et il souleva la couette pour l'inviter à venir contre elle. Elle se glissa dans l'étreinte, jambes relevées sous ses fesses et tête contre son épaule.
Harry sourit, cela lui rappela leurs soirées télés lorsqu'elle était enceinte de James et qu'elle avait une fascination pour les émissions de gags et les glaces à la pistache.
Il était bien là, au chaud et au calme après cette journée agitée et avant celle de demain où il serait avec tous les Weasley au grand complet.
Il était si bien, souriant des remarques de Ginny qui s'amusait à comparer les animaux avec des gens de sa connaissance, qu'il finit par s'endormir.
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25 décembre 2008 – 00h12 – Godric's Hollow – Salon
- Harry, réveille-toi.
- Hum… Ginny, laisse-moi …
- Je pourrais le prendre mal, surtout après avoir trouvé ton ex-femme endormie contre toi.
Harry sursauta et ouvrit les yeux, croisant le regard noir de Théodore qui souriait en coin.
- Pardon ! Je ne v.
Un doigt se posa sur ses lèvres et le sourire de son amoureux s'agrandit légèrement.
- Je te taquine Harry. Je sais ce qu'il en est. Tout va bien. On va se coucher ? Il est tard.
- Les cadeaux …
- Je les ai mis sous le sapin. Ils étaient bien tous dans le grenier ?
- Oui.
Le sourire tendre de Théodore chauffa le cœur d'Harry qui se leva en prenant son poignet en main pour se couler contre lui et l'étreindre en douceur avant de respirer son odeur.
- Alors ce Noël chez ton oncle ?
Son amoureux ne lui répondit pas tout de suite, semblant rassembler ses mots après avoir passé la journée dans la famille de son oncle maternel, seule branche de la famille qui lui restait vu que son père était fils unique et son grand-père paternel aussi.
- Je crois que je n'aime pas les enfants.
Harry ne put s'empêcher de rire à cet aveux qui n'en était pas un. Il imaginait Théodore perdu au milieu des 10 petits enfants de son oncle nés de ses 4 enfants. L'homme avait épousé une née de moldu, s'attirant les foudres de sa famille qui l'avait poussé à déménager en France avec sa femme enceinte sous peine de le déshérité.
- Ce n'est pas nouveau Théo. Il suffit de voir comment tu te crispes quand un petit s'approche. Tu les trouve sales et bruyants. Je suppose qu'on t'a mis un petit dans les bras et que pour faire plaisir tu n'as rien dit ?
- Ma cousine ne m'a pas laissé le choix. J'aime tes fils.
- Je sais. Mais j'ai expliqué à Teddy tes craintes et il s'est adapté. James a suivi l'exemple et Albus le fera aussi. Même les autres le font.
Ses garçons savaient que Théodore n'était pas très câlin, au contraire de lui qui adorait enlacer ses enfants, et qu'il exigeait une hygiène impeccable à tout moment : Combien de fois Teddy avait-il dû retourner se laver les mains parce qu'il l'avait fait à la va-vite ? Combien de fois James s'était-il fait gentiment sermonné parce qu'il rentrait dans la maison avec ses chaussures pleines de terre ? Et combien de fois Harry avait-il vu Théodore lançait un sortilège pour nettoyer le biberon de Albus avant de lui donner ?
Même Ginny s'était peu à peu habitué aux petites manies du Serpentard et faisait attention à ne plus laisser trainer ses affaires dans le salon n'importe où comme avant leur divorce. Ce n'était pas grand-chose, une veste par ci, une écharpe par-là, ou une tasse laissée toute la nuit sur la table basse … Mais à force de voir Théodore ranger pour elle, elle avait commencé à changer.
- Harry, je t'aime.
Le brun sourit et caressa sa joue, surveillant ses réactions. Théodore venait à peine de rentrer d'une journée qui avait dû être éprouvante et il ne voulait pas le crispé encore plus avec une intimité physique non voulu, même si c'était une simple caresse. Mais son amoureux souriait tranquillement, le visage certes marqué par la fatigue, mais apaisé, et il s'appuya même un peu sur la main.
