Suite à vos commentaires, je continue cette histoire :)
Attention : ce chapitre contient une scène érotique.
L'atmosphère de l'infirmerie était lourde, les lumières tamisées projetaient des ombres douces sur les murs gris. Les instruments médicaux, habituellement si rassurants, semblaient étrangement menaçants dans cette ambiance. Sam était allongée sur la table d'examen, la froideur du drap sur elle contrastant avec la chaleur de sa peau fiévreuse.
La douleur était omniprésente, une sensation pulsatile et lancinante qui rayonnait dans son bas-ventre. Chaque respiration semblait exacerber l'agonie, comme si un étau se resserrait inexorablement autour de son utérus. Ses paupières, lourdes de douleur, se fermaient et s'ouvraient lentement, une fine pellicule de sueur perlant à son front, traduisant l'intensité de son malaise.
Jack, debout à ses côtés, se sentait impuissant face à sa souffrance. Il pressait doucement sa main, cherchant à lui offrir un semblant de réconfort, mais ses yeux trahissaient sa profonde inquiétude.
Le Dr Carolyn Lam, percevant la détresse de Sam, agit rapidement. "Nous allons soulager cette douleur," dit-elle, préparant une dose de morphine. D'une main experte, elle inséra l'aiguille dans la veine de Sam, administrant le puissant analgésique. "Cela devrait faire effet rapidement."
Au fur et à mesure que la morphine se diffusait dans son organisme, Sam sentit une vague de chaleur et de détente envahir son corps. La douleur ne disparaissait pas entièrement, mais elle devenait plus tolérable, comme si elle était tenue à distance par un voile protecteur.
Une fois certaine que Sam était aussi confortable que possible, Carolyn se prépara pour l'échographie. Elle expliqua calmement la procédure. "À ce stade précoce de la grossesse, une échographie trans-vaginale nous donnera une image plus claire de ce qui se passe à l'intérieur."
Carolyn rassembla l'équipement nécessaire et se tourna vers Jack, une expression résolue sur le visage. "Général O'Neill," commença-t-elle d'une voix douce mais ferme, "je vous recommande de quitter la pièce le temps de l'examen. J'aimerais que le Colonel Carter soit le plus à l'aise possible durant la procédure."
Jack lança un regard protecteur vers Sam, puis se redressa, la mâchoire serrée et le dos droit. "Je ne bouge pas d'ici," rétorqua-t-il avec une détermination inébranlable. "Après tout ce que Carter a enduré aujourd'hui, je compte bien rester à ses côtés."
Le regard de Carolyn trahissait une pointe d'agacement face à l'entêtement de Jack, mais elle reconnaissait également l'inutilité d'entamer un débat avec lui en cet instant.
Elle laissa échapper un soupir résigné. "D'accord, Général. Cependant, je vous demande de rester près de sa tête et de faire le nécessaire pour ne pas interférer ou la distraire pendant l'examen."
Jack hocha la tête en signe de compréhension, reconnaissant les directives posées par le docteur. Il fit quelques pas en direction du lit. Il se pencha doucement et entrelaça ses doigts avec ceux de Sam. Elle tourna son regard vers lui, lui adressant un sourire fragile mais sincère, cherchant du réconfort dans sa présence.
Carolyn ajusta minutieusement son équipement. D'un geste sûr et délicat, elle introduisit la sonde, tout en gardant ses yeux fixés sur l'écran lumineux. Les détails affichés étaient d'une netteté remarquable, chaque structure interne se dévoilait avec une clarté cristalline. Son expertise lui permettait de naviguer habilement et d'analyser chaque détail de l'échographie.
Le contour du sac gestationnel apparut clairement à l'écran, mais, malgré ses efforts pour trouver une lueur d'espoir, le battement cardiaque de l'embryon demeurait absent. Une ombre traversa le visage du docteur, le poids de la situation pesant lourdement sur ses épaules. Elle comprenait, mieux que quiconque dans la pièce, les conséquences de cette découverte.
"Je suis désolée, Sam," commença le Dr Lam, sa voix douce mais empreinte de gravité. "L'échographie montre la présence du sac gestationnel, mais je ne détecte pas d'activité cardiaque. Avec le traumatisme subi et la proximité de la lame à cette région, il semblerait que la grossesse ait été interrompue."
Un lourd silence s'abattit dans la pièce, rendant presque palpables les mots du Dr Lam. Sam se sentait comme si le temps s'était ralenti, chaque seconde semblant s'étirer à l'infini. Son esprit, submergé, avait du mal à saisir la réalité des faits. Elle battit des cils, essayant de repousser les larmes qui menaçaient de déborder. "Vous voulez dire que...?"
La gorge du Dr Lam se noua, la réalité de la situation pesant sur elle autant que sur ses patients. "C'est une fausse couche," répondit-elle doucement. "Et il est fort probable que le traumatisme subi ait joué un rôle déterminant dans ce triste événement."
La douleur dans les yeux de Sam était palpable, une combinaison de douleur physique et émotionnelle. Jack, voyant son désarroi, serra sa main un peu plus fort.
Dans un murmure chargé d'émotions, le Dr Lam ajouta, avant de prendre congé, "Nous allons vous garder ici pendant quelques heures, surveiller votre état et vous assurer que tout se déroule correctement. Si jamais vous avez besoin de la moindre chose, sachez que je suis à proximité."
Sam acquiesça faiblement, son esprit engourdi par le tourbillon des événements. Les péripéties de la journée, couplées à la tragédie de cette perte incommensurable, étaient un poids presque insoutenable. Elle se tourna vers Jack, s'enroulant dans ses bras comme on se blottirait dans une grotte pour échapper à une tempête, cherchant chaleur et protection.
Jack, sentant sa détresse, déposa un baiser doux et protecteur sur son front. "Nous allons surmonter cela," promit-il. Leur relation avait traversé de nombreux défis auparavant, et ils savaient que, malgré cette nouvelle épreuve, ils trouveraient le moyen de faire face à cette tragédie.
Les sirènes d'alerte tonnèrent avec urgence à travers le complexe souterrain du SGC, les lumières clignotantes baignant les couloirs d'un rouge sombre. L'activation non programmée de la Porte des étoiles, un événement toujours alarmant, faisait monter l'adrénaline dans les veines de chaque membre de la base.
Jack se redressa rapidement, son regard se durcissant. "Qu'est-ce qui se passe encore ?"
Sam, malgré sa douleur et sa détresse, se tourna vers la porte de l'infirmerie, se rappelant ses responsabilités en tant que membre de l'équipe SG-1.
Dans la salle d'embarquement, les militaires s'étaient rapidement formés en rangs, leurs armes pointées vers la Porte, prêts à défendre la Terre contre toute menace potentielle. L'iris métallique avait été fermé à temps, bloquant toute entrée non autorisée.
Daniel et Teal'c coururent à grandes enjambées dans les couloirs, leurs pas résonnant à chaque tournant, et ils atteignirent la salle de contrôle en quelques secondes. Walter Harriman, aux commandes, les informa de la situation. "Aucun code reçu, c'est une ouverture non autorisée," dit-il avec une certaine tension dans la voix.
Avant qu'ils puissent pleinement assimiler la situation, la Porte s'illumina soudainement d'une cascade de lumières éblouissantes, éclipsant presque la réalité autour d'eux. Deux éclats d'énergie, rayonnant d'une luminosité surnaturelle, franchirent l'iris comme s'ils se moquaient des lois de la matière, le traversant comme une simple brise d'été. Ces énergies vibrantes se condensèrent, sculptant lentement des silhouettes humaines sur la plateforme de la salle d'embarquement.
