Chapitre 53
« Elle vous a… QUOI ? »
Yuji avait arrêté de marcher sous la pluie, forçant Kali à faire de même. Ils avaient quitté l'air de jeu un peu plus tôt, cherchant à rejoindre le sanctuaire afin de se mettre à l'abri, se sécher et faire le point sur la situation actuelle. La jeune hybride avait profité de leur trajet afin de commencer à faire un compte rendu au lycéen qui, pour sa part, avait une nouvelle fois reprit le contrôle de son corps sans savoir ce qui s'était produit.
La rousse vint se saisir du poignet du garçon pour l'entrainer à sa suite, désireuse de se retrouver en lieu sûr le plus rapidement possible. Quelque chose clochait dans son lien avec Sukuna, elle le sentait dans sa chair, et cela la plongeait dans une urgence presque viscérale.
« Elle m'a droguée, Yuji. Elle m'a droguée pour me faire bouger de force. » éluda la demoiselle en marchant à grandes enjambées, fixant de son regard bicolore le téléphone de l'adolescent passé en mode GPS. « Mais j'ai réussi à m'échapper. Je suis revenue ici et Sukuna m'a retrouvé. Il a retiré le scellé qu'Hiroaki m'avait posé pour pouvoir alimenter mon pentacle à nouveau. Et puis… »
Elle lui glissa un regard où hurlaient l'inquiétude et l'incompréhension, faisant imperceptiblement se serrer le cœur de l'exorciste dans sa poitrine. « Et puis il a disparut en crachant du sang. Et tu as repris le contrôle. En gros c'est ça, toute l'histoire. »
Le réceptacle du démon millénaire se tut une poignée de secondes, serrant les dents en sentant la pression un rien tremblante des doigts de l'hybride contre sa peau, témoignant de ses craintes passées sous silence. Il était hurlant qu'elle avait peur. Mais pas pour elle-même, il en était certain. Plus pour l'état du fléau. C'était insensé…
« Sempai… Vous… » commença-t-il, ne sachant pas comment aborder ce sujet épineux.
« KALI ! »
Alors qu'ils arrivaient dans la ruelle menant au refuge, ils découvrirent Hiroaki qui faisait les cent pas devant son entrée, trempé jusqu'aux os. Instantanément, l'interpellée se figea, une vive tension la saisissant toute entière alors que le blond accourait vers eux, s'arrêtant à quelques pas du duo. Ils se dévisagèrent quelques instants sans rien dire, une tension presque palpable alourdissant l'air les séparant. Yuji, lui, ne pouvait que regarder alternativement les deux jeunes gens, remarquant les yeux étrangement rouges du garçon et l'attitude terriblement braquée de la rousse.
« Kali… » reprit finalement le japonais, visiblement mal à l'aise. « Kali, je ne voulais rien de tout ça. Je ne savais pas qu'elle allait user de telles méthodes… »
En entendant cela, l'intéressée se redressa un peu plus encore, toisant ouvertement son vis-à-vis du regard, clairement hostile. « Pas ça qui t'a empêché de me jeter dans une voiture pour me déplacer contre ma volonté. »
« C'était pour te… » tenta l'homme aux cheveux décolorés, des plus mal à l'aise.
« Pour me voler mon libre arbitre » le coupa-t-elle d'une voix tranchante et sans appel. « Parce que vous me jugez tous comme une petite chose fragile complètement aveuglée, parce que vous pensez tous savoir mieux que moi ce qui est bon pour ma survie ! Sauf que ce n'est pas le cas ! »
Hiroaki la dévisagea avec gravité, une grimace déformant sa bouche habituellement toujours souriante. La situation le plongeait visiblement dans un trouble terrible. « Kali… » finit-il par reprendre d'une voix attristée. « Un homme qui lève la main sur une femme… est indigne de tout amour. De tout pardon. De toute deuxième chance… Crois moi, Kali. Rien de bon ne peut naitre de ce genre de situation.»
La jeune femme fixa son ami, sentant une grande détresse faisant vibrer chacun de ses mots. « Hiro… Je te l'ai dit et redit. Je comprends ton souhait de me protéger. Mais c'est à moi de gérer les choses. C'est à moi de mener ma vie. Et Sukuna en fait partie.»
« C'est de la folie. » soupira-t-il dans un murmure, secouant doucement la tête.
« Peut-être. Surement. » L'hybride adressa un sourire un peu triste à son ami, comprenant parfaitement pourquoi ses actions pouvaient lui paraitre insensées. « Mais c'est celle que j'ai choisi. Et c'est pour ça que je lui ai demandé de briser le scellé que tu m'avais apposé. »
En entendant cela, Hiroaki et Yuji braquèrent leurs regards stupéfaits sur l'européenne, complètement interloqué.
« Sem…Sempai… » chuchota, estomaqué, le lycéen, effaré face à cette information qu'il n'avait pas relevé plus tôt, trop noyé d'informations.
« Que… Qu'est ce que tu as fait ? » Le garde du corps laissa tomber ses bras le long de son corps, comme foudroyé.
« Pourquoi prends-tu un air aussi étonné ? » questionna Kali, enserrant son torse de ses bras, se détournant un rien de son ami. « Tu m'as posé un scellé que je ne pouvais pas retirer, comme on met une muselière à un chien qu'on a du mal à gérer ! Tu ne m'as peut être pas drogué toi-même, mais tu étais partant pour m'emmener dieu seul sait où… Je ne voulais rien de tout cela. Et il était le seul à pouvoir me rendre à nouveau ma liberté… Encore une fois. »
« Attends… » Un étrange rictus secoua la commissure des lèvres du japonais, faisant légèrement tiquer l'étrangère qui se retourna complètement vers lui, intriguée par son attitude. « Il a brisé le scellé ? »
Kali se tut quelques secondes avant de répondre, une légère appréhension la saisissant sans qu'elle ne puisse savoir pourquoi. « Eh bien… Oui… C'était tout à fait dans ses cordes.»
Brusquement, Hiroaki explosa de rire, surprenant complètement le lycéen et la rousse qui s'échangèrent un regard étonné.
Après quelques secondes, l'exorciste manipulant la foudre reprit un peu son sérieux, rejetant ses cheveux trempés en arrière. «Je ne pensais pas qu'il l'aurait fait…Tu as peut être réussi à mettre en place notre plan d'origine, en fin de compte… »
En entendant cela, Kali fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir. Le japonais observa alors avec plus d'attention le réceptacle du démon millénaire, découvrant la grande quantité de sang se trouvant sur ses habits, lui arrachant un léger ricanement. « Je comprends mieux pourquoi il n'est pas là à fanfaronner… Qu'en est-il de votre lien ? Il est toujours présent ?»
En entendant cela, la rousse ressentit une vive inquiétude, faisant un léger pas en arrière tout en venant plaquer ses mains à l'endroit même de son sternum où se situait le tatouage principal de son pacte avec Sukuna. « Pou… Pourquoi ne le serait-il plus, Hiroaki ? »
« Tu as toujours accès à son énergie ? » continua-t-il, faisant la sourde oreille à sa question, avançant vers elle, un large sourire aux lèvres.
La jeune hybride jeta un regard presque inquiet à Yuji qui se trouvait à ses côtés, avant de reporter son attention sur son garde du corps, sur la défensive. Respirant profondément, elle se contenta de hocher doucement la tête de façon affirmative.
« AH ! » laissa tomber, victorieux, le blond avant de parcourir la distance le séparant de la rousse, venant la saisir, fébrile, par les épaules. « Kali, c'est la situation PARFAITE. Il faut qu'on parte immédiatement. »
« Qu… Quoi ? » En entendant les mots du garde du corps, la jeune femme se dégagea de son étreinte, s'éloignant de quelques pas. « Qu'est ce que tu racontes, Hiro ? »
« Kali, écoute moi, c'est une véritable aubaine ! A l'heure actuel, il doit être affaiblit… Peut être même le restera-t-il ! Mais ton pentacle reste quand même alimenté. Si on part assez loin, qu'on retourne en Europe, il ne pourra plus te mettre la main dessus ni te faire du mal. Et tu pourras surement même l'empêcher de t'attirer dans son domaine, qui sait ! »
L'européenne dévisagea son interlocuteur, complètement horrifiée par ses propos qu'elle ne comprenait absolument pas. « Affaibli ? Le rester ? Je ne comprends rien à ton charabia ! »
Hiroaki lui adressa un sourire compatissant, comme s'il s'adressait à une enfant un peu lente à la détente. «Kali… Il a bafoué les termes de votre pacte. Il a retiré le scellé qui te coupait de lui, alors que cela faisait partie des conditions qu'il avait lui-même accepté lors de votre serment inviolable ! »
L'intéressée le scruta, incrédule, pendant une poignée de secondes, assimilant cette information avant de reprendre la parole avec virulence, rejetant en bloc le raisonnement du blond. « Attends ! Ça peut pas être ça, c'est toi qui a mis le scellé, pas moi ! »
Il haussa les épaules, n'apportant visiblement aucun poids aux mots de son amie. « Il a visiblement du payer un prix pour avoir fait ce qu'il a fait, vu le sang qui couvre les fringues de Yuji… C'est peut être d'ailleurs parce que c'est moi qui ai posé le scellé, et pas toi, qu'il n'est pas simplement mort. La punition pour avoir brisé un serment inviolable est sans appel normalement. Mais il faut qu'on en profite, son emprise sur toi va être beaucoup moins importante à présent et… »
« ET RIEN DU TOUT ! » le coupa violemment Kali, profondément bouleversée par ce qu'elle venait d'apprendre.
