Disclaimer : L'univers de Kuroko no Basket que vous reconnaitrez aisément appartient à Fujimaki Tadatoshi. L'auteur me le prête très aimablement pour que je m'amuse avec et je ne retire aucun profit de quelque nature que ce soit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.
Note de l'auteur : Je veux remercier du fond du cœur ma béta-lectrice, Futae qui s'est servie de son "Eagle Eye" (fallait que j'la case celle-là !) pour corriger cette histoire et me conseiller. C'est grâce à son enthousiasme, ses encouragements et son sens de l'analyse et de la critique sans détour, que cette histoire a pu voir le jour.
Note importante : j'avais décidé de retirer toutes mes histoires de ce site suite à ce que je pense être un piratage. Je me suis laissée convaincre de les remettre, mais malheureusement ce site fonctionne tellement mal que je n'ai pas pu toutes les récupérer. J'ai donc décidé de les reposter. Si vous les lisez et qu'elles vous plaisent, n'hésitez pas à le dire, ça me fera plaisir et ça me remontera le moral même si les commentaires ne seront pas les mêmes qu'à l'origine.
Bonne lecture.
Shadow : merci pour tes vœux et ta gentillesse. Ça me touche beaucoup que tu penses que je mérite ta fidélité. Le stress et la peur ne nous font pas toujours réagir de façon logique. Ils nous empêchent bien souvent de réfléchir avec pragmatisme. Akashi est honnête avec lui-même. Reo n'aurait effectivement pas pu emmener Kagami aussi loin dans l'analyse de son histoire et son développement. Je te laisse avec ce nouveau chapitre. Bonne lecture.
Guest : bonne année à toi aussi. Merci beaucoup pour ton commentaire qui me va droit au cœur. Je suis très touchée par tous ces compliments. C'est vrai que Kagami et Aomine sont un peu OOC, mais comme tu l'as si bien dit, ils sont plus âgés et c'est un UA. Les rebondissements me semblent indispensables sinon l'histoire est trop "plate" J'essaie de faire en sorte que ce soit crédible. Et pour l'érotisme, je te répondrais que c'est, pour moi, indispensable quand on écrit du yaoi. Ça doit rester beau, mais ce n'est pas une règle gravée dans le marbre. Encore merci pour ce beau commentaire et tes compliments. Voici la suite. Bonne lecture.
Le roman de notre histoire
Chapitre 29
Il ne faisait plus aucun doute que le Prix de la Liberté était un best-seller. Plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires avaient été vendus en l'espace de presque un mois dans tout le Japon. Harasawa avait anticipé ce succès et les imprimeurs n'avaient pas le temps de souffler pour réapprovisionner les librairies en format papier. Il était temps désormais de songer à fournir d'autres pays. La Corée du Sud, la Chine, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, Taïwan entre autres, étaient demandeurs. Heureusement que Touou avait plusieurs interprètes. Il n'était pas question de faire faire la traduction en dehors du Japon pour être bien certain de conserver l'essence de l'histoire. Des jeux de mots ou des tournures de phrases pouvaient modifier la compréhension d'un passage. Et il avait même anticipé une version en anglais. C'était dire s'il était confiant.
La campagne publicitaire était moins agressive, mais toujours en place. Les comptes étaient à l'équilibre. L'argent qui rentrait maintenant était du bénéfice pur. Pour Kagami c'était certainement le plus beau présent d'anniversaire qu'il avait reçu pour ces trente-trois ans. En dehors de la gourmette offerte par Aomine. Il l'avait fêté avec sa famille et ses amis chez lui. Une fois de plus, il avait fait appel au même traiteur dont il était particulièrement satisfait et pour l'occasion, le patron lui avait fait cadeau de toutes les boissons avec ou sans alcool. Il avait été gâté. Madame Yoshino et monsieur Takeda lui avaient acheté un superbe bonsaï, un pin à cinq aiguilles de forme Moyogi (1) pour remplacer celui qui était tombé au sol lors du séisme et que le jardinier n'avait pas pu sauver. L'autre d'ailleurs, était encore en convalescence, mais il se portait mieux de jour en jour. Les festivités avaient commencé en début d'après-midi et terminé tard dans la soirée. Ce qui n'avait pas empêché Aomine et lui de finir cette journée à leur manière brûlante et passionnée jusqu'au bout de la nuit.
