J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira. Nous approchons lentement mais sûrement du dénouement final. :)
Encore merci à Mel pour sa relecture.

Dans l'infirmerie du SGC, l'atmosphère était calme, ponctuée seulement par les bips réguliers des moniteurs cardiaques. Sur l'un des lits, Victor et James étaient assis côte à côte, plongés dans leurs pensées. Des traces de leur récente bataille marquaient encore leurs visages, mais de manière subtile, avec de légères égratignures et des contusions à peine visibles.

Victor, le regard dans le vague, faisait tourner un pansement autour de son doigt, comme s'il essayait de détourner son esprit de pensées plus lourdes. À ses côtés, James avait les yeux fixés sur un point invisible au plafond, absorbé par ses propres méditations.

Le Général O'Neill entra dans l'infirmerie, suivi de près par Sam, Daniel et Teal'c. Leur arrivée rompit le calme. Ils avançaient avec assurance, mais sans hâte, leurs pas résonnant légèrement sur le sol.

Jack s'approcha de Victor, son regard trahissant une inquiétude subtile. Bien que ses yeux expriment habituellement une sérénité, on pouvait y lire une colère contenue. Les légères rides sur son front et la tension dans sa mâchoire suggéraient qu'il luttait pour garder son calme.

"Victor," commença Jack d'une voix ferme, brisant le silence, " Tu es totalement inconscient ! Ton arrivée aurait pu te coûter la vie, on aurait pu te prendre pour cible !" Son ton, bien que réprimandant, était empreint d'une crainte sous-jacente, celle d'un père terrifié à l'idée de perdre son fils. Cette peur, se mêlant à la colère d'un homme habitué à gérer des situations périlleuses, donnait à ses paroles une intensité particulière.

Victor se sentit submergé par une marée d'émotions. La sévérité dans la voix de Jack résonnait avec ses propres incertitudes, amplifiant ses peurs. Des justifications pour leur arrivée audacieuse affluaient dans son esprit, mais il ne parvenait pas à trouver les mots justes.

Prenant une inspiration profonde, il redressa la tête, confrontant Jack avec un regard bleu empli de défi et d'inquiétude. Leurs yeux se rencontrèrent, créant une tension palpable dans l'air. Victor affichait une détermination teintée de vulnérabilité, sa voix trahissant un léger tremblement lorsqu'il demanda, "Comment sais-tu qui je suis ?"

Jack, les bras croisés sur sa poitrine, affichait une expression perplexe. Un silence pesant s'installa entre eux avant qu'il ne reprenne la parole, "Victor, tu es déjà venu du futur. C'est quelque chose qu'on n'oublie pas facilement," dit-il, sa surprise évidente soulignant l'étrangeté de la question.

Bouleversé par la révélation de Jack, Victor se sentit submergé par un tourbillon d'émotions contradictoires. D'un côté, une part de lui était intriguée par cette possibilité de voyager dans le temps, avec toutes ses implications fascinantes et terrifiantes. De l'autre, l'idée que cela puisse le concerner directement remplissait son esprit de questions et de spéculations. Il tenta frénétiquement de connecter les pièces de cette énigme temporelle. Parmi toutes les questions qui tournoyaient dans sa tête, une interrogation s'imposait avec une force inébranlable : 'Comment est-il possible qu'il ait déjà voyagé dans le temps ?'

Jusqu'à présent, James avait observé la scène en silence, se tenant en retrait. Mais à la mention du voyage dans le temps, son attitude changea radicalement. Son corps se raidit, et son visage se transforma sous l'effet d'une surprise mêlée d'indignation. "Quoi ?! Pourquoi ne m'as-tu pas dit ça plus tôt ?" lança-t-il, se tournant brusquement vers Victor.

Ses yeux marrons, grands ouverts, trahissaient un mélange de confusion et d'urgence. Il scrutait le visage de Victor, comme s'il espérait y découvrir des indices, des explications qui pourraient éclairer cette révélation inattendue. Son regard intense semblait presque vouloir percer le voile du mystère entourant cette histoire de voyage dans le temps, cherchant désespérément à comprendre comment son frère pouvait être impliqué dans une telle anomalie.

Victor, pris de court, secoua la tête, comme s'il essayait de se débarrasser d'une pensée inconcevable. Ses mains s'agitèrent nerveusement devant lui, en un geste instinctif, quasi-réflexe, comme pour éloigner physiquement l'idée. "Mais non, c'est impossible, c'est la première fois que je voyage dans le temps !" bégaya-t-il, sa voix trahissant la confusion et l'incrédulité qui l'assaillaient.

Son déni était viscéral, une réaction émotionnelle face à une réalité qu'il ne pouvait ni comprendre ni accepter. Le battement rapide de son cœur était perceptible, reflétant l'anxiété et la tension qui montaient en lui. Chaque mot qu'il prononçait semblait chargé d'une urgence et d'une désorientation croissantes, comme s'il luttait pour garder pied dans un monde qui venait soudain de devenir beaucoup plus insaisissable.

L'incrédulité de Jack face à la réponse de Victor se mua rapidement en irritation. "La première fois ?! C'est une blague ?!" lança-t-il. Instinctivement, il fit quelques pas en arrière, créant un espace entre lui et Victor. L'expression de son visage oscillait entre l'agacement et l'effort de comprendre, comme si l'éloignement physique pouvait lui donner la clarté nécessaire pour aborder cette nouvelle réalité étonnante.

Un silence lourd s'abattit soudain sur la pièce. Comme si le temps lui-même s'était suspendu, laissant chacun immergé dans ses pensées. Chaque personne présente semblait être prise dans un tourbillon interne d'émotions conflictuelles et de questions sans réponse. James, en particulier, semblait déchiré, son regard passant sans cesse de Victor à Jack, comme s'il cherchait désespérément à trouver un sens à ces contradictions temporelles.

Sam, qui avait observé attentivement les échange, s'approcha de Jack. Elle posa doucement sa main sur l'épaule tendue d'O'Neill, offrant un geste de soutien. "Jack," dit-elle doucement, sa voix basse mais claire cherchant à injecter une dose de rationalité dans cette conversation agitée, "le Victor qui est apparu il y a deux ans n'est pas le même que celui que nous avons devant nous."

Jack se tourna brusquement vers elle, une étincelle de confusion dans les yeux. "Quoi ?!" s'échappa de ses lèvres, sa voix mêlant incrédulité et un besoin pressant de clarification. Il alterna son regard entre Sam et Victor, ses yeux trahissant son effort pour saisir cette nouvelle perspective et ce qu'elle impliquait.

Daniel, ayant suivi attentivement la conversation, intervint avec un hochement de tête compréhensif. "Victor a changé son propre futur," expliqua-t-il, croisant instinctivement les bras, un geste qu'il adoptait souvent lorsqu'il était absorbé par ses réflexions. "Cela signifie qu'il ne se souvient pas de sa visite précédente."

Entendant cela, Jack leva les yeux au ciel, un soupir lourd de frustration s'échappant de ses lèvres. Ces concepts de paradoxes temporels le mettaient visiblement mal à l'aise. L'idée que la réalité puisse être si capricieusement altérée par des interventions dans le temps était pour lui une notion difficile à accepter, une réalité qui semblait trop éloignée de la logique pragmatique qu'il privilégiait habituellement.

Les sourcils de Victor se froncèrent, un signe clair de la confusion qui régnait dans son esprit. "Donc, je suis déjà venu ici ?" demanda-t-il, balayant du regard les visages des autres membres de l'équipe, cherchant chez eux une quelconque confirmation de ces affirmations déconcertantes.

Daniel, cherchant à éclaircir la situation sans ajouter à la confusion, continua. "Il y a deux ans, tu es venu ici," expliqua-t-il, ses mains se rassemblant devant lui en un geste qui indiquait sa volonté de rendre les choses aussi simples que possible. "Pour nous avertir que les Asgards avaient l'intention de t'enlever. Grâce à cette information, nous avons réussi à l'empêcher, modifiant ainsi ton futur."

Daniel marqua une courte pause, donnant à Victor le temps d'assimiler ces informations. "C'est pour cela que tu n'as aucun souvenir. Le Victor qui est venu nous alerter a, en quelque sorte, cessé d'exister dans notre ligne temporelle actuelle," continua-t-il, sa voix calme et posée, dans un effort de rendre cette explication aussi accessible que possible.

"Je comprends," murmura Victor. Sa voix, bien que basse, portait une nuance de détachement, comme s'il réfléchissait à voix haute plutôt que de s'adresser aux autres. Il semblait encore absorber le poids de cette révélation, son ton empreint d'une légère incertitude. Son regard se perdit alors, se détournant des visages de ses interlocuteurs pour se fixer sur un point vague dans l'espace, comme s'il tentait de se représenter un passé dont il n'avait aucun souvenir.

James laissa échapper un rire soudain et quelque peu nerveux. "Les Asgards, nos alliés, qui nous enlèvent ? Vraiment ?" s'exclama-t-il, son rire teinté d'une pointe de scepticisme.

Intriguée par James, dont la présence ajoutait un élément d'inconnu à la situation déjà complexe, Sam s'avança légèrement. Son regard se posa sur lui, "Et toi, qui es-tu exactement ?" demanda-t-elle d'une voix douce mais ferme, ses yeux ne quittant pas le jeune homme.

L'adolescent, visiblement déconcerté par l'interrogation directe de Sam, marqua une brève hésitation. "Je suis... un ami," répondit-il, sa voix trahissant une certaine incertitude. Il détourna rapidement les yeux vers Victor, son regard semblant chercher une forme de réconfort ou une indication sur la façon de gérer cette situation.