Daniel, le souffle coupé, discerna aussitôt la silhouette sereine et familière d'Oma Desala. Avant que la salle ne sombre dans la panique, Daniel, avec une urgence dans la voix, s'écria : "Ne tirez pas ! C'est Oma!" Sans une seconde d'hésitation, il bondit hors de la salle de contrôle, avec Teal'c, toujours aussi vigilant, sur ses talons, tous deux se frayant un chemin à travers les couloirs vers le lieu d'apparition.
"Oma," commença Daniel, haletant, ses yeux cherchant des réponses, "que faites-vous ici ?"
Oma, avec une douceur teintée d'urgence dans sa voix, déclara, "Daniel, je vous présente Hadès." L'homme acquiesça d'un mouvement solennel de la tête, suggérant une puissance maîtrisée.
La stature d'Hadès, dominante et majestueuse, était couronnée d'une aura presque palpable qui semblait se mouvoir autour de lui comme un voile. Ses cheveux étaient noir, lissés en arrière avec précision, mettaient en évidence un front noble et des sourcils légèrement arqués, insufflant une gravité à son expression. Le visage carré, encadré par une barbe impeccablement taillée, faisait ressortir ses traits saillants. Une cicatrice discrète, mais indéniable, zébrait sa joue droite, témoin silencieux d'un passé tumultueux et d'épreuves secrètes. Mais ce qui captivait le plus étaient ses yeux : d'une teinte si sombre qu'ils semblaient être des puits sans fond, engloutissant la lumière ambiante.
Il portait une longue tunique de couleur sombre, dont la fluidité contrastait avec la rigueur de sa stature. Une ceinture en cuir gravée de glyphes anciens enserrait sa taille, ajoutant une touche d'énigme à son allure. Chaque détail de son apparence murmurait des récits de pouvoir, de sagesse ancienne et d'intrigues cachées.
À peine Daniel eut-il le temps d'ouvrir la bouche pour interroger davantage, qu'Oma lança, d'une voix empreinte d'une urgence palpable, "Où se trouve Samantha Carter?"
"Elle est à l'infirmerie," répondit rapidement Daniel, sentant une importance particulière dans la question.
Sans plus de cérémonie, Oma et Hadès se transformèrent à nouveau en leurs formes d'énergie et s'envolèrent, laissant derrière eux des rubans de lumière sinueux alors qu'ils se propulsaient à une vitesse vertigineuse. Daniel et Teal'c emboîtèrent le pas, les échos de leurs foulées martelant avec force le béton du SGC.
Tels des comètes traversant un ciel nocturne, les deux silhouettes luminescentes parcoururent les couloirs, éclipsant presque la luminosité ambiante du complexe. Elles marquèrent un arrêt net devant les portes closes de l'infirmerie. Les gardes, décontenancés par cette apparition presque céleste, étaient sur le qui-vive, les doigts flirtant avec les gâchettes de leurs armes. Mais avant qu'une éventuelle décharge ne déchire le silence, Daniel, le souffle court après cette course effrénée, s'exclama, "Ne tirez pas ! Ils sont avec nous."
Dans l'infirmerie, une lueur surnaturelle irradia la pièce à l'entrée des deux silhouettes scintillantes, rendant l'atmosphère électrique, presque irréelle. Jack, campé aux côtés du lit de Sam, se redressa avec vivacité, son regard d'acier trahissant une alerte instantanée. "Que se passe-t-il ?"
Les luminosités fluctuantes se solidifièrent peu à peu, révélant des formes humaines. Lorsque les contours d'Oma émergèrent du halo de lumière, le cœur de Jack manqua un battement. La reconnaissance et l'étonnement se mêlèrent dans ses yeux.
"Nous sommes venus pour l'enfant, Samantha," déclara Oma, d'une voix teintée d'une douce gravité qui parvint à apaiser, ne serait-ce qu'un peu, l'atmosphère tendue.
Les yeux de Sam, embués de larmes, reflétaient une douleur qui semblait incommensurable. "Il est trop tard... Son cœur a cessé de battre," murmura-t-elle, la voix brisée.
C'est alors que la seconde silhouette, dégageant une aura aussi envoûtante qu'énigmatique, fit un pas en avant. "Bonjour Samantha, je suis Hadès," sa voix profonde faisant écho dans la pièce. "Je possède le pouvoir de donner la vie là où elle a été perdue. Si vous m'accordez votre confiance, je peux ramener l'enfant."
Le regard de Sam se tourna instinctivement vers Jack. Ses yeux, d'un bleu profond, étaient le théâtre d'une lutte intérieure entre l'espoir le plus vif et une peur viscérale. Sentant son hésitation, Jack, après un moment qui parut une éternité, hocha la tête lentement en signe d'encouragement silencieux.
Avec une détermination mêlée de crainte, Sam souffla enfin, "D'accord."
Hadès, d'une démarche majestueuse, s'approcha du lit où Sam était étendue. Chacun de ses pas résonnait avec une lourdeur délibérée, comme si le poids du destin reposait sur ses épaules. Jack, ressentait une pression si intense qu'elle faisait vibrer l'air autour de lui. Ses yeux ne quittaient pas Hadès, déchiffrant et anticipant chaque geste de ce visiteur énigmatique. Dans un mouvement presque instinctif, il se positionna entre l'inconnu et Sam.
Hadès, cependant, demeurait imperturbable face à l'hostilité silencieuse de O'Neill. Il tendit délicatement ses mains, aux doigts élancés et presque translucides, vers le ventre de Sam. Ils ne faisaient qu'effleurer l'espace au-dessus d'elle, dansant dans l'air tel un maestro commandant une symphonie silencieuse. Ses paupières tombèrent doucement, cachant les profondeurs abyssales de ses yeux, tandis que ses traits se tendaient dans un effort de concentration extrême.
Un silence enveloppa la salle, brisé uniquement par le souffle irrégulier de Sam. Soudain, un éclat doré jaillit des mains de Hadès, tissant une auréole envoûtante autour du ventre de Carter. Cette lumière, évoquant à la fois la douceur d'un coucher de soleil et le mystère d'une aurore boréale, inonda l'infirmerie, transformant le lieu en un sanctuaire d'un autre monde. L'émanation d'énergie était si tangible qu'elle semblait envelopper chaque personne présente, telle une étoffe de réconfort et d'espoir.
Totalement captivé par cette démonstration de puissance, Jack ressentait un mélange d'émerveillement et de sérénité, un contraste frappant avec l'intensité du moment. Le temps semblait avoir perdu sa signification.
Puis, comme un songe qui se dissipe à l'aube, la lumière se retira délicatement, laissant dans son sillage une douce chaleur qui berça l'âme. Lorsque Hadès ouvrit les yeux, ils scintillaient d'une lueur triomphante, un reflet d'accomplissement mêlé d'une pointe d'humilité. "L'enfant est à nouveau parmi nous," murmura-t-il.
Avec une émotion à peine contenue, Sam articula d'une voix voilée par l'émotion, "En êtes-vous sûr?"
Hadès acquiesça avec une gravité solennelle.
Jack, submergé par un tourbillon d'émotions, se rapprocha de Sam, laissant ses doigts caresser tendrement sa main. Il plongea son regard dans le sien, y cherchant un signe, une confirmation silencieuse qu'elle allait vraiment bien.
Daniel, débordé par cette révélation soudaine, afficha une expression perplexe. "Un instant," interjeta-t-il, cherchant ses mots au milieu du tourbillon d'émotions. "Je croyais que les Anciens avaient des règles strictes concernant la non-intervention. Pourquoi êtes-vous venus sauver Victor ?"
Oma, le regard pénétrant et empreint d'une sagesse millénaire, prit le temps de formuler sa réponse. "Victor est sous notre surveillance depuis un certain temps déjà," commença-t-elle. "Il porte en lui une étincelle que peu possèdent. Lorsqu'il a découvert le bracelet d'Hadès, il n'a pas simplement trouvé un artefact des Anciens, mais a été reconnu et choisi par ce dernier."
