Secrets
Par : Vorabiza
Traduit par : Insane_Dumbass/ commencé à être traduit par merrymee, sur ce même site.
Beta: Cricket32
Résumé : Après six ans à Poudlard, l'été d'Harry débute non sans mystères et secrets en tous genres dès l'arrivée inattendue de Drago Malfoy chez les Dursley. Alors que l'été avance, Harry recrute plusieurs alliés auxquels il n'aurait jamais songé et devient, bien malgré lui, le dirigeant du Bien. H/D/H
Genre : Drama, Romance
Coté : NC-17
Crédits : Harry Potter appartient à J.K. Rowling et les films à WarnerBros.
Cette Histoire appartient à Vorabiza, w w w . thehexfiles . com, et peut être trouvée sur archiveofourown . org
Avertissements : NC-17: relations homosexuelles Harry/Drago/Harry explicites, mentions de Severus/Remus, relations sexuelles et langage inapproprié,
*Il y aura du travestisme, dans un chapitre et vous en serez avertis.
*Il y aura aussi une légère notion de mortalité, mais personne de trop près d'Harry ne mourra, sinon je serais trop triste! (c'est l'auteure qui le dit, pas moi! xD)
*Ni l'auteure de la fic, ni moi ne sommes J.K.R.
*In Character (IC) ou (Out of Character) OC dépendamment de l'interprétation, mais ce serait plus IC que OC, ce qui signifie que les personnages seraient fidèles à leurs personnalité d'après les livres de J.K.R. ~
*AU (Alternate Universe) - Univers parallèle: cette histoire remplacerait le 7e livre au complet, ce qui veut dire qu'il faut l'oublier en entier!
\(^w^) Chapitre 55
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Hermione et Ron échangèrent un regard, soudainement très tendus.
- Qu'est-ce qu'il y a? demanda Harry d'un air méfiant.
- Tu n'as parlé à personne des Horcruxes, n'est-ce pas? Demanda Hermione.
- Je vous ai dit que non, dit Harry.
- Mais ça se voit qu'ils savent quelque chose, dit rapidement Ron. « Fred, George, Ginny et Lupin étaient avec nous lorsque nous avons récupéré la coupe. Tu as dit que Malefoy était là aussi. Et Lucius Malefoy a récupéré le médaillon. »
- Ils savaient que je récupérais des reliques de Voldemort, mais ils ne savaient pas que c'était des horcruxes, dit Harry. « Severus m'a dit de garder le secret. »
- Severus, murmura Ron. « Je ne suis pas sûr que je vais m'habituer à t'entendre l'appeler par son prénom. »
Hermione lança un regard noir à Ron.
- Ce n'est pas important pour le moment, dit-elle. « Harry, comment Rogue a-t-il pu te dire de garder le secret alors qu'il ignorait quel était ce secret? »
Harry haussa les épaules.
- Il savait que Dumbledore m'a confié cette tâche, qu'elle impliquait quelque chose d'extrêmement sombre, et il m'a dit de ne pas en parler. J'ai eu une grosse dispute, enfin, pas vraiment une dispute, mais j'ai eu une dispute avec Drago. Il a finalement accepté que je ne lui en parle pas. Il en sait déjà trop.
Ron et Hermione semblaient soulagés.
- Il y a trop de risques si ça s'ébruite, dit-elle.
- D'accord, dit Harry.
- Nous pensons que tu devrais détruire le journal et toutes les notes, dit brusquement Ron.
- Vous êtes d'accord? demanda Harry. « J'y ai pensé », admit-il. « Mais je ne voulais pas le faire avant que Voldemort ne soit vraiment vaincu. »
- Il est mort maintenant, dit Hermione. « Donc je pense qu'on peut s'en débarrasser sans risque. En fait, je pense qu'on est plus en danger si on ne s'en débarrasse pas. »
Elle échangea un regard sérieux avec Ron.
- Qu'est-ce qu'il y a? demanda Harry en les regardant tous les deux.
Hermione prit une grande inspiration puis expira lentement par la bouche.
- Nous en avons beaucoup parlé, dit-elle. « Et... nous pensons que tu devrais effacer notre mémoire. »
Harry se figea, sous le choc.
- Quoi?!
La chaise sur laquelle il était assis bascula un peu trop loin vers l'arrière pour qu'il puisse retrouver son équilibre. Il s'écrasa sur le sol.
- Harry! s'exclama Hermione, inquiète. Elle fixa Harry qui restait allongé, essayant de comprendre pourquoi ses amis voudraient qu'il modifie leurs souvenirs.
- Lève-toi, murmura Ron en tirant Harry sur ses pieds. « Malefoy nous regarde déjà assez comme ça. »
Harry jeta un coup d'œil vers Drago, mais se contenta d'agiter la main d'un air détaché pour lui indiquer qu'il allait bien. Il n'avait pas la force de le rassurer davantage pour le moment.
- Pourquoi voudriez-vous que je vous fasse subir le sortilège d'amnésie? demanda-t-il à ses amis.
- Harry, assieds-toi, dit nerveusement Hermione. « Écoute-nous simplement. »
- J'imagine que nous devrions être reconnaissants que tu t'y opposes autant, dit Ron.
- Bien sûr que je suis contre, s'indigna Harry. Il redressa sa chaise et y prit place à nouveau. «Pourquoi diable voudrais-je modifier ou effacer votre mémoire? Pourquoi voulez-vous que je le fasse? »
- Harry, c'est dangereux de connaître le secret des Horcruxes, expliqua Hermione. « Nous avions besoin de savoir et tu avais besoin d'aide, mais maintenant… C'est terminé. Je veux que ça soit définitif. Il faut que nous détruisions tout ce que nous pourrons pour éviter qu'une telle chose se reproduise. »
- Mais détruire nos souvenirs? demanda Harry avec incrédulité.
- Pas les tiennes, intervint Ron. « Seulement les nôtres. »
- Et ça rend la situation meilleure comment? lâcha Harry.
- Tu n'es pas aussi vulnérable que nous, dit Hermione. «Vous pouvez protéger ces secrets mieux que nous.» Ajouta-t-elle en jetant un regard appuyé vers l'extrémité de la pièce.
