CHAPITRE 29 : CAMPING ESTIVAL
Vendredi 14 juillet 1978
Sirius posa le plat de viande grillée sur la grande table de Monsieur et Madame Potter. Le meuble était garnie de salades en tout genre, de pomme de terre et de viande grillée à la perfection. Monsieur Potter et James, derrière le barbecue, s'en assuraient avec énormément de sérieux, débattant de s'il fallait ou non percer les saucisses avant de les cuir. Sirius jeta un regard vers la piscine pour y trouver Peter, Remus, Lily et Sofia en train de discuter, assis les pieds dans l'eau. Madame Potter, sur un transat dans une robe d'été colorée, lisait un livre que Sofia lui avait ramené plus tôt.
C'était une journée parfaite.
Lorsque Peter leur avait avoué la veille que sa mère ne serait pas présente pour son anniversaire, James avait pris la situation à bras le corps. Il avait décidé d'organiser un super barbecue chez ses parents. Monsieur et Madame Potter avaient pris leur journée pour profiter de "leurs enfants" et Sofia avait insisté pour cuisiner le gâteau préféré de Peter.
Cette dernière partie avait été un échec et elle avait fini par payer une fortune à une pâtisserie du centre de Londres pour obtenir le gâteau à la crème de citron dont Peter raffolait. Elle lui avait fait promettre de n'en parler à personne et il jurerait jusqu'à sa mort qu'elle l'avait cuisiné elle-même.
Monsieur Potter appela finalement tout le monde à table et ils s'assirent à la table extérieure des Potter, sous un magnifique plafond de glycines fleuries. Sofia se glissa à côté de Sirius, toujours vêtue uniquement de son haut de maillot de bain et de son short en jean fatigué. James lui jeta alors un t-shirt à la tête en lui criant :
— Couvre-toi, nudiste !
Sofia lui tira la langue et enfila le t-shirt, marqué d'un gros Potter dans le dos. C'était l'ancien maillot d'entraînement de Quidditch de James. Sirius réagit aussitôt :
— Ah non, c'est hors de question que tu portes ce torchon !
Remus leva les yeux au ciel, en marmonnant :
— Ça y est c'est reparti...
Lily éclata de rire tandis que Sirius courait vers la maison à la recherche d'un t-shirt qu'il aurait pu laisser malgré son déménagement quelques jours plus tôt. Pendant ce temps, Madame Potter soupira et reprit son livre pour finir son chapitre en dégustant sa salade de tomates. Peter, timidement, remercia Monsieur Potter qui venait de lui servir une énorme entrecôte.
C'était un joyeux bordel.
Sirius revint finalement avec un t-shirt élimé de Queen qu'il avait déniché dans un vide grenier et Sofia s'empressa de le passer à la place de celui de James.
— Tu sais que je ne te le rendrai jamais, n'est-ce pas ?
— En sachant que je suis celui qui fait la lessive et qui range le linge, je serai étonné de voir ça.
Ils commencèrent alors à se chamailler, comme à leur habitude, sous l'œil amusé de Monsieur Potter.
Peter observa la scène, le cœur réchauffé. Même si sa famille biologique n'était pas présente pour cette journée, au moins sa famille de cœur était présente. Le bruit ambiant et l'atmosphère chaleureuse l'aidèrent à oublier ses problèmes pour quelques heures, pour profiter de l'instant.
Quand il souffla les bougies posées sur le gâteau magnifique que Sofia avait apparemment cuisiné, il ne souhaita qu'une seule chose : que ces instants durent pour toujours.
Lundi 17 juillet 1978
Le week-end avait été chargé. Après l'anniversaire de Peter, les maraudeurs et Sofia avaient enchaînés les missions pour l'Ordre.
Pour faciliter l'intégration des nouveaux, Dumbledore avait décidé de les associer avec des membres expérimentés pour leurs premières missions. Sofia avait donc eu le plaisir d'initier Lily, puis Alice aux missions d'espionnage. Elle avait d'ailleurs pouffé de rire en découvrant que Sirius avait été jumelé avec Jacob Andrew, même si au final cela semblait avoir apaisé les tensions entre les deux.
