Chapitre 7 : La seule personne avec qui Katsuki voulait danser.

Katsuki était curieux à propos des gourmettes et de leur histoire, il en avait parlé à Izuku, mais ce dernier lui avait expliqué que sa mère était restée évasive et ne lui avait rien raconté à leurs propos. Le duc allait donc devoir faire des recherches. Pour cela il comptait bien interroger les plus vieux domestiques de la maisonnée. Mais aucun ne lui répondit. En tout cas aucun ne voulut lui répondre. Katsuki n'était pas réputé pour sa gentillesse envers les serviteurs. Izuku aurait sans doute plus de chance, il connaissait bien tout le monde, on l'aimait beaucoup. Pour son sourire chaleureux.

— Je viens avec toi beugla Katsuki, si quelqu'un connait l'histoire de ces gourmettes je veux l'entendre avec toi.

— Ce serait plus simple que j'y aille seul.

— Et pourquoi ? S'ils ne répondent pas, je vais sévir !

— Voilà pourquoi, s'amusa Izuku.

— Ils nous servent, ils doivent répondre à mes questions.

— Ils ont le droit de garder le silence, répondre ne fait pas partie de leur boulot.

Katsuki fronça les sourcils, vexé. Mais Izuku lui sourit et tira son poignet.

— Bon allez viens, ils répondront peut-être si je suis avec toi.

— Tu viens de dire que ce serait plus simple si tu y allais seul.

— Mais tu veux venir avec moi non ?

— Oui.

— Bon. Allons-y.

Izuku relâcha Katsuki et ils allèrent d'abord demander au jardinier. Un ancien parmi les anciens. S'il regarda Katsuki avec méfiance, il accueillit Izuku avec un grand sourire. Les adolescents montrèrent leurs gourmettes à leur poignet :

— Est-ce que tu sais ce que c'est ?

Le jardinier se pencha :

— Des gourmettes, dit-il.

— Est-ce que tu sais ce qu'elle représente ? interrogea Izuku.

Le vieil homme prit le temps de réfléchir, mais secoua la tête :

— Non je ne sais pas.

— T'es sûr le vieux ? intervint Katsuki qui avait la patience d'un chat devant une boite de thon.

— Oui je suis sûr monsieur le duc, répondit sèchement le jardinier, maintenant si vous permettez, j'ai du travail.

Izuku eut un petit sourire amusé et Katsuki l'engueula pendant qu'ils s'éloignaient :

— Qu'est-ce qui te fait sourire ? Je te signale qu'il n'a pas répondu.

Izuku haussa les épaules ne répondit rien.

Les réponses des autres vieux domestiques furent à peu près à l'image de celle du jardinier. Personne ne savait exactement le sens de ces gourmettes. Plus les réponses étaient négatives et plus Katsuki s'impatientait.

— Ya bien quelqu'un qui doit en savoir plus sur cette histoire !

— Peut-être que non, fit Izuku.

— Mais je veux savoir, ronchonna Katsuki.

— Pourquoi c'est si important pour toi ?

— Et pourquoi ça ne l'est pas pour toi ? Tu n'es pas curieux ?

— Si, mais peut-être que nos mères ont leur raison de ne rien nous dire, peut-être que c'est une histoire qui les concerne elles et pas nous.

— Mais ce sont nos noms inscrits sur ces fichus bracelets !

Izuku ne savait pas quoi lui dire. Katsuki bouillonnait de frustration. Il préféra s'éloigner un peu pour passer sa colère en s'entraînant à l'épée. Izuku en profita pour rejoindre Ochaco.

— Cette histoire de gourmette ça le rend fou, expliqua l'adolescent à la jeune fille.

— Et pourquoi ? Ce sont juste des gourmettes ! Pourquoi en faire tout un plat ?

— Je me le demande, fit Izuku.

Katsuki refusait d'être obligé d'expliquer ses sentiments à Izuku. Il ne supporterait pas le rejet. De toute façon, Izuku devait être amoureux de la tête d'œuf vu qu'il allait la voir tout le temps. Là encore, le duc savait qu'Izuku s'était précipité vers la fille des cuisines. Katsuki s'échina à donner des coups dans tous les sens avec son épée pour tenter de se calmer. Qu'est-ce que lui cachait sa mère ? Qu'est-ce que lui cachait Inko ? Il y avait quoi avec ces putains de gourmettes ?