Il se sentait heureux, soulagé d'un grand poids. Il avait tellement travaillé sur ce roman. Malgré le soutien indéfectible de son correcteur, il avait eu des moments de doute. Il avait piqué des colères terribles lorsqu'il ne parvenait pas à écrire une scène ou quand Aomine s'opposait à lui pour lui présenter un point de vue différent, une autre option et qu'ils tentaient de se convaincre l'un l'autre que c'était leur vision qui était la bonne. Il y avait des cris, de l'énervement pour finalement arriver à un compromis qui satisfaisait tout le monde. Et c'était de tout cela qu'était né le Prix de la Liberté, tome un, la Révolte. Maintenant, il fallait s'atteler au second volet. Heureusement, tout était déjà détaillé. Mais là encore, son correcteur allait le rendre fou. Et il adorait ça. Il avait hâte de s'y mettre. C'était un peu comme si son processus de création ne pouvait plus se passer d'Aomine. De là à dire qu'ils avaient écrit ce livre à deux, il n'y avait qu'un pas pour Kagami, mais si son amant s'en défendait. Il ne voulait même pas figurer dans les remerciements. Par contre, là-dessus, Kagami s'était montré intraitable. Ce qui avait encore était les causes d'une dispute qui s'était terminée tête-bêche sur le canapé. Si ce divan pouvait parler…
Les parents (2) d'Aomine étaient des gens simples. Ils avaient une bonne situation, leur fils faisait leur fierté. Avec Kagami, ils avaient décidé de passer la journée du trente et un août avec eux pour fêter son anniversaire. Il allait rencontrer ses beaux-parents pour la première fois et le romancier était un eu nerveux. Il savait qu'Aomine leur avait tout dit sur eux, mais les voir réellement c'était toujours une étape importante pour un couple et la première impression était primordiale. Elle allait conditionner la suite de leur relation. Si cette impression était mauvaise, la modifier pour les convaincre qu'il prenait soin de leur fils qu'il l'aimait et le respectait s'avérerait difficile. Ils avaient vécu son deuil avec lui et ils étaient devenus encore plus protecteurs. Pas non plus à l'extrême au point de l'étouffer, mais gagner leur confiance serait plus forcément plus compliqué. Aomine lui avait dit et répété qu'il ne devait pas s'en faire, il était stressé. De plus, son genre de romans pouvait également le faire passer pour un obsédé. Quels parents seraient ravis que leur rejeton fréquente un pervers et qu'en plus, qu'il en soit amoureux fou ? Toutes questions se bousculaient dans sa tête alors que son amant venait d'entrer dans la maison.
— Maman ? Papa ? C'est nous !
— Daiki ! s'écria sa mère en le serrant contre elle.
Aomine attrapa sa mère et l'embrassa sur le front. Kagami fut stupéfait de leur ressemblance. Les yeux, les cheveux, le sourire étaient ceux de son amant. Et son père lui avait offert sa stature et son charisme.
— Bienvenu à la maison, mon fils…, sourit son père en entourant son fils et sa femme de ses bras.
— Je vous présente Kagami Taiga, mon compagnon…
— C'est un honneur de faire votre connaissance, fit humblement celui-ci en s'inclinant avec respect.
— L'honneur est partagé, répondit son beau-père, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre un écrivain célèbre.
— N'exagérons rien, je n'en mérite pas tant…
— Bien sûr que si, intervint Aomine. Mes parents savent parfaitement que j'travaille pas avec n'importe qui…
— Tu as supervisé plusieurs auteurs renommés, fit son père en les invitant à entrer dans le salon d'un geste.
— Oui, mais aucun comme lui, rétorqua fièrement le correcteur. Vous avez lu son livre ?
Si Kagami avait pu entrer dans un trou de souris, il aurait plongé dedans la tête la première. Imaginer que ses beaux-parents aient pu lire le Prix de la Liberté le mettait très mal à l'aise. Les scènes érotiques étaient particulièrement explicites, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. C'était terriblement embarrassant alors que les trois Aomine en discutaient tranquillement.
— Qu'est-ce qui vous poussé à inclure de l'érotisme dans vos récits ? lui demanda sa mère le plus naturellement du monde.
— Eh bien… euh…, bafouilla-t-il.
— Ne sois pas gêné, mes parents ont l'esprit très ouvert, t'as oublié ?
— Euh… quand je l'ai fait dans mes deux derniers livres, ça a beaucoup plu aux lecteurs… Ça vient soutenir l'histoire… Une seule fois, ça aurait pu être dû au hasard, mais à deux reprises, c'était évident que ça plaisait…
— Et il faut être réaliste, intervint le père d'Aomine. Le sexe fait vendre…
— Oui, mais il ne faut pas tomber dans la vulgarité, insista le romancier, il faut que ça reste érotique, tout en suggestion pour que le lecteur fasse appel à toute son imagination…
— Et vous y parvenez très bien, l'assura la mère de son compagnon.
— Merci beaucoup, vos compliments me touchent énormément…
— Daiki, fais donc visiter la maison à Kagami, nous passerons à table dans un moment…
— Viens avec moi…
Aomine entraîna son homme dans les profondeurs de la résidence. Il lui montra la bibliothèque qui servait aussi de bureau, un peu comme chez lui et dont une porte-fenêtre donnait sur le jardin, les chambres de type européen et les sanitaires. Sa mère avait décrété qu'elle préférait les pièces meublées plutôt que vides une fois le futon replié. Et a priori, elle n'avait pas eu trop de mal à convaincre son mari. En dernier, ils entrèrent dans sa chambre qui n'avait pas changé depuis qu'il était parti vivre plus près du centre-ville de Tokyo. Rien n'avait bougé sauf les photos d'Haruka qui n'y étaient plus. Il ne se souvenait pas les avoir enlevées. Peut-être que sa mère s'en était chargé sachant pertinemment que son fils l'y amènerait et que ça ne serait pas approprié.
Sur les murs, il y avait encore les fanions de l'université, son maillot de l'équipe de basket, celui du collège et du lycée également. Toujours avec le numéro cinq. Les trophées des récompenses et des victoires, deux ballons orange trônaient sur des étagères couvertes de livres et de mangas.
— J't'ai jamais demandé c'qui t'avait poussé à faire des études de littérature, s'enquit Kagami en tournant sur lui-même pour regarder la pièce.
— Le Seigneur des Anneaux, répondit Aomine en prenant son amant dans ses bras. Quand j'ai eu fini de le lire, j'ai su que je voulais être écrivain, mais j'ai vite compris que j'avais pas le talent pour ça. Par contre, correcteur, c'était exactement ce qui m'fallait.
