Serait-ce un miracle ? Non pas que j'ose même imaginer que le retour de cette petite histoire peut être décrite comme suffisamment importante pour être définie par un mot si fort, en tout cas on peut dire que c'était pas bien parti.
J'avais décidé de finir cette histoire avant de poster la suite ici. Ce que je n'avais pas tout à fait prévu c'est que je reprenne en 2024. Et que la dernière update date de 2020.
On va pas s'appesantir dessus hein.
Le site fanfiction est tout à fait abandonner par les foules. Peut-être que la mode de la fanfiction est derrière nous ? En tout cas je pense bien que les quelques personnes qui avaient suivi le début, ne trainent probablement plus trop par ici.
Pour ceux qui lisent ces mots : j'ai tout de même tenu parole avec moi-même, l'histoire est terminée, elle fait 18 chapitres et un épilogue. Je n'ai donc plus qu'à relire pour virer les dernières énormités trop voyantes et poster. Plus de pause de presque 4 ans !(ciel)
Bref, si le cœur vous en dit une petite review pour le retour fera toujours extrêmement plaisir. La suite arrive soon.
Bonne lecture !
Gueule de bois. Un mot tellement étrange quand on y pense non ? Qui sait après tout quel effet ça fait après tout d'être du bois ?
Question stupide ? Ha, et en plus on a déjà pérégriné là-dessus ? Certes la répétition est la clef de l'apprentissage, mais là il est surtout source d'ennui. Se répéter, c'est aussi radoter, ce n'est pas forcément marrant.
Tu as compris Darcy ? Se répéter n'a rien de drôle. Alors le mieux c'est apprendre de ses erreurs et ne pas retrouver cet état déjà longuement décrit qu'est la gueule de bois.
Merci maintenant de se référer au passage descriptif sur soirée et Soirée et le fait que l'être humain semble avoir un côté assez masochiste.
Le masochisme dans son paroxysme c'est être présent en cours et tenter de prendre des notes sur une matière qui ne nous intéresse pas, présentée par un prof autant, si ce n'est plus, lassé que ses élèves pour cette dite matière. Mais voilà, même si foncièrement la présence en cours n'est pas vraiment une obligation dans le sens où aucun prof ne va s'amuser à faire l'appel car c'est une perte de temps trop importante et qu'en plus c'est bien trop déprimant de se rendre compte que personne ne daigne venir vous écouter car vous être barbant. Non, je vous jure, tentez de vous mettre à leur place, quel boulot ingrat quand même. Donc voilà, même si la présence n'est pas obligatoire, cette petite voix qui s'appelle ''conscience'' sait toujours trouver sa route.
-Bon je me permets de passer ça, c'est trivial.
''Trivial''. Oubliez tout ce qu'il a pu être dit précédemment, les profs sont sans cœur et adorent remuer le couteau dans la plaie. Tout est triviale, voyons tu ne fais pas d'effort, ça coule de source ! (Nos scientifiques présents disent qu'en effet tout cela est bien ennuyant car trop facile, il est donc approprié de leur répondre par un doigt d'honneur d'usage devant une tel étalage de snobisme)
Darcy n'a qu'à peine relevé l'usage d'un tel adjectif, tout se confondant dans un marasme bruyant et désagréable où elle n'est plongée que par la force de persuasion de Tony qui l'a réveillée ce matin sans lui laisser le choix d'aller en cours ou non. Elle a une nouvelle fois passée la nuit chez lui et n'a donc pas eu son mot à dire quand il a fermé la porte derrière eux avant de se diriger vers sa voiture (une magnifique Ford Mustang de 1967 qui a causé de bien nombreux soupirs d'envie chez nos spécialistes) pour aller à la fac.
Bien sûr les cris de protestation se sont faits durant tout le trajet et c'est uniquement devant le fait accompli qui est ici matérialisé par une impossibilité de quitter le cours et donc l'obligation de rester assis pour les deux prochaines heures que Darcy a fini par s'avouer vaincu. Cela fait donc depuis trente-quatre minutes que Darcy est devant une feuille blanche que Tony lui a passée, restée vierge car il ne lui a pas donné de stylo et qu'elle ne lui en a pas demandé.
