- On doit y retourner et le convaincre… il ne peut pas laisser une opportunité comme cela passer sous notre nez quand même !
- Il est intransigeant, peu importe ce qu'on lui dira, il ne changera pas d'avis…
- Ne me dit pas que tu achètes son histoire de « c'est un piège du chancelier » ? C'est un mauvais calcul politique et nous le savons tous.
- Je le sais Katerina, mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Quand Kairos décide de quelque chose, sa parole est loi.
- Et la nôtre ? Nous avons pris son côté parce qu'il ne peut pas perdre, c'est virtuellement impossible et pourtant quelque chose aujourd'hui l'a mis en échec.
- Ton point ?
- Il devrait nous parler bon sang… on souhaite que les Fils de l'Harmonie réussissent autant que lui, notre voix devrait être entendus, surtout dans des situations comme celle-ci.
- Il ne doit rien à personne. Kairos nous a entendus et il a décidé d'aller contre nos analyses. Ce n'est pas la première fois.
- Mais c'est la première fois qu'il se trompe aussi apparemment !
- Et ?
- Les Fils de l'Harmonie n'ont pas le droit à la défaite… Je suspecte que c'est à cause des Jedis de la République sur l'opération, je vais devoir toucher un mot à Hof'waje pour essayer de comprendre. Mais, peu importe la raison, il ne devrait pas se laisser emporter par ses affaires personnelles. Nataniel, normalement tu serais le premier à dire la même chose, donc ne joues pas un jeu…
- Tu l'as dit toi-même, les Fils de l'Harmonie n'ont pas le droit à la défaite et Kairos s'assurera que l'organisation n'en paie pas. Aujourd'hui il a vécu une défaite personnelle et c'est la bienvenue. Nous n'avons pas le pouvoir d'influencer cette défaite, mais nous pouvons l'utiliser pour le forger. Après tout, comment juger d'un leader si ce n'est que comment il fait face à l'adversité…
- Justement… il n'a aucune expérience dans ce domaine, il devait être le leader miracle qui ne connaît jamais l'échec…
- Et bien, nous l'avons surestimé, mais je te dis que c'est inutile d'essayer d'aller le convaincre en ce moment et tu sais que j'ai raison. Tout ce qu'il nous reste à faire c'est de nettoyer derrière et lui apprendre à faire face à la défaite.
- Aghhhhhhhh…. J'espère que tes leçons sur le leadership lui replaceront les idées en place. La galaxie aura besoin d'un dirigeant fort, pas d'un adolescent qui perd confiance en lui à la vue de Jedis.
- Kairos deviendra le leader qu'il est destiné à devenir, ce n'est qu'une question de temps…
- Très drôle…
Kalifa était en train de s'entraîner seul, tard la nuit, dans une salle vide du temple. Comme à l'habitude elle n'arrivait pas à s'endormir sans être proprement épuisée. Lorsqu'elle sombrait dans le sommeil, elle avait l'impression de tomber, mais la descente n'arrêtait jamais. Elle était prise entre deux mondes, deux réalités, entre la mort et la vie et son esprit n'était pas capable de faire la différence.
Elle avait commencé à parler de ce phénomène à Adi Gallia, espérant y trouver une solution. Malheureusement celle-ci n'avait pas offert de solution, elle avait simplement mentionné comment son lien avec la Force était ténu et difficile. Elle lui avait recommandé d'essayer de se reconnecter à la Force à travers méditations et méditations. Et Kalifa avait essayé.
Mais rien n'avait fonctionné. Alors qu'elle courait entre les sphères d'entraînements, déflectants leur tirs lasers, elle se dit qu'elle ne pourrait jamais vraiment revenir à une vie normale, sans chasse, sans lutte pour survivre. C'était devenu son élément.
Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et se désaltérer.
Elle avait croisé Ahsoka il y a peu, quand elle était retournée de la mission pour sauver les habitants de Kiros. Bien que la mission avait été un succès, le peuple Kiros n'avait pas pu être complètement réunifié. Quelques milliers d'entre eux manquaient encore à l'appel, et plusieurs centaines étaient simplement morts durant leur enlèvement et leur captivité.
Kalifa aurait voulu que les Jedis envoient plus d'effectifs pour sauver toutes ces victimes et punir ces saletés d'esclavagistes, mais le Conseil en avait décidé autrement pour des raisons stratégiques. La jeune Padawan savait que ces décisions étaient rationnelles, mais il y avait quelque chose de profondément hypocrite à un Jedi se disant protecteur de la vie qui laissait encore l'esclavagisme exister dans la galaxie. Comme à son habitude, Kalifa se disait qu'elle aurait probablement été plus à l'aise comme Jedi pendant le temps de l'Armée de la Lumière.
Elle n'avait pas pu parler à Ahsoka longtemps, car Adi Gallia avait été envoyé en missions et le temps qu'elle revienne Ahsoka et son maître étaient repartis au front. Dans la courte période de temps où celles-ci ont pu se voir, Kalifa avait remarqué qu'elle était en quelque sorte hors d'elle… quelque chose clochait. Elle n'avait pas paru troublée ou déçu du déroulement tumultueux de sa dernière mission… en fait elle lui avait rappelé Barriss, elle avait été très réservée. Elle ne s'était pas inquiétée sur mesure, car elle semblait sereine, mais maintenant qu'elle y pensait, il y avait quelque chose d'étrange à voir Ahsoka qui était normalement plus énergétique, agir comme l'incarnation de la sagesse qu'était leur amie Barriss.
Kalifa ne voulait pas faire trop de suppositions, mais maintenant qu'elle y pensait Ahsoka avait été réservé à propos de Kairos ce jour-là et cela faisait maintenant trois semaines que Kairos n'avait pas préparé de séance d'entraînement, ce qui était inhabituel. Elle se demanda si quelque chose s'était passé entre eux. Ou si quelque chose était arrivé à Kairos et son organisation.
La jeune Padawan décida de ne pas trop s'en faire, ce n'était pas de ses affaires après tout. Par contre, elle espérait grandement que Kairos prépare une séance d'entraînement bientôt. Depuis Umbara, elle sentait qu'elle dépendait de la sagesse de Kairos pour garder la tête froide.