— Fais-moi penser à remercier Tolkien, murmura Kagami en l'embrassant.
— Remercier ? Pourquoi ?
— Sans lui, on se s'rait peut-être pas rencontrer…
— Mmh… C'est vrai… Merci, monsieur Tolkien…
Il ne leur en fallait pas beaucoup pour que leur désir s'embrase. Mais l'appel à table de sa mère les calma aussi sec. Et qu'y avait-il au menu ? Non pas des teriyakis burger, mais du poulet teriyaki avec du riz parfumé en accompagnement et un Castel pour terminer. Madame Aomine avait demandé à son fils de se renseigner pour savoir ce que son "beau-fils" aimait comme dessert. Kagami n'échappa pas aux questions classiques et y répondit avec plaisir. Il comprenait que, si en premier lieu c'était pour mieux le connaître, ce qui était somme toute normal, il y avait une raison plus profonde. Celle d'être convaincus qu'il était celui qu'il fallait à leur fils.
— Allons au salon pour boire un digestif, proposa Aomine père.
— J'vais t'aider, maman…
— Merci, mon chéri…
Kagami se retrouva seul avec le père de son amant et il savait qu'il n'allait pas couper à un interrogatoire plus poussé. Mais ça aussi, il l'acceptait. Il arrivait à se mettre à la place de cet homme qui avait vu son fils au plus profond d'une dépression nerveuse et il ne voulait certainement pas que ça se reproduise. Il n'y alla pas par quatre chemins.
— Je suppose qu'il vous a raconté son accident, commença-t-il en servant deux petits verres de saké.
— Oui… Il m'a parlé d'Haruka et vous souhaitez savoir si je ne risque pas de le faire souffrir encore…
— C'est un peu ça…
— Je ne suis jamais tombé amoureux… C'est la première fois… et au début, on n'aurait pas parié sur la tournure qu'aller prendre notre relation…
— Comment ça ?
— Quand on a commencé à travailler ensemble, on se heurtait beaucoup à propos de mon roman… Il faisait son boulot et chacun de nous essayait de faire valoir ses arguments… On a eu de belles engueulades, et en même temps, on a senti se développer quelque chose de très fort entre nous qui n'avait rien à voir avec mon livre…
— Une attirance…
— Quelque chose comme ça… En ce qui me concerne, je n'ai pas eu le temps de me retourner que sa présence m'était devenue vitale… Comme de respirer…
— Je comprends…
— Vous vous souvenez de la scène à la fin du roman, ou le personnage principal perd son compagnon ? Qu'il meurt dans ses bras ?
— Bien sûr, c'est un passage magnifique et incroyablement intense…
— Il y a une histoire derrière…
Kagami fit le récit de ce qu'il avait éprouvé au moment du tremblement de terre et comment il en était arrivé à écrire ce passage, que sans le vouloir il avait fait un transfert de son couple dans son roman et surtout comment Aomine était devenu son inspiration pour Spartus.
— Je n'ose imaginer ce que vous avez dû ressentir… murmura le père d'Aomine visiblement touché par ce récit. Si j'essaie, les larmes me montent aux yeux immédiatement à l'idée que je pourrais perdre Kazumi… Égoïstement j'espère ne pas être celui qui restera et qui vivra l'absence de l'autre…
— Vous désirez savoir si mes sentiments pour votre fils sont sincères ? Je vous réponds oui sans hésitation… Et d'une profondeur infinie… Je vous l'ai dit, j'ignorais ce qu'être amoureux voulait dire… Votre fils me l'a appris… Je ne sais plus qui a dit qu'il vaut mieux mourir d'amour que ne l'avoir jamais connu… Aujourd'hui je comprends cette phrase…
— C'est mon seul enfant, Kagami…, reprit son beau-père d'une voix où perçait l'émotion. Jusqu'à présent, j'étais le seul homme de sa vie, celui qui veillait sur son bonheur et sa sécurité… Désormais, nous sommes deux…
Le romancier saisit la main tendue et sourit. Il était heureux parce qu'il savait sans le moindre doute que, dorénavant, il faisait partie de la famille. Après son grand-père et son père, il avait maintenant des beaux-parents et un amant. Son cercle d'intimes s'élargissait. Si en plus, il y incluait ses amis proches, la table pour les repas familiaux ne sera bientôt plus assez grande. Aomine et sa mère les rejoignirent et les parents offrirent un coffret collector du Seigneur des Anneaux. Ils savaient parfaitement que ce roman était à l'origine du choix de carrière de leur fils. Alors une belle édition, ils ne se tromperaient pas. Aomine les serra dans ses bras, visiblement ému, car il ne s'y attendait pas du tout. Il y a quelques années, ils lui avaient pris un séjour de détente dans un spa avec toutes les options possibles et imaginables. Massage aux huiles essentielles, aux pierres chaudes ou au jet d'eau, onsen, yoga, méditation bref la totale. Et il était revenu ravi et déterminé à recommencer.
Ils prirent congé en fin d'après-midi pour rentrer chez eux. Mais avant de partir, la mère d'Aomine prit Kagami dans ses bras et lui murmura une phrase qu'il ne pourrait jamais oublier.
— C'est mon seul enfant… prenez soin de lui…, lui dit-elle.
