Bonjour aux survivants ! :) Je vous souhaite une très bonne et heureuse année 2024 ! Non vous ne rêvez pas, un chapitre vient bien d'apparaître. Je tiens à m'excuser pour ce long temps de silence et d'attente. La pause que je souhaitai prendre a été plus longue que prévue. Il faut dire que ma petite vie a été bien mouvementée ! Une formation, un changement de région et de travail, bref ! Le temps et la motivation pour écrire la suite de l'Héritage m'ont manqué. Ce chapitre est écrit depuis un certain temps mais je me disais que tant que je n'avais pas d'autres chapitres en réserve, mieux valait que je m'abstienne de le poster... Puis finalement après mon déménagement, je me suis repenchée dessus, je l'ai peaufiné etc... Le voilà maintenant. J'ignore quand le 61 sortira, j'espère que 2024 marquera la fin de l'Héritage afin que nous soyons libérer vous comme moi de cette aventure qui dure depuis 2016 (pfoua...). Allez sur ce, bonne lecture et merci à Mag et Esys pour la relecture.
Chapitre 60 : La Famille Adamo
Le vent du bord de mer balaya les cheveux attachés en une queue-de-cheval haute de la brune. Lexa était appuyée sur une barrière et observait avec nostalgie derrière ses lunettes de soleil une jetée de pierres brisées au milieu de l'eau turquoise de l'île sicilienne. Malgré le panneau interdisant les plongeons, une dizaine d'adolescents s'amusaient à l'escalader puis à plonger en riant à gorge déployée entre les vagues de la mer Méditerranée. Elle portait un de ses éternels pantalon tailleur beige et une chemise blanche dont les manches étaient retroussées jusqu'à ses coudes.
Elle sourit en sentant deux mains l'enlacer au niveau de la taille puis des lèvres déposer un baiser dans sa nuque. Elle tourna légèrement le visage et eut le plaisir de voir que Clarke venait de la rejoindre.
-Bonjour, sourit la belle blonde.
La brune se redressa et se tourna pour pouvoir à son tour enlacer sa femme, l'embrassant chastement pour la saluer. Elle baissa ensuite les yeux sur la belle robe d'été que portait Clarke. Celle-ci était légère et colorée, s'arrêtant à la moitié des cuisses bronzées de la médecin.
-Mais dis-moi où as-tu donc acheté cette belle robe ?
-Je l'ignore, je l'ai trouvée dans un paquet près de mon oreiller ce matin, sourit d'amusement Clarke.
-Elle te plaît ?
-Beaucoup, répondit-elle en embrassant chastement une nouvelle fois sa compagne, tout sourire.
-Tu m'en vois ravie alors…
-Mais j'aurai préféré que celle qui me l'a ramenée me réveille au lieu de s'enfuir je ne sais où…
Lexa sourit, murmurant :
-Promis, je me rattraperai.
Un grommellement les sortit de leur bulle de bonheur : Madi s'avança bras croisés à leurs côtés, la mine contrariée. Du haut de ses douze ans et demi, elle était en plein dans la période ingrate de l'adolescence et autant dire que la douce et timide jeune fille qu'elle était auparavant avait disparu pour de bon. Lexa ne pouvait s'empêcher de reconnaître là le caractère assez capricieux de son demi-frère disparu.
-Bonjour ma chérie, la salua-t-elle.
-Salut… Maugréa la jeune fille.
-Puis-je savoir pourquoi tu as l'air si contrariée ?
-Parce que je n'ai rien le droit de faire.
-Mais encore ? Insista sa mère.
L'adolescente regarda la jetée avant de soupirer. Elle se mit à taper dans de petits gravillons présents au sol, obligeant Clarke à expliquer :
-J'ai dû venir chercher Edda hier soir car elle avait réussi à filer en douce du lycée pour venir sauter de cette maudite jetée et évidemment elle faisait tourner en bourrique ses gardes du corps avec Matteo… Madi voulait les rejoindre, j'ai dit non.
-Je vois.
-Tout le monde saute d'ici et moi non… J'ai le droit de rien faire dans cette foutue famille à part jouer du piano et ramener des bonnes notes… Continua à grommeler la Griffin.
Lexa tourna un regard lourd de sens vers sa compagne :
-Quoi ? Tu ne vas quand même pas l'autoriser ? S'indigna la blonde.
-Ce n'est pas toi qui as toujours défendu le fait qu'elle devait faire ses propres expériences ?
-Évidemment mais ça ne comprend pas le fait de se rompre le cou en glissant sur un de ces rochers. D'ailleurs on devrait appeler la police pour qu'ils fassent déguerpir ces adolescents ! Cette jetée est dangereuse, ils ne savent pas lire les panneaux ou quoi ?
Des cris attirèrent l'attention des deux femmes : les adolescents criaient le prénom de la jeune Griffin et lui faisaient signe de venir.
-Attention devant ! Cria soudainement un grand jeune homme finement musclé qui se faufila entre les gardes du corps qui restèrent calmes.
Lexa attira de justesse Clarke contre elle avant que le métis ne la bouscule. Il enjamba la barrière empêchant l'accès à la jetée brisée. Il fut suivi par un malinois au masque noir qui sauta avec aisance la barrière à son tour. Des aboiements suivirent avant que les deux ne sautent à la mer pour rejoindre la partie de la jetée de pierres au milieu de la mer.
-Matteo ! Cabrón ! Bon dieu ce gosse est insupportable ! Vociféra Raven en arrivant vers le couple. Désolée pour cette entrée…
-Bonjour Raven, la salua Lexa.
-Salut Bella.
-Salut Rav'… Je ne savais pas que tu emmenais Matteo ? Questionna Clarke en se détachant de sa compagne, gardant tout de même une main enlacée à celle de la brune.
-Il ne vient pas avec nous, il est juste venu récupérer son chien et comme je lui ai dit que je partais au port il a profité de la voiture. Il a un match de foot cet après-midi. Il va se débrouiller comme un grand après sa baignade.
-D'accord, sourit Clarke.
-Et voilà Matteo a aussi le droit de plonger… Normal… Continua à râler Madi.
-Oh Madi tu es pénible, fit remarquer la médecin.
-Qu'elle y aille si c'est ce qu'elle veut vraiment, dit Lexa avec un mouvement de sa main libre.
-Quoi ?! S'étrangla à moitié sa femme.
-Vraiment ?! S'étonna aussi la jeune fille.
Sa mère réitéra son mouvement pour inciter sa fille à y aller : Madi ne se fit pas prier et se faufila derrière la barrière.
-Lexa tu n'es pas sérieuse… ! S'agaça Clarke, foudroyant du regard sa compagne en lâchant sa main.
-Ma chérie, je sautais de cette jetée à peine après avoir appris à marcher, la taquina-t-elle. C'est une tradition pour tous les syracusains…
-C'est ça, fous-toi de moi… ! Si elle se fait mal c'est toi qui l'emmèneras à l'hôpital hein !
-T'ai-je déjà dit que la colère te va bien ? Lui souffla-t-elle en s'avançant pour se serrer à nouveau contre elle, glissant discrètement ses mains jusqu'à ses fesses.
-Tss ! Pas touche, ordonna la blonde en tapant doucement sur les mains de la sicilienne qui sourit d'autant plus.