Après l'incident, celle-ci avait dû passer beaucoup de temps avec Kairos pour méditer et arrêter de craindre de succomber au côté obscur. Car la seule crainte de faire une erreur à nouvelle semblait amplifier l'allure corruptrice de celui-ci. Heureusement, celle-ci avait réussi à se recentrer grâce à l'aide de Kairos. Ses enseignements étaient inestimables et amélioraient sa compréhension de la Force, mais aussi d'elle-même.
Ils n'avaient pas encore appris des techniques du côté obscur, mais ils en avaient appris davantage sur le pouvoir de la Force et comment celui-ci pouvait être saisi consciemment au lieu de son aspect plus instinctif appris par les Jedis. Il s'agissait d'une méthode Sith qui consistait à utiliser sa volonté sur la Force, contrairement à la méthode Jedi de suivre et guider le courant de la Force. Apprendre cette capacité était dangereuse selon Kairos, car elle était comme une drogue une fois qu'un utilisateur de la Force apprenait à l'utiliser, donc il avait essayé d'inculquer la méthode petit par petit, en utilisant des capacités simples comme la télékinésie.
Cela avait été très contre-intuitif pour Jawan et Jinx, mais Kalifa l'avait évidemment appris avec facilité, celle-ci ayant clairement davantage usé de ce genre de méthode pendant leur temps sur Wasskah. Par contre, ceux-ci avaient davantage de succès à se contrôler et à suivre les techniques de méditation de Kairos. Jawan particulièrement semblait réussir à garder ses émotions sous contrôle, tout en les reconnaissants et ne les supressant pas comme il était attendu d'eux par l'Ordre. Elle l'aimait beaucoup.
En raison de ses difficultés à se contrôler complètement, Kairos avait partagé un secret à Kalifa. Une technique qu'il avait développée lui-même et qu'il n'avait pas apprise ni du Comte Dooku ni de l'Ordre Jedi. La technique s'apparentait à celle de l'empathie universelle des Jedi, mais était… plus personnelle. Elle consistait à se concentrer sur l'amour d'un être cher, mais de faire abstraction de la composante passionnelle, pour ne laisser que la sérénité. Tirer de la force du lien qui unissait deux personnes et ne se concentrer que sur ce lien de manière qui n'était ni possessive ni absolutrice. Kalifa avait appris qu'un pouvoir existait dans les liens forts et que se concentrer sur ce genre de lien pouvait apporter une certaine sérénité, quand d'autres types de méditation ne marchait pas. Si la sublimation de l'égo ne fonctionnait pas, le concentrer dans un aspect intentionnel dans un lien pourrait faire le travail.
Ainsi, Kalifa avait pu trouver une nouvelle manière de se calmer et de collecter et cela revenait à un laisser-aller dans le profond lien qui l'unissait avec Jawan. Le fait qu'elle pouvait compter sur lui comme personne d'autre lui donnait un certain coussin sur lequel elle pouvait se reposer et garder contrôle de ses émotions.
Cet amour non passionnel, Kairos lui avait expliqué comment puiser en celui-ci avec une infinie tendresse. Kalifa ne lui avait pas demandé comment il avait développé cette technique, elle avait juste été émue. Bien que ce genre de technique de méditation vienne avec son lot de désavantages, car elle n'avait pas du tout été établie par un maître, le fait que Kalifa l'avait compris et avait pu l'utiliser avait démontré que Kairos avait découvert quelque chose.
Kalifa se releva laissant tomber ses pensées dans le néant du combat. Tout irait bien, la guerre finirait un jour, Kairos réformerait l'Ordre Jedi, la galaxie pourra finalement être en harmonie et elle pourra marcher avec Jawan à ses côtés, pleinement vivante. Ses espoirs étaient aussi clairs qu'Umbara avait été ténébreuse. Elle se concentra sur le contraste, la zone grise entre lumière et obscurité et reparti à l'action.
- …J'ai rapidement fait connaissance avec mes collègues après être arrivé sur Drongar. Bien que je n'étais pas ignorante de la vitesse à laquelle des liens pouvaient se créer avec des alliés dans le feu de l'action, c'est la première fois que je peux dire avoir créé des liens d'amitié. Non pas que mon respect des clones soit diminué, mais un lien d'une autre sorte ses créer avec les différentes personnes que j'ai pu rencontrer sur Drongar. Ce sont toutes des personnes que j'admire et dont j'ai le plus grand respect pour. Nous avons perdu de bonnes personnes… Bien que cela ne m'affecte peu, j'ai pu voir comment la perte d'un être cher pour un ami m'affectait… Pas la mort en tant que telle, mais son effet sur notre entourage. Si… les communications avaient été possibles plutôt, j'aurais évidemment essayé de te signaler pour le sauver, mais je me suis demandé par après pourquoi je ferais cela juste pour une personne que je connaissais; pourquoi pas pour le clone mort au combat ou même pour les soldats séparatistes… Toute perte de vie est quelque chose de sacré perdu, c'est ce que j'ai appris sur Drongar.
« Les horreurs de la guerre... J'ai l'impression que je ne les avais jamais aussi mieux vues qu'ici… Les bombardements, les civils prirent entre les feux de la guerre… les soldats qui ne sont ni clones ni droïdes… Dans un monde idéal, aucun ne mourrait, mais la réalité est bien loin de l'idéal, même avec un pouvoir aussi grand que celui du temps. Si ces personnes sont perdues au temps, qu'on ne puisse le retourner pour les sauver, c'est la tragédie du banal. La perte de vie est banale aux yeux de l'univers, mais à mes yeux et aux yeux de tous ceux qui en sont affectés elle est terrible. Et pourtant nous survivons et continuons.
