Disclaimer : L'univers de Kuroko no Basket que vous reconnaitrez aisément appartient à Fujimaki Tadatoshi. L'auteur me le prête très aimablement pour que je m'amuse avec et je ne retire aucun profit de quelque nature que ce soit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.
Note de l'auteur : Je veux remercier du fond du cœur ma béta-lectrice, Futae qui s'est servie de son "Eagle Eye" (fallait que j'la case celle-là !) pour corriger cette histoire et me conseiller. C'est grâce à son enthousiasme, ses encouragements et son sens de l'analyse et de la critique sans détour, que cette histoire a pu voir le jour.
Note importante : j'avais décidé de retirer toutes mes histoires de ce site suite à ce que je pense être un piratage. Je me suis laissée convaincre de les remettre, mais malheureusement ce site fonctionne tellement mal que je n'ai pas pu toutes les récupérer. J'ai donc décidé de les reposter. Si vous les lisez et qu'elles vous plaisent, n'hésitez pas à le dire, ça me fera plaisir et ça me remontera le moral même si les commentaires ne seront pas les mêmes qu'à l'origine.
Bonne lecture.
Shadow : merci d'être fidèle au rendez-vous des mises à jour de cette histoire. Les rencontres prévues se profilent et l'histoire va grimper d'un cran.
Etant donné que vous n'êtes que deux à laisser nos avis, je vais mettre tous les chapitres jusqu'au 14. Inutile de vous faire attendre à Arakys-sama et toi puisque vous connaissez ce qui se passe jusque-là.
Merci infiniment à vous deux.
Le roman de notre histoire
Chapitre 08
Son regard gris perle rivé sur l'écran de son ordinateur, rien ne lui échappait. Concentré sur son activité, Takao Kazunari sentit à peine son téléphone vibrer. Il enregistra simplement l'information dans un coin libre de son cerveau. Après quelques minutes, il poussa un soupir et sourit. Il avait trouvé ce qu'il cherchait et se détendit. Il prit son mobile pour voir qui l'avait contacté. Son sourire s'agrandit. Il écouta sa messagerie et laissa échapper un petit rire. Il allait encore travailler avec cet avocat.
— Alors, Takao ?
L'informaticien se retourna et fit une grimace à son interlocuteur. Mais le commissaire Matsumoto (1) resta de glace et attendit patiemment la réponse.
— Je l'ai, fit fièrement le jeune homme. Seto Kentaro (2) profite de ses dernières heures de liberté. La brigade financière a réussi à décortiquer son mode opératoire et moi j'l'ai localisé.
— T'as donné les infos à l'équipe d'intervention ?
— À l'instant et ils doivent être en route.
— Il était temps, soupira le policier, soulagé. C'est du bon travail.
— Merci, chef. Ah, au fait, je vais être détaché auprès de maitre Midorima.
— Oui, je sais. Le procureur vient de m'avertir. Tu vas bosser sur l'affaire Rakuzan. Tu peux y aller si tu veux. Vu l'heure, inutile que tu t'attardes.
— OK. Si vous avez besoin de quelque chose, téléphonez-moi.
— Ne t'inquiète pas. File.
Takao ne se le fit pas dire deux fois. Il rangea ses affaires et rejoignit l'arrêt de bus le plus proche. En patientant, il téléphona à l'avocat.
— Bonjour, Takao, j'attendais votre appel.
— Besoin de mes services, maitre ? demanda-t-il d'un ton badin.
— Oui. Ça ne devrait pas vous poser de problème, mais le procureur et moi avons besoin de comprendre les moyens utilisés pour le piratage de plusieurs bases de données. Des librairies.
— Rakuzan ?
— C'est ça.
— Elles n'ont pas toutes le même système de gestion, donc votre hacker a dû les infiltrer une par une. Ça a dû lui prendre du temps.
— C'est ce qui a joué en notre faveur puisque nous avons pu comparer les chiffres avant leur modification et après. Ça nous a fourni les preuves dont nous avions besoin et le juge n'a pas hésité à délivrer un mandat de perquisition. Quand pouvez-vous commencer?
— J'ai déjà commencé, sourit le jeune homme. Je peux m'installer dans votre bureau ? Vous aurez toutes mes découvertes en exclusivité ! plaisanta l'ancien hacker.
— Vous croyez que c'est un jeu? fit la voix devenue plus dure à l'autre bout du fil.
— Bien sûr que non ! gronda l'informaticien, brusquement sérieux. Pensez-vous que j'aie oublié à quoi j'ai échappé ? Je serai chez vous demain matin à neuf heures.
Et il raccrocha sans même se rendre compte qu'il avait haussé le ton devant plusieurs personnes qui attendaient le bus comme lui et qui l'avaient regardé d'un air méfiant.