A côté d'elle Tony n'écoute pas plus qu'elle, son PC ouvert devant lui ne lui sert qu'à jouer à un jeu qui permet aux personnes assises au rangs plus en hauteur qu'eux dans l'amphithéâtre d'avoir une source de distraction correcte en regardant ce hack-and-slash amusant sans être révolutionnaire. Le pire étant que Darcy est presque certaine que Tony serait capable de répondre à n'importe quelle question posée par le prof alors-même qu'il n'écoute que d'une demi-oreille. Foutu génie à la con.
-Faudra bien finir par dire qui est cette nana, Darcy chérie.
Un simple grognement en réponse, car putain pas besoin d'être un génie cette fois-ci pour savoir que Darcy n'a pas la moindre putain d'envie d'expliquer quoi que ce soit.
-C'est la deuxième fois que je te récupère pour la nuit dans un sale état à cause d'elle, je veux savoir.
Tony a perdu sa partie, il ferme son clapet de PC et oblige certains étudiants à écouter le cours ou à trouver une autre excuse pour ne justement pas avoir à écouter.
-Ça compense les fois où j'ai dû m'inquiéter pour toi et les fois où je t'ai couvert pour tes conneries.
Sept personnes se sont tournées vers leur portable pour trouver autre chose à faire dont la moitié pour essayer de retrouver le jeu à lequel jouait Stark. Deux se sont dit que c'était une bonne occasion pour tenter de se reconcentrer sur le cours.
-Ouais mais moi ce n'était jamais à cause d'une nana.
-Non, c'est vrai, c'était à cause de ton père.
L'un de deux fougueux étudiants qui a cru pouvoir suivre le cours a abandonné lorsqu'il a vu qu'il avait une copie recto-verso de retard par rapport à son voisin. Perdu pour perdu autant faire ça bien et trouver une autre occupation pour le reste du cours.
Darcy elle sait qu'elle est allée trop loin. Mais elle n'est pas certaine d'avoir envie de s'excuser. Elle ne tient vraiment pas à parler de cette ''nana'' comme le dit Tony.
-Ouais pas faux. Et je me souviens même de ta p'tite tête d'il y a deux jours, totalement paniquée qui est venue prendre de mes nouvelles. Alors putain, Darcy, explique-moi.
Ça y est le deuxième et dernier gars qui pensait réussir à raccrocher les wagons vient d'abandonner. Finalement ce qu'il entend de la discussion deux rangs plus bas de lui semble foutrement plus intéressante que ce cours.
-Tu fais chier Tony, j'ai juste pas envie d'en parler car ça en vaut pas la peine, merde !
Discussion qu'il trouve ma foi vraiment intéressante et qui a en plus le sens du spectacle quand la nana élève le ton, se lève et fait interrompre le prof le temps qu'elle parte de l'amphi. Suivi en plus, par la suite, de Tony Stark. Dommage, il ne pourra pas savoir la suite, il va falloir qu'il trouve autre chose à faire pour le reste des une heure et quarante minutes de cours qui restent avant de pouvoir être tranquille.
La pierre d'un briquet qui roule. Une cigarette rougeoyante qui s'allume. Une bouffée aspirée, retenue quelques instants dans les poumons avant d'être recrachée.
Darcy finit par rendre le zippo au gars qui a eu la gentillesse de le lui passer en en même temps qu'une cigarette. Vraiment sympa vu le prix du paquet de clope. Elle lui aurait bien piqué son zippo où les courbes d'une jolie fille étaient suggérées sans pour autant être totalement dévoilées, mais bon le gars a été sympa alors Darcy se dit que ça se fait pas quand même.
Des doigts manucurés lui prennent sa clope, tirent une bouffée et la lui rendent.