« Je comprends maintenant mieux la valeur d'une vie. Comment il est important de la sauver, mais aussi comment il faut accepter de la perdre… ou de l'enlever. Il y a des gens qui sont simplement des monstres. Que ce soit à cause de leur choix, de leur nature ou de leur environnement. Maintenant je comprends comment ces personnes ne devraient pas vivre et qu'il est mieux qu'ils atteignent leur mort avant de comettre trop de ravage. L'autodéfense ne devrait pas être une raison d'attendre avant d'arrêter un monstre. Un mercenaire de la République que j'ai connu sous le nom de Phow Ji est mort il y a peu dans un attentat suicide contre un bataillon séparatiste. Je suis satisfaite de sa mort, car je sais que cette personne était un monstre qui ne respectait pas la vie. Malgré cela je respecte la sienne. C'est vraiment étrange… le contraste. Respecter la vie d'un tueur, j'ai cru que c'était une contradiction dans le code, mais je comprends maintenant. Je peux respecter sa vie, je peux même vouloir la protéger, car c'est un idéal, mais dans la pratique les choses ne sont pas toujours aussi propres que cela. Il s'agit d'un calcul pragmatique au final, guidé par un idéal, mais enfermé dans la dure réalité. Tes enseignements m'ont aidé à atteindre cette vérité, le respect du code Jedi, mais l'accepter comme idéal, un guide de conduite qui n'échappe pas à la contingence de la réalité. Je ne sais pas si je serai capable de tuer le prochain monstre que je rencontre par un acte délibéré et agressif, mais je sais que c'est une possibilité maintenant. Car préservé la vie est un idéal Jedi qui devrait passer avant ma pureté d'esprit et ma pureté d'action. Je n'ai pas à rester les bras croisés comme ma maîtresse et fermer les yeux sur des atrocités commises au nom de la République. J'ai cette possibilité ouverte à moi, cette libération du code que tu nous as offertes, un contraste. Merci pour cela.
« D'ailleurs, comme selon tes recommandations j'ai pratiqué mon contrôle du côté obscur. Lors d'une altercation avec ce mercenaire, Phow Ji, j'ai usé de la Force pour le mettre au tapis. Je ne me suis pas emporté, je l'ai fait avec précision. Je ne l'ai pas tué, ni même brisé quoi que ce soit, je lui es simplement montrer le pouvoir de la Force, lui qui ne le croyait pas et souhaitait m'humilier. L'exercice fut difficile mentalement, car j'avais tes instructions qui entraient en contradiction avec celle de maîtresse Unduli. Pour la première fois de ma vie, j'ai puisé dans ma colère et dans le côté obscur de la Force pour atteindre un de mes objets. Ce fut… excitant. Les mots de maîtresse Unduli résonnent encore à mes oreilles; la façon dont le côté obscur me paraissait satisfaisant... Mais ils n'étaient pas aussi vicieux et charmeurs qu'elle ne le prétendait. J'ai gardé en tête tes leçons et j'ai utiliser le pouvoir de la Force pour un but simple : montrer à Phow-Ji que la Force existait. Je les plaquer au sol, et à chaque fois qu'il essayait de se relever je le renvoyais mordre la poussière. Il a essayé de m'attaquer une dizaine de fois avant d'abandonner. En focalisant le côté obscur dans un objectif simple, ma colère à diminuer et mon sentiment de pouvoir à montrer. Pourtant j'ai pu l'utiliser sans me laisser emporter par son allure, simplement car cela ne m'était pas utile. Après ma démonstration de force, celui-ci s'est levé et est parti sans un mot, mais les jours suivants j'ai vu le respect dans ses yeux. Il comprenait finalement ce qu'était la Force et ce que représentait un Jedi. Je suis consciente que cette démonstration n'avait pas d'autre sens que de satisfaire mon égo, mais je me suis dit que cela serait une bonne pratique de l'utilisation de mes émotions de manière contrôlée. Et je crois que cela l'était. Vivre cet état passionnel intense et choisir l'harmonie quand même est une épreuve qui m'a aidé à en apprendre plus sur la Force et tout Jedi devrait éventuellement faire cette expérience. Comment se préparer à résister à la tentation si on ne la vit jamais ? Dans tous les cas, merci de m'avoir préparé, tes leçons me furent d'une grande utilité et d'une grande aide à avoir confiance en moi.
« Je dois avouer que je n'ai pas pu aider l'agent des Fils de l'Harmonie dans notre camp tant que cela, comme je l'aurai souhaité. Ma tâche en tant que guérisseuse Jedi prenait le plus clair de mon temps, donc je n'ai pas pu enquêter sur les contrebandiers de Bota. Apparament, ceux-ci ont été éliminés, de ce que j'ai compris par de la concurrence, donc vos agents ont commencé leur propre opération. J'essaierai de trouver les contrebandiers restants avec la Force, mais cela prendra encore du temps. Je sens encore un parti en présence qui élude ma perception, probablement un espion de la Confédération, donc je m'assurerais qu'il n'interfère pas avec les Fils de l'Harmonie. Et puis, j'aiderais à organiser leur présence sur Drongar. Peut-être même je pourrais dénicher quelques sympathisants pour épauler cette opération. Apparament, le mouvement proneutralité semble être populaire auprès des infirmiers.
« Dans tous les cas, je tâcherais de participer plus, car je crois que si le Bota serait en les mains des Fils de l'Harmonie que vous pourriez tellement faire plus de bien. Je ne vous décevrais pas.
Kairos acquiesça la tête avec respect.
- Merci du rapport Barriss. Je te laisse t'entendre avec nos agents de terrains quant à la mission des Fils de l'Harmonie. J'accorde ma totale confiance à vos jugements. Pour ce qui est de ton cheminement personnel, je suis fier de tes progrès. Je ne doute pas que tu feras une excellente chevalière Jedi.
Barriss fait une courte révérence pour signaler son appréciation du compliment de Kairos.
- C'est drôle, quand j'y pense, je m'attendrais presque à ce que maîtresse Unduli me rappelle au temple, car ma mission est en quelque sorte terminée avec la mort des contrebandiers. Mais j'ai l'impression que si je la contacterai pour lui dire cela qu'elle me dirait que je suis impatiente et que mon travail n'est pas terminé. Du moins ce serait l'idée derrière ses mots.
- Et pourtant, je vois que tu as le désir de continuer.
- Oui… et c'est peut-être pour une raison encore obscure, mais je crois que c'est parce que je crois que l'harmonie sur Drongar n'a pas encore été atteinte. Les choses sont encore trop loin de leur idéal. Il y a des cœurs à guérir, des secrets à découvrir, des plans à arrêter, des vies à sauver. Honnêtement, je sens que je pourrais rester ici jusqu'à la fin de la guerre si cette harmonie ne serait pas atteinte, cela si le Conseil Jedi l'autoriserait.