- Vous avez pourtant réussi à garder le secret tout ce temps, pourquoi ne pourriez-vous pas continuer? Protesta Harry.
- Harry, dit doucement Hermione. «Quand l'histoire de la défaite de Voldemort sera connue, on se posera des questions sur ce que tu faisais avec Nagini. Quels sont les objets que tu as jetés aux pieds de Voldemort ?»
- Et alors? C'est pas comme si j'allais le dire à qui que ce soit. Et vous ne le feriez pas non plus.
- Non, nous ne le ferions pas, répondit Hermione. Pas intentionnellement.
Harry fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Elle veut dire que je suis connu pour dire parfois des choses que je ne devrais pas dire, précisa Ron.
Harry le fixa un moment, sachant que ça avait dû coûter cher à son ami de prononcer ces mots.
Ron détourna le regard, mais poursuivit.
- Je ne veux pas finir par mentionner accidentellement les horcruxes, dit-il. On a eu de la chance que je ne dise rien quand j'étais bourré le jour de ton anniversaire.
- Tu ne dirais jamais rien, protesta Harry.
Mais tous deux étaient conscients que ça sonnait faux.
- Harry, n'importe qui pourrait s'approcher de Ron et moi en ce moment et nous tirer facilement l'information. Rogue n'aurait qu'à utiliser la légilimancie et pourrait trouver tout ce qu'il veut savoir.
- Il ne le fera pas, défendit Harry.
- Mais quelqu'un d'autre le pourrait, répondit doucement Hermione.
Quelqu'un avec moins de moralité…
- Je n'aurais jamais cru que Rogue avait une morale, dit Ron. «Mais elle a raison Harry. N'importe quel Mangemort avec un tant soit peu d'expérience pourrait facilement tout découvrir sur nous.
- Alors on va t'apprendre l'occlumancie, dit Harry. « Pour que tu puisses protéger tes souvenirs.»
Mais Hermione secoua la tête avant même qu'il ne termine sa phrase.
- Oui, ça pourrait les ralentir, mais ils pourraient toujours nous torturer pour obtenir des informations, dit-elle.
Harry la regarda fixement, les yeux écarquillés.
- Tu crois vraiment que quelqu'un va te capturer et te torturer?
- Tout est possible, dit-elle. Tu devrais le savoir mieux que quiconque.
- Mais ça veut dire que tu n'es toujours pas en sécurité, rétorqua-t-il en levant le ton. «Voldemort est mort, bon sang!»
- Harry, c'était le sorcier le plus maléfique de la planète, pas le seul, lui fit remarquer son amie.
- Je ne dis pas qu'il y a des gens qui essaient de nous traquer en tout temps, poursuivit-elle rapidement. «Je dis juste que c'est possible. Si ce n'est pas maintenant, alors à un moment donné dans l'avenir. Tout le monde sait que nous sommes proches de toi et on pourrait tenter de nous soutirer des informations. Je ne veux pas prendre le risque.
- Mais l'occlumancie…
- Je t'ai observé, vieux, dit Ron. «Tu affrontes la douleur et la torture comme... enfin, comme Rogue, je suppose. Tu sais qui, Vol-Voldemort, était dans ta tête et tu n'as pas dévoilé tes secrets. Je ne pourrais pas faire ça. Si quelqu'un me torturait, j'aurais peur de balancer tout ce que je sais pour que ça s'arrête.»
- Nous ne sommes tout simplement pas aussi forts que toi, ajouta Hermione. «Je ne suis pas sûre que quiconque le soit», ajouta-t-elle en inclinant la tête pensivement alors qu'elle débattait mentalement de cette question.
- Je ne suis pas si fort que ça, grommela Harry avec irritation.
- Tu as dix-sept ans, Harry, dit-elle. «Réfléchis deux secondes à tout ce que tu as fait dans ta vie. À tout ce que tu as traversé. Ce n'est pas normal, Harry. Ron a raison. La seule personne à qui je peux penser en comparaison, c'est Rogue. Vous êtes tous les deux allés en enfer et vous
avez survécu. Je ne pourrais pas le faire.»
- Regarde Malefoy, dit Ron. «Je sais que tu l'aimes et tout, mais il n'a pas supporté la pression. Bon sang, Harry. Tu as affronté Voldemort en première année et ça n'a fait qu'empirer.»
- D'accord, très bien, lâcha Harry. «Alors je suis un monstre.»
- Tu n'es pas un monstre, dit férocement Hermione. «Mais tu as l'habitude de faire face au danger et tu le gères mieux que beaucoup d'entre nous.»
- Je ne veux toujours pas vous jeter le sortilège d'amnésie, marmonna Harry.
- Il le faut, lui répondit Hermione. «C'est trop dangereux que l'on connaisse les informations sur les horcruxes.»
- Vous êtes tous les deux malades, dit Harry.
- Pas plus que toi, rétorqua Ron.
- Harry grimaça en signe d'autodérision. «Ça ne présage rien de bon pour votre santé mentale alors, n'est-ce pas?»
- Arrêtez ça, tous les deux, dit Hermione. «Aucun de nous n'est fou. Harry, c'est tout simplement la chose la plus responsable à faire.»
- Comment est-ce possible d'effacer votre mémoire? Demanda-t-il. «Il y a une année entière de souvenirs.»
- Il existe des sorts qui permettent d'effacer un seul mot de la mémoire d'une personne, dit Hermione d'un ton vif, se mettant en mode conférence. «Ça brouille les souvenirs autour de la prononciation du mot choisi. Ainsi, beaucoup de nos conversations autour des horcruxes y compris celle-ci seraient un peu floues.»
Ron déglutit lourdement, mais ne dit rien. Hermione l'avait déjà clairement mis au courant de son plan fou.
- Tu peux aussi sélectionner un objet, poursuit-elle. «Tous les souvenirs entourant l'objet seront oubliés.»
- Le journal intime, murmura Harry.
- Oui, dit Hermione. «Le premier sort effacerait évidemment une grande partie de nos souvenirs du journal intime, mais je ne suis pas sûre que ce soit suffisant. Il y a encore trop de choses que nous avons appris qui seraient extrêmement dangereuses.»