Il fut ému aux larmes et resserra son étreinte. Lui qui n'avait pas connu sa mère, pourrait bien adopter cette femme si douce et aimante. Quand Aomine lui demanda ce qu'elle avait bien pu lui dire pour qu'il ait réagi ainsi, il sourit en coin et lui répondit que c'était entre elle et lui. Le correcteur n'insista pas. Le visage radieux de son amant lui disait clairement que c'était quelque chose de très gentil. Ils arrivèrent chez eux en début de soirée. Aomine prit une douche pendant que Kagami préparait le dîner. Ils mangèrent sur l'îlot et se délassèrent dans le salon avec un petit verre de saké.
— T'as passé une bonne journée, lui demanda Kagami.
— Mouais… Elle sera parfaite quand on ira se coucher et que tu me donneras mon cadeau…
— Ton cadeau ?
— Quand tu me feras l'amour jusqu'à épuisement…
— Oui, mais ça s'était prévu comme presque tous les jours, rit doucement le romancier. Sinon, qu'est-ce que tu penses de celui-là ?
Kagami sortit un petit boîtier et le tendit à Aomine qui le prit. Il le tourna dans tous les sens tout en observant son homme qui souriait malicieusement.
— C'est une bague de fiançailles ? plaisanta le correcteur.
— Regarde…
Aomine se décida à ouvrir l'écrin. Il écarquilla les yeux et sa bouche forma un O muet. Il prit la chevalière et la passa à son auriculaire droit. Elle était en or avec un Lapis Lazuli ovale piqueté d'inclusions blanches et jaunes de pyrite et de calcite, qui la faisait ressembler à un ciel étoilé. Il la regarda un long moment sans rien dire, les yeux brillants d'émotion. Puis il fronça les sourcils et attrapa la main droite de Kagami pour observer la sienne, celle avec le grenat.
— T'as fait exprès ?
— Ça t'plait pas ?
— Tu rigoles… J'adore ! Elle est magnifique !
— Elle a la couleur de tes yeux, souffla l'écrivain d'une voix débordante de tendresse.
— Comme la tienne…
— C'est pour ça que je t'ai pris celle-là…
— Je sais pas quoi dire…
— La taille c'est bon ? Pas trop grande ou trop petite ? Je me suis basé sur la mienne.
— Elle est parfaite… Elle sert juste comme il faut pour pas tomber…
— Joyeux anniversaire…
L'émotion qu'il ressentit fut si intense qu'il se jeta sur Kagami et l'embrassa jusqu'à la suffocation. Il l'entraîna dans leur chambre et le poussa sur le lit. Il se déshabilla à toute vitesse et aida même son amant à dévêtir parce qu'il était trop long à son goût. Sans même lui permettre de se coucher dans le bon sens, il plongea en haut de ses cuisses pour l'engloutir tout entier. Jamais Kagami ne l'avait vu aussi déchaîné et passionné. Il prit le parti de lui abandonner le contrôle, de le laisser assouvir son désir. En trois coups de langue, il lui avait fait atteindre une fermeté que n'aurait pas renié un bloc de granit. Leur excitation s'alimentait l'une l'autre. Aomine releva une jambe pour avoir un meilleur accès et dévora cette partie si sensible, source d'un plaisir si fort. Kagami gémissait sans discontinuer. Il ne s'attendait pas à une telle ardeur et s'était complètement laissé submerger. Il sentit son corps accueillir la turgescence brûlante et le plaisir brutal qu'il éprouva lui coupa le souffle.
— C'est si chaud…, gronda Aomine dont le mouvement brusque des hanches ne démentait pas les débuts vigoureux de leur étreinte.
— C'est bon… continue comme… comme ça… Aah… ouiii…, gémit Kagami.
Aomine augmenta le rythme et enveloppa le sexe raide de sa main pour maîtriser le désir qui déferlait en eux en vagues toujours plus fortes. L'écrivain ne contrôlait absolument plus rien. Jamais il n'avait été à ce point impuissant à offrir quelque chose en retour. Aomine ne faisait que prendre encore et encore comme s'il ne pensait qu'à son plaisir d'abord et après à celui de son amant. Mais à cet instant, ça ne dérangeait pas le romancier dont la jouissance trouvait sa source dans ce corps à corps bouillonnant.
— Anh… plus…, hoqueta-t-il tant il était brusqué et ballotté par son homme.
Aomine était méconnaissable. Lui d'ordinaire si attentif à l'autre, si prévenant semblait s'être transformé en une bête de sexe assoiffée et insatiable. C'était la première fois que Kagami le voyait ainsi et ça lui plaisait. Il aimait être bousculé, mais là, c'était à la limite de la brutalité. Certes, consentie, mais il n'aurait jamais imaginé apprécier s'il n'en avait pas fait l'expérience. Le plaisir qui irradiait dans son corps était différent et tout aussi intense. Il ne réagit pas lorsque Aomine se retira pour se placer derrière lui. L'espace d'un instant, il vit passer l'ombre de la folie dans ce regard d'un bleu assombri par un désir crépitant, plongé dans une zone, un monde connut de lui seul. Il voulait savoir jusqu'où ils pouvaient aller tous les deux dans ce registre féroce. Il n'eut pas le temps de vraiment y penser. Aomine venait de trouver l'angle parfait pour frôler la source interne de son plaisir. Quelques gestes de sa main et il se déversa sur le drap. Il noya son cri dans le coussin et son corps fut pris de soubresauts. Il entendit un grondement sourd qui sortit de la poitrine d'Aomine lorsqu'il fut foudroyé par l'orgasme.