Surprise, c'est Natasha. Pas Tony, pas une jolie fille venue la consoler pour ensuite devenir l'amour de sa vie. Non voici Natasha, la nana que Darcy côtoie depuis des années mais dont elle ne connaît finalement pas grand-chose. Natasha c'est avant tout l'amie de Loki. Darcy c'est aussi l'amie de Loki. Alors à part une amitié en commun, finalement elles n'ont pas beaucoup plus de point en commun. Ce genre de personnes que tu côtoies tous les jours ou presque mais toujours avec d'autres personnes autour, jamais seule à seule.
Alors c'est presque gênant de se retrouver là, toutes les deux à partager une cigarette avec une Darcy qui s'était préparée à devoir discuter avec son ami qu'elle connait sur les bouts des doigts, et pas cette fille non-inconnue et pourtant dont elle ne connaît pas grand-chose.
-J'ai attrapé Tony en cours de route et je ne sais pas pourquoi mais vu la gueule qu'il faisait je sens qu'il allait faire ou dire un truc con, alors j'ai pris sa place et envoyé suivre le cours pour vous deux.
-T'est pas censé avoir cours ?
-Loki suit le cours pour moi.
La magie des études supérieures et des cours non obligatoires mais les rattraper se transforme le plus souvent en parcours du combattant. Foutu flemme.
-Il s'est passé quoi avec Clint ?
-J'ai rencontré quelqu'un, je lui ai dit, on a rompu. Il s'est passé quoi avec Jane ?
-Amie d'enfance qui m'a fait comprendre que la gente masculine était pas faite pour moi. Je lui ai dit, elle l'a mal pris, je me suis barrée et on s'est perdu de vue.
Ça sonne un peu comme un ''tapis'' au poker. On montre tout ce qu'on a, on regarde les cartes qu'ont les autres et la sentence tombe sur qui a la meilleure main. Pas besoin de palabres inutiles, seules les cartes parlent.
Peut-être le mystère des femmes qui arrivent à se parler et se comprendre avec juste quelques mots ? Ou on peut répondre aux vieux cons que parfois c'est juste la bonne personne qui est nécessaire pour parler et que c'est ce qu'elles attendaient Darcy et Natasha, la bonne personne pour expliquer ce qui se passe sans attendre de grand discours en réponse. Juste les faits, car ''L'Homme est un animal social'', alors on aime bien être compris, être entouré.
C'est ce qu'elles ont à cet instant autour d'une cigarette.
-J'aurai dû apprendre à faire des photos.
-Pourquoi Stark ?
-Arrête de m'appeler par mon nom de famille tu veux ? Juste qu'elles deux avec en fond le temps gris et la fumée de clope ça ferait un super bon fond de photos Instagram avec un proverbe pseudo thibétain. Tu trouves pas ?
Loki se dit que Tony a raison. L'image est belle, et il serait une enflure s'il refusait à Tony le droit de ne plus l'appeler par son nom de famille. Il est langue de pute certes, mais il se considère comme étant plus intelligent s'il veut faire chier son monde. Une telle attaque est trop facile.
-Comment t'as connu Darcy ?
-Une soirée chez moi. Je l'ai retrouvée sur mon canapé en me levant et son humour m'a bien plu.
-Tu ne me demandes pas comment j'ai rencontré Darcy et Natasha ?
-Darcy me l'a déjà raconté, elle aime bien parler.
-Pas faux, tant que c'est pas sur elle.
-Un point commun avec tout ce foutu groupe.
Tony a raison. Parfois comme pour ce cliché digne des plus beaux post pseudos philosophiques, où à cause d'un verre en plus dans un bar, l'un finit par ouvrir sa gueule et expliquer les malheurs de son monde personnel. Mais après c'est fini, on ne revient pas dessus. A quoi bon ? Le père de Tony ne va pas revenir d'entre les morts, Loki restera sans véritable famille aimante, Natasha aura toujours réduit en miette le cœur de Clint et Darcy aura toujours perdu son premier amour et sa meilleure amie.
L'Homme est un animal social, on l'a déjà dit, mais il est aussi doué d'intelligence et il sait que ça ne sert à rien parfois de chercher une solution qui n'existe tout simplement pas. Les mots ont été prononcés, les faits expliqués et il est naïf de penser qu'il est forcément possible de trouver une solution.