Kairos sourit.
- Barriss, sache que tu m'inspires. Tu ne le sais peut-être pas, mais tu m'inspires beaucoup. Ton équilibre est admirable et bien que je ne veux pas jouer la comparaison, il m'inspire beaucoup. Ta connaissance de la Force me surpasse dans plusieurs domaines.
Barriss baissa la tête avec modestie.
- Peut-être que tu n'as pas pas reçu autant d'enseignement Jedi que moi et peut-être que je suis plus proche d'être une chevalière Jedi que tu ne l'as jamais été, mais ta perspective est unique et c'est ce qui la rend si précieuse.
- Merci.
Kairos eut l'air pensif pendant quelques instants.
- Je discuterais bien de ton expérience avec plus de détail. Et si on la partageait en groupe? Cela fait beaucoup de temps que je n'ai pas organisé une séance avec les autres padawans. Peut-être que cette fois-ci au lieu que cela soit moi qui dispense les leçons, tu pourrais simplement partager ton expérience sur Drongar et de ton propre parcours pour comprendre la Force.
- Je doute que ce soit plus intéressant que ce que tu…
- Barriss, arrêta Kairos gentiment. Ta modestie te perdra. Je ne suis pas un maître comme un instructeur Jedi, je crois que toutes nos expériences sont importantes et que nous pouvons apprendre ensemble, c'est pour cela que j'ai organisé ce groupe…
Barriss hocha de la tête.
- Oui… désolé j'ai simplement l'impression que j'ai encore tant à apprendre.
- Et c'est vrai de nous tous.
- D'accord, dans ce cas. C'est une bonne idée si tu peux arranger cela de façon à ce que tout le monde puisse se rencontrer. Et si Ahsoka est disponible peut-être que tu pourrais l'inviter puisque ce ne sera pas une séance d'entraînement à proprement parler.
Barriss vue Kairos se figé, pendant un instant elle cru qu'elle avait perdu la connexion holographique, avant que celui-ci ne reprenne d'un ton… différent d'auparavant.
- Bien sûr. Je lui demanderais si elle est libre.
- Parfait, par contre si on pouvait éviter de le faire sur Drongar ce serait très apprécié… je ferais tout pour un changement d'air.
- Je garderais cela en tête. À bientôt Barriss. Que la Force soit avec toi.
- Et qu'elle soit avec toi.
Barriss ferma la communication et se questionna sur l'étrange attitude de Kairos. Il avait probablement simplement été surpris par sa proposition. Cela restait quand même étrange de sa part, mais Barriss peinait à spéculer, donc elle ne se questionna pas davantage que cela.
Kairos ferma la communication et passa sa main sur son visage, se massant les yeux. Le voilà à mentir ouvertement… Ou du moins, mêlez la vérité. Il ne lui demanderait pas. Il ne parlerait pas à Ahsoka pour lui demander si elle veut aller visiter Barriss et les autres initiés pour discuter toute ensemble de l'expérience de Barriss. Elle n'était pas libre, elle était concentrée sur ses missions, donc il ne la dérangerait pas. Il enfouit ces émotions et ces pensées. Il avait déjà perdu assez de temps sur elles, il n'avait plus ce luxe.
Un voyant lumineux s'alluma sur son bureau et Kairos appuya sur un bouton sur son datapad alors que la porte de son bureau s'ouvra.
Nataniel entra rapidement, celui-ci en train de finir une conversation avec Chave de l'autre côté de la porte.
- …et n'oubliez pas quelques glaces dans votre verre. Les vins de Deservo demeurent les meilleurs vins glacés de la galaxie!
Alors que Kairos entendu un léger rire poli de la part de Chave, sa porte se referma après que Nataniel fit un salut à Chave.
Celui-ci s'approcha rapidement du bureau de Kairos et y déposa une bouteille de vin avant de s'asseoir dans un des sièges devant le bureau du dirigeant des Fils de l'Harmonie.
- Ah… je vois que les sièges sont toujours aussi inconfortables, combien de fois t'ai-je dit d'en faire commander de nouveau…
- Bonjour Nataniel. Tu te plaindras à Katerina, c'est elle qui m'a expliqué l'importance d'avoir des sièges qui ne rendent pas trop confortable les invités.
- Bien sûr… c'est elles toutes craché… Ahhh… dans tous les cas, voici la meilleure bouteille de vin que tu puisses te procurer. Bon, je sais que tu n'es pas très alcool, mais ne t'en fait pas tous les grands leaders finissent un jour ou l'autre à boire de la bouteille.
Kairos dévisagea la bouteille avant de simplement l'ignorer.
- Comme toujours des transitions directes… Si tu es pour commencer sur un autre discours à propos de l'importance que je prenne une position de leadership je ne veux pas l'entendre. Je suis passé ce genre de lectures, je connais mon rôle dans cette guerre.
Nataniel sourit, nullement déstabilisé.
- Il est vrai que l'expérience t'a forgé. Je ne dirai pas le contraire. Que tu crois que tout ce qui m'intéresse est de te faire des lectures pff… je les laisse pour le jeune Bonteri ce genre de discussion, non tu as toujours été plus malin. Mais non, Kairos ne t'en fait pas, je trouve que tu as bien géré ta première défaite jusqu'à maintenant. Mais maintenant que j'y pense peut-être que ce n'était pas la première, mais bien la première qui ne pouvait pas être effacée.
Kairos s'enfonça dans son siège en fronçant les sourcils.
- Première défaite ? C'est comme ça que vous voyez les choses hein… Pourtant ce n'est pas la première fois que nos plans sont changés. Par exemple Umbara.
- Kairos, ne joue pas l'innocent. Tu étais sur la défensive, tu as joué le jeu de l'ennemi et nous n'avons rien gagné en échange. Les autres fois tu étais toujours proactif avec tes pouvoirs, cette fois-ci tu étais impuissant.
Kairos resta silencieux, connaissant les tactiques de provocation de Nataniel.
- … Mais, je ne suis pas ici pour tourner le couteau dans la plaie. À la limite, je ne me soucie même pas de cette défaite, elle ne fera très certainement pas tomber l'organisation et elle a bien été récupérée. Une chance que tu as donné de quoi faire aux troupes que tu avais préparé, car sinon, là, cela aurait été problématique…
Kairos avait évidemment ordonné à Amiral Adeyma de poursuivre les esclavagistes éparpillés aux quatre coins de la galaxie pour sauver le plus de Togruta possibles. Ce n'était pas idéal, mais cela montrerait que l'empire Zygerriens avait de puissants ennemis.