À l'heure dite, Takao se présenta au bureau de l'avocat. Il était nerveux. Quelques années plus tôt, il avait été piégé par un autre hacker, Itsmine. N'écoutant que son intuition et à la vue de ses compétences extraordinaires, le juge lui avait proposé de travailler pour la police et ainsi éviter la prison ferme. Il était encore en sursis, mais dans quelques mois, il serait à nouveau un citoyen libre. Et il songeait de plus en plus à rester du bon côté de la barrière. Il avait toujours des contacts profondément enfouis dans le Darkweb. S'il ne s'investissait plus dans le piratage, il continuait toujours à "regarder" histoire de se tenir au courant des actualités officieuses qui renfermaient bien souvent plus de vérités que les officielles. Il avait effectivement retenu la leçon et il restait sage. Et alors qu'il pensait que ses anciennes connaissances lui tourneraient le dos, qu'il serait persona non grata dans les tréfonds obscurs et dangereux d'Internet, il eut la surprise de constater que beaucoup avaient compris qu'il s'était fait avoir. Ils n'acceptaient peut-être pas qu'il ait choisi de travailler avec les autorités et ils gardaient leur distance, mais ils comprenaient sa décision. Tant qu'il ne leur faisait pas de tort…
Les hackers n'étaient pas tous des escrocs comme ce Seto. La grande majorité refusaient qu'on leur cache quoi que ce soit et ils fouillaient pour savoir de quoi il retournait. Alors quand un gars comme lui, qui volait les honnêtes gens ou comme Itsmine qui piégeait et dénonçait des hackers et se servait dans les comptes bancaires de personnes innocentes, ça ils ne le toléraient pas. Ces derniers étaient grillés ou peu s'en faut. Au fond du web, on n'aime pas les traitres ou les balances.
Et voilà qu'on demandait à Takao d'utiliser ses compétences pour aider la police, celles-là mêmes qui lui avaient valu son arrestation, parce qu'il avait été berné et dénoncé par Itsmine. Ça n'était pas banal quand même. Surtout qu'il ignorait encore à qui il avait à faire.
Il s'installa sur le bureau qu'il savait être pour lui dans l'étude de Midorima et commença à travailler. Il sursauta violemment en entendant l'avocat entrer.
— Vous m'avez fait une peur bleue ! s'écria-t-il, une main sur le cœur
— Vous n'avez pas la conscience tranquille, Takao ? le railla l'avocat en contournant son bureau pour s'asseoir
— Un vieux réflexe. Quand je fais ce genre de choses, je suis toujours sur mes gardes.
— Vous y êtes autorisé, cette fois.
— Peut-être, mais on s'refait pas.
— Du nouveau ?
— Oui, et plus simple que j'l'aurais cru. Trois sociétés-écrans ont servi pour les investissements catastrophiques d'Akashi. Il s'est vraiment donné du mal pour rien, l'imbécile.
— Épargnez-moi vos commentaires. Ce sera exploitable ?
— Évidemment. J'envoie tout ce que je trouve sur un serveur. Je vous donnerai les accès ainsi qu'au procureur.
— Takeuchi se charge du montage frauduleux pour les droits d'auteur et moi du piratage informatique des librairies puisqu'elles m'ont sollicité pour être leur défenseur.
— Très bien.
— Pensez-vous pouvoir mettre la main sur celui qui a fait ça ?
Takao leva les yeux de son écran et regarda l'avocat. Il y avait de la colère dans ses yeux, presque de la haine et Midorima en fut surpris.
— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il, intrigué.
— Je sais qui a fait ça, murmura l'ancien hacker. Je viens de tomber sur sa signature.
— Que voulez-vous dire ?
— Je vais essayer de vous expliquer simplement, se reprit l'ex-pirate en respirant profondément. Lorsqu'un hacker s'introduit dans un système, il laisse une empreinte. Même s'il s'efforce de la rendre la plus infime possible, elle est toujours là et elle est unique. Il se peut aussi qu'il le fasse volontairement pour que les autres sachent qui a fait telle ou telle chose en particulier si c'est… un exploit, je vais dire. Chaque pirate a la sienne. Il faut un œil exercé pour la voir. Et je viens de la reconnaitre dans une des bases de données d'une librairie. Le pirate, c'est Itsmine.
— Je vois… C'était rapide.
— À vrai dire, j'ai eu une chance incroyable. C'est la vingt-neuvième que je vérifie, il y en plus de deux cents. C'est assez facile de s'introduire dans ces bases de données pour des hackers. Rien n'est inviolable sur internet. C'est juste plus ou moins long à faire. Et je viens de trouver sa trace dans celle-ci. C'est bien caché, il ne s'est pas vanté sur ce coup-là.
— Et je suppose que l'envie de vous venger vous démange, répondit l'avocat qui commençait à connaitre son collaborateur.
— Évidemment, mais pas comme vous l'imaginez, à la manière d'un pirate. J'aurai ma revanche lorsqu'il se retrouvera derrière les barreaux de façon parfaitement légale et pour très longtemps, répliqua l'informaticien.
— Supposons qu'un juge lui fasse la même offre qu'à vous ? Et qu'il accepte ?