Elle s'éloigna alors, passant ses mains sur son visage avant de rejeter ses cheveux en arrière, bouleversée.
Sukuna était-il vraiment blessé ?
A cause d'elle ? A cause de leur pacte ?
Parce qu'il avait retiré, à sa demande, le scellé qui les séparait ?
Avait-il su… ce qu'il encourait en agissant de la sorte ?
Non… Jamais il n'aurait pris de tels risques juste pour elle, c'était impensable…
Pourtant… L'idée qu'il n'ait pas eu connaissance de cette punition potentielle, lui qui était un maitre incontestable dans les arts occultes était tout bonnement impossible.
Tout ça était tout bonnement insensé…
« Kali… Kali, je t'en prie. » Hiroaki s'était à nouveau approché d'elle, son regard rougit se faisant suppliant. « Il faut qu'on parte. Une telle opportunité ne se représentera surement pas. Il faut absolument que tu la saisisses.»
« Mais je n'en ai aucune envie. » murmura-t-elle, braquant son regard d'or et d'améthyste assombri par l'inquiétude dans celui de son garde du corps. Un poids énorme lui écrasait soudainement la poitrine alors qu'elle repensait à la quantité impressionnante de sang que le fléau tatoué avait craché peu de temps après avoir détruit le scellé que Hiroaki avait posé à son poignet. « Je n'ai rien voulu de tout ça. »
« Tu t'inquiètes… pour lui… » constata avec douleur le blond, son sourire s'étant totalement évaporé de son visage rendu pâle par un brusque épuisement, ses bras tombant lourdement le long de son torse.
« Je ne te demande pas de me comprendre, Hiro. » La jeune femme ferma un bref instant les yeux, soudain très lasse. « Je ne te demande pas non plus de m'approuver. »
« Tu ne partiras pas… » murmura-t-il, serrant les poings sans s'en rendre compte.
« Je ne partirai pas. » confirma-t-elle en encrant son regard dans le sien, à la fois déterminée et désolée. « J'ai choisi le chemin que je souhaitais emprunter. Et j'en assumerai les conséquences. »
Elle s'avança vers le japonais, venant l'enlacer brièvement dans ses bras, laissant échapper un soupire peiné. « Tu es mon ami, Hiroaki. Et je tiens profondément à toi. Je sais parfaitement que tes actions n'ont qu'en fondement ta profonde envie de me protéger. Mais, même si cela fait que je te déçois, je ne peux pas ajuster mon existence à tes craintes… »
La rousse s'éloigna à nouveau un peu, adressant un sourire triste à son compagnon bouleversé, venant poser sa main sur sa joue avec tendresse. « Je n'attends pas de toi que tu restes à mes côtés si mes actions doivent te faire souffrir d'une quelconque manière. Quoi qu'il advienne à l'avenir… Tu n'en seras aucunement responsable. Rentre, maintenant, s'il te plait. Moi, je retourne au sanctuaire avec Yuji. »
Kali fixa encore une poignée de secondes le japonais avant de se détacher de lui, reprenant son chemin vers l'entrée du refuge. Elle s'arrêta cependant quelques pas plus loin, se retournant légèrement afin de s'adresser au garçon par-dessus son épaule.
« Ah… Et, s'il te plait. Dit à Maeda que je lui ferais payer son acte si je venais à la recroiser. Toi tu t'inquiétais. Elle, elle y a prit du plaisir. Prasad peut la déplacer ailleurs si elle lui est utile ou la virer, je m'en fous. Mais si nos chemins se recroisent un jour… Je prendrai tout mon temps pour faire cramer sa petite gueule de poupée méprisante. Parce qu'en plus d'être obnubilée… je suis rancunière. »
Sans plus un regard en arrière, la demoiselle reprit son chemin, laissant dans son dos son ami demeurant muet, vaincu. La gorge serrée, la rousse traversa les barrières rendant l'accès au sanctuaire invisible aux non exorcistes, traversant l'espace devenu familier d'un pas lourd. Tout ça était terriblement épuisant. Elle n'aimait pas se disputer avec Hiroaki. Elle n'aimait pas la tournure qu'avait prise leur relation. Hélas… Qu'aurait elle pu faire d'autre ? Et, plus important encore… Elle devait absolument retrouver Sukuna pour s'assurer de son état.
Arrivée dans le couloir menant aux chambres, la voix de Yuji retentit faiblement dans son dos, la faisant s'arrêter à contre cœur. Lui aussi, elle devait le décevoir…
« Sempai… »
Elle se retourna doucement, découvrant le lycéen non loin d'elle, l'air penaud et hésitant.
« Ça… ça a pas du être facile pour vous ces derniers jours. » commença-t-il, allant se frotter la nuque d'une main, visiblement mal à l'aise. « Je dois avouer que… Je ne vous comprends pas vraiment mais…Dans tous les cas… Je suis content que vous alliez bien… »
Elle le fixa, incrédule et muette, recevant ces paroles avec une violente stupéfaction. D'un coup, sa vision se troubla, des larmes brulantes ayant noyé ses yeux sans qu'elle puisse rien y faire. Alors qu'elles commençaient à dévaler ses joues, Kali ne put s'empêcher de laisser échapper un sanglot étranglé, prenant complètement de court le jeune garçon qui se précipita à ses côtés, décontenancé.
« Sem… Sempai ! Pardon… Je… je voulais pas… » bégaya-t-il, paniqué.
S'essuyant du revers de main le visage, l'hybride adressa un sourire maladroit au lycéen, essayant de le rassurer. « C'est rien, Yuji. C'est rien. Oui… ça n'a pas été de la tarte. Merci… Merci pour ta gentillesse. »
Elle lui fit une rapide accolade, avant d'aller ébouriffer les cheveux courts du garçon, laissant échapper un faible rire. « Mais bon, je peux pas vraiment me plaindre… Allons dormir, Yuji. La nuit a été terriblement longue. »
« Oui… » acquiesça-t-il faiblement, sentant bien que la demoiselle souhaiter couper court à la discussion. « Bonne nuit, sempai. »
Sans plus attendre, l'européenne alla s'enfermer dans sa chambre, s'adossant à la porte quelques secondes, épuisée. Elle alluma la lumière criarde du plafonnier, balayant l'espace familier du regard, avant de tomber nez à nez avec la peluche de tigre géante qu'elle avait acheté la nuit où toutes ces péripéties avaient débuté. Quelqu'un, très certainement Yuji, avait pris la peine de la poser sur son lit, bien calée contre le mur, la transformant en l'attraction centrale de la chambre. Elle était incontestablement encore plus grande que dans ses souvenirs…
Kali traversa la pièce, se débarrassant sans ménagement de ses habits trempés et glacés avant d'attraper le premier t shirt ample venu, l'enfilant à la va vite. Alors qu'elle laissait échappé un soupire lasse, son regard un rien cerné tomba alors sur son bureau, la faisant légèrement tiquer. Elle se rapprocha doucement, caressant du bout des doigts tous les brouillons qu'elle se souvenait avoir jeté à la poubelle et qui étaient à présent étalés à plat sur le meuble. Deux feuilles avait été mise à part : la lettre finale qu'elle n'avait jamais pu donner à Sukuna ainsi qu'un de ses innombrables essaies, où elle avait griffonné des petits dessins.
Qui avait donc trouvé ces lettres ?
Yuji ? Non, il ne serait pas permis de fouiller ses affaires.
Sukuna ? Elle ne pouvait pas l'imaginer farfouiller dans une poubelle, même au comble de l'ennuie…
Mais qu'en savait –elle au fond ? Il avait peut être risqué sa vie en connaissance de cause pour retirer son scellé…
Il était difficile d'imaginer qu'il aurait fait ça pour elle en tant que 'personne'… Mais en tant que 'passe temps', là, elle était plus prête à y croire.
Rien de tout ça n'avait de sens.
Laissant échapper un profond soupire, la demoiselle alla se hisser sur son lit, venant se blottir contre le ventre de la peluche géante. Elle glissa ses doigts contre la fourrure douce striée de noir, le cœur soudainement terriblement lourd.
Non… Rien de tout ça n'avait de sens…
La simple idée que le fléau millénaire puisse être blessé la dépassait complètement.
Pire encore, que cela puisse être de sa faute.
Mais, alors qu'elle scrutait la fine ligne ornant son poignet, preuve incontestable de leur serment, elle ne pouvait que constater qu'elle était bien plus claire que ce qu'elle avait été par le passé. Même l'énergie qu'elle percevait du fléau était différente, comme si elle était fluctuante…
Ça ne pouvait pas être vrai…
Hélas… Tout ce qu'elle pouvait faire pour l'heure, c'était attendre le retour du fléau. Lui, sans aucun doute, balayait ses craintes insensées en un seul de ses sourires en coin, dissipant ses craintes en un instant…
Il était le roi des fléaux au fond… Il ne pouvait rien lui arriver…
Tentant de se rassurer autant que possible grâce à cette certitude, la jeune hybride se blottit contre le tigre aux yeux rouges, scrutant avec intensité la porte de sa chambre, ne pouvant que prendre son mal en patiente…
Même si, hélas, la patiente n'était clairement pas sa première qualité.
…
Quelques heures plus tard, Kali ne pouvait s'empêcher de faire les cents pas littéralement devant la porte de Yuji, s'arrêtant par moment pour tendre l'oreille, aux aguets, guettant le moindre signe potentiel de la prise de contrôle du démon millénaire. Hélas, seul le léger bruit du faible ronflement de Yuji répondait à son attente, la frustrant tout en amplifiant de façon exponentielle son inquiétude.