Il glissa hors du corps de Kagami et le serra dans ses bras à l'étouffer. Le romancier fit de même. Ils reprirent lentement leur souffle, un peu surpris de cette étreinte pleine de passion et d'animalité. Aomine n'arrêtait pas de répéter qu'il l'aimait comme un leitmotiv. Comme s'il voulait s'en persuader ou en persuader son amant pour le lui ancrer dans la tête et le cœur pour le cas où il aurait encore des doutes. Pourquoi avait-il fait preuve d'en tel débordement d'ardeur ? Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de se passer, il blottit sa tête dans la poitrine de Kagami.
— C'était trop bon…, gémit celui-ci en caressant le dos en sueur d'Aomine.
— J'suis désolé… c'était un peu… brutal…
— Arrête… J'ai adoré… j'ai pris un pied d'enfer…
— J'étais plus moi-même…
— Viens sous la douche… j'vais t'secouer moi aussi…
Le reste du week-end se passa entre la lecture des critiques dans les magazines littéraires, le lit, la cuisine, la salle de bain, le lit encore, le canapé et le jardin pour prendre un peu l'air après les heures de grosse chaleur. Deux journées ordinaires dans la vie de ces hommes qui s'aimaient chaque jour un peu plus. Malheureusement, dans la semaine qui suivit ces débordements de luxure et d'amour, Aomine se plaignit d'une douleur à l'épaule après une séance intense avec le sac de frappes. Il fit la connaissance de Kiyoshi Teppei, l'ami kinésithérapeute de Kagami qui l'accompagna à son cabinet.
— Salut Kiyoshi !
— Kagami ! Comment tu vas ? l'accueillit le praticien en lui donnant une franche accolade.
— Moi ça va. J'te présente Aomine, mon compagnon.
— Ravi de vous rencontrer, fit celui-ci inclinant brièvement la tête.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda le kiné.
— Sac de frappes, épaule douloureuse, résuma le romancier.
— D'accord… Faites-moi voir ça…
Aomine ôta sa chemise et s'assit sur la table d'auscultation. Il n'était pas très à l'aise, mais il n'avait pas le choix.
— Tendez le bras sur le côté, paume en l'air et résistez à ma main quand j'appuie…
— C'est douloureux…
— Main droite sur l'épaule gauche, résistez quand j'appuie sur le coude…
— Ouaïe ! s'écria Aomine en grimaçant.
— OK, j'arrête de vous torturer... Vous avez mal au repos ?
— Parfois…
— Vous avez frappé trop fort ou trop longtemps… Bien… Pour l'instant vous devez voir votre médecin pour qu'il vous prescrive un anti-inflammatoire afin de calmer la douleur… Ensuite on passera à la rééducation avec des massages…
— On peut pas commencer tout de suite ?
— On ne fait pas forcer un tendon lésé, ce serait pire... D'abord on l'apaise, après on le reconstruit... Il ne faut pas faire les choses dans le désordre sinon vous risquez une tendinite chronique... Et surtout, oubliez le sac ou toute activité qui sollicite votre épaule…
— Sois pas pressé, fit Kagami en déposant un baiser sur les lèvres boudeuses.
— L'idéal ce serait de faire des massages pendant le traitement et après de la rééducation deux fois par semaine...
— Tu pourrais y aller quand t'es à Touou, suggéra le romancier.
— Pas bête, ça marche pour moi…
— Touou ? s'étonna Kiyoshi qui se lavait les mains. La maison d'édition ?
— C'est mon correcteur, expliqua fièrement Kagami en souriant.
— C'est vrai ! J'y pensais plus ! s'exclama le praticien. Bouge pas, j'reviens !
— Sympa ton ami, déclara Aomine en se rhabillant.
— J'ai joué au basket avec lui au lycée… C'était un pivot d'enfer, il lâchait jamais rien jusqu'à la fin du match... Il s'est gravement blessé au genou et il a été obligé d'arrêter... Il est devenu kiné pour aider les gens à guérir de leurs traumatismes…
— Tiens ! fit Kiyoshi en tendant un livre à Kagami. Dédicace-le-moi, s'il te plaît... J'l'ai pris quand tu m'as dit qu'tu passais...
— Mon roman… tu l'as lu ?
— Déjà deux fois, j'ai adoré. La deuxième fois, j'ai eu l'impression de découvrir des subtilités qui m'avaient échappé à ma première lecture.
— Ça m'fait plaisir que tu l'aimes… dit-il en sortant son stylo plume Dupont de sa poche. À Kiyoshi, un coéquipier formidable, un ami irremplaçable. Amitié sincère, KT."
— Il y a énormément de détails dans le récit, expliqua Aomine. On passe à côté d'un grand nombre en première lecture… Ça m'a fait la même chose quand j'ai lu le cycle de Dune…
— Ah, Herbert… J'ai toute sa bibliographie… Quand j'sais pas quoi lire, j'pioche dedans au hasard et je suis jamais déçu…
— Combien on te doit ? demanda Kagami qui ne voulait pas accaparer son ami plus que nécessaire surtout si d'autres patients attendaient leur tour.
— Rien pour l'instant... Après ce sera l'assurance maladie qui s'occupera du reste… N'oubliez pas d'aller voir votre médecin...