- Hermione, c'est pas possible, dit Harry. «Je ne peux pas faire ça.»
- Il le faut, insista-t-elle. «Ron et moi en avons discuté. On est d'accord pour dire que c'est mieux comme ça.»
- Tu veux dire que tu as parlé et que Ron a écouté? Rétorqua sarcastiquement Harry. «Qu'est-ce que tu as fait? Tu lui as dit pas de sexe avant qu'il accepte de te suivre?»
Hermione abaissa son bras avec force et la paume de sa main heurta la joue de son ami, lui faisant tourner la tête sous l'impact. Il tourna lentement la tête pour lui faire face, constatant que Ron restait bouche bée.
- Je l'ai mérité, dit-il.
- Oui, vraiment, répondit Hermione sans s'excuser, visiblement blessée par son commentaire. «Je ne sais pas comment tu as pu dire une chose pareille.»
Ron se secoua puis sourit d'un air penaud.
- Je suppose qu'il n'est pas si difficile de dire quelque chose de stupide quand on
se sent frustré, dit-il avec compréhension.
Harry toucha sa joue avec précaution.
- Je m'en suis bien tiré compte tenu de ce que j'ai dit. Hermione, je suis désolé.
- Moi aussi, dit-elle en soupirant. Ce n'est pas facile pour nous non plus, tu sais.
- Ça doit être cent fois plus dur pour toi, renchérit Harry. «C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi vous voulez faire ça.»
- On ne va pas perdre tous nos souvenirs, lui fit-elle remarquer. «Juste les souvenirs des horcruxes et du journal intime. D'après ce que je sais, ça nous mettrait à peu près au même niveau que Malefoy en termes de connaissances.»
Harry hocha lentement la tête.
- C'est à peu près tout ce qu'il ne sait pas.
- Ce qui est déjà beaucoup, et significatif, mais tu as dit toi-même qu'il acceptait de ne pas en savoir plus. Nous l'acceptons aussi. C'est plus prudent.
- Mais les sortilèges de mémoire sont-ils vraiment sans danger?
- J'ai fait des recherches approfondies sur le sujet et tu es largement assez puissant pour les jeter.
Elle lança un regard de biais vers Ron, mais continua de parler à Harry.
- Et tu les feras avec ta baguette intacte.
- Ce qui s'est passé avec Lockhart a été pris en considération, je vois, dit sèchement Harry.
- Heureusement que je vous fais confiance, à Hermione et toi, dit Ron. «Parce que je ne suis pas très chaud à l'idée de faire modifier ma mémoire.»
- Hermione, tu es certaine qu'il n'y a pas un autre moyen?
- J'aimerais bien, mais je pense que c'est la meilleure solution. J'y pense depuis des mois, admit-elle. «Je ne suis pas très à l'aise de perdre certains souvenirs, mais je le suis encore moins de savoir tout ce que je sais.
Le front plissé en signe de concentration, Harry réfléchit à tout ce qu'elle disait. Il comprenait parfaitement son inconfort. Toute cette histoire de magie noire la gênait et les détails sur la création des Horcruxes se trouvaient tout en haut de la liste. C'était d'autant plus horrible que tout ce qui s'était passé avec Voldemort.
Elle aurait pu vivre avec ça, mais elle ne supportait pas l'idée que quelqu'un d'autre puisse avoir accès à ces connaissances. Et c'était ça le vrai problème. La raison de leur débat.
Harry n'aimait pas du tout la situation, mais malheureusement, ce que Hermione disait était logique. Il avait déjà pensé à détruire le journal.
La seule pensée de ce qui pourrait arriver si quelqu'un le découvrait était...terrifiante.
Un autre Seigneur des Ténèbres finirait inévitablement par se manifester à l'avenir, mais il ne servait à rien de précipiter les choses ou de leur donner des instructions, qu'il s'agisse d'un livre physique ou des souvenirs de Ron et Hermione.
- Je cours aussi un risque si je suis aussi au courant à propos des horcruxe, dit-il. « Je ne devrais pas faire modifier ma mémoire, moi aussi? »
- L'information est plus en sûreté avec toi qu'avec quiconque, dit simplement Ron.
- Je pense que tu devrais garder tes souvenirs, ajouta Hermione.
Elle se tut un moment, se mordant la lèvre. «C'était entre toi et Voldemort. Tu es le mieux placé pour connaître toute la vérité sur ce qui s'est passé.»
- Mais je ne pourrai jamais partager cette vérité avec qui que ce soit, dit Harry. «Je ne pourrai même plus vous parler à tous les deux.»
Hermione le regardait avec tristesse.
- C'est le prix que tu devras payer. Nous allons perdre nos souvenirs. Tu auras la charge de les garder.
Harry jeta un regard vers Drago. Il eut la nausée en se rappelant ses paroles. Il lui avait dit qu'il ferait disparaître sa mère si ça pouvait assurer sa sécurité et la sienne. Il se souvint avoir été horrifié par cette idée.
Il ne pouvait supporter le mélange d'inquiétude et de colère qui se lisait sur le visage de Drago et laissa tomber sa tête entre les mains.
- Tu sais, je pensais que toutes les crises seraient terminées quand Voldemort serait mort, marmonna-t-il.
- Il a occupé une place importante dans ta vie pendant longtemps, Harry, dit Hermione. «Ça ne va pas se terminer simplement avec un sortilège de la mort. Il faudra y faire face. Tu vas probablement faire des cauchemars pendant des mois, voire des années. Il y a encore les procès des autres Mangemorts. Quand on retournera à Poudlard, il y aura un groupe de Serpentards plutôt hostile qui ne sera pas du tout content de toi ou de Malefoy.»
- Hermione, l'interrompit Harry. «Tu n'es pas rassurante.»
- Oh, Harry, je suis désolée, dit-elle. «Je sais que ça n'a pas l'air très rassurant, mais c'est la vérité. La vie est pleine de crises. Tu as fait face à la plus grande de toutes, alors tout ira mieux maintenant. La vie n'est tout simplement pas parfaite, mais elle sera plus facile.