Daniel, toujours en train d'assimiler, chuchota presque pour lui-même, "A quoi sert ce bracelet ?"
Hadès, avec une aura presque surnaturelle, déclara d'une voix profonde et empreinte de mystère, "J'ai confiné en ce bracelet l'intégralité de ma puissance. Lorsqu'il choisit son porteur, celui-ci hérite de tous mes pouvoirs."
Un silence épais enveloppa la pièce avant qu'Oma n'ajoute, "Son acte de bravoure, son sacrifice pour la vie... cela a touché les Autres. Ils ont décidé d'accorder une exception, permettant à Hadès d'intervenir. Victor est important."
Les regards de Jack et Sam se croisèrent en un mélange d'incertitude et de protection. "Qu'entendez-vous par 'important' ?" interrogea Sam, l'inquiétude perçant dans sa voix.
Hadès, d'une élocution paisible mais lourde de sens, articula, "Il existe des enjeux que vous ne pouvez pas encore saisir."
Cette réponse évasive attisa le feu dans les yeux de Jack. "Écoutez-moi bien," dit-il fermement, chaque mot accentué par sa détermination. "Notre fils n'est pas un pion dans vos jeux cosmiques. Victor restera loin de tout cela. Peu importe son patrimoine génétique ou vos prédictions. Est-ce que j'ai été assez clair ?!"
Oma, reconnaissant la détermination des parents devant elle, hocha la tête doucement. "La protection de Victor est naturelle, et nous ne souhaitons pas lui causer de préjudice. Nous serons simplement là pour le guider et l'aider si nécessaire. Soyez conscients que le destin a parfois une manière étrange de s'imposer."
Daniel, observant les échanges tendus entre Jack et les entités devant lui, tenta d'intervenir pour ramener le calme. "Victor a fait un choix très clair : il ne voulait pas retourner sur Ivadoll au point de sacrifier sa propre vie pour cela. De quel danger avait-il peur ?"
Hadès, dont le visage était souvent insondable, montra une bribe d'empathie. "Ivadoll recèle de nombreux secrets. Les ombres qui s'y cachent sont aussi variées que les étoiles dans le ciel."
Jack, sa voix traînant une pointe d'agacement, capta l'attention, ses yeux ardents fixés sur Hadès. "Puisque vous évoquez les secrets, parlons de ceux des Asgards. Ils l'ont enlevé. Étiez-vous au courant de ça aussi ?"
Avec un mouvement de tête mesuré, Hadès acquiesça. "Les manigances des Asgards sont rarement hors de notre portée. Même si nous ne cautionnons pas toujours leurs actions, le passage de Victor sur Ivadoll était essentiel."
L'indignation éclata dans la voix de Jack. "Essentiel ? Après tout ce qu'ils lui ont infligé, au point qu'il ait voulu se tuer, vous osez dire que c'était essentiel ?"
Le calme inébranlable d'Hadès contrastait avec la tempête émotionnelle de Jack. "La souffrance et l'acte ultime de Victor revêtent un sens plus profond que ce que vos yeux peuvent actuellement percevoir."
Le regard de Jack était assombri par une combinaison de douleur et de rage, "Écoutez-moi attentivement, Hadès. Je mettrai tout en œuvre pour assurer la sécurité de mon fils. Il restera loin d'Ivadoll, loin de tout cela et surtout loin de vous."
Hadès, percevant la ferme résolution de Jack, opta pour une approche différente. "Comprenez, Jack, que chaque action, chaque choix, a des conséquences qui s'étendent bien au-delà de ce que nous pouvons voir ou comprendre. Mais j'entends votre douleur et votre détermination." Il fit une pause, choisissant ses mots avec soin. "Il y a un autre sujet sur lequel j'aimerais insister. Dites à Thor de désactiver rapidement le dilatateur temporel d'Ivadoll. Les implications de ce dispositif sont trop dangereuses."
Sam, sa curiosité scientifique toujours en éveil malgré les circonstances, demanda. "Vous parlez du même dilatateur temporel que les Asgards ont utilisé contre les réplicateurs, n'est-ce pas ? Pourquoi est-il sur Ivadoll ?"
Hadès prit une profonde inspiration, "Oui, il s'agit bien du même type de technologie. Toutefois, son utilisation sur Ivadoll est bien différente. Celui-ci a été manipulé pour accélérer le temps à une vitesse inimaginable."
Daniel fronça les sourcils, essayant de saisir les implications. "Accélérer le temps? Dans quel but?"
Hadès fixa ses yeux sur Daniel, "Pour expérimenter l'évolution et les changements. Mais dans de mauvaises mains, il peut être dévastateur. Imaginez un monde où des années passent en quelques jours."
Jack, bien qu'il n'ait pas une compréhension approfondie des détails scientifiques, savait reconnaître un danger imminent quand il en entendait parler. "Nous en informerons Thor."
Hadès et Oma, dans cet instant éphémère d'entente silencieuse, semblèrent se comprendre d'un simple échange de regards, comme si des millénaires de communication silencieuse passaient entre eux. C'était comme si les voiles de l'éternité s'écartaient, permettant une communion sans mots, une compréhension qui s'étendait bien au-delà des limites du temps. Ce qu'ils savaient, ce qu'ils cachaient, dépassait de loin ce qui avait été révélé.
L'attention de tous était fixée sur eux, capturant la tension palpable, quand l'ambiance de la pièce bascula. Un vent imperceptible caressa les visages, étrange pour une pièce hermétiquement close, tandis qu'une mélodie céleste, évoquant l'activation d'une Porte des Étoiles, enveloppait l'espace.
Avec une grâce qui n'appartenait qu'à eux, Hadès et Oma se transformèrent en deux faisceaux lumineux éblouissants. Ces faisceaux se dirigèrent alors vers la Porte des Étoiles qui s'éveilla comme par magie. Les chevrons, dans une chorégraphie connue mais toujours saisissante, s'embrasèrent successivement.
La majesté de la Porte des Étoiles en action emplit la salle, son vortex s'ouvrant dans une explosion d'énergie. Les deux faisceaux lumineux plongèrent à travers avec une aisance presque poétique, un contraste frappant avec la mécanique violente du vortex.
La Porte se désactiva peu après, laissant la salle baignée dans un silence pesant, seul le doux bourdonnement de la technologie en fond sonore. Ce départ rapide et mystérieux rappela à tous à quel point l'univers était vaste et rempli d'énigmes encore non résolues.
L'atmosphère dans la pièce était tendue, la révélation des Anciens et le spectacle de leur départ ayant laissé l'équipe du SGC en état de choc. Cependant, malgré l'importance des informations reçues, Jack avait une préoccupation plus immédiate en tête. Ses yeux trouvèrent une infirmière à proximité. "Faites venir le Dr. Lam, immédiatement," ordonna-t-il, l'urgence voilant sa voix.
L'infirmière, comprenant la gravité de sa demande, hocha la tête et disparut en un éclair. Moins d'une minute s'écoula avant que le Dr. Lam, déjà brièvement mise au courant du tumulte de l'infirmerie, ne fasse son entrée. Ses yeux alertes balayèrent la pièce, évaluant la situation en un instant. "Colonel Carter," dit-elle d'une voix ferme mais empreinte de compassion, "comment vous sentez-vous ?"
"Je vais bien, il semble que l'embryon ait été sauvé. Pouvez-vous le vérifier ?" répondit Sam, sa voix trahissant à peine son inquiétude cachée.
Le Dr. Lam acquiesça en silence. L'infirmière déplaça rapidement un paravent, offrant à Sam un voile d'intimité pour l'examen à venir. Jack, imperturbable, ne quitta pas sa place, son regard ancré sur Sam, guettant le moindre frémissement d'inquiétude ou de douleur sur son visage.