Sofia avait passé son samedi avec Lily dans une alcôve de la Tête de Sanglier pour écouter la conversation d'un groupe de Braconnier sympathisants des Mangemorts. Les deux jeunes femmes étaient finalement sorties de là courbaturées et épuisées, mais avec des informations utiles.
Cela n'avait pas était le cas dimanche, dans la soirée, quand Sofia et Alice avaient dû suivre un sorcier possiblement sous Imperium pour se rendre compte qu'il avait juste une relation extra-conjugale avec la mère de sa femme. Situation somme toute intéressante, mais pas du point de vue de la guerre.
C'était épuisée que Sofia avait rejoint son lit, en plein milieu de la nuit de dimanche à lundi, pour le trouver vide de la présence de Sirius. Ce dernier devait encore être avec Jacob, en train de suivre un autre sorcier. Elle espérait de tout cœur que sa filature serait plus concluante que celle qu'elle venait de mener.
Sirius l'avait finalement rejointe, deux heures plus tard, couvert de terre et épuisé. Sa filature avait aussi été un échec. Après une bonne douche, il s'était écroulé à côté d'elle alors qu'elle se blotissait contre lui. Il murmura :
— Je pensais vraiment que faire partie de l'Ordre serait un peu plus... trépident et concluant.
— Je sais, murmura Sofia, mais je t'assure que ce qu'on fait peut faire une différence.
— J'en suis convaincu, dit-il, la voix endormi. Mais je ne dirai pas non à quelques jours de vacances rien que nous deux.
Sofia sourit, toujours à moitié endormie.
— On peut arranger ça, Black.
C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent en pleine forêt, lundi après-midi. Sofia avait choisie une forêt en Ecosse, à quelques dizaines de kilomètres du Manoir qu'elle avait acheté. Elle avait loué à un couple de moldu une petite cabane de chasse en bois au bord d'un lac.
La maisonnette ne comprenait qu'une seule pièce et le confort minimum, mais c'était parfait pour une retraite romantique à deux. Cela faisait un long moment qu'ils n'avaient pas pu profiter l'un de l'autre plusieurs jours consécutifs sans être interrompu par leurs amis, une mission ou encore les occupations de l'un et de l'autre.
La seule visite qu'ils avaient autorisés sur leur semaine de vacances était celle de Remus, jeudi soir, pour qu'il puisse passer la pleine lune en compagnie de Sofia.
Assis sur la balancelle du petit porche qui menait à la cabane, ils lisaient chacun un livre. Sofia était allongée sur les jambes de Sirius qui lui caressait distraitement les cheveux. Le calme de la forêt était apaisant, tout comme le chant des oiseaux. L'odeur d'humus et de fleurs sauvages emplissait l'air, tandis que la surface du lac scintillait au soleil.
— Je voudrais que toutes nos journées ressemblent à ça, murmura Sofia
Sirius sourit doucement et lui caressa la joue :
— Je ne peux pas vraiment dire le contraire, même si je préférerai encore plus vivre cette scène sans que tu ne portes de vêtements.
Sofia éclata de rire et retourna à la lecture de son livre, tandis que Sirius reprenait ses caresses lentes dans ses cheveux.
La journée passa tranquillement, le soleil entamant finalement sa course descendante dans le ciel. D'un commun accord, ils avaient vu avec Noisette pour qu'elle leur dépose leurs repas par transplannage. Ils n'avaient pas entendu l'Elfe mais furent ravie de trouver des sandwichs sur la table à l'intérieur de la cabane lorsque la faim se fit sentir. Ils étaient accompagnés d'une salade de fruits frais qui emplissait la pièce d'une odeur sucrée.
Ils mangèrent dans un silence confortable, en observant les vols des canards sauvages sur le lac. C'était un moment hors du temps, hors de la guerre, et tellement appréciable.