— Je préfère ne pas y songer. Je ne pense pas qu'il aura la même chance que moi. Je sais pas pourquoi, mais j'y crois pas. Une intuition…
— Nous verrons. Remettons-nous au travail…
Furihata était presque arrivé à son domicile lorsqu'il eut une étrange sensation. Il s'était rendu, avec un ami qu'il venait de laisser devant chez lui, dans une librairie qui vendait son dernier roman, car celle-ci s'inquiétait de ne pas avoir reçu de livraison de Rakuzan. Le gérant était bien entendu au courant de l'affaire des droits d'auteur, et il avait anticipé le problème en créant un fichier de commandes pour des clients qu'il espérait satisfaire le plus rapidement possible. Malheureusement l'écrivain fut bien en peine de lui dire quand il y aurait de nouveaux arrivages. Le juge avait ordonné que les points de vente soient livrés, mais les délais d'approvisionnement seraient forcément un peu plus longs. De la mauvaise volonté de la part de l'équipe d'Akashi ? Probablement. Il était facile de jouer sur la désorganisation due à toute cette affaire.
L'écrivain avait vu deux autres librairies qui avaient le même souci et il était en route pour rentrer chez lui. Il avait la désagréable impression d'être épié depuis plusieurs minutes. Il accéléra le pas et se retourna à plusieurs reprises. Mais à trop regarder derrière lui, il ne vit pas l'énorme poing qui l'assomma. Il crut sa dernière heure arrivée. Il fut roué de coups et laissé sur le trottoir, à l'agonie. Lorsqu'il reprit connaissance, il était sur un lit d'hôpital. Une violente douleur lui vrilla le crâne et une plainte lui échappa.
— Vous êtes réveillé, constata un homme d'une voix étouffée par son masque, vêtu d'une chemise et d'un pantalon bleu informe.
Furihata, dans le brouillard de son esprit, songea que ça ressemblait à des tenues d'urgentistes en même temps qu'il comprenait qu'il était effectivement dans le service des urgences d'un hôpital et que tout lui revenait brutalement en mémoire.
— Comment vous sentez-vous ? demanda le médecin.
— Je… j'ai m… mal… au dos… au crâne…, bredouilla-t-il difficilement.
— Je suis le docteur Tsugawa (3), je vais m'occuper de vous. Vous avez été agressé dans la rue, vous vous en souvenez ?
L'écrivain opina d'un léger mouvement de tête.
— Vous avez deux côtes cassées, votre visage est très tuméfié, vous avez aussi une fracture du nez et un léger traumatisme crânien.
Furihata ouvrit de grands yeux et des larmes les firent briller.
— Rassurez-vous, vous allez vous en sortir, poursuivit le médecin tout en regardant les flacons de perfusion et les moniteurs. Il faudra un peu de temps, mais ça va aller. Avez-vous de la famille que nous pouvons contacter ?
— Non, mes parents… trop loin… un ami… Kag… Mori Tora, se reprit-il juste à temps pour ne pas dévoiler la véritable identité de Kagami. Son numéro… mon téléphone…
— Nous allons l'appeler. Avez-vous vu votre agresseur ou peut-être étaient-ils plusieurs ?
— Non… rien…
— Bien. Les secouristes qui vous ont amené ont également prévenu la police et ces messieurs voudront vous interroger. Mais pas maintenant. Je vais leur dire que vous n'êtes pas en état de répondre à leurs questions et nous verrons demain. Je vais téléphoner à votre ami.
— Merci…
— Reposez-vous, je reviens plus tard.
Furihata essaya de rassembler ses souvenirs. Il se rappelait de cette sensation d'être suivi, il revoyait le poing qui lui avait certainement cassé le nez, mais rien d'autre. Et plus il s'efforçait de se remémorer tout ça, moins il y arrivait et plus il avait mal à la tête. Il finit par se rendormir d'un mauvais sommeil, entrecouper de phase d'éveil où son corps meurtri le martyrisait avant de replonger dans une inconscience salvatrice.
Le lendemain, l'inspecteur Otsubo et le lieutenant Kasamatsu furent informés par leurs collègues de la police judiciaire qu'une personne impliquée dans l'une de leurs affaires avait été agressée la veille et se trouvait aux urgences de l'hôpital. Ils s'y rendirent rapidement et furent véritablement accablés en découvrant l'état de Furihata. Ce dernier avait passé une nuit atroce, mais il avait les idées plus claires.
— Voulez-vous porter plainte ? demanda bien évidemment Otsubo, puisque c'était la procédure classique et surtout la meilleure chose à faire.
— Inutile, protesta l'écrivain, je ne sais pas qui m'a fait ça.
— Ça n'a pas d'importance, insista Kasamatsu. Si l'on parvient à retrouver votre agresseur et que l'on prouve que c'est bien lui qui vous a fait ça, il y aura déjà une plainte de déposée et ça simplifiera la suite de l'enquête.
— Mais contre qui ?
— Contre X même si je reste persuadé qu'Akashi est derrière tout ça.
La voix de Kagami les fit tous sursauter. Il était livide. Tout son corps transpirait la violence qu'il retenait à grand-peine. Pour lui, ça ne faisait aucun doute que le PDG de Rakuzan était mêlé de près ou de loin à cet acte ignoble. S'il avait eu, à cet instant, son éditeur devant lui, il aurait pu lui arracher les yeux.
