Bonjour à tous et à toutes.
Cela fait longtemps depuis ma dernière fiction sur FE: Fates, pas vrai ?
Je tenais d'abord à remercier toutes les personnes qui ont commenté la première fiction que j'avais posté sur "La fin d'un rêve" ; et pour les nommer, Io de Scylla, PoireauPower, Onihime, PetiteDaisy et Lusaphira. Je ne me fais pas d'illusion : parmi tous ces lecteurs, peu sont encore présents aujourd'hui dans ce fandim et encore moins sur le site. Mais sans eux, je ne serai pas revenue pour poster cette histoire ce site. Revenir sur ffnet pour cette histoire est un peu comparable à ce qu'a pu éprouver Corrin en retournant à Nohr : un sentiment de nostalgie couplé avec le désespoir de ce que cet endroit est devenu (dans des proportions bien différentes, bien entendues !). Il y a tant de publicité, de pop-up, c'est encore pire que Wattpad. Comment font certains et certaines d'entre vous pour lire dans telles conditions ? Comment ce site a-t-il pu aller aussi bas en se prostituant ce qui était un lieu créer par et pour les fans ? C'est consternant.
J'ai essayé maintes et maintes fois d'écrire cette fanfic lorsque j'étais plus active dans le fandom avant de finalement la mettre de côté dans un coin de ma tête. J'avais des brides d'idées mais je n'avais jamais réussi à mettre suffisamment d'ordre pour en faire quelque chose de cohérent. Aujourd'hui, j'ai peut-être acquis la maturité et la détermination qui me manquaient et j'espère la mener à bien.
À l'origine, j'ai inventé ce récit suite à ma frustration du demi-mensonge sur la jaquette de Conquête qui affirmait qu'on allait faire la révolution, combattre le mal de l'intérieur, etc. Dommage que cette révolution n'ait lieu que dans le dernier chapitre du jeu... Pour autant, je ne proclamerai pas que ma version est "meilleure" que l'originale. Oui, elle a souffert d'un manque de développement d'une histoire qui se voulait trop ambitieuse pour les capacités de stockage d'une cartouche DS, mais je ne reste qu'une amatrice de mon côté. Je vais me contenter de conter une autre histoire sur les mêmes bases, avec des thèmes qui me parlent, des personnages que j'ai aimé et aime toujours, essayer d'être cohérente dans ma narration et cela sera déjà bien.
J'espère que cette réécriture vous plaira, et bonne lecture !
En cette belle matinée de mai, Corrin venait d'avoir 20 ans.
En conséquence, c'était le grand jour, et pas uniquement pour la célébration de la naissance de la jeune femme : il avait été prévu que la princesse rejoigne la Cour de Norh auprès de son père accompagnée par la fratrie princière le lendemain.
Lilith n'eut même pas le temps d'entrer dans la chambre de sa protégée qu'elle était déjà hors du lit, assise devant sa commode. Nul besoin de lui faire face pour deviner le grand sourire qui ornait son visage. Si pourtant le doute venait à poindre, le reflet ravissant de la princesse dissipait tout soupçon.
— Bonjour Ma Dame Corrin, salua respectueusement la domestique en s'installant auprès de sa maîtresse. Je vois que vous êtes en pleine forme.
— Et comment ! Je n'ai qu'une hâte, c'est que mes adelphes nous rejoignent ! Reste-t-il des choses à préparer ? Des mets ou des décorations ?
— Les plats seront finalisés par les soins de Jakob et Flora, tout le reste est en place. Ne vous en souvenez-vous donc pas ? rit gentiment Lilith.
— Aaah, c'est que l'attente va être longue… soupira Corrin en pianotant sur sa commode.
Une fois un peu d'ordre remit dans la longue chevelure de sa dame, elles se levèrent pour passer à l'habillage.
— Aujourd'hui, nous pourrions faire une lesson d'équitation auprès de votre tuteur ou bien faire une séance d'entraînement aux sorts avec Felicia. Que préférez-vous ?
L'intéressée dodelina de la tête, hésitante. Il fallait pourtant qu'elle se décide rapidement, alors elle dit :
— Je pense qu'une sortie à cheval me fera du bien.
