Note de la Traductrice : Merci à tous pour l'accueil que vous avez fait au chapitre précédent ! Ça m'a fait vraiment plaisir, après autant de temps je ne pensais pas qu'il y aurait tant de personnes prêtes à suivre la suite :D

Pour l'instant la traduction va reprendre sur un rythme d'un chapitre toutes les deux à trois semaines, c'est ce qui est le plus simple pour moi en ce moment ! Je n'ai pas vraiment de chapitre d'avance mais ça va venir !

Chapitre 41 : Feral

Harry entra dans l'infirmerie et se déplaça silencieusement pour passer devant la porte du bureau de Madame Pomfresh, il se rendit vers les chambres privées à l'autre bout des lits, là où la carte avait montré que Remus se trouvait. La porte était verrouillée, remarqua-t-il, et assez étrangement de l'extérieur. Pourquoi, Madame Pomfresh enfermerait-elle Remus à l'intérieur d'une des chambres ?

Tournant le verrou il entra à l'intérieur de la pièce. Mais alors qu'il approchait le seul lit de la pièce il se rendit compte que quelque chose n'allait pas, c'était bien Remus mais ses bras et jambes étaient solidement attachés au cadre du lit avec de lourdes menottes en argent, ce qui le tenaient complètement immobile. Et le lit en lui-même avait été modifié, le cadre était plus lourd et épais que celui des autres lits de l'infirmerie. Même la force extraordinaire du loup-garou ne le libèrerait pas de ce lit et des menottes.

Alarmé, Harry bougea rapidement en direction du lit avec l'intention de libérer l'homme. La pleine lune était dans une semaine et demie, pourquoi l'attacherait-il ? Que se passait-il ?

Mais avant qu'il ne puisse rejoindre Remus, l'homme parla, sa voix basse et rauque ressemblait plus à un grognement.

-Ne me touche pas Harry, le prévint-il et Harry s'arrêta immédiatement.

Il fixa, choqué, alors que Remus ouvrait les yeux. Il n'était pas de cette couleur d'ambre chaude que le jeune homme avait l'habitude de voir, ils étaient de la couleurs froide et mortelle des yeux du loup.

Il avait vu les yeux de Remus briller de cette couleur deux fois et il comprenait qu'il y avait de bref moment où le loup à l'intérieur de lui devenait plus fort et en colère. Mais cela n'avait jamais été plus qu'un flash avant que les yeux de l'homme redeviennent de leur couleur naturel. Et ce n'était pas ce qu'il se passait maintenant.

-Remus chuchota-t-il, tes yeux sont jaunes.

Exactement la même couleur que ceux de Severus. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Est-ce qu'ils avaient été attaqués la nuit dernière ?

-Je sais Harry, chuchota Remus. Je suis devenu enragé, j'ai perdu le contrôle du loup. J'essaye de le contenir mais je ne sais pas si je peux.

-Je ne comprend pas, Harry voulait tendre la main et toucher l'homme, pour faire disparaître la peine et la rage qu'il voyait sur son visage.

-Je te l'ai dit une fois Harry, que les loup-garou ne géraient pas bien la jalousie, grogna-t-il doucement. Nous sommes soit calme soit enragé. Il n'y a rien entre les deux et il semblerait que je ne puisse plus revenir au calme.

-Tu es au courant pour… demanda Harry avant de s'arrêter brusquement lorsque Remus se tendit et commença à se battre contre les liens qui l'entourait. Mais ce combat dura seulement un moment et Harry supposa que l'homme était épuisé.

-Oui, murmura Remus doucement, je suis au courant pour la proposition de mariage.

-Remus, Sirius ne se marieras jamais avec Draco, insista Harry, tu le sais !

-Il mourra s'il ne le fait pas, lui répondit Remus en ayant l'air pendant un moment d'avoir le cœur brisé, et ensuite son visage se transforma en une grimace vicieuse. Et je tuerais la famille Malfoy si j'arrive à me libérer.

-Remus ! cria Harry, tu n'es pas un meurtrier ! Contrôle-toi !

Une nouvelle fois Remus se débattis contre les liens avant de se laisser tomber.

-Tu ne devrais pas être là Harry, lui dit-il faiblement, ce n'est pas sûr.