— Taïga…
— Écoute-moi bien Koki. Tu vas v'nir vivre chez moi quand les médecins t'laisseront sortir. J'ai déjà alerté ceux qui ont porté plainte avec nous. Ils vont prendre des précautions de leur côté et…
— Taiga ! Je n'ai rien vu ! se récria Furihata. Il n'y a peut-être aucun lien.
— C'est vrai, intervint Otsubo, mais mieux vaut prévenir que guérir. S'il s'agit d'une agression crapuleuse, il y a peu de chance que l'on retrouve l'auteur. De plus, il vous aurait volé votre portefeuille, votre téléphone. Or là, j'ai l'impression qu'on a voulu vous punir parce que vous avez fait une bêtise…
— … comme porter plainte contre Akashi, termina Kagami. C'est pour ça qu'il faut qu'on soit prudent. Tu comprends ?
— Messieurs, vous êtes aux urgences et beaucoup trop nombreux, fit la voix ferme d'une infirmière. Monsieur Furihata doit se reposer. Nous le montons en chambre.
— Je vais faire placer un policier devant votre porte, dit l'inspecteur.
— Et je repasserai te voir, fit Kagami.
Les brancardiers emportèrent le lit et les trois hommes se retrouvèrent dans le hall d'entrée.
— Je suis certain qu'Akashi est derrière tout ça, fulminait l'écrivain.
— Attention, monsieur Kagami, si ce n'est pas le cas, Akashi pourrait porter plainte contre vous pour accusation mensongère, le prévint Kasamatsu.
— Je sais… marmonna Taiga qui se calma, mais dont la colère restait sourde.
— Rentrez chez vous, nous vous tiendrons au courant des suites de cette affaire puisque vous êtes la personne de confiance à contacter de monsieur Furihata, le rassura Otsubo.
— T'es un grand malade ! hurla Mibuchi. Tu t'rends compte que ça peut nous retomber dessus ?
— Et alors quoi ? On le laisse s'en tirer sans rien dire ? se défendit Nebuya.
Il savait que si son patron était définitivement emprisonné, il perdrait son boulot. Et franchement pour être seulement le chauffeur et le garde du corps d'Akashi, c'était vraiment très bien payé.
— Fermez-la ! s'écria Hayama. On vous entend au bout du couloir. Attendons juste que l'Vice-président Nijimura nous dise quoi faire. Rappelez-vous qu'on sait rien. OK ?
— Les correcteurs et les superviseurs continuent à travailler, mais j'ai peur que les auteurs nous tournent le dos, fit Mibuchi en s'asseyant aux côtés de Nebuya qui ne disait plus rien.
— Surtout qu'ils sont tous au courant et qu'ils ont déjà dû vérifier leur espace perso et les ventes des librairies.
— Pour le format numérique, ça donne quoi ? demanda Hayama.
— Itsmine n'a pas eu le temps d'entrer dans les bases de données des plateformes de ventes en ligne, c'est plus compliqué, répondit Mibuchi. J'espère pour toi que personne t'a vu, reprit-il en foudroyant du regard le garde du corps.
— J'suis pas un débutant, marmonna le chauffeur.
— Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? s'énerva encore le superviseur.
— Tout ça, c'est à cause de ce p'tit con, gronda Nebuya. Il avait qu'à pas porter plainte. Maintenant on est dans la merde.
— Techniquement, la victime c'est lui, intervint Hayama en allongeant ses jambes sur la table basse.
— Et le p'tit con, c'est Haizaki. C'est lui qui s'est planté, renchérit Mibuchi.
— Si on réfléchit comme ça, alors c'est Akashi le coupable ? s'enflamma Nebuya.
— C'est toi qui le dis… grommela Hayama.
Évidemment que le premier responsable c'était Akashi. Quel besoin avait-il de jouer en bourse ? Même avec des connaissances et de l'expérience, c'est très dangereux. Et voilà le résultat. Il était ruiné et il risquait d'entrainer l'entreprise familiale dans sa chute ou du moins les éditions. La réputation du groupe allait énormément en pâtir. Nebuya était le fils du majordome de la résidence Akashi et il avait grandi avec Seijuro. Plus ou moins. On ne mélange pas les torchons et les serviettes. Les deux enfants s'étaient lié d'amitié et lorsque le jeune Akashi avait commencé à travailler avec son père avant le décès de ce dernier, il avait trouvé normal de faire de son ami d'enfance son chauffeur et par la suite son garde du corps. Nebuya était d'une loyauté sans faille envers son employeur. Raison qui l'avait mené à passer sa colère sur Furihata. Mais au fond de lui, il savait que Seijuro était le seul et unique responsable de cette situation.
— Bonjour, messieurs, lança le Vice-Président Nijimura en ouvrant la porte du bureau d'une brusque poussée.
Kagami était dans une colère noire. Ce qui était arrivé à Furihata ne lui sortait pas de la tête. Pourtant, il fallait bien qu'il fasse la part des choses. Il venait de signer un contrat avec un nouvel éditeur et il fallait qu'il se focalise sur son roman. Pas simple. Installé à son bureau, il n'arrivait pas à se concentrer. Le carillon retentit. Sauvé par le gong. Il aurait fini par s'énerver de n'arriver à rien.
— Tatsuya ? Entre.
— Salut, je te dérange pas ?
