La nuit avait jeté un voile sombre, une ombre inquiétante et menaçante qui semblait accentuer l'urgence de la situation. Kira avait disparu, laissant derrière elle une onde de panique. Jack, Teal'c, Victor et Ayden étaient partis à sa recherche.

Pendant ce temps, à la maison, le silence était lourd, troublé seulement par le tic-tac incessant de l'horloge, chaque battement marquant un temps qui semblait s'étirer à l'infini. Dans sa chambre, Daniel fixait les livres anciens qu'il avait ramenés du SGC, ses yeux parcourant les pages sans y trouver de sens. Chaque fois qu'il tournait une page, un frisson d'anxiété le parcourait, comme si les mots eux-mêmes étaient chargés d'un présage funeste.

Sam, elle aussi dans sa chambre, se perdait dans les équations et les théories sur les éruptions solaires, tentant de résoudre un casse-tête scientifique qui lui échappait constamment. Les souvenirs de ce qui s'était passé avec Kira au bord de la piscine interrompaient sans cesse sa réflexion, faisant danser les chiffres devant ses yeux, brouillant son esprit déjà éreinté.

La porte s'ouvrit avec un grincement sec, faisant sursauter Sam. Jack apparut dans l'embrasure, les yeux marqués par la fatigue mais soulagés. "Nous avons retrouvé Kira," dit-il, sa voix épuisée trahissant les efforts de la journée. Il retira sa veste militaire, ses mains révélant une légère tension dans leur mouvement, et la posa sur une des chaises avec une précision machinale.

Le soulagement mêlé d'inquiétude s'empara de Sam, les questions se bousculant dans son esprit, "Elle a donné des détails sur ses visions ?"

"Non, elle n'a pas dit un mot," répondit Jack, ses mots teintés d'une déception résignée. Il se dirigea vers le lit et s'assit pour commencer à enlever ses chaussures.

Sam scruta Jack un instant, cherchant des réponses dans les moindres mouvements de son visage, "Où est Victor ?"

Jack leva les yeux vers elle, il vit de la préoccupation dans son regard, "Il est parti se coucher. Il est toujours un peu secoué."

Rassurée de le savoir rentré, Sam reporta son attention sur l'écran de son ordinateur, tentant de se concentrer une énième fois sur les problèmes solaires mais son esprit restait accroché à toutes les questions qui restaient sans réponse.

Jack fixa un instant les livres anciens alignés avec soin sur le bureau. Leur présence piqua sa curiosité. Il s'approcha, prit l'un d'eux entre ses mains et l'ouvrit, faisant glisser son doigt le long de la reliure usée. "Daniel t'a prêté ses jouets ?" demanda-t-il, sa voix chargée d'un léger sarcasme.

Sam leva les yeux de son ordinateur, un sourire naissant sur ses lèvres, "Non, je les ai pris à la bibliothèque des archives. Le professeur a bien voulu que je les emprunte."

La réponse sembla décontenancer Jack, qui referma le livre avec une certaine nervosité. Il le reposa sur le bureau, ses yeux s'attardèrent un instant sur la couverture, puis il se détourna sans dire un mot.

Sam referma son ordinateur, le clapet émettant un claquement sec qui trancha le silence de la pièce. Elle leva les yeux vers Jack, "Avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas eu le temps de te dire que nous avons appris des choses intéressantes lorsque nous étions à la bibliothèque."

Jack se dirigea vers la salle de bain, "Lesquelles ?" Il y entra tout en prenant soin de laisser la porte ouverte pour continuer cette discussion.

Sam leva la voix pour traverser l'espace qui les séparait, "Il se pourrait qu'il y ait des armes puissantes sur Ivadoll, elles nous seraient utiles en cas de combat contre les Titans."

Dans la salle de bain, Jack se déshabillait. Son visage s'éclaira d'un sourire de satisfaction, un éclat dans ses yeux révélant son contentement, "C'est une bonne nouvelle."

Sam se redressa, la fébrilité pulsant à travers elle comme un battement sourd. Elle marcha de long en large dans un rythme presque mécanique, "Le problème est que Daniel ne sait pas où elles pourraient se trouver et encore moins à quoi elles ressemblent."

"Connaissant Daniel, il finira par trouver," rétorqua Jack, alors qu'il laissait tomber son dernier vêtement sur le sol.

Continuant les cent pas, Sam poursuivit, "On a aussi découvert que la lame extraite du corps de Victor ne peut tuer qu'Atlas et…" Elle inspira profondément, "...Victor."

Jack arrêta net son geste alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le robinet de la douche, "Comment ça ?"

"Le professeur a frappé Daniel avec, il n'a rien eu, mais apparemment elle peut tuer Atlas et Victor d'un simple coup," expliqua Sam.

Jack se figea, son visage se tendit tandis qu'il réglait l'eau, le bruit couvrant à peine son étonnement, "Quoi ?!"

Sam, pensant qu'il n'avait pas bien entendu, haussa la voix pour surpasser le son de l'eau qui coulait et répéta, "Je dis que la lame est spéciale, elle ne blessera personne en dehors d'Atlas et Victor."

Jack avait bien compris l'implication de cette découverte mais il était trop fatigué pour approfondir ce sujet maintenant. Il avait retenu l'essentiel, ils avaient une arme contre Atlas. Il mit la main sous l'eau pour vérifier sa température, mais au moment de s'y plonger, ses yeux avisés remarquèrent qu'il manquait quelque chose. Il arrêta l'eau et scruta tout autour de lui.

"Sam ?" appela Jack, se tenant dans l'embrasure de la douche.

La tête de Sam apparut à l'entrée de la salle de bain, son visage était éclairé par un sourire taquin, "Oui ?"

Jack pointa un portant vide, "Tu n'aurais pas vu les serviettes ? J'aurais juré les avoir posées par là ce matin." Son ton était presque accusateur, son regard posé sur Sam avec une pointe d'amusement.

Sam s'avança dans la salle de bain, ses pieds nus effleurant la fraîcheur glaciale du carrelage. Deux serviettes traînaient fièrement dans ses mains, son regard scintillait d'une malice enfantine. "Tu parles de ça ?"

Jack afficha un sourire amusé, ses yeux marrons brillant d'une lueur espiègle. Il tendit la main pour saisir les serviettes, mais Sam fit un pas en arrière, les dissimulant derrière elle. "Si tu les veux, il va falloir venir les chercher."

Le défi était lancé. Avec une rapidité surprenante, Jack s'empara de Sam par les hanches et l'entraîna dans la douche avec lui. Il la plaqua contre le carrelage froid et humide, son corps imposant formant une barrière inévitable.

Un rire de Sam résonna dans la pièce tandis que ses doigts se resserraient obstinément autour des serviettes, déterminée à ne pas céder aussi facilement.