- Je ne suis pas certain qu'effacer la mémoire de mes amis soit plus facile, marmonna Harry. «Quand voulez-vous le faire?»
- Le plus tôt sera le mieux, répondit Ron.
Harry lui lança un regard surpris.
Ron haussa les épaules.
- S'il faut le faire, je préfère que ce soit vite fait, dit-il.
- Laissez-moi juste un peu de temps pour y penser, leur dit Harry avant de relâcher le sortilège de silence.
- Qu'est-ce que vous lui avez fait? S'enquit immédiatement Drago en dévisageant férocement Ron et Hermione.
- Laisse-les tranquilles, lui dit Harry. «Ils font preuve de noblesse et d'abnégation pour le bien de tous.» ajouta-t-il avec amertume.
- Te frapper, c'est noble? Demanda Ginny.
Harry se frotta la joue, se demandant si l'empreinte d'Hermione y était encore imprimée.
- Non, c'était mérité, admit-il en s'asseyant sur les genoux de Drago.
- Où est Victoria? demanda-t-il.
- J'ai envoyé Winky la coucher dans sa chambre, répondit Drago en rapprochant Harry vers lui. «Avez-vous toujours été aussi violents?»
- Nous ne sommes pas violents, s'indigna Hermione.
Drago haussa un sourcil et toucha doucement la joue de son petit-ami.
- Je sais ce que ça fait.
- Tu le méritais, rétorqua Hermione. «Tu étais un ignoble petit cafard.»
- Est-ce que Harry aussi a été un vilain petit cafard? Demanda dangereusement Drago.
- Eh bien non, admit-elle. Il s'est comporté comme un garçon stupide qui même en cas de crise, n'a que le sexe en tête.
Harry et Ron éclatèrent de rire tandis que Drago s'étouffait et que les autres la regardaient avec incrédulité.
- Qu'est-ce que tu as fait, Harry? demanda Ginny. «Je n'aurais jamais cru que tu demanderais ce genre de faveur à Hermione.»
- Mais non! S'exclama Harry en riant de plus belle.
- Non, il s'inquiétait de l'absence de vie sexuelle de Ron, rétorqua Hermione. «Et si Ron continue à rire, il va découvrir ce que ça signifie.»
Ron se tut brusquement et tous les autres se mirent à rire.
- Aussi amusant que ça puisse être, je sais que ce n'est pas ce dont il était question entre vous trois, traîna Drago en désignant l'autre côté de la pièce d'un geste du menton.
Harry laissa tomber sa tête sur l'épaule du blond, reprenant rapidement son sérieux.
- Malgré ce que Drago a dit, je sais que vous n'êtes généralement pas violents, fit remarquer Blaise.
- La tension était juste incroyablement élevée, répondit Hermione d'un ton triste.
- C'est pas tout le monde qui en fait autant baver à ses meilleurs amis, dit amèrement Harry. «Cet été a été le pire de tous. Et c'est peu dire considérant les situations extrêmes dans lesquelles nous nous sommes retrouvés au fil des ans.»
- Harry, commença Hermione.
- Je sais, Hermione, l'interrompit Harry. Je sais que ça devait être fait. Mais ça ne veut pas dire que ça me plaise pour autant. Il faut que je parle à Severus, ajouta-t-il abruptement en descendant de sur les genoux de Drago.
- Pourquoi? demanda le blond.
- Tu veux en parler à Rogue? Lui demanda Ron, incrédule.
Harry se frotta les tempes. Il sentait déjà un mal de tête qui s'en venait. Il n'avait pas bu de potion antidouleur et il croyait qu'il n'en aurait plus besoin.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Draco. «Tout allait bien, il vous a parlé et... et qu'est-ce qui se passe ?» répéta-t-il.
Harry échangea un regard avec Hermione.
- Rogue n'essaiera pas de t'en dissuader, tu crois? Demanda-t-elle.
- C'est toujours Rogue, rétorqua-t-il. Il va probablement m'encourager à le faire.
- Alors, pourquoi lui en parler? Demanda Ron. Ça n'a pas de sens.
- Parce qu'il sera plus objectif que moi, dit Harry, agité. « Je ne veux pas le faire, mais il m'aidera à y réfléchir. »
Ron ricana en signe d'incrédulité.
- Objectif, Rogue? Depuis quand?
Harry ouvrit la bouche.
- Euhh.
- Ce n'est pas encourageant, Harry, dit sèchement le rouquin.
- Non, il n'est pas particulièrement objectif, céda Harry, mais quand il est question de Voldemort, j'ai confiance en son jugement. S'il est d'accord avec Hermione, alors je pense que c'est la bonne chose à faire.
Ron commença à se fâcher.
- Tu ne fais pas confiance à Hermione?
- J'ai confiance en elle, mais... Ron, je ne veux pas tout gâcher, dit Harry.
- Ce n'est pas grave, Ron, dit Hermione d'un ton apaisant. « Soyons reconnaissants qu'Harry réfléchisse et qu'il veuille un deuxième avis.»
- Ouais, ça va, dit Ron à contrecœur.
- Qu'est-ce qui se passe? demanda Drago.
Harry se tourna vers Ron et Hermione d'un air suppliant.
- Il est déjà au courant d'une partie de l'histoire, dit-il.
- Quelle partie ? s'exclama Ron. « Nous venons à peine d'en parler. »
Hermione, elle, comprit qu'Harry faisait référence à la destruction du journal. Elle se mordit la lèvre et jeta un coup d'œil nerveux vers Drago, mais acquiesça.
- Il ne dira rien, n'est-ce pas ? demanda-t-elle.
- Évidemment qu'il ne dira rien! S'écria Harry. Saisissant la main de Draco, il l'entraîna rapidement hors de la pièce pour aller trouver Severus.
En bas, en passant par la cuisine, il fit un vague signe à Remus et Narcissa puis les deux adolescents firent irruption dans la salle de potions. Ils reçurent les mêmes regards de Severus et de Lucius, qui travaillaient tous deux sur les potions. Harry recula involontairement d'un pas.
- Que me vaut cette interruption ? demanda Severus avec douceur.