Sirius passa un bras autour de ses épaules et embrassa doucement sa tempe :
— Toi et moi contre le reste du Monde, Petrov.
Sofia lui offrit le sourire le plus doux qu'elle pouvait produire. Celui qu'elle ne réservait qu'à lui, lorsqu'ils étaient seuls et mièvre comme James et Lily. Elle l'embrassa avec douceur et lui dit, en le regardant dans les yeux :
— Ça l'a toujours été depuis que je t'ai rencontré et ça le sera toujours.
Ils ne le savaient pas encore, mais le souvenir de cette journée et de ce sentiment de plénitude leur servirait à utiliser leur patronus pendant de nombreuses année. Celui-ci et beaucoup d'autres qu'ils avaient vécus ou qu'ils allaient vivre.
Jeudi 20 juillet 1978
Lorsque Remus arriva à la cabane que Sofia avait loué en transplanant, il rougit instantanément. Ses amis étaient dans le lac, visiblement nue puisqu'à une dizaines de mètres de lui se trouvait les fesses de Sofia. Ils étaient en plein ébats sexuels. Les soupirs qu'ils poussaient tous les deux et les mouvements de hanche de Sirius, qui soutenait Sofia en la portant au niveau des cuisses, ne laissaient que peu de place à l'incertitude. Ils ne semblaient pas avoir remarqué sa présence, si bien qu'il retransplanna immédiatement en se disant qu'il reviendrait plus tard, l'esprit traumatisé par la scène passionnelle à laquelle il venait d'assister.
La seconde fois qu'il transplanna à la cabane écossaise, Sirius et Sofia étaient habillés et lisaient innocemment un livre sur la balancelle qui se trouvait sur le porche. Tentant d'ignorer sa gêne et d'effacer les images de leurs corps nus de son esprit, il s'avança vers eux. Le regard de Sofia s'illumina lorsqu'elle le vit et un grand sourire prit place sur son visage. Sirius semblait également heureux de le voir et lui adressa un petit signe de la main, tout en s'étirant.
— Comment se passe vos vacances ?
— Parfaitement, répondit Sofia en échangeant un regard avec Sirius.
Ce dernier lui sourit doucement et Remus prit le temps d'apprécier l'expression de son meilleur ami. Il ne l'avait jamais vu avec cet air en public. Il n'avait jamais vu Sofia ainsi non plus. Malgré leur attitude désinvolte par rapport au sexe lorsqu'ils étaient tous ensemble, le coupe était assez pudique sur leurs sentiments. Ils limitaient les gestes tendres et les regards doux, se cachant derrières des chamailleries bon enfant et une attitude provocatrice en échangeant des baisers passionnés.
Le genre de regards doux et complices qu'ils échangeaient maintenant était plutôt rares, mais ne faisait que confirmer ce que Remus savait déjà : ils étaient fous l'un de l'autre.
Le jeune homme s'assit sur les marches, proche d'eux, et ils se mirent à discuter des dernières nouvelles d'une voix douce, ne souhaitant pas perturbé le calme ambiant avec la noirceur de la guerre.
Les nouvelles étaient bonnes dans l'ensemble. Des informations venaient confirmer des suspicions. Il n'y avait aucun blessé, ni aucune perte à déplorer du côté de l'Ordre. Un mangemort avait pu être formellement identifié et une opération était en train d'être montée pour le mettre hors d'état de nuire. Sofia et Sirius se portèrent bien évidement volontaire, même si cela signifiait qu'ils devaient écourter leurs vacances.
Lorsque ce fut l'heure du repas, ils installèrent un drap usé au bord de la rive du lac et mangèrent un pique-nique composé de salade de pâtes et de charcuterie italienne, ainsi que de fraises aussi rouge que l'écharpe que James avait offerte à Sofia. Noisette savait clairement comment égayer leur soirée. La bière moldue fraîche qui accompagnait le tout n'était que la cerise sur le gâteau.