- Et où veux-tu en venir ? Je n'ai pas besoin d'entendre un rapport sur mes propres directives.
- Justement, tes directives… le « occupez-en vous » que tu nous as dit à moi et Katerina, cela ne doit plus se produire. Un leader doit donner des directives claires en tout temps et ne pas se laisser emporter par ses émotions passagères.
Kairos roula les yeux.
- Toujours aussi agréable de te parler je vois. Je ne vais pas me justifier, je comprends ta petite leçon Nataniel et je penserais qu'en tant que lieutenant, toi et Katerina auriez compris que je vous ai ordonné de vous occuper du problème justement parce que je croyais que vous seriez mieux outillés que moi.
- Très bien! Mais c'est parce que nous sommes d'excellents lieutenants, c'est un luxe qu'il ne te sera pas toujours accessible. Un bon leader doit apprendre à vivre avec de bon et de mauvais lieutenants.
- Et bien à moins que pour quelconques raisons vous deveniez suicidaire en souhaitant me trahir, je ne vois pas comment je ferais affaire à de mauvais lieutenants.
Nataniel rigola.
- Ah Kairos, on ne sera pas toujours là, tu sais. On prendra notre retraite un jour.
Kairos sourit.
- Je croyais que vous prendriez votre retraite quand vous mouriez.
- C'est le but, mais un jour on sera trop vieux pour être tes lieutenants actifs. Bien sûr on continuera d'être là, mais s'il y a bien une chose que je sais, c'est qu'il vient un temps ou un politicien doit laisser les projecteurs à la relève et aller se terrer dans l'ombre comme conseiller.
- Bon. Ce n'est pas comme si je vais rester à la tête des Fils jusqu'à ce jour, vous êtes encore jeune toi et Katerina, je ne crois pas que j'aurais à vous remplacer d'ici votre retrait des projecteurs.
Nataniel se leva et se pencha sur le bureau de Kairos rapidement.
- Et là nous arrivons à la fausse conception que tu as du futur, dit froidement Nataniel. Kairos, crois-tu réellement que tu laisseras un jour les rênes des Fils?
Kairos recula imperceptiblement. Il tenta de rester composé.
- Après la guerre et après que la République sera plus ou moins remise opérationnelle, certainement, c'est pour cela que je compte sur vous deux pour devenir chanceliers.
- Je te le dis tout de suite Kairos pour pas que tu ne te fasses trop d'illusion. Cela n'arrivera jamais. La République ne se réglera pas magiquement après la guerre. La galaxie aura besoin d'un leader et tu ne seras jamais satisfait de la laisser sous l'égide de quelqu'un avec une vision différente de la tienne.
- Je n'ai pas l'intention d'être un tyran qui restera accroché au pouvoir, dit Kairos avec fermeté.
- Ce n'est pas ton intention, certes, mais c'est ce que tu deviendras. Toutes personnes avec des idéaux et un pouvoir ne prennent jamais leur retraite, comme moi et Katerina. Kairos, c'est ce que j'essaie de te faire voir depuis longtemps maintenant. Mais tu n'es pas simplement le leader des Fils de l'Harmonie. Tu seras le leader de la République et de la galaxie tout entière. Tu ne laisseras personne d'inadéquat à cette tâche et tu es la seule personne adéquate pour celle-ci. Tu vivras beaucoup plus vieux que nous, qui sait combien de temps avec tes pouvoirs temporels ? Ton rêve d'harmonie pour la galaxie ne se réalisera pas sans un architecte et tu sais très bien que tu es le seul à pouvoir l'être avec tes pouvoirs. Tu as saisi le destin de la galaxie et tu l'as fait tien. Ta victoire est inévitable, ton rêve aussi fou est-il peut-être atteint. Mais cela tant que tu seras aux commandes. Et c'est pour cela que tu ne lâcheras jamais les commandes totalement; tu as trop de principes pour laisser des idiots s'occuper de la République à ta place. Tu dirigeras la galaxie que tu le veuilles ou non, et mon travail est de faire de toi un bon dirigeant.
Kairos se crispa. Il se souvenait des mots de mère Talzin. De ce qu'il lui avait dit, quand elle lui avait lu sa « destinée ». Il ne voulait pas diriger la galaxie. Il voulait juste… quoi ? Retourner à comment les choses était avant ? Non. Il voulait simplement vivre dans une galaxie en paix se disait-il, mais il évitait volontairement de pensé à l'après-guerre. Il n'avait jamais su quoi penser du futur. Il espérait seulement le vivre au côté d'Ahsoka. Et voilà justement pourquoi il n'y pensait pas. La réalité était qu'il ne savait pas ce qu'il voulait. Il ne savait rien. Peut être que Nataniel disait vrai, peut-être était-il destiné à être un leader pour la galaxie même après la fin de la guerre et l'établissement d'une nouvelle République sans corruption. Mais pour celui-ci c'était tellement secondaire. Sa priorité restait de mettre fin à la guerre et éradiquer les Siths.
Il soupira.
- D'accord. Tu as gagné. Je vais considérer cette éventualité… mais seulement comme une possibilité, je n'achète pas ton langage d'inévitabilité. On en reparlera demain.
Nataniel se redressa quelque peu surpris.
- Je pensais que j'aurais besoin de te convaincre plus…
Kairos secoua la tête.
- Je ne suis pas sourd à tes arguments. Je sais ce que c'est d'avoir le poids de la responsabilité sur ses épaules et franchement, je crois que je ne vais plus jamais vivre sans celui-ci. Je serai toujours responsable de ce qui arrive dans la galaxie avec mes pouvoirs. Alors ce que tu dis fait du sens, même si je n'aime pas entendre ces mots.
Kairos se massa le crâne.
- Bien. Je suis fatigué de mon voyage et je crois que tu as besoin de penser seul, donc organises ton horaire avec Chave et on se voit demain pour quelques cours intensifs sur la gouvernance.