Son regard se posa sur la joue de Harry. « Les choses n'avancent pas bien avec
les Gryffondor? »
- Euh, ça se passe bien, en fait, dit Harry. « Un peu tendu, mais assez bien, quand même. »
- Jusqu'à ce que Granger s'énerve à propos de quelque chose, ajouta Draco d'un ton narquois, « Et qu'elle décide de s'en prendre à Harry. »
- Mais non! Protesta Harry. « Elle m'a juste giflé parce que j'ai dit quelque chose de stupide. Je n'aimais pas ce qu'elle disait. »
- Qu'est-ce qu'elle disait? demanda Severus.
- C'est ce que j'aimerais savoir, rétorqua Drago.
Harry inspira profondément. Il avait besoin de se calmer et de tout reprendre à zéro. Ses yeux survolèrent les établis. De toute évidence, Severus et Lucius étaient occupés.
- Hum, quand vous aurez terminé, il y a quelque chose d'important dont il faut que je vous parle, dit-il. « Je suis désolé de vous interrompre. »
Le regard pénétrant de Severus le cloua sur place.
- À quel point est-ce important? demanda Severus.
- Quoi qu'il en soit, cela implique le Seigneur des Ténèbres, dit Drago alors même qu'Harry se demandait encore mentalement comment répondre. « Mais c'est à peu près tout ce que je sais. Enfin, ça, et le fait que c'est assez choquant pour que Harry tombe de sa chaise et se fasse gifler. »
Harry lui lança un regard irrité.
- Tu peux te taire maintenant, dit-il. Il était déjà assez contrarié par cette histoire et Drago n'aidait pas.
Cependant, Severus et Lucius s'activaient déjà pour préserver leur travail.
- Cinq minutes, Harry, et tu auras toute mon attention, lui dit Severus.
- Oui, monsieur, dit Harry en sortant de la pièce.
De retour dans la cuisine, Draco intima l'ordre à Harry de s'asseoir et se mit à leur préparer du thé. Harry prit place, comme demandé, réalisant que Draco voyait bien à quel point il était contrarié, même s'il ne comprenait pas pourquoi. Il se demanda de quoi il avait l'air, car Severus et Lucius avaient volontairement interrompu la préparation des potions pour lui, et Remus et Narcissa l'observaient maintenant avec inquiétude.
- Tout va bien, Harry? demanda Remus.
Harry secoua misérablement la tête. Il but tranquillement son thé pendant que Drago expliquait le peu qu'il savait sur ce qui s'était passé. Le groupe ne tarda pas à s'asseoir autour de la table de la cuisine. La seule différence était que des charmes de silence avaient été placés dans la pièce avec d'autres personnes dans la maison.
Il n'arrivait pas à comprendre comment les choses avaient pu en arriver là. Il voulait seulement parler à Severus, mais maintenant il s'agissait d'une grande réunion. Une réunion de famille ? Il sourit un peu à cette idée. Sauf qu'il s'agissait plutôt d'une réunion de guerre, puisqu'il était question de Voldemort.
- Explique-moi ce qui est si urgent, dit Severus, attirant l'attention de Harry.
- Hermione et Ron veulent que j'utilise le sortilège d'amnésie sur eux, répondit hâtivement le jeune Gryffondor.
Tout le monde haussa les sourcils.
- Pourquoi ? demanda Remus.
Choisissant soigneusement ses mots, Harry raconta la conversation qu'il avait eue avec Ron et Hermione.
- Tes Gryffondor ont plus de jugeote que je ne le pensais, murmura Severus lorsqu'il eut terminé.
Harry lui jeta un regard noir.
- Pas très utile, dit-il.
- Harry, je me demandais déjà comment aborder ce sujet avec toi, dit Severus. « Le fait qu'ils en parlent eux-mêmes rend le problème beaucoup plus facile à gérer. Il se trouve que je suis d'accord avec Mlle Granger pour dire que c'est la meilleure chose à faire. »
S'affaissant dans son fauteuil, Harry hocha la tête en signe de reconnaissance.
- Je lui ai dit que tu serais probablement d'accord, avoua-t-il.
- L'information a été enfouie dans l'histoire pour une bonne raison, dit Severus. «Moins nombreux seront ceux qui connaîtront les détails des activités du Seigneur des Ténèbres et de sa défaite, mieux ce sera.»
Il jeta un regard insistant vers Harry.
- Je suis surpris que Miss Granger soit prête à renoncer à tout ce savoir, dit-il.
- C'est tellement horrible, dit Harry. «C'est ce qu'on essaie d'oublier. »
Il s'arrêta en entendant ses propres paroles et soupira avec dépit.
- C'est vraiment pour le mieux, n'est-ce pas?
- Je le crois, dit Severus.
Harry croisa les bras sur la table et y laissa tomber sa tête. Ce n'était pas juste de faire disparaître la mémoire de ses amis. Est-ce que tout le monde était confronté à ce genre de dilemmes éthiques ou était-ce seulement lui ? Il soupira, sachant qu'il n'était pas le seul, mais il avait l'impression d'avoir été confronté à trop de dilemmes ces derniers temps.
Il avait cru que la situation avec Pettigrew avait été terrible. Et c'était le cas. Même s'il estimait que Pettigrew avait mérité son sort, Harry n'était pas ravi d'avoir été son juge et son bourreau. Tuer Voldemort était un dilemme éthique à part entière, mais il s'était résigné à devenir un meurtrier depuis longtemps. Puis il l'a fait. Il avait affronté les deux dilemmes et fait des choix que beaucoup n'approuveraient pas, il le savait.
Même si la plupart des gens estimaient que Voldemort méritait la mort, tous n'auraient pas été capables de compromettre leur propre morale pour pouvoir lancer le sort fatal. La conscience de Draco ne lui avait pas permis de tuer Dumbledore alors que tout, sa propre vie, était en jeu.
Aujourd'hui, on demandait à Harry de modifier les souvenirs de ses amis. D'altérer leur esprit. Il se rappelait trop bien ce que cela avait été d'avoir quelqu'un qui s'amusait avec sa tête. Du point de vue maléfique, il y avait Voldemort. Du côté du bien (était-ce vraiment le bien ?), il y avait Draco qui l'aidait avec son occlumancie. Severus se situait quelque part entre les deux. Chaque fois, son esprit avait été violenté.
