Kairos était en train de lire des rapports. Il n'était pas en train de s'endormir, ni était-il en train de s'ennuyer; il prenait son travail très au sérieux après tout, mais la banalité de la tâche lui revenait sous les yeux sans cesse.

Les Fils de l'Harmonie étaient rendus une organisation bien trop grande pour que Kairos supervise tout, mais il lisait quand même les rapports que Chave et Hof'waje jugeaient plus important ou prioritaire.

L'organisation qu'il avait construit, ou plus exactement dont il avait planté les graines était prospère et faisait une différence dans cette guerre. Kairos le savait. Mais il avait de la difficulté à voir les succès et se concentrait sur ce qu'il restait à faire.

Nataniel et Katerina étaient en train de travailler à organiser la prochaine conférence de paix et Kairos était en train de tirer des fils pour que le Conseil des Systèmes Neutres commence aussi à militer pour cette idée.

Kairos soupçonnait que Dooku ou Sidious essaierait de gâcher les pourparlers de paix encore une fois, mais cette étape était nécessaire pour le désamorcement de la guerre. La République et la Confédération étaient en ce moment dans une situation de statu quo puisque à chaque conquête que l'un deux faisait, un monde joignait soit le Conseil des Systèmes Neutres, soit rejoignait le réseau des Fils.

Certes, plus que les opérations des Fils s'étendaient, plus que le temps de Kairos était nécessité. Il devait de plus en plus se fier sur des agents ou des soldats pour certaines opérations. Adeyma était d'une grande aide à Kairos, celui-ci pouvait la laisser coordonner une majorité des opérations militaires ou opérations spéciales sans qu'il n'ait à les superviser. Celle-ci savait quand solliciter les pouvoirs de Kairos et quand ceux-ci n'étaient pas nécessaires. Elle avait appris à les traiter comme une ressource et c'était exactement ce dont Kairos avait besoin. Être toujours celui qui devait gérer cette ressource était une grande source de fatigue et utilisation de son temps, donc avoir quelqu'un d'autre que lui qui pouvait réfléchir en terme stratégique lui était très utiles.

Alors que Kairos allait se lever de son bureau pour se préparer à une courte séance de méditation, il vit que Hof'waje venait de le contacter. Il ouvrit la communication.

- Hof'waje?

- Monsieur. J'ai une nouvelle qui pourrait vous intéresser.

Kairos fit signe à Hof'waje de continuer. Celui-ci ne communiquait pas directement avec lui pour lui annoncer des nouvelles, donc cela signifiait qu'Hof'waje croyait que celle-ci devait être d'intérêt personnel.

- Une certaine Hallena Devis a établit contact avec l'un de nos agents. Bien évidemment, cette dernière ne s'est pas présentée ainsi, car elle est une ancienne espionne de la République. Nous l'avons identifié rapidement et apparemment celle-ci aurait déserté il y a quelques années après avoir été secourue d'une opération qui avait mal tourné.

Kairos était satisfait que Hof'waje soit toujours aussi efficace. Il continua.

- Il se trouve que celle-ci souhaite rencontrer un représentant de l'organisation afin de discuter un potentiel partenariat.

Kairos sourit très légèrement. Il savait que Hof'waje était en train de garder l'information qui le ferait réagir le plus pour la fin, cela devait être assez spécial pour que celui-ci ne soit pas autant direct qu'à son habitude.

- Et… ?

- Et elle dit représenté un groupe de Jedi.

Le jeune Jedi fut en effet grandement surpris. Était-ce une sorte de piège? Ou bien des charlatans? Non, probablement un groupe de Jedi pacifiste ou antiguerre. En effet, cela est très intéressant.

- Je n'ai pas beaucoup d'information sur ce groupe autre que ce qu'elle nous a dit. C'est un groupe mené par maître Djin Altis, un jedi non orthodoxe ayant quitté l'Ordre. Leur groupe est apparemment composé d'autres Jedi non affiliés avec l'Ordre ainsi que des gens qui ne sont pas sensibles à la Force. Ils opèrent dans un vaisseau cargo depuis le début de la guerre et apporte de l'aide humanitaire à qui ceux qu'il rencontre sur leur chemin. Selon nos informations, ceux-ci ont aussi déjà aidé la République dans leurs opérations militaires, bien que très rarement.

Voilà qui était un vent de fraicheur. Ce pouvait-il qu'un des groupes de Jedi non orthodoxe souhaitait travailler avec les Fils de l'Harmonie. Kairos avait déjà pensé à cette possibilité, mais il n'y avait jamais vraiment cru. Nul doute que sans cette ancienne espionne, ils n'auraient jamais pu contacter les Fils de l'Harmonie.

Kairos était quelque peu… excité à l'idée de rencontrer des Jedi non orthodoxes. Malheureusement, ceux-ci pouvaient aussi bien être des fanatiques d'une frange obscure des croyances de la Force que des pacifistes souhaitant mettre fin à la guerre. Il préfèrerait rester loin des premiers s'il le pouvait. Il n'éliminait pas la possibilité que des gens sensibles à la Force puissent lui poser problème à cause de ses pouvoirs hors normes et il souhaitait laisser le moins de traces de son existence. Par contre, celui-ci serait très curieux de rencontrer des Jedis qui partageraient ses idéaux et ses griefs contre l'Ordre.