Son expression, un mélange d'inquiétude et de réflexion, suggérait qu'il était peut-être plus impliqué ou affecté par la situation qu'il ne le laissait paraître. Le bref contact visuel avec Victor semblait être un appel silencieux à l'aide, une manière non verbale de chercher un ancrage dans une réalité qui lui échappait.

"Un ami particulier, alors ?" dit Daniel avec une pointe de curiosité dans la voix. "Tout à l'heure, dans la salle d'embarquement, je t'ai entendu parler l'Ancien. Et tu sembles très familier avec la Porte des Étoiles," continua-t-il, son regard scrutateur se posa sur James. Un de ses sourcils s'éleva légèrement, signe évident de son scepticisme.

Sa remarque n'était pas accusatrice, mais plutôt indicative de son intérêt croissant pour la nature exacte du lien de James avec Victor et leur situation actuelle. Daniel, habitué à déchiffrer les mystères de civilisations anciennes et lointaines, semblait percevoir dans James un puzzle qui méritait d'être résolu.

James, sentant le poids des regards curieux et soupçonneux sur lui, se raidit. Il lança un regard rapide et anxieux à Daniel, puis à Victor, comme s'il cherchait désespérément une issue. L'ambiguïté de sa position était palpable, son corps tendu trahissant son inconfort face à la pression de la situation.

Victor, reconnaissant l'embarras de son frère, prit la parole. "Nous devons être extrêmement prudents avec les informations que nous partageons," dit-il d'un ton ferme, soulignant l'enjeu. "Chaque détail pourrait avoir un impact sur le futur."

Jack, dont la patience s'amenuisait visiblement face au flot de mystères et de demi-vérités, se tourna vers les jeunes hommes avec une fermeté accrue. "Soyez plus clairs. Pourquoi êtes-vous ici ? Quel est votre but ?" demanda-t-il, ses mains se serrant involontairement. Cette tension dans ses gestes trahissait son irritation et son besoin pressant de réponses claires.

Victor, cherchant à éviter le sujet, répondit d'une voix évasive, "Je préférerais ne pas en parler maintenant." Il détourna les yeux, esquivant le regard insistant et scrutateur de Jack. Cette réticence, loin de clarifier les choses, ne fit qu'intensifier la frustration déjà palpable d'O'Neill.

Sentant sa patience s'effriter, Jack haussa le ton. "Si tu as fait tout ce chemin jusqu'ici, pourquoi rester muet ?" demanda-t-il, sa voix révélant un mélange d'exaspération et de perplexité face à cette énigme.

James, avec un sourire teinté de sarcasme, ajouta, "On n'était pas censés être repérés." Sa remarque suggérait que leurs intentions initiales étaient bien différentes de la situation actuelle.

Les yeux de Jack se fixèrent sur James avec une concentration intense, scrutant minutieusement le jeune homme. Embarrassé, l'adolescent se racla la gorge. Il se repositionna sur le lit, un mouvement apparemment anodin mais qui eut pour effet de faire glisser son bracelet le long de son poignet. Ce petit changement n'échappa pas à l'œil observateur de Daniel. L'archéologue, se remémorant la scène précédente dans la salle d'embarquement, se rappela la lueur émanant du bracelet de James au moment où ce dernier avait prononcé le mot "Tace".

Son attention se porta ensuite sur Victor, chez qui il remarqua un bracelet similaire. La présence de ces deux objets presque identiques aux poignets des deux jeunes hommes ne semblait pas être le fruit du hasard. Daniel fronça les sourcils, son esprit de déduction s'activant pour relier ces observations à la situation complexe qui se jouait devant eux.

"Ces bracelets..." dit-il, son doigt se dirigeant vers les poignets de James et Victor. Sa voix trahissait une excitation contenue mêlée à une certitude grandissante. "Ils ne sont pas de simples bijoux, n'est-ce pas ? Pourraient-ils avoir un lien avec vos déplacements dans le temps ?" Sa question, formulée avec la précision d'un chercheur qui avait passé sa vie à résoudre des énigmes historiques, était teintée d'une curiosité intense.

James et Victor échangèrent un regard rapide, une communication silencieuse confirmant les soupçons de Daniel. Une connexion tacite passa entre eux, signifiant qu'ils étaient conscients que la vérité sur leurs bracelets ne pouvait plus être dissimulée. Cependant, aucun des deux ne semblait prêt à divulguer davantage de détails.

"Puis-je les examiner de plus près ?" demanda Daniel, tendant la main vers les bracelets.

Après un moment d'hésitation, les adolescents acquiescèrent et retirèrent lentement leurs bracelets, les tendant à Daniel. Une fois entre ses mains, les bracelets semblaient pulser d'une énergie mystérieuse.

Daniel les prit avec une attention méticuleuse, son regard de scientifique et d'historien analysant chaque détail. Le bracelet de James, orné de perles d'un bleu profond, captivait l'œil, semblant presque absorber la lumière ambiante de la pièce. Son fermoir finement ouvragé évoquait la puissance et la majesté de Poséidon, dieu des mers. En revanche, le bracelet de Victor, orné de perles d'un rouge sombre, possédait un fermoir représentant les attributs d'Hadès, évoquant une puissance souterraine.

Après avoir examiné les bracelets sous tous les angles, Daniel les rendit à leurs propriétaires. "Où les avez-vous trouvés ?" demanda-t-il, son regard passant tour à tour de Victor à James, cherchant un indice dans leur expression.

Victor replaça délicatement le bracelet autour de son poignet. "Je suis désolé, mais je ne peux rien dire." Sa réponse, bien qu'évasive, reflétait une détermination à préserver certains secrets.

"Est-ce Hadès qui vous les a donnés ?" insista Daniel, son regard scrutateur cherchant une réponse dans les yeux de Victor.

À la simple évocation du nom "Hadès", Jack réagit instantanément. Il se redressa d'un geste vif, comme si le simple son de ce nom avait actionné un ressort en lui. Son visage se durcit subitement, ses traits se figèrent dans une expression mêlant inquiétude et colère. "Vous parlez du Hadès qui est venu ici il y a deux ans ? Celui à qui j'ai clairement dit de rester loin de Victor ?!" s'écria-t-il.

Daniel, prenant conscience de l'intensité croissante de la situation, leva ses mains en signe d'apaisement, comme s'il cherchait à désamorcer une bombe à retardement. "Comment pourrais-je le savoir, Jack ? Je pose simplement la question," déclara-t-il, un soupçon d'exaspération perçant dans sa voix.

Le regard de Jack se tourna alors vers Victor, ses yeux cherchant des réponses que ses mots ne pouvaient exprimer. "Peux-tu nous en dire plus ?" demanda-t-il, sa voix retrouvant un semblant de contrôle mais toujours chargée d'une urgence pressante.

Victor resta silencieux, son regard fixé sur le sol de l'infirmerie. Ses émotions semblaient en lutte à l'intérieur de lui, conscient que chaque information révélée pourrait entraîner des conséquences imprévues et peut-être même irréversibles.

Le silence, lourd et inconfortable, s'étendit dans la pièce, pesant sur chacun comme un fardeau insupportable. Finalement, c'est James qui brisa cette tension. "Je crois qu'on en a assez dit," déclara-t-il d'un ton résolu, tentant de mettre fin à cette discussion.

Sam s'approcha alors de Victor. "Nous ne voulons pas te mettre en difficulté," dit-elle d'une voix douce, empreinte de compréhension et de préoccupation. "Mais comprends que nous sommes inquiets." Sa main se posa sur l'épaule de Victor pour lui transmettre tout son soutien.

La voix de Daniel coupa alors Sam avec une question inattendue, "Et le bracelet de Zeus ?" Sa curiosité d'archéologue se mêlait à une intuition aiguë, comme s'il venait de saisir une pièce maîtresse dans le puzzle complexe de leur situation.

Jack, surpris par cette question soudaine, fronça les sourcils. "Daniel ?!" son incompréhension était clairement audible dans sa voix.

Daniel, les doigts écartés devant lui comme pour énumérer une évidence, se lança dans une explication. "Dans la mythologie, Hadès était le frère aîné de Poséidon et Zeus." Il marqua une pause entre chaque nom, comme pour souligner leur importance mythologique et leur potentiel lien avec la situation actuelle. "Je me demande donc si un bracelet de Zeus existe également."

La logique derrière la question de Daniel semblait s'imposer à tous dans la pièce. Les regards se tournèrent alors vers les deux adolescents.

Surpris par la question de Daniel et submergé par l'excitation du moment, James laissa échapper une réponse impulsive. "Le bracelet de Zeus est resté à notre époque. On n'avait pas vraiment envie qu'elle vienne avec nous. De toutes façons, elle aurait tout fait pour nous empêcher de venir. J'imagine déjà ses reproches !" Sa voix, chargée d'affection et de frustration, révélait le lien qui l'unissait à cette mystérieuse "elle".

"Elle ?" s'enquit Daniel, son intérêt piqué à vif.

"Ma sœur jumelle, Stella," révéla James presque malgré lui. Les mots semblaient s'échapper de sa bouche plus vite que sa volonté. À côté de lui, Victor, visiblement irrité par cette indiscrétion, lui lança un regard chargé de reproches et lui donna un coup de coude discret mais significatif.

Chacun absorba cette nouvelle information. Sam, dont le cœur battait la chamade, échangea un regard troublé avec Jack, tous deux manifestement ébranlés par cette révélation inattendue.

"Tu as donc un lien de parenté avec la détentrice du bracelet de Zeus," réitéra Daniel, cherchant confirmation dans un monde où la mythologie semblait s'entremêler avec la réalité.