-Tu ne me feras pas de mal, rétorqua-t-il avec conviction.

-Il est dangereux d'être proche d'un loup-garou qui a perdu le contrôle, chuchota Remus, notre humeur peut affecter les personnes qui nous entourent. Je ne peux pas rester ici, ce n'est plus prudent. Je ne peux pas rester autour d'autres personnes. On ne peut plus me faire confiance.

-La Potion de Serpentard te guérira, lui rappela Harry avec espoir.

Pendant un instant, Remus sembla confus comme s'il avait oublié l'existence de la potion, Remus qui était fier de son intellect et ses connaissance.

-La potion, oui, la potion pourrait me guérir. Pourrait repousser la folie.

-Tout se passera bien Remus, acquiesça le jeune homme.

-Sirius sera marié d'ici là, dit Remus, le désespoir remplissant ses yeux. Lui diras-tu que je suis désolé Harry ? supplia-t-il. Lui diras-tu que je suis désolé d'avoir attendu aussi longtemps ?

-Tu lui parleras toi-même Remus ! lui répondit Harry, paniqué. Et il ne sera pas marié ! Nous trouverons une solution. Tu verras Remus, tout va fonctionner. Il le faut.

-Mr Potter ! La voix de Madame Pomfresh le prit par surprise et il se retourna d'un coup, la Médicomage était debout dans l'embrasure de le porte et sa baguette était sortie. Sortez d'ici tout de suite ! Comment avez-vous fait pour passer devant moi sans que je ne vous voie ?

Etrangement elle n'essaya pas de les approcher, elle resta dans l'embrasure de la porte.

-Je voulais juste voir Remus, explique Harry.

Elle lui fit signe de la rejoindre, semblant en colère et effrayée.

-Sortez de là tout de suite ! Vous ne devriez pas être là ! Eloignez-vous de lui.

Harry fronça les sourcils et tourna la tête en direction de Remus. L'homme regardait fixement Madame Pomfresh, ses yeux jaunes brillant dangereusement dans la lueur du matin qui passait par les fenêtres étroites. Il y avait un grognement qui sortait de sa gorge.

-Remus ? l'appela Harry, hésitant.

Le regard de l'homme alla vers Harry, il semblait être aux prises avec ses émotions.

-Elle a raison Harry, grogna-t-il, tu ne devrais pas être là, ce n'est pas sûr.

Mais Harry secoua la tête. Severus agissait bizarrement, Sirius était partit, le Ministère était devenu fou, rien n'avait plus de sens. Il n'allait pas juste faire demi-tour et abandonner Remus. Il attrapa une chaise qui était contre l'un des murs et la fit tomber lourdement contre le sol à côté du lit de Remus. Avant de s'assoir avec entêtement dessus en croisant les bras.

-Je ne vais nulle part, dit-il, Je ne vais pas te laisser, enchainé, seul ici. Ce n'est pas bien, déclara-t-il.

Madame Pomfresh soupira, irrité et sortit comme une tornade pour retourner dans son bureau.

-TMS—

Ce fut la panique pure qui fit traverser à Severus le château pour arriver à la Tour du Directeur. Il avait attaqué Harry, il l'avait presque blessé, ou pire. Par-dessus la rage qui l'avait gagné il y avait eu aussi une forte dose de désir. Quel que soit la folie qui l'avait pris hier soir, elle ne s'était pas dissipée. Pas s'il se sentait aussi hors de contrôle.

Et que penser des mots d'Harry—que ses yeux devenaient jaunes ? Sûrement dû à la lumière mais et si cela n'avait pas été le cas ?

Et si c'était quelque chose de magique, quelque chose de dangereux et qu'il était véritablement une menace pour les personnes qui l'entouraient ? Tout de suite il ne se sentait pas maître de lui-même et il ne savait pas ce qu'il était capable de faire.

Il atteint la gargouille et siffla le mot de passe, il monta les escaliers en colimaçon pour arriver en haut de la tour. La porte au sommet s'ouvrit immédiatement et il se jeta à l'intérieur sans attendre une invitation. Le Directeur qui était assis à son bureau, se leva pour l'accueillir, il fronça les sourcils lorsqu'il vit l'expression sur le visage de Severus.

