Hello tout le monde !
Cet OS a été écrit pour les nuits du Fof (lien sur mon profil, n'hésitez pas à nous rejoindre, on rigole bien), en une heure sur les thèmes Jaser et Vérisimilitude (apparence de vérité).
Bonne lecture !
.
La naissance d'une vocation
.
Alain était sûr de l'information, car il la tenait d'Inez et Inez n'avait jamais tort. Il ne savait pas comment elle faisait, elle devait avoir des oreilles qui traînaient de partout, un talent caché pour savoir exactement à quel moment et où se passaient les choses intéressantes, un flair acéré détectant le moindre ragot à des kilomètres.
Qu'importait la source de son talent, le fait était qu'Inez était au courant des moindres secrets de cette école et ne se trompait jamais.
Il n'avait donc aucun scrupule à répandre le message auprès de ses camarades.
—
Arthur fut surpris en apprenant la nouvelle. Non pas qu'il soit habituellement le premier au courant de ce genre d'histoires, bien au contraire. Prenons par exemple le rendez-vous galant de l'affreux Picott lors d'une sortie à Pré-au-Lard l'année dernière, même le professeur Binns avait été au courant avant lui. Il était trop occupé à étudier des livres moldus pour se soucier des bruits de couloir. Arthur était rarement au coeur des potins de cette école, mais cette fois-ci, il connaissait les protagonistes, aussi il s'étonnait de n'avoir pas été mis plus tôt dans la confidence.
Mais il ne doutait pas de la véracité de l'information car il l'avait entendue de la bouche même de Fabian, qui lui même l'avait appris par Mary. Et apparemment Mary lui avait même donné de nombreux détails. C'était donc que tout était vrai.
Sinon Mary n'aurait pas eu de détails, évidemment.
Il était tout de même un peu vexé que son ami ne lui ai pas fait suffisamment confiance pour le lui dire lui-même, mais en même temps il comprenait. Après tout, Molly et lui avaient aussi tenu leur relation cachée pendant longtemps.
—
Juliet avait crié « Je le savais ! » en plein milieu de la bibliothèque lorsqu'Elizabeth était arrivée les yeux pétillants et les joues rouges pour lui raconter l'évènement. Madame Pince, en furie, les avait mises à la porte, elles ne pourraient donc pas finir leur devoir de sortilège à temps mais qu'importe, Juliet jubilait. Elle avait deviné l'attirance et l'alchimie entre ces deux-là, dès la première année. Et ces derniers temps, il lui semblait avoir remarqué un rapprochement entre les deux.
Voilà des semaines qu'elle répétait à qui voulait bien l'entendre (c'est-à-dire pas grand monde) qu'ils devaient sortir ensemble.
Et elle avait raison !
—
Filius entra en courant dans la salle des professeurs.
« Ça y est ! Ça y est, ils se sont embrassés ! » hurla-t-il
Pomona poussa immédiatement un cri de joie.
« Vous en êtes sûr Filus ?
- Sûr et certain, je viens d'entendre Alex et Thomas en parler de couloir. »
Depuis le temps qu'ils attendaient que cet évènement arrive ! Enfin, tous les cours où ils les avaient mis en binôme portaient leurs fruits !
« Filius, je suis heureuse de dire que nous sommes des artisans de cette réussite. »
—
Narcissa appela Hélène à la rescousse au moment d'en parler à Bellatrix. Elles ne seraient pas trop de deux pour la tenir et l'empêcher de se jeter sur le pauvre garçon et le déchiqueter à mains nues.
Ce fut pire que ce qu'elles pensaient, ses hurlements enragés remplirent longuement le dortoir et sans l'aide providentielle de Charlotte - qui s'enfuit en courant du dortoir avec la baguette de Bellatrix - l'aînée des Black aurait sûrement réussi à s'échapper.
Au bout d'un long moment, sa rage se mua en colère froide et dévastatrice.
« Vous êtes sûres de ce que vous dites ? » demanda-t-elle d'une voix sombre et effrayante.
Elles en étaient certaines, c'était Tom qui était venu le leur raconter, un grand sourire moqueur aux lèvres, jubilant face à la mine décomposée de Narcissa.
—
Ted regarda Paul comme s'il se moquait de lui.
La seule autre possibilité était qu'il soit complètement stupide. Ne s'en rendait-il pas compte que le secret qu'il venait de lui chuchoter avec empressement à l'oreille, était un potin sur lui, Ted Tonks ?
L'adolescent apprit donc, avec stupéfaction, que la semaine dernière, lors de la sortie à Pré-au-Lard, il avait embrassé Andromeda Black, caché derrière le magasin de Honeydukes.
Visiblement la nouvelle avait fait le tour de Poudlard.
Il était assez remarquable d'apprendre en dernier que vous aviez embrassé quelqu'un.
Il releva la tête, contempla Andromeda assise à la table des Serpentards, mangeant innocemment sa soupe, seule personne à ignorer encore l'existence de ce baiser - et avec la langue en plus ! s'il en croyait le murmure ravi de Paul.
Soyons honnête, ce n'était pas comme si Ted n'en avait jamais rêvé. En fait, il y pensait même très souvent, tous les jours, tous les cours où ils étaient en binôme, chaque fois que son regard se posait sur elle, chaque trop rares occasions où ils se parlaient, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer combien ce serait merveilleux de poser ses lèvres contre les siennes, de la serrer contre lui, de ne plus la laisser partir et de l'aimer pour toujours.
Alors oui, ce premier baiser entre eux, Ted l'avait rêvé souvent. Dans un couloir, dans une salle vide, en face du lac, en haut de la Tour d'Astronomie, qu'importait pourvu que ce soit ses lèvres, ses boucles, ses yeux, ses mains à elle Et oui, parfois il avait pensé l'embrasser dans une ruelle déserte de Pré-au-Lard.
Simplement, il aurait aimé que ce premier baiser ait réellement lieu entre eux avant que tout Poudlard ne le sache.
Mais en même temps, maintenant que tout le monde ne parlait que de ça, n'était-il pas obligé de rendre la rumeur vraie ?
Une sorte d'obligation morale à la vérité.
—
Rita mangeait avec un sourire en coin, observant avec attention les élèves dans la Grande Salle, tendant l'oreille pour capter les murmures.
Tout le monde ne parlait que de ça !
Elle jubilait de voir à quelle vitesse la nouvelle s'était répandue. Qu'importait qu'elle ait tout inventé, qu'elle n'ait lancé la rumeur que par ennui, l'essentiel était que tout le monde y avait cru et que la nouvelle avait fait sensation.
Rita découvrait là une loi universelle de la plus grande importance : la foule dictait la vérité, pas l'inverse.