Le jeune dirigeant fit un signe à Nataniel signifiant qu'il avait compris et pris la bouteille de vin pour l'approcher de celui-ci, sortant un verre de son bureau.
Alors que Nataniel se retournait et s'apprêtait à quitter la pièce, satisfaite, Kairos l'arrêta.
- Nataniel, est-ce que je suis une personne contrôlante ?
Celui-ci s'arrêta un moment surpris de la question.
- Bien sûr. Tu es la personne la plus contrôlante que je connaisse, et bien après Katerina bien entendu. Mais ce n'est pas un défaut, c'est la preuve que tu as ce que cela prend pour être un vrai dirigeant.
Kairos jura intérieurement. Comment pouvait-il expliquer cela à Ahsoka pour qu'elle comprenne.
- Merci pour ton honnêteté.
- À ton service, dit-il en laissant Kairos seul à ses pensées noires.
Kairos se réveilla avec un affreux mal de crâne. Quelque chose en dehors de son pouvoir qui normalement le réconforterait, mais malheureusement cette fois-ci il croit que la responsabilité était sienne.
Restant dans son lit, il tâtonna jusqu'à ce qu'il touche la bouteille vide à côté de son lit. Sans regarder, il pointa approximativement l'endroit où il pensait que la bouteille était et la fit remonter le temps jusqu'à ce qu'elle soit un amas d'atomes.
Il soupira profondément sachant qu'il n'aurait jamais bu autant, sans être dans la présence de Hondo, si ce n'était à cause de ses troubles avec Ahsoka.
- Déclaration : Salutation maître. Je vous souhaite une bonne matinée ou tranche indéterminée de temps.
Kairos ignora le droïde. Normalement, Nataniel pouvait le pousser à faire des choses hors de la norme, mais la réalité en face était qu'Ahsoka ne comprenait rien de ce qu'être un leader comme lui voulait dire. Ces quelques jours avec Nataniel lui avaient remis les idées en place.
Kairos se leva subitement et s'assit sur son lit. Il n'avait pas le temps pour encore repenser à Ahsoka. Il avait déjà noyé ses peines et regrets.
- Bonjour Hk. Bravo pour ton maintien de toi-même en ne me tuant pas pendant mon sommeil.
- Indignation : Vous assassiner pendant votre sommeil, maître, jamais je n'aurais pu penser à une telle chose.
- Vraiment, pourtant je t'entends te lamenter chaque jour de ton sort misérable en tant que mon garde du corps.
- Correction : Oh ne vous détrompez pas, un maître idéal me laisserait assassiner ce politicien avec lequel vous avez placoté si longtemps ces derniers jours. Mais autant que je souhaite avoir un autre maître, autant que je ne puis me débarrasser de vous.
- Hmmm c'est ça... Dit moi HK, comment ce fait-il que tu es aussi libre d'esprit, mais que tu suives aussi ardemment les ordres qui te sont donnés? Bien que tu prétendes, et j'ai tendance à te croire, que tu n'as pas toutes tes mémoires de tes vies précédentes, ta matrice de personnalité est conservé montrant que tu as plus d'esprit que n'importe quel droïde de notre temps.
- Hésitation : Je ne suis pas certain si mon maître originel avait prévu que ma matrice de personnalité se développe autant. Il semblait accorder de la valeur dans la créativité et l'a donc construite de façon à ce que je ne sois pas totalement lié à mes protocoles.
Kairos y s'asseoir à son bureau, mais continuant la conversation avec le droïde assassin.
- HK, qu'aurais-tu fait si je ne t'avais pas trouver?
- Réponse : J'aurais détruit tous ces droïdes de pacotille et éliminé ces séparatistes. J'aurais pris leur vaisseau pour m'échapper et me connecter au réseau intergalactique. Ensuite, tout dépendant de l'information reçue, je me serais probablement dirigé vers l'empire Hutt afin de commencer une carrière de chasseurs de primes.
- Donc tu n'aurais pas commencé à chercher de nouveau maître, démontrant ta liberté encore une fois, dit Kairos commençant à comprendre le droïde.
Kairos réfléchit un instant. Il n'était toujours pas certain ce que son statut de « maître temporaire » signifiait, mais il eut soudainement une idée.
- HK, je t'ordonne de me tuer à cet instant.
- Surprise : Maître, cela est impossible, vous n'êtes pas tuable grâce à vos pouvoirs.
- Je ne vais pas les utiliser. Maintenant, tue-moi.
- Exlamation : Je crains qu'il me soit impossible de tuer mon maître ainsi.
- Mais HK, je ne suis pas ton maître vraiment le suis-je? La première fois que tu m'as reconnu comme un maître, c'était comme un « maître temporaire ». Tout ce que j'ai compris sur toi est que tu n'as de réelle loyauté envers une seule personne, ton maître originel, et bien que tu as peut-être changé de propriétaire, ta matrice de personnalité restait fidèle à son créateur.
Kairos se pencha devant le droïde pour le regarder dans ses capteurs.
- Ta liberté d'action et d'esprit ne te fait pas suivre tes « maîtres » comme tels, mais comme des leaders. Je crois que ce ne sont pas des ordres qui sont codés dans tes protocoles qui te font obéir ton maître originel, mais une loyauté comparable à celle donnée à un leader. Cela m'emmène aux hypothèses suivantes :
Kairos leva son doigt.
- Un; tu suis ton créateur, par choix, car il t'a créé avec une fidélité totale. De la même façon, tu me suis moi en accord avec ces ordres, mais sans qu'ils ne te contraignent totalement.
- Deux, je ne crois pas que tu refuses de m'obéir comme un maître « permanent », parce que cela est conforme aux règles que ton ancien maître t'as données, mais bien parce que tu ne le veux pas. Tu n'as pas de loyauté face à moi et tu utilises celle que tu as face aux ordres de ton maître pour m'obéir. Dans un sens tu ne fais que suivre ce que tu crois que ton leader, ce maître voudrait, comme n'importe quel être sensible.
Kairos leva son troisième doigt et sourit.
- Je crois que tu m'as reconnu comme quelqu'un auquel ton maître accordait assez de confiance pour te contrôler ou comme quelqu'un qu'il souhaitait protéger.
- Moquerie : Vous semblez surestimer vos capacités de déduction, maître. Je ne suis qu'un simple droïde qui suit les ordres qui me sont donnés, rien de plus.