-Albus ! Quelque chose ne va pas chez moi ! cria Severus en marchant vers la grande fenêtre qui laissait voir le lac en contrebas. Mais il ne pouvait pas rester sans bouger, même devant une vue aussi magnifique. Il se tourna immédiatement et commença à faire les cent pas sur le tapis qui recouvrait le sol de pierre.

-Severus, dit doucement Albus. Je veux que tu viennes t'assoir et que tu boives ceci.

-Je ne veux pas de votre maudit thé, cria Severus, quelque chose ne va pas ! J'ai attaqué Harry !

-Est-il blessé ? demanda immédiatement Dumbledore.

-Quoi ? Severus se tourna pour le fixer. Non, bien sûr que non ! Je ne ferais pas de mal à Harry. Comment osez-vous suggérer que je pourrais—

-Mais tu viens juste… commença Albus.

-Il a seize ans Albus, gémit Severus en continuant à faire les cents pas. Comment je peux penser à ce genre de choses sur un jeune homme de seize ans ? Il est mon étudiant par la barbe de Merlin. Et ensuite comme si une pensée soudaine lui était à l'esprit il se tourna vers Dumbledore et pointa un doigt accusateur dans sa direction. Vous m'avez fait l'épouser ! C'est votre faute ! Je n'aurais jamais rêvé de le toucher s'il n'y avait pas eu votre stupide idée !

-Severus Snape ! la voix de Dumbledore lui fit oublier sa rage pendant un instant face aux pouvoirs qu'il y avait derrière ces mots. Assieds-toi et bois cette potion ! il lui tendit une petite bouteille.

Ayant retrouvé le contrôle de ses esprits et choqué par son comportement Severus pris la fiole qui lui était tendue, il l'ouvrit avec précaution et sentit le contenu. Potion Calmante, il la bu rapidement et cela fit redescendre la rage qu'il sentait courir dans ses veines. Il s'assit avec reconnaissance dans l'un des fauteuils qui se trouvait en face du bureau du Directeur, le soulagement lui fit tourner la tête.

-Albus, demanda Severus choqué, que m'arrive-t-il ?

-Severus, demanda Albus précautionneux mais sa voix ne souffrait d'aucun argument. Est-ce qu'Harry est blessé d'une quelconque façon ?

Horrifié, Severus leva les yeux vers lui.

-Non, bien sûr que non !

-Tu as dit que tu l'avais attaqué, que tu l'avais touché. Lui rappela Albus.

Severus se sentit rougir d'humiliation.

-Je lui ai attrapé le bras et je lui ai hurlé dessus. Et la nuit dernière, je… je l'ai embrassé, mais il était endormi il ne le sait même pas.

-Tu l'as embrassé, répéta Albus et il se laissa ensuite tomber dans son siège, roulant des yeux d'exaspération. Oh Merlin Severus, j'ai cru que…

-Il a seize ans Albus ! protesta Severus avec outrage, surpris qu'Albus ne soit pas plus énervé.

-Et un mois plus tôt j'ai trouvé trois quatrièmes années de chez Poufsouffle qui s'en donnaient à cœur joie dans la salle sur demande- tous ensemble ! Tous les trois ! Je pense que Mr. Potter survivra à un baiser ! Surtout s'il dormait.

Severus blanchit face à ses mots.

-Poufsouffle ?

-Ce sont toujours les plus calmes, Albus secoua la tête.

-Albus vous ne comprenez pas, protesta Severus.

-Je comprend Severus, répondit Albus avec un soupir fatigué. Et je suis désolé de ne pas t'avoir averti, j'aurais dû réaliser que cela pouvait arriver. Tu n'es pas le seul affecté. Il leva la main et il y avait sur le dessus une série de méchantes griffures. J'ai dû séparer une bagarre de chats entre Minerva et Miss Teigne hier soir, expliqua-t-il. Et Arthur Weasley m'a appelé ce matin complètement paniquer lorsqu'il a trouvé sa femme dehors entrain de faire exploser des congères avec sa baguettes, apparemment elle était certaine que les gnomes étaient en train de comploter contre elle.

Les yeux de Severus s'écarquillèrent alors qu'il comprenait enfin.

-C'est Lupin n'est-ce pas ? Il fait ça ? D'une quelconque façon il nous affecte tous.