Il était flagrant que l'adolescent dormait à poings fermés. Pourquoi diable Sukuna ne prenait il pas le contrôle ?
Au fil du temps, une idée terrible avait fini par germer et prendre de l'ampleur dans son esprit, la terrifiant littéralement.
Et si… Il ne pouvait pas prendre le contrôle ? Si, à cause de ce qu'il avait fait, il n'était plus en état ?
Cette simple pensée transformait le sang de la rousse en glace dans ses veines, écrasant son cœur d'un étau morbide.
Ça ne se pouvait pas.
Affligée, Kali retourna dans sa chambre d'un pas lourd, allant littéralement se jeter entre les pattes de sa peluche, ne sachant plus que faire. Elle avait tenté d'appeler le démon, sans la moindre réponse. Elle ne pouvait cependant pas demeurer sans rien faire car cette attente était une véritable torture pour elle.
Elle avait besoin de savoir qu'il allait bien.
Qu'il se contentait de la faire mariner, pour s'amuser, comme il l'avait déjà fait lors de sa dernière disparition.
Une petite voix insidieuse lui murmurait hélas que cette fois ci, cela n'avait rien à voir.
La rousse se redressa d'un bond, trainant le tigre synthétique dans ses bras, faisant les cents pas dans sa chambre.
Il fallait qu'elle le voit. Il le fait… Cette nuit. Maintenant. Mais comment faire si lui ne l'appelait pas ? La dernière fois qu'elle s'était trouvée dans cette situation, après l'échec de ses appels, elle s'était donné du plaisir pour attirer son attention. Cependant, elle n'était absolument pas d'humeur à cela ce soir et elle doutait que cela fonctionnerait de toute manière.
Non… Il fallait qu'elle passe par la grande porte, et, cette fois ci, par ses propres moyens.
Mais comment atteindre son espace vital ? Habituellement, le démon l'y faisait venir selon son bon vouloir, ouvrant et fermant son accès à sa guise. Son… 'affaiblissement' présent lui faciliterait peut être l'accès. Fallait-il encore qu'elle soit capable de trouver l'entrée…
Brusquement, une idée jaillit dans l'esprit de la demoiselle qui laissa tomber son jouet géant, quittant sur le champ sa chambre à pas de loup pour aller se faufiler dans celle de l'adolescent, allant s'agenouiller près de son lit, le scrutant dans l'obscurité. Le lycéen dormait paisiblement sur le dos, sa respiration profonde faisant se soulever et s'abaisser sa poitrine avec une régularité apaisante, arrachant un sourire à la demoiselle fatiguée.
Après quelques minutes d'une observation attendrie, la jeune hybride se hissa précautionneusement sur le matelas, plaçant délicatement sa main gauche près du visage du futur exorciste, se mordillant nerveusement la lèvre face à sa folle idée. Elle caressa avec une infinie délicatesse la joue du garçon de son autre main, lui arrachant un léger soupire dans son sommeil, la faisant, elle, se figer dans l'instant.
Cependant… A présent qu'elle était là, elle ne souhaitait pas reculer. Il y avait des semaines de cela, après que Sukuna et elle eurent passé leur pacte, Gojo avait laissé échapper quelque chose sous entendant que le fléau l'avait embrassé pour accéder à son âme, se moquant ouvertement de lui.
Peut être que cela était en réalité une manière de faciliter l'accès à l'espace intérieur d'une personne… C'était l'hypothèse, en tous cas, qu'elle avait…
Respirant profondément, l'hybride ferma quelques instants les yeux, focalisant toute sa concentration sur le lien fragile unissant son âme à celle de l'homme tatoué, l'étreignant de toutes ses forces, avant les rouvrir, plus déterminée que jamais. Lentement, elle se pencha vers le lycéen assoupi, s'arrêtant alors que leurs lèvres se frôlaient presque, scrutant son doux visage endormi.
« Ah, démon… » murmura-t-elle tout bas. « Qu'est ce que tu me fais pas faire… »
Sans plus attendre, Kali franchit les derniers centimètres la séparant de Yuji, plaquant ses lèvres contre les siennes, souhaitant de toute son âme que son stratagème fonctionnerait.
Après quelques secondes suspendues où rien ne se produisit, faisant froncer les sourcils de l'hybride, la demoiselle sentit comme un courant en son sein, un flux discret mais bien réel s'insinuant au plus profond de l'âme double du futur exorciste. Kali s'y plongea à bras le corps, priant de tout son esprit pour bientôt percevoir la lueur sanglante d'un espace hors du temps lui étant devenu plutôt familier malgré son aspect macabre.
Son âme se faufila alors à travers les fissures du mur habituellement inébranlable de celle du fléau, la projetant, après un instant suspendu, dans les hauteurs de l'espace intérieur de Sukuna, faisant rater un battement à son cœur.
Elle avait… réussi !
Usant de ses flammes afin d'atterrir en douceur dans l'étang rougeoyant couvrant le sol de cette cave aux armatures osseuses, Kali repéra immédiatement le trône de crânes du roi des fléaux, découvrant son sommet étonnamment désert.
Immédiatement, une vive angoisse enserra le cœur de l'hybride qui se transféra précipitamment vers le tas d'ossements, commençant à en faire le tour avec précipitation, interpellant le maître des lieux d'une voix où transpirait une profonde inquiétude.
« Sukuna ?! Sukuna, où es tu ? »
Alors qu'elle courrait autour de l'amoncellement d'os immaculés, la demoiselle ne fit pas attention où elle mettait les pieds et trébucha sur une corne, manquant de peu de s'étaler de tout son long, lui arrachant un florilège d'insultes prononcées dans sa langue natale. Elle s'arrêta quelques secondes pour masser sa cheville maltraitée, reniflant faiblement, sentant ses craintes gonfler dans sa poitrine à chaque seconde un peu plus encore.
Où était il ? Se pourrait-il qu'il soit vraiment…
« Crevette ? »
D'un coup la voix du démon se fit entendre tout près, faisant sursauter Kali qui fit volte face, découvrant le démon tatoué à quelques mètres d'elle. Il la fixait, visiblement surpris de la découvrir ici malgré la position nonchalante qu'il avait adopté. Il portait son kimono largement béant, s'est bras croisés enfouis dans ses manches. La jeune hybride le détailla avec intensité, le cœur battant, remarquant immédiatement d'étranges stries violacées balafrant son torse et son cou, leur épicentre prenant place à niveau du centre de son sternum. Les traits de son visage légèrement tirés, mais c'était surtout le voile qui assombrissait le feu de son double regard qui alerta irrémédiablement la demoiselle, lui faisant comprendre que le démon devait être en proie à une lutte intérieure qu'elle ne pouvait qu'imaginer ardue.
Tout ça… à cause d'elle ?
« Crevette… »reprit l'homme, s'approchant un peu, extirpant l'intéressée de ses pensées. « Comment diable est ce que tu es arrivée là ? »
La demoiselle le regarda encore quelques instants sans rien dire, ne sachant plus comment organiser ses pensées. Tout se bousculer dans sa tête dans un capharnaüm terrible où se mêlaient tous les évènements de ces derniers jours, l'écrasant presque littéralement. Elle baissa un peu la tête, se mordant l'intérieur des joues tout en attrapant entre ses mains le tissu ample de son t shirt, respirant profondément pour se redonner contenance. Finalement elle releva la tête, déterminée, faisant un pas vers le démon qui la fixait, intrigué.
« C'est à cause de moi ? »
Il haussa un sourcil, demeurant à son tour un bref instant silencieux avant de lui répondre. « De quoi parles-tu ? »
Elle s'approcha encore d'un pas, resserrant un peu plus encore sa prise sur son vêtement pour ne pas flancher face à l'aura écrasante de son interlocuteur.
« C'est parce que tu as retiré mon scellé ? » reprit-elle. « C'est ça qui te blesse ? »
En entendant cela, Sukuna sorti l'un de ses bras de ses manches, tirant très légèrement les pans de son Kimono ouvert sur ses étranges marques violacées. « Qui te dit que je suis blessé ? As-tu donc oublié qui je suis ? »
Loin d'être dupe, la rousse s'avança encore un peu vers le fléau allant se planter devant lui, ses yeux courageusement encrés dans ceux de l'homme lui faisant face.
« Je n'ai jamais voulu que tu souffres par ma faute. »
Une nouvelle fois, la déclaration de l'étrangère laissa le japonais dubitatif, lui demandant quelques secondes afin de trouver une répartie adéquate. Elle était vraiment… Improbable… Elle parvenait à atteindre son espace intérieur, se jetant littéralement dans la gueule du loup l'ayant presque tué quelques jours auparavant et la première chose qu'elle faisait c'était… S'inquiéter pour lui ? Ça n'avait fichtrement aucun sens…
« Qu'est ce que tu racontes, crevette ? »
En entendant cela, Kali détourna un peu le regard, soudain assez mal à l'aise. « Hiro… Hiroaki m'a dit que ce qui s'est passé… Ce qui ce passe… Pourquoi tu as craché du sang et perdu le contrôle du corps de Yuji… Pourquoi tu es… »
Elle fit une brève pause, se mordillant la lèvre, avant de braquer à nouveau ses yeux dorés sur ceux de lave du démon couronné. « C'est parce que tu as consumé le scellé et que du coup tu as violé une des conditions de notre serment, c'est bien ça ? Si j'avais su… Jamais je ne te l'aurais demand… »
D'un coup il franchit la distance les séparant encore, venant se saisir du menton de la jeune fille d'une main avec fermeté, faisant mourir ses mots dans sa gorge. « C'est moi qui t'ai dit de me le demander, je te rappelle. »
Kali soutint son regard sans ciller, bien décidée à ne pas se laisser impressionner. « C'est moi qui l'ai demandé au final. »
La réponse de la demoiselle arracha un léger ricanement au démon qui décida de continuer sur leur lancée. « Mais c'est moi qui ait choisi d'accéder à ta demande, en fin de compte…Quand on fait des choix, on doit être prêt à en assumer les conséquences, crevette. On ne peut rien avoir sans risquer de perdre quelque chose en retour. »
L'hybride déglutit doucement, cherchant à sonder le regard de cet homme millénaire si complexe lui faisant face. Le prix des choix, elle était assez bien placée pour le connaitre. Le choisir lui, au fond, c'était comme se mettre l'intégralité du reste du monde à dos… Mais ce n'était pas ce qui l'inquiétait présentement.