James se contenta d'acquiescer d'un signe de tête. Victor, à côté de lui, semblait exaspéré, levant les yeux au ciel comme s'il cherchait désespérément une échappatoire à cette situation de plus en plus délicate.

C'est alors que Teal'c, avec la simplicité qui le caractérisait, posa la question qui semblait peser sur tous les esprits. "Donc tu es le frère de Victor ?"

Leur réponse fut unanime et instantanée, un "non !" parfaitement coordonné, rebondissant dans la pièce, créant un écho de surprise parmi l'assemblée. Cette réponse catégorique et synchronisée ajouta une nouvelle couche de mystère à l'énigme déjà complexe de leur présence et de leur connexion.

Malgré le démenti ferme des deux jeunes hommes, Sam ne put réprimer un frisson d'intuition. Son regard analytique se posa de nouveau sur James, et elle ne put s'empêcher de noter avec une acuité renforcée les traits qu'il partageait avec Jack, en particulier les fossettes caractéristiques qui se creusaient lorsqu'il esquissait un sourire. Ce détail familier alimenta ses soupçons.

Dans cette atmosphère chargée de questions non résolues, Victor, sentant que la situation leur échappait, prit une décision rapide. Il sortit de sa poche l'artefact temporel. "Il est temps de rentrer chez nous," annonça-t-il avec une urgence palpable. Il saisit fermement le bras de James, mais avant qu'ils ne puissent activer l'artefact, Daniel et Jack s'écrièrent d'une seule voix, "Attendez !" Leur appel était un effort désespéré pour retenir les voyageurs temporels.

Cependant, à leur grande surprise, et contre toute attente, l'artefact resta inerte. Les deux adolescents restèrent là, immobiles, ancrés dans le présent de l'infirmerie.

"Tu ne vas pas me dire que ton gadget est hors service ?" s'inquiéta James.

"Comment pourrait-il l'être ?" rétorqua Victor sur la défensive.

"Peut-être pendant l'affrontement tout à l'heure," suggéra James, essayant de trouver une explication logique.

"Impossible, il n'a pas quitté ma poche," assura Victor, sa confiance dans la fiabilité de l'objet semblant inébranlable.

"Un problème de batteries, peut-être ?" ironisa James, un sourire en coin trahissant son anxiété sous-jacente.

Victor grimaça d'agacement face à la remarque, mais avant qu'il ne puisse répliquer, Sam intervint et tendit la main, "Puis-je y jeter un œil ?" Sans hésiter, Victor lui confia l'objet. S'il y avait quelqu'un capable de démêler ce nœud technologique, c'était bien elle.

Sam examina l'artefact avec un professionnalisme méticuleux, ses yeux parcourant chaque détail de l'objet. "Je vais devoir l'analyser au laboratoire pour déterminer s'il émet encore de l'énergie."

"J'aimerais également l'étudier de plus près," dit Daniel en se rapprochant. "Peut-être que je pourrais déchiffrer son fonctionnement ou son origine."

À ces mots, James, dont l'impatience semblait monter en flèche face à la situation urgente, intervint brusquement. "Pas besoin de passer des heures à comprendre ce truc," déclara-t-il d'un ton tranchant. "Le Docteur O'Neill a raison, il a peut-être simplement besoin d'être rechargé."

Cette remarque fit l'effet d'un coup de tonnerre dans la pièce. Jack, Sam, Daniel et Teal'c se figèrent simultanément, leurs regards se braquant sur James avec une intensité troublante.

James, déconcerté par cette réaction collective, s'interrogea, "Qu'est-ce que j'ai dit ?"

Victor, passant une main lasse sur son visage, sembla au bord de l'exaspération face à cette erreur involontaire.

La confusion régnait, Sam, avec une légère incrédulité teintée de surprise dans sa voix, répéta, " Docteur… O'Neill ?"

James réalisa soudain la bévue qu'il venait de commettre, il se dépêcha de corriger, "Je voulais dire Docteur Carter, bien sûr, Docteur Carter ! " Sa précipitation à rectifier ne faisait qu'accentuer la gravité de son lapsus.

Le silence qui suivit fut lourd, chacun assimilant l'ampleur de cette révélation accidentelle. Sam, les yeux élargis par la surprise, lança un regard furtif et interrogateur vers Jack. Le visage de ce dernier trahissait une tempête d'émotions qu'il lui était difficile de contenir.

O'Neill se tenait là, immobile, son regard fixé sur Victor et James. Cependant, son esprit semblait voguer vers des rivages lointains. Subtilement, presque inconsciemment, sa main droite se glissa dans la poche de son pantalon, cherchant le contact rassurant de l'écrin qu'il y avait dissimulé quelques jours plus tôt. En l'effleurant, O'Neill pouvait sentir la douceur du velours qui le recouvrait, promettant un contenu tout aussi précieux. C'était un engagement qu'il s'apprêtait à prendre, et chaque fois qu'il touchait cet écrin, il ressentait un mélange de nervosité et d'excitation.

Il soupira discrètement, conscient que le regard de Sam sur lui était empreint d'une curiosité nouvelle, peut-être même d'une pointe de suspicion. Il était crucial pour lui de garder cette surprise secrète, de la préserver jusqu'au moment parfait. Dans sa tête, il avait imaginé un scénario idéal, certainement pas une révélation accidentelle au milieu d'une situation aussi chaotique.

Il retira sa main de sa poche, faisant comme si de rien n'était, et se concentra sur la situation présente. Il fallait gérer l'urgence du moment : deux jeunes gens apparemment liés à leur futur, un artefact temporel défectueux, et une série de révélations qui soulevaient plus de questions qu'elles n'apportaient de réponses.

Son regard oscilla entre les visages inquiets de Victor et James et l'artefact dans la main de Sam. Il sentait la tension palpable dans l'air, comme un courant électrique qui menaçait de dégénérer à tout instant. Il fallait prendre une décision, et vite.

"Bon," sa voix trancha le silence pesant comme un couteau aiguisé, "voici ce qu'on va faire." Il désigna l'objet temporel du doigt, "Sam, Daniel, vous êtes les meilleurs pour ce genre de choses. Prenez cet objet et voyez ce que vous pouvez en tirer au labo."

Puis, il reporta son attention sur Victor et James. "Quant à vous deux," il continua, son regard scrutateur posé sur eux, "vous allez venir avec Teal'c et moi. On ne peut pas vous laisser errer dans la base avec tout ce qui se passe. C'est trop risqué pour vous comme pour nous."

Il marqua une pause, mesurant l'impact de ses mots suivants. "Vous allez rester chez moi en attendant qu'on trouve une solution. Cela vous évitera de croiser trop de monde et... cela nous donnera l'occasion de discuter un peu plus."

Il n'avait pas besoin de dire à quel point il était crucial de les garder à l'œil, de les écarter des oreilles indiscrètes et des regards curieux qui peuplaient le SGC. Chez lui, il pourrait mieux contrôler la situation, et peut-être, avec un peu de chance, obtenir des réponses aux nombreuses questions qui tourbillonnaient dans son esprit.

Sur Ivadoll, une planète éloignée dans l'espace et le temps, l'atmosphère était tout aussi tendue que dans l'infirmerie du SGC. Le palais ancien, dominé par des colonnes majestueuses, vibrait d'une énergie sombre et préoccupante. À l'intérieur, trois silhouettes se détachaient dans la pénombre, chacune portant la marque de leur rôle et de leur puissance.

Charon arpentait la vaste salle avec impatience. Sa tenue, d'un bleu profond, semblait presque vivante, absorbant les faibles lueurs et projetant une aura de majesté et de menace. "Ils mettent trop de temps," murmura-t-il, "Je n'accepterai aucun échec. O'Neill doit être neutralisé, et sa dépouille doit nous être apportée." Son ton, bien que mesuré, était tranchant comme une lame, révélant son impératif impitoyable.

À ses côtés, la prêtresse, une figure enveloppée dans des étoffes semblant tissées de ténèbres, se tenait avec une dignité qui commandait le silence et le respect. Ses yeux, profonds et noirs comme des gouffres sans fond, brillaient d'une confiance et d'une connaissance qui transcendaient les âges. Elle fixait avec intensité la troisième silhouette dans la salle : Typhon.

Typhon, immense et imposant, se tenait immobile tel un monolithe, indifférent aux caprices du temps et de l'histoire. Ses épaules larges semblaient capables de porter le poids du monde, et sa silhouette imposante remplissait la salle de sa présence intimidante. La musculature puissante de son torse et de ses bras suggérait une force incommensurable, prête à être déchaînée à tout moment.

Libéré de sa geôle millénaire grâce aux incantations et rituels de la prêtresse, il incarnait une puissance brute et sauvage, une entité indomptée dont la seule présence faisait vibrer l'air de la salle. Son visage était marqué par d'anciennes cicatrices, témoignages des batailles qu'il avait menées. Ses yeux, d'un rouge ardent, brillaient d'une lueur maléfique, reflétant la colère et la soif de pouvoir qui brûlaient en lui.

Son corps était couvert de tatouages tribaux, noirs comme l'obscurité des abysses, qui semblaient prendre vie à la lueur des torches. Les motifs complexes de ses tatouages semblaient se mouvoir sur sa peau, évoquant des créatures mystiques et des symboles anciens.

Dans sa main, il tenait une fiole, forgée d'un matériau qui défiait toute classification moderne. À l'intérieur, un résidu de sang, celui d'O'Neill, ondulait contre les parois de verre.

La prêtresse l'observait avec une admiration mêlée de calcul. Consciente des risques liés à la libération de ce dernier, elle savait aussi que son pouvoir était indispensable à leur quête.