— Jamais. Qu'est-ce qui t'amène ?
— Ton affaire. J'arrête pas de trouver des trucs.
Les deux hommes s'étaient assis dans le salon avec une bière à la main.
— Arrête de fouiller ! Les flics se chargent de tout maintenant.
— Je sais, mais j'suis pas certain qu'ils aient des gars assez compétents.
— L'autre fois, j't'ai demandé si tu connaissais un dénommé HawkEye, tu peux m'en dire plus ?
— HawkEye… C'était un démon du Darkweb. Mais il est derrière les barreaux.
— Faux. Il bosse pour la police.
— Quoi ? Pas possible ! Il a été arrêté ! Il est en taule !
— C'est l'un des enquêteurs qui travaillent avec mon avocat. À l'époque, le juge lui a proposé de s'engager auprès des flics s'il voulait éviter la prison. Il l'a pas crié sur les toits !
— Incroyable ! Au fond du web, y vont pas aimer ça.
— T'as trouvé quoi, alors ?
— Trois sociétés-écrans qui ont servi à Akashi pour camoufler l'argent qu'il a utilisé et perdu.
— La brigade financière et le procureur sont sur le coup et Midorima s'occupe du piratage. Les librairies ont également porté plainte.
— Ça m'a l'air d'être une affaire qui roule, mais j'crois qu'le hacker qui a bossé pour Akashi, j'le connais. Du moins de réputation. J'en suis pas certain, mais plus j'fouille, plus sa signature me parle. Si c'est celui auquel je pense, c'est un vrai diable. Ça va pas être facile de lui mettre la main dessus.
— Sans compter qu'il est peut-être à l'étranger.
— Mouais… Je t'invite au resto, j'ai faim, proposa Himuro en changeant de sujet.
Parler de cette histoire finissait par lui plomber le moral. Et il avait envie de passer la soirée avec son ami et un peu plus… éventuellement.
Kagami s'éveilla avec un poids sur le ventre. Tatsuya… Enfin, son bras. Il sourit et se dégagea sans réveiller son compagnon. Il était déjà presque dix heures du matin. La veille il avait voulu se renseigner sur les maisons d'édition qui proposent un format poche, mais il avait été interrompu par l'arrivée d'Himuro. Il avala un bol de céréales et se mis sur son ordinateur. Il en repéra une qui lui plut immédiatement. Mais avant tout il fallait qu'il sache si, étant donné les circonstances, la clause d'exclusivité de son contrat avec Rakuzan était toujours valide ou si l'accord était caduc. Il envoya un mail à Midorima avec un scan du document en espérant un avis rapide. Même en fouillant sur les forums dédiés, il ne trouva pas de réponse satisfaisante. Un baiser dans le cou le fit sourire.
— T'es déjà debout ? marmonna Himuro en bâillant à se décrocher la mâchoire.
— Ouais… Thé ? Café ? Omelette ?
— Omelette, j'veux bien. Tu faisais quoi ?
— Je cherche des infos sur des éditeurs. Si Rakuzan plonge, il faut qu'je me fasse publier ailleurs, expliqua Kagami en s'affairant devant les fourneaux.
— Le groupe va peut-être renflouer les éditions. Enfin… payer les auteurs floués et mettre quelqu'un d'autre à la tête de cette branche de l'entreprise, observa Himuro en attaquant son plat de bon appétit.
— Peut-être, mais va savoir combien de temps ça va prendre. J'vais pas attendre qu'ils se décident, j'préfère anticiper.
Nijimura Shuzo, le Vice-Président du groupe Rakuzan, venait d'assommer les trois collaborateurs les plus proches d'Akashi. Trois, si on tient compte du chauffeur-garde du corps. Il avait été désigné par le juge pour diriger la société en l'absence du jeune PDG et dont les biens seraient gérés par son avocat, maitre Shirogane. Nijimura avait nommé Higuchi Shota (4), son bras droit afin d'assurer la continuité des éditions. Beaucoup d'auteurs étaient dépendants d'elles et il ne fallait pas qu'ils paient les pots cassés au risque de les voir se tourner vers la concurrence. Il était déjà fort probable qu'un bon nombre le feraient. En particulier les premiers à avoir porté plainte, et qui en avaient entrainé d'autres dans leur sillage. Il les laissa avec leur nouveau patron qui entra immédiatement dans le vif du sujet.
— Mibuchi, commença Higuchi, combien avez-vous de dossiers en cours ?
— Eh bien… j'en ai encore sept dont trois pratiquement terminés.
— Faites-moi un rapport précis pour demain matin.
— Ça va être un peu…
— … court ? C'est ce que vous alliez dire ? le coupa son nouveau supérieur. Si vos notes sont à jour, ce sera rapide, non ? Demain matin, ou bien je les donne à quelqu'un de plus compétent. Hayama ?
— Monsieur ?
— Combien y a-t-il de campagnes de promotion ?
— Douze thrillers, neuf polars et un historique. Le livre de Mori est sorti il y a plusieurs mois et il se vend encore très bien. Nous pouvons ralentir un peu sur lui et pousser sur les autres.