La soirée passa doucement, le soleil déclinant doucement dans le ciel. Remus souligna comme les pleines lunes d'été étaient toujours plus douces que celles d'hiver, car les nuits étaient beaucoup plus courtes.
Ils finirent par se diriger tranquillement le long d'un chemin de randonnée que Sofia avait repéré pour trouver un endroit calme pour la transformation de Remus.
Sirius se transforma aussitôt en chien, tandis que Remus et Sofia se mettaient nus, dos à dos. Remus essayait tant bien que mal de chasser à nouveau la scène qu'il avait surprise quelques heures plus tôt.
Comme toujours pour Sofia, la transformation se passa rapidement et sans douleur. Cela dura un peu plus longtemps pour Remus, bien que la présence du loup de Sofia adoucisse ce moment.
Puis, les habitudes prirent le dessus.
Remus poursuivit Sofia, joueur. Sirius bondissait autour d'eux, pour distraire le loup de Remus des odeurs de la forêt. Sofia traitait son meilleur ami car une maman louve son petit, en lui léchant les oreilles avec application. Sirius montrait sa jalousie en mordillant la queue touffue de Sofia, qui l'envoya rouler plus loin d'un simple coup de patte.
Une pleine lune classique.
Vendredi 21 juillet 1978
Lorsque la lune disparut de nouveau, Remus était exténué mais en bien meilleure forme que quelques années en arrière. Sans se poser de questions, ils partirent se coucher tous les trois dans le lit de la cabane pour profiter d'un sommeil réparateur. Entourée de son meilleur ami et de l'homme de sa vie, Sofia s'endormit avant même de toucher l'oreiller.
Le réveil ne fut pas aussi gênant qu'il aurait pu l'être. Ils s'étaient emmêlés dans la nuit, les uns avec les autres, mais cela avait la douce saveur d'une nuit avec la meute plutôt que d'un plan à trois. Sofia, entre les deux garçons, mourait de chaud mais dormait profondément. Remus, dans son dos, avait passé un bras autour de son ventre et enfouit son nez dans les cheveux de la jeune femme. Sirius, face à elle, avait glissé une cuisse entre les siennes et avait son visage face au sien, leurs lèvres à quelques centimètres les unes des autres.
Il fut le premier à ouvrir les yeux. Avisant la position de Remus, il ne ressentit qu'une infime jalousie et préféra replonger dans le sommeil plutôt que de s'en agacer.
Remus ouvrit les yeux à son tour, près d'une demi-heure plus tard. Il s'éloigna en grognant du corps de Sofia, légèrement gêné mais trop fatigué pour s'en soucier. Finalement, il replongea à son tour dans le sommeil.
Finalement, ce fut Noisette qui les réveilla tous les trois en sursaut lorsqu'il vint déposer le déjeuner. L'Efle ne fit aucune remarque sur la scène étonnante qu'il découvrit, Remus s'étant de nouveau accroché à Sofia dans son sommeil. Il déposa simplement un déjeuner copieux et encore fumant sur la seule table de la pièce, puis s'éclipsa après leur avoir souhaité une bonne journée.
Ils ouvrirent donc des yeux fatigués, se démêlèrent en silence, puis prirent leur déjeuner sur le porche. Ils portaient tous les trois un air endormi dû à leur nuit blanche, mais le soleil et la beauté du paysage les remis rapidement en forme.
Finalement, ils allèrent se baigner une petite heure après leur repas, avant que Remus ne prenne congé pour laisser les amoureux profiter de leur temps à deux.
Dimanche 23 juillet 1978
Un hibou attendait Sirius ce matin-là, alors qu'il était sorti nu sur le porche juste après avoir quitté ses draps. Sofia dormait encore et, ne voulant pas la réveiller, il détacha le courrier de la patte du hibou et s'assit sur la balancelle pour le lire. Toujours complètement nu.