-T'étais pas sensé suivre le cours à ma place Tony ?
-Désolé Darcy chérie, même en disant que j'avais été envoyé par Natasha, le prof n'a pas accepté que je rentre dans l'amphi. Comme quoi ton pouvoir ne s'est pas encore étendu sur le corps professoral Nat.
-J'y travaille encore dessus Tony. Loki ?
-Le prof en a eu marre du bordel ambiant.
Le mois de décembre, terrible mes amis pour le moral, même pour les profs je vous assure !
-Vous faites quoi pour le nouvel an les enfants ?
C'est Tony qui lance la fameuse question. La nouvelle année est encore assez loin mais il est temps de la préparer si on veut qu'elle soit suffisamment mémorable pour que seul la gueule de bois du lendemain soit une indication de ce qu'il s'est passé la veille. C'est ce que disent Darcy et Tony. Loki commence à douter des biens faits de ces soirées à outrance et Natasha a toujours su bien tenir l'alcool. Foutu pseudo gènes russes.
-Une Soirée chez toi Tony ?
-Je n'ai jamais atteint le niveau Wilson, Loki. Et je crois que ça ne me manque pas trop. On va se contenter d'une soirée Stark voulez-vous ?
Le phénomène de distinction entre soirée et Soirée se produit par un miracle que nos meilleurs spécialistes se doivent, que dis-je, ont l'obligation de résoudre. Qu'importe les nuits blanches ce mystère sera résolue je vous le promets.
Malgré les questionnements sur ce que cache une ''soirée Stark'', Tony reste muet comme une tombe et laisse faire les pronostics. Darcy lance même et régule les paris. Elle a déjà connu une de ces fameuses soirées Stark alors elle se fait un malin plaisir à ne distiller que de vagues réponses et se marre face aux pronostics de Natasha et Loki.
Tout cela se finit par un document signé et acté en la présence de Darcy entraînant un accord entre Loki et Natasha sur ce que ces fameuses soirées Stark. Natasha penche pour la piscine de champagne. Loki pour des escortes. Darcy signe et range le fameux contrat de paris entre eux. Tony boude dans son coin car : ''Nan mais ho bande d'ingrats c'est pas parce que j'aime voir les choses en grand que je suis seulement un obsédé.''
Il est important de noter le choix des mots, Tony se définit donc pas ''seulement '' comme un obsédé.
Ce qu'il ne dit pas c'est surtout qu'il est bien content de savoir qu'ils seront là.
Alors la magie de Noël finit enfin par apparaitre. On ne voit plus le regard de Clint qui se veut en colère mais qui cache mal sa tristesse. On arrive à ignorer sans trop s'énerver les messages d'un Thor qui avait réussi par on ne sait pas quel miracle à avoir le numéro de Loki pour inviter ce dernier aux fêtes de fin d'année avec sa famille. On s'empêche de tenter de recontacter Jane dont on a récupéré le numéro obtenu par le si gentil Thor. On arrive aussi à éloigner le marasme ambiant et à rester éloigner de façon assez correcte d'un bon verre de Whiskey.
Tout n'est pas parfait bien sûr. Le trio gagnant ne peut pas éviter la claque magistrale lorsque le prof vient leur faire part de son avis sur l'avancé inexistant d'un plan fait à la va vite la veille avant le rendu déjà dépassé. Le commentaire avait bien entendu fait réagir au quart de tour Darcy, et même Loki n'avait pu mettre au placard son côté Drama et seul Tony était resté égale à lui-même car d'après lui le spectacle méritait toute son attention.
Alors on était retombé dans ses travers une nouvelle fois. Ça avait gueulé, picolé un coup avec un ou plusieurs verres de trop. Ça avait aussi pas mal parlé, l'alcool délie toujours autant les langues et cette fois-ci ce n'est plus à des inconnus qu'on parle. Alors on raconte un peu plus en détail, quelques anecdotes plus ou moins joyeuses. Et la gueule de bois du lendemain s'accompagne avec une ambiance plus posée, d'échanges de regards complices.