— Non. Vous allez accentuer la publicité sur toutes les campagnes. Si on veut retrouver la confiance des écrivains et du public, nous devons augmenter la visibilité des livres dans les points de vente physique et numérique avec un approvisionnement suffisant.
— Ça va être un boulot monstre, protesta légèrement Hayama, espérant par-là attendrir leur nouveau chef. En vain.
— Vous avez une équipe, non ? Alors, mettez-la au travail. Et je demanderai qu'on vous fasse installer un futon dans votre bureau, comme ça, vous serez sur place pour travailler sans perdre de temps dans les transports, le railla Higuchi sans plaisanter le moins du monde. Quant à vous Nebuya, j'ai déjà un chauffeur. Vous êtes viré.
— Quoi ? bondit le garde du corps. Pourquoi ?
— Je viens de vous le dire, vous êtes sourd ?
— Nebuya conduit également les auteurs aux séances de dédicaces, intervint Hayama. Il va les chercher et les ramène. Il n'est pas que le chauffeur d'Akashi.
— Le mien peut également le faire. Inutile d'en avoir deux. Laissez votre badge d'accès et les clés de la voiture à la secrétaire en quittant le bâtiment.
Mibuchi s'interposa alors que Nebuya était sur le point de frapper Higuchi. Il lui parla doucement, le calma autant que possible, lui conseilla de voir Shirogane et lui demanda de se contenir parce que tout ça n'aiderait pas Akashi, bien au contraire. Le colosse finit par entendre raison, mais il avait une très bonne mémoire. Tôt ou tard, Higuchi paierait…
Après le départ d'Himuro, Kagami alla rendre visite à Furihata. Il montra sa carte d'identité au policier en faction devant la chambre de son ami et entra. Il lui avait rapporté un nécessaire de toilette, quelques vêtements et son ordinateur.
— Merci, Taiga, grommela le malade, sans trop bouger ses lèvres encore tuméfiées.
— Que disent les médecins ?
— Rien de plus… Il faut du temps…
— C'est certain. Tu ressembles à un panda, plaisanta l'écrivain.
— Ne me fais pas rire, j'ai mal aux côtes.
— Désolé. Je t'ai pris ton ordi et l'accès au wifi de l'hôpital. Comme ça tu pourras poursuivre ton roman si l'inspiration vient pendant que tu es ici.
— Salut Furihata, firent deux de leurs amis, Nakamura Shinya (5), auteur de thrillers plutôt effrayants et Moriyama Yoshitaka (6), qui lui écrivait des polars érotiques.
— Salut, les gars, réussit à sourire Furihata. C'est gentil de passer.
— C'est normal, tu crois pas ? répondit Nakamura en s'essayant avec délicatesse au pied du lit.
— C'est grâce à vous deux qu'on a pu coincer Rakuzan, poursuivit Moriyama.
— C'est surtout Koki qui a eu le nez creux, rectifia Kagami. S'il n'en avait pas parlé à la police et ensuite à moi, j'aurais rien vu ou pas tout de suite en tout cas.
— Alors, tu sors bientôt ? reprit Nakamura.
Les trois hommes restèrent une bonne partie de l'après-midi avec Furihata qui sembla retrouver un peu le moral. Mais pour Kagami qui commençait à le connaitre, il savait que derrière cette façade qu'il voulait rassurante, il était terrifié. Terrorisé à l'idée de sortir d'ici et de rentrer chez lui. Si ça reproduisait ? S'il était à nouveau agressé ? Il songeait même à déménager et Kagami était plutôt d'accord. Il lui avait déjà proposé son aide.
De retour chez lui, Kagami vérifia ses mails. Il avait contacté une maison d'édition, Seirin, la Magie des Livres, puisque c'était son nom, qui faisait essentiellement du format poche. Sans entrer dans les détails, il avait juste expliqué qu'il souhaitait rééditer certains de ses romans sous un nouveau format et que Seirin lui paraissait bien placée pour ce qu'il voulait. Il ne s'attendait pas à un retour immédiat, plutôt à partir de lundi, mais il eut l'agréable surprise d'en avoir une de la part d'un superviseur, Huyga Junpei. Comme d'habitude, il eut droit à une réponse classique du genre "nous sommes ravis de l'intérêt que vous nous portez, rencontrons-nous à votre convenance". Après un rapide coup d'œil à son agenda, il renvoya un mail pour un rendez-vous le jeudi suivant.