Albus hocha la tête.

-J'en ai bien peur.

-Mais pourquoi ! Est-ce qu'il me pense responsable pour…

-Oh Severus, il ne le fait pas exprès ! Albus coupa rapidement. Il ne peut pas s'en empêcher, c'est dans la nature du loup-garou. Leur humeur peut affecter les personnes qui les entourent.

-Vous saviez ? lui demanda Severus abasourdis.

-Bien sûr que je le savais Severus, répondit Albus, pourquoi pensais-tu que j'étais si indulgent avec les maraudeurs ?

-Etes-vous en train de dire que Lupin était dangereux même à cette époque ?

-Non, bien sûr que non ! répliqua Albus en frappant du poing sur la table. Il s'arrêta d'un coup, soupira et ouvrit le tiroir de son bureau pour en prendre une boite de bonbon au citron. Severus les reconnu comme étant ceux spécialement conçu pour le Directeur, ils contenaient une dose de potion Calmante. Le vieil homme en prit un avant de continuer ce qu'il était en train de dire. Remus Lupin est l'un des hommes les plus gentil et en contrôle que je connaisse. Et non il n'était pas enragé à cette époque.

-Mais vous avez dit…

-Tu as, comme beaucoup de personnes, de grandes incompréhensions en ce qui concerne les loups-garous, l'interrompit Albus à nouveau. Il se frotta les yeux et pour une fois il faisait son âge. Remus est un homme bon et ce qui arrive est vraiment malheureux et inattendu. Et nous devons trouver un moyen de le protéger pendant que nous nous débattons de cette situation. J'ai lu le Cognatus Conscriptus de la famille Black pour voir s'il y aurait des failles, même si je suspecte que Lucius l'aura déjà fait.

-Albus, je ne comprends pas, dit doucement Severus voulant savoir pourquoi il avait été affecté de cette façon. Que se passe-t-il ? Pourquoi peut-il nous affecter comme ça ?

-Il a toujours été capable de nous affecter, Severus, sourit Albus. Tu ne l'as juste jamais remarqué. Tu le remarque maintenant parce que les émotions d'un loup enragé sont tellement violente- tu as l'impression de ne plus avoir le contrôle.

-Que voulez-vous dire par le fait qu'il a toujours été capable de nous affecter ? demanda Severus, alarmé.

Albus soupira et se renfonça dans son siège.

-Peut-être que je devrais commencer du début, trouves-tu cela étrange que j'ai autorisé un loup-garou à venir dans cette école en premier lieu ? Ou que j'ai sciemment embauché un loup-garou en tant que professeur ?

-Nous avons déjà eu cette conversation auparavant, répliqua platement Severus.

-Bien, dans ce cas tu seras surpris de savoir qu'il n'était pas le premier loup-garou à venir dans cette école, qu'il y avait eu en réalité un temps dans l'histoire de Poudlard où les loup-garou étaient recherchés que ce soit en tant qu'étudiant ou professeur pour l'école.

Severus se tut face à cela, la surprise retenant sa langue. Albus n'aurait jamais dit cela si ce n'était pas vrai mais ça n'avait aucun sens pour lui. Il avait toujours pensé que le risque d'avoir un loup-garou autour des étudiants était trop extrême.

-La réalité Severus c'est que notre peur des loup-garou nous est venue des Moldus, expliqua Albus.

-Moldus ? Severus secoua la tête. C'est l'exacte opposé Albus. Les sang-purs sont ceux qui ont le plus à dire concernant les loup-garou. C'est toujours les nés-moldus qui sont les plus rapides à les accepter. Prenez Harry et Hermione, ils n'ont même pas cligné des yeux en apprenant que Lupin était un loup-garou.

Mais Albus secoua la tête.