« Alors…Tu le savais ? » demanda-t-elle dans un souffle, le cœur tambourinant à tout va dans sa cage thoracique.
« Quelle importance cela peut-il bien avoir ? » souffla-t-il pour toute réponse, haussant légèrement les épaules, ne la lâchant pas du regard un seul instant. « Cela changerait il quelque chose ?»
Ils demeurèrent quelques instants silencieux, se contentant de se scruter avec intensité, avant que le démon ne finisse par rompre le contact visuel et physique, s'éloignant de quelques pas de la jeune hybride.
« Dans tous les cas… Se n'était pas un simple serment inviolable qui allait m'abattre. Il n'y avait aucun doute là-dessus. J'espère que tu en es bien consciente, crevette. L'inverse serait insultant !»
L'intéressée fixa la nuque tatouée du démon, à présent striée en plus de fins fils violets, retenant sa respiration un bref instant. Il savait… il avait toujours su qu'il encourrait un châtiment en brisant le scellé… Et l'avait tout de même fait…
Même si c'était juste pour échapper à l'ennuie… Quelque puisse être ses raisons d'avoir agit de la sorte… ça la touchait d'une façon incommensurable.
Doucement, la demoiselle s'approcha du démon, venant attraper le tissu de sa manche, attirant immédiatement l'attention de ce dernier sur elle. Elle hésita brièvement avant de demander, le feu lui montant aux joues « Puis je faire quoi que se soit pour que ça s'arrête ? »
« Tu parles d'abréger mes souffrances, crevette ? » ne put-il s'empêcher de la taquiner, lui offrant un de ses sempiternels sourires en coin. « Navré, mais je n'ai rien pour que tu puisses cuisiner ici, il faudra le faire à l'ancienne. »
L'européenne le fixa, incrédule, avant de repartir à l'attaque, préférant ne pas prêter attention à la pique gratuite du maitre des poisons. « Je suis sérieuse, Sukuna ! »
La remarque arracha une moue au démon, déçu que la demoiselle n'ait pas mordu à l'hameçon. Il croisa les bras sur sa poitrine, prenant son menton entre deux doigts, réfléchissant quelques instants à la demande incongrue de la jeune fille. Au bout de quelques instants, il se tourna vers elle, une vive lueur animant ses pupilles assombries.
« Tu pourrais jouer les infirmières et prendre soin de moi, crevette… » susurra-t-il entre ses lèvres, se penchant légèrement vers elle.
L'européenne demeura coïte, le feu lui montant aux joues. Vraiment, il était impossible…
« Je… » commença-t-elle, hésitante sous l'intensité du regard du fléau. « Je ne pense pas qu'une fellation pourrait faire quoi que se soit là dedans. »
Il la fixa quelques instants, un large sourire venant étirer ses lèvres sur ses dents acérées alors qu'il se penchait un peu plus encore vers la demoiselle, jusqu'à ce que leur nez se frôlent presque.
« Je parlais du sort d'inversion. » Lâcha-t-il finalement tout bas, savourant pleinement son effet, douchant complètement à froid Kali. « Perverse. »
« Mais pas du tout ! » se défendit-elle en secouant vigoureusement la tête, virant au cramoisi. « C'est la façon dont tu l'as dit qui m'a induite en erreur ! »
La remarque arracha un profond éclat de rire à l'homme millénaire, rapidement interrompu par une violente quinte de toux, faisant s'éloigner un peu le fléau qui tenta de la juguler tant bien que mal. L'hybride, terriblement alarmée et ayant retrouvé tout son sérieux, talonna l'homme qui essuyait du revers de main le sang souillant ses lèvres, les stries violacées s'étirant un peu plus encore le long de son cou.
« Sukuna !» commença-t-elle, attrapant les pans béants de son kimono pour le forcer à lui faire face. « Tu penses vraiment que si j'utilise le sort d'inversion ça pourrait t'aid… faire quelque chose ? »
Faisant tout son possible pour faire comme si de rien n'était, le démon vint donner une pichenette au milieu du front de l'hybride, se redressant de toute sa hauteur. « Il n'y a pas d'affolement à avoir, crevette… Mais si, dans l'absolu, ce qui se passe est du au fait que j'ai désobéi à notre serment… ça m'empêche de me soigner. Alors que toi, l'autre partie du pacte, tu dois pouvoir. »
Elle le scruta un bref instant avant de laisser choir son regard d'or vers son torse, plus précisément le point central d'où partaient toutes ces étranges nervures mouvantes. Elle tiqua alors, remarquant que cet emplacement correspondait parfaitement au point central du tatouage qu'elle portait elle-même au sternum, épicentre de leur pacte. Si elle avait eu besoin d'une preuve supplémentaire du lien entre l'action de Sukuna contre leur serment et son état actuel, elle se trouvait là, sous ses yeux incrédules. Elle se devait, de ce fait, d'y mettre un terme.
« J'espère vraiment pouvoir… » murmura-t-elle tout bas, venant poser ses mains sur les puissants pectoraux tatoués du fléaux, relevant son regard félin vers celui, rubis, de son vis-à-vis. Ce dernier, quant à lui, lui adressa un petit sourire en coin, passant nonchalamment ses bras autour de la taille de la demoiselle.
« Voyons, tu as eu le meilleur des professeurs, crevette… »
Laissant échapper un léger soupire, l'européenne reporta son attention sur l'énergie occulte du fléau qu'elle pouvait sentir palpiter sous ses doigts, plus intensément encore que jamais auparavant. Elle souffla doucement, cherchant à percevoir les accros dans le flux habituellement si stable de cette force de la nature, essayant d'y faire passer sa propre énergie afin de le restaurer.
L'exercice s'avéra d'emblée terriblement ardu, faisant faiblement se froncer les sourcils de la jeune femme. C'était comme essayer de réparer une fissure dans une montagne, ou remplir un océan à partir d'un simple ruisseau. Sa propre énergie occulte était comme aspirée par les blessures du tatoué, l'épuisant rapidement. Cependant, Kali refusa d'abandonner, voyant les traces violacées s'effacer progressivement sous ses doigts. Il suffirait d'encore quelques instants…
« Crevette… Arrête ! »
Brusquement, Sukuna vint se saisir de ses mains pour la forcer à interrompre son sort, la faisant sortir de la sorte de transe dans laquelle elle était entrée sans même s'en rendre compte. Se retrouvant brutalement épuisée, Kali s'effondra entre ses bras, sans force, les stries mauves continuant doucement à disparaitre, ne laissant plus d'une très légère ombre nacrée au niveau de son cœur, à peine visible pour qui n'aurait pas su regarder.
« Ça… ça a marché ? » murmura-t-elle, tout bas, relevant doucement son visage vers celui du fléau qui la scrutait avec une intensité terrible, la troublant un peu.
Après un bref silence, le démon lui adressa un sourire enjôleur, venant poser son front contre le sien. « Apparemment, crevette. »
« C'est pas de tout repos ce truc là… Je le ferai pas tous les jours !» soupira-t-elle, sentant l'énergie du démon tatoué s'écouler dans son corps pour la requinquer, le lien unissant leurs âmes retrouvant toute sa solidité.
« Ne me force plus à passer outre les conditions de notre pacte alors, crevette... » s'amusa le japonais. « Même si je n'ai pour ainsi dit couru aucun risque, n'oublie pas qui je suis... »
La remarque de l'homme arracha un léger rire à l'hybride. « Comment le pourrais-je ? Tu me le rappelles sans cesse ! »
Il lui attrapa alors le menton d'une main, faisant mourir l'esclaffement de la demoiselle en plaquant ses lèvres contre les siennes, lui offrant un long baiser des plus tendres, faisant rater un battement au cœur de la jeune européenne.
« Plus de folies de la sorte, compris, crevette ? » murmura-t-il tout bas en rompant le contact, noyant le feu de ses yeux dans l'or troublé des siens. « Après tu oses dire que c est moi qui suis impossible... »
Elle déglutit doucement, lui souriant en retour, passant ses mains dans la nuque tatouée du démon ayant retrouvé son apparence habituelle. « Dieu seul sait combien tu l'es… »
Il laissa échapper un léger ricanement avant de recommencer à l'embrasser, glissant une main dans ses cheveux d'automne ondulant dans son dos. Rapidement, l'échange s'intensifia entre eux, les baisers se faisant bien plus appuyés puis passionnés. Sukuna commença à mordre la lèvre inférieure de la demoiselle, la plaquant avec possessivité contre son torse alors qu'il glissait sa seconde main le long de son dos, la glissant finalement sous son t-shirt pour venir agripper l'une de ses fesses dans un grognement appréciateur guttural.