Les deux hommes saluèrent le kinésithérapeute et rentrèrent à la maison. La chaleur était accablante. Les prévisionnistes étaient vraiment précis dans leurs bulletins météo. Les étés semblaient être de plus en plus suffocants et les hivers de moins en moins froids. Ils apprécièrent la demeure climatisée. D'une année sur l'autre, les périodes de canicule étaient plus chaudes et plus longues. Et avec un taux d'humidité qui flirtait avec les quatre-vingts pour cent, on avait l'impression d'avoir la peau moite en permanence. L'air était lourd et difficile à supporter. Ils se jetèrent sous la douche et profitèrent tranquillement de la fraîcheur artificielle de l'habitation…
Les critiques littéraires s'étaient calmées. Tous les magazines du genre avaient porté aux nues le Prix de la Liberté de Mori Tora. Il était rare de voir un auteur japonais écrire un roman de Science-Fiction avec en toile de fond une civilisation européenne, en l'occurrence, la Rome Antique. Et avec quel brio, quelle imagination ! Certaines furent plus mesurées disant que se servir de l'antiquité pour la transposer dans le futur ce n'était pas nouveau, mais que le concept était pour le moins original. Personne n'avait dit que ce livre était nul. Les commentaires de lecteurs lambda postés sur des forums dédiés, sur les plateformes de ventes en ligne ou sur les sites de Touou ou Seirin étaient de véritables envolées lyriques pleines d'enthousiasme.
Kagami avait été invité à parler de son ouvrage dans une émission littéraire sur NHK, la première chaîne de télévision du Japon. Elle serait enregistrée au préalable et diffusée fin septembre. La chaîne avait encouragé ses téléspectateurs à poser des questions sur son site auxquelles l'écrivain répondrait. Pas à toutes, mais à celles qui reviendraient le plus souvent. Il ne serait pas seulement question de son dernier livre, mais de toute sa bibliographie. C'était vraiment une consécration pour le romancier. Il se montrait modeste, mais il était heureux d'être reconnu par des spécialistes de la littérature.
Quelques jours après l'enregistrement de l'émission, Harasawa le contacta pour qu'il vienne à Touou. Il eut beau interroger Aomine, celui-ci ignorait ce que lui voulait son patron. Ils convinrent d'un jour où le correcteur était à son bureau. Comme il avait commencé à rédiger le second tome, il avait repris l'habitude d'écrire tard et donc de ne pas se lever avant au moins onze heures du matin. Et ce lundi, il se rejoignit son amant à son à la maison d'édition avant de rencontrer Harasawa.
— T'as toujours aucune idée de ce qu'il veut ? lui demanda encore Kagami, plus inquiet que curieux.
— On va vite le savoir, répondit celui-ci en entrant dans le bureau de son patron.
— Ah ! Vous voilà ! Venez, asseyez-vous… Sakurai ne va pas tarder.
— Sakurai ? C'est quoi tout ce mystère ? commença Aomine en se laissant tomber dans le canapé aux côtés du romancier.
— Deux grandes nouvelles, sourit le PDG. La première, ce sont des demandes de Hong Kong et Singapour.
— C'est pas nouveau, observa le correcteur.
— Sauf que la langue officielle c'est l'anglais, remarqua Kagami les yeux brillants.
— Exact ! Ça va vous ouvrir le marché anglophone et c'est excellent ! Entrez !
— Dans trois mois, t'es vendu aux États-Unis, renchérit Aomine en lui mettant une tape sur le genou.
— Excusez-moi pour mon retard, fit un homme jeune aux allures d'adolescent. Kagami, ça va ?
— Oui, et toi ?
— Tranquille… Qu'est-ce qui s'passe ? demanda-t-il en s'asseyant dans le second fauteuil.
— T'as parlé de deux bonnes nouvelles…, reprit Aomine
— La deuxième… Ouvrez bien vos oreilles ! Un studio d'animation veut exploiter votre roman…
— Quoi ? Mais…
— Un animé style manga ? bondit Aomine. C'est pour ça que Sakurai est là ? C'est lui qui doit être le character designer ?
— Je suis d'accord, appuya Kagami, et c'est non négociable… sauf s'il refuse. Et si le studio n'est pas d'accord, je refuse leur proposition. T'en dit quoi ?
— C'est quel studio ?
— I.G Productions. Ils ont produit Psycho Pass, Shingeki no Kyojin, Tennis no Ouji sama, Guilty Crown, Haikyuu c'est du volley-ball, un autre sur le basket aussi, j'me rappelle plus du titre (4), des gros trucs en somme. Sakurai t'en penses quoi ?
— Je suis d'accord… D'abord pour moi parce que c'est une opportunité de mettre les pieds dans l'animation et pour ce roman génial et parce qu'on a élaboré les dessins avec Kagami. Faudrait pas qu'ils soient dénaturés par un autre designer même s'il est doué. Ils ont dit quoi ?
— Rien pour l'instant, c'est surtout à l'auteur qu'ils s'adressent… expliqua Harasawa qui comprenait les arguments de Sakurai.
— En ce qui me concerne, c'est toi et personne d'autre… Je sais que ce serait te priver d'une chance incroyable de mettre le pied dans cette industrie, mais j'envisage pas ce projet sans toi…
— J'ai pas besoin d'eux pour gagner ma vie… C'est vrai que c'est une occasion en or d'un point de vue expérience professionnelle, mais je me plierai à ta décision… Y a pas d'souci…
— Aomine ? Ton avis ?