Le regard de Jack se fit intense, mêlant le jeu à la provocation, "Colonel, oseriez-vous défier votre Général ?"

Un éclat malicieux traversa le regard bleu de Sam, "Oui Monsieur, qu'est-ce que je risque ?" Sa voix mêlait à la fois le défi et l'amusement, sa posture était toujours aussi déterminée.

La main droite de Jack dériva lentement derrière le dos de Sam, en quête de l'une des serviettes, mais celle-ci lui échappa. Sans hésitation, sa main poursuivit son chemin, s'insinuant sous le t-shirt de Sam, traçant avec tendresse le dessin de sa colonne vertébrale. Ses lèvres trouvèrent le creux de son cou, effleurant la peau offerte, la mordillant avec un soin. Un frisson la parcourut, faisant tomber les serviettes rebelles au sol.

"Vous risquez la cour martiale, Colonel," murmura-t-il, sa voix vibrait contre sa peau.

Sam frémit, les sensations qu'il éveillait en elle commençaient à l'envahir, "Je prends le risque." Elle se détacha légèrement de lui pour faire glisser son t-shirt par-dessus sa tête. Puis, avec assurance, elle encadra le visage de Jack de ses mains, ses doigts effleurant doucement sa peau, et se pencha pour l'embrasser. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser profond, empreint d'une passion à peine contenue.

Le monde extérieur se dissipa où seul l'écho de leur respiration subsistait. Le contraste frappant entre le carrelage glacé contre leur peau et la chaleur enveloppante de la douche renforçait l'intensité de cet instant.

Les rayons du soleil s'infiltraient à travers les rideaux, éclairant doucement le bureau où Daniel avait passé la majeure partie de la nuit. Ses yeux fatigués et rougis par l'effort de lecture trahissaient son manque de sommeil. Mais l'excitation d'une découverte potentielle avait remplacé la fatigue, une étincelle d'espoir dans ses yeux.

Il attrapa le morceau de feuille froissé sur lequel il avait griffonné des notes précieuses. Son écriture, généralement si soignée, était devenue hâtive et désordonnée, un témoignage de l'urgence de la situation.

Il se leva avec peine, les muscles criant leur mécontentement après la nuit passée dans la même position inconfortable. Chaque articulation semblait gronder à chaque mouvement, mais la découverte palpitante qu'il avait faite chassait la douleur et l'envahissait d'une énergie renouvelée. Sortant de sa chambre avec détermination, il se dirigea vers celle de Jack et Sam.

Arrivé devant la porte, il s'arrêta un instant, écoutant. Le silence était complet. Dormaient-ils encore ou étaient-ils déjà descendus au salon ? Son hésitation fut brève. Il frappa à la porte, d'abord doucement, puis encore une fois, de manière plus insistante. "Jack ? Sam ? Vous êtes là ? Je pense avoir trouvé quelque chose."

À l'intérieur de la chambre, le sommeil de Sam fut brisé par le son contre la porte. Elle était étendue sur le côté, blottie contre Jack, sa main droite reposant paisiblement sur son torse. La peau de Jack émettait une douce chaleur, son souffle était rythmé et apaisant. Sam déposa un baiser tendre sur son épaule, avant que le deuxième coup à la porte ne la fasse sursauter. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, "Il est déjà 8 heures, nous avons oublié de mettre le réveil," murmura-t-elle en secouant doucement Jack.

Se dégageant lentement de l'étreinte de Jack, elle se glissa hors du lit avec une précaution mesurée. Elle fit un pas en direction de la porte avant de réaliser sa nudité. Son regard balaya la chambre, les vêtements jonchant le sol racontaient l'histoire silencieuse de leur passion de la veille. À la hâte, elle récupéra quelques affaires éparpillées et s'échappa dans la salle de bain.

Pendant ce temps, Jack, réveillé par l'appel persistant de son nom, lança un regard agacé en direction de la porte. Saisissant un coussin avec une irritation mordante, il le projeta à travers la pièce. Le missile doux s'écrasa contre la porte avant de retomber inoffensivement sur le sol. Dans un fantasme d'espoir futile, Jack avait brièvement envisagé que le coussin traverse miraculeusement la porte pour atterrir sur la tête de Daniel.

De l'autre côté, l'archéologue sursauta en entendant le bruit sourd. "Jack ? Sam ? Tout va bien ?"

Un grognement rauque répondit à sa question, suivi du bruit de quelqu'un qui se levait avec une hâte maladroite. La porte s'ouvrit brusquement, dévoilant un Jack à moitié habillé et mal réveillé.

"Qu'est-ce qui se passe, Da-niel ?" gronda-t-il, accentuant chaque syllabe du prénom de l'archéologue, comme pour lui reprocher son interruption matinale.

Les yeux de Daniel se posèrent sur Jack puis balayèrent lentement l'intérieur de la chambre. Les draps froissés et les vêtements éparpillés étaient les vestiges d'une nuit passionnée. "Je... je vous dérange ?" murmura-t-il, embarrassé.

Jack le fixa, une lutte interne évidente dans son regard : devait-il refermer brutalement la porte ou saisir le coussin à ses pieds pour tenter de l'assommer ? Finalement, il abandonna l'idée, "Vous avez une sale tête, mal dormi ?"

"Disons que je n'ai pas beaucoup dormi," répliqua Daniel, remettant en place ses lunettes dont les verres capturaient l'éclat de la lumière matinale. "Et vous ?"

Jack afficha un large sourire, "J'ai très très bien dormi, merci."

Ignorant l'allusion, Daniel modifia rapidement le cours de la conversation, "Je crois que j'ai trouvé quelque chose concernant les armes de..."

"Tout ça est sûrement très intéressant, Daniel," interrompit Jack, sa voix oscillant entre l'irritation et la courtoisie forcée, "mais laissez-moi le temps de me réveiller et de me préparer."

"Mais Jack, je..." commença Daniel.

Jack coupa la parole une nouvelle fois, "Ahhh, non, pas de 'mais'. Je vous rejoins au salon dans vingt minutes."

"Vingt vraies minutes ou comme d'habitude, vingt minutes qui veulent dire une heure ?!" répliqua Daniel avec une pointe d'agacement.

Jack esquissa un sourire en coin, tapota l'épaule de Daniel avant de refermer la porte, laissant l'archéologue seul dans le couloir, avec sa découverte.

Daniel et Teal'c attendaient avec impatience dans le salon, les yeux fixés sur l'escalier, assis sur les canapés moelleux. Le bruit des bottes claqua soudainement sur le sol, et Jack et Sam firent leur apparition.