-Ouh il commence à faire chaud par ici… Muy caliente entre vous les filles, vous voulez peut-être que je vous laisse, les taquina la mécanicienne ce qui ne manqua pas de faire sourire les deux femmes.
Elles tournèrent la tête en entendant un véhicule s'arrêter à quelques mètres. Gustus et Anya en descendirent. Le couple Giordano se mit à marcher jusqu'à elles.
-Allez Madi ! Viens !
La jeune adolescente avait retiré son short et son t-shirt pour se retrouver en maillot de bain deux pièces. Elle rougit légèrement alors qu'elle pouvait sentir le regard de ses camarades sur elle. Elle était en pleine métamorphose vers son corps de jeune adulte et apprivoiser ce nouveau corps n'était pas chose aisée. Elle s'avança sur le rocher le plus proche de l'eau et observa les vagues venir se frotter avec force, se faisant éclabousser au passage. Il fallait plonger et nager sur cinq mètres environ pour atteindre la jetée abandonnée. Elle avala sa salive, beaucoup moins emballée soudainement : elle avait l'étrange impression que l'eau agitée risquait de l'engloutir.
-Alors t'as peur ?! Lui aboya un adolescent à la peau noire.
-Allez ! Saute ! L'encouragea un autre.
-Fais pas ta trouillarde !
Elle vit soudainement Matteo plonger pour venir la rejoindre, son chien le suivant. Il s'avança au plus près et lui tendit la main :
-Allez viens Camarón, prouve-leur que tu as peur de rien. Angel et moi on va t'aider.
Madi sourit et rougit face à la main tendue de son « cousin » et l'attrapa. Il l'aida à nager avant de lui proposer de s'aider de son malinois qui nageait en rond autour d'eux. Madi s'accrocha au collier du chien et Angel nagea avec encore plus de force. Elle l'aida de son bras libre et de ses jambes. Elle rejoignit de ce fait très vite la jetée tant convoitée.
-Merci Matti, souffla-t-elle.
Le jeune homme lui fit un clin d'œil avant de l'inviter à les rejoindre pour s'amuser ensemble.
-Gustus, Anya, salua Lexa avec un sourire.
-Bonjour Lexa, sourirent les mafieux.
Les retrouvailles furent chaleureuses, le couple enlaçant chacun à leur tour les deux femmes pour les embrasser amicalement. En deux ans, beaucoup de choses avaient évolué sur une bonne moitié de l'île. Les Giordano avaient repris la main sur les territoires les plus importants du nord-est et sud-est de l'île grâce à l'expertise et aux conseils de Lexa. Les vieilles familles malmenées au fil des années n'avaient pas trop hésité à s'allier à Gustus qui était connu dans le milieu et respecté pour ses possessions et son ancien service auprès de Don Donati. L'île avait connu une période assez compliquée et violente mais Cadogan avait fini par céder silencieusement les territoires sur lesquels les Giordano avaient étendu leur business. Cadogan gardait néanmoins la main sur plusieurs clans siciliens importants notamment la famille Adamo qui agissait sur le nord-ouest et sud-ouest de l'île. Cette famille possédait le monopole sur Palerme et ses alentours. Aucun pourparlers n'avait été possible depuis lors, les Adamo restant fidèles à Cadogan et très agressifs. Sans une alliance solide, les Giordano ne possédaient de ce fait que la moitié de l'île ce qui réduisait leur champ d'action pour affaiblir et mettre à terre le fameux Berger.
Une certaine tranquillité et sécurité s'était finalement installée lors de cette deuxième année ce qui avait permis à chacun de se détendre et lever le pied mais ils se doutaient bien que ce n'était que le calme avant la tempête. La famille Griffin et Giordano avaient repris contact et s'étaient grandement rapprochées. Gustus et Anya étant très satisfaits des progrès d'Edda chez Lexa et Clarke. La jeune adolescente rebelle avait toujours son caractère bien trempé mais avait fini par comprendre l'intérêt d'acquérir certaines connaissances puisqu'il n'était pas question qu'elle reprenne le business de ses parents ou en tout cas pas de la façon dont il était géré actuellement. Lexa s'écarta des conversations pour s'appuyer de nouveau sur la rambarde, posant son regard sur sa fille qui riait avec ses camarades depuis la jetée en pierre. Elle sentit Gustus se glisser à ses côtés :
-Est-ce que tu peux te libérer cette nuit ?
Lexa tourna un regard intrigué vers le mafieux qui reprit :
-J'ai réussi à obtenir une rencontre avec les Adamo. J'aimerai que tu sois là.
-Je ne pense pas que ma présence t'avantagera, au contraire… Fit remarquer la brune en baissant les yeux.
-Je pense qu'au contraire tu as des choses à clarifier avec eux et que ta présence permettrait de crever l'abcès pour de bon.
-Est-ce que je peux y réfléchir ?
-Bien sûr, indiqua Gustus en glissant une main sur le bras de la brune avant de s'écarter pour rejoindre à nouveau sa femme.
La sicilienne se mordit la lèvre en fermant les yeux un instant : au fond d'elle bien qu'elle savait que ce moment finirait par arriver, elle n'avait pas hâte. Sans alliance avec les Adamo, ils ne seraient pas assez forts pour abattre le business de Cadogan à Rome. Il fallait que la Sicile soit totalement indépendante dans les affaires. Les rues italiennes bougeaient lentement et cette guerre était une guerre froide où chaque camp cherchait à prendre discrètement l'avantage sur différents fronts. Réussir à travailler avec les jeunes de l'association de son ancienne amie Giula Conti les avait avantagés car les jeunes venaient de différents quartiers et avaient donc beaucoup de connaissances qu'elle n'avait plus depuis qu'elle n'était plus Dona. Ils avaient infiltré les différents clans possédant les quartiers les plus lucratifs afin de récolter le plus d'informations possibles. Ceci afin de court-circuiter l'ensemble du business de l'Italie pour faire sortir Cadogan de l'ombre.
Les Giordano avaient déjà un avantage non négligeable : la cocaïne. Grâce aux anciens contacts de la brune et ceux de Raven, ils avaient pu obtenir une source quasiment intarissable de cocaïne d'une qualité supérieure à celle circulant dans les rues italiennes à un prix plus que compétitif. Le plus compliqué étant l'import de ce produit au sein du territoire italien car les contrôles étaient d'autant plus stricts et Cadogan avait dans sa poche une bonne partie de la police ainsi que certains politiciens importants. C'est ici qu'intervenait l'agent Diyoza, grâce à son contact, la marchandise arrivait malgré certaines péripéties à bon port. Les Giordano s'étaient donc tailler une place de choix sur l'île et étaient à présent respectés de tous. L'île semblait avoir retrouvé un second souffle, comme lors de l'époque de l'âge d'or des Donati. Lexa ne s'était que rarement sentie en sécurité depuis qu'elle avait pris la suite de son grand-père mais le sentiment qui l'étreignait était des plus agréables aujourd'hui.
-On y va ? Demanda Clarke, ce qui sortit de ses pensées la brune.
-Hm oui.
-Je te laisse rappeler ta rebelle et casse-cou de fille avant, sourit la médecin.