- Je vais me doucher. Tu veux …
Harry nia vivement bien que son corps réagit positivement à l'idée, sa peau se couvrant de chair de poule et son sexe se réveillant quelque peu. Il savait bien que l'autre n'avait pas vraiment envie d'une partie de jambe en l'air et ne le proposait que parce que cela lui semblait être une convention sociale.
- Non. Mais j'aimerais te donner quelque chose avant que tu te... Que tu ne te laves. Montons ?
Théodore hocha de la tête, curieux, et suivit son brun en silence dans la maison endormi. Les portes des enfants étaient fermées, à l'exception de celle d'Albus qui comme celle de Ginny, anciennement celle du couple, était légèrement entrouverte, signe qu'elle dormait seule. Harry fit descendre d'un coup de baguette les marches qui menaient au grenier coupé en deux par un mur que le brun avait ajouté pour se créer une chambre après le divorce. Il aurait pu prendre la pièce qui lui servait à l'époque de bureau au rez-de-chaussée mais celle-ci s'était vu transformer en salle de classe pour tous les enfants qu'il accueillait.
Le brun avança vers le fauteuil près de la bibliothèque où Théodore rangeait une petite partie de ses livres – le reste étant dans la bibliothèque du Square Grimmauld où il avait fini par aménager, bien qu'il dormait régulièrement ici et quelque fois dans la petite partie nuit attenante à son bureau au cabinet d'avocat.
Un grognement d'Harry le fit le regarder et il le regarda fouiller dans sa table de nuit, un peu agacé et nerveux. Pourquoi était-il nerveux ? Pourquoi d'ailleurs lui offrait-il un cadeau maintenant et non le lendemain avec tout le monde ? Théodore ne voyait qu'une explication mais n'était pas sûr de l'apprécier. Il ne se voyait pas du tout sourire ou faire semblant d'aimer le présent s'il s'agissait d'un objet sexuel – et donc d'un cadeau ne pouvant pas être offert devant des enfants.
Il savait que certains couples le faisaient, s'offrir des dessous affriolants ou des sextoys, mais Théodore n'en comprenait pas l'intérêt premièrement parce qu'il ne porterait jamais de dessous sexy et parce qu'Harry n'en avait pas besoin, et deuxièmement parce qu'il préférait acheter ce genre de chose avec son compagnon à ses côtés : il ne comprenait pas toujours ce qui pouvait être excitant et avait besoin de voir le regard vert se froncer ou s'illuminer pour savoir ce qui pourrait excité son partenaire.
- Euh… Joyeux Noël ?
Théodore posa son regard sur la fiole et observa le liquide transparent où dansait un filament bleu ciel. Un souvenir. Pas une simple copie comme on en faisait la plupart du temps afin de ne pas simplement oublier, mais un souvenir total, la couleur bleue indiquant que le brun l'avait totalement extrait de sa mémoire.
- Je n'ai pas de pensine Harry. Dois-je aller au Square ?
- Non ! Enfin… tu peux mais… euh… je dois d'abord te prévenir… C'est …
Théodore pris la fiole entre ses doigts et regarda le filament danser au milieu, laissant Harry formuler sa pensée et essayer de faire une phrase cohérente et digne d'un adulte.
- Tu te souviens …
- Te souviens-tu.
- Oui. Te souviens-tu m'avoir dit que tu ne voulais plus que je me lave avec quelqu'un d'autre que toi ?
- Oui. Et je ne parlais pas de te laver, mais de sexe sous la douche, bien que je n'apprécierais pas que tu te laves avec n'importe qui.
- Oui, et bien… Ce souvenir est le souvenir de Drago de la fois où on a couché ensemble sous la douche. Et celui-ci le mien.
Théodore vit apparaitre dans la main d'Harry une deuxième fiole identique où dansait un filament tout aussi bleu.
- Nous n'avons pas oublié avoir couché ensemble sous la douche mais notre souvenir disparait totalement quand nous passons la porte de la salle de bain. Je sais que je l'ai fait mais je ne me souviens de rien. Cela n'efface pas mais … comme ça c'est un peu comme si tu étais toujours le seul, non ? Drago a été un peu difficile à convaincre, il n'aime pas l'idée d'oublier de force un souvenir, mais je lui ai demandé comme cadeau de Noël, et puis Astoria lui a dit que c'était mesquin envers toi de ne pas le faire. Il m'a dit que ton cadeau avait intérêt à être à la hauteur …
- Pourquoi ne pas les avoir détruits ?