Sam traversa la pièce comme une flèche, ses pas déterminés la menant droit à la cuisine. Elle revint portant deux verres remplis d'une boisson rafraîchissante, et en offrit un à Jack avant de s'installer à ses côtés.

L'excitation émanant de Daniel était presque palpable alors qu'il entamait un exposé passionné de sa théorie. "Je suis tombé sur une référence intéressante dans les ouvrages de Catherine," commença-t-il, brandissant un vieux livre ouvert comme une pièce à conviction. "Il est question de trois bracelets puissants ayant appartenu à Hadès, Poséidon et Zeus. Je suis convaincu qu'ils pourraient être les armes que nous cherchons."

Jack arqua un sourcil, stoppant Daniel avec un geste de la main. "Vous parlez du bracelet que Victor portait ?"

"Oui," acquiesça Daniel, son visage brillant d'anticipation, "je pense qu'il en existe deux autres. Leur utilisation conjointe pourrait être la redoutable arme mentionnée dans le livre d'Ivadoll."

"Daniel, le bracelet permettait seulement de se rendre sur Tartaros. Je ne vois pas en quoi ça peut être une arme," rétorqua Jack, son visage se fermant comme une porte blindée.

Teal'c intervint, "Victor n'a peut-être pas su exploiter tous les pouvoirs du bracelet."

Daniel pointa du doigt le Jaffa avec un enthousiasme enfantin, "Exactement, Teal'c ! Exactement !"

Sam prit la parole, son timbre clair et décidé se faisant l'expression de la raison, "Mais Daniel, le bracelet a été détruit."

"Oui, c'est vrai," concéda Daniel, "Mais il se pourrait que les deux autres bracelets soient suffisants pour nous donner un avantage contre les Titans."

Jack haussa les sourcils, sceptique. "Ok, supposons que vous ayez raison. Où devons-nous chercher ces bracelets ? Chez le brocanteur du coin ?"

"O'Neill, je ne me souviens pas d'avoir vu un tel commerce lors de notre excursion d'hier," répliqua Teal'c, son ton impassible tranchant avec l'ironie de la remarque.

Jack sourit en grimaçant légèrement en direction de Teal'c, son regard tentant de lui dire : 'je plaisantais'.

Victor fit alors son apparition, descendant les escaliers comme une ombre émergente, encore à moitié dans les bras de Morphée, son visage marqué par les rêves tumultueux de la nuit. Il se déplaça lentement jusqu'à la cuisine, ses mouvements languissants trahissant sa fatigue, et attrapa un grand verre d'eau avant de s'écrouler sur un des fauteuils du salon, semblant happé par son propre poids.

"Bien dormi ?" demanda Sam, un sourire en coin, ses yeux observant le jeune homme avec une affection maternelle.

Victor ne répondit pas et se contenta de boire, son visage reflétant la lumière tamisée de la pièce. Ses yeux bleus étaient des abîmes de fatigue, contenant des mystères que même les plus grands explorateurs de la galaxie hésiteraient à sonder.

Observant le comportement de l'adolescent, qui en cet instant, ressemblait en tout point à celui de Jack au réveil, Daniel ferma brièvement les yeux et un soupir d'exaspération lui échappa. Devoir gérer deux Jack O'Neill dès le matin ne l'enchantait pas vraiment.

Au même moment, la réalité sembla se tordre, et un faisceau lumineux apparut dans le salon, découpant l'espace avec une précision chirurgicale. Thor se matérialisa, son visage impassible faisant contraste avec l'éclat presque surnaturel de son apparition. Victor sursauta, son verre d'eau se renversa sur lui, accentuant sa mauvaise humeur matinale.

"Bonjour à tous, je vous informe que deux de nos vaisseaux sont en orbite autour d'Ivadoll." dit l'Asgard, sa voix résonnant comme un écho d'une autre dimension.

"Bonjour Thor, c'est parfait," répliqua Jack, sa main conduisant délicatement son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée.

"Y a-t-il des anomalies ou des indices inhabituels qui pourraient présager une attaque?" questionna l'Asgard, ses yeux impénétrables scrutant chacun des présents.

"Rien à signaler, tout est tranquille," répondit Teal'c, son ton était mesuré cachant les tourments de l'incertitude.

"Oui, on pourrait presque se demander si les visions de Kira ne sont pas totalement à l'opposé de ce qui doit se produire," ironisa Jack, sa voix teintée d'un sarcasme amusé.

Face à ce commentaire, Daniel haussa les sourcils, "Eh bien, Jack, quel serait l'avantage de pouvoir prévoir exactement le contraire de l'avenir ?", son regard semblait perdu dans les méandres de la logique.

"Je n'en ai aucune idée, Daniel, à vous de nous le dire," répliqua O'Neill, un sourire malicieux éclairant son visage.

"Je suis archéologue, pas voyant !" rétorqua Daniel, son ton trahissant une pointe d'irritation.

"C'est bien regrettable," commenta Jack, son sourire s'étirant encore plus.

Devant cela, Daniel préféra ne pas répondre mais afficha une légère moue démontrant son agacement.

Thor tendit alors une petite pierre blanche rectangulaire, bien polie. Ses yeux fixèrent chaque membre de l'équipe, "Voici un communicateur. Si vous remarquez quelque chose, contactez-moi."

O'Neill le prit, ses doigts effleurèrent la surface lisse, sentant presque les pulsations d'une technologie incompréhensible. L'Asgard disparut, comme une ombre qui s'évanouissait à la lumière du jour.

Le salon sombra de nouveau dans un silence solennel, Jack glissa le communicateur dans sa poche et ordonna, "Allons chercher ces fameux bracelets."

Victor prit la parole, "Et qu'est-ce que je fais, moi ?" ses yeux fouillèrent la pièce, cherchant une place dans cette mission.

Jack tourna son regard vers le jeune homme, "Va voir Kira et tente d'en savoir plus sur ces visions troublantes. Si nous devons faire face à une nouvelle menace, autant être prévenus."

Sur Othrys, le puissant Atlas trônait dans sa salle de commande, un sanctuaire de technologie avancée et de mysticisme antique. Les murs, tapissés d'écrans et de panneaux lumineux, scintillaient d'une lueur froide, tandis que des machines bourdonnaient.

Atlas avait des électrodes fixées sur son front, créant une union intime entre lui et les ordinateurs autour de lui. Ses yeux étaient fermés, ses traits tirés par la concentration. Il semblait plongé dans une transe, à la recherche de quelque chose qui échappait à la perception ordinaire. Les veines de son front se gonflaient, pulsant avec l'énergie brute qui circulait entre lui et les machines.

Après plusieurs minutes intenses, les écrans firent apparaître une planète, mystérieuse et lointaine. Il s'agissait d'Ivadoll. Un frisson parcourut la salle lorsque le cube de Kairos, l'objet de toutes les convoitises, se révéla à eux. Une vague de satisfaction émana d'Atlas, sa quête était sur le point d'aboutir.