Une fois prête, Carolyn inséra délicatement la sonde, et un instant plus tard, le rythme régulier d'un petit cœur se fit entendre. L'émotion emplit les yeux de Jack, et il serra plus fort la main de Sam, les deux partageant un moment de soulagement pur.
"Le rythme cardiaque est fort et régulier," confirma le Dr. Lam, retirant la sonde. "Mais je recommande toujours la prudence, compte tenu de tout ce qui s'est passé."
Sam afficha une moue d'impatience, clairement frustrée par la prudence médicale.
Avec un sourire empathique, le Dr. Lam ajouta, "Je sais que ce n'est pas facile pour vous, Colonel, mais il s'agit avant tout de veiller à la sécurité de votre enfant et à la vôtre. "
Jack, captant la frustration silencieuse de Sam à l'idée de devoir rester inactive, s'avança vers elle, enlaçant doucement sa main dans la sienne. Il regarda vers le plafond, faisant semblant de méditer profondément, puis déclara avec un air faussement sérieux, "Je pense que c'est le moment idéal pour rattraper toutes ces saisons des Simpsons que tu as manquées."
Levant les yeux vers lui, Sam afficha une expression d'incrédulité. "Les Simpsons ? Tu plaisantes ?"
Il esquissa un sourire en coin, plein d'espièglerie. "Oh, tu serais surprise. Homer a cette merveilleuse façon de rappeler l'essentiel de la vie."
Elle étouffa un rire. "Je n'ai pas l'habitude de regarder des dessins animés pour passer le temps. Mais ne t'en fais pas, je vais m'occuper. Mon ordinateur portable devrait faire l'affaire."
Se penchant vers elle avec un air conspirateur, Jack murmura, "Mais Sam, ce n'est pas juste un dessin animé. C'est une exploration fascinante de la vie, vue par une famille jaune aux coiffures étranges. C'est presque... philosophique."
L'éclat de rire de Sam résonna doucement dans la pièce, rompant la tension qui l'avait précédée. "D'accord, tu m'as convaincue."
Jack lui fit un clin d'œil. "Et pour te motiver davantage, j'ajouterais du pop-corn, un plaid moelleux, et... peut-être que je pourrais subtiliser une ou deux coupes de Jell-O ici."
Les yeux pétillants, Sam répondit, retenant une envie de l'embrasser en plein milieu de l'infirmerie, "J'attends de voir ça."
Jack, la démarche lourde et réfléchie, quitta l'infirmerie après s'être assuré que Sam était bien entourée. La gravité de la situation le pesait, et il savait que l'appel qu'il s'apprêtait à passer serait l'un des plus difficiles de sa carrière.
Son visage, marqué par les émotions de la journée, trahissait une combinaison de préoccupation et de détermination. Lorsqu'il entra dans son bureau, une lueur austère de la lampe tamisée éclairait l'espace. Jack referma délicatement la porte, se ménageant un instant de répit dans cette oasis de silence. Puis, il s'installa, inspirant profondément, avant d'effleurer le combiné sécurisé.
D'un doigt légèrement tremblant, il composa le numéro du Président, l'attente semblant étirer le temps. Enfin, après ce qui lui parut une éternité, la voix solennelle du Président résonna à l'autre bout du fil. "Bonjour Général O'Neill, à quoi dois-je cet appel impromptu ?"
Jack prit une profonde inspiration, cherchant le courage de parler. "Monsieur le Président", commença-t-il d'une voix grave, "j'ai des nouvelles importantes concernant ma situation personnelle et celle du SGC." Sans attendre, il annonça la grossesse de Sam, son implication en tant que père, la venue de Victor, l'intervention des Anciens et l'étonnante découverte concernant la génétique spéciale de leur futur enfant.
Un silence significatif s'étira avant que le Président ne réponde. "Général, je suis parfaitement conscient de la relation spéciale que vous entretenez avec le Colonel Carter. Et, bien que ce ne soit pas le moment pour discuter de la nature de cette relation, ce que vous dites au sujet de cet enfant change tout."
Lorsque Jack évoqua sa volonté de démissionner, le Président fut rapide à répondre. "Vos services ont été inestimables pour notre planète. Votre démission n'est pas une option. Cependant, nous devons trouver une solution à votre situation."
La proposition que Sam devienne civile surprit Jack. "Je... Je dois d'abord en parler à Carter, Monsieur le Président. C'est sa carrière, son choix."
Le Président acquiesça. "C'est juste, Général. Mais considérez ceci comme une proposition viable. Quant à l'enfant, avec sa génétique unique, il est impératif qu'il soit surveillé et protégé au SGC. Nous devons garantir sa sécurité."
Jack soupira, sentant le poids du monde sur ses épaules. "Je comprends, Monsieur le Président. Je reviendrai vers vous dès que j'aurai parlé à Carter."
Après quelques échanges supplémentaires, la conversation avec le Président se termina avec une lourdeur palpable, chacun reconnaissant l'enjeu des décisions à venir. Pour Jack, une chose était claire : il devait parler à Sam, et rapidement.
Jack la retrouva à l'infirmerie. Elle tourna la tête vers lui lorsqu'elle sentit sa présence, et il put lire dans ses yeux une combinaison de préoccupation et d'anticipation. Sans dire un mot, il prit sa main, cherchant à lui apporter un peu de réconfort.
Il raconta en détail sa conversation avec le Président. À chaque révélation, Sam blêmissait un peu plus, son inquiétude grandissant. L'idée de devenir une civile la troublait profondément. Elle avait dédié sa vie à l'armée, à sa mission, et envisager un avenir sans cet aspect central de son identité était déstabilisant.
Cependant, lorsque Jack évoqua les préoccupations du Président concernant Victor, elle serra les poings. L'idée que leur enfant soit sous le microscope du gouvernement, analysé et surveillé, la terrifiait. Elle voulait le préserver de tout cela, le garder loin du SGC et le protéger de l'immense pression qui allait sans doute peser sur lui.
Jack la regarda, ses propres inquiétudes reflétées dans ses yeux. Ils étaient sur la même longueur d'onde : ils voulaient tous deux le meilleur pour leur enfant. Cependant, la réalité de leur situation était incontestable : ils avaient peu de choix. Ils devaient travailler avec le gouvernement, avec le SGC, pour assurer la sécurité de Victor. Même si cela signifiait sacrifier leur vie privée.
Ils restèrent un moment ainsi, partageant un silence chargé d'émotion.
Sam, ses yeux fixés sur le sol, pesait les options devant elle. L'armée, cette entité qui avait façonné son identité et dicté le rythme de sa vie, palpitait en elle comme un second cœur. Mais désormais, le battement feutré d'une autre existence, celui de Victor, résonnait plus fort. Si devenir civile était le prix à payer pour rester au SGC et assurer la protection de son enfant, elle était prête à l'accepter.
Après la disparition de Victor, Charon, satisfait de lui-même, se dirigea vers l'extérieur, respirant l'air d'Ivadoll comme s'il venait d'hériter du monde entier. Les vastes jardins qui s'étendaient devant lui étaient le témoin silencieux de sa montée en puissance. Chaque fleur, chaque arbre, chaque ombre projetée par la douce lumière du crépuscule semblait danser à son rythme.
Les allées impeccables, pavées de marbres rares, conduisaient à des fontaines magnifiques qui chantaient doucement. L'eau scintillait de mille éclats sous le reflet de l'astre d'Ivadoll. Le chant des oiseaux mélodieux et le doux parfum des fleurs emplissaient l'air d'une paix trompeuse. Dans ce cadre idyllique, Charon se promenait, serein et triomphant.