Immédiatement ce geste fit comme une décharge électrique à Kali qui rouvrit les yeux, comme retournant brutalement à la réalité. Elle repoussa d'un coup le fléau qui la fixa, étonné, ne comprenant pas quelle mouche venait de la piquer.
« Pas si vite, Monsieur le roi des fléaux ! » commença-t-elle, s'éloignant autant que possible de l'intéressé qui la gardait cependant entre ses bras. « Je ne suis pas amnésique ! C'est pas parce que j'étais morte d'inquiétude et que je suis venue ici que je t'ai pardonnée ce que tu as fait, je suis toujours en colère !»
Il la regarda une poignée de secondes avant de rigoler, incrédule face à de tels propos. « C'est pas un peu contradictoire, crevette ? » Il se pencha vers elle, cherchant à aller déposer des baisers dans son cou.
Mais l'européenne ne se laissa pas faire, usant de son transfert de flamme pour s'échapper de l'étreinte du tatoué, allant réapparaitre non loin de là, les poings enfoncés sur les hanches, le regard déterminé. A présent qu'il allait bien, qu'elle en était sure, elle devait régler ses compte avec le démon !
« Contradictoire ? » reprit-elle, se dressant de toute sa hauteur, amusant malgré tout un peu le roi millénaire dans un premier temps. « Pas plus que de passer à deux doigts d'arracher la tête d'une personne avant de la soigner… Sans aucune raison !»
Touché… La remarque fit un peu disparaitre le sourire du fléau qui fit cependant comme si de rien n'était, s'approchant de la demoiselle, les bras croisés sur son torse sculptural.
« Arracher la tête, arracher la tête… » répéta-t-il, se voulant taquin « Tu exagères, crevette. »
Elle le foudroya alors du regard, lui faisant ainsi comprendre qu'elle ne se laisserait pas avoir par de tels stratagèmes.
« Juste écrasé la trachée…C'est pas tout à fait pareil. » continua-t-il, éludant la question d'un mouvement désinvolte de la main.
« C'est sensé être mieux ? » siffla Kali, enserrant son torse de ses bras, clairement sur la défensive.
« Moins définitif en tous cas. » rectifia-t-il, s'approchant un peu d'elle.
« Tu te rends compte que ça ne change rien au fond du problème ? » répliqua-t-elle avec aplomb, faisant comprendre au roi millénaire qu'elle ne comptait pas passer l'éponge aussi facilement.
Sukuna fixa la demoiselle aux yeux d'or, sentant crépiter autour d'elle son énergie occulte, vraiment furibonde. Il n'aimait ce genre de situation mais, connaissant la petite hybride, il allait devoir faire quelques… concessions s'il voulait pouvoir retourner rapidement à des échanges bien plus plaisants.
« Je… » finit-il par commencer, de très mauvaise grâce, faisant quelques pas autour de l'européenne. « J'ai peut être… Possiblement… Par rapport à une situation donnée qui avait toutes les raisons de me faire sortir de mes gonds… Et sans connaitre certains autres éléments… Réagit de façon… Très légèrement… Disproportionnée… »
Une fois qu'il eut fini sa tirade, il jeta un coup d'œil vers son interlocutrice, espérant en avoir fait assez pour qu'ils puissent passer à autre chose. Hélas, le léger crépitement des flammes sombres de Kali le long de ses bras lui indiquèrent immédiatement que se n'était pas le cas.
« Très légèrement disproportionnée ? » répéta-t-elle tout bas, les pupilles étrécies par la colère.
Echec cuisant…
« Après … » recommença-t-il, battant l'air devant lui d'une main. « Sans même avoir eu d'autres informations, je suis quand même revenu sur ma décision… A temps ! »
L'argument fit mouche, faisant un peu retomber l'énervement embrasé de la demi fléau aux yeux d'or. Elle le scruta de longues secondes sans rien dire, respirant profondément, comme si elle cherchait à trouver par quel bout attaquer un problème épineux.
« Pourquoi l'avoir fait ? » se contenta-t-elle finalement de demander, désarçonnant un rien l'homme aux yeux de sang.
Lentement, il se rapprocha d'elle, jusqu'à être à une longueur de bras de son corps félin sur le qui-vive. Doucement, laissant échapper un faible soupire, il vint attraper une mèche de ses cheveux entre ses doigts, regardant la vive lueur d'automne teintée de noir sur son extrémité. « Parce que tu es à moi… » souffla-t-il presque dans un murmure, relevant ensuite son regard pour l'encrer dans celui de son accusatrice. « Parce que… je ne voulais pas que… Tu disparaisses. »
La jeune femme le fixa, un vif trouble traversant ses prunelles félines. Elle ne se laissa cependant pas longtemps attendrir, récupérant sa chevelure des mains de l'homme. «Pourquoi ? Pour pouvoir à nouveau me blesser quand cela te chantera ? »
« Non… » lacha-t-il dans un soupire. « Crevette, ce qui s'est passé… J'étais contrarié. »
« Tu dis ça comme si ça excusait tout… » déclara-t-elle, un voile de tristesse assombrissant ses prunelles. « Pourquoi l'étais tu, de toute façon ? Parce que j'ai voulu t'empêcher de te planter un couteau émoussé dans le crâne et te tuer? »
Il soupira lourdement. Il n'aimait pas cette conversation. Il croisa ses bras sur son torse, un rien mal à l'aise, ne sachant que répondre.
« A cause de mes flammes ? » Elle ne lâcherait pas l'affaire, arrachant une grimace au démon qui demeurait muré dans le silence.
« A cause… De ce qu'a dit Yuji, quoi que ça puisse être ?» ajouta-t-elle, crispant un peu le démon.
Elle braqua son regard sur lui, courageusement, exigeant impertinemment des réponses. « Sukuna… »
« Possiblement… » La coupa-t-il, désireux trouver une issue à cette discussion déplaisante. « Un peu de tout ça…» finit il par concéder de mauvaise grâce, une moue un peu enfantine aux lèvres.
Il s'approcha d'un coup d'elle pour la prendre dans ses bras, se faisant plus charmeur. « Passons à autre chose, veux tu ? C'est déjà loin tout ça. »
Kali le fixa, ne décroisant pas les bras dans un premier temps avant de laisser échapper un profond soupire. Elle savait très bien que Sukuna faisait beaucoup d'efforts et que ne pas couper court à cette conversation lui coutait certainement beaucoup plus qu'il ne voudrait bien admettre. Mais après ce qui s'était passé… Elle avait besoin de lui dire les choses. De verbaliser ses émotions, lui montrer qu'elle n'était pas juste un jouet entre ses mains. Elle l'avait choisi mais se n'était pas pour ça que cela faisait d'elle son pantin.
Elle encra son regard dans le sien, attrapant fermement entre ses mains les pans de son kimono.
« Je suis ici par choix, Sukuna. Je suis ici parce que, que tu me trouves impertinente ou que sais-je, je le veux et je l'ai choisi, deux fois, contre l'avis du reste du monde. Je suis heureuse de notre pacte. Je suis à toi, mais je ne suis pas ton punching ball. Je suis ici pour toi, avant toute chose, est-ce vraiment si difficile à croire ? »
L'intéressé regarda son interlocutrice, interloqué. Encore ces discours insensés… Comment diable cela pourrait-il être possible ?
« Plutôt… Ne sais tu pas qui je suis ? » finit-il par répondre, un sourire faussement décontracté aux lèvres.
Elle le dévisagea alors, les sourcils froncés avant de relâcher son kimono, recroisant ses bras sous sa poitrine. « Bien… Puisse que c'est comme ça… Je veux que tu arrêtes de me donner ton l'énergie occulte. »
Ryomen cligna des paupières, se figeant, stupéfait. « Pardon ? Tu veux… mettre fin à notre pacte ?»
«Quoi ? » répliqua-t-elle, haussant les sourcils sous le coup de la surprise. « Mais bien sur que non ! Je veux te prouver que je ne suis pas là que pour ça. Je trouverai bien un moyen de m'alimenter, je suis pleine de ressource. Alors arrête de me fournir en énergie occulte.»
Le démon millénaire se contenta de regarder la demoiselle qu'il tenait entre ses bras, estomaqué, avant de finir par se passer une main sur le visage. C'était complètement insensé. Lui qui ne cessait de se répéter que la petite hybride était ainsi avec lui en grande partie pour l'énergie qu'il lui fournissait, voilà qu'elle recommençait à ruer dans les brancards de ses certitudes, le laissant dubitatif. Elle était … Définitivement… Impossible à suivre.
« Qu'est ce que c est encore que cette idiotie, crevette ? » finit il par répondre, venant lui donner une nouvelle pichenette sur le front. « C'est absolument hors de question ! »
Elle le fixa, choquée et outrée, se massant le front d'une main. « Tu ne me crois pas capable de le faire c'est ça ? Je suis pas sans défense ! »
« Alors… » Il s'attrapa le menton d'une main, inspirant et expirant profondément pour essayer de s'éclaircir les idées face à autant de folie. « De un, c'est pour cette raison, crevette, qu'à la base, on a passé notre serment. C'est pour t'éviter de mourir par manque d'énergie. Je te le rappelle juste. Et, de deux, ça me ferait surtout à nouveau violer les accords de notre pacte, petite démone… Avec ce que ça implique. »
L'image du démon crachant du sang revint immédiatement à la mémoire de Kali, la faisant frissonner. « Ah… Non… Mauvaise idée. Alors je ne sais pas… Tu pourrais… te contenter du minimum pour maintenir juste mon pentacle stable ? Et me laisser gérer le reste. C'est une super idée, ça, non ?»