L'opportunité était devant lui, et Kairos savait la saisir avant qu'elle ne reparte.

- Très bien. Organisé un point de rendez-vous et j'irai les rencontrer moi-même.

- Oh, dis Hof'waje très légèrement surpris, celui-ci ayant probablement attendu la réponse de Kairos avec curiosité. Ce sera fait. Devrai-je préparer un autre messager si votre conversation ne se passe pas comme vous le désirez?

- Oui, cela serait sage.

Hof'waje acquiesça et ferma la communication. Celui-ci comprenait que même si Kairos souhaitait faire des rencontres en personnes, il ne souhaitait pas toujours que les gens qu'il rencontre ne se souviennent de lui.

- Question : Serait-ce une opportunité pour vous montrer mes talents devant des adversaires de mon calibre?

Kairos soupira.

- Non HK, je ne vais pas rencontrer des Jedis pour que tu les assassines…

- Négociation : Si ceux-ci s'affichent comme étant des extrémistes violents et dangereux, vous me laisserez certainement m'occuper de ces meatbags? Est-ce exact maître?

Celui-ci secoua sa tête, se demandant pourquoi il gardait le droïde à ses côtés.

- Je vais le considérer. Mais je ne garantis rien. Cela m'étonnerait de tomber sur des fanatiques dangereux.

- Déclaration : Nous ne sommes jamais trop prudents. Il y aura toujours des fanatiques ayant besoin d'un tir de blaster entre les deux yeux.

Kairos ne dit rien et laissa à son droïde un peu d'espoir.


Le jeune Jedi atterrit au point de rendez-vous. Leur agent avait pu recontacter cet Hallena Devis assez rapidement et ceux-ci avaient accepté la rencontre.

Kairos pouvait voir quatre personnes l'attendre devant une petite navette. Il avait probablement pris des précautions pour ne pas mettre en danger leur vaisseau cargo et le reste de leur groupe.

La planète où ils conviaient était majoritairement inhabitée excepté quelques ports, donc ils ne risquaient pas avoir de surprises, quoique Kairos soit très difficile à surprendre.

Celui-ci mit son masque et se prépara à sortir pour rencontrer ses Jedis. Il pouvait sentir la présence de trois d'entre eux et il imaginait que la quatrième devait être Hallena Devis. Celui-ci camoufla sa présence, mais n'était pas sûr que cela fonctionnerait parfaitement sans ses pouvoirs temporels.

- Comme je t'ai dit HK, pas un mot excepté pour une urgence ou danger apparent.

- Déclaration : C'est compris maître.

Kairos sortit avec HK à sa suite.

Le terrain et l'air étaient secs et le soleil assez inhospitalier. Heureusement, les Jedis l'attendaient sous un vieil arbre avec à peine quelques feuilles, mais assez pour leur donner de l'ombre.

Kairos marcha dans leur direction, pouvant voir un relativement vieil homme accompagné de deux femmes et un autre homme plus jeune. Il put identifier les trois Jedis par leurs sabres et ainsi deviner que la quatrième était l'ex-espionne de la République.

Il s'arrêta à quelques mètres d'eux, étudiant leur regard et expression.

Davis et le jeune homme semblaient légèrement surpris, la femme Jedi restait de marbre et le vieil homme semblait plaisamment surpis. Il prit parole le premier.

- Si je croyais les rumeurs qui courent, je croirais que nous sommes en présence de l'Harmonie lui-même.

- C'est le cas, répondit Kairos sans utiliser son modulateur. Je souhaitais vous rencontrer personnellement.

- Et le droïde? Je n'ai jamais vu ce modèle… demanda la jeune femme Jedi.

- Un simple garde du corps et assistant.

- Hmmm… commença le vieil homme. Je préfère parler à des personnes plutôt qu'à des symboles, c'est plus simple ainsi.

Celui-ci n'était pas complètement en opposition, il semblait simplement légèrement déçu, mais compréhensif. Kairos pus déduire immédiatement comprendre que les Jedis qu'il avait devant lui étaient des pragmatiques. Cela le réconforta et décida d'être plus honnête et direct, puisqu'il ne sentait aucune hostilité de leur part.

- Dans ce cas, parlons face à face.

Celui-ci enleva son masque, et se présenta.

- Vous pouvez m'appeler Aneki. Je suis le dirigeant des Fils de l'Harmonie.

Encore une fois, Kairos put lire la surprise dans les yeux du jeune homme et de l'ex-espionne, alors que le vieil homme sourit.

- Je suis Djinn Altis, un plaisir de vous rencontrer.

Les autres prirent l'introduction de celui qui était clairement leur leader comme signale de se présenter eux-mêmes.

- Hallena Devis.

- Callista Masana, enchanté.

- Geith Eris. Je croyais que les Fils de l'Harmonie étaient une organisation décentralisée, qu'ils n'avaient pas de dirigeant plutôt que des représentants, donc comment pouvez-vous être à leur tête?

Kairos sourit poliment. Ce Geith semblait assez curieux et assuré.