-Severus, logiquement parlant, pourquoi les sorciers craindraient les loup-garou alors qu'ils savent que tant qu'ils ne deviennent pas enragés ils ne sont dangereux qu'une nuit par mois ? Il y a eu un temps dans notre histoire où les sorciers ne craignaient pas les loups-garous, ils comprenaient que c'était une malédiction qu'ils ne pouvaient contrôler et tout le monde prenaient des mesures pour se protéger de cette menace. Le seul véritable moment où un loup-garou était considéré comme dangereux était lorsqu'il devenait enragé, et ils étaient habituellement détruit pour le bien de la société. Non, ce sont les Moldus qui craignaient véritablement les loups-garous. Ils ne comprenaient pas la nature de leur malédiction et ne pouvaient pas se protéger contre eux lorsque la lune était pleine. C'est eux qui ont commencé à les chasser et au bout de bien des années leur peur c'est répandu dans notre société.

-Qu'est-ce que cela a à voir avec le fait d'avoir des loups-garous à Poudlard ? le coupa Severus se demandant où Albus voulait en venir.

-Severus, il y a entre quarante et cinquante étudiants qui sont diplômés chaque année de Poudlard, déclara Albus. Combien de ses étudiants vont à l'académie des Aurors à ton avis ?

Severus haussa les épaules.

-Environ cinq ou six, parfois plus, parfois moins. Qu'est-ce que ça a à voir avec tout ça ?

-As-tu remarqué que lorsque tu étais étudiants tous les Gryffondors de la classe de Remus Lupin, ainsi que les Gryffondors une classe en dessous et au-dessus de lui sont tous devenus des Aurors ? Chacun d'entre eux, hommes ou femmes. En plus de ceux-ci cinquante pourcents des Poufsouffle et Serdaigle de ses même années. S'il n'y avait pas eu le fait que Voldemort recrutait à tours de bras dans les classes de Serpentard je pense que les chiffres auraient été similaires. En ce qui concerne les étudiants plus jeune et plus vieux qui sont allées à Poudlard en même temps que Remus Lupin, presque la moitié d'entre eux sont devenus des Aurors.

Severus se retrouva à penser à tous les étudiants qu'ils connaissaient des autres classes lorsqu'il était allé à l'école. Il savait que James Potter, Sirius Black et Peter Pettigrow avait tous suivis le programme d'entraînement des Aurors, même si cela n'avait pas empêché Pettigrow de trahir le Ministère et ses amis. Lily avait rejoint ce programme aussi jusqu'à ce qu'elle apprenne qu'elle était enceinte de Harry. Et Alice et Franck Londubat avait été une année au-dessus d'eux.

-Trois classes d'étudiants ont reçu leur diplôme depuis que Remus a enseigné ici il y a trois ans, continua Albus. Dans ces cent-vingt-quatre étudiants, cinquante-neuf ont rejoint le programme des Aurors. Dans des circonstances normales nous aurions pu nous attendre à en avoir entre quinze et vingt. Et la chose dont on a le plus besoin en ce moment, considérant les difficultés qui nous attendent, ce sont des Aurors compétent, aussi nombreux que possible. Nous en avons perdu un grand nombre dans la bataille précédente.

-Vous êtes en train de dire que Lupin les a tous affecté ? demanda Severus abasourdis.

Albus hocha la tête.

-Le fait d'être autour d'un loup-garou tend à rendre les gens plus agressifs. Cela ne change pas leur personnalité ou ne leur fait pas faire quelque chose qu'il ne voudrait pas. Cela leur donne juste le courage et la force d'aller après les choses qu'ils veulent avec beaucoup plus d'énergie et de conviction. C'est seulement lorsqu'un loup garou devient enragé qu'il est dangereux pour ceux qui l'entourent.

-En leur faisant faire des choses qu'ils ne veulent pas ?

Mais Albus secoua la tête.

-En supprimant les inhibitions qui contrôle la rage, la luxure, la dominance et la possessivité et en vous faisant faire des choses alors que dans des circonstances normales vous vous arrêteriez tout de suite. Remus ne fait pas naître d'émotion il ne fait que les amplifier. C'est comme le fait d'être saoul.

Il n'était pas certains de vouloir faire face à l'idée que la luxure qui l'avait pris la nuit dernière ou la rage qui l'avait accablé ce matin soit totalement la sienne, Severus se concentra sur le problème de Poudlard.

-Donc vous êtes en train de me dire que vous avez sciemment mis Lupin dans cette école pour influencer les étudiants ?