Sukuna se passa une main dans les cheveux, effaré devant le côté sur réaliste de la situation. Il se retrouvait LUI à devoir la raisonner ELLE pour qu'elle accepte son énergie… Qu'est ce que c'était que cette petite flammèche suicidaire à laquelle il s'était lié, à la fin ?
« Non. » laissa-t-il tomber, marquant chacun de ses mots d'un coup d'index sur son front déjà bien malmené. « Absolument. Pas. Envie. »
« Mais je… » tenta-t-elle encore de négocier, faisant lever ses quatre yeux au ciel au fléau.
« Pas de mais ! » la sermonna-t-il, lui tapotant la tête comme un pic vert. « Non, c'est non, ce que tu peux être têtue pour une crevette ! »
« Rah ! » s'exaspéra-t-elle brusquement, se mettant à gigoter entre ses bras comme un beau diable. « Mais c'est pas possible ! T'es qu'un foutu MULET !»
Sukuna se redressa alors, interloqué, la fixant, les yeux ronds. Il s'était entendu appelé par bien des noms dans sa vie, mais c'était bien la première fois qu'on l'affublait d'un tel sobriquet. Quelques secondes de silence circonspect passèrent avant qu'un large sourire machiavélique ne se dessine sur son visage, inquiétant un peu la jeune femme toujours prisonnière de son étreinte qu'il avait légèrement raffermi autour de son corps félin, l'inquiétant un rien.
« Sukuna… Je ... Eh! » laissa t elle échapper alors que le démon la soulevait dans ses bras, les téléportant dans un endroit qu'elle n'avait encore jamais vu, avant de la jeter sans ménagement aucun dans les airs.
La demoiselle n'eut pas le temps de réagir qu'elle tomba lourdement dans de l'eau très chaude, la prenant de court. Immédiatement, elle se redressa dans une gerbe d'éclaboussures, se retrouvant trempée, le regard assassin. »
« En punition pour ton impertinence, crevette. Et pour tes idées délirantes.» laissa tomber le tatoué en la dévisageant de toute sa hauteur, les bras croisés, l'air moqueur. « Je passe ton dérapage pour cette fois, en compensation de mes… maladresses passées...Nous sommes quittes du coup. » Conclut-il, bien trop content de lui
« Quittes? » s'étrangla-t-elle alors qu'elle remettait de l'ordre dans ses cheveux trempés « Tu échelonnes les choses comme ça t'arrange, tu t'en rends bien compte, n'est ce pas? »
Il haussa tranquillement les épaules, ravis et fier comme un coq de son coup d'éclat. D'un coup il commença à se déshabiller, prenant de court Kali. Pour lui le dossier était visiblement clos, c'était plus qu'évident. Il était invivable, vraiment...
« Enlève tes vêtements, crevette. » lui adressa-t-il alors qu'il accrochait son kimono a un crâne non loin, lui offrant une vue superbe sur son dos puissant et tatoué, sa chute de rein vertigineuses, ses fesses sculpturales...
Elle s'enfonça un peu dans l'eau pour essayer de calmer le feu l'embrassant toute entière à la vue de ce corps magnifique dont elle avait du se passer depuis ce qui lui semblait être une éternité.
« On est pas sensé être habillé quand on se baigne dans une source d'eau chaude, malpolie. » Reprit il en lui glissant un regard taquin, l'extirpant de ses pensées impures.
A ces mots, la mâchoire lui en tomba presque littéralement, la faisant se relever à nouveau au milieu du bain naturel.
« C'est TOI qui viens de me jeter a l eau, je te signale ! » s'indigna-t-elle en le pointant d'un doigt accusateur.
« Des excuses, des excuses... » ronronna-t-il, amusé, avant de se glisser nu dans l'eau chaude, se calant contre les pierres formant le bord de la source. « Qu'attends tu donc, crevette? Tu veux que je t aide ? »
En disant cela, il lui glissa un regard innocent contrastant totalement avec le sourire carnacier qui étirait ses lèvres, faisant frissonner la rousse. Sans pouvoir rien y faire, elle se sentit rougir. Comment pouvait il être aussi insupportable et adorable la seconde d après? Rassemblant le peu de dignité qui lui restait, elle commença à se diriger vers le bord de pierre pour sortir du bain.
« Je pense que je vais te laisser pour ce soir, tu es... impossible ! »
Quand elle passa à sa hauteur néanmoins, le fléau vint lui saisir délicatement le poignet, la regardant avec une terrible intensité, la bouleversant comme à chaque fois.
« Reste, crevette... » demanda-t-il simplement, sans la lâcher, sans la quitter des yeux.
Comment aurait-elle pu refuser? Comment faisait-il pour avoir autant d'emprise sur elle ? Insupportable, vraiment !
Ils se scrutent une poignée de secondes avant qu'elle ne finisse par laisser échapper un léger soupire, vaincue. Affichant un sourire victorieux, Sukuna relâcha sa prise sur son bras, lui permettant ainsi de pouvoir se déshabiller à son tour.
« Vraiment, Sukuna… User des yeux des chatons maltraités, c'est moche ! C'est ma technique ça… » maugréa-t-elle en passant son t-shirt au dessus de sa tête, sous le regard ravi, avide et amusé du maitre des lieux.
« Encore des non sens, crevette… » la corrigea-t-il alors qu'elle jetait son t shirt dans un coin, s'attaquant à son boxer. « Comme si j'avais besoin d'utiliser de telles bassesses de manipulation ! »
La demoiselle leva les yeux au ciel avant de lancer son dessous en boule vers son top ayant subit le même traitement, arrachant un léger ricanement au japonais.
« Sauvageonne... Je devrais t'inculquer quelques bonnes manières, à l'occasion. » ironisa le démon qui ne la lâchait pas de yeux.
Une moue aux lèvres, l'intéressée se laissa glisser dans l'eau avant d'aller s'assoir un peu brusquement entre les jambes du fléau un rien surprit, venant dans la foulée plaquer lourdement son dos contre son torse, lui coupant un peu le souffle.
« Ourf ! Sauvageonne! » siffla-t-il en posant d'autorité une main sur le sommet de son crâne, rejetant en arrière ses propres cheveux éclaboussés de sa main libre.
Elle lui glissa alors un regard des plus mutins par dessus son épaule, qu'il traduisit par un 'bien fait' des plus aguicheurs, lui arrachant finalement un large éclat de rire. Il passa ses bras autour de sa taille pour la ramener un peu plus encore contre lui, glissant son visage contre le sien pour respirer à pleins poumons son parfums, son aura, son énergie si particulière.
« Mon improbable crevette... » laissa-t-il échapper dans un murmure contre sa peau, possessif, savourant cet instant plus qu'il n aurait bien voulu l'admettre.
L'intéressée demeura quelques instants silencieuse, venant poser ses bras ses ceux du démon, les tatouages ornant leurs poignets respectifs se chevauchant sous l'eau rougeoyante du bain.
« ... mon impossible roi des fléaux... » finit-elle par lui répondre dans un souffle, prenant de court l'intéressé qui se redressa lentement, plongeant son regard dans celui de sa vis à vis un rien rougissante par rapport à sa propre hardiesse.
Il n y avait que de l'honnête dans son regard d'or cerclé d'améthyste. Pas de peur. Pas de doute. Pas de malice. Il demeura figer une poignée de secondes, troublé, accueillant ces mots avec une perplexité enveloppée d'une douce chaleur. Elle ne se déroba pas sous son inspection, se tournant même un peu vers lui pour lui faire presque face. Avec une infinie délicatesse elle vient caresser sa joue tatouée, faisant se serrer son cœur dans sa poitrine. Qu'est ce que c était que cette sensation? Repoussant au fond de son esprit ces questionnements étranges, il attrape son menton d'une main, se pencha lentement pour venir capturer ses lèvres avec une douceur dont il ne savait pas pouvoir faire preuve.
Pour l'heure ils n avaient plus besoin de mots...
Elle était la, avec lui, c'était tout ce qui lui importait...
Et il était avec elle, c'était tout ce qui comptait.
Parce qu'elle l'avait choisit, et, aussi fou que cela pouvait être, elle comptait bien prouver au monde qu'elle avait eu raison.
Cet homme, cet être hors norme, hors du temps, dépassant tout entendement et toute normalité… Avait-il jamais été accepté et compris ?
Mais à présent… Il n'était plus seul. Il avait lié son âme à la sienne, et peu lui importait les raisons d'origine. A présent il l'avait elle, comme il aimait tant a le dire. Mais il ne se rendait pas compte de tout ce que cela impliquait.
Maintenant elle était la, avec lui.
Elle le voyait. Comme lui la voyait avec plus d'honnêteté et de forces que quiconque.
Elle voulait être celle qui le verrait. Celle avec qui il pourrait être lui sans armure.
Elle voulait l'accepter. Viscéralement.
Elle voulait être le fourreau de sa colère, de sa soif insatiable.
Elle voulait être le refuge de l'insécurité et de la solitude qu'elle lisait au fond de son double regard par moment, passant aussi furtivement que des éclairs dans le ciel.
Elle ne le changerait jamais, elle s'en doutait. Mais ça ne changeait rien. Il faisait partie de sa vie à présent. Il faisait partie de son être, de son âme... De son cœur ...