Les circonstances étaient différentes, mais le résultat restait le même. En fait, il n'était pas certain que cette situation ne soit pas pire. Il ne ferait pas qu'observer leurs souvenirs, il les effacerait. Peu importait qu'il ne s'agisse «que» des Horcruxes et du journal. Il s'agissait toujours de souvenirs appartenant à Ron et Hermione. La modification de la mémoire était
une violation extrême, en ce qui le concernait.
Une fois de plus, il devait faire quelque chose de moralement répréhensible, pour le bien de tous. Mais cette fois, c'était pour ses meilleurs amis.
La main de Draco se posa sur la nuque de Harry et fit de légers cercles, s'arrêtant au hasard pour peigner les cheveux de Harry avant de reprendre les cercles. Harry se demanda si c'était l'habitude du jour ou si Drago le ferait souvent. Il trouvait cela incroyablement apaisant.
Il écouta les autres débattre de la question, faisant le tour du problème de la même façon évoqués, et Harry était sûr qu'Hermione aurait été curieuse de les entendre. Ou de débattre, étant donné qu'elle avait probablement déjà lu sur le sujet. Harry s'en fichait éperdument. Rien ne changeait.
Faire disparaître le plus d'informations possible sur les Horcruxes restait la meilleure solution. Même Remus était d'accord, et si Remus, le paisible Gryffondor, pensait que c'était la meilleure solution, Harry n'avait pas la force de le contredire.
Winky fut appelée pour aller chercher Ron et Hermione. Harry enfouit son visage plus profondément au creux de ses bras. Si la réunion à l'étage avait été inconfortable... il souhaitait désespérément pouvoir disparaître.
Il releva la tête en entendant la porte de la cuisine s'ouvrir.
Hermione et Ron se tenaient juste dans l'embrasure de la porte, les yeux écarquillés. Harry ne pouvait pas leur reprocher d'être mal à l'aise. Ce groupe était plutôt intimidant si on n'y était pas habitué.
- Harry? demanda Hermione, la voix plus aiguë que d'habitude.
- Venez vous asseoir, dit-il d'un ton las en désignant les chaises vides de l'autre côté de Drago.
Ron commença à secouer la tête, mais se reprit. Il n'avançait pas pour autant.
Harry était assis au bout de la table en face de Severus, comme d'habitude lorsqu'il y avait quelque chose à discuter. Drago était à côté de lui. Remus était assis à côté de Severus. Si Ron et Hermione s'asseyaient, ils se retrouveraient face à Lucius et Narcissa.
Ce n'était clairement pas une situation dans laquelle Ron souhaitait se trouver.
Lucius et Severus demeuraient impassibles, mais Narcissa et Remus souriaient chaleureusement.
- Vous pouvez vous joindre à nous en toute sécurité, dit Remus d'un ton léger.
Ron n'avait pas l'air de partager cet avis, mais il laissa Hermione le traîner jusqu'à la table et chacun y prit place avec précaution.
Draco se leva brusquement.
- Pousse-toi, Harry, lui ordonna-t-il en faisant un geste vers le fauteuil qu'il venait de libérer.
Harry ne savait pas s'il devait être reconnaissant ou irrité, et Drago perçut visiblement ses émotions contradictoires.
- Je n'ai tout simplement pas envie de voir Weasley faire une crise d'apoplexie parce qu'il est obligé de s'asseoir à côté de moi, dit-il.
Ses mots n'étaient pas cinglants. Au contraire, ils étaient prononcés sur un ton soigneusement neutre.
Offrant à Drago un léger sourire de gratitude, Harry se glissa sur une chaise pour s'asseoir à côté de Ron.
- Harry, de quoi s'agit-il ? demanda Hermione nerveusement. Elle sursauta lorsque Winky déposa des tasses de thé devant elle et Ron.
- Je leur ai parlé de ce dont nous avons parlé et ils sont d'accord avec toi, dit Harry.
- Oh, dit Hermione.
- Tu l'as dit aux Malefoy ? Siffla Ron.
- Euh, oui, dit Harry en grimaçant. « C'était pas prévu - j'allais juste parler à Severus et Draco - mais ça s'est transformé en une sorte de réunion de famille. »
On aurait dit que le rouquin allait s'évanouir.
- Une réunion de famille?
- Nous organisons des réunions de famille ici depuis la moitié de l'été, dit Draco d'un ton plaisant. « En général, elles ont lieu pendant le repas du matin. » (NdlT: là, pas de bagarre entre le déjeuner ou le p'tit dej, OK! :P)
- Quoi? demanda Ron. «Vous mangez tous ici ? Tous ensemble?»
- T'en penses quoi, Ron? demanda Harry, sur la défensive. «Tu sais que nous vivons tous ici depuis près de deux semaines.»
- C'est juste bizarre pour nous, ajouta Hermione. Harry la voyait serrer fermement la main de Ron sous la table - que ce soit pour le rassurer ou l'avertir, il n'en était pas sûr. Elle semblait avoir retrouvé son calme. « Je suis sûre que c'est beaucoup plus confortable pour toi. »
En temps normal, Harry aurait été de cet avis. Mais en ce moment, il était tout sauf à l'aise. Il jeta un coup d'œil méfiant vers les adultes assis en face d'eux. Leur silence n'était pas encourageant. Severus n'avait rien dit depuis le moment où Ron avait hésité à entrer dans la pièce, ce qui était plutôt surprenant.
- Monsieur Weasley, dit Severus d'une voix tranchante. Ron redressa instantanément la tête, et Severus esquissa un sourire amusé.
Ron fronça les sourcils, mais ne dit rien.
- J'aimerais connaître les raisons de votre choix, dit Severus.
Ron jeta un regard interrogateur vers Harry, se demandant silencieusement pourquoi Severus s'adressait à lui plutôt qu'à Hermione.
- Il connaît déjà pas mal l'opinion d'Hermione au sujet du sortilège d'amnésie, dit Harry. « Il veut savoir ce que tu en penses personnellement. » Il se frotta distraitement la joue. « Ce qu'il veut vraiment savoir, c'est si tu le souhaites vraiment, ou si c'est plutôt l'influence d'Hermione sur toi.»