-Je l'ai fait sciemment, comme l'ont fait de nombreux directeurs avant moi, acquiesça Albus—il fit un geste de la main vers la centaine de portrait qui pendaient aux murs, toutes les personnes à l'intérieur regardaient la conversation avec beaucoup d'intérêt. Plusieurs levèrent la main et firent signe à Severus comme si eux aussi avait dû prendre cette décision. Dumbledore reprit. L'un des objectifs principaux de Poudlard est de produire des Aurors. Les quatre fondateurs n'ont pas simplement créé cette école pour éduquer l'élite de la société sorcières mais pour produire des hommes et des femmes qui gouverneraient notre monde et le protègerait de toute menace. Ironiquement les sangs purs ont embrassé une peur venant des Moldus et les loups-garous sont devenus des indésirables tout comme de nombreuses créatures dans notre monde qui pourraient bénéficier de notre société dans son entièreté. Hagrid est un parfait exemple de cela, les créatures magiques lui font confiance instinctivement et pourtant les sorciers le prennent de haut parce qu'il a du sang de géant dans les veines.

Severus secoua la tête et se leva, pas encore prêt à analyser toutes les nouvelles informations.

-C'est bien Albus, mais que faisons-nous maintenant ? Combien de personnes ont été affecté par le fait que Lupin soit devenu enragé ? Est-ce que l'école entière est en danger ?

-Non, seulement les personnes qui étaient avec lui dans la pièce la nuit dernière où celles qui ont été en contact avec lui depuis, lui assura Albus, et parmi le groupe d'hier soir je pense que nous sommes en sécurité. La plupart des personnes de ce groupe sont capable de tenir leurs émotions les plus sombres. Minerva s'en serait sorti si elle n'avait pas pris sa forme animagus et laissé sa part animale prendre le dessus. Les professeurs iront bien, Hagrid et Flitwick ont du sang de créatures dans les veines et seront à peine affectés. Mrs Chourave semble vouloir évacuer son agressivité dans ses plantes, elle a rempoté dans la serre numéro cinq toute la matinée. Madame Bibine a passé toute la journée sur son balai. Et même si les Weasley sont quelques peu volatile, je suis sûre qu'ils ont une façon naturelle de gérer leurs émotions. Je suis soulagé que les jumeaux n'aient pas été dans la pièce.

-Et qu'en est-il de moi ? demanda Severus. Comment je suis censé me contrôler ?

-De la même façon que tu l'as toujours fait Severus, expliqua Albus. Tu as toujours été sujet à des accès de rage violente. Et tu as toujours été capable d'éviter ces impulsions. Maintenant que tu sais ce qu'il se passe je m'attends à ce que tu le gère comme tu l'as toujours fait.

Severus sourit de manière désabusée face à ces mots.

-Qu'allons-nous faire à propos de Lupin ?

Albus caressa pensivement sa barbe.

-J'espère que la potion de Serpentard règlera le problème et pendant ce temps je vais chercher comment éviter ce mariage ridicule. Pour l'instant l'alliance entre les Maisons Black et Malfoy semble gravé dans le marbre d'après le Conscriptus et évidemment cela n'a pas changé depuis que Narcissa a épousé Lucius. J'espérais qu'il y ait une clause sur le Degré de Sang puisque Sirius et Draco sont cousins au premier degré mais apparemment cela semble un niveau acceptable de séparation entre les deux familles.

-Les mariages entre cousins de premier degré sont assez commun parmi les Sangs Purs, acquiesça Severus.

La cheminée du Directeur s'enflamma soudainement et le visage de Madame Pomfresh apparu dans les flammes, interrompant leur conversation.

-Albus, appela-t-elle, vous devriez venir ici le plus rapidement possible. Mr. Potter est là et je n'arrive pas à lui faire quitter le chevet de Lupin.

Severus se tourna vers le directeur.

-Et maintenant ? demanda-t-il. Harry ne va-t-il pas être affecté aussi ?

Albus soupira tristement.

-Nous verrons bien Severus, en considérant le fait que Harry ait grandit chez ces horribles moldus, je suspecte qu'il ait plus l'habitude que n'importe lequel d'entre nous pour contrôler ses émotions. Mais nous devrions y aller au cas où il trouve le moyen de libérer Remus de ses entraves. Je n'ai aucun doute que Remus tuerait Mr. Malfoy si on le libérait maintenant.