-Tout de suite, répondit Lexa, amusée.
-Madi, y'a ta mère qui t'appelle, fit remarquer Matteo qui était à présent assis sur un rocher avec son chien près de lui.
-Ouh vite vite Maman t'appelle, ne la fais pas attendre, se moqua l'adolescent à la peau noire.
-Va te faire voir Vasco ! Lui cria-t-elle.
Cela eut le mérite de faire rire l'adolescent.
-T'es lourd, fit remarquer Matteo.
-Allez, allez ! Va vite rejoindre Maman chérie, continua de se moquer leur ami.
-Trou du cul, maugréa la jolie brune en se dirigeant vers un endroit pour plonger.
Elle eut le même sentiment que tout à l'heure et déglutit alors qu'il fallait qu'elle prenne son courage à deux mains pour sauter. Elle n'eut pas le temps de décompter pour se motiver qu'elle fût brutalement poussée à l'eau. Elle tomba dans l'eau et but la tasse, remontant en toussant et en battant des bras de panique. Clarke en voyant la scène lâcha un cri de peur. Matteo rejoignit sa cousine à l'eau et l'aida à se remettre de sa surprise et l'escorta jusqu'à la digue rattachée au port.
-À la revoyure Sang Bleu ! Lui cria Vasco en riant.
Madi l'ignora, trop vexée et concentrée pour ne pas couler. Elle se hissa sur les rochers, s'écorchant la peau au passage. Elle toussa légèrement avant de se redresser pour rejoindre ses mères.
-Merci… Dit-elle à Matteo.
-Quel con ce Vasco, fit remarquer l'adolescent.
-Tu m'étonnes… Il est tout le temps en train de m'emmerder…
-Je crois que c'est parce qu'il t'aime bien… On est un peu con nous les mecs quand on essaye d'attirer l'attention d'une fille, confia Matteo avec un petit sourire.
-Ouais ben qu'il aille se faire voir ! C'est quoi ce surnom débile encore qu'il m'a trouvé en plus ? Je ressemble à une X-Men ou quoi ?
-J'sais pas trop… Tu sais il est bon au foot mais c'est pas une flèche pour le reste, sourit son cousin.
La Griffin sourit et accepta la main tendue de Lexa pour se hisser derrière la barrière. Clarke déposa une serviette sur ses épaules :
-Ça va tu ne t'es pas fait mal ? Il est complètement crétin de t'avoir poussée comme ça ! Sa mère va m'entendre !
-C'est bon c'était juste une blague… Grommela l'adolescente.
-Blague ou pas c'était dangereux !
-Clarke calme-toi… Souffla sa compagne.
-Je me calme si je veux !
Lexa fit une moue bien qu'amusée malgré tout par la colère de sa femme.
-Allez, on va manger. Rentrons.
Les deux couples filèrent en direction des véhicules.
La main gauche de la blonde se referma sur son verre de vin qui avait été de nouveau rempli par le serveur discrètement. Lexa ne put s'empêcher de glisser un rapide coup d'œil à sa compagne qui n'y fit pas attention, portant directement le verre à ses lèvres pour en savourer le contenu. Durant ces deux années, Clarke avait subi plusieurs microchirurgies pour faire réparer le plus de nerfs possibles sur son poignet mutilé. Des opérations parfois lourdes car des greffes avaient été nécessaires et les rejets avaient été nombreux durant certaines périodes. Elle avait suivi en parallèle beaucoup de séances de rééducation, tellement qu'elle ne les comptait plus. Grâce à sa ténacité et au travail exceptionnel du chirurgien la suivant, elle avait pu récupérer une bonne mobilité de sa main, assez pour pouvoir s'en servir au quotidien sans gêne ni douleur, mais pas assez pour reprendre le cours de sa carrière de chirurgienne. Elle n'avait plus aucune séquelle physique suite à son coma, ayant travaillé avec acharnement pour réussir à remarcher correctement avant le décès de Jake qui était décédé il y a six mois. Clarke passait donc ses journées à la maison, attendant le retour de Lexa tout en s'occupant de Madi et Edda. Cette présence quotidienne avait contrebalancé avec l'absence de la brune qui ne pouvait rentrer chaque weekend comme elle le faisait auparavant car trop occupée à gérer sa carrière politique et les plans pour faire tomber Cadogan. L'ennui et la dépression avaient réussi à s'insinuer chez la médecin et elle avait commencé à suivre un chemin sombre où l'alcool était devenu son quotidien.
Ils étaient tous installés autour d'une table ronde dans un restaurant chic, ayant déjeuné et discuté comme une famille des plus normales. Le regarde de Lexa fila ensuite vers les gardes du corps qui attendaient non loin, certains assis à des tables, d'autres surveillant l'extérieur.
« Une famille presque normale… » Pensa-t-elle amèrement malgré elle.
-Encore du vin Madame ? Demanda poliment le serveur en voyant le verre de Clarke à nouveau vide.
Clarke répondit par l'affirmative.
-Non plus de vin, coupa Lexa en foudroyant le serveur de ses yeux verts tranchants.
La médecin lança un regard interrogatif à sa compagne tout comme Anya et Gustus. Raven et Madi quant à elles, se contentèrent de détourner le regard, s'attendant au pire. Lexa posa sa main sur celle de la blonde :
-Le vin était excellent mais nous en avons tous amplement abusé. Il est temps pour nous de partir. La note voulez-vous ?
Le serveur partit rapidement et Lexa vit Gustus sortir une liasse de billets de sa poche intérieure de costume.
-S'il te plaît, la note est pour moi.
-Hors de question, dit-il.
-Ça y est, ils vont se battre pour payer, se moqua Raven.
-Pour les départager, je propose que tu payes, lança Anya avec un petit regard félin.
-Quoi ! Jamais de la vie, j'ai pas de quoi me payer un tel restaurant !
-Menteuse, enchérit la mafieuse.
La mécanicienne sifflota d'un air innocent en guise de réponse. Tous se levèrent de table en riant, Gustus et Lexa se chamaillant quelques minutes pour payer avant que le Giordano ne finisse par céder. Ils s'embrassèrent tous avant de monter dans leurs véhicules respectifs, Anya lançant :
-Nous vous renverrons Edda ce soir, elle avait quelques bricoles à finir à Gela aujourd'hui.
Clarke et Lexa acquiescèrent avant de monter dans leur SUV avec leur fille.
Le trajet s'était fait dans un silence pesant. Madi monta directement dans sa chambre, son regard rivé sur son téléphone portable. Dès que la porte de sa chambre se ferma, Clarke, les sourcils froncés lança :
-Je peux savoir pourquoi tu as fait ça au restaurant ?
Lexa qui quittait ses talons avec soulagement ne leva pas les yeux vers la médecin, réfléchissant à comment détourner l'attention de sa compagne. Une fois ses chaussures enlevées, elle se redressa et vint enlacer la médecin, un sourire charmeur aux lèvres.
-Edda n'est pas là… Madi est dans sa chambre…Je ne travaille pas… Est-ce que l'on peut espérer avoir quelques heures devant nous hm ? Suggéra-t-elle.