Dans cette salle, les plans et les ambitions de ces trois figures convergeaient vers un objectif commun, un objectif qui promettait de changer le destin de mondes entiers. Chaque mot prononcé, chaque silence maintenu, portait le poids de décisions qui résonneraient à travers les galaxies, liant le destin de la Terre à celui d'Ivadoll.

La voix de Typhon résonna, "Sois patient Charon, les créatures ont goûté au sang de leur proie. Elles ne connaissent ni pitié ni défaite. Les humains ne sont pas de taille face à elles."

Charon s'arrêta, son regard brûlant se posant sur Typhon. "Et si tu te trompes ? Si elles échouent ?" demanda-t-il, la tension de sa voix reflétant son impatience et ses doutes.

Typhon examina la fiole, ses yeux scrutant le liquide écarlate. "Elles ne reviendront pas sans avoir accompli leur mission. C'est la nature même de leur existence. Et avec ce sang," il agita doucement la fiole, "nous avons un lien direct avec O'Neill. Il ne peut pas nous échapper."

La prêtresse s'avança, sa robe noire ondulant silencieusement sur le sol. "Et si, par le plus sombre des hasards, elles ne réussissent pas, nous avons d'autres plans. Ivadoll regorge de secrets et de puissances que même les Dieux craignent."

Charon, bien que toujours agité par l'impatience, hocha lentement la tête en signe d'acquiescement. "Très bien... Mais souviens-toi, Typhon," dit-il avec une fermeté qui trahissait sa détermination, "tu as été libéré pour une raison. Tu me dois la vie d'O'Neill. Ne l'oublie pas."

Dans le silence lourd qui suivit, la prêtresse esquissa un sourire sinistre, ses lèvres dessinant une promesse de malheur pour quiconque se dresserait sur leur chemin. Typhon, quant à lui, restait stoïque et impénétrable, son regard semblant percer au-delà des murs du palais, fixé sur un avenir que seul lui pouvait entrevoir.

"Je ne l'oublierai pas," déclara Typhon, sa voix grave et puissante faisant vibrer les pierres ancestrales du palais. "Et si, par malheur, mes créatures échouent dans leur tâche," continua-t-il, "alors j'interviendrai personnellement. La Terre n'a pas encore connu de terreur semblable à celle que je peux déchaîner. O'Neill trouvera son destin entre mes mains."

En refermant sa main sur la fiole, le sang à l'intérieur sembla s'obscurcir, absorbant la lumière ténue de la salle. Un frisson collectif parcourut l'assemblée, un présage silencieux que le cours du destin venait peut-être d'être irrévocablement modifié.

Après une journée exténuante, marquée par des défis et des mystères insondables, Sam franchit le seuil de sa maison, une lassitude profonde pesant sur ses épaules. Mais cette fatigue s'envola presque instantanément quand un petit tourbillon d'énergie vint à sa rencontre. Son fils de quatorze mois, un petit bout de chou aux cheveux ébouriffés et au sourire irrésistible, se précipita vers elle. Ses petits pas maladroits, typiques de son jeune âge, résonnaient sur le sol, ses bras tendus vers elle dans un élan d'amour pur.

"Ma-ma!" s'exclama le petit garçon, étirant les syllabes avec l'enthousiasme et la fierté propres à un enfant qui découvre le pouvoir des mots. Chaque nouveau mot était une victoire, un trésor qu'il partageait avec une joie éclatante.

Sam, emportée par cette vague d'amour inconditionnel, s'accroupit pour accueillir son fils. Elle l'embrassa tendrement, un sourire empli d'amour et de fierté illuminant son visage fatigué. "Hey, mon chéri," répondit-elle, sa voix douce enveloppant le petit garçon dans un cocon d'affection.

Le petit garçon continuait de babiller joyeusement, racontant sa journée dans un langage rempli de gazouillements et de syllabes inventées. Il pointait vers le salon, là où une tour de blocs colorés se dressait, preuve de ses exploits de l'après-midi. "Ba-ba," gazouillait-il, cherchant l'approbation et l'admiration de sa mère pour ses œuvres.

Sam écoutait avec attention, chaque mot de son fils, chaque petit récit, était un baume apaisant sur les soucis de la journée. Pour un moment, les mystères de l'univers et les dangers lointains s'effaçaient, laissant place à la simplicité et à la pureté de l'amour maternel.

Daniel, entrant dans la maison sur les talons de Sam, fut immédiatement captivé par la scène attendrissante devant lui. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un rire doux et affectueux. "On dirait que quelqu'un a eu une journée bien remplie," dit-il, un sourire tendre aux lèvres, en partageant un regard complice avec Sam.

Le petit Victor, remarquant la présence de Daniel, se tourna vers lui, la curiosité illuminant son visage. Ses grands yeux clairs, remplis de l'émerveillement propre à l'enfance, se fixèrent sur l'archéologue. "Dan-Dan!" s'écria-t-il avec joie, étendant fièrement son vocabulaire. Il tendit ensuite ses petits bras vers Daniel.

Sam, souriant à cette interaction, posa délicatement son fils au sol. Le petit Victor se précipita alors vers Daniel. Ce dernier s'accroupit tout en ouvrant les bras pour accueillir le petit garçon.

"Alors bonhomme, montre-moi ce que tu as construit aujourd'hui," dit Daniel, son ton empreint d'une chaleur paternelle. Il se préparait à écouter attentivement le petit Victor, prêt à se plonger dans les récits incohérents mais incroyablement adorables de l'enfant.

Dans la cuisine, où les arômes du dîner en préparation se mêlaient aux sons de la vie domestique, la discussion de Jack et Teal'c ajoutait une note chaleureuse à l'ambiance. O'Neill, avec l'enthousiasme contagieux d'un vrai passionné, s'efforçait d'expliquer les subtilités du hockey sur glace. Mais Teal'c, stoïque et sérieux, semblait avoir du mal à saisir l'attrait de ce sport pour le moins inhabituel à ses yeux.

"Teal'c, c'est simple : des gars, de la glace, un palet et des crosses. Qu'est-ce qu'il y a de difficile à comprendre ?" insista Jack, tenant une spatule en bois comme s'il s'agissait d'une crosse de hockey, animant ses explications avec des gestes qui imitaient un joueur en pleine action, donnant un coup de crosse imaginaire. Il se déplaçait autour de la cuisine, imitant les mouvements d'un joueur sur la glace, tandis que sa spatule devenait un prolongement de son bras, mimant les passes et les tirs.

Teal'c, observant les démonstrations de Jack avec une curiosité mêlée d'amusement, restait cependant perplexe. "Je comprends les règles, O'Neill, mais l'aspect stratégique m'échappe encore," répondit-il, ses sourcils légèrement froncés dans une expression typique de sa réflexion profonde.

Jack, interrompant brièvement son imitation pour regarder Teal'c, éclata de rire. "Le hockey, c'est plus qu'une stratégie, Teal'c. C'est de l'adrénaline, de la vitesse, et oui, parfois quelques bagarres. Mais c'est ça qui rend le jeu passionnant !"

Teal'c, hochant la tête lentement, semblait accepter cette explication, bien qu'il ne partageât pas entièrement l'enthousiasme de Jack pour ce sport terrien. "Je ne saisis toujours pas l'intérêt stratégique de se battre pour un objet si petit, O'Neill."

Lorsque Sam et Daniel entrèrent dans la cuisine, leurs traits reflétaient la fatigue d'une journée longue et éprouvante, mais aussi un soulagement évident d'être enfin rentrés. Jack se tourna vers eux avec un sourire accueillant, mettant de côté sa spatule et son cours improvisé.

"Enfin de retour ?" lança Jack, un brin de soulagement dans sa voix.

"Où sont nos deux visiteurs du futur ?" demanda Sam aussitôt.

"Ils sont au salon," répondit Teal'c, son léger sourire trahissant une pointe d'amusement. "O'Neill leur a mis les Simpsons."

Sam secoua la tête, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. "Les Simpsons, vraiment ?" Elle ne put s'empêcher de rire doucement, imaginant la scène dans le salon où Jack partageait probablement ses commentaires sur chaque épisode.

O'Neill leva les yeux au ciel, feignant l'indignation.

Le groupe se dirigea vers le salon. Sur le canapé, les deux adolescents étaient plongés dans un sommeil profond, victimes d'une fatigue inattendue. Victor, complètement détendu, avait les pieds étalés sur la table basse, tandis que James, la tête appuyée sur sa main, respirait paisiblement, plongé dans un sommeil réparateur.

Sam ne put s'empêcher de sourire en voyant les deux adolescents endormis. "On dirait que les Simpson les ont vraiment captivés," commenta-t-elle avec amusement, jetant un coup d'œil à l'écran où la famille de Springfield s'agitait.

Le petit Victor arriva à son tour et commença à explorer les alentours. Il trébucha contre la table basse, provoquant un petit vacarme qui fit vibrer les objets dessus. Le bruit soudain réveilla James, qui se redressa brusquement, tandis que le jeune Victor éclata de rire, amusé par sa propre maladresse.

James, encore embrumé de sommeil, regarda autour de lui, désorienté, avant de fixer son regard sur l'enfant. "Hey, fais attention Victor." dit-il, sa voix rauque trahissant sa récente sortie du sommeil.

Victor ouvrit également les yeux, tiré de son sommeil par le bruit. "Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?" demanda-t-il, clignant des yeux pour émerger de sa torpeur.

Sam s'approcha pour aider son fils à se relever, tout en adressant un sourire rassurant aux deux adolescents.