- Merci pour tes services de traduction, Harry, dit Severus d'un ton sarcastique.
Harry lui adressa un sourire contrarié et haussa les épaules. Son sourire s'effaça lorsqu'il jeta un coup d'œil à Hermione. Elle semblait plutôt vexée qu'une fois de plus on insinue qu'elle prenne cette décision à la place de Ron.
- Je crois que je comprends mieux maintenant, dit Draco d'une voix traînante. « Tu as laissé entendre qu'elle avait menacé Weasley de… »
Harry se tourna vers lui et lui plaqua une main sur la bouche.
- Tais-toi, Draco, siffla-t-il. Ses amis étaient déjà suffisamment mal à l'aise.
Ils n'avaient pas besoin que Draco ajoute de l'embarras à tout cela. Il pouvait voir la lueur d'espièglerie dans les yeux de Drago et il pouvait sentir la bouche de Drago se transformer en un rictus sous sa main, mais il fut tout de même surpris lorsque Drago lécha sa paume.
Inspirant brusquement, Harry retira sa main. Draco ouvrit la bouche pour parler et Harry l'embrassa. Un baiser vif et appuyé.
- Draco, pas un mot, le prévint-il. « Hermione n'a proféré aucune menace du genre, mais je vais le faire. »
- Tu n'oserais pas, protesta Draco.
Harry arqua un sourcil, le défiant de douter de lui.
- Très bien, dit Drago en croisant les bras sur sa poitrine et en faisant la tête.
Severus les regardait tous les deux.
- C'est une affaire sérieuse, dit-il.
- Je le sais, protesta Harry. « C'est pour ça que j'ai empêché Draco de se moquer de Ron et d'Hermione. Ils ont bien assez à gérer en ce moment. »
En voyant Severus incliner légèrement la tête, Harry comprit qu'il cherchait à faire preuve de patience.
- Tu voulais retourner à Poudlard où il y en a des centaines comme eux, lança Lucius à Severus, le ton visiblement amusé.
- Je crois que nous avons déjà établi que personne n'est aussi difficile que ces deux-là, rétorqua Severus d'un ton narquois.
- Ah, non, dit Harry. « Ça ne va pas recommencer. »
Severus haussa un sourcil.
- Tu veux dire que Drago et toi allez coopérer? demanda-t-il calmement.
- On coopère, rétorqua Drago. Il échangea un regard avec Harry, ses yeux pétillant à nouveau de malice. « Parfois.» Précisa-t-il.
- Les garçons, réprimanda Narcissa. Harry eut la nette impression que Lucius et Severus étaient visés par ses remontrances. « Je reconnais que cela apaise les tensions pour certains, mais je vous rappelle que nous avons de la compagnie. »
Harry grimaça en regardant ses amis abasourdis.
- Ça fait baisser la tension? demanda Ron.
- Euh, oui, dit Harry. En fait, il se sentait un peu mieux que tout à l'heure. « C'est juste pour plaisanter, comme tout le monde le fait chez toi. »
Ron et Hermione restèrent bouche bée tandis que les sourcils de Severus et des Malefoy se haussaient à cette comparaison.
- Ou pas, ajouta Harry. L'échange n'avait pas été particulièrement désagréable cette fois-ci, mais il devait admettre qu'il n'avait probablement pas semblé très amical à quiconque n'y était pas habitué. Et Ron et Hermione n'étaient définitivement pas habitués à Severus et aux Malefoy.
Remus sourit à Harry en signe de compréhension.
- Peut-être que les plaisanteries et les insultes sont un peu plus... abruptes ici, dit-il. « J'ai souvent pensé que vivre dans cette maison nécessitait des nefs plus solides que la moyenne des familles. »
En observant ses compagnons autour de la table, Harry ne put que partager son avis. « Gentils, polis, amicaux » n'étaient pas les premiers mots qu'il choisirait pour décrire chacun d'entre eux, à l'exception de Remus.
Lucius lui avait carrément dit qu'il n'était pas gentil. Harry avait grandi en échangeant des insultes avec Dudley. Ce n'était pas vraiment un choc culturel pour lui de s'adapter au type de plaisanteries qui régnaient à Grimmauld Place. Sarcasmes, remarques désobligeantes, ricanements et sourires en coin. Cela allait plus loin que les insultes amicales du terrier, avec un côté plus sombre. Harry s'en réjouissait, mais il reconnaissait qu'Hermione, en particulier, devait trouver ça plutôt offensant. Ron avait grandi avec beaucoup d'insultes, mais il ne les appréciait pas autant que les jumeaux.
Harry n'était pas sûr que ses amis comprendraient un jour sa relation avec Drago. Ils n'avaient pas besoin de la comprendre, mais il était plus conscient que jamais qu'il serait extrêmement difficile pour eux de vraiment l'accepter. Sa relation avec Drago n'était pas aussi légère que celle de Ron et Hermione. Est-ce que ça voulait dire que Draco et lui étaient sombres?
Il secoua la tête pour se débarrasser de ces pensées abstraites, réalisant que tout le monde l'observait.
- Prêt à nous rejoindre ? glissa Draco.
- Désolé, marmonna Harry.
- On recommence ? lui demanda Severus. Il attendit de recevoir un hochement de tête penaud de la part de Harry avant de poursuivre. « Monsieur Weasley, pensez-vous pouvoir répondre à ma question maintenant? »
Ron déglutit avant de prendre la parole.
- Euh, c'était l'idée d'Hermione, admit-il en jetant un petit regard navré vers elle. « Ça ne m'a pas plu au début, mais c'est logique. Et je n'ai vraiment pas envie de savoir ce genre de choses. » Il marqua une pause, tandis qu'un frisson lui parcourait l'échine.
- J'aurai toujours tous mes autres souvenirs, poursuivit-il. « Je ne veux pas finir comme Lockhart, mais j'ai confiance en Harry. Je pense qu'Hermione est plus bouleversée que moi, parce qu'elle a envie d'apprendre de nouvelles choses. Lui retirer une partie de ce qu'elle a appris n'est pas très agréable pour elle. Elle voulait explorer la langue, mais elle ne pourra plus le faire maintenant. »
- Fais-tu allusion au fourchelang ? demanda Severus.