La magie de Noël dans toute sa splendeur.
Cette même magie qui nous permet de fermer les yeux sur les examens qui approchent et qui n'arrivent pas même à mettre suffisamment de pression pour commencer à bosser sérieusement. On verra, sur un malentendu après tout il y a peut-être une chance ?
Les épreuves arrivent. Darcy parlerait plus de branlée magistrale. Les sorties se font plus rare et seuls les repas pris le midi où les rencontres dans les couloirs leurs permettent encore d'échanger quelques pronostics sur la soirée Stark, de se balancer quelques pics aussi bien sûr. Tony prend même la peine de rendre le fameux livre sur Star Wars lorsqu'il la voit sortir d'un épreuve presque trente minutes avant la fin car, je cite : ''Foutu pout foutu je me suis dit que si je voulais que le prof ne cherche pas à me retrouver pour m'enterrer vivante, alors autant éviter de lui laisser une copie trop longue à corriger.''
Les derniers jours se passent dans un brouillard assez épais et ne laissent pas vraiment le temps à tout le monde de se souhaiter des bonnes fêtes. Alors on a juste le temps de voir Darcy faire sa valise et courir attraper son train pour repartir dans sa campagne natale qu'elle a fui dès qu'elle a pu. On a davantage le temps de voir Natasha faire son sac pour seulement deux jours. Tony est parti dès la fin des derniers examens, le repas de réveillon donnée par la famille Stark reste une institution. Loki reste, mais Thor passe manger chez lui le vingt-quatre alors il prend le temps de chercher ce qu'il peut cuisiner.
Ce sont les fêtes de Noël qui se déroulent ainsi, plus ou moins enchanteresses et même si Tony aurait bien voulu proposer une soirée Stark pour Noël aussi, il se contente d'envoyer un simple message à tout le monde. L'enchantement de ce moment qui faisait pétiller nos yeux lorsque l'on était encore enfant laisse place à un bon repas, un peu trop d'alcool entouré de visages plus ou moins connus. Peut-être pas aussi rêveur mais cela n'empêche personne de se coucher repu avec un léger sourire, la magie de noël a fait office.
Lorsque Natasha revient dont ne sait où avec on ne sait qui, elle est d'humeur massacrante. Noël a plié bagage, on se revoit l'année prochaine. Loki entend juste la porte d'entrée claquée, pas un mot et elle rentre aussitôt dans sa chambre.
La collocation permet d'apprendre quelques règles permettant la vie en communauté évitant ainsi de foutre en l'air une amitié. L'une d'elle est de ne pas s'imposer. Alors Loki éteint la télévision qu'il ne regardait que d'un œil et retourna dans sa propre chambre dans laquelle il s'étendit dans son lit, un livre entre les mains. On n'oublie pas que le garçon fait des études dans un domaine littéraire alors bien sûr des livres, ce n'est pas ce qui manque. Darcy avait réussi à lui faire parvenir pour le vingt-cinq au matin son cadeau : un livre sur les comptes nordiques qui avait énormément plu à Loki et qui en avait déjà lu la moitié en une journée.
Lorsque Natasha arrive à la porte de sa chambre, un simple joyeux Noël franchit les lèvres de Loki. Cette dernière lui répond d'un sourire, s'étend sur le lit à côté de Loki, se tourne vers lui et l'écoute lire à voix haute l'un des contes qu'il vient de commencer à lire. La voix grave et douce de Loki en fait un excellent conteur et plonge Natasha dans une myriade de créature et de Dieux aux histoires trompeuses.
-Tu penses que c'est une bonne idée de faire le nouvel an chez Tony ?
-Je vois pas en quoi ça peut être plus bizarre qu'une Soirée chez Wilson.
-Je sais pas Loki, un mauvais pressentiment, une connerie dans le genre.
Loki ne répond rien mais il se dit qu'un mauvais pressentiment il s'en-fout un peu, même si ça vient de Natasha. Il a envie de voir du monde, penser à autre chose que de ce repas étrange avec Thor, alors une soirée Stark rien ne l'empêchera d'y aller.