— Bien, je vais en avertir Sir Gunter dans ce cas.
Elle finit de la préparer pour la matinée et sortit la robe qui l'accompagnerait pour les festivités qui suivront. Corrin appréciait beaucoup les chevauchées et son choix ne la surprit pas : il s'agissait d'un des rares moyens pour la jeune femme de s'aventurer hors du château.
Corrin avait grandi éloignée de tout, dans un village prospère et sans histoires à l'autre bout du pays. Une vie certes idéale qui l'avait préservée de la pauvreté et la dureté de Nohr pour se cantonner à ses livres d'histoire et géopolitique, mais qui l'avait aussi tenue à l'écart de sa famille. Si le roi lui avait écrit des lettres lors des grands événements et que ses adelphes venaient parfois en personne, la princesse se languissait d'être parmi eux et son peuple à la capitale.
Et c'était sans compter sur son fiancé, Silas. Lilith se retint un soupir et masqua sa grimace ennuyée en songeant que l'infante allait couiner tout le chemin dès qu'elle penserait à leur rencontre future.
— Lilith… Trouves-tu que ma santé est vraiment si fragile ? murmura brusquement Corrin alors qu'elles se rendaient à l'écurie.
Cette question ne sortait pas de nulle part : il s'agissait de la raison officielle de sa mise à l'écart, celle que lui avait rabâchée Sa Majesté et Ses enfants à la princesse depuis son plus jeune âge.
Tout au moins, depuis ses cinq ans…
Lilith eut le cœur serré. Elle détestait quand Sa Dame lui posait ce genre de questions car elle se refusait à lui mentir, mais ne pouvait pas lui dire la vérité non plus. Alors elle lui répondit :
— Vous avez toujours eu une grande sensibilité, Dame Corrin, et c'est très certainement de ça que souhaitait vous protéger le Roi Garon. Souvenez-vous de la guerre des concubines…
Corrin devint brutalement silencieuse. Elle avait grandi sans sa mère à cause de cette guerre civile interne. Une succession d'assassinats suite au décès de la reine Katherine pour le pouvoir, coûtant la vie de la deuxième reine, Arete et de sa petite fille, pour qu'au final aucune ne parvienne au trône. La dernière en lice en perdit la tête — et il n'était ici pas question qu'uniquement de métaphore…
— Mais je ne risque plus rien, rétorqua pourtant la princesse avec résolution.
— C'est bien pour ça que vous êtes rappelée auprès de lui, sourit sa dame de compagnie en amenant Joseph, l'étalon de sa maîtresse.
Lilith s'excusa pour retrouver Gunter. Il ne mit pas longtemps à rejoindre sa pupille, et la servante observa silencieusement le duo s'éloigner par delà les grilles noires de la demeure. Elle agita la main tout au long avant de la rabaisser lentement contre son cœur.
— Me serai-je trompée ? se murmura-t-elle, partagée entre le soulagement et la déception.
— Sur quoi donc ?
Lilith sursauta et fit volte-face. Flora se tenait derrière elle, un tome de magie à la main. Les deux femmes s'entre-regardèrent avec une méfiance réciproque à peine voilée. Sans récalcitrante cette fois, Lilith affabula en enlevant nonchalamment une paille de sa tresse :
— Il me semblait que la journée était trop chargée pour une chevauchée, mais l'itinéraire choisit paraît en fin de compte suffisamment court. Et toi, relança-t-elle avec une point d'agressivité dans son sourire, ne devrais-tu pas être en cuisine ?
— Eh bien, il semblerait que l'intendante n'ait pas fait son travail : Felicia attend encore son élève, enchaîna la servante avec la même inimitié.
— Hélas, il n'y a nulle intendante ici, seulement un intendant. Peut-être devrais-tu aller le retrouver ? Il me semble que vous êtes plutôt familiers, il ne t'a donc jamais dit sa fonction ? Comme c'est étonnant…
Flora en devenait rouge de colère sous leur pluie de sarcasme respectif ; elle tourna les talons abruptement, abandonnant leur échange de joutes. Si tôt partie que Lilith s'affaira à retrouver cette pauvre Felicia, malheureuse victime collatérale de cette affaire…
Le vent fouettait agréablement ses joues, faisait virevolter ses cheveux blancs. Joseph filait à contre sens du souffle, bravant les éléments et la pente pour le plus grand bonheur de Corrin.