C'était un courrier officiel du ministère. Il était décoré du sceau du Service des Affaires Familiales et Légales. C'était une lettre, à laquelle était jointe la copie d'un avis de décès et une clé.
Cher Monsieur Sirius Black,
Nous avons le sincère regret de vous annoncer le décès de votre oncle, Monsieur Alphard Black. Comme vous le savez peut-être, il vous a désigné comme unique bénéficiaire de sa fortune et de ses possessions.
Vous héritez ainsi dès à présent de la liste des biens immobiliers suivants, ainsi que de tout ce qui se trouve dans le coffre de Gringotts de Monsieur Alphard Black, dont la clé est ci-jointe.
Liste des propriété :
Manoir Londonien du 237m², situé au...
S'en suivant une liste d'une dizaine de propriété anglaise, ainsi que de deux propriétés françaises : une en Bretagne et l'autre dans le sud du pays. Légèrement abasourdi, Sirius lu les dernières lignes de ce courrier avec les oreilles bourdonnantes :
Afin de clôturer ce dossier de succession, nous vous invitons à vous rendre dès que possible dans nos bureau pour apposer votre signatures aux documents officiels qui vous y attendent.
Je vous prie d'agréer, Monsieur Black, mes condoléances les plus sincères et l'expression de mes sentiments les plus distingués,
Mme Linette Greuvich, responsable du Service des Affaires Familiales et Légales.
L'oncle Alphard était mort. Ce n'était pas vraiment surprenant, vu son train de vie qui consistait à vivre de plaisirs immédiats sans se soucier des conséquences. Ce qui était plus étonnant, c'était qu'il ait pris la décision de lui léguer toute sa fortune.
Depuis que ses parents l'avaient renier, son oncle lui avait prêté pas mal d'argent pour lui permettre de vivre au quotidien, tout comme Monsieur et Madame Potter. Pourtant, ses finances s'épuisaient et il commençait à envisager de trouver un emploi avant de devoir vivre au crochet de Sofia. Il n'aurait jamais pensé pouvoir bénéficier d'une partie de l'or familial après les choix qu'il avait fait. Bien que n'ayant jamais été un sympathisant des idées Puristes, l'oncle Alphard n'était pas non plus un franc défenseur des moldus.
Un mystère qui ne sera certainement jamais résolu, maintenant qu'il n'était plus de ce Monde pour expliquer cette décision.
Sirius entra dans la cabane pour réveiller Sofia, ils allaient devoir rentrer à Londres ce soir pour qu'il puisse se rendre au Minitère dès demain afin de clôturer cette affaire. Il allait aussi devoir se renseigner sur la manière dont il pourrait céder les biens immobiliers de son oncle aux bonnes œuvres, n'ayant aucune envie de vivre ailleurs qu'avec Sofia.
Il avait du boulot. Du boulot administratif. Le pire qui soit.
Finalement, heureusement qu'il était toujours nu comme un ver. Au moins, il pourrait continuer cette journée de manière un peu moins déprimante qu'elle n'avait commencé.
Il entra dans la cabane et se dirigea de suite vers le lit. Sofia dormait toujours profondément, sa respiration agitant une fine mèche de cheveux blonds sur sa joue. Sirius se glissa sous le drap depuis le pied du lit et embrassa délicatement la cuisse nue de la jeune fille. Elle remua dans son sommeil et gémit doucement :
— Sirius ?
— Mmh ? demanda-t-il en continuant sa traînée de baisers sur la peau douce qu'il avait devant lui.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je prends mon petit-déjeuner, répondit-il en se plaçant devant son entre-jambe, tout en se léchant les lèvres.
Sofia rit doucement, la voix encore rauque de sommeil, puis retira le draps qui les couvrait. Elle lui lança un regard lubrique, malgré la fatigue qui pesait encore sur ses paupières. Le voir entre ses cuisses dès le réveil avait l'air de lui faire de l'effet. Elle se mordit la lèvre, baissa son regard jusqu'à son membre déjà dur, et lui dit :
— Pivote. Je vais prendre le mien en même temps que toi.