- Bien que l'organisation soit décentralisée et que nous laissons beaucoup d'autonomie à chaque branche, je supervise le tout. Et je m'assure que personne ne connaisse mon existence, donc voyez cette rencontre comme un gage de ma confiance envers vous et votre groupe.

- Qu'avez-vous entendu à propos de nous? demanda honnêtement Djinn Altis.

Kairos étudia les gens devant lui pour un instant.

- Que vous êtes un groupe de Jedi non orthodoxe. Que vous êtes un maître Jedi ayant quitté l'Ordre avec quelques autres accompagnateurs. Et que vous acceptez de vivre avec des gens non sensibles à la Force, conclu Kairos en regardant Devis. À part cela, j'en connais très peu, c'est pour cette raison que je suis ici.

Djinn Altis eut l'air de réfléchir un instant.

- C'est exact. Disons que nous ne sommes pas des Jedis typiques. Mais je ne crois pas que nous soyons les seuls, dit-il avec un mince sourire.

Kairos pouvait voir qu'Altis le testait. Il ne semblait pas certain de ses intuitions, mais l'instinct Jedi était rarement trompé. Il se demandait qu'est-ce qui avait vendu la mèche exactement…

- Bon… jouons cartes sur table d'abord, dit Kairos qui espérait pouvoir accorder sa confiance à ces Jedis. Comment avez-vous deviné? Peut-être je ne cache pas assez bien ma présence…

Les autres Jedis semblaient encore plus surpris, comprenant que l'un des leurs était devant eux. Le maître Jedi lui sourit, un peu surprit lui-même.

- C'est simplement à cause de votre accoutrement… vos vêtements sont clairement inspirés des robes Jedis, gardant leur simplicité et leur humilité. Parfois, les signes les plus apparents sont ceux qui en dise le plus sur une personne, conclut le maître Jedi comme s'il venait de terminer une leçon.

Kairos prendrait en notes cela… Les Jedis qui ne sont pas aveuglés par l'orthodoxie sont clairement plus perceptifs…

Celui-ci resta silencieux un moment. Callista et Geith semblaient clairement pris de court semblant essayer d'appréhender la situation, alors que Hallena Devis semblait être encore plus aux aguets qu'auparavant.

- Je… je ne comprends pas… commença Geith qui semblait effectivement confus. Comment un Jedi peut mener une organisation tels les Fils de l'Harmonie… Est-ce que vous êtes seuls ou bien peut-être êtes-vous aussi un groupe…

Kairos l'arrêta.

- Je comprends que vous êtes curieux et je le suis aussi par rapport à votre groupe. Mais avant tout, je souhaite que vous me promettiez ou que vous me donnez un gage de confiance que vous ne divulguerez jamais mon identité à quiconque.

Kairos perçait de son regard Hallena Devis avec ses mots. Il pouvait faire confiance à des Jedis, mais il ne savait quoi pensé d'une ex-espionne. Il voulait que ces mots soient compris, sans qu'il n'ait à utiliser ses pouvoirs… plus persuasifs… alors il usa de la Force pour faire passer son message.

Hallena soutenu le regard de Kairos pendant un instant, mais reconnu immédiatement la tentative d'intimidation. Le jeune Jedi crut y lire de la peur pendant un petit instant. C'est ce qu'il avait besoin de voir, car une espionne sans peur est plus dangereuse que l'une ayant une dose saine de peur.

- Assez, dit Djin Altis, fermement, mais sans hostilité. Je n'apprécie pas ce type d'intimidation dans une discussion qui se doit d'être cordiale. Si vous êtes importuné par la présence d'Hallena, dites-le.

La tension qui s'était lentement dissipée était revenue entre le groupe incongru. Kairos pouvait voir par cela que cette Hallena faisait vraiment partie du groupe de Jedi… elle n'était pas en retrait, elle était un de leurs égaux, voilà pourquoi sa tentative d'intimidation ciblée avait changé l'atmosphère entre eux cinq. Peu importe, il souhaitait voir à quel point leur relation pouvait être stressée avant de briser. De toute façon, il pouvait recommencer la conversation quand il le souhaitait.

- Je ne suis pas importuné par sa présence, dit-il à Altis avant de se retourner vers la concernée. Je veux simplement que mon message soit compris par une ex-espionne de la République. Après tout, les espions sont le type de personne qui est le plus prompt à partager des secrets…

Kairos étudia les réactions d'Hallena Devis avait grande attention. Il savait que celle-ci avait très peu de chance de rejoindre la République ou la Confédération après sa désertion, mais celle-ci avait des contacts et pouvait toujours leur vendre de l'information, si elle avait les motifs.

Altis commença gardant un ton calme :

- Hallena n'est plus…

- Maître Altis, plaida Hallena souhaitant parler pour elle-même.

L'ex-espionne se recomposa et s'avança légèrement vers Kairos, parlant clairement et honnêtement.