— Je suis d'accord… Sakurai, c'est tout…
— Bon, je les contacte et je leur fais part de l'opinion de Kagami… Pour les traductions, j'avais anticipé et il y a une version en anglais qui est presque prête… Vous pourrez y jeter un œil…
— Je vous fais confiance, déclara l'auteur avec un mouvement de tête, je sais que vous ferez au mieux…
— Vous n'avez pas un nouvel ouvrage en cours ? s'inquiéta le patron de Touou en s'adressant à Sakurai.
— Si, mais c'est une ébauche pour l'instant… Si I.G. est d'accord, je le mettrai en attente pour bosser avec eux.
— Parfait ! J'aime ces réunions où tout le monde est d'accord ! Messieurs, au travail !
Le samedi suivant cette entrevue pleine de surprises, Aomine et Kagami avaient invité Kuroko et Ogiwara à déjeuner. Si l'on faisait abstraction du plaisir de leur compagnie durant quelques heures, il s'agissait aussi de discuter de l'achat d'un appartement pour le correcteur. Il avait accepté de fournir tous les documents nécessaires pour que le comptable se charge du montage financier alors que l'agent immobilier devait trouver le bien à acquérir. Il avait souhaité qu'il soit de préférence neuf dans une résidence calme. Il ne désirait pas quelque chose d'immense. Un salon avec deux chambres, une cuisine et les sanitaires, c'était largement suffisant. Même une seule chambre, ça lui convenait. Kuroko n'avait aucun doute quant à l'accord de la banque pour le crédit. Aomine avait un compte assez bien rempli pour rassurer le créancier.
Pour Kagami, là non plus, il n'y aurait aucun problème. Bien qu'il ait un crédit en cours pour sa maison, un second pour un appartement ne poserait pas non plus de difficulté au vu des droits d'auteur faramineux, par rapport à ses précédents ouvrages, qui lui avaient été versés. Une fois le crédit accordé, il fallait trouver les logements. Et ça, c'était le rôle d'Ogiwara.
Kuroko n'était pas très bavard, mais il observait. Il connaissait Kagami depuis de nombreuses années et c'était bien la première fois qu'il lui voyait une telle expression dans les yeux quand il les posait sur Aomine. Ils brillaient comme lorsque la lumière du soleil se reflète sur l'océan à peine ridé de minuscules vagues. Et la réciproque était vraie. Pour lui, il ne faisait aucun doute que les deux hommes en face de lui s'étaient trouvé pour toujours. Rien ne pourrait jamais les séparer. Il le sentait tout au fond de lui. Certains auraient pu dire qu'ils n'étaient pas en couple depuis longtemps, que déjà vivre ensemble au bout de quelques semaines c'était rapide et là, acheter deux appartements s'étaient de l'inconscience, surtout qu'ils étaient garants l'un de l'autre. Il pouvait arriver tellement de choses qui risquaient de mettre un terme à leur histoire. Mais non. Le comptable faisait confiance à son intuition, à son expérience et à ce qu'il voyait de ses propres yeux.
Il ne connaissait Aomine que depuis le début de sa relation avec Kagami, mais à en juger par ses réactions dans diverses situations de stress intense, il s'était largement montré à la hauteur des sentiments de l'écrivain. À commencer par ses compétences professionnelles. Si Le Prix de la Liberté était aujourd'hui un best-seller, c'était en partie grâce à lui. Quand Kagami avait été hospitalisé, il ne l'avait pas quitté d'une semelle allant jusqu'à emménager chez lui pour le surveiller et s'en occuper. Il ne fallait pas oublier le contexte dans lequel le romancier avait fait son malaise. Ils étaient en train d'échanger un baiser plutôt torride et pour Kuroko c'était bien le signe qu'ils éprouvaient quelque chose l'un envers l'autre. Embrasser une femme, disons que c'était dans l'ordre des choses. Un homme, c'était plus délicat. Il fallait y allait sur la pointe des pieds et faisait preuve de plus de subtilités. L'attirance devait être très forte pour se laisser aller de la sorte. Et que penser du fait que l'un et l'autre avaient rencontré leur belle-famille ? Kagami n'avait jamais présenté qui que ce soit à son père ni fait la connaissance des parents de quelqu'un qu'il fréquentait.
Et lors du tremblement de terre, ce qu'ils en avaient évoqué prouvait bien sans l'ombre d'un doute que leurs sentiments étaient puissants et profonds. Ce n'était pas un coup de foudre comme cela peut parfois se produire entre deux personnes. Ils avaient commencé par travailler ensemble et c'est à force de se voir, de se découvrir, de s'engueuler aussi et, au final, de se comprendre que ce sentiment si terrible et si beau s'était développé pour les lier l'un à l'autre. Ils vivaient presque au jour le jour, sans vraiment faire de projets trop lointains. Alors oui, ils allaient acquérir un bien immobilier qui les engageait pour une vingtaine d'années auprès de leur banque, mais c'était surtout quelque chose de presque immédiat. Là, demain ou dans un mois, ils seraient propriétaires. Vingt ans c'était encore hors de vue pour eux. Ils s'épanouissaient dans le "maintenant". Au-delà de quelques jours ou quelques semaines, le "demain" n'existait pas ou s'il existait, il était encore indiscernable, recouvert d'un voile de mystère qui se déchirait un lentement, se révélant par petit bout.