Atlas ouvrit les yeux, la lumière de la découverte dans son regard. "Préparez mon armée," ordonna-t-il d'une voix grave et impérieuse à des Titans présents. "Nous partons pour Ivadoll récupérer le cube de Kairos."

Cependant, ce sentiment de victoire fut taché par une autre révélation. Atlas perçut la présence de Victor sur la planète, une présence qu'il croyait éteinte. La stupeur se mêlait à la rage. "Victor est vivant ! C'est un impossibilité !" rugit-il, ses prunelles brillant d'une lueur ardente.

À ses côtés, Calypso tressaillit. Elle savait déjà que Victor était vivant, le collier qu'il portait toujours lui avait trahi sa présence. Elle posa une main à la fois tendre et déterminée sur le bras de son père. "Père, c'est un signe du destin, Victor doit survivre."

Atlas pivota pour fixer sa fille, "L'épée ne l'a pas tué, tu sais très bien ce que cela signifie. C'est sa vie ou la mienne."

"Père, j'étais proche de lui. Une fois qu'il sera à moi alors vous n'aurez plus à faire ce choix. Il sera un allier précieux. Imaginez nos futurs enfants, les gènes des Alterans mélangés à ceux des Titans. Nous serions invincibles." dit Calypso.

"Pour le moment, tu n'as pas été très efficace, ma chère fille. Ton Victor s'est dressé contre moi," rétorqua Atlas.

"Je n'ai pas eu assez de temps pour le faire basculer, mais je suis certaine d'y parvenir," affirma Calypso.

Atlas marqua une pause avant d'acquiescer, "Si tu penses y arriver alors très bien, je l'épargnerai mais Ivadoll doit être détruite."

Calypso sourit, un soulagement dans ses yeux, mais aussi une détermination nouvelle. Elle savait ce qu'elle devait faire.

Atlas se tourna, ses pensées déjà tournées vers la bataille à venir. Le cube, Victor, Ivadoll, tout cela n'était que des pièces dans un jeu plus vaste, un jeu dont lui seul connaissait les règles.

La porte de la salle de commande se referma derrière Calypso, laissant Atlas seul avec ses pensées. Les écrans continuaient de clignoter, reflétant une lueur malveillante sur les traits durs du Titan. Un frisson d'anticipation courait dans l'air, et l'écho des mots de Calypso résonnait encore dans son esprit.

Dans un coin sombre de la pièce, une silhouette se détacha de l'ombre. C'était Sisyphe, son regard acéré fixait Atlas, comme s'il cherchait à percer les pensées de son roi.

"Pardonnez-moi, mon seigneur," dit Sisyphe, "Je crains que ça ne soit pas une bonne idée d'unir cet Alteran à votre fille. Nous ne pouvons pas lui faire confiance."

Atlas tourna lentement la tête vers Sisyphe, un sourire froid se formant sur ses lèvres. "Crois-tu, Sisyphe, que je sois assez naïf pour imaginer une telle alliance ?" demanda-t-il, son ton moqueur.

Sisyphe s'inclina légèrement, un sourire satisfait sur son visage. "Je n'en ai jamais douté, mon seigneur."

Atlas se dirigea vers une grande fenêtre qui donnait sur l'étendue de Othrys. "Une fois que le cube de Kairos sera en ma possession, notre présent changera et les Alterans auront tous été anéantis. Victor aura alors disparu et ne sera plus qu'une lointaine préoccupation." dit-il, ses yeux fixés sur les machines autour de lui.

Sisyphe s'approcha, son regard suivant celui d'Atlas. "Mais si nous ne parvenons pas à récupérer le cube ou à le faire fonctionner, voulez-vous que je m'occupe personnellement de Victor ?"

Atlas se tourna vers lui, ses yeux brûlant d'une détermination féroce, "Une fois que nous serons sur Ivadoll, surveilles Calypso. Lorsque ma fille l'aura retrouvé, tu pourras alors le tuer si cela t'amuse."

Sisyphe s'inclina profondément, son esprit déjà en train de planifier l'exécution. "Avec plaisir, mon seigneur."

Sisyphe quitta la pièce, laissant Atlas seul avec les étoiles et ses ambitions. Le jeu complexe du pouvoir et de la trahison se déroulait sous ses yeux, chaque pièce se mettant en place.

La guerre était imminente, Atlas savait ce qu'il faisait. Il était un joueur dans un jeu impitoyable, et il n'y avait pas de place pour la faiblesse.

SG1 arpentaient les ruelles labyrinthiques de la cité d'Ivadoll depuis des heures. Les bâtiments modernes, bien que magnifiques avec leurs façades ornées de sculptures délicates, semblaient se moquer d'eux, gardant jalousement les secrets qu'ils étaient venus chercher. Les rues étaient un enchevêtrement de mystères et d'énigmes, et à chaque tournant, ils ne trouvaient que des impasses.

La cité semblait s'étendre à l'infini. La chaleur était étouffante, le soleil de la planète tapant impitoyablement sur leurs épaules. La sueur perlait sur leurs fronts, les vêtements collaient à leurs corps fatigués.

Ils finirent par se retrouver à la limite de la ville, là où les pavés cèdent la place à la terre et aux herbes sauvages, et où la forêt verdoyante d'Ivadoll étend ses racines jusqu'à l'horizon. Une mer d'arbres aux feuilles chatoyantes s'étendait devant eux.

Jack s'arrêta brusquement, ses bras croisés, son visage marqué par l'exaspération. Il retira ses lunettes de soleil pour se frotter le front, la sueur glissant entre ses doigts. "Nous perdons notre temps," grogna-t-il, donnant un coup de pied dans un caillou à proximité. Le bruit résonna à travers le silence, un écho à son irritation. "On a parcouru cette foutue ville deux fois, et il n'y a aucune trace de ces maudits bracelets."

Daniel, dont les yeux brillaient toujours de cette étincelle de curiosité et d'optimisme, essaya de tempérer la situation. "Je suis persuadé qu'ils sont là, quelque part."

Jack se laissa tomber sur un rocher à proximité, ses bras s'étirant vers le ciel en un geste de désespoir, "Daniel, regardez autour de vous. Les bracelets peuvent être n'importe où."

Teal'c regardait en direction de la forêt qui se tenait devant eux "Ils sont peut-être dissimulés ailleurs."

Daniel s'approcha de la lisière de la forêt, absorbé par la sérénité du paysage. "Je pense qu'ils sont forcément pas loin de la ville," dit-il doucement, comme pour lui-même.