Clarke arqua un sourcil, sentant une douce chaleur l'envahir dans son bas ventre bien qu'elle se sente déjà échauffée du fait des nombreux verres de vin précédemment bus. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, offrant son cou à sa femme. Lexa ne se fit pas prier et y déposa de doux baisers tandis que ses mains glissaient sur les hanches de la blonde. Elle savoura le parfum des plus agréables de la médecin qui alla à son tour récupérer les lèvres de la brune, l'embrassant avec ferveur avant de lui pincer la lèvre de ses dents ce qui fit reculer Lexa qui porta ses doigts à sa lèvre mordue et douloureuse.
- Aïe bon sang ! Clarke qu'est-ce qu'il te prend ? Si c'est un jeu tu pourrais…
-Penses-tu vraiment que tu vas échapper à la question que je t'ai posée avec une partie de jambes en l'air ? Répondit la médecin en croisant ses bras sur sa poitrine.
Lexa grommela, le regard courroucé.
-Clarke vraiment ? On ne s'est pas vues depuis trois semaines et tu me fais une scène une fois à la maison ?
-Tu aurais préféré que je te la fasse au restaurant ? J'en suis capable et tu le sais, la piqua-t-elle.
-Tu m'agaces, répondit la brune en se retenant d'en dire plus.
Elle se dirigea ensuite vers la cuisine ouverte.
-Ah ! Je t'agace ? Parce que tu crois que tu ne m'as pas agacée au restaurant ? Je n'ai jamais été aussi honteuse ! Me dire ça devant toute la famille !
-Ce n'était pas le but, je suis désolée si tu as ressenti de la honte. Je ne pensais qu'à ton bien-être.
-Mon bien-être ? Je rêve !
Lexa s'arrêta et se tourna vers la blonde, interloquée.
-Que veux-tu dire ?
-Un verre de vin supplémentaire n'aurait rien changé Lexa et tu le sais très bien !
-C'était le verre de trop Clarke !
-Ah voilà donc la vérité ! Crache le morceau si tu en as le courage !
La brune inspira, cherchant à retrouver son calme mais Clarke avait tendance à la faire sortir de ses gonds quand elle le voulait. Elle ne voulait pas blesser sa compagne ou émettre un jugement et c'est malheureusement vers ce chemin qu'elle se dirigeait, aussi préféra-t-elle la paix grâce à la fuite.
-J'ai du travail, si tu me cherches je serai dans mon bureau, indiqua la sicilienne en pivotant pour finalement se diriger vers l'entrée de la maison afin de rejoindre la pièce salvatrice.
-Ne me tourne pas le dos alors que tu as commencé les hostilités !
Lexa se paralysa à cette invective, son ego clairement touché. Elle se tourna pour faire de nouveau face à sa femme qui la regardait de ses yeux bleus colériques. Elle sentait monter en elle la part d'ombre qui avait envie de rugir à Clarke de se taire et de plier à sa volonté mais elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle cède aussi facilement ou elle ne vaudrait pas mieux que son grand-père.
-Clarke pour la dernière fois, arrête. Tu dépasses les bornes. Dit-elle, maîtrisant difficilement sa voix.
-Dis-le.
-Dire quoi bon sang ?!
-Ce que tu penses bordel !
-Tu bois trop Clarke ! Tu es alcoolique ! Voilà ! Tu es contente ?! Rugit-elle, furieuse.
-Alcoolique carrément ! Répéta la médecin en secouant la tête, stupéfaite et blessée.
-C'est la vérité et tu le sais ! Ce que tu as vécu il y a deux ans… Cette agression, toutes ces opérations et ces heures de rééducation, perdre ton travail, ta passion, le décès de ton père… Personne n'aurait pu s'en sortir seul… Au restaurant tu as bu pas moins de cinq verres de vin sans compter l'apéritif !
-Ah voilà donc la raison de cette remarque… Mon bien-être mon cul ! Avoue que tu as honte d'être avec une alcoolique !
-Je ne te juge pas Clarke mais à un moment, il faut ouvrir les yeux ! Tu as commencé par prendre des antidouleurs puis quand tu t'en es rendue compte tu t'es rabattue sur l'alcool, un verre chaque soir puis deux… puis une bouteille ! L'addiction est une maladie perverse et ce n'est pas moi qui vais l'apprendre à la grande médecin que tu es.
-Que j'étais, corrigea Clarke.
-Tu es toujours médecin… C'est toi qui fais un blocage, tu pourrais aider beaucoup de personnes… Se radoucit Lexa un instant.
-Cette Clarke est morte Lexa, Quint l'a tuée ce soir-là. Arrête d'essayer de la faire revenir !
La brune secoua la tête, exaspérée :
-L'alcool te fait tourner l'esprit bon sang ! Allez ça suffit maintenant, coupa-t-elle. Va te reposer. Nous rediscuterons de ça plus tard.
-Non, je vais plutôt m'ouvrir une bouteille… Après tout je suis alcoolique ! La nargua sa compagne.
Lexa observa la blonde macher d'une démarche peu stable jusqu'au frigo duquel elle sortit une belle bouteille de vin valant sans doute une petite fortune. Elle posa celle-ci sur le plan de travail. Elle se tourna ensuite pour chercher un tire-bouchon dans le tiroir derrière elle pour l'ouvrir mais elle n'en eut pas le temps. La sicilienne s'était avancée d'un mouvement vif pour récupérer la bouteille et la jeter au sol. Celle-ci explosa avec fracas faisant sursauter la médecin.
-Tu es complètement folle ma parole ! Cria sa compagne.
- J'ai dit tu as assez bu Clarke ! Claqua-t-elle avec autorité et une rage tout juste contenue.
La médecin serra les dents face au visage courroucé de la sicilienne. Elle partit en marmonnant :
- Fais chier…Ce n'est pas toi qui te sens vide tous les jours… Tu as ta part de responsabilité là-dedans… Piqua-t-elle à voix haute sans s'en rendre compte.
- Qu'as-tu dit ?! S'étrangla presque la brune surprise par cette soudaine accusation.
Clarke se tourna, interloquée avant de réaliser qu'elle avait parlé trop haut. Elle ne se laissa pas démonter, l'alcool lui montant à la tête.
-Tu as bien entendu oui ! Tu as fait ce que tu as toujours voulu faire de moi ! Un petit oiseau fragile dans une cage dorée ! Tu m'as privée de ma liberté ! L'accusa-t-elle.
-Je ne te prive de rien du tout ! Tu es libre de faire ce que tu veux et d'aller où tu veux Clarke ! Va donc faire un tour pour t'éclaircir les idées avant que tes paroles ne dépassent ta pensée ! Répondit Lexa, furieuse avant de partir pour de bon vers son bureau.
Elle allait fermer la porte quand elle sentit une résistance, aussi recula-t-elle car Clarke donna un coup de pied dans la porte et se faufila à l'intérieur avant de claquer la porte derrière elles.
-Si tu crois que tu vas t'en sortir en te réfugiant dans ton foutu bureau, tu te trompes !
-Sors de mon bureau ! Ordonna la brune de dos, serrant les poings pour ne pas exploser.
-C'est toi qui viens de dire que je pouvais aller où je veux ! Je suis sûre que tu caches une bonne bouteille dans un de tes tiroirs, tu permets ?! La provoqua Clarke en s'avançant.