Il poussa une beuglante et s'entraîna encore plus dur.

S'il continuait de penser à tout ça, il allait finir par devenir fou.

Les jours passèrent à peu près calmement, malgré la frustration du duc, jusqu'à ce que Mitsuki se mette en tête d'organiser un bal. Katsuki n'avait plus parlé à aucun noble depuis l'histoire du coffre, et sa mère voulait qu'il renoue des liens avec des gens. Peut-être trouverait-il un ou deux amis, plus sain pour lui. Le duc ronchonnait, il ne voyait pas pourquoi il devait renouer avec qui que ce soit, il avait Izuku, c'était suffisant. Et puis la danse, ce n'était pas son truc.

— Qui sait ? fit sa mère. Peut-être vas-tu te trouver une fiancée pendant ce bal.

Katsuki avait explosé en disant que jamais aucune femme ne serait assez bien pour lui et il était parti en claquant la porte. Mitsuki avait ricané et murmuré « aucune femme hein ». Elle n'était pas dupe des sentiments de son fils et espérait que ce bal puisse lui permettre de les mettre à jour.

Izuku lui était plutôt content.

— Un bal c'est sympa, dit-il, tu vas danser, bien manger, t'amuser. Tu pourras même leur montrer ton talent au piano.

— Et sacrifier une bonne nuit de sommeil, ronchonna Katsuki.

— Au moins, tu ne seras pas obligé de servir les invités, tenta de tempérer Izuku.

— Mais je vais devoir supporter leur insupportable léchage de bottes.

— Il n'y a pas si longtemps, tu aimais ça.

Katsuki se rembrunit :

— Il n'y a pas si longtemps, j'étais un sale con, reconnu le duc.

— Tu vas peut-être rencontrer une fille qui te plaît, tenta Izuku.

Katsuki fronça les sourcils et fusilla Izuku du regard comme s'il l'avait insulté.

— Toi t'es content parce que tu vas pouvoir être avec tête d'œuf, lâcha le duc.

— Parce que tu crois que j'aurai le temps de danser ?

— Parce que tu aimerais le faire ?

— Bien sûr que j'aimerais danser, s'énerva l'adolescent aux cheveux vert, j'aimerais danser, m'amuser, manger et même qu'on me lèche les bottes. Kacchan est-ce que tu te rends compte de la chance que tu as ?

Katsuki explosa :

— Si tu veux tant que ça danser avec la tête d'œuf, alors je te donne ma place ! Dansez toute la soirée si ça vous chante, j'en ai plus rien à faire.

Et sur ces mots, il partit en tapant des pieds, laissant un Izuku complètement abasourdi. Il avait l'impression que tous les deux ne s'étaient pas vraiment compris.

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Le bal arriva vite. Izuku se fit kidnapper par Mitsuki peu de temps avant que les gens arrivent et comme Katsuki n'avait pas vu faire sa mère, il cherchait l'adolescent partout. Lui-même s'était bien habillé pour l'occasion, s'il n'avait pas fait la gueule, il aurait été carrément beau. Le genre de mecs à faire tomber toutes les filles comme des mouches. Mais Katsuki tirait une tronche d'enterrement et boudeur il attendit que les invités arrivent. Si ça se trouve, Izuku était avec tête d'œuf et ils faisaient la fête ensemble.

Jaloux, Katsuki en avait oublié l'histoire des gourmettes.

Les invités commencèrent à entrer dans le manoir. Katsuki et son père les saluaient, le deuxième avec un grand sourire, le premier du bout des lèvres avec des regards assassins.

— Elle est où maman ? interrogea Katsuki.

Son père ne lui répondit pas.

Une jeune fille très belle fit son entrée, une comtesse qui faisait son entrée dans le monde. Elle avait quinze ans et portait une très belle robe jaune pâle, elle souriait et elle ne fut pas effrayée par le regard de tueur que lui jeta Katsuki.

— Heureuse de faire votre connaissance duc Katsuki Bakugo, dit-elle, je me présente comtesse Momo Yaozoru.

— C'est ça, marmonna Katsuki, va danser plus loin, tu bouches le passage.