La pensée de Sigur, l'ancien gouverneur d'Ivadoll, ne le tourmentait plus. Il était désormais le maître absolu de cet univers. Mais une dernière chose le tracassait : l'avenir imminent de la naissance de Ayden et Kira. Ces deux noms grondaient dans sa tête comme une mélodie lointaine, mais toujours persistante.
Prenant son téléphone, un bijou technologique aux allures anciennes mais doté des dernières avancées d'Ivadoll, il composa rapidement un numéro. "C'est Charon," commença-t-il d'une voix glaciale. "Je veux que tu t'occupes des parents de Ayden et Kira. Assure-toi que leur fin paraisse accidentelle. Fais preuve de discrétion."
Une voix tremblante répondit à l'autre bout du fil, "Oui, maître. Votre volonté sera faite."
Raccrochant, une onde de plaisir parcourut Charon. Il retourna lentement vers la demeure grandiose qui se dressait au milieu des jardins. À l'intérieur, les couloirs tapissés de soie le menèrent à l'escalier principal. Il monta lentement, chaque pas résonnant avec autorité. Son bureau l'attendait, plongé dans une semi-pénombre.
Sur le grand bureau trônait un bâton mystique. Il était sculpté d'anciens symboles, dont l'origine se perdait dans les temps. Sans un mot, Charon saisit le bâton à deux mains. Inspirant profondément, il le frappa avec force contre le sol.
L'instant d'après, une bourrasque d'énergie surgit, le consumant dans son tourbillon. L'atmosphère changea radicalement. Le luxe et la grandeur de son bureau furent remplacés par les ténèbres oppressantes de Tartaros. Les cris lointains des âmes en peine lui rappelèrent sa mission.
Avec Victor hors de son chemin et bientôt Ayden et Kira, rien ne pourrait plus l'arrêter. Ses ambitions ne connaissaient pas de limite, et le royaume des morts serait son allié dans cette quête.
Les ombres de Tartaros s'épaississaient autour de Charon alors qu'il se dirigeait vers l'unique bâtisse qui se dressait au milieu de cette étendue désolée. Une construction imposante aux colonnes noires, dont chaque recoin semblait cacher des souffrances éternelles.
Les énormes portes s'ouvrirent lentement, révélant un intérieur si froid que Charon sentit ses os geler. Les torches murales brûlaient d'une flamme rougeâtre, éclairant à peine les salles qui semblaient s'étendre dans toutes les directions. L'écho de ses pas se répercutait, créant une mélodie presque hypnotique.
Alors qu'il avançait, le doux murmure d'une mélodie plus réelle captura son attention. La musique, bien que mélancolique, avait un attrait envoûtant. Charon la suivit jusqu'à une salle entourée de voiles noirs qui ondulaient comme des ombres vivantes. Au centre se tenait Calypso jouant d'une lyre aux motifs étranges. Le reflet des torches sur ses cordes faisait briller l'instrument d'une lueur irréelle. Elle semblait complètement absorbée par sa musique, chaque note traduisant une peine qu'elle avait endurée.
Dès qu'il s'approcha, la mélodie se tut abruptement. Les yeux verts de Calypso fixèrent Charon avec une intensité que peu auraient pu soutenir. Sa voix, douce malgré la colère évidente, fit vibrer l'air. "Tu oses venir ici après ce que tu as fait ?"
Charon avala difficilement sa salive, cherchant ses mots. "Calypso, je suis venu pour..."
Elle l'interrompit d'un geste de la main, "Pour quoi? Me rappeler que tu m'as trahie? Tu as condamné Victor alors que je t'avais demandé de l'épargner. Résultat, je me retrouve encore coincée ici !"
Charon sentait le poids de sa décision peser sur ses épaules, le faisant fléchir, même s'il était réticent à l'admettre. "Victor représentait une menace que je ne pouvais ignorer. Si nous voulons voir le jour se lever sur un nouveau monde, sa disparition était impérative."
Calypso jeta un regard froid et acéré à Charon, serrant sa lyre comme si elle pouvait en tirer du réconfort. "Ton désir de contrôle te consume. Tu ne vois pas plus loin que ta propre ambition ! Victor était bien plus qu'un simple pion sur l'échiquier. Il était le pont entre les mondes, celui qui aurait pu nous aider. À présent, fais-moi sortir d'ici !"
Se déplaçant lentement, avec une gravité mesurée, Charon s'approcha de Calypso, cherchant à adoucir la tension palpable. "Calypso," commença-t-il, pesant chaque mot avec soin, "je perçois ton désarroi, mais tu sais, tout comme moi, que mon pouvoir se limite à conduire les âmes à Tartaros. Seul Hadès peut les libérer. Néanmoins, quand son bracelet choisira un nouvel héritier, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'éduquer et assurer ta liberté."
Le rire de Calypso, doux et moqueur, résonna dans la pièce. "Oh, Charon, tu es donc toujours dans l'ignorance ? L'héritier que tu attends ne viendra pas. Victor vit toujours."
Les veines de Charon palpitaient sous l'effet de sa colère à peine contenue, et il fixa Calypso d'un regard perçant. "C'est un mensonge ! La lame d'Atlas n'a pas pu l'épargner."
Calypso haussa les épaules avec une grâce désinvolte, bien que ses yeux révélaient sa détermination inébranlable. "Il est visiblement plus puissant que n'importe quelle arme. Peut-être que Victor possède une destinée plus grande que tu ne l'imagines."
"Des fables," cracha Charon. "Si Victor avait survécu, je l'aurai vu revenir à sa réalité. Ton intuition est erronée."
Un sourire mystérieux éclaira le visage de Calypso. "L'avenir est en perpétuel mouvement, changeant avec chaque décision que nous prenons. Victor n'a pas été envoyé sur Ivadoll. Sa destinée a été réécrite. Il va naître et grandir sur Terre, loin de toi."
Charon, la rage palpable dans chaque mot, répliqua, "Qu'importe l'endroit où il se naîtra, je le traquerai et l'éliminerai avant qu'il ne puisse menacer nos ambitions."
La proximité de Calypso était électrique, chaque pas qu'elle faisait en direction de Charon chargeait l'air d'une intensité grandissante. Quand elle se trouva enfin face à lui, leurs souffles se mélangeaient, "Je te l'interdis," murmura-t-elle, chaque mot chargé d'une promesse et d'un avertissement. "Victor est à moi. Ensemble, nous serons une force imparable qui régnera sur l'Univers. Alors nous te rendrons ce qui a été cruellement enlevé, comme promis."
Un rire sarcastique s'échappa des lèvres de Charon, "Comment peux tu faire confiance aux descendants des Alterans ? Ils ont trahi ton peuple ! Comment peux-tu penser que Victor sera différent?"
Le visage de Calypso se transforma, passant de la passion à une froideur tranchante. "Ne présume pas de mes choix en te basant sur les erreurs du passé."
Cherchant à reprendre le contrôle de la conversation, Charon examina Calypso intensément. Ses plans, méticuleusement élaborés, menaçaient de s'effondrer autour de lui. Qui, hormis Kira, aurait pu sauver Victor de la mort ? Hadès ? Ou peut-être était-ce l'intervention des Autres? Non, c'était improbable ; ils étaient liés par des codes et des lois qu'ils n'enfreignaient jamais. Charon savait qu'il devait revoir ses stratégies, car si Victor était toujours en vie, alors il représentait une menace qu'il devait absolument anéantir.
La lueur grise de l'aube filtrait à travers les rideaux, baignant la chambre d'une douce luminosité. Dans le monde trouble entre le sommeil et la réalité, Sam était dans la salle de réunion du SGC. Elle pouvait sentir le sol froid sous elle, la brume épaisse enveloppant tout. Un murmure lointain, un frisson glacé. Puis, Victor apparut devant elle. Ses yeux étaient emplis de terreur et de désespoir. Il la fixa intensément, la détresse dans son regard. Dans un geste soudain, il plongea une lame brillante dans son ventre, non pas pour la blesser, mais pour mettre fin à sa propre vie. Elle tenta de l'arrêter, mais ses mouvements étaient ralentis, comme dans un marécage. Elle pouvait seulement assister, impuissante, à sa mort.