Jack ajusta la languette de sa botte, sa main gauche se posa sur le rocher sur lequel il était assis. Immédiatement, la pierre se mit à vibrer doucement, puis de plus en plus fort, comme si elle répondait à son toucher.

En un éclair, Jack se redressa, les yeux écarquillés d'étonnement et de suspicion. Il brandit son P90, son corps tout entier tendu comme un ressort. À ses côtés, Sam réagit avec la même rapidité, son arme prête. Teal'c pointa sa lance Jaffa dans la même direction.

Un craquement sourd ébranla la terre, suivi d'un sifflement aigu qui fendit l'air. Les yeux écarquillés, SG1 regarda trois colonnes se matérialiser, transperçant la roche, hautes et majestueuses. Elles s'élevaient à un mètre du sol, et au-dessus de deux d'entre elles, des bracelets scintillant à la lumière du soleil y reposaient.

Le visage de Daniel s'illumina, ses yeux pétillant d'émerveillement et de joie. "Je vous l'avais dit !" s'exclama-t-il.

Ils s'approchèrent prudemment des colonnes, comme hypnotisés par les artefacts ancestraux qui semblaient vibrer d'une énergie puissante et mystique. Les bracelets, aux formes raffinées et ornés de symboles indéchiffrables, émanèrent une aura d'un autre temps.

Daniel étendit la main avec solennité, indiquant une à une les colonnes majestueuses. "Ici," déclara-t-il, sa voix teintée d'une excitation contenue et vibrante, "se trouve le bracelet de Poséidon. Là, celui de Zeus."

Sam, captivée par la description de Daniel, suivit du regard le mouvement de sa main. Ses yeux furent inexorablement attirés par les bracelets eux-mêmes, des merveilles de l'antiquité scintillant avec une élégance envoûtante. Le premier bracelet, celui de Poséidon, était un chef-d'œuvre serti de pierres bleues étincelantes, rappelant les profondeurs mystérieuses de l'océan.

Le second, celui de Zeus, rayonnait d'une puissance céleste. Incrusté de gemmes blanches immaculées, il évoquait les éclairs du ciel. Les pierres brillaient d'une lumière presque surnaturelle, comme si elles étaient chargées d'énergie électrique.

"Il n'y a rien sur la dernière colonne," constata Teal'c. Ses yeux, habitués à déchiffrer les mystères des champs de bataille, scrutèrent la colonne vide, y cherchant un signe, une explication.

"C'est la colonne d'Hadès, celle du bracelet de Victor qui a été détruit," expliqua Daniel, son regard plongé dans les mystères des inscriptions, son esprit tourné vers les légendes antiques et les mythes qui les avaient façonnées.

Après un examen approfondi des colonnes, le cœur de Daniel palpitait d'excitation et d'anticipation. Avec une précaution quasi religieuse, il tendit la main pour attraper le bracelet de Poséidon. Mais un champ de force invisible se matérialisa soudainement et repoussa brutalement sa main avec un craquement aigu.

L'écho du son s'évanouit lentement, laissant une tension qui vibrait dans l'air. Daniel, le regard fixé sur sa main repoussée, semblait un peu secoué.

"Et maintenant ?" demanda Jack, une étincelle d'impatience dans ses yeux. Son visage était tendu, sa mâchoire serrée. "Comment récupère-t-on ces machins ?"

"Je ne suis pas sûr..." répliqua Daniel, ses yeux scrutant de nouveau les colonnes. Ses mains effleuraient la pierre, "Il doit y avoir un mécanisme à activer pour les libérer."

Sam se joignit à lui, ses doigts experts et délicats glissant sur la surface des colonnes, sondant les moindres détails. Ses yeux s'attardèrent sur une série de glyphes discrets, presque cachés dans le motif complexe de la pierre.

Jack, la patience à bout, la frustration bouillonnant en lui comme un volcan prêt à éclater, se dirigea également vers les colonnes, déterminé à apporter sa contribution. En touchant la colonne de Zeus, celle-ci vibra légèrement sous sa main, et le champ de force autour du bracelet se mit à crépiter sans pour autant se dissiper.

"Qu'avez-vous fait ?" s'exclama Daniel, la surprise transperçant sa voix, ses yeux larges et fixés sur les colonnes vibrantes. Il sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine, la peur et l'excitation mêlées.

"Rien du tout, je l'ai simplement touchée," répondit Jack, tout aussi étonné, ses yeux froncés et la confusion miroitant dans son regard.

"Essayez encore O'Neill," incita Teal'c avec une voix calme et profonde. Il se tenait droit et impassible, ses yeux sombres scrutant la scène avec une concentration intense.

Jack s'exécuta, et les mêmes effets se reproduisirent. La pierre sembla chanter sous ses doigts, une mélodie ancienne et insaisissable. Intrigué, O'Neill essaya alors les deux autres colonnes, et les résultats furent similaires. Elles s'illuminèrent également mais sans pour autant se déverrouiller totalement.

"C'est étrange..." murmura Daniel, ses yeux étincelant de perplexité. "Avec vous, les colonnes réagissent mais elles restent verrouillées."

Le regard profond de Teal'c fixa les colonnes, son visage imperturbable et sculpté comme une statue antique, son corps tendu dans une pose de respect guerrier. "Peut-être que seul Victor peut libérer les bracelets."

"Pourtant elles s'activent au contact de Jack," remarqua Sam, elle tendit la main, frôlant la surface de la colonne.

Jack était impatient de résoudre l'énigme, ses doigts tapotaient nerveusement sur la crosse de son P90. "Je réessaye ?" s'enquit-il, son ton trahissant à la fois la frustration et la détermination.

Daniel était toujours concentré sur les écritures visibles sur la roche. Ses doigts traçaient les lignes de texte, son esprit plongé dans les profondeurs de la mythologie. "Non, attendez. Je pense que ces bracelets ne peuvent pas être utilisés par tous les porteurs des gènes des Anciens. Il est dit ici qu'ils sont réservés aux héritiers des Dieux."

Jack fronça les sourcils, l'incompréhension et l'exaspération marquant ses traits. "Ok, donc on laisse tomber."

"Pourquoi ?" demanda Daniel, en levant un regard interrogateur vers son ami.

"Je ne connais pas tout mon arbre généalogique, Daniel, mais je le saurais s'il y avait un Dieu dedans," rétorqua Jack, son ton frôlant l'irritation, sa posture trahissant un mélange de résignation et d'humour ironique.

"Il ne s'agit pas de Dieux à proprement parlé, Jack. Les ivadolliens appelaient comme ça les Anciens qui sont restés sur cette planète," corrigea Daniel.

"Oui, enfin, vous m'avez compris," répliqua Jack avec un geste de la main comme pour chasser l'idée.