Son père se pencha vers Katsuki :

— Montre-toi plus poli, sa famille est très influente.

— Pas autant que la nôtre, bouda Katsuki.

— Et pourquoi tu ne l'inviterais pas à danser ? Elle est très jolie.

— Si on peut trouver les autruches jolies, lança Katsuki de mauvaise humeur.

Les invités ne semblaient jamais vouloir s'arrêter d'arriver, et quand Katsuki pensa en avoir fini avec cette corvée, la porte s'ouvrit à nouveau. Il crut qu'il allait péter les plombs, mais il se calma immédiatement en voyant qui pénétrait dans la pièce. Bien coiffé, portant un costume de marque, et un sourire éclatant sur les lèvres, Izuku fit son apparition.

Katsuki le trouva tellement beau qu'il crut que son cœur n'allait pas tenir le choc. Presque timidement, Izuku s'approcha et fit une profonde révérence :

— Duc Bakugo, dit-il.

— Izuku.

Le dénommé se rapprocha du blond et expliqua :

— Ta mère a absolument tenu à ce que je participe à ce bal comme si j'étais encore comte. Elle a parlementé tout l'après-midi et m'a même menacé.

— Qu'est-ce qu'elle mijote la sorcière ?

— Je ne sais pas, mais me voilà.

Katsuki le regarda longuement et murmura :

— Te voilà.

Ils quittèrent l'entrée pour se mêler aux autres gens. Beaucoup venait faire de la lèche au duc, et les deux adolescents pouvaient entendre les critiques sur Izuku qui osait se présenter comme s'il était encore comte. Katsuki aurait bien étranglé chacun des invités qui s'en prenaient à Izuku, mais ce dernier le retenait :

— Ils ont raison et ça n'en vaut pas la peine, essayons de nous amuser.

Ils mangèrent des petits apéritifs et regardèrent les autres danser, jusqu'à ce que la comtesse Momo s'approche de Katsuki :

— J'ai longuement attendu que vous me le proposiez de vous-même dit-elle, mais je pense qu'il faut que j'agisse par moi-même. M'accorderiez-vous la prochaine danse ?

— J'ai une tête à vouloir me pavaner aux côtés d'une autruche ? marmonna Katsuki.

La comtesse sourit :

— On m'avait prévenu de votre caractère difficile.

Elle se tourna alors vers Izuku :

— Peut-être que ce monsieur serait d'accord alors.

Katsuki attrapa la main d'Izuku de façon possessive et répondit à sa place :

— Comme c'est dommage, il m'a déjà promis la prochaine danse.

Momo les regarda et soupira :

— Quel dommage, dit-elle.

Mais elle s'éloigna. Izuku se pencha vers Katsuki :

— Comment ça je t'ai promis la prochaine danse ?

— Tais-toi, je n'ai pas trouvé d'autres plans.

— Tu aurais pu me laisser danser avec elle, s'offusqua Izuku.

— Et bien à la place tu danseras avec moi. Allez viens, la prochaine danse commence.

Sans lâcher la main d'Izuku il l'entraîna sur la piste et ils dansèrent ensemble. Au début c'était un peu bizarre. Surtout qu'Izuku n'était pas un bon danseur, mais Katsuki le guidait et ils finirent par se fondre dans la foule. Quand leurs yeux se trouvèrent, ils ne se quittèrent plus et du bout de la bouche, Katsuki avoua :

— Tu es très beau ce soir.

— Merci, rougit Izuku.

— Pas que tu sois moche les autres jours, s'emmêla Katsuki, tu es toujours beau.

Les joues d'Izuku chauffèrent encore plus. Le duc ne savait pas ce qu'il était en train de faire, mais il aurait voulu que cette danse ne s'arrête jamais, jamais, jamais. Si bien qu'ils continuèrent de danser alors que les musiques s'enchaînaient et que les autres changeaient de partenaires. Ils n'arrêtèrent que quand la fatigue et des maux de pieds les arrêtèrent. Ils décidèrent de s'enfuir dans les jardins pour respirer un peu l'air de la nuit et se reposer. Ce que le duc ne pourrait pas faire, entouré de plein de nobles qui ne demandaient qu'à faire sa connaissance.