Un cri étouffé lui échappa alors qu'elle se redressait brusquement dans le lit, le drap trempé de sueur collant à sa peau. Ses mains tremblantes palpèrent son abdomen, vérifiant la réalité de sa chair intacte. La vision de la mort de Victor la hantait chaque nuit, si vivante, si tangible, qu'elle avait du mal à discerner le rêve de la réalité.
La froideur du lit à côté d'elle évoqua cruellement l'absence de Jack. Même en étant immergée dans la chaleur familière de sa maison, elle se sentait comme une étrangère, son esprit encore prisonnier du cauchemar. Cela faisait quatre jours qu'elle était ici, loin de la base du SGC, suite aux recommandations du médecin. Jack avait insisté pour qu'elle reste chez lui, pensant que l'éloignement de la base l'aiderait à se détacher du travail. Mais, à cet instant précis, tout ce qu'elle désirait était sa présence réconfortante à ses côtés pour chasser les ombres de la nuit.
Se forçant à bouger, elle se leva et se dirigea vers la cuisine. Habituée à des petits-déjeuners rapides, souvent pris sur le pouce, elle décida de se préparer quelque chose de spécial. Après tout, elle avait le temps. Elle fit des œufs brouillés, un toast, et se servit une grande tasse de café.
Après le petit déjeuner, elle tenta de se plonger dans un livre que Jack lui avait recommandé: "Guide du voyageur galactique" de Douglas Adams. Jack avait mentionné que c'était une de ses lectures favorites durant son temps libre, un choix assez surprenant.
Elle ouvrit le livre à la première page. Rapidement, Sam fut transportée dans le monde absurde d'Arthur Dent, un Terrien moyen qui se retrouve entraîné dans une série d'aventures interstellaires à la suite de la démolition de la Terre par un groupe d'aliens bureaucrates. Avec des robots mélancoliques, des vaisseaux spatiaux alimentés par la force de l'absurdité, et des serviettes ultra-pratiques, le livre était une satire cinglante de la science-fiction traditionnelle.
Elle se mit à sourire à chaque page, comprenant pourquoi Jack avait tant apprécié cette histoire. C'était hilarant, décalé et, par moments, étonnamment profond. La vision de Douglas Adams sur l'existence et la place de l'homme dans l'univers n'était pas sans rappeler certaines des discussions philosophiques qu'ils avaient eues après des missions particulièrement éprouvantes.
Cependant, malgré les rires occasionnels, son esprit divaguait toujours. Elle repensait à ses nombreuses missions, aux équations qu'elle avait laissées en suspens au SGC, à l'étrange rencontre avec Hadès et Oma et… à Victor. Elle posa le livre, se rendant compte qu'elle avait besoin de se détendre un peu. Elle se leva, décidant qu'une douche serait parfaite pour se rafraîchir l'esprit.
Une fois habillée, elle essaya de trouver quelque chose pour occuper ses mains. Elle s'aventura dans le garage de Jack et tomba sur un vieux poste radio. Se rappelant qu'il avait mentionné un problème avec celui-ci, elle décida de le démonter et de voir si elle pouvait le réparer.
Ses doigts agiles manœuvraient à travers les composants du poste radio, chaque pièce révélant un nouveau puzzle à résoudre. Pour Sam, c'était presque thérapeutique, une sorte de méditation active. Elle venait de souder deux fils ensemble lorsque son téléphone sonna, la faisant presque sursauter.
Elle attrapa le téléphone et sourit en voyant "Jack" s'afficher à l'écran. "Coucou," dit-elle joyeusement.
"Sam, ça va ? Dis-moi que tu n'as pas pris d'initiative pour transformer mon grille-pain en un mini-réacteur nucléaire ou quelque chose du genre," rétorqua Jack sur un ton moqueur.
Un rire cristallin lui échappa. "J'y ai pensé ! Mais j'ai jeté mon dévolu sur ce vieux poste radio. Il avait l'air si solitaire, j'ai cru bon de le remettre sur pied."
"Ah, cette vieille chose ?" répondit Jack, amusé. "N'oublie pas que tu es censée te détendre, pas jouer à l'ingénieur en chef."
Elle poussa un soupir affectueux. "Je sais, c'est juste... J'ai du mal à rester inactive."
Il y eut une pause, puis Jack dit d'une voix douce : "Je le sais, Sam. Juste... prends soin de toi, d'accord ? Et si tu trouves un truc et que tu te demandes à quoi il sert, appelle-moi. Qui sait, ça pourrait être un artefact familial comme... mon aspirateur vintage."
Elle rit de nouveau. "Entendu. Pas de bricolage sans supervision."
"Parfait ! Je finis tôt aujourd'hui, j'apporte des pizzas. À ce soir, Sam."
"J'ai hâte. À ce soir, Jack."
Alors qu'elle raccrochait, elle contempla le poste radio à moitié démonté et décida d'y consacrer encore une heure avant de faire une pause.
L'après-midi s'écoulait en douceur, chaque minute submergée dans le monde de l'électronique ancienne. Sam découvrit que malgré l'importance du repos, son esprit, vif et aiguisé, cherchait constamment à s'occuper. La résurrection du vieux poste de radio était devenue une quête personnelle, un défi à la fois simple et englobant.
Alors que l'ombre de la soirée s'étendait sur le jardin, elle se retira sur la terrasse, accueillant le baiser rafraîchissant du crépuscule. La tasse de café entre ses mains émettait une vapeur douce, dessinant des volutes qui se perdaient dans l'air. Face à elle, les arbres balançaient leurs branches dans une danse silencieuse, le ciel se teintant de teintes pourpres et dorées. Le temps semblait s'être arrêté, chaque souffle, chaque bruissement de feuille s'inscrivant dans une éternité fugace.
L'approche de la nuit noya progressivement le salon dans un voile d'obscurité. Elle fut tirée de sa rêverie par le bruit caractéristique d'une clé dans la serrure. Son cœur s'accéléra, reconnaissant l'allure inimitable de Jack même avant de le voir. Mais au lieu de se lever pour l'accueillir, elle s'étira délicatement sur le canapé, voulant lui montrer, à sa manière, qu'elle avait tenu compte de ses conseils et s'était ménagée.
Dès son entrée, Jack balaya du regard l'intérieur, la trouvant en un instant. Un sourire malicieux éclaira son visage. "Alors, journée difficile?" taquina-t-il.
Sam rit doucement, ses yeux se perdant dans les siens, "Ça aurait été plus facile de désamorcer une bombe Goa'uld."
Le rire chaleureux de Jack réchauffa la pièce, rompant le froid du dehors. Il s'approcha d'elle en quelques enjambées déterminées, se penchant pour sceller leurs lèvres dans une étreinte passionnée. La réponse de Sam fut immédiate, ses doigts se glissant naturellement autour des poignets de Jack, cherchant à réduire encore la distance entre eux.
Mais alors qu'ils s'abandonnaient à l'instant, la réalité fit irruption sous forme des boîtes de pizza que Jack tenait encore. Dans un mouvement maladroit, interrompant leur baiser, il les posa précipitamment sur la table basse, les faisant atterrir avec un léger claquement. Les deux échangèrent un regard amusé, comprenant l'ironie de la situation.
Sans perdre de temps, Jack revint vers elle, ses mains glissant sur sa nuque, ses doigts s'emmêlant dans ses cheveux. Le baiser se fit plus profond, plus passionné, comme s'ils cherchaient à se rapprocher encore plus l'un de l'autre. La chaleur entre eux était palpable, presque tangible, les enveloppant dans une bulle d'intimité et d'affection. Chaque mouvement, chaque souffle partagé, renforçait leur lien, révélant l'intensité de leurs sentiments l'un pour l'autre.