C'était là sa certitude la plus inébranlable.
Au milieu de l'eau bien moins brûlante que leur excitation allant crescendo, les deux amants continuaient de s'embrasser, enlacés tels deux moineaux. Ils finirent par s'éloigner pour reprendre un peu leur souffle, se dévorant mutuellement du regard, Kali ne pouvant s'empêcher de griffer la nuque tatouée de son vis-à-vis. Elle vint faire frôler son nez contre celui de ce dernier qui essaya d'aller à nouveau capturer ses lèvres, ce qu'elle ne lui laissa pas faire, taquine. Ils continuèrent ce petit jeu quelques instants, faisant monter encore un peu plus en flèche le désir de Sukuna alors que la jeune hybride finit par plaquer avec un rien de bestialité ses lèvres sur les siennes, allant lui mordre l'inférieure, son regard brulant encré dans le sien, embrasant tout son corps millénaire.
« Petite sauvageonne… » murmura-t-il alors qu'elle récupérait du bout de la langue les quelques gouttes de sang qu'elle avait fait perler, les pupilles outrageusement dilatées par le désir.
D'un coup il la saisit par la taille avant de se relever, faisant volte face pour aller allonger la jeune femme contre le rebord du bain, ventre contre les pierres chaudes l'entourant, les jambes dans l'eau. Surprise, elle essaya de se retourner, mais le démon vient se plaquer contre elle, saisissant ses hanches de ses mains, commençant doucement à faire glisser son sexe douloureusement dressé entre ses fesses aguicheuses.
« Su… Sukuna… »
D'un coup il la pénétra d'un mouvement vif et sec, étirant son sexe étroit et brulant de son désir viril, partageant un grognement brut de plaisir avec sa petite amante du bout du monde.
Cette sensation… Ah putain, il aimait tellement être en elle. Ça lui avait indubitablement manqué. Peut être était-ce du à leur serment, liant leurs âmes et leurs corps, créant une certaine résonnance entre leurs émotions et leurs sensations, mais être en elle était littéralement grisant. Il donna un nouveau coup de rein, s'allongeant sur elle, griffant ses hanches, embrassant, léchant et mordant la peau douce de ses épaules, de son cou, laissant d'innombrables marques sur sa peau de nacre, laissant cours à ses envies muselées ces derniers jours de séparation. Kali, elle, gémissait sous ses assauts, victime consentante de sa virilité animale.
« Ah… Sukuna, tu es terrible… »
En entendant cela, il vint la faire tourner le visage vers lui, lui léchant langoureusement la joue, un sourire terrible aux lèvres.
« Quoi ? Qu'y-a-t-il, crevette ? » alla-t-il lui murmurer à l'oreille de sa voix grave et profonde. « C'est pas comme ça que font les tigres ? Parce qu'apparemment… Quelqu'un ici semble penser que j'en suis un… »
La maintenant ainsi toujours captive, il en profita pour lui donner un nouveau coup de rein plus profond encore, lui arrachant un râle de plaisir viscéral. « Ne serait ce pas toi, crevette ? »
« Si… » soupira la rousse, lovant son visage contre le sien. «Ca te correspond tellement… »
Elle lui glissa un regard éperdu le ravissant au plus haut point. « Sukuna… J'en veux plus, s'il te plait… »
« aaah... » laissa-t-il échapper, un sourire terrible aux lèvres. « mon insolente et lubrique petite crevette… Tu es a moi... rien qu'à moi »
Il se redressa alors, lui saisissant les hanches pour aller s'enfonce profondément en elle, allant et venant en elle à chaque fois plus intensément, embrasant ses sens. Alors qu'il approchait du point de non retour, il se coucha sur elle pour pouvoir aller au plus profond de son être tant désiré, son sexe palpitant butant contre cette zone si particulière qu'il savait être l'épicentre certain de ses orgasmes.
« Il n'y a que moi qui peut te faire ressentir ça… Que moi… Tes soupires, tes gémissements, ton plaisir, tout ça est à moi, Kali… A moi seul.»
Incapable de lui répondre, son esprit étant indéniablement perdu dans les limbes de l'incommensurable plaisir qu'il lui procurait, cette dernière ne pouvait que répéter son nom, encore et encore. Le roi millénaire vint alors enlacer ses épaules d'un bras, se saisissant d'une de ses mains de l'autre, nichant son visage au creux de son cou alors qu'il se libérait en elle dans un râle brut, sentant son corps tout entier être secoué par un violent orgasme.
Putain, qu'est ce que ça lui avait manqué…
Après quelques instants pendant lesquels ils demeurèrent lovés l'un contre l'autre, le fléau se retira d'elle, la laissant se rassoir, un rien tremblante, ravi et repus. Indubitablement, c'était plus plaisant quand la crevette était là… Il se pencha alors vers elle et l'embrassa doucement avant de murmurer contre ses lèvres.
« Ne disparait plus jamais comme ça, crevette… Et surtout pas dans les bras d'un autre homme. Ça, ça ne m'a vraiment pas plu.»
Se remettant à peine de leurs ébats, la demoiselle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en entendant cela, protégeant d'une main par avance son front d'une éventuelle attaque du roi des pichenettes. « Je pense que je porte assez de signes prouvant notre lien pour que tu t'en inquiètes encore, non ? Je ne vais pas me faire tatouer ton nom sur le front quand même ! »
En entendant cela, l'intéressé tiqua imperceptiblement, commençant à scruter son visage avec un intérêt qui ne rassura absolument pas l'européenne. Il la regarda, plissant un peu des yeux, comme s'il réfléchissait sérieusement à cette possibilité, passant une main sur son front pour le dégager de quelques mèches de ses cheveux roux s'y étant collés.
« Je ne ferai pas ça ! » siffla-t-elle comme un chat feulant, repoussant la main du démon qui éclata de rire avant de venir planter un baiser sur son front, joueur.
« Se serait radical au moins. Et c'est toi qui a proposé, crevette... »
« C'était de l'ironie, Sukuna ! Ça existait pas, il y a 1000 ans ? » Malgré son air faussement outré, des pépites d'amusement crépitaient dans les pupilles dorées de la jeune femme, ravissant son amant millénaire.
Il posa doucement une main dans le cou de la demoiselle, caressant sa joue du pouce. Ils se regardèrent quelques secondes, sans plus rien ajouter, quelque chose d'étrange les liant en cet instant. Quel nom les humains modernes donnaient-ils déjà à cela ? De la… Complicité ? Encore un autre concept étrange et farfelu…
« Sukuna… » finit par reprendre la petite hybride, soudainement étrangement timide.
« Hum, crevette ? »
« Est-ce que je peux… » Elle hésita un peu, intriguant encore un peu plus le tatoué. « Est-ce que je peux rester encore un peu ? »
Il haussa un sourcil, affichant un air ouvertement moqueur. «Tu as pourtant déjà l'air assez fatiguée… Ta lubricité n'a-t-elle donc pas de limite, crevette ? »
« Pas du tout ! » s'offusqua-t-elle, une légère rougeur naissant quand même sur ses pommettes claires. « Et puis tu es mal placé pour dire ça… »
« Hum hum » éluda-t-il, croisant ses bras contre son torse alors qu'il s'accroupissait devant elle, amusé. « Que voudrais tu donc alors ? »
« Je… » Elle attrapa son tshirt froissé qui trainait à porter de main, le triturant un peu nerveusement. « Je voudrais juste… dormir un peu… avec… toi ? »
Il la fixa, incrédule. C'était ça, la demande qui lui coutait tant ? Improbable… « Tu veux dormir ici ? » commença-t-il avant de se faire plus malicieux. « Pourquoi donc, crevette ? Alors qu'il y a déjà l'autre truc géant qui t'attend dans ton lit ? »
La remarque du tatoué arracha un éclat de rire à la rousse, faisant disparaitre sa gêne presque instantanément. Elle aurait du parier qu'il allait entre jaloux de son acquisition ! « Ma peluche de tigre, tu veux dire ? »
« Oui… » Il afficha une moue boudeuse qui, aux yeux de Kali, était absolument adorable, posant ses avant bras croisés sur les genoux joints de sa vis à vis. « Ça. »
« Eh bien... » commença-t-elle, faisant courir ses doigts contre la peau halée du fléau. « Je me sens seule la nuit quand tu me renvoies après nos… ébats. Il me tiendra compagnie. »
« Voyez vous ça… » siffla-t-il, ajoutant mentalement le tigre géant à sa liste d'ennemis potentiels à abattre.
« Tu pourrais me laisser dormir un peu ici… » continua-t-elle, battant des cils, un sourire mutin aux lèvres. « J'aurais moins besoin d'un doudou géant comme ça… »
« C'est quoi ça ? » s'amusa le tatoué, scrutant le visage faussement angélique de l'étrangère. « Du chantage, crevette ? »
« Nooon… » réfuta sans réelle conviction cette dernière. « Juste… Une innocente suggestion… »
« Innocente ? Vraiment ? » Le démon se redressa alors, venant capturer les lèvres de sa vis-à-vis dans baiser sauvage avant de s'éloigner, la scrutant avec intensité. « Voilà un terme qui ne te rend pas justice, crevette. »
Il attrapa d'un coup à bras le corps la demoiselle, lui arrachant un léger cri de surprise, les ramenant tous deux au milieu de son trône de crânes. Doucement, il déposa la jeune femme au milieu des ossements, lui arrachant un regard dubitatif. Le tatoué vint la surplomber, la forçant à s'allonger parmi les restes de buffles, caressant sa joue du dos de la main.