Théodore regarda le visage du brun se tentait de rose et sourit, amusé de le voir aussi prude alors qu'il était si expressif et demandeur pendant le sexe.
- On m'a laissé entendre aux réunions que… peut être tu aimerais regarder.
- Regarder ?
- Hélène m'a dit que son mari aimait la regarder coucher avec d'autres hommes. Alors je me suis dit que peut être tu voudrais … regarder.
- Te regarder coucher avec Astoria et Drago ?
- Le souvenir n'est qu'avec Drago mais si tu veux je peux leur en parler. Je ne pense pas qu'ils seront contre, tu… tu voudrais ?
Théodore fronça les sourcils en prenant le temps de réfléchir alors qu'il observait les souvenirs danser dans leurs fioles. Il imaginait facilement pouvoir apprécier voir Harry nu et gémissant, car même s'il n'éprouvait pas vraiment de désir sexuel, son compagnon était très agréable à regarder et l'entendre vocaliser son plaisir était fortement plaisant. Puis il s'imagina un instant Harry avec Drago, ou avec Astoria, mais son entreprise échoua quand il se rendit compte qu'il ne connaissait pas les physiques de ses deux amis. Et il n'avait pas spécialement envie de les connaître. L'idée ne le dégoutait pas mais le laisser tout à fait indifférent.
- Je n'en éprouve pas l'envie. Et l'idée ne m'excite pas, avant que tu ne me poses la question.
Harry hocha de la tête en douceur et désigna les fioles du menton. Théodore les observa à nouveau, comprenant la question muette mais décida de ne pas les jeter. Il n'aimait pas l'idée d'effacer totalement la mémoire de Harry et au moins, les souvenirs perdureraient, même si ce n'était pas dans la tête des protagonistes principaux.
- Harry. Merci pour ce cadeau. Ce n'est pas habituel mais j'en perçois la valeur. Je n'aimerais pas qu'on m'efface des souvenirs.
Il se leva pour aller ranger les deux fioles dans son armoire, les laissant ici jusqu'à ce qu'ils retournent au Square où il les rangerait dans son bureau, avant de se diriger vers la partie salle de bain de leur chambre qui n'était séparé de l'espace nuit que par un demi mur. Harry avait créé cet espace après leur mise en couple puisqu'il se doutait que Théodore n'apprécierait pas de partager la même salle d'eau que Ginny ou les enfants.
Il se déshabilla en réfléchissant à l'endroit où il pourrait mettre les deux fioles en sécurité pour que jamais les enfants ne les trouve – Harry en serait mortifié si quelqu'un devait voir ce souvenir – mais également en se demandant si lui-même voulait le voir. Il était un peu curieux de savoir ce qu'exactement il s'était passé et surtout jusqu'à quel point Harry avait aimé. Avait-il plus aimé que lorsqu'il faisait l'amour avec lui ?
Le serpentard se fichait bien que Drago et Astoria soient meilleurs au lit que lui – et ils l'étaient sûrement comme la quasi-totalité de la population mondiale – mais il n'aimait pas l'idée que Harry ait préféré sa douche avec le blond plutôt que celles avec lui.
Son regard se tourna vers son compagnon qui était en train de sortir de la chambre et il l'appela en douceur.
- Oui ?
- Où vas-tu ?
- Me laver rapidement dans la salle de bain d'en bas.
Théodore l'observa, dans son pull de Noël presque trop petit, ses cheveux décoiffés et ses yeux brillants de fatigue. Son cœur s'accéléra légèrement alors qu'il le trouvait adorable et magnifique à la fois. Il leva la main vers lui et lui tendit.
- Viens. La douche est assez grande pour nous deux. Et je te dois un cadeau de Noël.
L'effet fut immédiat. Malgré la fatigue, les yeux de son compagnon s'illuminèrent et Théo sourit avec tendresse. Ils n'allaient pas faire l'amour de manière conventionnelle mais ils allaient faire l'amour. Parce qu'ils s'aimaient et que c'était leur histoire d'amour.
- Je t'aime.