Perdu dans ses réflexions, Daniel se mit à verbaliser ses pensées. "Victor a activé le bracelet d'Hadès. Hadès, Poséidon et Zeus étaient frères. Les trois colonnes ont réagi à son toucher." Il passa une main anxieuse dans ses cheveux, son regard rivé sur un point invisible, l'étincelle de la compréhension dansant dans ses yeux. "Il se peut que les deux autres bracelets soient associés aux frères, ou peut-être... sœurs de Victor."

"Quoi ?!" s'écrièrent simultanément Jack et Sam, leurs visages se décolorant, leurs yeux ronds comme des soucoupes exprimant une totale stupéfaction.

"Je dis que..." commença Daniel.

Jack le coupa net, "Daniel, j'ai très bien compris ce que vous venez de dire, mais je vous rappelle qu'il n'a ni frère ni sœur."

O'Neill lança un coup d'œil furtif à Sam, encore sous le choc des déductions de l'archéologue, son corps tendu par la surprise.

"Pas encore," rétorqua Daniel, ses yeux toujours fixés sur les écritures, sa voix teintée d'une certaine assurance.

"Pas encore quoi ?!" s'écria Jack, le visage crispé par une irritation croissante, son ton de voix devenant tendu.

"Il n'en a pas encore," réaffirma Daniel, son regard accrochant celui de Jack avec une intensité déstabilisante.

Jack, dans un geste de frustration, leva les yeux au ciel. La tension était palpable, une énergie électrique saturant l'air.

"Peut-être que Sam est enceinte," suggéra Daniel, laissant délibérément traîner sa main dans la direction de Carter.

Sam manqua de s'étouffer, "Je ne suis pas enceinte, Daniel !" Ses mots tranchaient l'air, acérés, son corps tremblant sous l'impact de l'insinuation.

"Vous en êtes sûre ?" insista Daniel, sa voix douce, mais intraitable.

Jack éclata, ses joues rougissant d'une colère mêlée d'embarras, "Ça suffit, Daniel, vous dites n'importe quoi !"

Daniel bondit sur ses pieds, un éclat de défi brûlant dans son regard, "En quoi je dis n'importe quoi ?! Dites-moi que ce n'est pas possible !"

"Nous prenons nos précautions !" La voix de Sam était tranchante, son regard fixé sur Daniel, mais son visage trahissait une crainte grandissante, ses yeux remplis d'un doute naissant.

"Les mêmes précautions que celles prises pour Victor ? " rétorqua Daniel, son regard faisant un va-et-vient entre ses deux amis.

Jack et Sam furent pris de court, leurs mots s'effilochant dans l'air, la possibilité que cela puisse être une possibilité les terroriser.

"Donc quoi ? Sam et moi devons avoir d'autres enfants pour que ces armes fonctionnent ? Les Titans auront eu le temps de conquérir l'univers tout entier d'ici là !" Les mots de Jack résonnèrent avec une angoisse palpable dans sa voix.

"Oui, en effet, c'est un problème," admit Daniel.

"Ah vous croyez ?!" répliqua Jack.

Daniel leva les mains en signe d'apaisement, ses yeux fixés sur Jack, "Ce n'est qu'une simple théorie."

"Alors trouvez-en une autre, Daniel !" gronda Jack, son visage contorsionné par l'inquiétude et la frustration. Il se déplaça nerveusement vers les colonnes pour tenter de trouver une solution.

Daniel allait lui répondre quand le son de pas précipités brisa leur discussion. Ayden et Victor apparurent à la lisière des arbres, les visages pâles, marqués par l'épuisement et la tension. Leurs yeux écarquillés trahissaient une confusion profonde.

Victor plia les genoux, posant ses mains dessus, cherchant à reprendre son souffle. "Nous avons été chez Kira, mais elle n'était pas là. Nous avons fouillé chaque recoin, mais aucune trace d'elle."

Ayden prit la parole, ses mots sortant à la hâte, "Personne ne l'a vue."

Un silence tendu s'installa alors, seulement perturbé par le doux chuchotement de la forêt environnante. Daniel, cependant, paraissait ailleurs, son regard fixé sur les mystiques colonnes et les bracelets encerclés par des champs de force. Une idée prenait forme dans son esprit, et il se tourna vers les deux adolescents. "C'est une chance que vous soyez là, vous pourriez peut-être nous aider," suggéra-t-il, une pointe d'hésitation dans la voix. "Il faudrait que vous essayez d'activer ces colonnes."

Jack se tourna brusquement vers Daniel, "Pas question. Laissez les gamins en dehors de ça," ordonna-t-il.

"Jack, vous plaisantez !? Vous venez de me dire d'envisager d'autres solutions !" riposta Daniel, ses mains volant en l'air pour accentuer ses mots, son expression mélangeant l'exaspération et la confusion.

Pendant que Jack et Daniel se lançaient dans une querelle tendue, Victor et Ayden échangèrent un regard curieux, l'intrigue et l'aventure pétillant dans leurs yeux. Sans un mot, ils se mirent en mouvement, s'approchant des colonnes avec prudence. Victor se dirigea vers celle de Zeus, Ayden vers celle de Poséidon, leurs mains s'étirant vers la pierre antique.

Sam et Teal'c, leur attention éveillée par le mouvement, remarquèrent avec une alarme tardive ce que Victor et Ayden étaient sur le point de faire. Mais les mots moururent sur leurs lèvres, les adolescents avaient déjà posé leurs mains sur les colonnes.

"Victor, Ayden, faites attention!" rugit Teal'c, sa voix profonde mêlant autorité et préoccupation.

À ces mots, Jack et Daniel arrêtèrent leur discussion animée, leurs têtes se tournant comme une seule pour regarder le duo.

Leurs inquiétudes se révélèrent inutiles, aucune réaction ne se produisit. Pas même un scintillement de la roche, pas un souffle d'énergie. Ils échangèrent alors leurs places, l'espoir encore vivant dans leurs yeux, mais toujours rien.

L'atmosphère se tendit, le silence pesant s'installa, chacun retenant son souffle, la déception se mêlant à la frustration.

Finalement, Victor, son regard déterminé, se dirigea vers la dernière colonne, celle qui ne possédait plus de bracelet. Lorsqu'il la toucha, la colonne s'illumina entièrement et resta ainsi, rayonnant d'une lueur surnaturelle.

Daniel fit un petit bond de satisfaction, un sourire triomphant illumina son visage. Il pointa du doigt Victor, "Ah, je vous l'avais dit que…"

"Plus un mot, Daniel ! Plus un mot !" gronda Jack, l'index sur sa bouche, le visage tordu par une frustration et une anticipation incontrôlables. Jack savait très bien ce que Daniel s'apprêtait à dire et il ne voulait surtout pas l'entendre.