Cette provocation fut celle de trop, Lexa se retourna et attrapa par la gorge sa compagne, la plaquant contre la porte fermée du bureau. La forêt brûlante se heurta à l'océan déchaîné. Malgré son haut degré d'alcoolémie, la médecin hoqueta de surprise face au geste de sa femme qui avait à présent les yeux baissés, la respiration lourde de colère. Les doigts ne lui faisaient pas mal mais elle sentait bien que la brune puisait dans ses dernières forces pour se retenir.
-Ah te voilà enfin sous ton vrai visage… Souffla Clarke.
Lexa leva les yeux, un éclair de lucidité la traversant. La médecin avait l'alcool mauvais et ce n'était pas la première dispute qu'elles avaient à cause des excès de la blonde mais jamais elle n'avait laissé sa part d'ombre prendre le dessus. Sa prise sur sa gorge commença à se défaire mais la main gauche de Clarke se posa sur ses doigts pour les obliger à rester en place. Un regard surpris traversa les yeux de la sicilienne quand Clarke vint ensuite lui arracher un baiser des plus sauvages auquel la brune ne sut répondre.
-À quoi est-ce que tu joues Clarke ? Dit-elle après le baiser, ses sourcils se fronçant d'incompréhension.
-Je veux te voir…
-Me voir ? Je suis en face de toi Clarke.
-La Dona, je veux la Dona. Assume ta colère, lâche-toi, la chauffa la blonde en allant lui mordre doucement l'oreille.
Un frisson traversa Lexa qui ferma les yeux un court instant. Elle serra un peu plus ses doigts sur sa gorge avant de la fixer avec dureté :
-Ce n'est pas un jeu Clarke. Je déteste quand l'alcool te fait faire ça, souffla-t-elle.
Elle lâcha la gorge de sa compagne et l'écarta pour qu'elle se décolle de la porte du bureau qu'elle quitta les poings serrés. L'ancienne médecin sentit ses yeux se remplir de larmes qui se mirent à dévaler ses joues. Elle se laissa glisser au sol pour pleurer tout son soul.
Lexa glissa un regard discret vers le lit. Clarke avait fini par monter se coucher et avait pleuré un long moment avant de s'endormir. Elle dormait à présent profondément, les effets de l'alcool ayant pour de bon engourdi son esprit. Sous les draps fins, la médecin avait la respiration lourde, ronflant doucement. Sans sa carrière de chirurgienne, Clarke s'était totalement perdue au fil des mois de rééducation, le disparition de son père n'aidant pas. Lorsque l'alcool n'était pas responsable des tensions dans leur couple, l'implication de la brune au sein de la mafia prenait le relais. Lexa était consciente que sa carrière politique et son rôle dans l'ombre lui prenait beaucoup trop de temps et elle gardait une saveur amère de cet état de fait. Elle avait vu trop tard l'addiction de Clarke et elle en payait le prix tout comme elle payait aussi le comportement de Madi envers elle depuis plusieurs mois. Sa famille souffrait et elle avait la désagréable impression de ne rien pouvoir y faire.
Elle ferma doucement la porte de la chambre et alla toquer à la porte de sa fille avant de l'entrouvrir :
-Madi ?
-Hm ?
-Je pars quelques heures, je reviendrai dans la nuit. Si tu as faim, n'hésite pas à demander à Maria d'accord ?
-Ok.
-Je t'aime ma chérie.
Elle entendit l'adolescente bougonner quelque chose d'inaudible ce qui la fit sourire malgré elle. Elle partit mettre ses talons et sa veste trois quarts en cuir noir. Elle ouvrit la porte et se retrouva face à sa nièce qui montait les escaliers du perron. Elle en aurait presque sursauté mais ses vieilles habitudes de contrôle la laissèrent figée.
-Bonsoir Edda.
-Salut Lexa.
-Ton weekend s'est bien passé ?
- Pas mal oui. Tu sors ?
-J'ai des affaires à régler avec ton père.
-Je vois, acquiesça la jeune femme. Faites attention.
-Tu prends soin de Madi pour moi ?
-Clarke n'est pas là ?
-Elle… dort…
-Je vois… Ok on va sans doute se mettre un film, la rassura sa nièce.
Edda avait mûri depuis son arrivée chez le couple Griffin. Elle avait laissé derrière elle l'adolescente provocatrice et immature. Sa relation avec Matteo l'avait aidée en ce sens, elle devenait une femme. Une femme à la beauté sans pareil car elle avait hérité du physique félin de sa mère et des yeux noirs de son père. Elle était loin de laisser indifférents les hommes là où elle allait. Lexa lui sourit avant de descendre les escaliers pour rejoindre son propre véhicule, pensive malgré tout.
Elle avait rejoint Gustus à mi-chemin de Palerme, le Giordano montant dans son véhicule lors de l'arrêt.
-Tu as l'air fatigué, fit remarquer le mafieux.
-Non ça va.
-Quelque chose ne va pas ?
Lexa détourna le regard, peu amène à discuter de ses états d'âmes ou encore de sa vie de couple qui ressemblait davantage à un naufrage qu'à la construction d'un avenir paisible. Gustus comprit que la brune n'avait pas envie de parler malgré l'absence de réponse.
-Tu devrais dormir un peu, le trajet va être encore long. Palerme n'est pas la porte à côté, suggéra-il.
-Tu as sans doute raison.
La sicilienne regarda une dernière fois la route qui défilait avant de fermer les yeux, son esprit s'enfonçant plus vite qu'elle ne l'aurait pensé dans le sommeil.
Un mouvement sur le matelas fit ouvrir les yeux à la brune.
-Tu pars déjà ? Souffla-t-elle, la voix fatiguée.
-J'ai promis à ma mère de rentrer avant la nuit et je crois que je suis déjà en retard… Chuchota la blonde en souriant tout en se rhabillant.
Lexa se tourna entre les draps et s'étira. Son oreille capta rapidement les restes de musique de la fête qui se tenait à la propriété Donati.
-Il vaudrait mieux attendre que la fête se termine… Tenta la brune.
-N'essaye pas de m'amadouer avec tes beaux yeux verts hm ? Vous les Donati vous savez y faire…
-Je ne vois pas de quoi tu parles… Sourit Lexa en s'étirant, offrant par ce même geste sa poitrine dénudée à son amante.
Costia se mordit la lèvre d'envie et se jeta sur le matelas pour aller couvrir de baisers la jeune femme avec qui elle avait partagé quelques heures de plaisir enflammé. Cela ne manqua pas de faire rire Lexa. Les corps des deux femmes roulèrent quelques secondes ensemble avant que la belle Adamo ne plaque la brune sous elle.
-Je t'aime Donati, sourit-elle en caressant son visage.
-Je t'aime Adamo, répondit Lexa avec le même sourire.
Les lèvres de la belle blonde se glissèrent sur les siennes, lui offrant un dernier baiser avant de fuir pour de bon le lit de son amante.
-Fais attention en rentrant, lui souffla la brune.
-Oui, oui…Tu me dis ça à chaque fois… Je pense que je connais la route depuis le temps.
-Hm je sais mais j'aime te le dire…
-J'aime aussi que tu me le dises, sourit son amante avec un clin d'œil et un baiser volant.