Enfin, ils ralentirent pour faire face à la brise marine. Corrin inspira profondément, s'imprégnant de l'iode et du gout salé des embruns. Jamais elle ne se sentait aussi bien qu'en admirant cette vue qui menait sur l'océan. Elle avait toujours adoré la mer. Naturellement, son tuteur lui avait appris quelques nages et la navigation en voyant son intérêt. Elle ne possédait hélas aucun talent dans cette dernière discipline et avait même parfois le mal de mer, mais au moins connaissait-elle les cartes des étoiles grâce à cela…
Cette vue lui manquerait. Cette vie lui manquerait, aussi plate soit-elle. Pour autant, rien ne la ferait reculer : elle partira demain matin avant que le soleil ne pointe. Par chance, le beau temps leur souriait et les journées s'étiraient de plus en plus au fur et à mesure que l'été se rapprochait.
— Eh bien ma chère, vous filez sans attendre votre vieux tuteur ?
Gunter arriva au pas à côté d'eux. Les joues de Corrin se colorèrent de rose.
— Pardon Gunter, je me suis emportée par ma griserie.
— Je ne peux que vous en excuser. Bientôt, vous ne pourrez plus autant en profiter…
Ils se tinrent l'un à côté de l'autre, silencieux. Un avant-goût de nostalgie emplit la bouche de Corrin. Leurs chevaux broutaient, inconscients de la situation, les quelques bruyères qui poussaient sur la pointe menant vers l'océan. Le vent s'abattait sur la mer, arrachant des gouttes aux vagues au point de former un crachin.
— Gunter… Que comptez-vous faire à présent ? demanda doucement la princesse.
— J'y réfléchissais, admit le chevalier. Je pense qu'il serait temps pour moi de retourner dans ma demeure et de prendre ma retraite…
Mais il ne ne semblait pas très convaincu par ses propres paroles. Corrin n'osa pas le relever : elle savait que Gunter avait perdu sa famille depuis la dernière guerre contre Hoshido.
— …Mais je ne suis pas encore décidé, reprit-il alors que son cheval raclait le sol. Une seule chose est sûre : je ne mettrai pas un pied à la Cour, fusse ma vie en jeu !
Il se voulait plaisantin, mais Corrin n'était pas certaine qu'il le soit autant qu'il le prétendait.
— Cependant, si jamais vous vous retrouviez dans une impasse quelqu'elle soit, j'accourrai aussi vite que je le pourrai si mon assistance est requise.
Sur ces paroles, il la contempla un long moment, les yeux humides. Corrin lui rendit son regard chargé d'émotion.
— Je ne devrai pas dire de telles paroles - que les dieux m'en pardonnent ! - mais vous avez été comme une enfant pour moi. Je vous ai accompagnée sur tant de choses, vous ai vue grandir tout au long de ces quinze années… J'espère avoir été à la hauteur.
— Bien sûr que vous l'avez été, répondit aussitôt Corrin.
Elle aurait souhaité le prendre dans ses bras, mais leurs positions rendaient la tâche compliquée. À la place, elle lui prit la main avec douceur et bienveillance.
— Que les dieux me pardonnent aussi, mais vous avez aussi une place particulière dans mon cœur que mon père biologique ne pourrait réclamer… Je l'aime bien sûr, mais -
— Taisez-vous mon enfant, ou je ne pourrai plus accuser le vent de faire couler mes larmes.
Alors elle se garda le silence. Les larmes coulèrent tout de même du visage du vieil homme, et elles ne naissaient pas uniquement à cause de la tristesse de quitter sa pupille.
Était-elle vraiment prête à affronter la Cour de Nohr ?
Jakob observait Corrin faire les cent pas dans la cour du manoir. Si elle continuait, elle allait finir par avoir des sabots plutôt que de la corne aux pieds ! Il soupira profondément, agacé. Il adorait sa maîtresse, mais ce qu'elle pouvait parfois être têtue !
— WAWAWAWAWAH ! hurla de terreur Felicia alors que son escabeau pencha dangereusement sur le côté.