Les quelques jours qui suivent sont marqués par l'absence total d'événements majeurs. Loki avait fini son livre sur les contes nordiques, il en avait trouvé un autre en cherchant sur le net et attendait encore de le recevoir. Natasha n'était qu'à peine sortie et n'avait vu personne à part Loki et avait décidé que finir toutes les séries dans lesquelles elle avait du retard serait la seule chose qui occuperait son esprit pour les prochains jours. Tony avait disparu de la circulation et n'avait donné aucune nouvelle, rien d'étonnant et chacun s'attendait presque à découvrir ses nouvelles frasques dans un journal ou sur internet avec lui et une pléiade de magnifiques créatures l'entourant. Ou peut-être était-il tellement occupé à préparer la meilleure soirée Stark jamais vu jusque-là. Peut-être voulait-il que tout soit parfait, et peut-être souhaitait-il impression quelqu'un, mais chut il faut garder le secret. Darcy aussi avait disparu des radars jusqu'à ce que Loki comprenne un jour dans un message rempli de haine et de désespoir que son patelin d'origine faisait face à une coupure d'internet et n'avait bien sûr pas de réseau téléphone. Plaisir de la vie en campagne.
Le jour de la saint Silvestre finit par arriver, presque comme sans crier gare face au marasme de la fainéantise dans lequel chacun se plût à se rouler dedans. Sauf Tony, fier comme un paon et bien décidé à faire passer les Soirées de Wilson pour de vulgaires soirées de bridge pour quinquénaires. Vaste programme.
Darcy finit par débarquer dans la collocation telle une furie, hurlant à tout va que jamais plus on ne la reprendrait à retourner dans ce trou perdu. Elle prit aussi le temps par la suite de les engueuler de ne pas encore être prêts pour la soirée Stark, mettant ainsi en branle la mécanique un peu grippée de l'appartement et de ses occupants.
Le trajet vu affreusement long et source d'une immense frustration et d'un énervement croissant. En effet qui dit soirée Stark veut donc dire soirée chez Stark, et donc maison se situant dans le côté le plus huppé de la ville. En d'autres termes, loin du centre car plus calme et dépourvu d'un système de transport en commun suffisant car, hé, t'arrives à imaginer un Stark prendre le bus toi ? Non, bien sûr.
Ainsi pour arriver du point A, le lieu d'habitation de Loki et Natasha, au point B, le manoir Stark, le trajet se fit principalement à pied permettant ainsi au trio de profiter pleinement de la météo de cette fin d'année.
-Je sens plus mes mains… Je suis sûre que si on avait demandé à Tony de venir nous chercher par genre son chauffeur il aurait été d'accord !
-Darcy, tu crois vraiment qu'un jour je vais demander ça à Stark ? Je pensais que tu me connaissais mieux que ça.
-Ouais bah ta petite fierté de connard tu te la fous où je pense Loki, on se les gèle beaucoup trop pour que ta putain de fierté passe en premier face au confort d'une voiture chauffée.
Loki était d'accord, l'ensemble de nos spécialistes étaient d'accord, il faisait foutrement trop froid pour marcher pendant presque quarante minutes dans une nuit froide de fin décembre. Mais la fierté de Loki fut sauvée lorsqu'en enfin ils atteignirent la grille délimitant l'entrée de la propriété de feu Howard Stark, la laissant ainsi au dernier descendant Stark encore en vie Antony.
Natasha marmonna quelques mots incompréhensibles qui pouvaient aussi bien être du russe que du mandarin mais dont le sens global pouvait être compris par quiconque se trouvait à côté.
-Putain, la vache !
Darcy permit d'expliciter encore un peu plus les propos face à cette allée bordée de pains centenaires suffisamment longue pour seulement permettre de deviner la fontaine se trouvant au bout. Des calèches seraient arrivées, trainées par des chevaux pures race que Loki ne serait pas étonné tant la beauté des lieux semblait parvenir d'une autre époque. Cependant ici les calèches sont remplacées par des voitures de luxe ralentissant à peine pour traverser l'allée permettant à leurs riches propriétaires de garer leur voiture devant le manoir qui serait le lieu de l'une des plus grandes soirées jamais organisées.