Jack se retira finalement, ses lèvres traçant une dernière caresse sur celles de Sam avant de se reculer complètement. L'air entre eux semblait chargé d'électricité, et bien qu'ils fussent séparés physiquement, une aura d'intimité les entourait encore.
"Je ne suis pas sûr que le docteur approuve, il vaut mieux arrêter avant que je ne puisse plus me contrôler," dit-il d'une voix rauque, la profondeur de son désir évidente dans ses yeux. Un frisson parcourut Sam à ses mots, mais elle n'était pas prête à le laisser s'en tirer aussi facilement. Elle aimait jouer, son sourire espiègle éclaira son visage, et elle se redressa légèrement. "Alors, comment s'est passée ta journée? " demanda-t-elle d'une voix douce, presque innocente. Elle marqua une légère pause, laissant l'anticipation s'installer. "Des nouvelles de Thor ?"
Jack fut momentanément déstabilisé. Il rit doucement, une lueur amusée dans les yeux. "Eh bien, si l'on cherche un moyen infaillible de refroidir les passions, une image mentale d'un extraterrestre chauve et dénudé s'avère très efficace," répondit-il, son humour habituel reprenant le dessus.
Avec une moue faussement désolée, Sam leva un sourcil, incitant Jack à poursuivre.
"Toujours aucunes nouvelles, comme d'habitude il tarde à arriver quand on a besoin de lui." conclut Jack, laissant son humour tempérer la tension du moment.
Alors qu'il s'apprêtait à se lever du canapé, son cœur s'emballa lorsqu'il sentit la détermination de Sam à le retenir. Avant même qu'il puisse formuler une pensée cohérente, elle avait soulevé sa jupe avec une aisance audacieuse et, avec un mouvement fluide, elle s'était installée sur lui. Ses cuisses étaient fermement pressées de chaque côté de son bassin, la chaleur de sa proximité se répandant à travers lui.
Ses yeux, d'un bleu profond, fixaient les siens avec une intensité enivrante. Les doigts de Sam, doux mais fermes, caressèrent alors le visage de Jack avant de se poser sur ses lèvres. Elle l'embrassa, le goût de la tentation se mêlant à celui du désir. Ses mains se frayèrent un chemin sur sa peau, chaque mouvement étant une promesse de ce qui allait suivre.
Jack, pris dans un tourbillon de sensations, n'eut d'autre choix que de se rendre à cette douce torture. Mais, une partie de lui, celle qui se souciait toujours de la protéger, essaya de mettre un frein à leur élan. "Sam," gémit-il contre ses lèvres, "nous devrions... nous devrions ralentir."
La réponse de Sam était empreinte d'une assurance qui lui était propre. "Le docteur n'a pas dit que je devais faire vœu de chasteté."
Jack sourit malgré lui, le visage de Sam reflétant le désir et l'audace. "Elle a dû oublier de le préciser."
"Les rapports ne posent aucuns problèmes, j'ai demandé confirmation à Carolyn," répondit Sam d'une voix basse et sensuelle. Elle l'embrassa à nouveau. Leurs lèvres se rencontrèrent, se perdant dans un baiser enivrant et passionné. Les mains de Sam étaient partout, explorant, taquinant et défiant les limites de leur relation. Sa détermination à poursuivre ce qu'ils avaient commencé était claire. Jack, bien qu'un peu hésitant au départ, ne put résister à cette tentation qu'elle représentait. Lorsque les doigts habiles de Sam commencèrent à défaire sa ceinture, il eut un moment d'hésitation, mais le désir l'emporta sur la raison.
Jack sentit une chaleur envahir tout son corps lorsque la main de Sam glissa à l'intérieur de son pantalon. Son souffle devint plus irrégulier, chaque toucher provoquant des frissons qui firent grandir son envie. Les paroles de Sam sur la confirmation de Carolyn revinrent à son esprit, et il répondit d'une voix légèrement amusée, "Si le doc le dit alors..."
La respiration de Jack devint soudainement irrégulière quand Sam retira sa main pour positionner son bassin contre le sien. Un frisson de désir le parcourut, faisant naître un mélange d'anticipation et d'impatience. La sensation enivrante et électrique qui émanait de leur proximité était bien trop intense pour être mise de côté. À travers le fin tissu de son pantalon, il pouvait sentir la douceur brûlante de Sam. Chaque contour et chaque mouvement qu'elle faisait contre lui faisait monter une envie ardente, un besoin presque primal de fusionner avec elle, de ressentir chaque partie de son corps. Il était au bord de l'abîme, prêt à plonger dans le tourbillon de passion qui les attendait. Chaque seconde semblait une éternité, et tout ce qu'il voulait, c'était être profondément en elle.
Jack la renversa sur le canapé, son poids confortablement posé sur elle. Son souffle chaud effleura le cou de Sam, chaque baiser augmentant la température entre eux. Leurs bassins étaient si étroitement enlacés que chaque mouvement de Jack faisait écho dans le corps de Sam, lui rappelant l'urgence de leur désir. À chaque gémissement, à chaque souffle court, la nécessité de supprimer tout obstacle entre eux devenait impérative.
Ses mains, avides de la chaleur de sa peau, glissèrent audacieusement sous sa jupe. La sensation de ses doigts parcourant sa cuisse la fit frissonner. Presque incapable de contenir ses pulsions, elle lui murmura à l'oreille, le laissant presque à bout de souffle, "j'ai envie de te sentir en moi."
De ses doigts, Jack écarta lentement la délicate pièce de dentelle qui le séparait encore de Sam. Le tissu caressa la douceur de ses cuisses avant de rejoindre l'ombre silencieuse du canapé. Alors qu'il se plaçait entre ses jambes, leurs regards se fondirent dans une dance silencieuse d'intensité et de désir brûlant. Elle glissa ses doigts habiles sur la ceinture de son pantalon, libérant avec lenteur sa virilité tendue et impatiente.
Il était sur le point de la pénétrer avec douceur lorsqu'une lumière aveuglante jaillit, changeant la douce atmosphère sensuelle en une scène de science-fiction. Les ombres disparurent, remplacées par cette lumière froide et clinique. Les deux amants se figèrent, leurs yeux s'agrandirent sous le choc de l'interruption.
Lorsque la luminosité baissa un peu, ils découvrirent un alien gris, sa petite silhouette se détachant nettement dans l'éclat persistant. Ses grands yeux noirs et brillants étaient écarquillés, un mélange d'étonnement et de curiosité, peut-être même d'une pointe d'amusement. La situation aurait été presque comique si elle n'était pas si incroyablement gênante.
Tous les trois semblèrent retenir leur souffle pendant un moment, le timing n'aurait pas pu être pire. Puis, d'une voix presque mécanique, l'extraterrestre rompit le silence, "O'Neill, vous avez demandé à me voir ?"
Sam, ses joues s'empourprant, réajusta rapidement sa jupe, essayant de cacher tant bien que mal son intimité. Ses mains tremblantes cherchèrent ensuite à redonner un semblant d'ordre à ses cheveux ébouriffés. Jack, pour sa part, affichait une moue de frustration alors qu'il luttait pour contenir son envie et remettre son pantalon en place. Il fusilla l'alien du regard. "Thor, vraiment ? Les portes ont été inventées pour une raison ! La moindre des choses est de frapper avant d'entrer ! "
L'Asgard inclina légèrement la tête, semblant réfléchir à la remarque. "Désolé O'Neill. Je me suis d'abord rendu au SGC mais vous n'étiez pas là. Daniel Jackson m'a informé que votre besoin était... urgent." L'infime hésitation dans sa voix révélait une pointe d'humour, presque imperceptible.