Ogiwara conduisait pour les ramener chez eux. Ils avaient encore des préparatifs à faire pour leur mariage. Ils avaient prévu une cérémonie civile avec juste la famille et les témoins le matin et à partir de seize heures, la réception avec tous leurs invités. Ils ne voulaient pas se plier à la tradition japonaise. De toute façon, leur union était surprenante pour beaucoup de gens. Alors inutile de respecter des coutumes qui les rejetaient encore malgré les lois en vigueur. Leurs parents en avaient été un peu tristes, mais ils se conformaient au choix de leurs enfants. Leur bonheur était tout ce qui importait à leurs yeux. Kagami et Aomine étaient d'accord avec eux. L'essentiel était de montrer à tout le monde que l'amour n'avait pas de genre et que le leur était profond et rayonnant. Qu'il les comblait, qu'ils étaient heureux tout simplement.
Aomine et Kagami finissaient de ranger tout en discutant de cette décision qu'ils avaient prise. Pour le correcteur, devenir propriétaire n'était pas une chose à laquelle il avait vraiment songé. Il avait les moyens de contracter un crédit sur vingt ans, ce n'était pas le problème. C'est juste qu'il n'y avait jamais réfléchi. Il payait un loyer, ça revenait presque au même sauf que ça aurait été à lui. Le conseil qu'avait donné Kuroko avait fait son bonhomme de chemin dans sa tête et quand le sujet s'était à nouveau invité dans la conversation, il y avait sérieusement pensé pour finalement se jeter à l'eau. Il savait également que Kagami achetait des bijoux en or. Un investissement sur l'avenir. Après, ils confieraient la gestion et la location de leur bien à une agence, celle d'Ogiwara en l'occurrence, et ils feraient certainement le bonheur d'une famille ou d'un couple.
Vers la mi-septembre, Harasawa téléphona à Kagami pour lui annoncer que le studio I.G. Productions était d'accord pour que Sakurai soit le character designer de la série qu'ils comptaient faire, basée sur Le Prix de la Liberté. Le romancier invita le dessinateur chez lui pour en parler puisque lui-même serait aux manettes du script avec un scénariste qui l'aiderait à faire quelque chose d'exploitable par Sakurai. Il fallait commencer par raconter l'histoire avant de la dessiner. Sakurai était impatient de débuter et Kagami reconnaissait volontiers qu'il avait hâte également de rajouter cette corde à son arc. Voir comment étaient fabriqués les animés qu'il avait regardés et aimés, connaitre ce qu'il y avait derrière ces épisodes qu'il ne ratait pas chaque semaine quand il était plus jeune et même aujourd'hui était intéressant. Ce regain de travail allait forcément ralentir l'écriture du second volume, mais il n'était pas question de refuser. C'était une opportunité unique pour les deux auteurs.
Il fut contacté par le studio début octobre, et il commença à travailler sur le script trois fois par semaine. Aomine fut d'autant plus attentif, car il savait d'expérience que lorsqu'on reprenait une histoire, a priori terminée en ce qui concernait le premier tome, c'était souvent à ce moment que l'écrivain se disait qu'il aurait peut-être dû faire comme ci ou comme ça, raconter ce passage de cette manière et il se retrouvait à se dire que finalement son histoire n'était pas si bien que ça, qu'il aurait pu faire mieux.
La date du mariage de Kuroko et Ogiwara approchait à grands pas. Kagami avait entraîné son amant dans les magasins pour qu'ils se trouvent un costume pour l'occasion (5). Le shopping n'était pas vraiment ce qu'Aomine préférait, mais il s'y plia de mon cœur. Il en avait choisi un bleu roi avec une chemise de la même couleur sans cravate dans un style plutôt décontracté et Kagami avait opté pour un trois-pièces bordeaux avec un nœud de papillon assorti et une chemise blanche comme la pochette. Après tout, il était le témoin, il fallait qu'il ait une certaine élégance. Le regard de concupiscence que lui lança Aomine lorsqu'il sortit de la cabine d'essayage le fit sourire. Apparemment, il avait fait le bon choix. Lorsque ce fut le tour de son correcteur, sa respiration eut un accro. Il était à tomber par terre. Il savait qu'Aomine portait bien le costume, mais là, c'était un tout autre niveau. Il ne leur manquait plus que les chaussures. Le correcteur choisit des Oxford noirs, pointure quarante-sept et Kagami prit une paire de Richelieu bordeaux de la même pointure, assortie à son costume.
Le temps s'écoulait paisiblement. Ils avaient une augmentation de travail conséquente et il n'allait pas falloir s'éparpiller. Les journées n'avaient que vingt-quatre heures. Kagami écrivait son roman en même temps que le script pour l'animé et Aomine le supervisait ainsi qu'Hayakawa et Wei Liu. D'ailleurs le livre d'Hayakawa était bien parti pour battre des records lui aussi.
Tout aller pour le mieux dans le meilleur des mondes…
À suivre…
(1) Photo : Pin à cinq aiguilles ou Pinus Pentafylla de forme Moyogi. Le style droit informel est courant tant dans la nature qu'en Bonsaï. Le tronc pousse verticalement, approximativement, dans une forme de "S", et porte des branches à chaque courbe. La conicité du tronc doit être clairement visible, avec la base du tronc plus épaisse que la partie haute.
(2) Père = Aomine Hiroshi (prénom qui signifie "généreux"). Mère = Aomine Kazumi (prénom qui signifie "beauté harmonieuse") Google est votre ami. ^^
(3) Photo : Chevalière en Lapis Lazuli
(4) I.G. Productions est le studio d'animation qui a produit Kuroko no Basket.
(5) Photo : costume d'Aomine et de Kagami
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