Chapitre 4
Tôt, le lendemain matin, Tim se réveilla. Il mit un moment avant que les évènements de la veille lui revinrent en mémoire. Il était papa, c'était complètement dingue. Il n'arrivait toujours pas à y croire. Quand, il reprit complètement ses esprits, le policier réalisa que le poids sur sa poitrine n'était pas dû à la situation. Il baissa les yeux et vit une l'adorable visage de sa coéquipière.
Elle était tendrement blottie contre lui, sa tête sur sa poitrine. Bradford était vraiment reconnaissant de l'avoir de sa vie mais les sentiments conflictuels qu'il ressentait à son égard était plus que troublant. Après tout, elle était sa subordonnée et il avait une petite amie.
En voyant l'heure, le policier su qu'il devait la réveiller. Avec toute la douceur du monde, il lui caressa la joue en murmurant son nom. Au bout de quelques secondes, il pu la voir ouvrir les yeux. – Hey, bonjour, lui murmura-t-elle en se relevant de manière gênée. Elle n'arrivait pas à croire qu'ils s'étaient endormis dans une position aussi gênante. Enfin, ce n'était pas que ça la dérangeait, bien au contraire, c'était très agréable pour elle. Seulement, il était en couple et son attirance pour lui n'était pas réciproque ce qui rendait leur proximité compliquée à gérer pour elle. – Bonjour, lui retourna-t-il en souriant. – Comment est-ce que tu te sens ? Demanda la jolie brune en se levant prête à réunir ses affaires pour partir. – Bien mieux grâce à toi, rétorqua Bradford sans même réfléchir à la portée de ces propos. – C'est à cela que servent les amis. – C'est vrai… Je sais que tu dois aller travailler mais tu pourrais rester pour le petit déjeuner et partir d'ici pour aller au poste. Je comptais faire des gaufres à la banane et aux pépites de chocolats et en mettre de côté pour Rose. Cela sera meilleur que la nourriture de l'hôpital. – Comment refuser une offre pareille ? Répondit-elle, ravie de cette proposition. Pendant une petite demi-heure ils préparent à manger ensemble, comme si c'était ce qu'ils faisaient tous les jours. Puis, ils déjeunèrent en discutant de tout et rien comme à leur habitude.
Quand ce fut l'heure, Tim la raccompagna à la porte. – Merci encore pour hier soir. – Aucun problème… J'ai une garde de 24 heures mais j'essaierais de passer pour prendre des nouvelles. Dans tous les cas, n'hésite pas à téléphoner si tu as besoin de quoi que ce soit. — Merci, souffla le policier en la regardant partir. Elle lui fit un signe de la main puis démarra en direction du commissariat.
De son côté, le blond se prépara pensivement et partit en direction de l'hôpital pour rejoindre sa fille et ses anciens beaux-parents à l'hôpital. Les trois adultes se retrouvèrent dans la salle d'attente pour discuter quelques minutes. — Alors fiston, comment ça va aujourd'hui ? Demanda Robert, conscient que son beau-fils avait reçu une nouvelle qui avait complètement bouleversé sa vie. — J'ai les idées plus claires qu'hier. Je suis toujours assez sous le choc bien évidemment mais j'ai aussi toujours voulu avoir des enfants et je compte bien donner à Rose tout ce dont elle a besoin. Genny arrive aujourd'hui pour m'aider à préparer la maison et à prendre mes marques. — C'est une bonne chose d'avoir un peu d'aide. Vous pourrez également toujours compter sur nous. Je ne veux évidemment pas paraître envahissante, commença Grace timidement. — Ça n'est absolument pas le cas. Non seulement je vais avoir besoin de toute l'aide possible mais Rose va avoir besoin d'être entourée d'amour. Je sais que ça s'est mal passé avec Isabel et que vous devez souffrir malgré la situation mais vous êtes ses grands-parents. Vous ferez toujours partie de la famille, quoi qu'il arrive, énonça Tim, qui connaissant bien sa belle-mère, était capable de percevoir sa détresse. Très émue, elle le prit dans ses bras et après un regard approbateur de Robert, ils retournèrent dans la chambre de Rose.
La fillette était visiblement un peu plus en confiance que la veille. Elle ne parlait toujours pas mais elle semblait avoir compris que les trois adultes n'étaient pas là pour lui faire du mal. De plus, la blonde recommençait tranquillement à manger. Ce n'était pas flagrant avec la nourriture de l'hôpital mais elle avait dévoré le petit-déjeuné apporté par Tim, ce qui lui avait fait très plaisir.