Sans sourciller, Flora et lui le redressèrent, sauvant in extrémiste la domestique maladroite. Felicia soupira de soulagement, les décorations toujours à la main.
— Essaie donc de ne pas te casser le cou avant l'arrivée de la fratrie royale, veux-tu ? grinça sa sœur jumelle.
— Ne pas te donner la mort tout court par accident serait encore plus merveilleux, renchérit Jakob.
— D-Désolée, murmura Felicia. J'aurai dû descendre pour me rapprocher… du… mur !
Avec cette exclamation, elle parvint enfin à remettre la banderole, fixant la touche finale de la salle à manger en l'honneur de la famille princière. Ce fut non sans allégresse que Felicia rejoignit la terre ferme — ainsi qu'au plus grand bonheur de tous.
Jakob retourna à la fenêtre. Si Corrin continuait de marcher sans but dans le jardin, Lilith venait de la rejoindre et la suivait du regard.
Lilith… Cette femme était bien étrange. Elle avait rejoint le groupe veillant sur la princesse en dernière. De nature secrète, tout ce que l'on savait d'elle était son parcourt à travers le continent avant de se présenter un soir d'orage à la demeure de leur Dame. Dépêchée par Garon en personne, elle et Corrin avaient rapidement sympathisé (mais Corrin était de nature très sociale. Jakob ne pouvait penser à aucune personne dont elle ne serait pas prise d'intérêt.) jusqu'à devenir sa dame de compagnie.
Il aurait tort de l'accuser de faire un mauvais travail ou de mal se comporter aux alentours de leur Dame (et même avec eux), mais il devait reconnaitre que tous les autres domestiques avaient une pointe au cœur en voyant leur complicité. Celle qui le vivait le moins bien était sans aucun doute Flora : il ne se passait pas un jour sans qu'elles ne s'échangent, à défaut de paroles, au moins des regards venimeux.
Jakob fut tiré de ses pensées en entendant arriver les carrosses royaux. Recouverts d'arabesques dorées à l'effigie des symboles de Nohr (les roses principalement), les longs rideaux noirs avaient beau dissimulés les voyageurs, personne ne pouvait douter de leur identités tant d'effort et de richesse avaient été placardés sur les décorations ainsi que l'esthétisme du véhicule. Des chevaux de race tractaient les deux carrosses - un pour le dauphin et la Dame Camilla, l'autre pour les deux cadets.
— Ils sont là, prévint Jakob à l'intention de ses deux collègues.
Au pas de course, les trois domestiques se rendirent dans l'entrée.
Le premier à l'accueillir fut Gunter. C'était naturel, en tant que figures paternelles de Corrin et par le lien de hiérarchie qui les liait. Xander et lui entamèrent la procédure de politesse, se montra agréable et se garda bien de ne pas montrer son impatience. Camilla ne s'ennuya pas de telle conformité : elle enjamba la cour qui la séparait de leur cadette pour la prendre dans ses bras avec une force digne d'un ours.
— Oooh, Corrin, trésor ! Comme je suis heureuse que ce jour soit enfin arrivé ! Te voilà enfin adulte et prête à nous rejoindre à Krakenburg !
— Camillatumétouffes, ne put que rétorquer la princesse en se débattant.
— Excuse-moi mon poussin ! déclara-t-elle en lâchant sa sœur.
Pour autant, Xander gardait la certitude qu'elle n'éprouvait aucun remords que ce soit. Gunter eut un sourire amusé, bien que son regard trahissait le jugement de son comportement sans gêne. Léo et Elise se joignirent à eux avant que le groupe se fasse plus compacte.
— Je suis tellement heureuse que vous soyez tous là ! Enfin, presque, ajouta Corrin qui s'empourprait.
— Ehehe, un peu de patience grande sœur ! ricana la benjamine en s'agrippant à son bras, Ton fiancé t'attend à la capitale, tu le verras sous peu, c'est promis !
— Essaie de profiter de notre présence et de ne pas regretter trop celle de Silas, veux-tu ? se moqua Léo.
— Oh allons ! Je ne parle pas tant de lui que ça, non ?