- Monsieur Aneki, vous devez avoir accès à de l'information privilégiée si vous connaissez mon passé, mais je doute que vous me connaissiez maintenant. J'ai quitté la profession sachant que je serais probablement mis en court martial ou pire si je retourne à la République et je sais aussi ce dont les séparatistes sont capables. Je suis simplement fatigué de voir des gens innocents souffrir à cause des secrets et des agendas de gouvernements et politiciens qui ne se soucient pas de toute la destruction qu'ils apportent. J'ai été l'une des personnes qui ont recommandé à ce que nous contactons les Fils de l'Harmonie, parce que je crois que votre organisation aide réellement les gens de la galaxie, ce qui n'est pas aussi facile à dire de la République ou de la Confédération. Je ne sais pas si vous êtes bel et bien le dirigeant des Fils ou si votre organisation est réellement ce qu'on dit d'elle, mais je crois que c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.

Kairos vu la main qui lui était tendu, même si l'ex-espionne restait à distance de lui. Celle-ci voulait croire en les Fils de l'Harmonie… comme beaucoup d'idéalistes souhaitaient croire en leur mission. Celui-ci ne pouvait évidemment mettre sa confiance aussi facilement dans les mains d'une ex-espionne, mais il doutait qu'elle soit malhonnête puisqu'elle semblait avoir vécu avec un maître Jedi pour aussi longtemps.

Kairos acquiesça de la tête après un petit moment de silence.

- Merci pour ce gage d'honnêteté. J'espère que nous atteindrons une entente qui fera de nous des partenaires dans ce cas, dit Kairos face au reste du groupe. Je ne peux vous montrer de preuve de mon statut face aux Fils autre que ce masque et mon histoire. Et les Fils de l'Harmonie est une organisation que je m'efforce de cacher la véritable envergure et nature en créant d'innombrables rumeurs. Par contre notre mission et notre but restent tels quels : aider les victimes de cette guerre et rétablir la paix avant que le pire n'arrive. Et cela en restant neutre bien sûr, dit Kairos avec un mince sourire.


L'atmosphère s'étant calmée une fois de plus, Djin Altis avait proposé de continuer la discussion assise autour de quelque tasse de thé. Kairos avait accepté et celui-ci se retrouvait désormais assis sous cet arbre asséché, mais bel et bien vivant. HK-47 restait debout aux aguets, probablement ennuyé par la discussion.

- J'ai bien peur que le chemin de la neutralité ne soit pas toujours évident. Il est très facile de l'invoquer afin de se distancier du monde et des choix déchirants qui nous accablent dans la vie. Mais lorsque la neutralité est soutenue d'actions concrètes comme véritable voie médiatrice, alors je pense qu'il est possible d'atteindre un type d'empathie plus universel.

Le maître Jedi Altis venait de finir de passer le thé, celui-ci partageant une leçon… ou du moins une opinion… Kairos pouvait reconnaître directement que son discours n'était pas aussi dogmatique que les mots de maître Yoda ou de certains instructeurs Jedi, ou même de Dooku. Ces mots étaient « sa sagesse » et non « la sagesse ».

Kairos acquiesça respectueusement.

- Je suis d'accord. Malheureusement, l'Ordre Jedi ne semble pas avoir pris cette voie. Et nous voilà ici rassemblés.

- Donc vous êtes aussi en opposition avec les décisions de l'Ordre… remarqua Callista qui semblait curieuse de la position de Kairos.

- Oui. Mais je n'ai pas quitté l'Ordre de manière… normal, commença Kairos.

Le maître Jedi hocha de la tête.

- Nous sommes très curieux d'entendre votre histoire… Il y a peu de Jedi qui décide de quitter l'Ordre comme nous. Encore moins qui décide de faire cavalier seul.

Kairos soupira. Ce n'était pas exactement une décision qui l'avait mené où il était aujourd'hui.

- Je n'enterais pas dans les détails, aujourd'hui, mais je peux vous la raconter brièvement.

« J'étais encore un initié lorsque la guerre a commencé. Évidemment, notre formation a été grandement accélérée et le conseil m'a nommé Padawan. J'étais censé devenir l'apprenti de maître Jaydan… mais alors que j'étais censé le rejoindre, nous avons été attaqués. Mon maître était tombé dans un piège du général Grievous et nous sommes aussi tombés dans le même piège. Je fus capturé plutôt que tué et je me retrouvai dans une prison du Comte Dooku.

« Il m'apprit des choses que l'on cachait encore aux initiés… et me manipula pour que je joigne son camp et la Confédération. Je suis devenu son apprenti… ou comme je l'ai apprit plus tard l'un de ses apprentis. J'ai appris à user du côté obscur comme celui-ci. Mais je ne m'y suis pas complètement perdu. Celui-ci à l'époque me convainquait que nous étions des Jedis Gris… que nous nous battions contre une République corrompue pour le bien de ses habitants. Une réalité probablement trop belle pour être la complète vérité. J'ai participé à quelques campagnes en tant que général de la Confédération dénommé le « Libérateur » pour quelques mois, mais j'ai dû arrêter éventuellement.

« Le fait est que je crois que j'ai réussi à maîtriser le côté lumineux et obscur de la Force… hmmm… « maîtriser » est peut-être un terme exagéré. En fait, ma maîtrise des pouvoirs de la Force demeure relativement faible pour un Padawan de mon âge… même mon entraînement est incomplet. Mais j'ai appris à contrôler le côté obscur de façon à ce qu'il ne m'emporte pas. Ou plus exactement, j'ai appris à user de mes émotions sans être emporté par la corruption du côté obscur.