Depuis son entrevue avec Kagami, Aomine travaillait comme un forcené sur ce roman. Plus ou moins régulièrement, l'écrivain lui envoyait un chapitre et le correcteur voyait bien que le style était de plus en plus précis, percutant, signe que le problème Rakuzan ne perturbait plus autant l'auteur. Il faisait des corrections, des suggestions, Kagami corrigeait, prenait en compte ou pas les conseils, renvoyait le texte et leurs échanges s'en tenaient là. Aomine appréhendait leur prochaine rencontre. Il allait pourtant bien falloir qu'ils se voient face à face pour faire un point sur ce début de collaboration. Par mails ça fonctionnait plutôt bien, mais ça ne faisait pas tout. La visio était devenu le moyen le plus utilisé depuis l'épidémie de covid-19 en 2020, mais ni l'un ni l'autre ne l'avait proposé. Et comme les désirs de l'auteur sont prioritaires pour ne pas le perturber dans son processus de création, Aomine patientait en rongeant son frein. Il crevait d'envie de le revoir pour confirmer ou infirmer ses premières impressions, et d'un autre côté, il le redoutait pour les mêmes raisons. Malgré tout, s'il voulait être honnête avec lui-même, il devait reconnaitre que la balance penchait plus vers une nouvelle rencontre. Autant professionnellement que personnellement. Il secoua la tête, conscient qu'il était en train de mélanger son travail et sa vie privée. Chose qu'il avait toujours pris soin de ne pas faire. En attendant, il était en train de se dire que ce premier chapitre ressemblait plus à un premier tome si le développement était davantage poussé. Mais seul l'auteur pouvait en décider.
Les éditions Seirin, la Magie des Livres, avaient bien failli exploser sous le cri retentissant du superviseur, Hyuga Junpei. Il venait de lire le mail de Mori Tora qui proposait un rendez-vous le jeudi suivant, le 2 novembre. Il répondit par l'affirmative et fonça jusqu'au bureau de son beau-père, le patron de la société.
— Mori veut nous rencontrer, balança-t-il sans préambule.
— Du calme, assieds-toi, tempéra Aida Kagetora sans lever les yeux de son écran. Je t'écoute.
— Je vous avais dit qu'il nous avait contactés pour faire éditer ses livres en format poche. Eh bien, il veut nous rencontrer.
— Parfait. Il ne s'agit que de publication sous un nouveau format, il n'y a aucun travail de correction, n'est-ce pas ? demanda Aida.
— C'est exact.
— Alors c'est une demi-victoire. Tout a été fait avec Rakuzan et vu ce qu'il se passe, il est normal qu'il cherche à rebondir.
— Mais c'est de Mori qu'on parle, là ! Peut-être nous confiera-t-il son prochain roman.
— Ne t'emballe pas, Junpei. Tant que nous n'avons pas un manuscrit avec un contrat dans les mains, tâchons de ne pas tirer de plans sur la comète.
— Je sais, vous n'avez pas tort, mais je ne peux pas m'empêcher d'être enthousiaste.
— Nous verrons ce qu'il ressort de ce rendez-vous. Où est ta femme ?
— Riko est en déplacement quelques jours pour une tournée de dédicaces à la place d'Izuki qui est malade.
— Je vois… Heureusement qu'il a tout réglé, elle n'aura qu'à suivre son plan.
— Il n'y a pas meilleur que lui pour tout organiser dans une campagne de promotion. Il a l'art et la manière de considérer tous les points de vue en un clin d'œil. Vous serez là pour l'entrevue avec Mori ? poursuivit Hyuga, préoccuper par sa rencontre avec ce célèbre auteur.
— Pourquoi ? Il faut encore qu'on te tienne la main ? Aie plus confiance en toi, Junpei.
C'est l'esprit apaisé que Kagami se rendit à son rendez-vous avec le superviseur principal des éditions Seirin. Là encore, comme pour Aomine, il s'attendait à une personne plus âgée pour occuper un tel poste. Loin du gigantisme du bureau d'Akashi, celui-ci était sobre et fonctionnel. Les murs étaient recouverts d'étagères croulant sous les livres, le sol, du simple carrelage avec un tapis ovale sur lequel étaient disposés un sofa, deux fauteuils et une table basse, des meubles d'excellente facture, mais sans extravagance. Tout l'équipement numérique était à portée de main et, trônant en bonne place sur une armoire basse, une cafetière et une bouilloire pour le thé. Deux fenêtres laissaient généreusement entrer la lumière de ce milieu d'après-midi et Kagami se sentait bien. Comme quoi, un environnement bien pensé était nécessaire pour mettre à l'aise les visiteurs. Son interlocuteur n'était pas encore arrivé, mais ce n'était pas important pour l'écrivain. Cela lui avait permis de regarder ce que contenaient les étagères.
Seirin s'était spécialisée dans le roman de poche, mais faisait aussi un format plus grand. Pendant ses recherches, Kagami avait bien noté que certains de ceux réédités avaient eu un nouvel essor à la vente. Des clients au train de vie plus modestes avaient pu les acheter – du moins pour ceux qui préféraient un livre physique et non pas numérique – et ils semblaient bien plus nombreux qu'on pouvait le croire. Rakuzan avait trop négligé ce lectorat. Bien sûr, c'était avantageux autant pour l'auteur que pour la société, mais c'était se priver d'une partie plutôt conséquente de revenus.
Midorima lui avait bien expliqué, après avoir vu son contrat, qu'il pouvait faire éditer ses romans ailleurs que chez Rakuzan sans crainte. Et c'est ce qu'il avait l'intention de faire pour les exemplaires papier ainsi que pour le numérique puisqu'il existait aussi différents formats.
— Monsieur Mori, je suis Hyuga Junpei, se présenta l'homme qui venait d'entrer dans le bureau. Veuillez excuser mon retard, asseyez-vous, je vous en prie.