Izuku et Katsuki restèrent silencieux un long moment.

— C'était une sacrée danse, murmura l'adolescent aux cheveux verts au bout d'un temps.

— Tu l'as dit.

— Je n'avais jamais dansé avec personne.

— C'est parce que tu l'as oublié, mais quand on était petit, on apprenait les pas ensemble.

Izuku sourit :

— C'est vrai ça me revient. À cette époque c'est toi qui ne cessais de me marcher sur les pieds.

Katsuki eut un petit rire et le cœur d'Izuku s'emballa.

Ils marchèrent dans les jardins jusqu'à un banc où ils s'assirent.

— Pourquoi tu n'as pas accepté la danse de la comtesse Momo, demanda Izuku, elle est pourtant très belle. Peut-être qu'elle pourrait te plaire.

— Je t'avais dit, ronchonna Katsuki, qu'il n'y avait qu'une seule personne avec qui j'accepterais de danser.

Les paroles mirent du temps à faire leur effet, le temps qu'Izuku les enregistre et en comprenne le sens. Il s'empourpra :

— Oh. Dit-il simplement.

— Oui « oh », comme tu dis.

— Pourtant la comtesse, elle pourrait… Elle pourrait te plaire, tu ne sais pas.

Katsuki craqua :

— Tu es stupide ou tu le fais exprès Izuku ? Il n'y a qu'une seule personne au monde qui me plaît.

— Qui ça ? demanda Izuku d'une toute petite voix.

Katsuki se tourna vers lui et le regarda si longtemps qu'Izuku eut l'impression qu'il allait fondre tout entier et se répandre sur le sol comme une flaque. Kastuki attrapa son menton :

— Tu ne devines pas ?

— Je ne suis pas sûr, souffla Izuku. La comtesse Momo est une jolie femme, elle a un rang élevé, elle…

— Elle ne t'arrive pas à la cheville. Je me fiche de ton rang, de ton genre, de tout.

— Tu veux dire… Enfin… Tu… Est-ce que tu… M'aimes ?

Katsuki posa doucement ses lèvres sur celles d'Izuku et tant pis s'il se prenait une claque. Il n'en pouvait plus d'enfermer ses sentiments, de les museler. Il se recula, étonné de ne pas se prendre une raclée. Izuku le regardait les yeux écarquillés et les joues rouges.

— Tu m'aimes, réalisa l'adolescent.

— Oui je t'aime imbécile, lâcha enfin Katsuki.

— Mais…

— Si tu me sors des âneries comme quoi nous n'avons pas le même rang, je m'énerve.

— D'accord, murmura Izuku.

— Tu comprends ce que je te dis, je t'aime Izuku, je t'aime si fort que des fois ça me fait mal, je t'aime depuis si longtemps que je ne sais plus quand ça a commencé. Je ne voulais pas te le dire, je ne voulais pas que tu me rejettes, mais voilà c'est fait, tu le sais maintenant. Alors si tu dois me repousser, fais-le vite.

Les lèvres d'Izuku atterrirent sur celles de Katsuki. Un chaste baiser de quelques secondes.

— Je t'aime aussi, je ne sais pas si j'en ai le droit Kacchan mais je t'aime aussi.

— Tu as tous les droits, murmura Katsuki en attrapant sa nuque et en reposant sa bouche sur la sienne.

Leur baiser aurait pu faire trembler le sol et faire s'écrouler des montagnes, provoquer des tsunamis, tellement il fut puissant, tellement cela les fit frissonner de la pointe des leurs pieds jusqu'à leur nuque. Leur cœur n'était plus que des instruments de percussion qui faisaient tellement de bruits qu'ils en avaient les oreilles bouchées.

Leurs lèvres ne faisaient que se chercher, encore et encore, jusqu'à ce que leurs langues se trouvent et s'emmêlent. Ils fondirent l'un contre l'autre de tout l'amour qu'il ressentait depuis si longtemps.

Quand enfin ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, ils restèrent collés l'un à l'autre, front contre front et se mirent à rire doucement. Heureux.

À suivre.

L'autatrice : bon voilà c'était le dernier chapitre. Il y a un minuscule petit épilogue, que je posterai dans la semaine (demain ou après-demain si j'ai pas trop la flemme).