Pendant une bonne partie de la matinée, ils continuèrent à essayer de dialoguer de différentes manières avec la petite fille que ce soit au travers de dessins ou autres. Mais, à un moment, il reçu un SMS d'Ashley qui disait : "Je suis à l'accueil de l'hôpital. Il faut qu'on parle.". Merde, se dit-il. Il ne l'avait ni appelé ni prévenu et il n'avait presque pas pensé à elle depuis plusieurs jours. Il allait passer un sale quart d'heure, c'était certain mais s'il était honnête avec lui-même, il s'en moquait. — Rose, chérie, il faut que j'aille discuter quelques minutes dans le hall avec quelqu'un mais je reviens très rapidement. C'est promis ! Dit-il à sa fille, plongeant son regard dans ses adorables yeux bleus.
Elle le fixa quelques secondes, hocha la tête, toujours un peu perdue. Elle n'était définitivement pas habituée à ce qu'un adulte tienne parole ou la traite correctement et elle n'était pas sûre que les trois adultes qui venaient d'entrer dans sa vie étaient dignes de confiance mais Rose les aimait bien. Elle aimait aussi l'idée d'avoir un papa, un papi et une mamie mais la vie lui avait appris à être méfiante et ce n'était pas près de changer. L'enfant regarda son père partir et reparti loin dans ses pensées, encore sous le choc du meurtre de sa mère.
De son côté, Tim descendit rejoindre sa petite amie et une fois les banalités d'usages évacuées, ils s'assirent dehors, sur un banc, pour discuter. — Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas prévenu Tim ? J'ai appris par mon père que tu avais une fille. C'est de la folie. — Ne le prends pas pour toi Ashley mais vu l'énormité de la situation, ça n'était pas la priorité. J'ai une petite fille complètement traumatisée dont je dois m'occuper et il y a un meurtrier dans la nature, énonça-t-il, peu surpris par la réaction de sa petite amie qui avait une sacrée tendance à tout faire tourner autour d'elle. — Je sais, désolé mais je dois dire que je suis sous le choc… Je comprends que tu te sentes responsable et que tu veuilles prendre soin d'elle. Seulement, même si je tiens à toi, je ne veux pas d'enfant et cela n'est pas près de changer.
— Je sais, tu as été clair là-dessus. Écoute, ne prenons pas de décisions précipitées. On pourrait faire une pause le temps que l'enquête sur la mort d'Isabel soit résolue et que j'ai installé Rose correctement chez moi et après, on avisera, suggéra Tim, sans aucune arrière-pensée. Il n'était pas du genre à abandonner facilement dans une relation mais l'idée de passer du temps loin d'Ashley ne le perturbait pas le moins du monde. Son attachement pour la femme était loin d'être si fort qu'il le prétendait.
- C'est une option. Au revoir Tim et bon courage, souffla la blonde avant de partir sans se retourner, visiblement peu perturbé par cette séparation.
Le policier remonta dans la chambre de sa fille avec des pensées plein la tête. Ce n'était pas la rupture en elle-même qui le perturbait mais plutôt le fait qu'il n'était pas triste. Il devrait, après tout cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient ensemble. Seulement, ce n'était vraiment pas le cas. Tout ce à quoi il pouvait penser depuis ce matin, en dehors de Rose évidemment, était Lucy et ça, ce n'était pas normal.
Il remonta tranquillement sans toucher un mot à personne sur ce qu'il venait de se passer et se remit à jouer avec la petite blonde.
En fin de journée, le trio fut rejoint par une Genny dans tous ses états. Les adultes discutèrent quelques minutes puis les deux Bradford rentrèrent de nouveaux dans la chambre pour présenter la rousse à sa tante.
- Rose chérie, j'aimerais te présenter quelqu'un. C'est ma sœur Genny, ta tante.
- Bonjour Rose, je suis vraiment ravie de te rencontrer. Tim n'a fait que de me parler de toi depuis hier. Je serais bien venu plus tôt mais j'ai dû m'organiser pour faire garder mes enfants. Ce sont tes cousins. Eux aussi, ont hâte de te voir,annonça la jeune femme en souriant timidement. Elle observa la petite fille, à la fois émerveillée par la ressemblance avec son frère, et extrêmement peinée de voir une enfant visiblement extrêmement traumatisée.
Après quelques minutes à parler à Rose, les deux adultes décidèrent qu'il était temps de la laisser se reposer. Ils lui dirent au revoir, ainsi qu'aux parents d'Isabel, puis rentrèrent tous les deux. Une fois à la maison, le policier appela ses collègues pour se renseigner sur l'enquête, qui n'avait que peu avancé tant les dealers que côtoyait l'ex-policière étaient nombreux.
Après ce coup de fil, le duo mangea en discutant de la suite des évènements puis alla se mettre au lit, pour attaquer la journée à venir avec le plus d'énergie possible.