- Oui, répondit Hermione en jetant un regard surpris à Harry. Celui-ci haussa les épaules. Il avait oublié qu'il leur en avait parlé.
- C'est regrettable, murmura Severus en regardant Harry d'un air inquiet. "Avez-vous essayé d'écrire quelque chose en fourchelang?
- Oui, pendant mon temps libre, j'ai essayé d'écrire dans une langue que personne ne peut lire à part moi, dit Harry d'un ton sarcastique.
Devant le regard noir de Severus, il roula des yeux. « Non, je n'ai pas essayé. Je n'entends même pas le fourchelang. Je n'entends que des paroles. Je ne comprends pas comment tu veux que je sois capable de l'écrire. »
Il ne fut pas très surpris lorsque Severus demanda à Winky de lui apporter un serpent, un parchemin, de l'encre et une plume d'oie. Il soupira de résignation et prit la plume.
Winky apporta Rowe et Harry fixa son serpent bleu, espérant trouver de l'inspiration. Il n'avait aucune idée de la façon de procéder.
- Le maître a besoin de quelque chose ? Siffla Rowe.
Harry ricana.
- Pas vraiment. Ils t'ont fait venir en espérant que ça m'aiderait, mais je ne pense pas que tu saches écrire ta langue et c'est ce que j'essaie de faire, dit-il en tapotant le parchemin. « Je trouve cela plutôt drôle que ce soit toi qu'ils aient fait venir pour ça, puisque tu représentes Serdaigle. »
Rowe se glissa sur le parchemin, en tirant la langue pour le tâter.
- Je ne pense pas être d'une grande aide, dit-elle.
- Je n'entends même pas ta langue, j'entends la mienne, dit-il.
Son visage se tordit en une grimace. « Ça n'a pas beaucoup de sens. »
Il jeta un coup d'œil aux autres, qui écoutaient l'interaction avec une grande fascination. Il était clair qu'ils entendaient une langue différente. Ron ne semblait pas particulièrement impressionné et se rapprocha d'Hermione.
- Peut-être devriez-vous écrire ce que vous entendez, suggéra Rowe.
Harry pencha la tête avec curiosité.
- Est-ce que je peux faire ça? Et apprendre l'écriture d'une langue?
- Je ne sais pas, répondit Rowe.
Il trempa la plume dans l'encre et la posa sur le parchemin.
- Continue à parler, siffla-t-il. « Dis... Je trouve que cette expérience ne sert à rien. Lentement. »
Il ferma les yeux et se concentra sur le serpent, laissant sa main écrire ce qu'il entendait. Une fois la phrase écrite, il ouvrit les yeux et fixa la page. Son écriture était affreusement bâclée, mais il pouvait la lire.
- Qu'est-ce que ça dit ? demanda Hermione avec enthousiasme.
- Ce n'est pas en français? demanda Harry.
Hermione secoua la tête.
- C'est comme l'écriture de Voldemort, dit-elle. « Seulement, c'est loin d'être aussi soigné. »
Harry lui lança un regard renfrogné.
- Au moins, j'ai réussi à le faire, dit-il.
- Alors, qu'est-ce que ça dit ? répéta-t-elle.
Il jeta un coup d'œil sur le parchemin.
- Je trouve que cette expérience ne sert à rien», lut-il.
- Harry, ça ne sert pas à rien, réprimanda Hermione. « C'est une grande réussite. »
- Très heureux, dit Harry d'un ton sarcastique.
- Sans parler du manque d'appréciation, dit Severus, il est clair qu'une étude plus poussée est possible.»
Harry se demanda sombrement si Severus et Hermione réalisaient à quel point ils se ressemblaient parfois. D'un autre côté, les yeux de Remus brillaient également à l'idée d'étudier quelque chose de nouveau. Harry savait qu'il était voué à de futures expériences.
- Désolé, mon pote, dit Ron en lui offrant un regard plein de sympathie.
Reconnaissant de son soutien, Harry sourit avec amertume. Au moins, il n'était pas le seul à ne pas apprécier cette prétendue réussite.
- Alors, je peux avoir mon feu de joie maintenant? demanda-t-il.
- Oui, le livre peut être détruit, dit sèchement Severus. «Je préférerais d'ailleurs que ce soit fait le plus tôt possible.»
- Monsieur? hésita Hermione.
Severus arqua un sourcil interrogateur.
- Je voudrais aussi que Harry modifie notre mémoire dès que possible, dit-elle. « Mais je… eh bien, je pense que cela devrait être fait ici. »
Ron grogna.
- J'avais peur qu'elle dise ça, grommela-t-il.
- Molly n'aimerait pas vous voir tous les deux désorientés, dit Remus en accord avec Hermione.
- Je ne comprends pas, dit Harry. « Je croyais que c'était censé être sans danger. »
- Je vais m'en assurer, dit Severus. « Cependant, avec le niveau nécessaire pour une intervention d'une telle ampleur, ils seront désorientés pendant plusieurs heures. Ils auront besoin d'un temps d'adaptation et il faudra les surveiller. »
- Ils peuvent passer la nuit ici, dit Narcissa. « Beaucoup de Serpentards sont rentrés chez eux, il y a donc une chambre de libre. »
- Nous partagerions une chambre ? s'exclama Ron, rougissant instantanément d'un rouge vif.
Hermione se scandalisa.
- Ron!
Draco et Harry ricanèrent.
- Je pense que c'est un peu plus détendu ici qu'au terrier, dit Harry.
- Pourriez-vous m'épargner ce commentaire ? demanda Severus d'un ton méprisant, jetant un regard dédaigneux vers Ron et Hermione.
Remus se racla la gorge, tentant de réprimer un sourire.
- Ce sera à peu près la même chose qu'un séjour dans l'aile hospitalière de Poudlard, expliqua-t-il. « Si vous souhaitez agir sans attendre, je peux contacter Molly et m'arranger pour que vous restiez ici. »
- Oui, ce serait bien, dit faiblement Ron.