« L'Ordre Jedi n'accepte évidemment pas ce genre de cas spécial. Lorsque j'ai… réalisé que le Comte me manipulait et que je me suis éloigné de celui-ci, je ne pouvais retourner à l'Ordre. On m'accuserait d'être devenu un Sith, d'avoir été corrompu par le côté obscur, de m'être laissé à mes émotions, même si je les contrôlais. Alors, j'ai été prendre les reines des Fils de l'Harmonie. Comme vous le savez sans doute, le mouvement s'est créé spontanément et démocratiquement dans la ligue d'Ambrosite. Je ne pourrais pas dire que je l'ai fondé, mais j'ai nettement influencé ces débuts et ses premiers exploits. Lorsque je suis revenu à celle-ci, j'ai commencé à agrandir ses opérations et sa mission et je guide les Fils depuis maintenant près de deux ans.

« Je souhaite mettre fin à cette guerre et exposer le chancelier et le Comte Dooku pour les crimes qu'ils ont commis. En neutralisant les systèmes, je souhaite qu'il y ait un graduel désarmement de la guerre jusqu'à ce que les pressions pacifistes soit assez pour briser l'influence du chancelier, du Comte et des bellicistes.

« Voilà mon histoire, du moins ce que je souhaite en divulguer.

Le silence tomba sur le groupe. Maître Altis semblait en profonde réflexion alors que Geith semblait avoir de la difficulté à croire l'histoire. Hallena et Callista avait l'air, remarqua Kairos, quelque peu troublé.

- Vous… n'avez pas l'air si jeune que cela. J'ai de la difficulté à imaginer que vous étiez un initié il y a 3-4 ans, dit Callista semblant se demander quel âge avait Kairos exactement.

Le jeune Jedi afficha un sourire quelque peu mélancolique.

- On peut dire que la guerre et mon travail m'ont coûté quelques années de plus. J'ai dû m'adapter à la vie de leader et celle-ci est assez demandant…

- Mais, avec tout le respect que je vous dois… le leader d'un mouvement et d'une organisation à un si jeune âge? N'est-ce pas… anormal même pour un Jedi?

Kairos savait maintenant que cela était anormal… Il ne savait pas exactement comment l'expliquer, mais celui-ci s'était juste adapté à la nouvelle vie que le Comte lui avait léguée. Il avait toujours senti qu'il agissait par devoir, qu'il était contraint de faire ce qu'il fait. C'était le poids de la responsabilité.

- Ça l'est peut-être. Le Comte Dooku m'a formé dans tout les sujets qui a trait au leadership. Et ensuite je fus très bien entouré lorsque j'ai repris les reines des Fils. Je comprends que cela peut être difficile à croire, mais mon parcours est loin d'être normal.

Kairos sortit son sabre laser qu'il gardait caché dans l'une de ses poches et l'alluma.

- Mon sabre est témoins de mon histoire « anormal ». Je ne me considère plus exactement comme un Jedi à vrai dire, même si je partage encore beaucoup des valeurs qui m'ont été inculquées au Temple. Du moins, je crois être 100 fois plus proche d'être un Jedi non orthodoxe comme vous, que d'un Jedi de l'Ordre.

Kairos ne put s'empêcher de penser à Ahsoka en disant cela. Ils étaient différents, cela était certain.

- En effet, un parcours très anormal. Je suis attristé que l'Ordre n'ait pu protéger un autre de ces Padawans… mais reconnaissant que cela ne se soit pas terminé en tragédie, dit Djin Altis semblant croire les mots de Kairos. En temps normal j'inviterais un jeune Jedi solitaire à rejoindre notre communauté, mais il semble que vous façonnez déjà votre propre voie.

Kairos hocha de la tête et finit sa tasse.

- Vous pouvez comprendre mon intérêt lorsque j'ai entendu que des Jedis non orthodoxes avait essayait de nous contacter. Cela me ferait plaisir d'apprendre à connaître votre groupe et de travailler ensemble avec des confrères et consœurs.

Kairos avait joué ses cartes. Il avait essayé l'honnêteté et espérait que son passé commun ferait de ses personnes de bons alliés et peut-être même des amis. Mais, il devait en apprendre beaucoup plus sur eux avant cela.

- Maintenant, j'aimerais entendre pourquoi votre groupe s'est séparé de l'Ordre. Évidemment, j'aimerais en apprendre plus sur vos histoires, mais on pourra discuter de cela plus tard.

Kairos s'attendait à ce que Djin Altis reprenne parole, mais celui-ci avait l'air d'être en profonde réflexion encore une fois. Geith répondit à sa place.

- Maître Altis a quitté l'Ordre plusieurs années avant le début de la guerre, bien que si cela n'avait pas été le cas, peut-être l'absurdité du fait que les Jedis commandent une armée de clones aux origines inconnus aurait été une assez bonne raison. Honnêtement, les raisons philosophiques sont diverses, mais principalement c'est l'orthodoxie de l'Ordre que maître Altis reprochait à l'Ordre. Le fait qu'un maître ne puisse prendre qu'un Padawan ou qu'il ne faut pas questionner le Conseil trop… La curiosité devrait être récompensée et non découragée… Aussi le fait que des gens de tout âge devraient être permit de devenir Jedi; personnellement le fait que des enfants deviennent Jedi sans leur consentement éclairé m'a toujours posé des problèmes. Mais je crois que la principale raison est que nous croyons que l'attachement ne devrait pas être prohibé… mais encouragé et encadré.