Lexa grommela une dernière fois avant d'entendre la porte se refermer discrètement derrière son amante secrète. Elle soupira : elles étaient obligées de se cacher du fait des traditions de leurs familles mais cela commençait à lui peser. Elle aurait tant aimé que Costia reste à ses côtés jusqu'au matin afin de commencer la journée ensemble comme un vrai couple.
Costia se faufila discrètement à l'intérieur de la maison et sursauta lorsqu'elle se retrouva face à Gustus au détour d'un couloir. Ce dernier lui lança un regard noir et lourd de sens.
-Hm… Je cherchais les toilettes… Bonne soirée Mr Giordano, sourit-elle maladroitement.
Le mafieux ne répondit pas et se contenta d'observer la petite blonde partir au pas de course. Il la suivit à l'extérieur et la vit partir sur sa vespa. Il soupira, ne pouvant s'empêcher de jeter un œil vers la fenêtre de la chambre de la petite fille de Titus Donati.
Costia roulait tranquillement sur la petite route qui la mènerait jusqu'à la maison de sa famille. Le phare de sa vespa éclairait la chaussée d'une lumière jaune peu efficace. Il faisait nuit noire et seul le chant des cigales se faisait entendre avec le bruit de son moteur. A cette heure, elle n'allait sans doute croiser personne et de toute façon elle connaissait la route par cœur, elle pourrait la faire les yeux fermés. Elle sourit en repensant à sa soirée entre les bras de l'héritière Donati, bon sang qu'elle aimait cette fille. Elles s'étaient promis de s'enfuir à leur majorité dans un autre pays et ce n'était qu'une question de mois à présent. L'aube de leur dix-huit ans ne saurait tarder.
Elle entendit soudainement un bruit de moteur venant de derrière elle et regarda dans son rétroviseur. La voiture la rattrapa sans problème, sa vespa étant peu puissante. Elle se décala sur le côté afin que celle-ci puisse la doubler sans difficultés. Malgré sa vitesse, la voiture ne la doubla pas, elle fit alors un signe de sa main gauche pour inciter l'automobiliste à la doubler. Une nouvelle fois, aucune réaction.
-Mais à quoi il joue ce crétin… Marmonna-t-elle.
Elle fut soudainement éblouie car la voiture passa ses phares en position feux de route. Elle se tourna comme elle put, criant :
-Vous m'éblouissez ! Enlevez vos phares !
La voiture accéléra brutalement et elle eut tout juste le temps de voir le parechoc avant lui foncer dessus. Elle fut éjectée de sa selle et s'écrasa à plusieurs mètres dans un champ. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle sentit tout son corps lui faire mal. Elle gémit, son souffle lui renvoyant de la poussière au visage. Elle tenta de se relever mais elle était trop douloureuse, elle sentit un liquide chaud s'échapper de sa tête au niveau du front. Elle toucha : du sang. Elle saignait de la tête. Elle expira, cherchant à retrouver ses esprits et assez de force pour appeler à l'aide.
Soudain elle entendit la portière de la voiture claquer puis des pas venir vers elle.
-Aidez-moi… Dit-elle, douloureuse.
-Salut ma jolie…T'as glissé on dirait… Siffla une voix.
-Monsieur…Aidez-moi… Pitié…
Elle se tourna difficilement pour voir l'homme qui la surplombait : il devait avoir la trentaine à peine, le crâne rasé et des yeux où une lueur perverse dansait. L'une de ses mains était cachée derrière son dos.
-Qui êtes-vous ?...
-Le futur bras droit des Barzetti ma jolie…
-Les… Barzetti… ? Qu'est-ce qu'ils me veulent… ?
-Il aurait fallu que t'arrête de tourner autour de la petite héritière Donati tu vois ? Mais non tu peux pas t'en empêcher pécheresse que t'es hein…
-Lexa… ?
-Ouais Lexa Donati… Il faut qu'elle épouse Roan Barzetti donc toi… et bien il faut que tu disparaisses bien sagement…
Costia écarquilla les yeux, comprenant ce qu'il allait lui arriver. Elle vit l'homme sortir une machette de derrière son dos.
-Un ami colombien m'a dit que du bien de ce petit jouet…
-Pitié non…Je… Je partirai…Sans rien lui dire… Je le jure…
-Si seulement c'était si facile ma jolie…
-Non…Pitié… !
-Toi et moi, on va s'amuser un peu avant ton dernier au revoir, ricana-t-il.
- Non ! Nooon ! Au secours ! Lexa !
Un cri perça à travers la nuit, interrompant le chant des cigales qui furent les seules témoins du destin tragique de la jeune héritière Adamo.
-Lexa ? Demanda Gustus en secouant sa protégée par l'épaule.
La brune fut brusquement sortie de son sommeil et sursauta, repoussant la main du mafieux.
-C'est moi, la rassura-t-il. Tu semblais faire un cauchemar…
Elle leva des yeux troublés vers le mafieux, déglutissant difficilement tant son cœur battait encore la chamade.
-Tu veux en parler ? C'était à propos de Clarke ?
-Non… Costia…
-Ah… Je vois… J'imagine que rencontrer les frères Adamo ravive des souvenirs…
-Oui… Mon esprit me joue des tours aussi… Je ne peux m'empêcher d'imaginer comment tout ça est arrivé…
-Tu avais lu le rapport de la police ?
-Oui.
Le Giordano acquiesça en silence : l'affaire n'avait jamais été résolue officiellement tout comme celle du meurtre de la mère de Lexa. En emprisonnant Nia Barzetti et en tuant Quint, Costia Adamo avait finalement été vengée mais cette victoire, il le savait, avait sans aucun doute laissé une certaine amertume à la brune.
-Je pense que nous avons plus de chance de travailler avec Tommaso plutôt qu'Andrea, indiqua-t-il.
-Je ne connais qu'Andrea… La mère de Costia était enceinte lorsque j'ai fait la connaissance des Adamo.
-Oui c'est le petit dernier de cette famille, sa mère est morte durant l'accouchement. Leur père s'est pendu peu de temps après.
Lexa ouvrit la bouche, interloquée.
-Je l'ignorai… Souffla-t-elle finalement, une fois le choc passé.
-Les Adamo ont pensé que Dieu les punissait car ils avaient enterré leur fille dans le caveau familial malgré les rumeurs qui courraient sur votre relation…
-C'est pour ça qu'ils l'ont sortie du caveau et l'ont mise ailleurs…Seule… Continua Lexa en refoulant difficilement ses larmes.
-Oui. Après ça, Andrea a essayé de reprendre les affaires de sa famille en main mais il était bien trop jeune et inexpérimenté. Ils ont tout perdu. Ils sont de retour dans les affaires depuis quelques années maintenant et sans doute grâce à Cadogan.
-Si c'est la vérité, il sera difficile de les faire changer de camp. Gustus, je pense que je ne devrai vraiment pas me montrer à cette rencontre, insista-t-elle.
-Je ne suis pas d'accord avec toi. Les Adamo étaient des alliés des Donati à l'époque de ton grand-père. Je te rappelle que Titus prévoyait de te marier avec Andrea.