Teal'c et Daniel, après un échange de regards amusés devant la scène, s'installèrent confortablement sur les fauteuils, prêts à engager la conversation avec les jeunes visiteurs. Malgré l'extraordinaire nature de leur rencontre, l'atmosphère restait détendue, presque familière, comme si un lien subtil s'était tissé entre eux.

Pendant ce temps, Jack affichait une expression plus sérieuse, contrastant avec la légèreté ambiante. Il fit un signe discret à Sam, l'invitant à le suivre. "Sam, peux-tu venir un moment ? J'aimerais te parler en privé," murmura-t-il, sa voix se fondant presque dans le brouhaha des rires et des discussions. Il y avait dans son ton une urgence qui ne présageait rien de banal.

Sam, sentant l'importance de la requête de Jack, le suivit hors du salon. Les deux quittèrent la pièce, laissant derrière eux les échanges détendus, pour aborder une conversation qui semblait porter une toute autre gravité.

Isolés dans leur chambre, Jack ferma la porte derrière eux, leur offrant un havre de tranquillité pour une conversation qui promettait d'être sérieuse. Il prit une profonde inspiration, ses mots choisis avec soin. "Quand on est rentré à la maison, James... connaissait l'endroit. Il savait où étaient les verres, il a trouvé les toilettes sans hésiter," commença-t-il, une confusion palpable dans sa voix.

Sam écoutait, ses traits se fronçant légèrement alors que Jack poursuivait. "Il savait même comment éviter le grincement sur la troisième marche de l'escalier," ajouta Jack, son regard se fixant sur elle, empli d'interrogation.

"Quel âge lui donnes-tu ?" demanda-t-il.

Sam réfléchit un instant. "Il doit avoir l'âge de Victor, peut-être un peu moins, deux ou trois ans de différence au maximum," répondit-elle, ses yeux plongeant dans ceux de Jack, essayant de deviner où il voulait en venir.

Jack hocha la tête, mais une expression troublée persistait sur son visage. "Tu ne penses pas que..." il marqua une pause, "que James pourrait être... notre fils ?"

Sam secoua vivement la tête, une lueur de panique apparaissant dans ses yeux. "Jack, c'est impossible. Tu sais très bien que je prends la pilule, et je ne l'ai jamais oubliée. Victor a quatorze mois, ça ne colle pas. Je suis... enfin, tu sais," elle baissa la voix, "j'ai mes règles en ce moment."

Elle s'approcha de lui, posant une main rassurante sur son bras. "On avait décidé, pas d'autres enfants. Après la grossesse difficile de Victor, cette décision est importante pour moi. James ne peut pas être notre fils. C'est impensable."

Jack la regarda, son scepticisme s'atténuant légèrement face à la logique de Sam. "Je sais, je sais," murmura-t-il. "Mais quelque chose en lui... on dirait qu'il fait partie de la famille."

Sam inspira profondément, cherchant à contenir le flot d'émotions qui l'envahissait. "Nous devons nous en tenir aux faits, Jack. Et les faits sont clairs." dit-elle d'une voix ferme, bien que son cœur battît la chamade.

Jack la regarda, son expression se détendant un peu. "Tu as sûrement raison," acquiesça-t-il.

Sam lui offrit un sourire mêlant gratitude et inquiétude. "Ils sont très amis, ils doivent passer beaucoup de temps ensemble. C'est sans doute pour ça qu'il connaît si bien la maison," suggéra-t-elle, espérant que leurs craintes ne soient qu'une illusion.

Le silence inhabituel qui régnait dans la maison contrastait avec l'anxiété grandissante de Stella. Elle se mit à raconter d'une voix ébranlée les événements de la soirée. Après être rentrée de l'anniversaire avec James, elle avait commandé des pizzas, mais depuis, les garçons s'étaient volatilisés.

Jack et Sam, absorbés par l'écran de surveillance, cherchaient fébrilement un indice de la présence de leurs fils. Pourtant, l'écran restait désespérément vide, aucune trace de mouvement, aucune ombre ne trahissait leur passage.

Soudain, un détail anormal attira leur attention. La porte arrière s'ouvrit sans intervention humaine, comme si une force invisible la poussait. Un frisson d'inquiétude traversa Jack. D'un bond, il se leva et sans un mot, il se précipita vers le coffre-fort familial, un meuble robuste dissimulé derrière un tableau. Stella et Sam le suivirent. Lorsqu'il ouvrit le coffre, la lumière intérieure révéla son contenu - ou plutôt son absence. Deux emplacements étaient vides, leurs contours dans la mousse découpée étaient les seuls témoignages des artefacts disparus : le bracelet de Hadès et celui de Poséidon.

Jack avait le visage assombri par la colère et l'incompréhension. À côté de lui, Stella et Sam observaient les emplacements vides, leurs craintes se confirmaient : ils avaient pris les bracelets.

"Je ne peux pas croire qu'ils aient fait ça," gronda Jack.

Stella, les yeux grands ouverts, se tenait près de lui, son esprit oscillant entre la peur pour ses frères et l'incrédulité devant leurs audace.

"Je n'aurais jamais cru qu'ils seraient assez téméraires pour passer à l'acte," murmura Sam. Elle se tourna vers Jack, repensant à l'image de la porte s'ouvrant seule. "L'invisibilité d'Hadès... c'est pour ça qu'on n'a rien vu."

Jack serra le poing, le frappant doucement contre le métal froid du coffre-fort. "Ils connaissent les règles, on en a parlé !" Sa voix trahissait un mélange de colère et de crainte face aux conséquences imprévisibles de l'acte de ses fils.

Sam, à ses côtés, sentait la tension qui parcourait Jack. Elle posa doucement sa main sur son épaule, une tentative de le calmer. "Ils doivent être quelque part, probablement inconscients du danger qu'ils ont provoqué."

Stella, debout non loin d'eux, mordillait nerveusement sa lèvre inférieure, l'inquiétude peinte sur son visage. "Je... je ne sais pas ce qui leur a pris," murmura-t-elle, sa voix trahissant son désarroi. "Je suis désolée, je n'aurais jamais cru qu'ils..."

Jack se tourna vers sa fille, son regard adouci par la compassion. Il posa une main rassurante sur son épaule, interrompant ses excuses. "Ce n'est pas ta faute, Stella. Nous allons les retrouver." Il détourna ensuite son regard vers Sam. "Prépare-toi, on doit partir à leur recherche."

Le dîner terminé, la maison de Jack et Sam s'était immergée dans une quiétude presque tangible. Daniel et Teal'c avaient pris congé, laissant la famille O'Neill en compagnie de leurs visiteurs temporels.

Dans le salon, Jack avait pris place dans son fauteuil favori, son regard fixé sur James. Il y avait chez le jeune homme une sorte de familiarité que Jack ne parvenait pas à élucider, un sentiment qui le poussait à l'observer avec une curiosité grandissante. À côté, sur le canapé, Sam berçait doucement le petit Victor, qui gazouillait de contentement.

James, conscient de l'attention soutenue de Jack, tentait de détourner le focus en divertissant le bébé. Il se penchait vers lui, jouant le clown avec des grimaces et des sons comiques, provoquant des éclats de rire chez l'enfant.

Victor, quant à lui, restait en retrait, bras croisés, silencieux. Il paraissait préoccupé, tiraillé par le dilemme de combien il pouvait révéler sans compromettre son futur.

Finalement, Jack rompit le calme ambiant. "Pourquoi avez-vous pris le risque de voyager dans le temps ? Vous deviez savoir que c'est dangereux."

James, lançant un regard furtif vers Victor, semblait chercher une forme de consentement silencieux avant de s'exprimer. "Nous avons nos raisons, mais nous ne pouvons pas en parler pour le moment," dit-il, sa voix marquant une prudence mesurée.

Jack acquiesça, une moue de frustration légèrement visible sur son visage. Il était évident qu'il n'était pas satisfait de cette réponse évasive. "Et ces bracelets que vous portez, ils ont un rapport avec votre voyage ?" demanda-t-il, son ton indiquant clairement qu'il attendait une explication plus concrète.

Victor, le regard fixé sur Jack, répondit avec une simplicité qui ne laissait aucune place au doute. "Non," dit-il fermement, sa réponse brève coupant court à toute spéculation supplémentaire sur leur rôle.

Alors que Sam se levait, tenant délicatement le petit Victor endormi dans ses bras, elle annonça doucement, "Il est temps de le coucher." Jack se leva à son tour et les accompagna silencieusement jusqu'à la chambre de l'enfant.

Dans le salon, James se tourna vers Victor, une expression d'inquiétude profonde marquant ses traits. "Je ne suis pas sûr de pouvoir continuer à cacher nos secrets. Papa pose trop de questions, il va finir par découvrir la vérité," avoua-t-il, sa voix trahissant une nervosité palpable.

Victor, son regard immergé dans une réflexion intense, acquiesça lentement. "Je sais. Nous devons trouver un moyen de rentrer dans notre époque, et vite. Plus nous restons ici, plus nous risquons de changer quelque chose d'important."

Leurs yeux se rencontrèrent, partageant une compréhension mutuelle des enjeux de leur présence dans le passé. Ils étaient tous deux conscients de l'équilibre délicat qu'ils devaient maintenir, tiraillés entre le désir de protéger leur futur et la difficulté de garder leur secret face à un Jack O'Neill perspicace et inquisiteur.

La soirée s'écoula alors dans un silence pensif, chacun absorbé par ses propres réflexions. Les minutes s'étiraient, laissant Victor et James aux prises avec le dilemme de leur mission temporelle et les conséquences potentielles de chaque décision qu'ils devaient prendre.