La fratrie s'échangea un regard qui en disait long. Lilith toussota.
— Vous exagérez ! insista Corrin dont le visage était devenu entièrement rouge.
— Et si nous passions aux festivités ? proposa Xander pour venir au secours de sa pauvre sœur amoureuse.
— Excellente idée ! Nous avons prévu tout un tas d'activité et nous clôturons par un superbe souper !
— Jolie allitération.
— Léo ! rouspéta Corrin.
— C'était un compliment.
— Je sais très bien quand tu fais preuve de sarcasme !
Les voir se chamailler gentiment mit du baume au cœur à Xander. Il sourit de leurs idioties innocentes et ferma la marche tandis qu'ils s'engouffraient tous à l'intérieur du manoir.
La soirée fut d'une vie et d'une jovialité à toutes épreuves. Tous s'essayèrent aux jeux (dont certains étaient un peu trop paysans au goût des aînés, mais jamais pour Elise) qu'avaient préparé Corrin. Enfin, tous - Xander se tint malgré tout à distance. Cela ne siérait pas son rôle de futur dirigeant, qu'importe les implorations d'Elise et les provocations taquines de Corrin. Pouvoir être témoin d'une fratrie si aimante et unie lui suffisait.
Quand la nuit s'avança et la soirée fut plus calme, Xander voulut parler à Corrin seul à seule.
Elle avait tant grandi. Elle était devenue une jeune femme resplendissante, en bonne santé et de bonne condition physique. Quelqu'un avec beaucoup de cœur, bien qu'il espérait qu'elle n'en ait pas de trop par rapport à ce qui l'attendait. Ou plus exactement, les attendait.
— Ma petite princesse…
Sa voix douce était pleines d'émotions : d'amour, de tendresse, de bienveillance. Dans le même temps, sa main lui caressa la joue avec affection. Le sourire de Corrin s'élargit.
— Je suis tellement fier de voir ce que tu es devenue aujourd'hui. Une vraie princesse Nohrienne, pleine de vie et de fougue, de bonté et de courage, d'esprit et de connaissances sur son peuple.
— Oh, arrête Xander ! Je ne vais plus savoir où me mettre… marmonna-t-elle en rougissant furieusement.
— C'est pourtant on ne peut plus sincère. La frêle enfant que tu étais n'est plus. Je suis plus qu'heureux de voir que tu as pu traversé cette épreuve comme je l'ai fait avec toi. Je n'en ai jamais douté, mais j'espère que je ne t'ai pas paru trop dur par le passé…
— Du tout grand frère ! Je sais que tous ces entraînements avaient pour but de m'améliorer, rassura Corrin en agitant la tête.
Xander lui sourit avec chaleur. Un murmure de soulagement passa ses lèvres avant qu'il ne reprenne avec plus de sérieux :
— Demain, il ne s'agira pas que de te presenter à la Cour et au peuple de Nohr. Père te mettra aussi à l'épreuve.
— À… À l'épreuve ? répéta Corrin avec perplexité.
— J'ignore ce dont il s'agira, lui assura Xander, mais le connaissant, il y a de fortes chances que cela tourne autour d'un test de force et de loyauté. En somme… lorsque tu te présenteras à lui, sois prudente.
Corrin hocha la tête avec une mine bien sombre. Le roi ne s'était jamais présenté à elle en personne, bien qu'ils entretenaient une correspondance soutenue. Malgré le lien de sang qui les unissait, la princesse n'avait jamais su le cerner…
Voyant son air déconfit, Xander lui tint ses paroles encourageantes :
— Ne te fais pas trop de mouron. Père t'aime. Il ne se passe pas une journée sans qu'il ne pense à toi. Je suis certain que les choses se dérouleront bien.
Il posa une main sur son épaule pour renforcer ses propos.
Corrin acquiesça timidement. Elle fixait ses pieds, esquivait son regard. Bien que Xander ne regrettait pas de lui avoir livrer cette information, il se demanda s'il aurait dû choisir d'autres propos pour la rendre moins menaçante.
— Il se fait tard. Dors bien, ma petite princesse.
— Bonne nuit, Xander.
Une fois sous ses draps de lin, Corrin chercha le sommeil avec difficulté.