Le sang de Sirius afflua directement dans son entrejambe en entendant ces mots. La journée allait définitivement devenir meilleure.
Lundi 31 juillet 1978
Sofia avait passé une journée éreintante. Depuis que Sirius et elle étaient rentré de leur semaine de vacances, ils avaient enchaînés les missions au point d'à peine se croiser à l'appartement. Sofia avait même dû passer plusieurs jours en Russie et en Ecosse, dans son manoir, pour maintenir sa couverture qui commençait à s'effilocher après sept jours sous les radars.
Alors que le soleil se couchait derrière les bâtiments de Londres, elle s'appuya contre la balustrade de son balcon. L'appartement étant protégé magiquement aux yeux du Monde extérieur, elle put prendre le temps d'observer la rue en contrebas.
Madame Ying fermait sa petite épicerie tout en discutant avec ses copines de bridges, Madame Fush et Madame Potts. Jessy et Pete, les deux punks du coin de la rue, riaient aux éclats en fumant ce qui ressemblait à de l'herbe. Un couple se promenait main dans la main, un dalmatien trottinant devant eux. Trois enfants débraillés lançaient des œufs sur un panneau à l'aspect branlant. Un chat de gouttière se prélassait sur le toit d'une voiture dont il manquait les pneus.
Sofia sourit doucement en appréciant la vie simple de ses voisins. Leur quotidien, détachés de la guerre qui faisait rage dans le Monde des Sorciers, était toujours une bouffée d'air frais.
Elle aperçut au loin une moto qui s'approchait en pétardant. Elle allait laisser son regard glisser dessus, comme d'habitude, quand elle remarqua qui conduisait cette moto moldue. Sirius.
Ses cheveux noirs volaient au vent derrière lui. Il avait un grand sourire sur le visage, comme une gosse le matin de noël.
Après quelques secondes de stupeur, Sofia se précipita à l'intérieur pour avaler une gorgée de Polynectar et rejoindre Sirius dans la rue.
Il était en train de garer la moto lorsqu'elle émergea de l'immeuble. Heureux comme jamais, il souriait jusqu'au oreilles en lui désignant la moto un peu délabrée :
— Qu'est-ce que tu en penses ?
— J'en pense qu'elle fait peine à voir et que tu vas te rompre le cou.
Mais son sourire doux démentait ses propos secs. Sirius l'avait très bien compris et sourit encore plus.
— Je n'allais pas acheter une maison avec l'héritage de mon oncle puisque j'habite déjà avec toi. Mais je voulais quelques chose à moi. Et je me suis dis qu'un projet en dehors de Tu-Sais-Quoi me ferait beaucoup de bien.
Sofia s'adoucit encore un peu plus, s'approchant de la moto pour caresser du bout du doigt la carrosserie.
— C'est une excellente idée.
Sirius afficha soudainement un air innocent et lui demanda :
— Donc si j'ai pour objectif de la mettre dans le salon pour travailler dessus, ça ne te gêne pas ?
Sofia lui jeta un regard glacial et répondit :
— Tu rêves Black. La rue est pleine de garages à louer, va donc voir Monsieur Gattenburg pour lui en demander un.
Sirius jura dans sa barbe mais consentit à se rendre chez le vieil homme qui possédait une dizaine de garages qu'il louait au mois. Alors qu'il s'éloignait, il lui cria :
— Tu seras moins réticente quand elle volera et qu'on pourra survoler Londres en amoureux dessus !
Sofia allait répliquer quand Minnie, l'une des punk du coin de la rue, lui jeta un regard désolé et lui chuchota :
— Mon ex aussi s'était grillée le cerveau avec les drogues dures, courage meuf !
Sofia tenta de retenir l'éclat de rire qui la démangeait et afficha plutôt une mine triste en hochant doucement la tête. Puis elle se précipita jusqu'à son appartement en attendant le retour de Sirius pour lui raconter l'effet de sa bourde.