Dans le futur, la demeure des O'Neill était marquée par une atmosphère lourde d'inquiétude et de tension. Jack et Sam, pleinement conscients de la gravité de la situation, avaient quitté la maison en hâte pour se rendre au Pentagone. Leur départ était dicté par la nécessité d'informer l'armée et de coordonner un effort de recherche et de sauvetage pour retrouver Victor et James, dont la disparition avait déclenché une urgence de haut niveau.

Stella était restée à la maison, sur l'insistance de ses parents. Bien qu'elle fût préoccupée et désireuse de les aider, Jack et Sam avaient jugé plus prudent de la garder à l'écart du chaos et des dangers qui pourraient survenir. Seule dans la vaste maison, elle se trouvait confrontée à ses propres angoisses.

Déterminée à ne pas rester les bras croisés, Stella entreprit sa propre enquête. Elle commença par la chambre de James, fouillant méthodiquement chaque tiroir, chaque étagère, à la recherche d'indices qui pourraient expliquer leur disparition. Mais la chambre ne révélait rien d'extraordinaire, seulement les effets personnels typiques d'un adolescent : des livres, des gadgets électroniques, et divers objets sans importance apparente.

Légèrement déçue mais pas découragée, Stella se dirigea ensuite vers la chambre de Victor. Elle savait qu'il avait toujours eu une passion pour la science, un intérêt nourri par les histoires fascinantes de leurs parents liées à leurs aventures avec le SGC.

La chambre de Victor était impeccablement rangée, reflétant son caractère ordonné et méticuleux. Stella se concentra sur le bureau, où s'empilaient des notes et des schémas complexes. À première vue, rien ne semblait inhabituel.

Cependant, son attention fut captée par l'ordinateur de Victor. Elle l'alluma, et l'écran s'illumina, révélant un fond d'écran étoilé, écho de l'héritage familial dans l'exploration spatiale. Stella commença à parcourir les fichiers de l'ordinateur, espérant y trouver une piste.

C'est alors qu'elle tomba sur un fichier intitulé "Le cauchemar perpétuel". Son cœur s'emballa tandis qu'elle ouvrait le document. Daté du jour de la disparition de Victor et James, il contenait des notes sur un dispositif de voyage temporel, avec des calculs complexes et des théories sur les anomalies temporelles. L'expression "cauchemar perpétuel" revenait plusieurs fois, une phrase chargée de sens pour Victor, mais mystérieuse pour Stella.

Elle dévora le contenu du document, cherchant des indices sur les intentions de son frère. Victor y évoquait le désir de changer ou d'empêcher certains événements du passé, bien que les détails spécifiques restent voilés de mystère. Il était clair que Victor avait minutieusement planifié ce voyage dans le temps.

Stella resta assise, absorbée par les révélations contenues dans les notes de Victor. Elle devait comprendre ce "cauchemar perpétuel" et les motivations profondes de son frère pour entreprendre un tel voyage.

Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une peur profonde face aux conséquences de ses actes. Victor avait repoussé les limites de ce qu'elle avait toujours cru possible, mais à quel prix ? Et comment elle et ses parents pourraient-ils corriger le cours des événements qu'il avait mis en mouvement ?

La réalité du voyage dans le temps, loin d'être une simple fantaisie, se présentait désormais comme une vérité dangereuse et lourde de conséquences.

Après avoir analysé les notes de Victor, Stella comprit que son frère avait utilisé un artefact temporel. Bien que les détails techniques fussent complexes, l'essentiel était clair : une partie cruciale de cet objet se trouvait encore au SGC.

Déterminée à agir, Stella se leva avec une résolution ferme. Elle se dirigea vers le coffre-fort familial, son cœur battant à la pensée du plan audacieux qu'elle envisageait. À l'ouverture du coffre, elle trouva le bracelet de Zeus, un artefact d'une puissance incommensurable, orné de motifs anciens et émettant une lueur subtile.

En enfilant le bracelet à son poignet, Stella ressentit une onde d'énergie se répandre dans son corps. Elle connaissait parfaitement les pouvoirs associés à cet objet, comme la capacité de se téléporter.

Immobile, elle ferma les yeux fermés, sa respiration était calme mais déterminée. Dans l'obscurité derrière ses paupières, elle se concentra sur une image précise : l'entrée de la base du SGC. C'était un lieu qu'elle connaissait bien, un lieu qu'elle avait fréquenté à de nombreuses reprises aux côtés de ses parents.

Alors qu'elle visualisait l'entrée, elle sentit le bracelet de Zeus se mettre à vibrer légèrement, comme s'il réagissait à la force de sa volonté. Une sensation d'énergie parcourut son bras, se propageant dans tout son corps, un murmure électrique annonçant l'imminence de son voyage.

La vibration du bracelet s'intensifia, signifiant qu'il était prêt à activer ses pouvoirs. Stella prit une profonde inspiration, rassemblant tout son courage. Elle savait que le pas qu'elle s'apprêtait à franchir la mènerait vers l'inconnu, mais c'était un risque qu'elle était prête à prendre pour sauver ses frères.

Elle se sentit se dissoudre dans un tourbillon de lumière. Lorsqu'elle ouvrit à nouveau les yeux, elle se trouvait dans une zone boisée, à proximité de la base du SGC. Le bracelet avait fonctionné parfaitement, la transportant exactement là où elle le souhaitait.

Consciente de la haute sécurité du SGC, Stella savait qu'elle ne pouvait pas se permettre d'entrer par les voies conventionnelles. Elle devait agir avec discrétion et ingéniosité. Le bracelet dissimulé sous sa manche, elle avança prudemment, chaque pas la rapprochant de son objectif.

Son but était clair : retrouver l'objet temporel décrit dans les notes de Victor et l'utiliser pour corriger le cours des événements.

Alors que l'aube s'annonçait doucement sur la maison, Jack, debout depuis l'aurore, se retrouvait confronté à un nouveau jour de questionnements et d'incertitudes. La nuit avait été agitée, son esprit tournant et retournant sans cesse les mystères entourant Victor et James. Il était en train de préparer le petit déjeuner lorsqu'il fut interrompu par la sonnerie de son téléphone. C'était un appel du Docteur Carolyn Lam, le médecin en chef du SGC.

"Mon général, les analyses sanguines de Victor et James ont révélé des particularités notables, en particulier pour James," commença-t-elle. "Les résultats indiquent non seulement que James possède le gène des Anciens, mais aussi une concentration élevée de la protéine de Naquadah dans son sang."

Jack, voulant s'assurer de bien comprendre les implications de cette découverte, interrogea le docteur pour obtenir des éclaircissements. "Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?"

Carolyn répondit avec assurance, "Cela suggère que James partage les mêmes caractéristiques génétiques exceptionnelles que Victor. Leurs profils sont remarquablement similaires."

Un poids semblait s'abattre sur le cœur de Jack, ses yeux reflétant une émotion complexe. "Vous dites donc que James est... notre fils ?" demanda-t-il, sa voix trahissant une incertitude mêlée d'espoir.

"Oui, mon général. Les profils génétiques ne laissent pas de place au doute," affirma-t-elle avec fermeté.

Jack prit un moment pour assimiler ces informations, inspirant profondément pour calmer le tourbillon de pensées et d'émotions qui l'assaillaient. "Merci, Docteur. Gardez cela confidentiel pour l'instant. Je dois réfléchir à la meilleure manière d'en parler à Sam."

"A vos ordres, Général," conclut Carolyn.

Après avoir raccroché, Jack se perdit dans ses pensées. La révélation sur James ajoutait un niveau inattendu de complexité à une situation déjà tendue.

Lorsque Sam entra dans la cuisine, la lumière matinale baignait la pièce d'une douce chaleur. Elle plaça le petit Victor dans sa chaise haute, puis se dirigea vers Jack avec un sourire radieux. "Déjà levé ?" demanda-t-elle en l'embrassant tendrement.

La préoccupation évidente sur le visage de Jack contrastait fortement avec sa bonne humeur. Elle le remarqua instantanément. "Un problème ?" Son sourire s'atténua un peu, remplacé par un regard interrogateur.

Jack fut pris au dépourvu par sa question. Il tenta de masquer son inquiétude par un sourire rassurant. "Non, tout va bien," répondit-il en la serrant dans ses bras et en lui rendant son baiser. Mais son ton manquait de conviction, trahissant ses pensées préoccupées.

Sam, incertaine mais choisissant de ne pas insister, s'installa à table avec une compote. "Les garçons dorment encore ?" demanda-t-elle en donnant une bouchée de purée de fruits à son fils.

Avant que Jack ne puisse répondre, Victor fit son entrée, ses yeux trahissant un sommeil encore récent. Il se dirigea silencieusement vers la machine à café, se servant une tasse avant de s'asseoir à la table.

Jack le regarda un instant, puis demanda, "Où est James ?"

Victor, les yeux rivés sur sa tasse de café, commença à répondre. "Il dort encore. C'est un gros dormeur, comme... euh..." Il s'arrêta net, réalisant qu'il était sur le point de révéler trop d'informations. "Peu importe," termina-t-il abruptement.

La réponse de Victor accrut la curiosité de Jack, qui sentit l'ambiance se charger d'une tension palpable. Chacun semblait porter un poids de secrets et de non-dits, rendant cette matinée ordinaire exceptionnellement lourde de sous-entendus.

Après avoir fini son café, Victor se leva de table, décidé à commencer sa journée. Il quitta la cuisine et croisa James dans le couloir. Ce dernier, les yeux encore lourds de sommeil, s'avançait lentement vers la cuisine.