Loki lança un regard d'un tel mépris au conducteur d'une Lamborghini rouge, qui passait définitivement trop proche d'eux, que nos spécialistes purent presque apercevoir de la gêne dans ce regard de gosse de riche dépourvu le plus souvent du moindre respect pour les personnes non-membres de ce fameux club des ''je suis le plus riche alors ferme ta gueule''.
-T'avais raison Natasha, je le sens mal moi aussi.
La remontée silencieuse de l'allée de gravillons blancs entourée d'arbres centenaires ne fut coupée que par les commentaires moqueurs de Natasha (une moquerie teintée d'une acidité rare), des remarques sarcastiques de Loki (soupoudrées d'une froideur peu courante) et des blagues de Darcy (accompagnées d'une gêne palpable).
-Tu crois qu'ils utilisent des feuilles d'or pour se torcher ?
-Faudrait demander à Stark.
-Me demander quoi, ma diva préférée ?
L'arrivée de Tony Stark est tout à fait à l'image que chacun peut s'en faire : le trio gagnant passant la porte avec cette question de la plus haute importance pour faire face à Tony Stark accompagné de son éternel sourire et son costume fait mesure bien évidemment (on me dit de ne pas chercher à donner le prix, cela ne serait pas de bon goût). Tony Stark accompagné de deux femmes qui sont probablement des mannequins du fait de leur taille et leur maigreur apparente. Nos spécialistes sur place peuvent presque entendre Natasha marmonner des insultes particulièrement fleuries et Loki grincer des dents.
-Putain Tony te voilà, c'est quoi ce bordel et cette soirée remplie de poseurs avec un balais dans le cul ?
Encore une fois on ne peut que remercier la capacité de Darcy à expliciter davantage l'ambiance et les sentiments du moment.
Tony explosa d'un rire presque communicatif s'il ne faisait pas face à trois personnes qui se posent la question sur le bien-fondé de leur présence ici-bas. Mais Tony restait sur son nuage, ne perdant pas son sourire alors qu'il quittait les deux mannequins avec un sourire charmeur et entrainèrent les trois récalcitrants à l'intérieur.
Son allié de poids se trouvait en la présence de Darcy, qui était dans l'incapacité d'en vouloir durablement à une personne qu'elle appréciait (sauf Jane, mais ce n'est pas le moment pour les sujets qui fâchent). Alors une mauvaise blague de Tony, un verre tendu et sa bonne humeur était de retour. Darcy étant un soleil de bonne humeur à laquelle il était presque impossible de résister, Natasha et Loki finirent par ne plus arriver à tenter d'en vouloir à Tony.
Car après tout ? Pourquoi lui en vouloir ?
Pour avoir réussi à regrouper dans une même soirée la crème des plus riches faisant un concours de shots avec le pauvre gars enfin sorti de son plâtre (Darcy a même pu enfin s'excuser correctement) ? Avoir pu trouver le livre correspondant parfaitement à la nouvelle passion de Darcy (la poésie indienne du XVII ème siècle) ? Avoir réussi à trouver la place de concert que Natasha n'avait pas réussi à obtenir malgré le rendez-vous prit à l'heure précise de la mise en vente avec la page internet rafraichie toutes les trente secondes ? Avoir fait rire Loki en lui offrant des coupons obligeant expressément Tony Stark, le seul, l'unique, à fermer sa gueule et admettre qu'il avait tort (personne ne peut dire avec certitude si cela est déjà arriver avant) ?
Non, personne n'y arrivait. Car si cette soirée était en effet sans commune mesure aux Soirées de Wilson, elle brillait de cette sensation de fête, de ce sentiment de puissance permettant d'espérer que tout était possible.
Alors durant une nuit, les limites disparaissaient, permettant de laisser tout derrière soi.
Permettant à Loki de sourire sereinement à Tony.