Kairos remarqua l'évident. Il ne l'avait pas vu jusqu'à maintenant, car il ne pouvait pas l'imaginer, mais Geith et Callista étaient proches l'un de l'autre. Très proche.

Callista sembla remarquer la réaction de Kairos.

- Geith est mon partenaire… et nous nous aimons ouvertement. Beaucoup de Jedi ne s'imaginent jamais que l'attachement pourrait leur être permis, mais nous croyons que c'est une merveilleuse chose, même pour un Jedi.

Évidemment… l'esprit de Kairos allait à toute allure, celui-ci pensant à Ahsoka… comment si leur parcours aurait été différent qu'ils auraient probablement eu une chance dans cette secte Jedi. Comment celui-ci n'avait jamais vraiment imaginé rencontré des Jedis qui penseraient comme lui, du moins, pas des Jedis aussi âgés.

- Je… je partage le même sentiment. Je n'ai jamais… apprécié… la règle de prévention de l'attachement dit Kairos heureux d'avoir trouvé des esprits similaires au sien.

- Hmmm… et dites-moi jeune homme, s'exclama soudainement Altis. Avez-vous déjà eu de l'attachement pour quelqu'un?

Kairos jura intérieurement. Il aurait dû mieux cacher son jeu. Il fut tenté de retourner le temps et changer quelque peu la discussion, mais se retient de le faire tout de suite.

- Oui, mais je ne souhaite pas aborder ce sujet, dit Kairos tentant de rester cordial et ne voulant pas causer un froid.

Kairos vu dans les yeux de Geith et Callista une curiosité. Mais celui-ci n'avait nul désir de parler de sa relation avec Ahsoka avec des gens qu'ils venaient à peine de rencontrer. Il connaissait Katerina depuis près de deux ans et même à elle il refusait de se confier, donc même si c'était à des Jedis qui célébrait l'attachement, il n'en dirait aucun mot. Le jeune dirigeant ne se demanda pas pourquoi celui-ci était aussi contre l'idée de partager cette question qui le troublait constamment.

Geith, voyant que son maître n'avait pas l'intention de continuer la discussion, conclut avant que le silence ne s'installe :

- … Et bien, c'est principalement les doctrines avec lesquels nous sommes en désaccord. Maître Altis le dit souvent, mais pour être Jedi, il faut aussi de la passion. Vous disiez avoir appris à contrôler vos émotions sous les leçons du Comte Dooku, je ne sais pas du tout si c'est la même chose que vous avez apprise, mais nous aussi apprenons à composer avec nos passions… notre amour en tant que Jedi.

Kairos hocha de la tête.

- Peut-être, effectivement, que nous avons reçu des apprentissages similaires là-dessus. Je serais heureux de parler de ce type d'enseignements avec vous et votre groupe, en temps et lieu.

- Vous seriez le bienvenu, dit Callista souriante.

Djin Altis restait silencieux. Kairos avait remarqué comment Hallena lançait des petits regards à celui-ci, comme si quelque chose clochait. La patience de Kairos commençait à user devant le vieillard semblant toujours être pris dans de grandes réflexions, comme s'il doutait des dires de Kairos. Gentiment, celui-ci demanda;

- Maître Altis, il y a-t-il un problème?

Les yeux du maître Jedi s'illuminèrent comme s'il avait attendu ce moment.

- Monsieur Aneki pardonnez moi… J'ai simplement l'impression qu'il manque quelque chose à votre histoire… Épargné par le célèbre tueur de Jedi Grievous? Enseigné non comme un assassin, mais comme un véritable apprenti par le Comte Dooku? Un jeune Padawan à la tête de campagne militaire complète et étant responsable de la création et de la prospérité d'une organisation intergalactique? Cela tient du miracle, mais j'aurai pu le croire, après tout de grandes personnes peuvent apparaître dans n'importe quelle époque. Mais, je ne veux pas être insultant, ce qui me surprend le plus c'est que, vous prétendez avoir maîtrisé le côté obscur, quelque chose que même les plus grands Jedi n'ont jamais totalement réussi, et cela… seul. La solitude peut être assez pour pousser un Jedi au bord du précipice. Je doute que le Comte Dooku avec la voie de la violence qu'il a choisie soit exempte de la corruption du pouvoir et du côté obscure, même si je ne crois pas qu'il soit devenu un seigneur Sith tel que le Conseil Jedi semble le croire. Alors comment un jeune padawan avec une formation inachevée, a-t-il accompli autant, cela sans perdre sa propre voie?

Évidemment qu'un vieux maître Jedi critique de l'Ordre verrait le trou béant dans son histoire. S'il n'aimait pas les mensonges de l'Ordre, alors certainement qu'il pourrait sentir ses propres mensonges.