En entrant, il bailla largement, s'étirant de tout son long avant de se diriger vers le placard à céréales. Avec un air encore à moitié endormi, il se servit un grand bol de céréales croustillantes et prit place à table.

Dès qu'il fut installé, James se tourna vers le petit Victor, qui observait attentivement son entourage depuis sa chaise haute. Avec un sourire espiègle, James se mit à faire des grimaces comiques, accompagnées de sons amusants. Ses efforts ne tardèrent pas à porter leurs fruits : bébé Victor éclata de rire, ses yeux pétillants de malice et de joie.

Sam, observant la scène, ne put s'empêcher de sourire, touchée par l'interaction entre James et son fils. L'ambiance dans la cuisine se détendit, la complicité et la bonne humeur de James apportant un peu de légèreté à la matinée.

Jack, quant à lui, regardait James avec un mélange de curiosité et d'affection. La révélation du Dr. Lam continuait de tourner dans son esprit, mais pour l'instant, il se contentait d'apprécier ce moment de bonheur familial simple.

Après s'être rapidement préparé pour la journée, Victor repassa par le couloir pour rejoindre les autres. C'est alors que son regard fut attiré par le petit Victor, debout, les bras tendus vers un objet posé sur un buffet. Intrigué par l'attention de l'enfant, il s'approcha pour découvrir ce qui captivait tant son jeune homologue.

Sur le meuble reposait un collier, d'apparence singulière. Sa pierre centrale semblait absorber toute lumière alentour, créant un effet hypnotique. La pierre était enchâssée dans un métal vieilli aux gravures complexes.

Poussé par une curiosité irrépressible, il tendit la main et effleura doucement le collier. À l'instant où sa peau entra en contact avec la pierre froide, une voix envoûtante et mystérieuse s'éleva, comme si elle émanait du collier lui-même. La voix, chargée d'écho et de résonance, semblait l'appeler. Il passa alors le collier autour du cou.

Soudain, une lumière intense émana de la pierre, aveuglant temporairement Victor. Il cligna des yeux face à l'éclat surnaturel, mais une intuition profonde le poussa à agir. "Tartaros," murmura-t-il presque involontairement tout en touchant son bracelet à son poignet.

Un halo lumineux apparut autour de lui, vibrant et tournoyant d'une énergie palpable, semblable à celle d'un vortex de Porte des Étoiles. Bébé Victor, spectateur fasciné de cette scène surréelle, observait avec des yeux grands ouverts, captivé par la danse des lumières.

Victor tendit la main vers le vortex lumineux et fut emporté dans un tourbillon de lumière. En un instant, il disparut, téléporté vers le monde lointain et mystérieux de Tartaros. Le couloir, autrefois animé par sa présence, était maintenant silencieux et vide.

Dans la cuisine, James, qui aidait Jack à ranger, fut soudainement saisi par une sensation étrange. Il sentit son bracelet briller d'une lumière intense, pulsant au rythme de son cœur qui s'était accéléré brusquement. Une sensation de vide s'installa en lui, comme si la présence de Victor venait de s'évaporer dans l'air. James connaissait bien ce sentiment, l'ayant déjà ressenti auparavant. Il comprit immédiatement ce qui se passait.

Pris de panique, il lâcha le paquet de céréales qu'il tenait, qui s'écrasa au sol dans un bruit sourd. "Il est parti !" s'exclama-t-il, la peur se lisant clairement dans ses yeux.

Jack, alarmé par cette exclamation soudaine, se tourna vers lui, son regard empli de confusion et d'inquiétude. "Qui est parti ?" demanda-t-il précipitamment.

James, faisant de son mieux pour garder son calme malgré l'intensité de la situation, tenta d'expliquer rapidement. "Victor... il est sur Tartaros."

"Sur Tartaros ?" Jack fronça les sourcils, son expression devenant encore plus grave. "C'est où ça ?" L'urgence dans sa voix était palpable, chaque mot trahissant son inquiétude croissante.

James afficha un air grave, "En Enfer…" murmura-t-il, comme s'il craignait que le simple fait de prononcer ce mot ne rende la situation encore plus réelle.

Dès son arrivée sur Tartaros, Victor se retrouva plongé dans une atmosphère à la fois étrange et envoûtante. Le paysage qui s'étendait autour de lui était sombre et désolé, composé de vastes étendues arides et de formations rocheuses massives. Ces terres, baignées par un ciel nocturne permanent, dégageaient une aura de mystère et de danger.

Il connaissait déjà cet endroit. Des années auparavant, il avait atterri sur Tartaros par accident lors d'une expérience imprudente avec son bracelet. Son séjour avait été bref, mais l'impact de cette expérience était profond. Les images de ce monde étrange étaient restées gravées dans sa mémoire : les vents sifflant à travers les crevasses, les pierres noires scintillantes parsemant le sol comme des étoiles tombées du ciel.

Ce premier contact accidentel avec Tartaros l'avait laissé à la fois effrayé et fasciné. Il se rappelait la sensation de puissance brute qui émanait de ce monde, comme si chaque roche et chaque grain de sable étaient imprégnés d'une histoire ancienne.

Victor ressentait une étrange familiarité avec l'endroit. Malgré son aspect effrayant, il se sentait paradoxalement chez lui. Il y avait une connexion inexplicable avec ce monde, une résonance qui semblait s'aligner avec quelque chose en lui.

Alors qu'il contemplait les étendues désolées de Tartaros, un bruit soudain attira son attention. Sortant de l'ombre des formations rocheuses, une créature massive apparut, se déplaçant avec une grâce surprenante malgré sa taille imposante. C'était Cerbère, le gardien des lieus. Il ressemblait à un immense tigre, ses yeux brillant d'une intelligence profonde.

Cerbère s'approcha de Victor. Ses yeux scrutèrent le jeune homme debout devant lui, comme s'il évaluait sa présence dans ce monde sombre. Pendant un instant, l'atmosphère se chargea d'une tension palpable, le silence de Tartaros enveloppa les deux êtres dans un moment suspendu.

Pourtant, Victor resta calme, une tranquillité presque surnaturelle. Il se tenait immobile, son regard fixé sur les yeux perçants de Cerbère. Il y avait une reconnaissance mutuelle, un souvenir partagé de leur rencontre passée lorsque Victor était un tout jeune aventurier égaré.

Finalement, Cerbère sembla le reconnaître. L'expression de la créature se transforma, passant de la méfiance à une sorte d'acceptation tacite. Il s'approcha plus près et se frotta contre Victor, son énorme tête se glissant sous la main tendue de l'adolescent. Avec une douceur surprenante, Cerbère lécha la main de Victor, un geste qui trahissait une familiarité et une confiance inattendues.

Victor, répondant à ce signe d'affection, caressa doucement la tête du gardien de Tartaros. Il n'y avait pas de peur dans ses gestes, seulement une compréhension profonde et un respect pour la créature qui partageait ce monde étrange avec lui.

Soudain, un son mélodieux parvint aux oreilles de Victor, un chant doux et envoûtant qui semblait émaner de quelque part à proximité. Levant la main dans un geste silencieux, il indiqua à Cerbère de rester en place. Le tigre s'exécuta, s'asseyant majestueusement, ses yeux jaunes fixés sur Victor alors qu'il s'éloignait.

Guidé par le chant, il se fraya un chemin à travers le paysage aride de Tartaros, jusqu'à son arrivée près d'un ruisseau. Là, il découvrit une scène d'une beauté surréelle. Assise au bord de l'eau, une jeune femme chantait. Sa voix, claire et mélodieuse, semblait faire partie intégrante du murmure de l'eau.

Elle était d'une beauté saisissante, avec de longs cheveux blonds qui tombaient en cascade sur ses épaules. Elle portait une tunique blanche, d'une éclatante pureté, qui contrastait vivement avec les teintes sombres de Tartaros. La lumière semblait danser autour d'elle, créant une aura presque irréelle.

Victor s'approcha prudemment, captivé par la scène. La jeune femme, sans interrompre son chant, leva les yeux vers lui. Ses yeux étaient d'un bleu profond, reflétant une sagesse et une profondeur qui dépassaient son apparence juvénile. Elle continuait de toucher doucement la surface de l'eau, chaque ondulation semblant accompagner sa mélodie.

Il y avait quelque chose de magique et de tranquillisant dans sa présence, une harmonie qui apaisait l'âme. Victor, tout en l'observant, se sentit étrangement apaisé, comme si le chant avait le pouvoir de calmer les tourments et les craintes qui l'avaient accompagné sur Tartaros.

À l'approche de Victor, le visage de la jeune femme s'illumina d'une joie rayonnante. Elle interrompit son chant et se leva rapidement, ses mouvements fluides et gracieux. Avec un élan de bonheur évident, elle se précipita vers lui et l'enveloppa dans une étreinte chaleureuse. "Victor, je pensais ne jamais te revoir !" s'exclama-t-elle.

Victor, complètement surpris par cet accueil inattendu, se laissa d'abord faire, pris au dépourvu par l'affection spontanée de la jeune femme. Il ne se souvenait pas d'elle, son esprit cherchant frénétiquement une explication à cette familiarité.

Gentiment mais fermement, il la repoussa un peu, pour la regarder dans les yeux. "Mais qui es-tu ?" demanda-t-il, sa confusion clairement exprimée dans sa voix et sur son visage.

La jeune femme, toujours souriante, le regarda avec une affection qui ne semblait pas diminuer malgré son évidente perplexité. "Victor, tu ne me reconnais pas ?" demanda-t-elle, sa voix teintée d'une douceur mêlée d'étonnement. Son regard descendit alors sur le collier autour du cou de Victor. Un éclair de reconnaissance illumina son visage.