L'information fit soupirer Lexa,
-J'avais oublié ce détail…
-Moi non et malgré les vieilles rancunes, j'ose espérer que comme toute famille, ils recherchent l'indépendance.
-Je n'aime pas miser sur l'espoir, conclut la brune. Andrea me tenait personnellement responsable de la mort Costia à l'époque. Et sûrement du malheur qui s'est abattu sur leur famille ensuite.
-Nous le saurons bien assez tôt, dit le mafieux, visiblement décidé.
Elle reporta son regard sur la route qui défilait sous ses yeux.
-Nous arriverons d'ici une demi-heure, indiqua leur chauffeur.
Elle glissa une main sur son ventre, ce dernier lui faisait mal depuis qu'elle était montée dans le véhicule et l'information ne fit qu'amplifier son mal-être.
Les roues de la voiture firent crisser le gravier parsemant le chemin menant à un vieux garage abandonné qui faisait office de lieu de rendez-vous. Un tonneau dans lequel brûlait un feu était installé près de quelques carcasses de voitures noircies. L'odeur du feu arriva directement aux narines de Lexa quand elle descendit du SUV. Elle s'avança derrière Gustus, gardant une légère distance afin de montrer que c'était bien lui qui venait mener cette rencontre. Les hommes du Giordano se placèrent autour d'eux.
Le Giordano s'avança sans hésitation jusqu'aux trois hommes qui étaient en train de se réchauffer près du feu.
-Je viens voir les frères Adamo.
L'un des hommes soutint le regard sévère de Gustus et cracha à ses pieds.
-On veut pas de vous ici.
Le cœur de la brune se mit à battre frénétiquement lorsque le bruit d'une porte en métal se fit entendre. Un grand homme châtain clair, la quarantaine bien entamée avec une barbe taillée en collier apparut, suivi par un homme d'environ vingt ans de moins que lui. Ce dernier avait les cheveux blonds mi-longs coiffés en un catogan, de petites boucles s'échappant par endroit ainsi que les joues parfaitement rasées. Ce blond doré rappela immédiatement à la brune la couleur des cheveux de son ancienne amante Costia ce qui lui coupa presque la respiration.
-Pedro, du calme, ordonna le plus âgé.
-Andrea, salua Gustus en tendant sa main au chef de famille.
Andrea le regarda froidement sans lui rendre sa poignée de main.
-J'imagine que c'est Tommaso derrière-toi, dit-il en baissant sa main.
-C'est exact mais je préfère qu'on m'appelle Jaguar, argua le plus jeune.
Le Giordano fronça légèrement les sourcils.
-Visiblement c'est une mode maintenant de se donner un petit surnom dans le milieu… Jaguar… Le Berger… Piqua le chef de clan des Adamo.
Le sicilien comprit immédiatement qu'Andrea se moquait de lui.
-Je n'ai rien contre les surnoms tant que ceux-ci ne viennent pas faire chier mes affaires et ce fameux Berger est un peu trop gourmand en termes de pâtures et de bétails, indiqua le Giordano.
L'aîné des Adamo croisa les bras et sourit, l'air mauvais avant de froncer les sourcils. Il se pencha sur le côté, reconnaissant finalement Lexa. Elle se tenait derrière Gustus et à quelques mètres d'elle, les hommes de main du Giordano surveillaient les alentours.
-Je rêve… C'est bien elle ? Interrogea-t-il, la surprise le saisissant. Tu aurais dû commencer par là Gustus… Un si beau cadeau, je t'aurai fait un bien plus bel accueil… Indiqua-t-il en s'avançant mais Gustus lui coupa la route.
-Lexa est là en effet. Elle me soutient dans les affaires.
La brune se mordit la lèvre intérieurement, elle aurait préféré ne pas se faire reconnaître.
Andrea lâcha un petit rire agacé :
-La rumeur était donc vrai, Gustus Giordano n'arrive pas à mener ses affaires sans ses femmes autour de lui…
-Si tu acceptes de travailler avec moi, tu apprendras vite que les femmes sont pleines de ressources.
-Hm… Tu permets que j'aille saluer cette vieille connaissance ?
Andrea dépassa Gustus pour s'approcher et mieux voir l'héritière Donati, la détaillant. Le Giordano se tourna, observant l'échange avec prudence, prêt à réagir.
-Tu es toujours aussi belle Lexa, lança Andrea. Hein les gars ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
Le regard de Lexa se rembrunit à ce compliment, encore plus lorsque les hommes des Adamo se mirent à siffler ou grogner d'excitation comme de vulgaires animaux.
-Tommaso, viens, approche-toi que je te la présente.
Son petit frère approcha et se planta à son tour devant Lexa. Gustus frémit, il avait un mauvais pressentiment.
-Petit frère, je te présente Lexa Donati.
-C'est Griffin maintenant, corrigea la brune, le regard sombre.
-Ah oui Griffin… J'ai déjà entendu ce nom à la radio, il paraît que t'es sénatrice maintenant…
-En effet.
-J'ai deux questions pour toi sénatrice Griffin.
-Je t'écoute.
-Qu'est-ce que ton joli petit cul fout aux côtés d'un vieux mafieux comme Gustus hm ?
-Il faut ce qu'il faut pour nettoyer l'Italie et les Giordano sont la moins pire des options.
-Haha… Tu n'as pas ta langue dans ta poche… Ça n'a pas changé… Deuxième question : ça fait quoi de vivre avec la mort de ma sœur sur la conscience ?
Lexa sentit son corps se tendre mais elle regarda droit dans les yeux le frère de Costia.
-Il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne pense à elle, assura-t-elle avec sincérité.
-Hm je vois… C'est gentil de ta part, répondit-il en se tournant légèrement.
Elle fut surprise de cette réponse et souffla :
-Andrea…
C'est à ce moment que l'aîné des Adamo d'un mouvement vif vint lui coller son poing fermé en plein visage, faisant perdre l'équilibre à la brune. Lexa s'écrasa au sol dans un gémissement douloureux.
-Andrea ! S'étonna Tommaso qui avait reculé de surprise.
-LEXA ! Aboya Gustus en avançant pour attraper Andrea avec force par le col de sa chemise afin de l'empêcher de faire plus de mal à la brune.
-Ne me touche pas ! Répondit furieux l'héritier Adamo en montrant lui aussi les poings.
Les hommes de main de Gustus ainsi que ceux des Adamo en vinrent eux aussi aux mains, cherchant à s'immobiliser mutuellement. Tandis qu'ils se battaient, un coup de feu perça l'ambiance électrique, les arrêtant tous. Lexa s'était relevée, du sang s'échappait de son nez et elle avait sa main droite serrée sur la crosse d'un petit revolver pointé vers le ciel.
-J'imagine que je le méritais… Dit-elle en essuyant négligemment son nez douloureux de sa main libre.
-Que tu le méritais ?! Tu mérites bien pire ! S'énerva Andrea mais Gustus le retint pour qu'il n'aille pas frapper de nouveau la brune.
-Je n'ai pas tué Costia, les Barzetti l'ont fait à travers Quint, répondit-elle le plus calmement qu'elle le put.
-Ma sœur n'aurait pas été tuée et bafouée si tu ne l'avais pas détourné du droit chemin ! Espèce de démon ! Accusa-t-il.