La vérité était que Kairos n'était pas certain de la réponse. Il sait que le Comte Dooku avait d'autres apprentis qui sont devenus des assassins, des outils; des ex-Jedi tombant sous l'influence du côté obscur. Il savait comment facile c'était; il avait vu Kalifa, Jinx et Jawan être au bord du gouffre. Même Barriss, probablement la meilleure Jedi pour contrôler ses émotions que Kairos ne connaissait avait avoué avoir de la difficulté à résister la tentation du côté obscure. Et pourtant Kairos ne sentait que très peu cette tentation… après avoir appris que le Comte lui avait menti et que Ahsoka était en vie, il avait émergé de l'obscurité. C'était le jour où il avait appris qu'il avait un don unique.

Il aurait pu tuer le Comte ce jour-là… ou plus exactement le Comte aurait pu le tuer. Mais Kairos avait développé ses pouvoirs temporels et ils avaient besoin d'un mentor. Ce don du contrôle du temps n'était pas lié à la Force, car c'était un pouvoir absolu. Jamais n'avait-il été contrôlé par ce pouvoir, et ce n'est que très rarement qu'il l'utilisait sous l'influence de ses émotions. Et plus le temps avait avancé, moins ils avaient utilisé la Force activement. Kairos voulait toujours croire que c'était à cause de sa maîtrise de ses émotions qu'il pouvait échapper à la corruption du côté obscur, mais il savait que son don directement ou indirectement avait une grande influence sur ce fait.

Kairos soupira. C'était le temps du test ultime. Comment ces Jedis réagiraient à son pouvoir? Kairos arrêta le temps un instant, sauf pour son droïde.

- HK, je veux que tu sois à l'affut. J'ai… un pressentiment… je… fais juste être à l'affut.

Le jeune Jedi ne savait pas comment l'expliquer. Mais il se souvenait de ce qui s'était passé quand il avait essayé de montrer ses pouvoirs au Temple Jedi. Il souhaitait définitivement que cela ne se reproduise pas.

- Déclaration : Ce sera fait maître. Si ces Jedi font quelque chose de louche, leurs têtes exploseront plus vite qu'ils ne peuvent dégainer leurs sabres lasers.

Kairos soupira, mais ne commenta pas. Même si HK, par malheur, était trop vite sur la gâchette, Kairos pouvait toujours user de ces pouvoirs pour régler la situation.

Celui-ci rétablit le temps et croisa son regard avec celui d'Altis.

- Vous avez raison. Bien que les techniques du Comte Dooku m'ont grandement aidé à ne pas me laisser emporter par le côté obscur, il y a une autre raison. Je crois que ma « résistance » est due au fait que je ne dépends plus de ma connexion à la Force autant que le Jedi normal. Il se trouve qu'il y a une autre… force… un autre pouvoir sur lequel je compte et qui m'influence et ce pouvoir contrebalancent ma connexion à la Force.

Kairos se leva, examinant l'expression des Jedis devant lui. Une curiosité qui ne pouvait être cachée de leur visage s'afficha. Kairos doutait que la plupart des êtres sensibles à la Force pouvaient imaginer un pouvoir autre que la Force elle-même.

Celui-ci leva son masque, prêt à faire sa démonstration.

- J'ai un don… celui de contrôler le temps. Et cela… sans limites.

Kairos lança son masque dans les airs et celui-ci se figea entre deux instants.


- Aveu : Je trouve cela très drôle de voir des Jedis essayant de rationaliser l'existence d'autres pouvoirs que leur précieuse Force.

Kairos ne commenta pas sur les remarques de HK-47. Celui-ci était accoté sur l'arbre et observait ses quatre nouvelles connaissances discuter au loin proche de leur navette.

Ceux-ci, après que Kairos leur ait expliqué et fait une démonstration de ces pouvoirs, avaient demandé à se retirer pour discuter entre eux. Tous avaient été consternés, même maître Altis n'avait pas essayé de cacher sa total surpris et incompréhension.

Cela faisait près de 20 minutes que ceux-ci discutaient. Bien évidemment, à sa distance il pouvait à peine les entendres ou lire leurs lèvres, puisque ceux-ci discutaient à voix basse. Il avait été tenté de les écouter, mais réalisait que même avec ces pouvoirs temporels cela ne serait pas évident puisqu'il ne pouvait pas se cacher. Évidemment, il aurait pu poser un micro près d'eux et glisser un écouteur dans son oreille et cela entre deux secondes, mais il n'en ressentait pas le besoin immédiat.

De toute façon celui-ci avait pris le temps pour débattre en lui s'il effaçait les évènements ou non… Il trouvait qu'il avait peut-être été trop honnête avec ces Jedis et condamnait son comportement brusque. Mais en même temps, il reconnaissait qu'avoir des Jedis, mieux entraînés que lui qui connaissait ses pouvoirs, pouvaient être une source d'informations et d'enseignement incroyablement utile. Au final, tout dépendrait de leur réaction.

Justement, Kairos vit Djin Altis et ses trois disciples se rapprocher de lui, ceux-ci semblant être arrivés à une entente commune.

Kairos se redressa et les attendu.