- Alors, tue-moi.
Kairos ferma les yeux et jeta son sabre laser à l'autre bout de la pièce.
Un moment passa et il rouvrit les yeux.
- Flatterie : Très bien joué maître, votre intellect est surdimensionné pour avoir deviné que je ne pourrai pas vous assassiner, vous, mon maître.
- Non, ce que j'ai deviné, c'est que, contrairement à ce que je croyais précédemment, les ordres que ton maître t'a donnés ne servent pas à assurer sa succession, mais bien à écouter les ordres d'autres personnes comme les siens. Cela expliquerait pourquoi tu refuses de me reconnaître le même statut que ton ancien maître. Dit moi, HK, ton maître était-il un bon leader?
- Déclaration : Je ne peux vous donner des informations quant à mon ancien maître.
- Alors, trouvais-tu que les leçons sur le leadership de Nathaniel étaient bonne HK? Tu les as toutes entendues après tout.
- Précaution : Vous pensez que mon maître m'a transmis son idéolologie et vous tentez de la confirmer avec mes propres impressions, je ne puis donc me positionner là-dessus comme un simple droïde.
Kairos était vif et agressif dans ses mots, alors que son plan se déroulait très bien.
- Cela signifie qu'il avait très certainement une opinion assez forte sur le leadership pour avoir une idéologie que tu essaies de cacher. Je crois qu'il était un leader, il ne t'aurait pas programmé avec une aussi grande loyauté et liberté d'esprit, si ce n'était pas le cas. Il avait confiance en ses habiletés à te maîtriser avec plus que de simple directive simple.
- Admiration : Vous avez su me manipuler très bien, meatbag, cela me rappelle mon maître. Observation : Il semble néanmoins que votre théorie soit incomplète.
Kairos hocha de la tête.
- Oui… je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne veux ou ne peux pas me donner de l'information sur celui-ci. Pourquoi quelqu'un aurait assez de confiance en certaines personnes pour lui donner contrôle de son droïde assassin, mais pas assez pour qu'il puisse librement parlé de son identité? Et évidemment, pourquoi ai-je été reconnu comme tel…
Kairos pensait que peut-être le maître de HK-47 était un leader qui cachait de l'information aux gens qui le suivait, ou peut-être était-il quelqu'un qui restait dans l'ombre et ne voulait que personne n'en apprenne sur lui comme un Sith. Mais c'était une contradiction, un Sith ne donnerait probablement jamais son droïde assassin à de potentiels concurrents. Kairos n'en savait simplemement pas assez.
- Consolation : La principale raison pour laquelle je ne peux pas vous révéler des informations est parce que je ne peux confirmer votre identité totalement. Si vous réussissiez à prouver votre identité où prouver la mort définitive de mon ancien maître, alors je serais disposé à partager ces informations.
Kairos leva son regard un instant.
- Alors comment pourrai-je confirmer mon identité?
- Moquerie : Ne pensez pas que je vais vous rendre la vie aussi facile que cela, maître.
Kairos jura intérieurement.
Il rétablit le flot du temps. Soudainement, sa porte s'ouvrit et Nataniel passa la tête au travers de son cadre.
- Oh, j'ai failli oublier la leçon la plus importante de toutes : un leader doit savoir se reposer…
Nataniel avait dit cela en blague évidemment, mais cela demeurait un important aspect de la vie d'un leader, que même les plus grands dirigeants pouvaient oublier et en subir les conséquences. Mais ce fut une des rares fois que le sourire en coin de Nathaniel s'effaça.
Nataniel vu le lit défait de Kairos. Son allure et son regard avaient changé très légèrement, mais l'homme politique pouvait comprendre ce qui s'était passé. Kairos venait de prendre sa nuit, quelque seconde après avoir fini sa discussion avec lui, entre deux secondes. Pour la première fois, Nathaniel fut décontenancé par Kairos. Il y avait quelque chose de malsain à ne dormir qu'entre deux secondes.
- Bien sûr, j'ai aussi cela sous contrôle, dit Kairos avec son ton habituel.
Nataniel resta sans mots et referma la porte. Il eut soudainement des doutes, choses qui n'arrivaient jamais.
Après ces trois jours avec Kairos au Foyer, il était toujours aussi certain que Kairos avait le potentiel de devenir le meilleur leader pour la République et la galaxie. Mais maintenant, il commençait à douter si cela serait le mieux pour lui.
Le sénateur étouffa rapidement le sentiment de culpabilité qui commençait à germer en lui. Les meilleurs dirigeants doivent tous sacrifier une part d'humanité, Kairos ne faisait pas exception et celui-ci le savait. Peut-être que celui qui était destiné à être le plus grand dirigeant devrait sacrifier la plus grande part d'humanité.
Ahsoka était seul dans la cantine, mis à part deux clones qui devaient avoir fini leur ronde de nuit. Elle s'était réveillée assez soudainement et ne sentait aucune fatigue, ce qui est bien étrange étant donné que les derniers jours avaient été assez éprouvants.
Ils étaient supposé revenir à Coruscant après une autre bataille sur un monde de la bordure extérieur, mais, surprise, ils avaient été redirigés sur un autre front puisque leur flotte était la plus près pour répondre à un autre système qui venait de rejoindre la Confédération.
Ahsoka se disait que le temps commençait à perdre son sens dans cette guerre… est-ce que toutes les guerres étaient ainsi? Elle avait l'impression que les semaines étaient aussi longues que des mois, mais que les jours se mêlaient en une agglomération de missions et de pauses sans réel ordre.
Peut-être était-ce cela avoir le poids du temps sur ses épaules… elle savait que ce qu'elle vivait n'était probablement pas comparable à ce que Kairos vivait. Elle savait que la guerre l'avait changée en une soldate qui n'est pas totalement une Jedi; elle savait que Kairos avait été transformé aussi. Peut-être que leur rapprochement avait été une illusion, peut-être que chacun d'eux s'était transformé en des directions opposées.
Elle savait qu'elle avait fait des erreurs la dernière fois qu'elle lui a parlé. Mais elle savait aussi que ce genre de confrontation était probablement inévitable. Ahsoka n'était pas complètement en paix avec la situation, cela lui occupait l'esprit de temps à autre, mais elle savait contrôler son esprit pour que cela ne la ronge pas, pour écarter la tristesse et la peur. Elle était sereine malgré ses fautes et celles de Kairos.