Tandis que la tension retombait légèrement, Ayden sentit quelque chose tirer son regard vers l'horizon. Dans le lointain, un éclat mystérieux scintillait parmi un amas de rochers, et une attraction inexplicable l'attirait. Sans même en prendre conscience, il se détacha du groupe, ses pas guidés par cette lueur ensorcelante.

Lorsqu'il atteignit les rochers, il découvrit une pierre étrange, cachée dans l'ombre, émettant une lumière douce et surnaturelle. Elle semblait l'appeler, une mélodie silencieuse qui résonnait dans son cœur. Comme envoûté, il étendit sa main, et au moment où il toucha la pierre, une lueur intense s'en échappa, révélant des inscriptions mystérieuses qui dansaient comme une langue oubliée. Un sifflement aigu retentit, et soudainement, un artefact orné d'or et de pierres précieuses surgit, flottant au-dessus de la roche.

"Qu'est-ce que c'est ?" s'exclama Ayden, les yeux écarquillés, sa voix pleine d'émerveillement et d'incrédulité. Il ne pouvait détourner son regard de cet objet étincelant.

"Cela ressemble à un sceptre," répondit Daniel, sa voix teintée d'un mélange de fascination et de respect. Ses yeux étaient fixés sur les gravures, ses mains tremblant à peine alors qu'il se penchait pour étudier les inscriptions. Il put y lire, "Le protecteur des Dieux."

"Vous pensez qu'il peut s'agir d'une arme ?" demanda Sam, son regard trahissait une curiosité insatiable.

"Je ne sais pas," répondit Daniel, toujours perplexe, mais ses yeux brillaient d'une flamme ardente de découverte. Il continua à scruter les inscriptions, chaque ligne, chaque symbole.

Un silence éloquent s'installa, chacun réfléchissant aux implications de cette découverte. Ayden se sentit irrésistiblement attiré par le sceptre, un lien inexplicable se forgeant entre lui et l'objet.

Alors qu'il s'approchait, une main tendue vers l'objet, le sceptre s'illumina doucement, mais son geste fut interrompu par des hurlements lointains. Tous se tournèrent, Kira arrivait vers eux en courant, criant à pleins poumons.

"Les Titans ! Les Titans nous attaquent !" haleta-t-elle, son visage blême de terreur.

"Tu as eu une autre vision ?" demanda Sam, inquiète.

"Non ! Les Titans sont là ! Je les ai vus arriver par la Porte des Étoiles ! Ils nous attaquent !" dit Kira, totalement paniquée.

Au moment où les derniers mots quittèrent ses lèvres, des bruits d'explosion retentirent au loin. De la fumée apparut au niveau des habitations, s'élevant dans le ciel comme un sinistre présage.

Jack sortit le communicateur Asgard de sa poche et l'activa, "Thor ! Les Titans attaquent. Il faudra revoir votre sécurité concernant la Porte d'Ivadoll car visiblement, ils n'ont pas eu de mal à la traverser !"

"Je suis au courant, O'Neill. Nous sommes actuellement attaqués par l'un de leurs vaisseaux," répondit l'Asgard, la voix de Thor tranchante et inquiétante.

La communication se coupa brusquement, laissant un silence glacial. Jack ne parvint plus à le joindre.

L'effroi se peignit sur le visage de Victo. Pris de panique, il se lança dans une course effrénée vers sa maison, cherchant à retrouver de ses parents. Jack jura, et dans une décision rapide, ordonna à Daniel et Sam de rester auprès d'Ayden et Kira pour tenter d'activer le sceptre. Puis, avec une détermination sans faille, il s'élança à la poursuite de Victor, Teal'c à ses côtés, leurs foulées retentissant dans l'urgence de la situation.

Victor s'était engouffré au cœur de la ville, ses pieds battant le pavé avec une urgence frénétique. Les tirs des Titans se faisaient de plus en plus entendre, des éclats de lumière verdâtre illuminant l'horizon alors que leurs armes déchargeaient une puissance dévastatrice. Ils détruisaient tout sur leur passage, réduisant les bâtiments en gravats et les rues en chaos. Les cris des habitants retentissaient dans toute la ville, une cacophonie de terreur et de désespoir.

Jack et Teal'c, les muscles tendus et les sens en alerte, eurent beaucoup de mal à suivre Victor. Une attaque des Titans leur barra soudainement le chemin. Un éclat lumineux frappa une tour proche, l'édifice tremblant avant de s'effondrer dans un rugissement de pierre et de métal. Ils durent se jeter de côté, le souffle de l'explosion les projetant au sol. Des débris volèrent tout autour d'eux, et la poussière se leva en un nuage suffocant.

Teal'c se releva le premier, aidant Jack à se mettre sur pieds. "O'Neill, je ne le vois plus," dit-il, sa voix grave.

"A mon avis, il retourne chez lui," répondit Jack, ses yeux balayant les rues dévastées.

Ils reprirent leur course, esquivant les obstacles et se frayant un chemin à travers la ville en ruine. Le bruit assourdissant des explosions et des cris était omniprésent, un rappel constant de la menace qui pesait sur eux.

Pendant ce temps, Victor continuait à courir sans relâche, ses pieds martelant le pavé, chaque battement de son cœur un écho de la peur qui lui rongeait l'âme. Ses pensées étaient tournées vers ses parents, tourmenté par la crainte qu'ils aient été pris dans l'attaque des Titans. Il priait pour qu'ils aient pu échapper à la destruction, ses poumons brûlant, ses muscles hurlant de douleur alors qu'il courait à travers les rues familières, désormais défigurées par la violence.

Le monde autour de lui était devenu un chaos de cendres et de feu, les cris et les explosions formant une cacophonie infernale. Victor s'arrêta dans une ruelle à l'abri des tirs pour reprendre son souffle, ses poumons haletants après la course effrénée, sa tête tournant sous l'effet de l'adrénaline.

C'est alors qu'une main sortie de nulle part l'attrapa par le col et le tira un peu plus à l'intérieur de la ruelle. Victor tenta de se débattre, ses yeux écarquillés par la surprise, l'instinct de survie prenant le dessus. Mais il réalisa rapidement que cette main appartenait à quelqu'un qu'il connaissait bien. Calypso se tenait devant lui, son visage inquiet, mais ses yeux déterminés, une force tranquille dans sa posture.

"Que fais-tu ici ?!" cria Victor, la rage et la confusion déformant son visage. Il l'attrapa par le cou et la plaqua contre un mur, ses doigts serrant sa gorge. "Comment m'as-tu trouvé ?!"

Calypso tenta de le calmer, ses mains sur ses poignets, son regard suppliant, "Grâce à mon collier… Tu le portes toujours. Je suis venue pour toi," dit-elle, sa voix douce mais ferme, ses yeux fixés dans les siens.