O'Neill, avec son sarcasme caractéristique, rétorqua, "Oui c'était urgent mais vous avez pratiquement une semaine de retard !"
Les yeux de l'alien clignotèrent légèrement. "J'ai été très occupé, je n'ai pas pu me venir plus tôt. Que se passe-t-il, O'Neill?"
Avec une gravité palpable, Sam s'efforça de retracer pour Thor la complexité des événements qu'ils avaient traversés. Elle commença par la soudaine apparition de Victor, leur fils, venu du futur avec des révélations bouleversantes. Elle décrivit ensuite la trahison inimaginable des Asgards, qui avaient kidnappé Victor pour l'exiler sur la planète Ivadoll.
Mais le plus poignant restait à venir. Victor, écrasé sous le poids de sa mission et terrifié à l'idée de ne pas y parvenir, avait envisagé l'impensable : se tuer avant de naître. Son acte désespéré n'était cependant pas passé inaperçu. Hadès et Oma étaient intervenus. Ils avaient réussi à détourner le destin tragique de Victor, sauvant ainsi l'existence de leur enfant.
Enfin, elle aborda le sujet du dilatateur temporel sur Ivadoll. Hadès, ayant pleinement saisi les implications catastrophiques que cet appareil pouvait engendrer, pressait les Asgards de neutraliser ce mécanisme.
À ces révélations, Thor afficha un air légèrement surpris. "Si je comprends bien, Colonel Carter, vous portez actuellement cet enfant dont on parle?"
Sam répondit simplement par un hochement de tête silencieux mais significatif.
"Le nom des Asgards impliqués dans cet enlèvement a-t-il été mentionné par Victor?" demanda Thor, cherchant à recueillir le maximum d'informations.
Jack, visiblement inquiet, intervint, "Il ne nous a rien précisé à ce sujet. Mais Thor, il est impératif que nous agissions rapidement pour empêcher ce drame."
Thor, pensif, pencha la tête, ses yeux reflétant une profonde préoccupation. "J'avais entendu parler d'initiatives individuelles au sein de notre peuple, mais jamais d'une telle conspiration . Je vais en informer immédiatement le Haut Conseil et prendre les mesures nécessaires. Rassurez-vous, votre enfant ne subira aucun préjudice."
L'inquiétude sur le visage de Sam ne disparut pas, "Qu'en est-il du dilatateur temporel ?"
Thor prit un moment pour rassembler ses pensées. "La situation est complexe. Ivadoll n'est pas une simple planète. Ses habitants partagent l'héritage génétique des Anciens. Nous avons installé le dilatateur temporel pour accélérer leur évolution, espérant qu'ils pourraient être la clé de la survie des Asgards. Bien que nous comprenions vos inquiétudes, je ne peux garantir que le Haut Conseil acceptera de le désactiver."
"Thor, on compte sur vous pour les convaincre." insista Jack.
Avec un signe de tête respectueux, Thor répondit, "Je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir, O'Neill."
Le ton grave de Thor fit naître un sourire en coin sur le visage de Jack, comme une marque tacite de reconnaissance entre les deux.
Mais l'ambiance détendue ne dura pas. La question suivante de Thor fut totalement inattendue, "Si le Colonel Carter est déjà enceinte, pourquoi cherchiez-vous à procréer avant mon arrivée ?"
Lorsque les mots quittèrent la bouche de Thor, Jack et Sam échangèrent un regard d'incrédulité, leurs visages passant de la surprise au rouge profond en un instant. Il y eut un moment gênant de silence, où seuls les bruits de déglutition de Jack et les battements de cœur accélérés de Sam semblaient audibles.
Jack tenta de répondre en premier, mais se retrouva à bégayer, cherchant désespérément les bons mots, tout en évitant le regard direct de l'Asgard. "Eh bien, vous voyez, Thor, ce n'est pas exactement... euh..."
Sam semblait tout autant déstabilisée. Ses mains s'agrippaient nerveusement à la table basse devant elle. Elle avala sa salive, cherchant ses mots pour expliquer une partie aussi intime de la nature humaine à une créature qui semblait n'avoir aucune idée des nuances des relations terriennes. "Thor, pour nous, les humains, les relations intimes ont de multiples significations. Elles sont un moyen d'exprimer notre amour, notre affection, notre connexion avec quelqu'un d'autre. Ce n'est pas seulement pour avoir des enfants."
Thor, avec ses grands yeux inquisitifs, pencha légèrement la tête, le flot continu d'informations qui se bousculait dans son esprit technologiquement avancé. "Alors, ce que vous décrivez est une méthode... empathique de communication entre individus ?"
Sam, tentant de trouver les bons mots pour un concept si intrinsèquement humain, répondit, "En un sens, oui. C'est bien plus qu'une simple communication. C'est une façon d'établir une connexion émotionnelle profonde et d'exprimer des sentiments intenses."
Thor réfléchit un instant, son expression ne changeant pas beaucoup mais on pouvait presque voir les rouages tourner dans sa tête. "Fascinant. Les Asgards ont évolué au-delà de ces besoins. Nous échangeons des informations et des connaissances, mais le concept d'intimité émotionnelle est étranger à notre culture. Nous clonons pour nous reproduire."
Jack, toujours mal à l'aise avec ces conversations franches, ajouta avec son sarcasme habituel, "Eh bien, ne comptez pas sur nous pour vous faire une démonstration."
Sam essaya de masquer un sourire en baissant les yeux, appréciant le commentaire léger de Jack pour détendre l'atmosphère.
Thor hocha la tête, captant l'embarras sous-jacent de la situation. "Les cultures et les coutumes varient grandement à travers la galaxie. Je vous remercie de m'avoir offert cette perspective sur les vôtres." Il marqua une courte pause, ses yeux scrutant les deux officiers. "Je reviendrai vers vous dès que j'aurai la décision du Haut Conseil concernant Ivadoll." Et sans un autre mot, Thor fut enveloppé par un faisceau lumineux brillant, le téléportant hors de la pièce, laissant Sam et Jack seuls.
Lorsque Charon remit le pied sur Ivadoll, une rage tumultueuse bouillonnait en lui, l'atmosphère alentour devenant presque électrique. Ses pas martelèrent le sol avec une force qui semblait ébranler la terre elle-même. Les vents, qui autrefois le caressaient doucement, se mirent à hurler, traduisant sa profonde frustration.
Il avait pensé que ce jeune homme n'était plus un problème, un obstacle qu'il avait déjà surmonté. Toutefois, découvrir que cet enfant, doté de capacités latentes, respirait encore, était une surprise qu'il n'avait pas vu venir. L'idée que Victor puisse un jour maîtriser ses pouvoirs et défier sa domination l'emplissait d'une inquiétude dévorante.
Le paysage, jadis symbole de la puissance et du contrôle de Charon, semblait désormais se moquer ouvertement de lui avec ses vastes étendues silencieuses. Son engagement initial s'était mué en une obsession : il devait retrouver Victor et neutraliser la menace qu'il incarnait.
Malgré la longue liste d'ennemis qu'il avait accumulée, Charon savait qu'il avait besoin d'alliés, maintenant plus que jamais. Au fil des ans, à travers des pactes et des manipulations, il avait réussi à se lier à quelques figures puissantes, qui, guidées par leurs propres intérêts, pourraient l'aider dans sa tâche.
À l'horizon, d'épais nuages menaçants s'amoncelaient, présageant une confrontation inévitable. Des accords seraient scellés, des trahisons se manifesteraient, et au centre de cette mêlée, Charon, avec ses désirs et ses craintes, se préparait à affronter la bataille la plus significative de son existence. Un combat qui, il en était conscient, déterminerait non seulement son destin, mais aussi celui de tous les mondes.
A suivre...