Elle s'éclaircit la gorge, la surprise et la joie mêlées dans son regard. "Je suis ravie que tu aies conservé le collier que je t'ai offert," ajouta-t-elle avec un sourire sincère.

Victor scrutait son visage, cherchant dans ses traits un indice, une mémoire, quelque chose qui pourrait éclairer cette rencontre mystérieuse. Elle était d'une beauté enchanteresse, avec des yeux bleus profonds qui semblaient cacher des secrets anciens et des histoires oubliées.

Dans ce monde de Tartaros, où le réel et l'irréel semblaient se confondre, Victor se retrouvait face à une énigme de plus. Qui était cette jeune femme qui le connaissait si bien, et comment ce collier avait pu se retrouver chez ses parents ?

Elle fixa Victor avec un regard empreint de connaissance et de tendresse. "Je suis Calypso," dit-elle doucement. "Nous nous connaissons mais tu ne t'en souviens pas."

Stupéfait, il ne put s'empêcher de répondre : "Je ne vois pas comment j'aurais pu t'oublier." Sa confusion était palpable dans sa voix, son esprit tentant de relier les pièces d'un puzzle qu'il ne comprenait pas encore.

Calypso lui sourit, une expression de compréhension traversant ses traits. "Les torsions du temps n'ont pas d'emprise sur moi. Je me souviens des différents chemins que nous avons empruntés ensemble, des réalités que nous avons partagées," expliqua-t-elle.

Victor, de plus en plus confus, secoua la tête. "Mais de quoi parles-tu ?!" s'exclama-t-il, son esprit en proie à une incompréhension croissante.

Calypso s'approcha doucement de lui, la sérénité rayonnant de sa présence. "Laisse-moi te montrer," dit-elle d'une voix apaisante. Elle leva délicatement ses mains et plaça doucement ses paumes sur les joues de Victor. Puis, avec un geste tendre, elle approcha son front du sien.

Fermant les yeux, elle sembla se concentrer, une aura de calme l'entoura. Victor, malgré son incertitude, se laissa faire, intrigué et quelque peu fasciné par cette étrange connexion qu'elle semblait établir entre eux.

Dans cet instant suspendu, un flot d'images et de sensations commença à affluer dans l'esprit de Victor, des souvenirs d'une vie qu'il ne reconnaissait pas, mais qui lui paraissaient étrangement familiers. Calypso était sur le point de lui révéler les secrets de leur passé partagé, ouvrant une porte sur des souvenirs enfouis et des vérités inattendues.

Jack, animé par une urgence grandissante, se dirigea précipitamment vers la sortie de la cuisine, déterminé à partir à la recherche de Victor. Mais James l'arrêta net en l'attrapant par le bras. "Il n'est plus sur Terre. Je l'ai senti partir. On ne peut pas simplement aller le chercher," expliqua-t-il, la gravité de la situation se lisant dans ses yeux.

Jack, frustré et débordé par l'incompréhension, se retourna vers lui. "Comment ça, on ne peut pas aller le chercher ? Il doit bien y avoir un moyen !" s'exclama-t-il, l'exaspération perçant dans sa voix.

James secoua la tête, "Seule ma sœur peut se rendre sur Tartaros, je n'ai pas ce pouvoir."

L'exaspération de Jack monta d'un cran. "Alors à quoi diable sert ton fichu bracelet ?!" s'emporta-t-il, son impuissance face à la situation le rendant furieux.

James, partageant le même tempérament, rétorqua sur un ton tout aussi énervé, "Oh, ça va ! Je n'ai pas encore exploré tous ses pouvoirs ! Durant toute mon enfance tu n'as pas cessé de me dire de ne pas y toucher ! Faudrait savoir !"

Jack, exaspéré, insista, "Où peut-on trouver le bracelet de ta sœur ?"

"Même si on le trouvait, ça ne servirait à rien. Il ne fonctionne qu'avec Stella, et je te rappelle qu'elle n'est pas encore née !" répondit James d'un ton frustré.

"Merci, je suis au courant de ce détail," rétorqua Jack, "Vous n'auriez jamais dû venir ici !" s'exclama-t-il, la colère prenant le dessus.

James, tout aussi exaspéré, répliqua, "Je sais, on n'écoute jamais rien !" Sa voix trahissait son propre sentiment d'impuissance.

Faisant face à l'insolence de James, Jack prit une profonde inspiration, tentant de contenir la tempête d'émotions qui menaçait de déborder. "Écoute, James," dit-il, sa voix tremblante de colère contenue. "Je sais que je suis ton père, et je fais de mon mieux pour protéger cette famille, y compris toi et Victor, peu importe d'où ou de quand vous venez. Si tu as des idées, des suggestions, je suis tout ouïe."

Le son d'une tasse de café se brisant sur le sol interrompit brusquement l'échange tendu entre Jack et James. Tous deux se tournèrent vers l'origine du bruit et virent Sam, figée, une tasse brisée à ses pieds. Elle était immobile, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés, fixant Jack avec une intensité troublante.

James, tentant de ramener l'attention sur la situation urgente, dit précipitamment, "On a un problème ! Victor est parti sur Tartaros." Mais Sam ne semblait pas l'entendre, son regard toujours ancré sur Jack.

"Tu es… son père ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante, mais ferme, révélant une compréhension soudaine et déstabilisante.

Jack, pris au dépourvu par la question directe de Sam, se racla la gorge et passa nerveusement ses mains sur son visage. Il cherchait les mots, mais rien ne semblait adéquat pour exprimer la complexité de la situation.

L'insistance de Sam était palpable. "Jack ! Tu es son père ?!" répéta-t-elle, sa voix montant d'un ton, exigeant une réponse.

James, ressentant l'escalade de tension dans la pièce, baissa les yeux vers le sol, conscient que la révélation avait déclenché une autre crise, tout aussi sérieuse que la disparition de Victor.

Jack, confronté à la nécessité de révéler une vérité qu'il avait lui-même du mal à accepter, prit une profonde inspiration avant de répondre. "Le docteur Lam m'a appelé ce matin. Les analyses indiquent que James a les mêmes particularités génétiques que Victor. Donc, oui... nous sommes ses parents," dit-il d'une voix hésitante.

Sam, abasourdie par cette révélation, ne put retenir sa colère. Ses yeux se plissèrent légèrement, "Et quand comptais-tu me le dire, Jack ?! Quand mon test de grossesse aurait été positif ?!"

Jack, essayant de se défendre, baissa les yeux, se grattant la nuque nerveusement. "Ne dis pas de bêtise, Sam." Il poussa un soupir de frustration. "J'essayais de trouver le bon moment. Après notre conversation d'hier soir sur le fait de ne pas vouloir d'autres enfants, comment voulais-tu que je t'annonce ça ? 'Au fait, on n'aura pas un autre enfant mais des jumeaux' ?"

"Tu aurais dû m'en parler tout de suite !" insista Sam, sa voix vibrante de colère.

C'est alors que James, jusqu'alors en retrait, intervint, "Comment ça, pas d'autres enfants ? Vous êtes en train de dire qu'on n'a pas été désirés ?!"

Jack, déchiré entre sa volonté de rassurer Sam et de répondre à James, répondit rapidement, sans réfléchir aux implications de ses mots. "Disons que vous n'êtes pas vraiment prévus."

"Ah super !" rétorqua James avec amertume, son visage exprimant un mélange de tristesse et de colère. Submergé par ses émotions, il quitta précipitamment la cuisine et sortit de la maison.

Jack et Sam le suivirent rapidement. Jack réussit à l'attraper à l'extérieur, saisissant son bras pour l'arrêter. "Où comptes-tu aller comme ça ?!" demanda-t-il, la tension et l'inquiétude perçant dans sa voix.

James se dégagea brusquement de son emprise, la colère se lisant clairement sur son visage. "Qu'est-ce que ça peut te faire ?!"

Alors que Jack s'apprêtait à répondre, un halo lumineux apparut soudain, captant l'attention de tous. De la lumière émergea une jeune femme blonde, dont l'expression était celle de la fureur pure. Sans hésiter, elle se rua sur James, le faisant tomber à terre.

L'adolescente se positionna au-dessus de lui et l'attrapa violemment par le col du t-shirt. "James Charles O'Neill, je vais t'arracher les yeux !" s'écria-t-elle, sa voix trahissant une colère intense.

James, reconnaissant immédiatement sa sœur, ne tenta pas de se défendre. Au lieu de cela, il la prit dans ses bras, déstabilisant sa posture agressive. Stella, surprise par ce geste, perdit l'équilibre et s'écroula sur lui. "Stella ! Je suis tellement content de te voir !" s'exclama James.

Stella, encore sous le choc, resta un instant immobile avant de réaliser ce qui se passait. Sa colère s'estompa lentement, remplacée par une confusion évidente. Toutefois, l'irritation était toujours présente dans sa voix. "Tu te rends compte de ce que tu m'as obligée à faire pour venir vous chercher ?" s'exclama-t-elle, sa voix trahissant sa frustration.

James tenta de répondre, mais avant qu'il puisse dire un mot, Stella posa une main sur sa bouche pour le faire taire brusquement. "Attends une minute ! " Ses doigts pressèrent doucement ses lèvres, signifiant clairement qu'elle ne voulait pas entendre ses excuses pour le moment.

Elle scruta frénétiquement les environs. Sa respiration s'accéléra légèrement, trahissant son inquiétude grandissante, tandis qu'elle se leva d'un bond, ses sens en alerte. "Où est Victor ?!" exigea-t-elle d'une voix presque tremblante.

A suivre...