Lexa sentit à son tour la colère la saisir et elle se redressa pour faire face au frère aîné de son ancienne amante qui était maintenu par Gustus. Elle frappa sur le torse d'Andrea le canon de son arme à feu, non pas pour le menacer mais pour le faire réagir afin qu'il la regarde bien dans les yeux.
-OUI ! Costia est morte à cause de moi ! Chaque jour je me le répète ! Elle est morte car elle m'aimait ! Nia Barzetti croupira en prison jusqu'à la fin de sa vie et Quint n'existe plus, tous les deux ont payé pour ce qu'ils nous ont fait ! Que veux-tu savoir de plus ?! Est-ce que ça rend les choses plus simples ? NON ! Costia me manque chaque jour comme elle te manque à toi Andrea !
Le mafieux serra ses poings de rage et donna un coup d'épaule pour se défaire de la prise du Giordano. Il se dressa face à Lexa qui ne se laissa pas démonter, faisant face au chef de clan. Tommaso se mit aux côtés de son frère sans doute pour le contenir.
-En attendant Andrea, toi, tu n'as rien fait ! L'accusa-t-elle. Excepté la bafouer à nouveau et la sortir de votre caveau familial pour l'enterrer comme une vulgaire inconnue dans son coin ! Tu devrais avoir honte !
-QUOI ?! OSE REDIRE CE QUE TU VIENS DE DIRE ! Hurla Andrea, le visage rouge de rage.
Il voulut charger la brune mais son petit frère l'arrêta bien que difficilement. Voyant qu'elle avait réussi à le déstabiliser, Lexa continua ses accusations :
-Tu as bien entendu ! Tu n'es qu'un lâche ! C'est moi qui ai fait justice à ta sœur, pas toi ! Et maintenant te voilà en train de lécher les couilles d'un vulgaire fils d'immigré ?! Où est passé ton sang sicilien ?! Je comprends mieux pourquoi les familles vous ont rapidement écartés des affaires après la mort de votre père !
Andrea poussa Tommaso pour atteindre une nouvelle fois la Donati mais Gustus fit barrage, se prenant le coup de poing qui était destiné à sa protégée. Il se frotta la mâchoire, incitant de ses yeux noirs le chef de clan à oser recommencer, crachant un mollard ensanglanté à ses pieds.
-Tu vas tuer une sénatrice de la République Italienne Andrea Adamo ? Questionna Lexa avec un regard sévère et provocateur.
-J'en rêve ! Cria-t-il en portant sa main à l'arrière de son jean où une arme devait être cachée.
-Andrea calme-toi ! Ordonna Tommaso en récupérant le bras de son frère pour le retenir. Et vous, partez ! Reprit-il en regardant les deux siciliens.
-Tommaso lâche moi putain ! Je vais tuer cette putain !
-Tu ne peux pas tuer une sénatrice Andrea bordel ! Tu seras l'ennemi publique numéro un si tu fais ça !
- Ça me soulagera un peu avant !
-Barrez-vous ! Ordonna le plus jeune. Si on vous revoit traîner sur nos territoires, on enverra vos corps entre quatre planches à vos familles !
-Il en va de même pour vous si je vous prends à vendre sur ce qui m'appartient, gronda Gustus.
Le Giordano attrapa Lexa par le bras car la brune fixait toujours le frère aîné de Costia avec provocation. Ils montèrent rapidement dans leur véhicule qui démarra en trombe, faisant une marche arrière à toute vitesse.
Lexa soupira de fatigue en montant les marches du perron de la maison familiale. Elle entra le plus silencieusement possible car la nuit était bien entamée. Il n'y avait pas un bruit si ce n'est un miaulement qui vint l'accueillir. Elle tourna la tête vers Racoon qui commençait à donner de la voix pour l'accueillir. Il devait dormir sur le canapé du salon pour arriver aussi vite. Elle l'attrapa et le cala contre elle, le caressant pour le calmer.
-Oui je suis rentrée… Allez calme-toi…
Le chat se mit à ronronner et malaxer ses pattes contre le corps de la brune ce qui l'apaisa un peu. Elle marcha jusqu'à la cuisine, ouvrit le frigo et trouva sans grande surprise une bouteille de vin entamée. Elle la posa sur le plan de travail avec un verre qu'elle remplit généreusement.
-Lexa ? Entendit-elle.
Elle tourna la tête, s'attendant à voir Clarke mais c'est Edda qui se tenait derrière elle.
-Edda…Tu devrais dormir, il est tard…
-Tu saignes ?! S'inquiéta sa nièce.
-Ce n'est rien… C'est déjà sec…
-C'est pas une raison… Je vais réveiller Clarke pour qu'elle regarde.
-Non… Laisse-la dormir…
-Bon… dans ce cas je vais chercher de quoi nettoyer…
-Si tu veux…
La jeune femme revint rapidement avec le nécessaire et trouva sa tante assise avec le chat dans un des canapés du salon, le verre de vin posé sur la table basse. Elle s'assit à ses côtés et commença à nettoyer la plaie ouverte sur le nez de sa tante ce qui la fit grimacer.
- Ça s'est pas bien passé hein ?
-Moyen…
-Papa est dans quel état ?
-Mieux que moi.
-Quel blaireau, lâcha Edda.
Cela eut le mérite de faire rire la brune. Edda s'appliqua soigneusement à nettoyer la plaie avant de se rapprocher.
-Hm tu vas peut-être avoir besoin de quelques points… Tu es sûre que tu ne veux pas que j'aille réveiller Clarke ?
-Non… Tu sais bien qu'avec sa main c'est compliqué maintenant… ça la peinerait plus qu'autre chose d'échouer.
-Je comprends…
Lexa récupéra de sa main libre le verre de vin et le porta à ses lèvres. Edda la regarda avec ses yeux noirs et tranchants.
-Vous devriez toutes les deux ralentir la cadence sur l'alcool. Allez bonne nuit, du moins ce qu'il en reste.
La sicilienne observa sa nièce repartir vers l'étage et soupira en fixant le liquide rouge qui flottait dans le verre à vin.
-Je ne l'ai pas volée non plus celle-ci…Hm bordel il ne m'a pas loupée cet enfoiré, grimaça-t-elle en sentant une douleur tel un coup d'électricité passer dans son nez abimé. À la tienne Costia, dit-elle en levant son verre dans le vide.
Seul le silence lui répondit, l'enfonçant un peu plus dans sa solitude.
Bon comme dans l'attente de ce nouveau chapitre, un saut dans le temps a été nécessaire afin de faire avancer les pions sur le plateau d'échecs. On retrouve notre clexa en piteux état, Clarke ayant succombé à une addiction dangereuse en parallèle du deuil de son père. On reste humain... Lexa elle se retrouve dans une position compliquée entre sa famille, sa carrière et la Famille. Il va forcément falloir faire un choix à un moment. Mais lequel fera-t-elle ?
J'espère que ce chapitre surprise vous aura plus, je ne fais pas de promesses concernant la suite, car je suis très mauvaise à ce jeu là mais bon Esys veille... Prenez soin de vous :)
Ps : j'ai supprimé le Discord car il ne fonctionnait pas et finalement je me suis rendue compte que je n'aurai pas pu lui dégager assez de temps...