Sereine malgré les morts sur sa conscience. Kairos n'avait pas compris qu'elle aussi avait des morts sur sa conscience, tous les Jedis en avaient. Mais lorsqu'il lui avait dit ces mots, Ahsoka avait compris que son sentiment était très différent du sien. Des personnes sont mortes non pas qui « auraient » pu être sauvées, mais qui « peuvent » encore être sauvées. Ahsoka et les autres Jedis voient les morts dans le passé, quelque chose d'immutable, une responsabilité qui a été échouée. Mais là, Ahsoka avait vécu les dernières semaines avec la très claire responsabilité « présente » de la mort de ces personnes. Après tout, elle pouvait toujours appeler Kairos et lui dire de changer le passé… Ce n'est jamais vraiment trop tard avec ces pouvoirs, il voit toujours les morts sur sa conscience pas dans le passé, mais dans le présent… à portée de ses pouvoirs toujours…
Elle ne savait pas exactement pourquoi elle ne l'avait pas fait. L'appeler pour s'excuser et le laisser changer les évènements. Ce n'était pas par fierté, loin de là. Et au bout d'un certain temps elle savait que c'était trop tard; elle ne voulait pas que celui-ci ait à revivre trop de jours qui sont censés déjà être passés. Elle savait que la façon dont Kairos vivait n'était pas soutenable. Elle voulait qu'il le voie pour son bien, qu'il lâche prise sur ses pouvoirs avant qu'il ne le consume. Même si ce n'était pas le côté obscur de la Force qui le menaçait, c'était quelque chose de très semblable. Elle craignait qu'il ne change trop et qu'il perde définitivement la voie des Jedis…
La voie des Jedis… Ahsoka n'était même pas sûr si elle la suivait elle-même parfaitement…
Soudainement, mais sans grande surprise, Ahsoka vit devant elle Anakin poser son plateau-repas sur sa table, la sortant de sa rêverie.
- Hey Snips, pas capable de dormir aussi, j'imagine?
Elle leva son regard de son plateau. Son propre repas était fini depuis longtemps, celle-ci ne faisait que jouer avec les miettes qu'il lui restait.
- Je me suis réveillé il y a moins d'une heure et je n'étais plus fatigué. La même chose pour vous?
Ahsoka était rendu habitué au fait que quelques-unes de ses réactions ou habitudes soient en tandem avec Anakin avec qui elle passait le plus claire de son temps. Ce n'aurait pas été la première fois qu'ils se réveillent dans les exacts mêmes moments de la même façon. Apparament, c'était un signe qu'un maître et un apprenti faisaient une bonne paire.
- Huh… Anakin grimaça légèrement en désapprobation. Cela fait quelques fois que j'ai ces bizarres de rêves…
Ahsoka remarqua qu'Anakin eut l'air d'hésiter pour quelques instants, mais immédiatement après celui-ci sembla décidé de s'ouvrir.
- Tu te rappelles de Mortis? demanda Anakin avec un air un peu confus.
- Comment pourrai-je oublier? répondit Ahsoka plaisantant à moitié, et camouflant légèrement sa surprise face au sujet.
Anakin commença à manger ses rations lentement, semblant réfléchir en même temps.
- J'ai encore des rêves de ce qui s'est passé là-bas… Ça ne m'étonne pas tant que cela, car et bien… c'était assez marquant. Mais dernièrement, mais rêves ont commencé à changer…
Ahsoka se redressa, étant maintenant pleinement à l'écoute. Était-il possible…
- Il y a quelque chose… qui est différent… Je ne sais pas exactement comment l'expliquer, mais c'est comme si je commençais à sentir une présence qui n'était pas là auparavant.
Anakin pausa sachant très bien que ce qu'il disait n'était pas clair.
- Des fois, les évènements ne sont pas exactement les mêmes que ce qui s'est passé sur Mortis. J'ai l'impression de voir des choses qui auraient dû être… effacées.
Ahsoka contenait ses réactions. Anakin était-il en train de se souvenir de l'autre version des évènements de Mortis? Celle avec Kairos?
- Cette présence semble avoir perturbé la chaîne d'évènements qui s'est passée sur Mortis. Je… c'est juste que je me souviens t'avoir blessé. Pas physiquement, mais je pouvais sentir ta détresse comme si j'avais commis quelque chose d'horrible. Je pense que le Père a effacé quelques une de mes mémoires de ce que j'ai vu dans cet endroit… peut-être que cela explique pourquoi j'ai l'impression que ce que je vois est ce qui aurait dû être effacé.
Ahsoka savait qu'Anakin avait à moitié raison. Elle se rappelle encore des mots qu'elle avait entendu le Père prononcer.
« Sa marque sur le monde sera effacée… »
- Je sais que ce n'était que des rêves à propos de, on se l'avoue, un évènement très hors-norme. Mais je ne veux jamais avoir ce sentiment de te blesser.
- Cela n'arrivera jamais maître. J'ai confiance en vous.
Anakin dévisagea Ahsoak pour une seconde, quelques minces doutes étant immédiatement camouflés derrière son expression.
- Je sais que je ne suis peut-être pas le meilleur maître, Ahsoka, but I'll always be there to keep your back and make sure you don't get hurt.
Ahsoka sourit.
- Je sais maître. Et je serai toujours là pour m'assurer que vous ne tombiez pas dans trop de problèmes.
Anakin leva ses yeux au ciel mimiquant un faux désarroi devant les implications que sa padawan faisait.
Ahsoka put voir que les rêves qu'Anakin avait mentionnés le tracassaient toujours un peu. Elle se demanda si à un moment il commencerait à se souvenir de cette autre version de Mortis qui était censé n'avoir jamais existé.
Alors qu'elle pensait que le sujet était clos, Anakin dit une dernière chose, sans attendre vraiment de réponse de la part de sa padawan.
- J'ai l'impression que le flot du temps n'est pas le même depuis… qu'il a changé.
Ahsoka se dit que oui, le flot du temps avait très certainement changé… et elle craignait qu'un seul homme n'en soit la cause.