Les doigts de Victor resserrèrent un peu plus le cou de Calypso, la tension dans son corps était palpable. "Pour moi ?! Vous êtes en train de tout détruire !"

Calypso, bien que prise dans son étau, ne fléchit pas, sa détermination insufflant une force à ses paroles. "Je ne suis pas d'accord avec les agissements de mon père. Si je suis venue ici, c'est pour te sauver," articula-t-elle, chaque mot pesé et chargé d'urgence.

Victor relâcha un peu sa prise, ses yeux fouillant les siens, cherchant la vérité. "Me sauver de quoi ?!" cria-t-il, son visage à quelques centimètres du sien, son souffle chaud sur sa peau, la douleur dans ses yeux reflétant un abîme de trahison et de désespoir.

"De mon père, il veut ta mort. Rejoins-nous, il t'épargnera et nous régnerons ensemble sur l'univers," murmura Calypso. Elle lui toucha la joue avec douceur, sa main froide et délicate contrastant avec la chaleur de sa peau. Elle approcha ses lèvres des siennes, les mots susurrés comme une mélodie ensorcelante, et le jeune homme ne bougea pas. Une vapeur légèrement bleutée sortit du souffle de Calypso pour aller s'engouffrer dans la bouche de Victor.

L'effet fut immédiat et déroutant. Victor sentit une sensation étrange l'envahir, une sensation qu'il avait déjà ressenti auparavant, comme si un voile s'était déposé sur son esprit. Son regard était plongé dans celui de Calypso, il ne pensait plus qu'à elle, son visage, son parfum, la douceur de sa peau. Il la relâcha complètement, ses bras tombèrent le long de son corps, sa résistance s'évanouissant comme une brume matinale. Calypso lui sourit et l'embrassa, un baiser long et enivrant, et Victor ne s'y opposa pas.

C'est alors que Sisyphe sortit de l'ombre, sa silhouette sinistre dessinant une menace imminente. Il poussa brutalement Calypso et se rua sur Victor, lui portant un coup violent dans le thorax. Victor se tordit de douleur, la force du choc le faisant sortir de sa torpeur, le ramenant brusquement à la réalité.

Un combat éclata, Sisyphe, agité par une fureur féroce, frappait avec une vigueur brutale, ses poings volant dans toutes les directions. Mais Victor, bien qu'étourdi, n'était pas sans défense. Il était entraîné au combat, ses muscles réagissant instinctivement, esquivant habilement et contre-attaquant avec une précision acérée.

Les coups pleuvaient dans un fracas chaotique, les sons des impacts résonnant comme un tambour de guerre. Sisyphe et Victor s'affrontaient avec une ferveur qui dépassait l'entendement. Un crochet lancé par Sisyphe fut esquivé et Victor riposta d'un coup de genou qui trouva sa cible dans le ventre de son adversaire. La douleur, bien qu'aiguë, était reléguée au second plan, noyée sous l'adrénaline et la détermination.

Calypso regardait, terrifiée, alors que les deux combattants se ruaient l'un sur l'autre, "Sysiphe ! Arrête !"

Sisyphe ne l'écoutait pas. Ses yeux, étincelants de rage, fixaient Victor, et il réussit finalement à l'attraper par le bras, le projetant contre le mur avec une force brutale. Victor grimaça, mais se releva presque instantanément, une lueur de défi dans son regard.

Le combat reprit de plus belle, les deux guerriers puisèrent dans leurs réserves. Victor semblait avoir l'avantage, sa détermination de protéger ses proches et son monde lui conférant une vigueur surnaturelle.

Sisyphe, quant à lui, commença à montrer des signes de faiblesse. Ses coups étaient moins précis, sa respiration devenait plus laborieuse, et Victor le vit et en profita.

Avec une rapidité éclair, il lança un coup de pied dans le genou de Sisyphe, le faisant vaciller. Un cri de douleur s'échappa des lèvres de ce dernier, et Victor enchaîna avec un coup de poing puissant à la tempe.

Sisyphe s'effondra, son corps inerte s'étendant sur le sol de la ruelle.

Victor se tenait au-dessus de lui, haletant, la réalité de la douleur et de la fatigue le frappant soudainement. Ses yeux rencontrèrent ceux de Calypso, écarquillés et perdus. Sans un mot, sans une once de remords, Victor se retourna et s'élança hors de la ruelle, laissant la jeune femme derrière lui.

Calypso, un tumulte de rage et de confusion dans ses yeux, se pencha vers son ami vaincu. "Je l'avais !" cria-t-elle, son visage tordu par la colère. "Tu n'es qu'un sombre crétin !"

Les pensées de Victor étaient tournées vers sa maison, vers ses parents. Il espérait qu'ils étaient en sécurité, que les Titans ne les avaient pas trouvés. Chaque seconde comptait.

Il courut à travers les rues en ruines de la ville, esquivant les décombres, les cris de panique et de douleur résonnant dans l'air. Les explosions lointaines faisaient trembler le sol, et la fumée noire obscurcissait le ciel.

Il n'arrêtait pas de courir, la peur et l'espoir le propulsant en avant. Il devait les trouver. Il devait s'assurer qu'ils étaient en sécurité.

Enfin, il arriva à sa maison, son cœur battant à tout rompre. La porte était entrouverte, aucuns signes de lutte n'étaient apparents. Il s'arrêta un instant, rassemblant son courage, puis entra, prêt à faire face à ce qui l'attendait à l'intérieur.

Le vent venait de prendre une tournure glacée, sifflant à travers les fissures de la porte ouverte. La maison était silencieuse et froide. Victor ressentit un sentiment de malaise grandissant alors qu'il appela, sa voix tremblante d'inquiétude, "Père ! Mère ! Vous êtes là ?"

Le cœur de Victor manqua un battement alors qu'il découvrait une scène horrifiante dans la cuisine. Sa mère, Hilda, gisait sur le sol, les yeux vitreux et sans vie, un filet de sang s'échappant de sa bouche.

"Non !" hurla Victor, sa voix brisée par la douleur.

Il se précipita vers elle, tombant à genoux à ses côtés, ses mains tremblantes effleurant son visage froid. Son esprit refusait de comprendre, refusait d'accepter la réalité glacée qui le frappait de plein fouet.

Des larmes coulèrent sur ses joues, chaque goutte un symbole de la douleur qui le déchirait. Il la prit dans ses bras, la berçant doucement, comme si ce simple geste pouvait la ramener à la vie.

"Je suis désolé, mère," sanglota-t-il, son visage enfoui dans ses cheveux. "Tout est de ma faute… Je suis tellement désolé."

A suivre...