« Confortable ? » se contenta-t-il de demander, surprenant un peu la demoiselle qui ne parvenait pas à détacher son regard du sien, se noyant l'intense complexité de la lave millénaire de ses yeux.
« Surement ? » répondit-elle, gigotant un peu pour ajuster quelques pointes gênantes par ci et pas là, offrant un sourire un peu amusé au propriétaire des lieux.
« Bien. Parfait alors. » Sans plus attendre, le roi millénaire s'allongea de tout son long sur l'hybride aux cheveux de feu, sa tête logée pile contre son sternum, venant enserrer de ses bras sa taille fine.
« Que ...? » commença Kali, abasourdie.
« Chut, crevette. » répliqua le démon, réajustant un peu sa position pour être le mieux installé possible contre le corps chaud et tendre de son coussin personnel. « C'est toi qui a dit que tu voulais dormir ici. Alors on dort. »
Elle le regarda faire, estomaquée, n'osant absolument plus bouger, alors qu'il fermait ses quatre yeux, visiblement déterminé à joindre l'acte à la parole.
Elle fixa le plafond de son espace vital devenu complètement silencieux, les sourcils haussés, incrédule.
Kali, hybride rarissime, porteuse des flammes d'ombres, reine de la nuit et... oreiller personnel du roi des fléaux... et complètement folle à lier, visiblement. Dire que la dernière fois qu'elle avait été dans ses lieux, il était passé à deux doigts de la tuer. Et, à présent, il dormait contre elle…
Dormait-il vraiment au moins, ce filou ?
Suspicieuse, elle le fixa alors, scrutant sa respiration est lente et régulière, son étreinte ferme contre sa taille. Il avait le nez enfoncé contre sa peau, la chatouillant un peu à chacune de ses expirations... Il a l'air... paisible.
Lentement, mordant ses lèvres de peur de faire un geste malencontreux, elle pose avec mille précautions une main sur son dos, approchant doucement l'autre de sa nuque rasée. De là où elle était, elle pouvait admirer chacun de ses tatouages dorsaux, chacun de ses muscles, chacune de ses courbes viriles admirables. Délicatement, complètement éperdue, la jeune femme frôla sa peau hâlée du bout des doigts, caressant sa nuque, sa joue, ses cheveux, le souffle suspendu par peur de le réveiller...
Il laissa soudain échapper un soupire contre sa poitrine, relâchant ses épaules, arrachant un sourire attendri à Kali. On aurait dit que ça lui plaisait ... Jamais elle n'avait pu le dorloter comme ça avant alors elle comptait bien en profiter un peu avant de céder au sommeil. L'hybride avait réellement l'impression qu'un tigre dormait sur elle, et celui-ci valait incontestablement toutes les peluches du monde.
Alors que la fatigue la rattrapait finalement, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de se demander à quoi il pouvait bien rêver. Elle, pour cette nuit en tous cas, alors qu'elle s'assoupissait en serrant dans ses bras le tigre couronné endormi contre son cœur, n'avait rien de mieux à espérer du monde.
Mot de l'auteur :
M : saluuuuuuuuut tout le monde et une excellente année 2024 ! Tous mes vœux à vous toutes et tous, je vous souhaite le meilleur à vous et à vos proches ! Nouveau chapitre pour cette nouvelle année, le 60ème de l'histoire tous chapitres confondus, truc de fouuuuu ! Entre mes partiels, les vacances chez mes parents et le covid CARABINE que je me traine depuis vendredi (je vous passe les détails je suis quelqu'un de sympathique XD) ça a pas été de la tarte surtout qu'il était plutôt long et intense je trouve ! J'espère qu'il vous a plus !
Pour l'occasion, tout le monde est là, ou presque ! Si c'est pas cool ça !
Hiroaki, dans un costume argenté : tout le monde est là, tout le monde est là… Il manque quand même les deux principaux non ?
Yuji, sirotant un coca dans un ensemble haut en couleur : Ils font quoi encore ? ça se fait pas d'arriver en retard à une fête !
Hiroaki, levant les yeux au ciel : pas du scrabble, Yuji, pas du scrabble…
D'un coup Sukuna et Kali font leur apparition, Sukuna portant un costard noir cintré, un bras autour des épaules d'une Kali en longue robe bustier fendue assortie, un sourire radieux aux lèvres. Quand il découvre le buffet dans le fond de la pièce, à coté du quel se trouve Prasad, le fléau plante un baiser sur la tempe de Kali avant de s'y diriger, intrigué : parle pas aux inconnus quand je suis pas là, crevette !
Kali, levant les yeux au ciel en attrapant une coupe de champagne, balayant la salle de la main : y a pas d'inconnus, ici !
Sukuna, de loin : Parle pas à ceux que je désapprouve, alors !
Hiroaki, rejoignant Kali , secouant la tête : faudrait plus que tu parles à personne du coup…
Kali éclata de rire, Sukuna se retournant vers eux, suspicieux : 2 mètres de distance de sécurité avec le baveur !
Kali, cherchant à faire diversion : Sukuna, il doit y avoir du foie gras, ça va te plaire !
Sukuna, retournant au buffet : Du foie ? Où ça ?
Hiroaki glissant un regard complice à son amie : truc de grand-mère pour tenir un mec, hein. La bouffe et le pieu.
Kali, rougissant un peu : je ne parlerai qu'en présence de mon avocat, hiro…
Prasad, sombre et élégant dans un costume émeraude foncé, essayant de guider Sukuna dans le buffet : Non, Maharaja, c'est pas du foie d'humain, c'est de l'oie…
Sukuna, haussant un sourcil : quel faux espoir… Et ces petites billes noires ?
Prasad, les sourcils légèrement froncés alors que le démon prenait une pleine petite cuillère, allant la renifler avec méfiance: C'est du caviar. Ça se mange habituellement sur quelque chose.
Sukuna, se tournant vers Prasad, un sourire terrible s'étirant d'un coup sur ses lèvres : ça se… tartine dis tu ?
Instantanément, il cherche Kali du regard, le rejoignant avant de lui attraper le bras, la surprenant un peu.
Kali : Suku… QUOI ? Non, ne m'étale pas du caviar dessus !
Sukuna, taquin , pointant de sa petite cuillère vide Prasad, livide : c'est lui qui m'a dit que ça se mangeait sur quelque chose !
Prasad, horrifié, augmentant son débit d'oxygène : Sur un TOAST, pas sur Maharani !
Sukuna : Pourquoi pas ? c'est bien meilleur…
Hiroaki, levant les yeux au ciel : la gerbe…
Sukuna le menaçant de sa mini cuillère : toi le baveur, méfie toi si tu veux pas que je te transforme en foie gras !
Kali, soupirant doucement, cherchant à détourner son attention : Sukuna, tu as vu, il y a du gui !
Sukuna, peu réceptif : Pourquoi vous suspendez des plantes toxiques au plafond ? Un jeu pervers ou vous tuez des gens ?
Hiroaki, taquin : nan, gros nul, deux personnes dessous doivent s'embrasser. QUI QUE SE SOIT.
Sukuna, attrapant la taille de Kali en entendant ça : dans tes rêves, le décoloré ! Moi j'ai pas besoin de ça pour embrasser la crevette !
Hiroaki, courant jusqu'au gui : Kali, AIR KISS !
Joignant l'acte à la parole, il embrassa la paume de sa main avant de souffler le baiser vers la rousse, outrageant Sukuna qui se plaça immédiatement entre elle et la direction du baiser imaginaire : Tu veux vraiment mourir toi !
Hiroaki, tirant la peau inférieure de son œil : BOUH, le nul ! Il sait pas que les air kiss sont à tête chercheuses et ratent jamais leur cible !
Sukuna, ouvrant la veste de son costume pour y planquer une Kali acceptant son sort désespéré entre ces deux là : Tu vas voir où je vais te mettre la tête, tu ouvriras beaucoup moins ta bouche, je te le garantis !
M, masque sur la face, sirotant un litron de fervex avec une paille sur le coté de ce dernier et rouleé dans un plaid : ils sont fatiguant quand même ces trois là…
Prasad, portable à la main, ne sachant s'il devait lacher sa milice pour porter secours à Kali : Maharaniiiii
Kyu, un petit nœud papillon rouge autour du cou, posé sur le sommet de la tête de Prasad : kyuuuuu
Yuji, faisant la grimace après avoir gouté le caviar : quand même meilleur les chips…
De leur coté, Hiroaki, faisait une sorte de mitraillette de air kiss pour énerver Sukuna qui lui avait récupérer le gui, cherchant à lui enfoncer dans la gorge.
Kali, maintenant enroulée dans la veste de smoking de Sukuna, dandina jusqu'au buffet pour rejoindre les autres et reprendre du champagne, ayant lâché l'affaire : Gojo a trouvé un sacré allier ! Ils ont trop d'énergie.
Tout le reste des invités présents : putain oui…
M : Bon, laissons les deux meilleurs amis se castagner en paix, on a bien compris que les bonnes résolutions pour la nouvelle année ça leur passe loin au dessus de la tête ! Encore une fois, merci à vous toutes et tous d'être là, de nous suivre!
Comme je vous le disais, j'suis '''légèrement''' malade (connard de viruuuus) depuis quelques jours, donc désolée si l'écriture est plus maladroite par moment, j'ai fait de mon mieux, je voulais vraiment le sortir pour la nouvelle année !
En tous cas, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé, portez vous bien et je vous dis à très vite pour la suite !