- Monsieur Aneki, commença le vieux maître Jedi, vous pouvez douter que nous ayons beaucoup de questions, mais je crois que je peux en poser une qui en répondra à plusieurs. Si votre don est tel que vous le décrivez… pouvez-vous mettre fin à la guerre?

Le jeune dirigeant compris la question qui demandait plus qu'elle ne laissant entendre. Kairos pouvait lire le visage des Jedis devant lui… ceux-ci n'étaient pas des politiciens, ni étaient-ils imperturbables tel que les maîtres Jedi du Conseil. Kairos pouvait voir dans leurs yeux quelque chose qu'il ne voyait pas souvent, mais qui le faisait sourire… il pouvait voir un espoir dans leurs yeux. Il n'était pas complètement certain pour les autres… mais dans les yeux de Geith, Kairos pouvait voir cet espoir incertain, ce désir d'accorder sa confiance.

Celui-ci répondit donc honnêtement :

- Oui. Et je crois que moi et les Fils de l'Harmonie sommes les seuls qui puissent y mettre fin. Je ne peux simplement revenir dans le temps à pour l'empêcher puisque les racines de cette guerre sont profondes. La seule façon d'avoir une paix durable est de réparer le schisme qui a divisé la République et cela ne peut se faire que par un processus de réconciliation qui est long à établir… J'ai le pouvoir nécessaire pour soutenir cet idéal de paix et pour arrêter la guerre. Et connaissant les ennemis de cette paix, je suis presque certain que nulle autre personne ou organisation ne peut y mettre fin sans bain de sang… même l'Ordre Jedi.

Maître Altis acquiesça de la tête comme s'il trouvait la réponse satisfaisante. Hallena semblait encore avoir du mal à croire ses oreilles, mais suivait des yeux la réaction du vieux maître Jedi. Les deux autres Jedi se regardèrent un moment avant que Geith se retourne :

- Est-ce que vous êtes l'élu? Je veux dire… avec de tels pouvoirs et une telle mission... peut-être que quelqu'un comme vous peut rétablir l'équilibre dans la Force…

Kairos s'était arrêté au mot « élu », il n'avait pas entendu le reste de sa phrase… Non, il n'était pas l'Élu… cela était évident… cela devait être évident. Quelque chose… craqua… Kairos n'aimait pas le pressentiment qu'il avait et n'aimait pas être comparé à l'Élu de la prophétie.

- Non, je ne suis pas l'élu, dit-il fermement. Mes pouvoirs n'ont pas de lien direct avec la Force. Je ne sais même pas ce que cela signifie de rétablir l'équilibre dans la Force. De toute façon, tout le monde insiste sur le fait que ce soit Anakin Skywalker. Ce que je sais, c'est que je peux changer la galaxie, pas la Force.

Kairos s'intéressait au monde réel plus que celui spirituel. Changer la galaxie, la vie des gens… cela comptait… la Force pour lui restait remplie de mystère et pouvait… être dangereuse.

Kairos remarqua qu'un mince vent soufflait maintenant sur son visage alors que le climat avait été stagnant les dernières heures. La discussion avait assez duré, il était temps de récolter les fruits de cette entente.

- Maintenant que j'ai répondu à vos questions et que vous me connaissiez très bien, voici mon offre : je veux que vous et votre groupe travailliez avec les Fils de l'Harmonie. Vous seriez bien évidemment autonome tout en bénéficiant des ressources de notre organisation. Nous vous fournirons de l'information sur différentes missions humanitaires que nous trouvons et votre aide, peu importe sa forme, serait appréciée. Évidemment, avoir un groupe de Jedi serait extrêmement utile dans certaines missions à plus haut risque et l'organisation profiterait énormément de vos habiletés. Bien sûr le tout sur une base volontaire. Et de plus, je serai personnellement intéressé à partager et discuter plus avec vous et votre groupe afin d'élargir mes connaissances. Discuter avec des Jedis qui ont les mêmes griefs contre l'Ordre que moi me ferait du bien. Et cela sans compter les différentes situations particulières que j'aimerais mettre à votre attention.

Kairos pensait à la situation de Kalifa et Jawan entre autres… ceux-ci profiteraient probablement d'une rencontre avec cette secte Jedi… Mais bon tout cela serait à discuter et confirmer.

- Et bien, je crois que notre groupe acceptera cette offre, commença Djin Altis. Je crois parler pour nous en disant que nous croyons que nos idéaux s'alignent et que nous sommes intéressés à nous associer avec les Fils de l'Harmonie. Trop longtemps nous sommes restés à faire du mieux que l'on peut sans pouvoir changer la direction de cette guerre… mais peut-être qu'avec vous est-ce possible.

En disant cela, le vieux maître Jedi avait confirmé du regard ses dires avec ces compagnons.

- Évidemment, puisque nous ne prenons pas de décision sans avoir consulté le reste de notre groupe, je ne peux vous donner une réponse immédiatement, mais cela ne devrait pas tarder. Nous garderons votre identité secrète tel est votre souhait pour l'instant, mais j'espère que vous pourrez un jour nous joindre pour discuter ou travaillez tous ensemble.

- Je l'espère aussi.

Kairos sourit. Voilà un bon dénouement à cette rencontre. Un excellent dénouement même. Et pourtant…