— Je regardais vos étagères. C'est impressionnant tous les auteurs que vous avez édités en poche. Ça me conforte dans mon idée de faire la même chose.
— Le petit monde de l'édition est encore sous le choc des exactions de Rakuzan par le biais de son PDG. C'est consternant.
— Je ne m'en préoccupe plus. C'est entre les mains des avocats et je n'ai pas de temps à perdre avec des escrocs, rétorqua Kagami d'un ton plus acerbe qu'il ne l'aurait voulu.
— Je vous comprends. Bien, et si vous me disiez ce que vous attendez de Seirin, demanda Hyuga pour recentrer la conversation sur ce qui l'intéressait avant tout.
— C'est très simple, je veux faire éditer mes romans en format poche pour le papier et vous êtes les mieux placés pour ça. Vous avez également anticipé les formats numériques qui sont de plus en plus nombreux et je veux pouvoir bénéficier de toute votre expérience dans ce domaine. Jusqu'à présent je ne m'étais jamais penché sur la question et j'ai eu tort.
— Il n'est jamais trop tard pour bien faire, sourit le superviseur qui voyait une énorme poule aux œufs d'or assise en face de lui.
— Comment doit-on procéder ?
— Eh bien si vous êtes certains de vouloir travailler avec nous, il nous faut…
— J'en suis certain, monsieur Hyuga, le coupa l'écrivain. Je vous ai apporté une clé USB avec tous mes romans. Vous savez quoi faire avec. Et je signe un contrat avec vous aujourd'hui.
Kagami ne voulait plus perdre de temps. Il s'était renseigné sur plusieurs sociétés en lisant des dizaines d'avis et Seirin sortait très largement du lot. Son engagement auprès de Touou l'avait requinqué et il s'en voulait d'avoir laissé Rakuzan gérer l'édition sans lui proposer toutes les alternatives existantes. Il ne ferait pas deux fois la même erreur.
— Eh bien…, s'exclama le superviseur, ravi de traiter une affaire aussi aisément. Je peux vous sortir un contrat avec toutes les clauses que vous venez de citer. Il me faut juste un RIB et une pièce d'ident…, s'interrompit-il en voyant les documents que lui tendait Kagami et qu'il prit en souriant.
— Alors… Kagami Taïga, né le 2 août 1996 à Tokyo. Adresse, numéro de téléphone, adresse mail professionnelle, relevé d'identité bancaire, égrainait Hyuga à mesure qu'il saisissait les informations. Voilà, j'édite le contrat en deux exemplaires, nous signons vous et moi et nous pouvons lancer la machine. Votre espace personnel se crée en même temps et voici votre identifiant avec un mot de passe que vous changerez lors de votre première connexion.
— Quand pouvez-vous commencer les impressions pour le format papier ?
— Nous avons beaucoup de romans en cours, mais je pense que fin novembre, tout au plus début décembre, ce sera faisable. Et vous arriverez pour les fêtes du jour de l'an. Pour le numérique, une fois la conversion des fichiers effectuée sous les différents formats, ça pourra se faire d'ici la semaine prochaine. Dix jours au maximum. Le service des promotions mettra au point le visuel sur notre site et les plateformes de vente en ligne, je vous passe en priorité.
— Ça ne causera pas de tort à d'autres auteurs ?
— Non, ne vous inquiétez pas, nous pouvons gérer une campagne supplémentaire.
— Très bien. Signons le contrat si vous le voulez bien.
Encore une bonne chose de faite. Kagami était heureux comme un pape. Il avait l'impression d'avoir repris sa vie en main et de la contrôler complètement. Et c'est à cet instant qu'il prit conscience que, bien qu'il se soit souvent opposé à Akashi pour des histoires de délai, jamais il n'avait eu son mot à dire sur tout le reste. Que ce soit pour le format de ses livres, les corrections pour lesquelles il avait dû se battre contre Mibuchi pour faire accepter son point de vue et il n'y était pas toujours parvenu, pour les campagnes de promotions, et en dernier lieu cette tournée de dédicaces avec Hayama qui fut un vrai calvaire, jamais il n'avait eu son mot à dire. Il n'avait jamais eu le contrôle. Là, il imposait enfin ses désirs. Il exprimait clairement comment il voulait que les choses soient faites, et pouvoir débattre avec quelqu'un d'ouvert en cas de désaccord jusqu'à trouver un compromis satisfaisant pour tout le monde. Rakuzan n'avait jamais fait de compromis.
Oui, il reprenait sa vie en main… Mais il n'était pas au bout de ses surprises…
À suivre…
(1) Matsumoto Yukinori est l'entraineur de Seiho.
(2) Seto Kentaro coéquipier d'Hanamiya Makoto qui dort au début du match contre Seirin.
(3) Tsugawa Tomoki joueur de Seiho
(4) Higuchi Shota joueur de Rakuzan. Il est de la génération de Nijimura. Il joue dans l'équipe Strky lors du premier match contre Jabberwok dans l'OAV "Kuroko Last Game".
(5) Nakamura Shinya joueur de Kaijo. Il écrit des thrillers.
(6) Moriyama Yoshitaka joueur de Kaijo. Il écrit des polars érotiques.
